En 250 pages, beaucoup de photos, 101 femmes sont présentées suivant le principe expliqué dans l'introduction publiée ci-dessous.
Le livre est en format 16x24 et au prix de 20 euros.
Introduction
Une majorité de Françaises dans ce livre ?
Inévitable pour un Français.
Une large majorité d’intellectuelles et d’artistes ?
Inévitable pour un livre s’appuyant sur les traces.
Une large majorité de bourgeoises ?
Inévitable vu le contexte des temps passés.
Une majorité de gauche ? Sans doute mais le féminisme de droite n’est pas moins précieux !
Ayant participé à un travail sur l’histoire de la Résistance communiste en Tarn-et-Garonne, un ami m’indiqua alors : « C’est bien votre travail, mais n’oublie jamais, que des Résistants et des Collaborateurs il y en a eu dans TOUS les partis. De droite comme de gauche ! Au PS comme au PCF.»
J’ai vérifié par la suite qu’il avait raison et les résistants de droite n’étaient pas moins méritants que ceux du PCF. Même si elles sont rares, les féministes de droite ont leurs états de service !
Les majorités démocratiques induisent des minorités non moins importantes. Les ouvrières, les paysannes, les étran-gères, les syndicalistes, toutes sont là, et pour compenser leur faible impact peut-être faut-il lire deux fois la note qui leur est consacrée ! L’idée n’est pas de chercher dans ce livre, un équilibre. J’ai évoqué seulement les femmes qui ont croisé mes pas là où je suis passé et qui ont arrêté un temps ma soif d’apprendre.
En sahant que le combat essentiel des femmes n’est pas dans ces lignes, mais au quotidien, dans chaque acte de la vie. Je me souviens d’une pharmacienne, sur les hauteurs d’Alger, qui, en 1991, a été «priée» par les Barbus, de laisser la place à son mari car la maison devait être son seul horizon. Les Barbus pensaient sans doute, dans leur ignorance rance, qu’on pouvait vendre des médicaments comme des bombes ! Le mari n’ayant rien d’un pharmacien… Et de toute façon… Malgré la peur au ventre de chaque matin, elle ne céda à aucune pression, à aucune menace – pourtant de plus en plus sévères – et elle était fière en 2001 de montrer sa boutique toujours au service des malades. J’ai connu aussi, en France, au début des années 60, des femmes, les premières à passer le permis de conduire – malgré les sarcasmes – et qui servirent ensuite de modèles.
Les cent une présentes ici ont seulement le mérite d’avoir donné une voix, une écriture, un cri à la vie réelle. Un mérite doublement méritoire car il s’agit de femmes. Et les absentes, les évidentes oubliées ? Loin de l’idée d’un dictionnaire qui arrête la vie, vous ne lisez dans ces pages, qu’un temps qui passe, le mien. Des individualités au croisement de ma propre individualité. Loin de toute hiérarchie ! Bien sûr, on va me reprocher telle ou telle absente incontournable et je peux donner des noms… mais n’ayant aucun lien avec le Japon, vous ne trouverez aucune japonaise… Parmi les oubliées je pense à l’Italienne Chiara Ingrao, à la Guatémaltèque Rigoberta Menchu, à la Péruvienne Arredondo Sybilla, à la Française Elisabeth Badinter, pourtant en bonne place dans ma bibliothèque, à la Mexicaine Angeles Mastretta, et à la philosophe de partout Hannah Arendt. Des zones du monde sont aussi totalement négligées car je ne suis pas allé partout.
Vont-elles se reconnaître celles qui peuvent me lire ? Même si les fragments d’un puzzle, ne disent rien du puzzle, j’ai préféré les fragments. Je les espère significatifs ; en lui-même, le fragment n’autorise pas plus le mensonge que le tableau général, même s’il est un terrain favorable au mensonge par omission !
Si vous pouviez reconstituer l’ensemble, en déceler une vérité heureuse, en faire surgir un champ de coquelicots, alors j’en goûterais mieux mon silence que j’appelle de mes vœux.
25-12-2011 Jean-Paul Damaggio