Voici le facsimilé du bulletin de vote qui permet de comprendre les conditions pratiques du vote.
Conditions pratiques du vote
Aujourd’hui de 8 h à 22 h et demain de 7 h à 15 h les Italiens vont pouvoir déposer dans l’urne un bulletin avec 27 sigles de parti, où ils peuvent en cocher un. C’est le même bulletin dans tout le pays sauf en Val d’Aoste qui a droit à un représentant à part. Toutes les cases ne sont pas de même valeur car certaines sont liées entre elles, il s’agit de trois coalitions.
Les coalitions
Celle de droite rassemble à elle seule 6 partis avec le plus important le PLP de Berlusconi. On y trouve aussi la Ligue du Nord.
Celle de gauche rassemble quatre partis avec le plus important le PD.
Une autre coalition rassemble trois partis dont un s’appelle « Ne pas fermer les hôpitaux ».
La coalition gagnante prend aussitôt 340 sièges sur 640. En son sein il y a répartition des sièges à la proportionnelle.
Les autres 300 sièges sont distribués à la proportionnelle pour les partis perdant mais dans certaines conditions. Dans la coalition le parti doit faire plus de 2%. Si la coalition des petits partis n’arrive pas à 10% chaque parti doit alors atteindre 4% pour accéder à une représentation.
Les coalisés
La liste Monti pour une raison que je ne connais pas entre dans la famille des coalisés c'est-à-dire que les partis internes à se regroupement sont candidats sous la même étiquette. Soit cette liste arrive à 10% et les partis internes ont une représentation dès 2% soit elle est en dessous et alors il faut le 4%.
Les sigles seuls comme la liste Ingroia et là il faut 4% pour accéder à une représentation. On y trouve le Mouvement des 5 étoiles.
Voici la liste des sigles : Révolution civile Ingroia, Flamme tricolore, Tous ensemble pour l’Italie, Mouvement pour les handicapés, FN, Amnistie justice liberté, Parti communiste des travailleurs, Avec Monti pour l’Italie, Parti du Sud, Arrêtons les banques et les taxes, parti féministe, Mouvement cinq étoiles, Arrêter le déclin.
Conditions politiques du vote
Les élections précédentes ont vu la victoire de la coalition Berlusconi mais en chemin cette coalition s’est fracturée et elle a été mise en minorité d’où l’arrivée au pouvoir du gouvernement Monti. La fracture est venue d’abord du parti de Fini qui se retrouve à présent dans la liste Monti mais qui en fait a perdu toute influence. La fracture est venue ensuite des divisions dans la Ligue du Nord où Bossi, le chef historique a été obligé de passer la main, avec des scandales financiers à l’appui. Ce parti né avec le slogan « Roma ladrona » (Rome voleuse) a été prise la main dans le sac. Ce parti, repris en main par Maroni reste très fragile. Malgré ce passif Berlusconi a marqué des points pendant la campagne avec des propositions et des idées toujours plus à droite. C’est un peu la stratégie Sarkozy.
Monti l’expert, est finalement entré en campagne. Son échec est cuisant et là aussi, tout en me méfiant des comparaisons avec la France, on assiste à la déroute de Bayrou.
En fait si chaque pays a sa classe politique et ses règles politiques, les peuples étant confrontés aux mêmes situations, ils produisent des phénomènes équivalents.
On peut ainsi constater le tassement pendant la campagne du PD (le PS local) qui fait que comme Sarkozy donna l’impression de rattraper Hollande, Berlusconi s’est rapproché de Bersani.
Quant au phénomène Grillo, il y a dans la mobilisation sur les places publiques un équivalent avec Mélenchon pour qui la circulation de l’info sur internet toucha également beaucoup de jeunes qu’on ne retrouva pas aux législatives.
Conditions de l’après vote
Déjà je profile l’autre bataille, celle qui doit remplacer le président de la république Napolitano mais elle reste secondaire par rapport à la constitution du gouvernement. Au sein des coalitions les partis dominants sont si forts que la stabilité sera moins difficile à atteindre mais pour quelle politique ? La gauche a fait campagne sur le thème de la justice sociale mais et c’est là le succès de Grillo, la grande majorité doute d’une possible traduction pratique. Parmi les scandales en cours le plus colossal touche le MPS (Mont de Piété de Sienne) qui est en fait la plus vieille banque du monde. Le lien entre une partie du PD (nous sommes là en Emilie Romagne la zone rouge du pays) et une partie du PDL… JP Damaggio