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19 janvier 2009 1 19 /01 /janvier /2009 10:07

Le professeur et ses rêvolutions

 

 

Il était une fois un prof de français qui souhaitait plonger ses élèves dans la littérature sans qu’ils s’y noient. En 1990, pour bien inaugurer la décennie, il eut l’idée de proposer aux lycéens de se changer en jury de prix littéraire. Il proposa un cadre : on prendra les premiers romans, et une démarche, les lycéens seront de A à Z, les pilotes de l’opération. Merveille des merveille, le projet se développa tant et tant qu’il dura seize ans, passant donc l’âge des noces de diamant.

Ce prof, maintenant retraité, ayant plus d’un tour dans son sac, décida de mettre en livre cette expérience unique que les autorités auraient aimé piller au nom des PAE dont les pilotes sont shootés aux consignes ministérielles.

Pour comprendre que nous sommes en plein conte de noël, la sortie du livre coïncida avec ce que les médias médiatiques appellent : « le Goncourt lycéen », tandis que celui du prof de français s’appelait : « le Goya lycéen ». Que les deux prix commencent par un G n’en fait pas des parents.

Le premier s’apparente à la macdonadisation du monde. Tout est précuit, prédigéré, prévoté et le bonheur n’est pas dans le pré (nous verrons pourquoi).

Le second s’apparente à la grande cuisine, celle des grands-mères qui, à 9 h le matin, mettaient à cuire des œufs dans une poêle posée sur de faibles braises du feu de cheminée, pour qu’à midi, ils soient cuits à point. Une cuisine de la patience, de la lenteur, de la qualité, de la diversité, en bref, une cuisine que le luxe a su mettre à sa portée, ce qui n’empêche pas des pauvres bien placés, de manger parfois des omelettes truffées en guise de petit déjeuner.

 

En conséquence, pas étonnant, si une jeune fonctionnaire dans le nord de la France (et pour lui éviter des ennuis de la part de ses collègues, à l’heure des fichiers je n’en dirai pas plus), passant pour noël dans sa ville de Castres (oui de Goya il faut passer à Castres), est saisie, à la vue du livre chez le libraire, l’achète, s’y plonge et prend la plume pour écrire à son professeur. Que va t-elle lui dire ?

 

Elle lui rappelle qu’elle était au lycée en 1999, et vous verrez que cette date va compter pour la suite du conte, où elle a vécu le prix du côté lycéen. En lisant le livre, elle sera frappée par une première pierre : « J’ai pu m’apercevoir du travail acharné qu’avait fourni l’équipe pédagogique et qui ne paraissait pas toujours évident aux yeux d’ados. Je me suis bien trompée et j’ai vu que certains travaillaient beaucoup plus et en coulisses.....Je leur tire à tous mon chapeau et à vous aussi professeur. »

Tout d’un coup, le refus du CRDP (Centre régionale de documentation pédagogique) de publier le livre devenait évident : à présenter une démarche pédagogique avec les luttes des profs comme carburant, en lieu et place de directives officielles, c’est pas très bon ! Or, justement c’est ce qui plaît à cette lectrice occasionnelle !

 

Là, on arrive au tournant de 1999, année de toutes les luttes autour du prix, qui fait qu’à partir de l’an 2000 le déclin de l’expérience sera systématiquement organisé par une hiérarchie pourtant favorable jusque là à cette aventure pleine de créativité, d’intelligence. Le hasard a voulu que les lycéens choisissent de discerner le prix à Karin Bernfeld. Un parent puis le proviseur en furent offusqués ! A ce moment-là, Karin a l’âge de certains lycéens, 22 ans. Pour la première fois le proviseur exige que les lycéens revotent car le résultat est déplorable ! Un vote issu d’un travail de longue haleine, de discussions, de confrontations, un vote qui avait mis un trimestre à cuire, et voilà qu’un homme seul osait dire non ! Encore une fois, la lectrice occasionnelle qui a pris la plume saura voir l’essentiel en pointant les luttes déclenchées par le refus du proviseur incapable de comprendre que le jury n’était pas une troupe qu’on dirige. La révolte a grondé tant et si bien que le proviseur dut mettre un genou à terre (Karin est toujours dans la liste des gagnants) ce qui ne pouvait qu’induire le plat qu’il allait manger froid, la vengeance.

Mais quelle était la cause de tant de tapage causé par ce titre en effet peu engageant : Apologie de la passivité ? La lectrice occasionnelle indique : « Ce livre a choqué les mœurs de certains coincés du "cul" (excusez mon franc parler) et de ceux qui disent « si vous vivez avec quelqu’un et que vous n’êtes pas marié, vous vivez dans le péché » ».

 

Voilà, nous y sommes ! Il s’agissait d’un livre d’une « homosexualité triste » déclarèrent les autorités. La décennie des années 2000 était donc annoncée clairement à Castres, elle serait celle de la domination des « coincés du cul » (je dis plutôt celle des révolutions conservatrices, mais chacun ses références) et ils furent à la hauteur de leurs ambitions. L’an 68 devait en finir avec les contes s’achevant ainsi: « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants » mais depuis, nous devons déchanter quand j’entends ce rêve : « ils se marièrent et eurent beaucoup de femmes ». La revanche sur les femmes, car telle est l’obsession qui rongera toujours les Puissants, fait reculer les rêvolutions de professeurs qui, par chance, se trouvent parfois confortés par de jeunes lectrices occasionnelles. Les contes de noël auront bien pour conclusion future : « ils s’aimèrent et eurent beaucoup d’omelettes truffées ».

12-01-2008 J-P Damaggio

Notes : Le livre s’appelle « Longue vie au Prix Goya ! » de Claude Rossignol et nous avons de bonnes nouvelles de Karin Bernfeld. Elle a publié un second roman chez Balland, Alice aux pays des femelles. Les deux romans en question ayant été épuisés, ils sont en livre de poche. Elle a publié une part d’autobiographie avec Les Portes de l’espérance chez Flammarion (sa famille vient de juifs d’Europe de l’Est), et, dans un tout autre domaine, elle vient de publier un livre pour aider les personnes malades de boulimie, anorexie, ou obésité : Déjouer les troubles alimentaires. N’ayant rien lu d’elle, je ne porte pas de jugement, je constate seulement.

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18 décembre 2008 4 18 /12 /décembre /2008 14:25


Photo un peu rouge mais bon ....
La Dépêche Tarn 4-12-2008

Le prof de français publie un livre

Claude Rossignol raconte le Prix Goya

  

BON DE COMMANDE Editions La Brochure

On retrouvera demain à partir de 15 heures au foyer du théâtre municipal de Castres le professeur de  français aujourd'hui en retraite Claude Rossignol qui présentera et dédicacera son livre : << Longue vie au Prix Goya ». Cet ouvrage vient tout juste de sortir et il raconte l'histoire de ce Prix littéraire né au lycée de la Borde-Basse il y a 18 ans d'une initiative pédagogique. Durant toutes ces années, le prix Goya a désigné le meilleur «premier roman » de l'année. Ce sont les élèves qui ont décerné ce prix qui avait pris une envergure nationale.

Claude Rossignol rappelle l’historique : « La toute première année, nous étions trois. Nicole Legrand de la librairie Graffiti, Jeanne Cabrol qui était documentaliste du lycée et moi-même. Cela ne concernait qu'une seule classe. Puis, progressivement, ce prix littéraire a pris de l’ampleur avec plusieurs classes engagées et le club concernant des élèves de tout le lycée. » Mais le Prix Goya, ce n'était pas seulement une histoire de sélection littéraire ou de pratique de la lecture: «L'esprit du Prix Goya, c'était autant le plaisir de lire pour les lycéens qu'être responsable en menant le projet de bout en bout. C'était aussi une démarche globale ou les élèves préparaient une grande cérémonie de remise des prix, en présence des auteurs, et étoffée de spectacles théâtre, musique, journal. . . etc. >>

Aujourd'hui, le Prix Goya a disparu de la Borde-Basse pour de raisons expliquées dans l’ouvrage de Claude Rossignol. Par contre il continue de vivre grâce au Prix Goya Découverte mené dans des écoles primaires de la ville décernant un prix de littérature jeunesse. Au fil de toutes ces années ce sont près de 5000 élèves qui ont participé, de près ou de loin, à ce prix. Le livre de Claude Rossignol en est un témoignage fidèle. J.-M. G

 

Le Tarn Libre, 5-12-2008

Claude Rossignol, la mémoire du prix Goya

« Le prix Goya c'est quelque chose de symbolique en ce sens où l’on peut montrer que des jeunes sont capables de faire quelque chose d'intéressant. Et puis il y a l’ambiance. Quand on se rencontre dans, le couloir, on se dit salut, on ne fait un sourire et on ne se connaît pas forcément. On se reconnaît, on est une race d'extraterrestre », déclarait Emilie Cazenaves interrogée en 1997 par une équipe d'élèves en charge de l’édition d'un journal interne. Cet extrait d'interview a marqué Claude Rossignol, le créateur du Prix Goya dans les années 997. Ce professeur de lettres de la Borde basse de 1973 à 2005 a décidé d’écrire un ouvrage sur l'histoire de cette manifestation intitulée « Longue vie au prix Goya >>. Il se souvient encore de la première édition qui a consacré Christine Lafon pour son livre « Mémoires d'un brin de faille ». A l’heure il est coutume le dire que les jeunes n'aiment pas lire et se désintéressent de la littérature, il est assez étonnant que Claude Rossignol et ses collègues, en charge de l'organisation du prix Goya, aient réussi à mobiliser la jeunesse autour de leur projet pendant dix-sept années de suite. Si l’initiative a périclité, c'est faute de moyens et à cause de la dispersion le l’équipe pédagogique à l’origine le cette démarche. Certes le prix Goya Découverte continue son petit bonhomme de chemin avec les enseignants du primaire et les écoliers. Mais il est bien loin le temps le théâtre municipal de Castres accueillait des personnalités comme Stéphanie Janicot, Marc Levy, Nadine Trintignant qui avec émotion ont accueilli la récompense que leur a attribué le jury de 147 lycéens. C'est avec émotions que Claude Rossignol raconte l'histoire du prix Goya, non pas pour s'apitoyer avec nostalgie sur le prix mais pour préserver la mémoire de ce prix littéraire porté par des lycéens et soutenu par des enseignants et des amoureux de littérature comme Jean-Pierre Guibert, Nicole Legrand et M Dommejean et soucieux d'en transmettre la richesse. Cet ouvrage a été édité par les Editions La brochure dirigées par Jean-Paul Damaggio. Le vendredi Claude Rossignol présentera son ouvrage aux personnes qui ont bien voulu le soutenir. Cette présentation aura lieu au théâtre municipal de Castres le vendredi 5 décembre a partir de 15 h. Elle sera suivie par une séance de dédicaces qui aura lieu au foyer du théâtre municipal.

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2 décembre 2008 2 02 /12 /décembre /2008 14:55

Lettre à Claude Rossignol,

auteur de Longue vie au Prix Goya !

 

Le moment crucial du livre c’est pour moi le témoignage de Katia (p.34-35) que je me propose de publier en extrait, sur le blog des éditions, pour inciter à la lecture de tout le livre.

Elle sait dire avec talent, le basculement, par cette vive entrée en matière « Qui aurait pu croire … ». Dans la quête du bonheur (je vais y revenir) il y a chez tout le monde un moment crucial (vers le mieux ou le pire là n’est pas le sujet ici) qui décide de l’avenir. En quelques minutes, heures ou jours, la personne passe d’un univers à l’autre. Peut-être est-ce la fascination devant ce passage, qui en crée le côté crucial ? Souvent la lecture joue un grand rôle en la matière.

Sur ce point, ce qui est vrai pour les individus l’est aussi, me semble-t-il, pour les peuples et alors le basculement se fait révolution.

« Elle voulait faire des langues, c’est tout. » Le basculement est en effet le passage d’un tout à un autre. Des jeunes s’inscrivent dans un tout qui devient alors leur pierre philosophale. Certains refusent ensuite d’admettre que ce TOUT est bien peu, d’où, dit-on, la crise d’adolescence. Et dans ce TOUT elle évoque l’évasion vers Toulouse ! TOUT attendre d’un ailleurs… ce que la religion n’a cessé d’exploiter !

 

Ce témoignage résume non seulement la raison d’être du projet Prix Goya, mais la nécessité d’en faire le bilan, par le livre entrain d’être lu. La cohérence du livre tient justement au rôle central du bilan, dans le travail autour du Prix Goya, un travail qui nécessitait enfin… un bilan général pour que vive encore la géométrie de cette histoire.

 

Je suis un adepte du bilan, sans quoi, on répète l’histoire, suivant une formule bien connue. Pourquoi est-ce qu’on enregistre partout une résistance face au nécessaire bilan ?

La culture USA repose sur l’idée de bilan mais un bilan réduit au quantitatif de l’EVALUATION. Le but du bilan échappe alors au bilan pour se faire « culture du résultat », ce qui a pour résultat d’en finir avec la culture.

Georges Marchais, l’ancien dirigeant du PCF, est entré négativement dans l’histoire avec son « bilan globalement positif des pays de l’est » au moment où ces pays plongeaient vers les sombres abîmes du néant. Faut-il alors jeter le bilan avec l’eau sale du bain ?

 

Pour répondre, retour au bonheur et à cette question : pourquoi craindre les oublis du bonheur ? (référence à la phrase de Christine Lafon : « Surtout, n’oubliez pas le bonheur »).

Tu te souviens peut-être que le journal Point Gauche ! qu’il m’arriva d’animer, avait pour sous-titre « pour une idée neuve du bonheur », un sous-titre qui, en 2001 environ, a disparu, car une majorité pensa qu’il freinait les abonnements (lui fut préféré le sous-titre bateau : informer librement, agir autrement). Depuis, j’ai pu vérifier que la mise en cause du sous-titre n’était qu’une opération pour détruire le sens profond du journal.

Avant 1793, le bonheur était une affaire strictement privée. Avec la fameuse phrase de Saint Just le bonheur est devenu une sorte de service public (la phrase est issue d’un décret imposant l’aide de l’Etat aux pauvres pour transformer la charité voulue par les églises). Au nom de ce bonheur là, les autorités des pays socialistes se fabriquèrent des peuples à leur mesure pour imposer le bonheur aux personnes, même contre leur gré.

Contre ceux qui, à cause de cette histoire, veulent en revenir à la privatisation du bonheur, pour moi une idée neuve du bonheur est capable d’associer les dimensions sociales et individuelles du bonheur.

Et tout ce livre met en œuvre cette articulation. Une tâche assez facile puisque les jeunes à l’école se vivent forcément en société, et leurs découvertes, discutées autour de « qui va obtenir le prix », c’est une œuvre de socialisation fabuleuse, le témoignage de Katia est aussi très fort sur ce point. Cependant, une tâche assez facile seulement si un processus est mis en chantier, sinon on peut avoir une classe d’enfants où chacun reste à côté de chacun, ou le bonheur de chacun vit sans lien avec le bonheur commun.

Cette dialectique, nous pouvons la lire à travers un autre aspect que j’étudie, et qui s’appelle la publicité, le marketing ou la médiatisation. Le Prix Goya avait besoin d’une vraie médiatisation mais pas besoin d’une « mousse » faite autour de lui (je reprends la distinction évoquée). La vraie médiatisation repose sur une réalité, tandis que se « faire mousser » c’est très clairement user d’un artifice pour cacher ou se cacher la réalité. D’où le retour au bilan !

Le refus du bilan c’est le refus du réel, la peur du réel, la honte du réel. Le refus du bilan c’est même la peur du bonheur !

Ce livre sur le Prix Goya trimbale des imperfections car il est réel. Ces imperfections, des lecteurs croiront parfois qu’il s’agit de jeux voulus (la différence entre la couverture et la page trois) comme a été voulu, le titre placé là où généralement trône le nom de l’auteur. Les imperfections ne sont jamais un but en soi (sauf chez les cyniques), elles peuvent faire mal car voir le réel n’est jamais se voir dans un miroir.

En tant qu’éditeur, je m’impose régulièrement des bilans (les bilans financiers ne sont pas les moins importants) mais vu que ces bilans ne peuvent engager ma vie alimentaire, j’y retrouve quelques bonheurs, quelques désirs de faire connaître les livres. D’où le geste que je vais accomplir ce soir : donner au journaliste Thierry Guichard (du Matricule des Anges) qui est de passage à Montauban, un exemplaire du livre auquel il a contribué sans le savoir. Je m’en souviens parfaitement, c’était pourtant il y a quatorze ans. Un soir tard, j’étais dans mon bain et le téléphone sonne. C’était lui qui appelle pour parler d’une nouvelle que j’avais envoyée au journal. Le propre du bonheur c’est qu’il est inestimable comme cette expérience au Lycée de Castres. Au plaisir de te lire.

3-12-2008 Jean-Paul Damaggio

N.B. Je n’ai pas été surpris en découvrant dans le livre beaucoup de noms que je connaissais par ailleurs.

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2 décembre 2008 2 02 /12 /décembre /2008 14:53

Voici un extrait du livre Longue vie au Prix Goya, 17 euros que vous pouvez commander à nos éditions : La Brochure 82210 Angeville

LE PRIX GOYA ! Quelle expérience !

 

Qui aurait pu croire que, moi, j’allais lire, aimer, détester des livres ?!

Tout a commencé ma première année en 1ère L. Moi je voulais faire des langues, c’est tout. Lire était une perte de temps. Moi qui aimais (et qui aime toujours) parler, discuter, argumenter, convaincre, qu’allais-je faire avec un livre en m’enfermant dans le silence ? JAMAIS !

Première surprise je suis en littéraire avec un certain M. Rossignol. Oh la barbe ! Il va encore nous imposer son truc Goya …

 

Me voilà dans cette classe. Assise au fond (toujours au fond) j’écoutais ce prof de Français qui m’avait l’air très sympa mais qui allait m’imposer la lecture de livres qui pour moi n’allaient même pas me servir pour avoir mon Bac. Car mon but ultime, c’était quand même d’avoir mon Bac et m’évader à Toulouse. Je compris qu’un seul livre du prix Goya allait être sur ma liste au bac. Ouf ! je n’avais qu’à lire celui là.

 

Ca y est le jour J arriva. Certains élèves étaient tout excités à l’idée de lire pas un, mais des livres ! Ils étaient devenus fous.

Ce jour là, Claude Rossignol prononça la phrase qui allait tout déclencher. Je croyais même qu’il faisait une blague. Pour un prof de Français quand même ! « Quand un livre ne vous plaît pas, ne le lisez pas jusqu’au bout ! » Ah bon, et depuis quand il ne faut pas lire un livre jusqu’au bout ? C’est comme si le prof de maths m’avait dit (il aurait dû) : « quand un exercice ne vous plaît pas, ne le faites pas jusqu’au bout ». Ce Prof de Français était tombé sur la tête.

 

Là je me pris au jeu à la grande surprise de mon amie Vivi. Je prenais des livres, les lisais jusqu’au bout ou pas, en discutais avec mes camarades. Il me fallait bien argumenter car je n’avais pas à arrêter un livre en plein milieu pour aller faire autre chose mais parce que je n’accrochais pas. Il fallait en trouver des arguments… et j’en trouvais. J’étais tellement prise par ce concours que, quand j’avais lu un livre jusqu’au bout, je ne laissais personne le soin de le critiquer. Les jours passaient et je m’investissais de plus en plus. Je me mis responsable de la rotation des livres ; en fait, j’aimais ça et je voulais être partout. Les débats passaient, l’élection du prix, et moi je ne décrochais pas. Je ne sais pas si c’est pour garder ce prix que j’ai redoublé ma première L, mais l’année d’après j’étais encore au prix Goya. En Terminale, je n’étais plus au prix Goya d’office, alors je me suis inscrite au Club Goya.

 

Depuis, je sais que la lecture peut être un plaisir. Aujourd’hui je suis Professeur des Ecoles et lorsque j’en aurai la possibilité je pense que j’organiserai un mini prix et dirai à mes élèves « Quand un livre ne vous plaît pas, ne le lisez pas jusqu’au bout ! »

Katia MORENO

Membre des jurys 1993 et suivants

Août 2008

 

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