Il s'appellent, Marco Furfaro, Eleonora Forenza et Curzio Maltese, deux hommes et une femme. Curzio Maltese est le plus connu car c'est une plume du grand quotidien La Reppublica.
En ce 25 mai au soir, ils ont les regards fixés sur les résultats électoraux. Avant eux, il y a eu La Gauche arc-en-ciel puis la Révolution citoyenne et chaque fois, ce fut le fiasco. Vont-ils cette fois sauver la gauche radicale avec le Grec Tsipras en vedette ?
Depuis le mois de janvier sept intellectuels avec l'aide de la revue Micro-Mega ont décidé d'entrer dans la campagne des élections européennes sur la base d'un nouveau projet : pour une autre Europe avec Tsipras. La crise de nerf a commencé par la nécessaire récolte des signatures pouvant autoriser leur candidature (220 000 dans toute l'Italie). L'objectif a finalement était atteint (non seulement le total mais aussi les 30 000 minimum dans chaque région), donc quelle suite ?
Pas un sou dans les caisses, pas de grands noms de la politique (malgré les soutiens de Refondation communiste et du SEL - Gauche Liberté Ecologie et des Verts du Haut Adige !), juste l'enthousiasme.
Même le site internet est finalement minime.
Pour sortir du noir, il faut passer la barre des 4% et le soir du 25 mai les informations disent un fois au-dessus et une fois en dessous.
L'Italie comme la France est divisée en grandes régions. Curzio est le candidat pour le Piémont, la Lombardie, la Ligurie et le Val d'Aoste. Il est le plus optimiste. Mais faut-il encore, vu la loi proportionnelle nationale, passer la fameuse barre.
Quant à la région centre, elle devrait élire Marco Furfaro.
Eleonora Forenza est secrétaire nationale de Rifondazione communista, un nom qui n'apparaît même pas sur la liste Nord Ouest du site internet !
Toutes les projecteurs sont braqués sur les trois géants : le parti du premier ministre qui fait un tabac avec 40,8%, le parti du second qui pensait arriver en tête, les 5 étoiles, 21,1% et enfin Berlusconi en panne sèche avec 16,8%.
Mais l'autre Europe que va-t-elle réussir ?
Oui, elle a passé la barre : 4,03% et trois élus presque autant que le Front de Gauche en France, qu'ils vont rejoindre dans un même groupe mais avec des objectifs assez différents (voir programme sur le site internet).
Et le premier des soucis c'est l'organisation à construire.
Comment prolonger l'effort de la campagne par une organisation durable ?
Surtout quand on sait qu'au même moment les deux partis SEL et Rifondazione participent à des listes communesa avec le parti de Renzi, dans des élections locales qui se sont tenues le même jour !
Dans la même mouvance l'Italie des Valeurs a enregistré un échec complet : 0,6%. A suivre.
Jean-Paul Damaggio