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27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 17:39

                                                          guerre-au-paradis.jpg

Voilà un roman extraordinaire écrit par un auteur mexicain trop peu connu en France car trop peu traduit. Peut-être est-ce suite à cette chronique que je me suis lancé dans la lecture mais je pense plutôt que c'est suite à ses rticle dans le journal La Jornada. JPD

Monde Diplomatique Janvier 2000

Enfants de Zapata

GUERRE AU PARADIS, de Carlos Montemayor, traduit de l'espagnol (Mexique) par Anny Amberni, Gallimard, Paris, 1999, 443 pages, 160 F.

« A l'aube, la camionnette vert olive sortit du champ militaire, escortée par deux véhicules, et prit l'anneau du périphérique, obscurci de brouillard à pareille heure. Elle roulait à grande vitesse sur l'autoroute déserte en direction du sud. » Les militaires se dirigent vers la station balnéaire d'Acapulco. Touristes, milliardaires et trafiquants de drogue. A quelques kilomètres, la Sierra Madre del Sur, habitée par métis et Indiens. Nous sommes dans l'Etat de Guerrero, qui est, avec ceux de Chiapas et d'Oaxaca, l'un des plus pauvres du Mexique. Le pouvoir y appartient, depuis la révolution de 1910, à des caciques. C'est ici qu'Emiliano Zapata se souleva et fut criblé de balles en 1919. En 1963, Genaro Vasquez, un maître d'école, abandonne la lutte pacifique. Comme Zapata, il s'identifie à son milieu et prend les armes à la tête de l'Association nationale civique révolutionnaire (ANCR). Genaro Vasquez mourra en 1972 dans un accident de voiture, selon la version officielle.

Carlos Montemayor, poète et romancier mexicain, nous raconte la suite à la fin des années 60, un autre instituteur, Lucio Cabanas, incarne à nouveau la résistance, fonde le Parti des pauvres (PDLP) et entre dans la clandestinité. Le PDLP prône « un nouvel ordre politique et économique par l'expropriation des usines et des grandes propriétés ». Les actions des insurgés se multiplient et culminent, le 20 mai 1974, avec l'enlèvement de Rubén Figueroa père, candidat du parti officiel, le Parti révolutionnaire institutionnel, au poste de gouverneur de l'Etat.

CARLOS MONTEMAYOR a écrit ce roman en 1991, trois ans avant l'insurrection zapatiste du sous-commandant Marcos. « C'est-à-dire que l'Histoire se répète et tend périlleusement des pièges à la vie des armées », avoue, dans le livre, le général Hernandez. Chargé d'étouffer la rébellion, il constate que les guérillas réapparaissent de façon cyclique dans les Etats du sud du Mexique (1). « L'essentiel dans cette affaire, explique un autre général, Escarcega, à ses collègues, c'est le soutien organisé des populations de la sierra. Il ne s'agit pas d'une poignée d'insurgés armés qui se déplacent d'un endroit à l'autre, indépendants et isolés, comme les autres terroristes, non; les gens les aident, les soutiennent et les cachent. » Avec l'assassinat de Lucio Cabanas, en décembre 1974, criblé de balles comme Zapata, une nouvelle étape de la guérilla rurale se terminait. Elle laissait un solde de plusieurs centaines de morts et plus de trois cents disparus dans le seul Etat de Guerrero.

Vingt ans plus tard, la lutte reprendra au Chiapas (et dans le Guerrero). Pour l'armée, toujours la même réponse, hier et aujourd'hui. Les paramilitaires organisent des massacres collectifs, l'armée occupe les villages et les hameaux, dresse la liste des habitants, et tout homme absent est décrété zapatiste. « Notre action ne saura se réduire à une contre-guérilla ni à un ratissage de la région, mais doit être un contrôle de toute la zone. (...) Il faut affronter le peuple, faire le siège du village et agir comme si toute la population était complice de Lucia Cabanas », concluait déjà à l'époque le général Escarcega.

RAMON CHAO.

 

(1) Cf Françoise Escarpit, « Une multitude de guérillas», Le Monde diplomatique, janvier 1997.

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25 juillet 2014 5 25 /07 /juillet /2014 17:31

Avant de jeter ma collection du Monde Diplomatique (du temps où je le lisais donc de 1986 à 2002) j'ai sauvé quelques chroniques littéraires de personnages qui sont déjà sur ce blog.

Pour aujourd'hui voici l'auteur mexicain. D'autres vont suivre au fil des jours de cet été. JPD

 

 

Mond ediplomatique décembre 2001

Eloge de la défaite

ARCHANGES, de Paco Ignacio Taibo II, traduit de l'espagnol par Caroline Lepage, Métailié, Paris, 2001, 340 pages, 127,90 F.

LA liste des saints révolutionnaires est incomplète et souvent injuste. Des figures essentielles restent dans l'ombre, alors que d'autres sont portées au pinacle. D'après les canons de l'orthodoxie marxiste, on ne peut pas dire que les personnages grappillés par Paco Ignacio Taibo sur des chemins où se croisent le désir de justice, l'absurde kafkaïen et la tragédie dostoïevskienne méritent une place dans le chœur céleste. Ces « douze révolutionnaires sans révolution possible » ressuscités par lui ont mené une vie folle et souvent tragique, ne reculant pas devant la violence, dans leur désir mystique de changer le monde. Historien et romancier, Taibo a découvert dans les méandres de l'histoire cette douzaine de Justes rayés des annales officielles. Il a décidé de raconter leur vie.

Des années de recherche ont été nécessaires pour découvrir les faits et gestes de ces inconnus qui n'ont vécu que pour aller jusqu'au bout de leur rêve de sauver l'humanité. Des anarchistes et des syndicalistes, parfois de farouches amants pour lesquels le militantisme n'exclut pas le romantisme et pour qui l'aventure se nimbe de nostalgie. En vérité, Taibo se livre à l'éloge de la défaite. Défaite de Sebastin San Vicente, surnommé « l'Ange noir exterminateur ». Dans son Pays basque d'origine, il lutte, revolver au poing, contre le chômage et contre les latifundistes. Puis, exilé au Mexique, il crée en 1921 la CGT mexicaine et meurt en 1938 en Espagne, en combattant près de Bilbao comme milicien dans un bataillon du syndicat anarchiste CNT.

On croise la marxiste bolchevique Larissa Reisner, originaire d'une famille bourgeoise polonaise du XIXe siècle. Editrice d'une revue littéraire, elle entre dans l'Armée rouge pour combattre « à côté de ces hommes qui dépassent leur peur parce qu'il sont en train de construire quelque chose qui ne tient même pas l'imagination ». Que dire encore de Max Holz, le Robin des bois du communisme allemand. Sa tête mise à prix, il change de visage, se travestit et devient « un fantôme devant des centaines d’yeux qui simulent la cécité ».

NOUS découvrons aussi le vieux Librado Rivera, anarchiste mexicain qui rentre chez lui à soixante ans après avoir passé deux lustres dans les prisons américaines et se met à éditer un journal de propagande tiré à 5 000 exemplaires. Arrêté et torturé, il ne pliera jamais. Ou encore le Chinois P'eng P'ai, « l'homme qui inventa le maoïsme et inventa la révolution prolétaire qui venait de la campagne ». Descendant d'une famille aisée et traître à sa classe, il est chassé deux fois de l'histoire : d'abord de l'histoire traditionnelle de sa caste, puis de l'histoire de la révolution agraire en Chine, attribuée exclusivement et contre toute justice au Grand Timonier.

Voici à présent la vie mouvementée de l'anarchiste espagnol Buenaventura Durruti. Après avoir réalisé des coups de main rocambolesques en Amérique latine, il soulève Barcelone contre les troupes de Franco et succombe sur le front de Madrid de façon mystérieuse, assassiné peut-être par ses propres camarades. Si ces histoires ont le goût de l'échec, le talent du conteur enthousiasme. Taibo a veillé à varier les plaisirs, livrant chaque histoire d'une manière différente. D'une écriture simple, directe, les souvenirs — confiés ou recréés — s'ajustent naturellement au rythme des rencontres, des descriptions. Parfois, il pastiche d'autres écrivains, tel Norman Mailer. En bon romancier, il utilise toute sorte de techniques monologues, journaux intimes, autobiographies fictives, pour nous présenter douze hommes et femmes animés par un besoin compulsif de combattre l'oppression.

RAMON CHAO.

 

 

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22 juillet 2014 2 22 /07 /juillet /2014 20:46

BRICS , en clair le regroupement Brésil, Russie, Inde, Chine, auquel vient de s'ajouter l'Afrique du Sud pour faire BRICS. Les dirigeants de ces pays viennent de tenir leur septième sommet à Fortalezaau Brésil. Au Mexique (aujourd'hui je prends cet exemple) ce regroupement fait débat. Sur La Jornada, le 16 juillet 2014, Alejandro Nadal donne son opinion et 21 juillet Angel Guerra Cabrera va développer une opinion opposée. Je vais donner les deux approches en laissant le lecteur juge.

 BRICS, la fabrique de mythes ?

Le cœur du débat tourne autour de l'idée que ce regroupement va pouvoir mettre à mal l'hégémonie des USA et qu'à ce titre il faudrait le soutenir. Pour Alejandro Nadal, il s'agit de fabriquer un nouveau mythe, non qu'il soit heureux de l'hégémonie des USA, mais il trouve les lauriers tressés pour le BRICS plus qu'exagérés.

Si au départ du BRIC, son développement prévisible était tel qu'en 2003 Goldman Sachs pronostiquait son succès dans les quarante ans, depuis 2008 la crise n'a pas touché que les USA et l'Europe, pour la simple raison que les économies du BRIC dépendent pour une bonne part de celles des USA et de l'Europe !

Etrangement, trois événements sportifs gigantesques viennent à la fois de relancer les économies en question de manière temporaire mais de les plomber sur le long terme.

Alejandro Nadal indique : "les Jeux Olympiques d'hiver à Sochi (51 mille millions de dollars), les Jeux Olympiques de Pékin en 2008 (40 mmdd) et la Coupe du Monde de football au Brésil (19 mmdd).

Quant à la Banque commune elle concerne des pays connus pour leurs intérêts divergents. L'amour entre la Chine et l'Inde n'est pas à l'ordre du jour. La Chine est en concurrence directe avec l'Afrique du Sud dans son exploitation de l'Afrique en général. Et de toute façon Alejandro Nadal rappelle que "le modèle néolibéral continue d'être l'épine dorsale des directives de politique économique dans le BRICS." L'observation majeure d'Alejandro Nadal tient au fait que dans les dites économies du BRICS, l'exploitation des travailleurs est très forte et va le rester au nom de la compétitivité.

 BRICS puissant contrepoids à l'hégémonie de Washington ?

L'idée d'un monde multipolaire est défendue par beaucoup d'observateurs à travers le monde et tient nous dit Angel Guerra Cabrera "au moteur économique chinois et à la récupération par la Russie de son indépendance…". Pour lui : "le Sommet a fait trembler les finances internationales avec la création de la Nouvelle Banque de Développement(NBD) du BRICS, avec un capital autorisé de 100 milliards de dollars".

La bataille est donc une bataille financière. C'est la reprise d'un vieux rêve de l'URSS : dépasser les USA, faire mieux que les USA.

Le potentiel des pays en question serait énorme : 42% de la population mondiale et 18,5% du PIB mondial. C'est sur le terrain même du capitalisme US que le BRICS veut mettre en cause l'hégémonie dominante. Voilà pourquoi, suite à Fortalezaa, Angel Guerra Cabrera se félicite des visites de Poutine dans des pays d'Amérique latine et en particulier à Cuba où la dette contractée envers l'ex-URSS a été effacée. Avec quoi en échange ? De forts investissements dans le pétrole en eaux profondes.

Angel Guerra Cabrera termine ainsi son article : " J’inclus dans ce bilan l’organisation très réussie par le Brésil de la Coupe du Monde de football, qui en plus d’avoir dépassé les revenus prévus par le tourisme, ne produisit aucun des scénarios dramatiques pronostiqués par la campagne médiatique impérialiste de mèche avec la droite brésilienne."

Nous savons tous que les "scénarios dramatiques" s'appellent au Brésil, luttes sociales.

Jean-Paul Damaggio

 

 

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20 juin 2014 5 20 /06 /juin /2014 12:10

 

Les zapatistes, sous la signature, pour la dernière fois, du sous-commandant Marcos viennent de proposer un bilan de vingt ans de lutte. Je braque le projecteur sur un point qui touche à l’actualité mondiale : l’organisation.

Au départ, les zapatistes mettent en place une forme d’organisation typiquement léniniste. A partir d’une structure pyramidale, et les zapatistes étant d’abord une armée, le principe s’imposait : vive la promouvoir d’un idéal. Au début du XXe siècle ce type d’organisation était dominant : il se basait sur la référence à une « avant-garde » pouvant, par son exemple, faire tâche d’huile.

Cette « avant-garde » n’était pas seulement politique : un savant dans le domaine de la science, un fondateur d’équipe de rugby dans le sport etc. Le savant n’avait pas à se préoccuper des conséquences de son invention et le sportif ne faisait pas une enquête marketing pour savoir si son idée aurait du succès. Dans un contexte d’optimisme dominant on faisait confiance au futur pour profiter des mérites de « l’avant-garde ».

Après leur coup de force de janvier 1994 les zapatistes furent obligés de constater que s’ils suscitèrent un courant de solidarité, cette solidarité n’irait pas jusqu’à un soulèvement général du Mexique pour y prendre le pouvoir, comme ce fut le cas avec la révolution de 1910. Donc, ils s’adaptèrent ! D’abord en usant des médias pour accroître la solidarité et ensuite en changeant totalement d’organisation et donc d’objectif.

L’intérêt de ce mouvement tient justement à la mutation qu’ils s’imposèrent pour continuer de résister au monde ambiant et… aux médias en place. A côté de l’organisation pyramidale qui avait tendance à tout régir, ils construisirent une organisation horizontale. Si la référence de la pyramide c’était « commander en obéissant aux désirs du peuple », il restait à savoir comment les désirs en question pouvaient s’exprimer, évoluer et s’imposer.

Ce réalisme a également été celui de Lénine qui, après avoir découvert que la Révolution de 1917 ne pouvait gagner le monde et surtout le monde européen, fut contraint, avec son parti, de construire le « socialisme » dans un seul pays avec la NEP (nouvelle économie).

Le souci de l’organisation se base toujours sur le réalisme, or l’idéal à construire a toujours peur de mourir, étouffé par ce réalisme d’où l’appel au spontanéisme cher à une parti de la mouvance anarchiste. D’autant que, quand on en arrive à l’organisation pour l’organisation, la situation, bien pire que celle de l’art pour l’art, laisse l’idéal de côté au nom du principe classique : la fin justifie les moyens… une fin discréditée par avance, par les moyens !

Que vient faire De Gaulle dans cette galère ?

En tant que militaire, il a été formé à l’organisation pyramidale, ce qui l’a conduit à penser en 1939 qu’il pouvait être le sauveur de la France car si le sommet de la pyramide tient, son exemple ferait tâche d’huile. Inversement, l’organisation de la Résistance intérieure était obligée de procéder par la base. A mon sens, l’heure n’est pas à célébrer le fameux texte du Conseil national de la Résistance, un texte finalement politicien qui a mis en avant une forme d’organisation dont l’histoire nous dit qu’elle est périmée : d’abord un beau texte politique (en fait un compromis parfois incohérent) et ensuite on s’organise pour le mettre en œuvre. Le succès de la Résistance intérieure tenait à son organisation non pyramidale faisant appel à la diversité des initiatives citoyennes ; un élan normalisé dans un texte. Oui, les beaux textes politiques sont nécessaires car l’objectif à atteindre doit rester la référence, mais à condition qu’ils ne tuent pass l’initiative à la « base ». Tout comme l’idée du spontanéisme ne doit pas tuer le besoin d’organisation.

La Quatrième République, en refusant, comme la Troisième, l’élection d’un président au suffrage universel direct, a tenu compte du dynamisme local de la Résistance et de l’expérience désastreuse de Napoléon III. Mais De Gaulle en 1962 décida enfin, de mettre en œuvre pour la République, la forme d’organisation qui était sa référence : un chef sauveur faisant exemple.

Depuis, nous avons pu vérifier à chaque élection présidentielle – et ici je n’ai pas l’intention de les passer en revue – que le fait de se déterminer par rapport à un « chef » induisait des divisions à la base, surtout du côté des révolutionnaires qui ne savaient plus à quelle organisation se vouer. Quand le PCF décide d’abandonner la référence à la dictature du prolétariat et donc ensuite au centralisme démocratique, il le fait pour être « moderne » et pas parce qu’il avait une autre forme d’organisation à promouvoir. Depuis, on n’a jamais autant parlé d’union… or la question de l’union n’est rien d’autre que celle de l’organisation.

 Pour les zapatistes, le maître mot de leur organisation est devenu : ECOUTER. A partir de là, l’avant-garde disparaît, non pour tomber dans le « basisme » naïf, car il ne s’agit pas de devenir tous sociologues, mais pour considérer qu’il y a dans le peuple autant de point d’appui pour changer le monde, que dans l’idéal mis en avant. Ce n’est plus l’idée de futur qui va conditionner l’action au présent, mais c’est la réalité du présent qui va nous conduire vers « d’autres mondes possibles ». Et là, le pluriel devient politique !

 En quoi l’évolution de la société impose-t-elle de passer d’un type d’organisation pyramidal à un type d’organisation horizontal ? Marx, en décortiquant la société capitaliste a pu observer que son horizon, c’était la concentration des pouvoirs économiques et face aux géants en gestation, il fallait une force politique adaptée, une dictature du prolétariat. Les géants étant en place, ils imposent, à une classe politique plus ou moins à leur service, l’éclatement du politique par l’éclatement des Etats. Mais ils le font en éclatant eux-mêmes, en partie, leur propre structure, les banques devenant en dernier ressort le ciment maintenant l’édifice. Eclatement par la sous-traitance, le travail partiel, les territoires de la production et ainsi la géographie a pu supplanter l’histoire ! L’histoire est plutôt proche du pyramidal car il s’agit d’une linéarité qui traverse le temps. La géographie est plutôt proche de l’horizontal car au même moment il est facile de jouer un territoire contre un autre. D’où la mise en place rapide autrefois d’une Internationale. Mais cet internationalisme est décédé depuis longtemps et en particulier depuis certaines thèses fixant à Moscou ce qui devait se passer partout ! L’évolution fait toujours plus de chacun un être à part entière et cet être devient le pivot de l’émancipation générale. Que l’individualisme dérive en égoïsme n’est en rien fatal ! L’individualisme peut devenir l’expression vivante d’une vie émancipée, émancipatrice ou à émanciper.

 Quand De Gaulle décide que le président de la république sera élu au suffrage universel direct il projette le pays dans son passé à lui. Quand Jospin et ses alliés communistes et écologistes décident que l’élection des députés sera mise, pour toujours, à la remorque de l’élection présidentielle, ils commettent un des crimes du siècle ! Jean-Marie Le Pen avait compris, dès le départ, que ce type d’organisation allait faire son bonheur ; depuis 2002 il sait que la machine va devenir infernale pour la démocratie française. Non que toute la vie d’un pays tienne dans une forme obligée d’organisation politique, mais par le fait que cette forme puisse stériliser toutes les forces de ce pays !

Depuis toujours, pour changer le monde, les idées ne manquent pas chez de nombreuses personnes, mais pour dire, concrètement, COMMENT le changer, comment s’organiser pour le changer, les mêmes manquent d’idées !

 Qu’en est-il alors du bilan zapatiste ?

Lutte contre l’alcoolisme, la violence imposée aux femmes, luttes pour la bonne organisation du travail, pour une justice sociale, des luttes qui se dispensent du grand soir qui de toute façon ne pourrait, de lui-même, en finir avec l’alcoolisme etc…

Lutte pour la solidarité, la coopération etc.

Les zapatistes se sont auto-organisés non pour créer un pays dans le pays, non pour promouvoir un modèle, mais pour répondre aux nécessités du présent. L’utopie ne consiste plus à mettre en place un projet de société idéale, mais à chercher à puiser dans l’histoire passée les moyens de vivre mieux au présent. L’histoire des Mayas n’est pas celle de « bons » sauvages dépassés par la modernité, ou au contraire de « bons » sauvages porteurs d’avenir, mais une histoire qui nous invite chacun, à nous organiser en vue de notre propre histoire.

L’avenir n’est pas aux pyramides. Les humains ont toujours fait plus !

 

J-P Damaggio

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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 10:28

el-ejercito-de-dios-de-alvaro-delgado-13316-MLM3379854736_1.jpg

Parce que parfois il faut prendre du recul pour étudier l'extrême-droite, je me suis plongé, voici déjà dix ans dans le livre du Mexicain, Octavio Rodriguez-Araujo traduit aux Editions Atalante : Droites et extrêmes droites dans le monde. Un titre ambitieux mais un livre bien utile.

Ce libre m'a poussé vers deux autres jamais traduits, du journaliste Alvaro Delgado devenu spécialiste de la question du Yunque, une forme politico-religieuse de l'extrême-droite mexicaine.

L'existence de cette organisation était niée depuis toujours jusqu'au premier livre de Delgado en 2003 qui a pu rassembler les témoignages d'anciens membres, et qui a fait scandale car le PAN gouvernait le pays, après avoir mis un terme à la longue domination du PRI et qu'il se révélait être fortement infiltré par el Yunque.

Un an après Delgado pouvait compléter le dossier avec le livre dont j'achève la lecture et dont la couverture orne cet article.

Là j'y apprends que cette secte catholique d'extrême-droite a eu comme inspirateur un français qui a passé sa jeunesse en Tarn et Garonne sur la petite commune de Montalzat.

Et après vérification Jean Ousset mérite le détour quand on s'intéresse aux liens entre catholicisme d'extrême-droite et intervention politique. Il a écrit beaucoup de livres : Pour qu'IL règne a eu 50 éditions !

Jean Ousset est né en 1914 à Porto et il est mort le 20 avril 1994 ; il passe sa jeunesse en Tarn et Garonne, chez ses grands-parents.

Son influence a touché l'Espagne, l'Italie et donc aussi le Mexique et bien d'autres pays. Il avait fondé une organisation Cité Catholique.

Depuis l'arrivée au pouvoir du PAN, le Mexique connaît un phénomène qui efface en partie le Yunque : le crime organisé qui est pour moi une forme d'extrême-droite.

Pour l'anecdote, après son évasion d'Allemagne où il était prisonnier (1940-1942), Jean Ousset va se mettre au service de Vichy où il sera un temps le collègue de François Mitterrand. J-P Damaggio

 

 

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3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 10:01

 

 galeano_photo-copie-1.jpg

 « Chaque assassinat révèle l’inexistence de l’humanisme. La société est intéressée par le mort du fait qu’on peut trouver l’assassin et lui imposer une punition « exemplaire ». Aussi s’il est impossible de trouver l’assassin, le mort perd tout intérêt, comme l’assassin. »

Vazquez Montalban dans Les mers du sud

 

Ce zapatiste qui, pour la première fois, apparaît sans passe-montagne, tourne une page de l’histoire du Chiapas. Et parce que, le propre des zapatistes est d’échapper à l’idéologie dominante – en se fixant leur propre calendrier entre autre chose – il leur fallait trouver un moyen spécifique pour réagir face à l’assassin.

Vazquez Montalban, auteur de polars, y démontre que l’essentiel n’est pas de trouver l’assassin mais d’honorer la victime, même s’il s’agit d’un milliardaire, honorer la victime en tant que conséquence d’une histoire.

Si on tente de développer un humanisme (pas celui de l’humain d’abord) alors il faut essayer d’inverser la dialectique entre l’assassiné et l’assassin, entre le corrupteur et le corrompu, entre …

Remettre le monde sur ses pieds, ça commence par assumer la terre où l’on pose ses pieds. Or cette terre est constituée autant d’illusions que de réalités ! Les illusions que suscite l’humanisme peut inciter à le jeter par la fenêtre et même à théoriser ce rejet. Or toute l’histoire qui n’est rien d’autre que l’histoire de la lutte des classes, c’est la quête de plus d’humanité, donc de moins d’assassinat.

 En guise de réalité, l’homme est obligé d’admettre qu’il n’y aurait pas de vie sans la mort, mais ce fait n’oblige personne à ôter la vie à quelqu’un, avant l’heure. Sur nos écrans nous venons de voir des veuves de mineurs tués en Turquie, des veuves qui considèrent que leurs maris ont été assassinés par les pouvoirs en place. L’injustice tient au fait qu’il s’agit d’hommes qui auraient pu faire encore tant de choses.

Frapper les coupables, n’est qu’une conséquence parmi d’autres de cette autre conséquence que sont d’abord les victimes.

 Les zapatistes ont décidé que Galeano qui pouvait faire encore tant de choses devait rester parmi eux, et il restera vu que le sous-commandant peut disparaître !

Chaque fois qu’on pointera l’absence de Marcos, on pensera à Galeano !

 Le même sous-commandant a honoré la mort de la commandante Ramona mais cette mort était une mort naturelle due à la maladie, elle ne fut pas une victime même si parfois les maladies ont leurs coupables. Elle vit encore dans les mémoires car il faut soigner nos mémoires (d’où l’œuvre de Vazquez Montalban) mais de manière moins forte que Galeano. Dans le texte « entre ombre et lumière » il est question de l’assassin qu’il va falloir trouver et punir (et promesse est faite qu’il sera « démasqué ») mais l’essentiel c’est la victime, l’histoire de la victime, une victime qui a été repérée et exécutée en connaissance de cause. JP Damaggio 

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1 juin 2014 7 01 /06 /juin /2014 20:23

Dès que j'ai appris le décès du zapatiste qui se faisait appeler Galeano j'aurais souhaité en parler sur le blog mais la vie ne nous laisse pas toujours le temps que l'on voudrait. Rue 89 a fini par écrire l'article que je voulais écrire. Cliquez ICI.

Les Mexicains ont pour habitude de se moquer de la mort. Les zapatistes se placent du côté de la vie comme la meilleure façon d'honorer les morts dignes d'être honorés.

Dans le texte Entre ombre et lumière (vous pouvez cliquer sur le titre) le sous-commandant Marcos écrit :

"Nous pensons qu'il est nécessaire que l'un de nous meure pour que Galeano vive. Et pour que cette impertinente qu'est la mort soit satisfaite, nous offrons à Galeano un autre nom pour qu'il vive […]. Donc nous avons décidé que Marcos devait cesser d'exister aujourd'hui."

Faute d'avoir pu traduire le dernier texte signé Marcos voici une présentation publiée sur la Jornada que j'aime bien.

Jean-Paul Damaggio

 Gilberto Lopez y Rivas, 30 de Mayo de 2014

Hasta siempre, subcomandante

Masque, hologramme mouvant, manœuvre de distraction, astuce de magie merveilleuse et terrible, jeu malicieux d'un cœur indigène, personnage construit, illusion, médias non-libre, porte-parole et chef militaire ou, quoiqu'ait été le sous-commandant Marcos, jusqu'au jour de sa disparition décidée collectivement, il est sûr que pendant toutes ces années, il a joué un rôle important pour forger et développer l'armée zapatiste de libération nationale (EZLN) et construire le processus d'autonomie qui, sous son hégémonie, s'est installée dans les territoires, avec les cinq conseils de bon gouvernement.

Tout en acceptant que les zapatistes mayas, à tous les niveaux de l'organisation politico-militaire, ainsi que dans les cercles de miliciens formant les bases d'appui, soient les principaux architectes de cette épopée qui commence le 1er janvier 1994 par une rébellion armée, et tout en prenant en compte le racisme qui prévaut, même dans une gauche qui tend à nier le rôle propre des indigènes pour seulement se regarder dans le miroir métissé de l'EZLN, il est vrai que le sous-commandant Marcos a été en mesure de donner une empreinte et une singularité au mouvement zapatiste qu'il faut reconnaître, et sur la quelle nous devons mettre l'accent.

 Entre la lumière et l'ombre - les dernières paroles du sous-commandant avant de cesser d'exister - est une des plus importantes clés pour comprendre la portée de ce mouvement extraordinaire qu'a lancé l'EZLN : de la guerre de résistance "de ceux d'en bas contre ceux d'en haut... pour l'humanité et contre le néolibéralisme", qui arbore les exigences de la vie, de la parole, du respect, de la mémoire, de la dignité, de la rébellion, de la liberté, de la démocratie et de la justice, face aux exigences de la mort, du silence, de l'oubli, de l'humiliation, du mépris, de l'oppression, de l'esclavage, de la fiscalité et du crime des puissants.

 Ce document d'adieu[2] rend compte de l'option qui s'est présentée aux zapatistes entre tuer ou vivre, entre la vie militaire et la construction des autonomies : "Au lieu de nous consacrer à la formation de guérilleros, de soldats et d'escadrons, nous nous sommes faits promoteurs de la santé, de l'éducation, et on a construit les bases de l'autonomie qui émerveille aujourd'hui le monde. Plutôt que de construire des casernes, améliorer notre armement, élever des murs et tranchées, on a construit des écoles, hôpitaux et centres de santé pour améliorer nos conditions de vie". Ce dilemme, au milieu d'une guerre, "qui sans bruit n'en était pas moins meurtrière" vu que des forces paramilitaires et des organisations de toutes sortes - ainsi que les intellectuels de l'antizapatismo - se sont mises au service d'une stratégie de contre-insurrection de l'État mexicain, n'a jamais cessé d'être actif dans l'étendue et la profondeur du territoire rebelle.

 L'échec et la réussite du "rien pour nous"[3], se mesurent en fonction de la cohérence éthique, un concept exotique pour la classe politique de la gauche institutionnelle. « Si être cohérent est un échec, alors l'incongruité est la voie du succès, le chemin d'accès au pouvoir... or à partir de ces paramètres, nous préférons échouer que réussir ".

 Le bilan rend compte de ce multiple et complexe processus expérimenté par l'EZLN : le bilan générationnel, de classe, d'appartenance ethnoculturelle et non de race, des sexes, ce qui conduit à un changement de peau de ce mouvement de paysans indigènes, avec une participation large et visible de jeunes hommes et femmes, avec une direction purement autochtone et surtout, le bilan le plus important que le sous-commandant Marcos met en avant est une mutation de la pensée arrivée à terme : "de l'avant-garde révolutionnaire au je commande en obéissant[4], de la prise du pouvoir par en haut à la création de la puissance par en bas, de la politique professionnelle à la politique de tous les jours, des dirigeants au peuple, de la marginalisation des femmes à leur participation directe, du mépris envers les autres à la célébration de la différence." Cette phrase contient certainement une autodéfinition synthétique du zapatisme aujourd'hui, dont on devra se souvenir et la garder en tête, face à la tendance habituelle à l'identifier à nos propres identités et aux préférences politiques des analystes ou des disciples.

Au risque d'être l'un d'eux, je souligne ces critiques à l'avant-gardisme, aux caudillos et leaders, à ce culte de l'individualisme qui est "dans le culte de l'avant-garde son extrême fanatique…  C'est notre conviction et notre pratique - dit Marcos - que pour se rebeller et lutter, les leaders, caudillos, messies et sauveurs ne sont pas nécessaires. Pour lutter il faut seulement un peu de honte, un peu de dignité et beaucoup d'organisation. »

Sans faire de concessions aux libertaires ou aux courants à la mode, le sub décrit aussi la naturelle pyramide de l'EZLN, en tant qu'armée, avec son centre de commandement, "ses décisions d'en haut vers en bas", qui, "pour le meilleur ou pour le pire", ont rendu possible tout ce chemin jusqu'à aujourd'hui ; sans cette armée qui s'est levé contre le mauvais gouvernement, "exerçant un droit à la légitime violence" face à la violence d'en haut, la construction et le renforcement de sujets autonomes qui commandent en obéissant dans les trois domaines du gouvernement zapatiste, n'auraient pas été possible.

Une fois de plus, la Sexta déclaration est considérée comme "la plus audacieuse et la plus zapatiste des initiatives" lancées par l'EZLN et elle constitue un espace de référence dans les rencontres avec les actuelles luttes des rebelles. Les arguments pour expliquer et justifier la déclaration de non existence du sous commandant insurgé Marcos : "décision impeccable du point de vue de la logique, bien sûr soupesée par la direction politique de l'EZLN, qui laisse :  cependant, un sentiment d'absence, d'étrangeté pour le compagnon, qui, masqué ou non, sera toujours un référent révolutionnaire qui ne s'est pas vendu, qui ne s'est pas rendu, qui n'a pas cédé et qui, j'en suis sûr, continuera de faire des siennes, quoi qu'il en soit, et où qu'il désire être. Trucage ou hologramme peu importe : il a été le véhicule efficace de quelque chose qui transcende les artifices."

 Voir : Texte 1     Texte 2

 

Structure de pouvoir créée parles zapatistes pour gérer leur territoire et qui se compose de 5 conseils de bon gouvernement.

Le texte : entre ombre et lumière

Slogan de départ du zapatisme.

Slogan fondamental du zapatisme

Déclaration de 2005, évoquée dans les deux brochures mentionnées dans les articles précédents

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30 mai 2014 5 30 /05 /mai /2014 18:00

Marcos1.jpg

 

J'aurais voulu vous parler des adieux du sous-commandant marcos qui font suite à l'assassinat odieux de celui qui se faisait appeler Galeano.

J'aurais voulu traduire pour ceux qui ne sont pas hispanophones, anglophones ou italophes, le texte qu'il a mis sur le site des zapatistes.

Mais le temps me manque donc, sans attendre, les autres peuvent se reporter à ce texte aussi curieux que fut curieux le sous-commandant. C'est sûr, il va me manquer.

Entre ombre et lumière

 

Jean-Paul Damaggio

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28 avril 2014 1 28 /04 /avril /2014 18:14

 

La Jornada, 28 avril 2014 Carlos Fazio

Un Saint imparfait

 Le 23 avril, le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi, a dit que Jean Paul II « était Saint, mais pas parfait ». La reconnaissance des « imperfections » du pape polonais, Karol Wojtyla, était une réponse à une question des médias sur son éventuelle complicité dans de multiples cas de pédophilie qui ont secoué l'Eglise catholique à la fin du XXe siècle. Autrement dit, de la complicité de Wojtyla dans la dissimulation d'infractions d'abus sexuels, d'évêques et de prêtres sur des mineurs, qualifié en cour d'instructions sur la façon de procéder, de cas de crime de sollicitation, et en 1962, comme le « pire des crimes ». Par exemple, au Mexique, les crimes de Marcial Maciel à l'intérieur de la Légion du Christ.

 Pendant des années, la hiérarchie catholique locale et la bureaucratie du Vatican est défendu Wojtyla au motif qu'il « ne savait pas","qu'il n'était pas informé". Ce n'est pas crédible. Situé au sommet de la société ecclésiastique fermée et pyramidale, marquée par le secret et une discipline stricte, où il a régné avec une main de fer, Jean Paul II a toujours su ce qui se passait dans son environnement. C'est pourquoi, dès le début de son pontificat, des théologiens et des prêtres critiques ont défini son style de gouvernement comme une « monarchie absolue ».

 En 1989, 172 professeurs de théologie de l'ancienne République fédérale d'Allemagne, Suisse, Autriche et Pays-Bas ont signé le document appelé de Cologne, qui avait un titre éloquent: "contre la tutelle, par un catholicisme ouvert". Dans le même temps, l'espagnol jésuite José Ignacio González Faus a dit ensuite que l'évolution ecclésiale avec Juan Pablo II a répondu à l'une des plus classiques menaces de falsification du phénomène religieux : la tentation de « dominer » Dieu et de le garder « attachée et bien attachés, » selon le commissaire Conessa, expression consacrée pendant la dictature de Franco. L'obsession de l'orthodoxie a conduit Wojtyla a enfermer la vérité pour qu'elle ne soit pas contaminés ; pour faire de sa propre vérité la vérité totale unique de Dieu, pour sauver son propre pouvoir. Ce qui, selon González Faus conduit au fanatisme, au fondamentalisme, aux inquisitions et autres procédures autoritaires, telle que celle pratiquée par Jean Paul II.

 Cela aurait à voir, en outre, avec ce type de pathologie que l'école de Francfort a appelé « personnalité autoritaire ». Autrement dit, c'est une façon mécanique de se livrer aux valeurs classiques ; soumission aveugle à l'autorité, ainsi que la haine aveugle de tous les adversaires marginalisés ; une pensée rigide et stéréotypé ; une inclinaison à la superstition. Dans le même temps, Hans Küng a appelé la croisade de l'evangélisation de Wojtyla "reconquête au sens médiéval, contre-réforme et anti-modernisme". Kung a parlé d'un '' impérialisme catholique '' et accusé le Vatican d'être « le dernier état totalitaire en Europe ».

 À la fin des années 1980, il était courant d'entendre que l'anticommuniste Wojtyla voulait « normaliser » l'église comme un « staliniens » en rejetant les dissidents. Un de ces dissidents, Leonardo Boff, à qui il a appliqué les rigueurs de l'ancienne Inquisition et après l'avoir neutralisé l'a amené à renoncer à la prêtrise a dit que le pontificat de Jean Paul II est peut-être « l'ultime expression d'un type d'église, qui est né à 1077 avec Gregorio VII ». Il a rappelé que le pape a écrit un texte fantastique titre : Dictatus papa, ce qui signifie « la dictature du pape ». Il y a 33 thèses. La première dit que le pape a tout le pouvoir, avant tout et n'obéit pas à n'importe qui. Et le dernier, que le pape est sacré (pour plus de pécheur qui est). Selon Boff, Wojtyla représente le Dieu créateur. « Pas le père de Dieu de la théologie Trinitaire, mais le Dieu païen monothéiste, prétrinitaire. » Un seul Dieu dans le ciel, un tyran seul sur la terre, un seul patron de la famille, un seul président (...) la dictature de l'Hiérarque. La dictature du pape".

 Ou pour le dire autrement : la dictature du clergé de la communauté chrétienne. Ce type d'église était entré en crise au cours du Concile Vatican II (1962-1965), convoqué par Jean XXIII. Au début des années 1960, l'audace de Giuseppe Roncalli, le bon Pape, accueilli, les fenêtres ouvertes du Vatican, à la modernité des lumières, à l'émergence de la raison, à la techno-science, aux libertés publiques et à la démocratie. Cette nouvelle culture a remis en question et a dénoncé la manière dont l'église a été organisée sur le plan institutionnel : comme une monarchie absolutiste spirituelle en contradiction avec la démocratie et le respect des droits de l'homme. En réponse, le slogan du Conseil n'était plus l'anathème ou la condamnation, mais la compréhension, la tolérance et la dialogue avec les autres Eglises et le monde moderne.

 Mais Wojtyla a reproduit la crise et a cherché une sortie qui a renforcé son pouvoir. Il a mis de l'ordre et de la discipline. 

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 21:43

melissa-plancarte.jpg

 Cette photo est celle d'une figure Los Templarios découverte par les goupes d'auto-défense. Les cartels ne sont pas que des truands mais les "inventeurs" d'une culture...


L'Etat mexicain du Michoacán est un des endroits où la domination du crime organisé est colossale. Collusion entre truands, policiers, élus et ça donne des massacres suivis des massacres. Face à ça, à partir de 2013, des citoyens de trois villages (Tepalcatepec y Buena Vista Tomatlán),ont décidé de passer à la lutte armée en s'organisant en groupe d'auto-défense. Cliquez sur le lien pour découvrir un site.

Le début fut très difficile mais petit à petit le phénomène a pris de l'importance jusqu'à rassembler de 10 à 20 000 personnes les plus diverses. Pourquoi ce succès ? Car les groupes en question firent preuve d'une efficacité qui laissa les dirigeants de la police et de l'armée sans voix. Aussitôt certains se prennent à rêver : et si c'était le renouveau de la révolution ?

Le groupe du crime organisé qui est dans le collimateur s'appelle Los caballeros templarios aussi ces derniers n'ont pas hésité à réagir en accusant un cartel adverse d'être à l'origine des groupes d'auto-défense et qui vient de l'Etat voisin comme l'indique leur nom : Jalisco Nueva Generación ( CJNG).

Argument majeur : d'où viennent les armes du peuple organisé ? Quand on découvre qu'il s'agit d'AK-47, de R-15, de M2 on mesure qu'il ne s'agit pas d'une guerre de basse intensité. De telles s'armes répondent les membres de l'auto-défense viennent des victoires acquises sur leurs adversaires dont plus d'une centaine ont été abattus.

 Autre problème. A Apatzingán le 26 octobre, l'armée à clairement appuyé l'auto-défense pour arrêter l'opération et obtenir du dirigeant majeur que les milices citoyennes soient intégrées sous forme de gardes rurales. Un certain nombre de personnes se posent la question de liens possibles entre le pouvoir et les milices même si ces milices font preuve d'une efficacité qui remet en cause les services de l'Etat.

 Le débat fait rage au Mexique entre les divers points de vue mais le choix de l'auto-défense a démontré, au-delà des manipulations possibles, qu'il était capable d'unir les victimes les plus diverses du crime : des chefs d'entreprise comme des ouvriers, des paysans comme des commerçants, des étudiants ou des pères de famille. Certains ne supportent plus les extorsions, la violence, la censure d'autres pensent au Mexique dans son ensemble et pensent que de ceux eux va se développer un mouvement global.

Aucune lutte ne se fait dans la clarté totale, la lutte en question pouvant seule révéler qui, après avoir dissipé les brouillards de la confusion, tire les ficelles. JP Damaggio

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