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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 18:12

Jean Malrieu

Poète, romancier, critique, fondateur des revues Action Poétique (en 1951puis il s'en éloigne en 1956 ne supportant plus son obédience stalinienne) et Sud (en 1970), auteur du chef-d’œuvre qu’est Préface à l’amour (Cahiers du Sud, 1953), Jean Malrieu est né le 29 août 1915, à Montauban, ville où il est décédé le 24 avril 1976. Jean Malrieu repose dans le petit cimetière du Ségala, face au rocher du château de Penne-de-Tarn : « Mon pays préféré est cette gorge de montagne – Que dévalent les arbres grêles, maladifs, - Où la bruyère croît, où l’ombre, - Quand le soleil s’en va derrière les sommets, - Tombe avec le bruit de l’ombre. – À mourir, autant que ce soit là (in La Vallée des Rois) ». Jean Malrieu, qui fut instituteur à Marseille, a élevé une œuvre à l’écoute des hommes, des choses, des battements de cœur de la femme aimée et de la terre nourricière. Chez lui, l’hymne à l’été cache un exorcisme, une conjuration, mais ne saurait être une fuite. Chez Malrieu, l’acte d’écrire n’est pas une fin en soi : « Nous ne sommes pas au monde pour mieux écrire, mais pour mieux réaliser ce que nous sommes. »

Demeure cette voix inaltérable, dès les premiers recueils ; celle de l’homme aux merveilles, de l’homme ébloui, du héros solaire, qui manifeste sa confiance et son osmose avec la nature. La noce de l’être et de la terre conduit vers une noblesse et une sagesse autant subversives que concrètes, et qui se déploient dans une langue simple, charnelle, aux images sensuelles : « Tu deviens ce poème qui se renverse, ouvre sa gorge ». Le lyrisme de Jean Malrieu est rigoureux. Il n’est jamais hautain. Il s’inscrit autant dans l’influence surréaliste, que dans celle des grands troubadours : « Tu dors, tu as pris le sommeil avec ma main et tu l’emportes dans le rêve ». À lire : Dans les terres inconnues et quotidiennes  (Sud, 1983), Un temps éternel pour aimer  (Sud, 1985), Chronique du temps qu’il fait (La Table Rase/Écrits des Forges, 1987), Lettres à Jean Ballard (L’Arrière-Pays, 1992), Avec armes et bagages (Le Castor Astral, 1992), Une ferveur brûlée - anthologie - (L’Arrière-Pays, 1995), Libre comme une maison en flammes, œuvre poétique 1935-1976 (le cherche midi éditeur, 2004).

Christophe DAUPHIN

Voir n°12 de la revue Les  hommes sans épaules

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 15:45

Une modeste maison d'édition comme la notre fonctionne grâce au soutien de quelques personnes qui commandent directement et grâce surtout au soutien de libraires qui font l'effort de nous contacter. Nous les en remercions. JPD

 Tarn et Garonne

Librairie Deloche Montauban

Librairie la femme renard Montauban

Maison de la presse Réalville

Maison de la presse Montricoux

Maison de la presse Caussade

Maison de la presse Caylus

Maison de la presse Montauban (mais il y a longtemps)

Librairie Lecreux Castelsarrasin

Librairie Le Parchemin Castelsarrasin

Librairie Chaumerliac Moissac

 Midi Pyrénées

Gers : Librairie de Sarrant

Haute Garonne

Librairie L’Autre Rive

Librairie Ellypse

Librairie Terra Nova 18 rue Gambetta 31000 Toulouse

Librairie de la Renaissance 1, Allée Marc Saint-Saëns B.P 73 657 31 036 Toulouse Cedex 1

Librairie Victor-Hugo 31, rue Victor-Hugo 31800 St-Gaudens

Librairie Privat Chapitre- 14 rue des Arts - 31000 Toulouse

Librairie Ombres blanches 50 Rue Gambetta 31000 TOULOUSE

Ariège : EURL Roudoudou & Culottes Courtes 1 rue de l'Avenir 09700 SAVERDUN

Hautes-PyrénéesLibrairie CHAPITRE, 56, rue du Maréchal Foch 65000 TARBES

 Ile de France

Appel du livre 99, rue de Charonne - 75011 Paris

Librairie le Rideau Rouge 42 rue de Torcy 75018 Paris

SIDE Parc d'Activités des Petits Carreaux 1-3 avenue du Bouton d'Or 94386 SUCY-EN-BRIE

AUX AMATEURS DE LIVRES 62 AVENUE DE SUFFREN 75015 PARIS

GENERALE LIBR'EST 513 240 705 00014 128bis, avenue Jean Jaurès. Parc Mure. Bat 3.6 94200 IVRY-SUR-SEINE

Librairie L'îlot Pages 75 avenue Pierre Larousse 92240 MALAKOFF

Librairie internationale Harmattan 16, rue des Ecoles 75005 Paris

Librairie L'Humeur vagabonde 44 rue du Poteau 75018 Paris

JEAN TOUZOT LIBRAIRIE INTERNATIONALE 38 RUE SAINT SULPICE

75278 PARIS CEDEX 06

LIBR COUPE PAPIER 19 RUE DE L ODEON 75006 PARIS

Librairie Le Grand Cercle Eragny, Val d'Oise

LIBRAIRIE FOLIES D'ENCRE 41 BD DE STRASBOURG 93600 AULNAY SOUS BOIS

Librairie Tschann, 125 boulevard du montparnasse. 75006 paris.

Librairie de l'IMA 1 rue des Fossés Saint Bernard 75236 PARIS Cedex 05

Librairie ERASMUS 28, Rue Basfroi 75011 PARIS

 Le reste de la France

LIBRAIRIE MAUPETIT 142 LA CANEBIERE 13232 MARSEILLE CEDEX 1

Librairie Prado Paradis 19 Avenue de mazargues 13008 Marseille

Jacques Aubergy L’atinoir 4, rue Barbaroux 13001 – Marseille

PAGE ET PLUME 2/4 place de la Motte87000 LIMOGES

LIBRAIRIE SAURAMPS MAS DES CAVALIERS 154, RUE GUYNEMER 34130 MAUGUIO

Librairie Diderot 2 rue Emile Jamais 30900 Nîmes

LIBRAIRIE GOYARD 34 BD VICTOR HUGO 30000 NIMES

Librairie vent d'ouest / 5 place du bon pasteur / bp 31626 / 44.016 nantes cedex 1

HORIZON EDUCATION / Bâtiment "Le Beaupré"5 et 6 Quai du Confluent 78700 Conflans-Sainte-Honorine –France

Lib Le Failler 8-14 rue St Georges 35000 Rennes

Librairie Gibert, 9 rue Gambetta, 86000 Poitiers

MONTBARBON S.A.S.  14 place Carriat B.P. 126 01004 BOURG EN BRESSE CEDEX

Librairie Camponovo 16 rue Gay Lussac 25000 Besançon

LIBRAIRIE ETRE ET CONNAITRE 4 RUE DES CLOUTIERS 17000 LA ROCHELLE

LIBRAIRIE RURALE 46 RUE DU BON SECOURS – 15300 MURAT

Librairie l'Imaginaire 1 rue de la Patrie 56100 Lorient

Librairie KLEBER 1 rue des Francs-Bourgeois 67000 STRASBOURG

Lydie Zannini Librairie du Théâtre 8 Cours de Verdun 01000 Bourg-en-Bresse

Librairie CLIMAT 5, rue Vallon 74200 THONON-LES-BAINS

 Librairies pays étrangers :

Librairie Calligrammes Rue Charles Sambon, 7 B-1300 Wavre

Librairie Graffiti Chaussée de Bruxelles 129-131 1410 Waterloo – Belgique

LLIBRERIA LAIE PAU CLARIS, 85 08010 – BARCELONA

DOKUMENTE-VERLAG GmbH Librairie Hildastrasse 4 D-77654 Offenburg Allemagne

Librairies La Fontaine SA Rue du Lac 47 CH-1800 VEVEY Suisse

Librairie du Boulevard 34, rue de Carouge CH - 1205 Genève

Librairie le Fureteur 25, rue Webster Saint-Lambert (Québec) CANADA J4P 1W9

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 11:49

bulletin-de-vote-i.jpg

 

Voici le facsimilé du bulletin de vote qui permet de comprendre les conditions pratiques du vote.

Conditions pratiques du vote

Aujourd’hui de 8 h à 22 h et demain de 7 h à 15 h les Italiens vont pouvoir déposer dans l’urne un bulletin avec 27 sigles de parti, où ils peuvent en cocher un. C’est le même bulletin dans tout le pays sauf en Val d’Aoste qui a droit à un représentant à part. Toutes les cases ne sont pas de même valeur car certaines sont liées entre elles, il s’agit de trois coalitions.

Les coalitions

Celle de droite rassemble à elle seule 6 partis avec le plus important le PLP de Berlusconi. On y trouve aussi la Ligue du Nord.

Celle de gauche rassemble quatre partis avec le plus important le PD.

Une autre coalition rassemble trois partis dont un s’appelle « Ne pas fermer les hôpitaux ».

La coalition gagnante prend aussitôt 340 sièges sur 640. En son sein il y a répartition des sièges à la proportionnelle.

Les autres 300 sièges sont distribués à la proportionnelle pour les partis perdant mais dans certaines conditions. Dans la coalition le parti doit faire plus de 2%. Si la coalition des petits partis n’arrive pas à 10% chaque parti doit alors atteindre 4% pour accéder à une représentation.

Les coalisés

La liste Monti pour une raison que je ne connais pas entre dans la famille des coalisés c'est-à-dire que les partis internes à se regroupement sont candidats sous la même étiquette. Soit cette liste arrive à 10% et les partis internes ont une représentation dès 2% soit elle est en dessous et alors il faut le 4%.

Les sigles seuls comme la liste Ingroia et là il faut 4% pour accéder à une représentation. On y trouve le Mouvement des 5 étoiles.

 Voici la liste des sigles : Révolution civile Ingroia, Flamme tricolore, Tous ensemble pour l’Italie, Mouvement pour les handicapés, FN, Amnistie justice liberté, Parti communiste des travailleurs, Avec Monti pour l’Italie, Parti du Sud, Arrêtons les banques et les taxes, parti féministe, Mouvement cinq étoiles, Arrêter le déclin.

 Conditions politiques du vote

Les élections précédentes ont vu la victoire de la coalition Berlusconi mais en chemin cette coalition s’est fracturée et elle a été mise en minorité d’où l’arrivée au pouvoir du gouvernement Monti. La fracture est venue d’abord du parti de Fini qui se retrouve à présent dans la liste Monti mais qui en fait a perdu toute influence. La fracture est venue ensuite des divisions dans la Ligue du Nord où Bossi, le chef historique a été obligé de passer la main, avec des scandales financiers à l’appui. Ce parti né avec le slogan « Roma ladrona » (Rome voleuse) a été prise la main dans le sac. Ce parti, repris en main par Maroni reste très fragile. Malgré ce passif Berlusconi a marqué des points pendant la campagne avec des propositions et des idées toujours plus à droite. C’est un peu la stratégie Sarkozy.

Monti l’expert, est finalement entré en campagne. Son échec est cuisant et là aussi, tout en me méfiant des comparaisons avec la France, on assiste à la déroute de Bayrou.

En fait si chaque pays a sa classe politique et ses règles politiques, les peuples étant confrontés aux mêmes situations, ils produisent des phénomènes équivalents.

On peut ainsi constater le tassement pendant la campagne du PD (le PS local) qui fait que comme Sarkozy donna l’impression de rattraper Hollande, Berlusconi s’est rapproché de Bersani.

Quant au phénomène Grillo, il y a dans la mobilisation sur les places publiques un équivalent avec Mélenchon pour qui la circulation de l’info sur internet toucha également beaucoup de jeunes qu’on ne retrouva pas aux législatives.

 Conditions de l’après vote

Déjà je profile l’autre bataille, celle qui doit remplacer le président de la république Napolitano mais elle reste secondaire par rapport à la constitution du gouvernement. Au sein des coalitions les partis dominants sont si forts que la stabilité sera moins difficile à atteindre mais pour quelle politique ? La gauche a fait campagne sur le thème de la justice sociale mais et c’est là le succès de Grillo, la grande majorité doute d’une possible traduction pratique. Parmi les scandales en cours le plus colossal touche le MPS (Mont de Piété de Sienne) qui est en fait la plus vieille banque du monde. Le lien entre une partie du PD (nous sommes là en Emilie Romagne la zone rouge du pays) et une partie du PDL… JP Damaggio

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23 février 2013 6 23 /02 /février /2013 14:14

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 Voilà que La Feuille (journal du Lot et Garonne) fait sa Une et compose presque tout un numéro (10 pages sur 20) à partir d’un événement tarn-et-garonnais ! En réalité c’est le journal qui fait ainsi événement car sans lui, un élevage de chiens de Montaigu de Quercy serait resté un élevage ordinaire. Sans lui et plus exactement sans l’ouvrier agricole qui décida d’informer. A la différence du journaliste de La Dépêche qui dans l’édition du 26 février alla surtout voir le maire, La Feuille donne la parole à un ouvrier qui, documents à l’appui, dénonce la double maltraitance existant dans cet élevage : maltraitance en direction des ouvriers et des animaux. Le dossier est d’autant plus impressionnant qu’il existe des lois manifestement pas prises en considération par un homme qui sans doute se sent au-dessus des lois, car il sait que ceux qui doivent les appliquer ont peu de moyens à leur disposition.

Je note dans le propos du maire : « J’ai visité l’élevage il y a une dizaine d’années depuis son propriétaire Yvec Poncellin de Raucourt a acquis le chemin public qui dessert sa propriété. » Mais qui a vendu ce chemin public de 2 km qui permet au propriétaire de tenir les curieux loin de son élevage de 700 chiens ?

Un affaire d’autant plus étrange que la veille le même journal La Dépêche fait un gros titre sur un autre élevage de chiens douteux mais beaucoup moins que celui de Montaigu ! A suivre Jean-Paul Damaggio

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23 février 2013 6 23 /02 /février /2013 13:52

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 Quand on prétend analyser les phénomènes sociaux sous l’angle de la lutte des classes, à quoi bon s’intéresser à des comiques qui réduisent la politique à un spectacle ? Comme de simples révélateurs ? Non, vu que je me propose d’aller, par ce biais, au fondement de quelques réalités universelles !

 Les pays existent toujours

L’Italie et la France sont deux sœurs si proches que les comparaisons ne manquent pas et le lien entre Coluche et Grillo vient spontanément par le fait qu’ils utilisent le comique pour parler au peuple. Mais le parallèle s’arrête là : malgré l’existence de l’Union européenne, le phénomène Grillo démontre que l’Italie reste l’Italie et que le monde d’aujourd’hui n’est plus celui de Coluche point qui me servira de conclusion. Coluche tenta d’être candidat à la présidence de la république, Grillo conduit un mouvement pour des élections législatives car là-bas le président est élu au second degré… si bien qu’en fait Grillo… n’est même pas candidat ! Aucun Italien ne pourra voter pour lui ! Ils vont voter sur un bulletin doté de 27 partis en faisant une croix sur le sigle M5S (Mouvement 5 étoiles) donc pour des candidats totalement inconnus à l’exception de quelques uns. Le lecteur pense qu’il s’agit là d’un point de détail or il se souvient peut-être qu’en France pour voter Mélenchon le Front de Gauche trouva presque 12% alors qu’un mois après pour les législatives le score de ce parti est tombé de moitié ! Mais bon allons à l’essentiel.

 Grillo l’anti-Berlusconi ?

Avec le début des années 90, toute la classe au pouvoir a été balayée sans que l’opposition puisse briller car un phénomène est arrivé, celui du géant des médias, Berlusconi, qui a promis en 2013, ne plus revendiquer le titre de futur premier ministre, mais qui cependant est toujours là, et avec un appui populaire conséquent malgré les multiples échecs de sa politique. Cette télévision, qu’elle soit de gauche, de droite ou du centre, a décidé depuis plusieurs années d’effacer Beppe Grillo des écrans : c’est la première observation que me fait le chauffeur de taxi que j’interroge sur le phénomène Grillo. En réponse le parti M5S a décidé qu’une des conditions pour en être candidat, c’était de refuser toute présence sur les plateaux télé ! Lui-même refusa toute invitation ! Ainsi, à des journalistes qui se sont précipités pour interroger les rares distributeurs de tacts de ce parti, les militants ont simplement répondu : on n’a rien à vous dire ! Sur ce point Grillo est bien l’anti-Berlusconi et en choisissant de fuir la télé il a encaissé la critique classique : « c’est qu’il a peur de répondre aux questions ». J’ai connu les succès télé de Georges Marchais, puis ceux d’Olivier Besancenot et enfin le cas Mélenchon et dans les trois cas j’ai considéré que de tels succès ne pouvaient que conduire à l’échec, à défaut d’une claire analyse du rôle de la télé. La réponse de Besancenot est connue : « Il faut utiliser les failles de l’adversaire de classe quand on le peut… ». Mélenchon a joué une autre partition : je veux passer à la télé mais en me montrant agressif vis-à-vis des journalistes. Grillo réplique qu’il parle au peuple dans des meetings immenses : 40 000 à Milan (chiffre de la police 35 000) soit 10 000 présents de plus que pour la coalition de gauche, deux jours avant ! Et Milan c’est un emblème ! Et il n’est pas allé que dans les grandes villes… Même si tout le monde sait que les présents sont souvent des curieux et que Grillo sera victime du vote utile car l’écart devenant plus serré entre le centre-gauche et la droite, pour battre la droite certains vont voter Parti démocratique.

 Grillo le démolisseur ?

Grillo dit non à la télé, non aux partis, non aux syndicats et un reproche classique pointe son nez dans le rang des maîtres du monde : « il a un rôle facile car il détruit alors qu’il faut reconstruire l’Italie ». Il ne suffirait pas de dire NON, il faudrait aussi proposer des ALTERNATIVES. N’oublions pas que ce mode de pensée a été concocté aux USA par des savants en communication qui, pour contrôler les opposants, veulent d’abord les tirer sur le terrain qui est le leur. Or, il suffit d’écouter Grillo et de lire son programme : dire NON c’est proposer ! Ce fut la deuxième remarque du chauffeur de taxi qui visiblement ne votait pas Grillo mais qui m’indiqua : « Ce que dit Grillo, il le dit depuis vingt ans et depuis vingt ans tout le monde sait qu’il a raison. » Je savais que le mouvement avait commencé à naître autour de 2005, puis a été formalisé en 2009 mais je n’imaginais pas un antécédent aussi lointain et là aussi les médias jouent un rôle majeur en tuant « l’histoire » au profit de la « génération spontanée » que Pasteur, pour d’autres raisons, mis à mal. Si Grillo peut rassembler 15% des suffrages c’est que le mouvement vient de loin ! Avec Marx, c’est comme avec Pasteur, tout point de vue de classe détruit le phénomène « génération spontanée » en politique ! Grillo est l’effet de courants puissants et ce n’est pas seulement l’effet d’une farce d’un jour ! Et Grillo lui-même aime le rappeler : « il y a vingt ans, je suis allé devant les usines Fiat pour dire aux ouvriers qu’il était possible de produire une voiture qui consomme 1 litre au 100 et les syndicats m’ont ri au nez. » Parce que ce n’est là que le problème des patrons ? Et le plus gros NON de Grillo concerne l’Europe actuelle ! N’oublions pas que l’Italie a été, dans toute ses composantes, fortement favorable d’où le premier traité signé à Rome ! En proposant un référendum afin de savoir si les populations veulent sortir de l’Europe et retrouver leur propre monnaie, Grillo va à contre sens même si à présent Berlusconi reprend ce discours. Fondamentalement Grillo n’est pas un démolisseur et la présence sur la tribune de Milan de Dario Fo invoquant l’histoire : « Je me retrouve en 1945, nous retrouvons l’aspiration à une révolution », nous confirme dans ce constat. Le fils de Dario Fo, Jacopo Fo indiquera de son côté que s’il a des amis sincères dans le M5S comme dans le regroupement Rivoluzione Civile, il appelle à voter SEL de Vendola (la gauche du centre-gauche).

 Mais qu’en pensent les révolutionnaires ?

Tous les partis sans exception ont d’abord ridiculisé le M5S mais devant son succès populaire les positions ont évolué à gauche. Que dit par exemple Ingroia qui avec « l’extrême-gauche » (terme impropre) conduit Rivoluzione civile qui replace l’échec de 2007 avec Gauche arc-en-ciel ? Dans Il manifesto du 22 février il répond à cette question : « Grillo fait » peur » a titré Il corriere. Il vole des votes à tout le monde. Il vous fait peur à vous aussi ? »

Antonio Ingroia : « Non. Je participe pour gagner et l’objectif est de changer la politique. De ce fait le phénomène Grillo me préoccupe plus qu’il ne me fait peur : d’un côté il intercepte des poussées de rénovation mais de l’autre il n’a pas une proposition pour la transformation positive de ces poussées. Il ne fait que protester, sauf quelques arguments avec lesquels nous sommes d’accord : moralisation de la politique et de l’environnement. De plus, et c’est la faute de la politique, il représente l’échec de la démocratie : avec une série de spectacles sur les places auxquels les Italiens vont comme spectateurs et non comme acteurs, il attire les soutiens de quelques-uns qui voteront pour lui car il les représente hors il ne les représentera pas car il n’est pas candidat. Ses candidats sont personne (signori nessuno), je le dis avec respect, que les électeurs ne connaissent même pas. » Par un tel propos, qui reprend le discours de la classe dominante sur Grillo, Ingroia est décevant : il n’a rien compris !

 L’heure du marketing politique

La différence entre Coluche et Grillo s’appelle internet. Je ne vais pas ressortir le discours tant entendu sur les révolutions arabes produites par facebook, qui sert à masquer les enjeux sociaux réels, mais en Italie plus qu’en Tunisie l’outil internet joue un vrai rôle et particulièrement dans la façon dont il a été manœuvré par l’équipe de Grillo. Il m’est arrivé de produire une brochure sur l’histoire du marketing politique conçu aux USA pour valider le marketing en général, et j’ai pu observer que la question ne passionne pas les chercheurs en sciences sociales. Le marketing n’est pas réductible à la manipulation (son but est pratique : organiser la rencontre entre un produit et son client potentiel) mais, en son fond, il fait de la politique une marchandise. Il n’existe pas pour tromper l’électeur mais pour le changer en client ! Pour bien comprendre il faut lire le livre de Federico Mello sur « la face obscure des étoiles ». Pas traduit en français, je tenterais de donner quelques éléments dans de futurs articles. Pour le moment vous pouvez vous reporter à cet article de l’Espresso. Grillo est né à la politique par son blog car sa façon d'écrire et ce qu'il écrivait allait à la rencontre de réalités précises et largement partagées. Face au monde d'aujourd'hui le retour au politique sera un parcours très difficile. Jean-Paul Damaggio

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 21:34

Partir pour l’Italie c’est d’abord se reconstruire des repères là où ils ont disparu depuis la chute de la démocratie chrétienne et du PS, au début des années 90, chute entrainant celle du PCI.

Partir pour l’Italie, quand on est un militant anti LGV, c’est d’abord retrouver l’état des lieux du puissant mouvement du Val de Susa contre le TAV (Tren alta velocita).

 Et bien sûr, quand les repères s’effondrent tout devient possible même l’impossible diront certains. Sauf que contrairement à un lieu commun chez quelques utopistes, demandez l’impossible n’est pas toujours de bon augure.

 Autour du NO TAV va se nouer en effet une étrange coalition : Albertino Perino dirigeant historique du NO TAV, Dario FO le comique « communiste » bien connu et Beppe Grillo le dirigeant du nouveau parti qui vient de conduire un Tsunani tour en Italie au bénéfice de son Mouvement des 5 étoiles (M5S). Beppe Grillo est un comique à la Coluche (pour tenter un comparaison simpliste) qui vient de Gênes et qui est entré en politique voici trois ans, après une préparation débutée en 2005.

 Albertino Perino vient d’apporter son soutien personnel à Grillo tout en précisant que dans le mouvement NO TAV il y a divers engagements politiques mais avec Grillo c’est sortir de la marginalité pour ce mouvement qui espère envoyer un député au parlement (Marco Scibona).

 C’est dans le Val de Susa que Dario Fo, voici plus d’un an, a rejoint Beppe Grillo, l’homme politique avec qui il se sent des liens très forts sans pour autant participer à sa campagne. Lesquels ?

 Beppe Grillo est un artiste qui se préoccupe des questions culturelles alors que les hommes politiques oublient cette richesse italienne car « la culture ça ne se mange pas » d'après un ministre. Il parle vrai, il est en lien avec les gens et par exemple, avec ceux disent non à la grande vitesse, et que Beppe Grillo suit depuis longtemps. Au vu d’élections précédentes Albertino Perino indique que dans le Val de Susa, Grillo va faire un score à la Bulgare et il est sûr que le succès du M5S apportera de l’eau au moulin de la révolte, à l’espoir d’une baffe envoyée à toute la classe politique.

 Beppe Grillo est donné autour de 15% dans le pays et devient donc un phénomène national après avoir été un phénomène puissant dans le Val de Susa. Il en appelle à une autre société. Il ne parle pas que de la Grande Vitesse mais de l’Italie et sa crise, du chômage et attaque tous les responsables d’une situation dont ils ne peuvent pas être la solution : « si vous croyez encore en Berlusconi c’est que vous croyez en Peter Pan ». Il ose tout, comme dire que Dario Fo pourrait devenir son ministre ou même devenir le premier ministre.  Sur son blog;, il y a un long discours de Dario FO

 Ce mouvement, pur produit d’internet dont le slogan est : «chacun compte pour un », devient tous les jours une caricature de démocratie dite participative, mais je reviendrai sur ce phénomène objet d'un livre qui décortique « la dictature des réseaux » ce à quoi Grillo aura la réponse facile car ceux qui le dénoncent sont eux en fait la dictature médiatique qu’il a dans le collimateur (L’Espresso et La Reppublica). Toute critique au M5S se retourne comme une crêpe car le M5S critique tout. A suivre. JPD

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 18:30

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Ducoudray-Holstein est un militaire atypique !

     Acteur de la Révolution française, il se retrouve à Caracas.

     Il quittera les armes pour devenir professeur !

     Et qui plus est, professeur de piano.

     Aussi son livre est atypique !

     Il est écrit en anglais, du vivant de Bolivar en 1828.

     Il a été traduit en français et complété en 1831.

     Il sera traduit en espagnol seulement en 2010 !

     Il est absent des bibliographies.

     Or il sert de base à la bio de Bolivar présentée par Marx !

     En fait ce texte descend Bolivar de son piédestal !

     Cependant ce n’est pas un pamphlet mais une étude.

     A l’heure du « bolivarisme » il mérite le détour.

     Pour réfléchir y compris au culte de la personnalité.

     En Amérique latine on dirait plutôt au caudillo !

 

Ci-dessus le dos de couverture du livre : 212 pages, 15 euros, ISBN : 978-2-917154-86-1

 Il était indispensable de rééditer ce livre avant de reprendre et commenter le texte de Marx sur Bolivar. A suivre.

Ci-dessous la présentation de l'auteur. 

 Ducoudray-Holstein effacé de l’histoire

 Henri Louis Ducoudray Holstein (Heinrich Ludwig Villaume) est né en Allemagne le 23 septembre 1772 (ou en 1763 disent d’autres sources), à Holstein, colonie allemande, disputée pendant les années 1800 entre Autriche, Prusse et Danemark. Son père Peter Villaume (1746-1825) serait un réfugié français protestant.

 Avec son livre “Mémoires de Gilbert M. Lafayette”, nous apprenons qu’il s’est fait passer pour un noble danois sous le nom de Baron Peter Feldmann, pour aider Lafayette à s’échapper de la prison d’Olmutz en Autriche.

En 1793 il rentre dans l’armée de Napoléon. En 1811, il est dans l’état-major du militaire français Etienne Jacques MacDonald. En 1813 il est fait prisonnier par les Espagnols à Cádiz mais deux mois après grâce à l’aide d’un officiel espagnol et d’amis mexicains il part pour Philadelphie où on lui refuse l’entre dans l’armée des USA..

Il embarque alors pour Cartagena, Nouvelle Grenade (Colombie actuelle), où il devient commandant du fort de Boca Chica. Il raconte cette partie de sa vie qui l’unit à celle de Bolivar jusqu’en 1816 quand il demande de quitter cette armée.

Il s’installe à Los Cayos, Haití puis à Curazao, avec son épouse originaire de Nouvelle Grenade, Maria del Carmen Gravette (1800 - 1855 Albany, NY) où il devient professeur de piano. Il a eu deux enfants.

Sa passion militaire n’était cependant pas éteinte. A la fin de 1821 il est incité à participer à la révolution à Puerto-Rico. Il refuse puis finalement accepte. Il constitue sa troupe aux USA et en route vers Puerto Rico il est obligé à cause d’une tempête de se réfugier à Curazao. Mais l’ile est neutre aussi il est arrêté et condamnée à mort mais gracié par le roi de Hollande.

En 1823 il peut s’installer avec son épouse à New-York puis à Albany, où il devient professeur de lettres modernes. En 1824 il va recevoir son ami Lafayette. Il se met à écrire des textes en français et il édite même un journal : le Zodiac. C’est à Boston qu’en 1828 est publié son livre sur Bolivar et les guerres d’indépendance puis en 1834, celui sur Lafayette.

Il est mort en 1839.

 Dans le livre Simon Bolivar, le Libertador de Gilette Saurat publié chez Grasset, il y a une importante bibliographie mais pas le livre de Ducoudray sur Bolivar et dans le livre lui-même y compris à un moment clef, quand Bolivar prend le commandement en chef à Haïti, la biographe ne mentionne pas la présence pourtant importante de Ducoudray.

 J’en ai déduit alors que le livre de Ducoudray n’existait pas en français. Par bonheur, l’ami René Merle m’a donné la version en anglais du texte de Marx sur Bolivar qui lui mentionne, avec titre en français, le livre de Ducoudray.

 Sa lecture m’a incité à rééditer au moins le premier tome.

Ce travail n’est pas un pamphlet contre Bolivar mais bien une étude colossale, avec certes quelques erreurs factuelles mais pas sur le fond.

31-01-2013 Jean-Paul Damaggio

 

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11 février 2013 1 11 /02 /février /2013 10:53

Sur son blog Jean Luc Mélenchon rend compte d’un voyage à Rome où il est allé soutenir « Rivoluzione civile » la coalition conduite par Ingroia où il découvre : « c’est le modèle français qui fonctionne ». Pour la naissance de cette coalition, il insiste : « je crois que l’expérience progressive et pragmatique du Front de Gauche français éclairait la voie. » Or il s’agit seulement d’une union électorale née fin décembre 2012 quand l’annonce d’élections anticipées a obligé les petits partis  à s’unir pour passer la barre fatidique de 4% donnant droit à une représentation parlementaire.

Par exemple : quoi de commun entre les Verts italiens et le Parti de la refondation communiste ? Ce parti des Verts a perdu toute son aile gauche à la fondation du S.E.L.(voir plus loin), une courte majorité préférant la position centriste de EELV ! En réalité dans cette coalition le parti phare est celui de di Pietro, l’IDV (l’Italie des Valeurs) qui jusqu’à présent avait participé à des alliances avec le Parti démocratique et obtenu dans ce cadre jusqu’à 7%. A présent la liste est créditée, dit Mélenchon, de 4 à 6%. Mélenchon aime les sondages qui lui conviennent. J’espère que la liste passera la barre de 4% mais la tendance est classique : plus on approche de l’élection et plus la tendance est à la baisse au nom du « vote utile » qui est inévitable dans toute élection même celle à la proportionnelle. Après l’élection, chaque parti reprendra sa route loin de l’image d’un Front de Gauche qui a pu traverser les tempêtes depuis six ans.

Après la présentation de Rivoluzione civile Mélenchon évoque les autres candidats. «Paolo Ferrero [organisateur de Rivoluzione civile] a même tendu la main au liquidateur Nicchi Vendola. Sans résultat ». Nicchi Vendola a participé aux primaires à gauche car avec son parti le S.E.L. (Sinistra Ecologia Liberta), il préfère tenter d’exister dans le cadre de la coalition avec le Parti démocratique. Doté lui aussi de 4%, il est cependant certain d’obtenir une représentation parlementaire car la coalition passera forcément cette barre fatale. Liquidateur ? Venu de l’extrême-gauche il a créé le S.E.L. avec différents courants et tente de peser ainsi sur le Parti démocratique comme Mélenchon tenta pendant des années de pousser à gauche le PS en y restant à l’intérieur. J’aurais d’ailleurs aimé qu’il écrive un livre faisant le bilan de cette expérience pour éclairer les citoyens mais dans l’ensemble il ne donne pas la sensation d’avoir joué le rôle de liquidateur de la gauche, plutôt prêt à faire l’éloge de Mitterrand et du gouvernement Jospin, qu’à en faire la critique.

Ensuite il dénonce le socialisme libéral du Parti démocratique et la stratégie de Monti. « Tout cela devait se dénouer glorieusement avec les élections du 24 et 25 février. Hélas rien ne se passe comme prévu par les très intelligents. Mario Monti est dans les choux dans les sondages. Il se traîne à 12 ou 14%. Les « démocrates » du PS local, qui faisaient les malins se font rattraper par Berlusconi de jour en jour. Et l’autre gauche fait son retour. »

Nous l’avons vu, pour le retour de l’autre gauche ça reste du fragile. Pour Berlusconi rattrapant la coalition du « PS local », il oublie d’indiquer que l’écart est toujours de 10%. Mais surtout il ne mentionne pas celui qui risque de créer l’événement, Beppe Grillo.

Avec son mouvement « Les cinq étoiles » il est comme « Rivoluzionne civile » victime du vote utile, il est un seul « parti » et pourtant, il remonte dans les sondages autour du 16% devenant la troisième force politique du pays ! Si « Rivoluzione civile » a reçu comme il l’indique des dissidents du S.E.L. il a reçu aussi des dissidents des « Cinq étoiles » provoquant en son propre sein… des dissidences !

Beppe Grillo est ce comique qui dit sous diverses formes : « qu’ils s’en aillent tous » (andare a case tutti). Son programme a des formes de gauche écolo (l’eau bien commun etc..) mais tout autant des formes de droite. Et quand j’écris « son » programme il faut aussi comprendre les deux éléments : programme citoyen et programme du chef. Le mouvement est né d’internet et il se prétend aujourd’hui une communauté, la communauté des Italiens prenant en main leur destin. Saisir les deux faces du phénomène est un impératif : l’écouter parler aux immenses foules qu’il rassemble, habillé comme tout le monde, sans cravate, et fustigeant le monde des médias et de la finance, me semble important. En Italie, il y a eu le phénomène Ligue du Nord qui continue de diffuser un fascisme des temps présents dans ses zones d’influence. Avec Beppe Grillo nous revenons aux élections de 1994 quand Berlusconi sorti, comme tout neuf sur la scène politique, a balayé la démocratie chrétienne, le PS et poussé toute la gauche vers le centre. Beppe Grillo est tout neuf (première élection à ce niveau) et si pour le moment il récolte surtout les déçus de la droite, il sera demain en position pour récolter les déçus de la gauche car ça ne fait pas l’ombre d’un doute, la gauche est en passe de l’emporter. Bien sûr les électeurs auront le dernier mot mais si Berlusconi devient minoritaire, sa coalition va exploser et avec une gauche incapable d’affronter sérieusement la profonde crise italienne, c’est un comique de premier plan qui peut devenir l’alternative ! J’aurais aimé lire quelques propos de Mélenchon sur ce phénomène mais j’ai la sensation que comme pour le FN, il préfère négliger cette « imposture », quitte demain à en faire son adversaire préféré. Si Berlusconi était porté par une fortune immense, Beppe Grillo fait figure de simple citoyen sans argent, décidé à bousculer le régime. Pour quelles aventures ? Nous restons loin du « modèle français » aussi bien à l’extrême-gauche, à gauche, au centre qu’à droite.

J-P Damaggio

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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 15:55

Je retrouve ce texte dans mes archives, un texte que j'avais oublié, une fiction pour le communisme qui date de1992 et que j'avais proposé à la revue M. Je n'en pense rien aujourd'hui. JPD 

 

Pour le communisme : repensons nos pratiques

(une fiction sans science car que m'importe l'an 3000 !)

 En l'an 3000 un ethnologue (toujours à la recherche de TYPES à définir) fut confronté à d’énigmatiques témoignages de deux pratiques européennes de la fin du XX éme siècle :

Le papa 1 disait : « Mon fils, grimpe aux arbres, tu risques de tomber. »

Le papa 2 disait : « Mon fils, si tu grimpes aux arbres fais attention à ne pas tomber. »

 L’ethnologue désigna, le papa 1 du nom : Type social-démocrate, et le papa 2 du nom : Type communiste (le Type capitaliste était dans ce cas absent car c’était des papas ne s'occupant pas des enfants).

L'absence en l’an 3000, des Grands Textes, tous détruits sauf Don Quichotte, (ils savaient qu'un Manifeste Communiste avait existé car il était souvent cité en référence mais ne purent le reconstituer avec les 4 ou 5 phrases toujours répétées) les conduisit à penser que l'URSS était communiste et les USA sociaux-démocrates.

 En effet, un écrivain soviétique de l'Ouest, malheureusement non-dissident (tout aurait été si simple s'il avait pu rejoindre le Type Dissident très étudié) les avait conduit à ces conclusions, car il disait, qu'il avait fui son pays pour cause de la surprotection dont il bénéficiait. A chaque pas, on l’invitait à faire attention.

Aux USA, son nouveau pays d'adoption, la situation était inversée : on l’encourageait à prendre des risques.

Cette classification étrange se heurtait à l'interprétation (très restrictive) d'un texte d’un communiste de l'époque, dont le nom de l'auteur avait été perdu, (ils lui donnèrent en conséquence le nom fictif de Bonnafé pour bonne fée) et qui disait :

«Le monde pour lequel combattent les communistes ne répond pas à l'idée d'un monde sans problèmes, il répond à l'idée d'un monde dans lequel les gens seraient de moins en moins inhibés dans leurs capacités de régler eux-mêmes leurs problèmes.»

 Il se trouve que l’écrivain dissident décida de partir pour un deuxième pays d'adoption à mi-chemin entre les deux grands, la France où le papa 3 disait : « Mon fils, si tu veux grimper aux arbres, dis-le moi, je te payerai des leçons particulières ».

 De toute façon les statistiques prouvaient qu'en fait d'arbre, le danger de l’époque venait des routes. C’était l’Age-Moyen (l’époque de l'an 3000 avait un nom simple : Les Temps Modernes) où les pêches étaient jaunes et les pommes pleines d'eau mais avec un nom en or (golden) pour mieux tromper les gens. En l'an 3000, la pêche blanche était la règle et la pomme était la Reinette d'où le succès au TOP 500 d'une chanson nouvelle : « Pomme de Reinette et pomme d'api, petit tapis rouge ... » Mais à propos de tapis rouge revenons au sujet.

 Le Type communiste aurait dû être l'homme soucieux de devenir maître de sa vie. En conséquence, sur les routes, il devait être maître de son véhicule et ne pas y mourir. Les ethnologues pensèrent que ce souci pratique qui dura un temps, leur permit de l'emporter sur le Type social-démocrate où la double règle était :

- confier son sort à plus bête que soi

- se cacher les difficultés suivant le proverbe : « il faut toujours remettre à demain un problème qu'on ne comprend pas le jour même. »

 Si l'explication de la victoire définitive au cours du deuxième millénaire, du Type communiste évolué, était trouvée, il restait l'épineux cas de l'URSS de la fin XX éme siècle qui n’entrait dans aucune case. D'où venait son idée de surprotéger les habitants, jusqu’à les mettre en clinique psychiatrique afin d’éviter qu’ils se fassent mal eux-mêmes ? Une idée contre-nature pour un pays qui se voulait socialiste !

Le plus doué des chercheurs (celui qui n'avait pas subi le retard de 56) souhaita émettre une hypothèse. Et si la faute en revenait aux fameux Grands Textes introuvables ? Mais les ethnologues n'acceptaient plus la loi tendancielle sur le taux d'absence des textes, augmentant les tords des responsables (en langage populaire les absents ont toujours tords), donc l'hypothèse fut rejetée.

 Un savant finit par mettre le doigt sur l'essentiel : l'écrivain qui était parti n'était pas parti à cause de la surprotection dont il bénéficiait mais parce que l'URSS s'était divisé en deux groupes : les protecteurs et les protégés.

Etre protégé oui, mais en participant à sa protection ! Et ce n'était pas le cas puisque seuls les protecteurs étaient dignes de cette fonction de protection ! L’individu ordinaire étant désigné comme incapable de se prendre en charge !

 Les USA avaient révélé au monde que l'eau du ciel, l'air de l'atmosphère, l'amour même, étaient des marchandises.

L'URSS avait révélé au monde que la protection de l'homme serait un échec tant que les moyens de l'associer à la merveilleuse tâche communiste ne seraient pas démocratiquement distribués.

L'homme des USA était une chose parmi d'autres qui valait son prix, son salaire.

L'homme d'URSS était une chose de plus que les autres. Ce plus était un triste début. Comme l'impatience humaine est justifiable (une vie est si courte), l'écrivain a eu raison de tenter sa chance ailleurs. D'autant qu'il le fit lucidement !

En l’an 3000, il ne pourrait plus le faire, il n’y a plus d’ailleurs. Sauf à croire encore en un passé del’humanité.

 Jean-Paul Damaggio

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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 12:13

 

Pour revenir sur les élections à la chambre d’agriculture pointons quelques éléments nouveaux.

1 ) Les femmes candidates

Pour la première fois les listes ont été contraintes d’avoir une femme candidate sur trois. Ce n’est pas la mixité complète mais vu que l’élection se fait à la proportionnelle au plus fort reste, nous assistons à une entrée très importante des femmes dans l’institution.

2 ) La participation est en baisse de 10% mais la participation de 2007 avait été exceptionnelle. Avec 55% on retrouve par exemple le 58% de 1989.

3 ) La progression constante de la Coordination rurale tient aussi au fait qu’elle a fait régulièrement progresser le nombre de listes en France mais dès qu’une liste s’est installée elle a obtenu des voix dans la moyenne.

4 ) Pour le MODEF il ne faut pas regarder les résultats nationaux car ce syndicat n’est présent que dans quelques départements du Sud (et un département breton). Son bastion c’est les Landes… et la Martinique (où il n'y a en face que la FDSEA).

5) Le nombre total d’inscrits permet de mesurer la baisse des actifs agricoles mais à ce jour, impossible. Et bien sûr le résultat est phénoménal. De 1 700 000 en 1983 on est passé à 600 000 en 2007 ! Je n’ai pas les données pour 2012 mais pour le Tarn et Garonne avec 5720 inscrits en 2007 on passe à 4725 en 2012 soit une perte de 16% !

 6 ) Le cas du Lot et Garonne qu’il m’est arrivé d’étudier à partir de l’action de Renaud Jean. Ce département continue d’être une anomalie. En 2001 il bascule dans le camp de la Coordination rurale, situation confirmée en 2007 et aujourd’hui. En effet la Coordination rurale reste à 46 %, la Confédération à 8 %, le MODEF passe de 11 à 8% et la FNSEA de 33 à 36%.

7 ) Inversement, la Confédération paysanne a perdu le Finistère en 2001, puis la Loire Atlantique en 2007, département où la FNSEA maintient sa forte position (45%) la Confédération n’arrivant qu’à 34% et la Coordination 19%. En fait la Coordination prend plus souvent des voix à la Confédération qu’à la FNSEA.

8 ) Résultats définitifs :

Confédération paysanne : 18 % ; Coordination rurale : 20 % ; FNSEA : 53 %.

JPC

 

 

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