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23 août 2013 5 23 /08 /août /2013 12:30

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Texte émouvant d’un homme désespéré. Texte encore plus émouvant avec le temps. Texte cent fois émouvant après la révolution. Taoufik Ben Brik un géant à Tunis ! Cet article du 22 décembre 2003 paru dans L’Humanité dit ce qu’il ne fallait pas dire. JPD

 L'après-Ben Ali, sous Ben Ali

Par Taoufik Ben Brik, journaliste tunisien

Elle chante une amania. Elle a l'âge d'une Shéhérazade. D'une Lolita. Elle chante, son Libyen bien en face d'elle, bien accroché, comme un antenais, par le nez. Autour, Tunis, la nuit, pas un chat. Quelques rares bagnoles avec la plaque verte des Libyens. Elle sent son regard vissé sur ses seins superbement insolents. Elle rit. Elle chante. Le Libyen aussi. Éclaté, gris. Un Libyen, des dinars. Ici, avec dix dinars, mon Libyen se prend pour Crésus.

Pour quelques dinars, on a une bonne bouffe, un flacon de parfum. Les filles et les petites filles de Ben Ali sauvent le pays avec le cul. Dégueulasse, le désespoir derrière le chant, derrière le rire enfantin, l'humiliation face au Libyen qui se sent gonflé à bloc. Pour pas cher, il s'empiffre de méchoui, de filles et de narguilé.

Tunis autour, vide, triste, en passe. Tunis, à plat sur l'asphalte, ressemble à une ancienne beauté qui attendrait son prochain gigolo. Elle chante et son Libyen trémousse sa soixantaine. Combien va-t-elle en tirer? On attend le dénoue ment. Lui a dit : «Ça ne peut plus durer et la fin n'est pas pour demain.» En attendant les Tunisois n'ont qu'un seul problème : « Foutre le camp. »

L'histoire finira, elle finira un matin où un type nous réveillera en disant : « Au nom d'Allah, nous avons chassé le mécréant ! »

Le rideau n'en finit pas de tomber, la page n'en finit pas de tourner. Cette nuit, il fait frisquet à Tunis. Venez à Tunis, et laissez exploser le Sindbad qui est en vous ! Le soleil, la mer, la boukha jusque-là! Ailleurs, personne ne vous remarque. Ici, nabab un vrai prince d'Arabie. Ici, on vous cire les pompes. Visitez Tunis. Mais vite. Les Tunisois s'en vont.

Dépêchez-vous avant qu'il n'y ait plus personne. Sauf, bien sûr, Ben Ali.

Jusqu'au bout dans son palais, à parler seul.

Le vent peut tourner. Tunis pourrit et attend le dénouement dans le dénuement. Tunis est une Cocotte-Minute prête à péter, une bombe humaine avec 10 millions de bonshommes à l'intérieur. Et, de tout son poids assis sur le couvercle, Ben Ali. De temps en temps, il y a une fuite, les rats font un trou dans la marmite et se débinent. Alors, vite, vite Ben Ali rebouche le trou. Au trou, les rats.

Pour vos prochaines vacances, c'est important qu'il reste quelques Tunisois à Tunis. Pour replier les parasols et pour servir les merguez. Tout est prévu depuis des années, mais il s'accroche, têtu, obtus. Le dernier souffle ne vient pas. Fatigués d'attendre, laissons tomber, Tunis lasse. Quelle alternative ? Quelle succession ? Coup État policier ? Virage à l'iranienne ? Avec Ben Ali ? San Ben Ali ? Mais le mystère, c'est toujours ces dix millions de Tunisiens. Il faut les rencontrer dans la démerde, dans la débrouillardise, la petite magouille. L'après Ben Ali a déjà commencé. Non pas avec Ben Ali, mais sous Ben Ali.

Une vie souterraine, un gai désespoir, dans les décombres, dans les débris. En attendant, on attend.

 

Ne demandez pas comment ça va finir. Dans le sang, en mettant les choses au pire, c'est-à-dire à la place de Ben Ali. Mais là, on rêve encore. L'histoire ne nous fera pas le cadeau d'une fin héroïque. Ce sera pire. Qu'est-ce que qui coulera sur Tunis le sang ou le béton ? Tunis attend. Où trouver une corde maintenant ? Y-a-t-il une corde à Tunis? Même pour se pendre, Tunis attend.

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4 juillet 2013 4 04 /07 /juillet /2013 21:00

Toulouse a un consulat de Tunisie. Petit rassemblement pour en appeler à la libération d'Amina.

Les autorités judiciaires ont libéré trois FEMEN étrangères, un rappeur mais pas la jeune Amina. 

 

devant-le-consulat.JPG

Une interventionn très politique

intervention

Puis l'heure des lacrymos pour une arrestation musclée... à pleurer !

lacrymo.JPG

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1 mai 2013 3 01 /05 /mai /2013 12:51

Appel à défendre et à sauver la liberté d’expression en Tunisie

Deux ans et demi après la « révolution de la liberté et de la dignité » en Tunisie, qui a brisé les chaînes étouffant la liberté d’expression et d’information, les composantes de la société civile, signataires du présent appel, estiment qu’il est de leur devoir d’alerter l’opinion publique contre les tentatives incessantes visant à empêcher que la réforme du secteur de l’information soit conduite conformément aux règles de la profession et aux standards internationaux de la liberté d’expression, et à utiliser, de nouveau, les médias comme instruments de propagande, ce qui représente un réel danger pour le processus de transition démocratique et risque de préparer le retour de la dictature.

Parmi les multiples indices et exemples qui attestent que la liberté d’expression en Tunisie est encore en danger, nous citons, notamment :

 1- L’inscription dans l’avant-projet de la future Constitution d’un ensemble de dispositions qui sont contraires aux fondements de la liberté d’expression et aux standards internationaux dans ce domaine, ainsi que la tentative de revenir sur le principe de l’indépendance effective des instances constitutionnelles en charge des secteurs de l’information et de la magistrature.

 2- L’insouciance du gouvernement à l’égard des textes de loi régissant le secteur de l’information, et la violation de leurs dispositions, ce qui a entraîné un vide juridique délibéré qui a favorisé l’émergence de certains médias, politiquement alignés et aux financements douteux, outre les nominations arbitraires à la tête des médias publics et les agissements irresponsables à l’égard de ces médias, tels que les menaces de les privatiser.

 3- La remise à l’ordre du jour d’un ancien projet de loi organique, présenté en septembre 2012 à l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) par des élus du Congrès Pour la République (CPR) [le parti de Moncef Marzouki], visant à abroger le décret-loi N°115 de l’année 2011, relatif à la liberté de la presse, de l’impression et de l’édition, et à le remplacer par un texte liberticide qui pénalise la liberté d’expression et prémunit les responsables politiques contre la critique. Ce projet de loi organique comporte plus de 13 articles prescrivant des peines privatives de liberté.

 4- Le blocage du processus d’application du décret-loi N°116 de l’année 2011, depuis plus de 28 mois, et le non-respect des conditions fixées par ce texte de loi qui prévoit la création d’une Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA), après que le Président de la République eut abdiqué ses prérogatives en faveur des partis de la Troïka, en particulier du parti « Ennahdha », qui a entravé la création de la HAICA, en écartant les candidats connus par leur compétence et leur indépendance d’esprit et de caractère, et en proposant à leur place des personnes fidèles et dévouées ou qui n’ont jamais brillé par leurs positions en faveur de la liberté de la presse.

 5- La multiplication des agressions contre les journalistes dont certains ont reçu des menaces de mort, dans l’indifférence des autorités publiques et leur incapacité à les protéger et à arrêter leurs agresseurs qui profitent de l’impunité totale, outre les poursuites judiciaires engagées contre les professionnels des médias, sur la base du code pénal au lieu du décret-loi N°115.

 Les associations signataires du présent appel mettent en garde contre la gravité de la situation et contre les menaces qui guettent la liberté d’expression. Elles appellent l’opinion publique ainsi que tous les hommes et toutes les femmes libres à faire face aux tentatives visant à étouffer la liberté de presse et d’expression, le principal acquis réalisé depuis la révolution et sans lequel la Tunisie n’a aucune chance d’accomplir une transition démocratique réelle.

 Le 25 avril 2013

 - Ligue Tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH)

- Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT)

- Association « Yakadha » (Vigilance)pour la démocratie et l’État civique

- Syndicat Général de la Culture et de l’Information relevant de l’UGTT

- Syndicat Tunisien de la Presse Indépendante et de la presse des Partis (STPIP)

- Syndicat Tunisien des Radios Libres (STRL)

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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 12:39

Le jeudi 25 avril, le Premier ministre de Tunisie, Ali Laarayedh a été entendu par le juge d'instruction du treizième bureau auprès du Tribunal de Première instance de Tunis au Palais du Gouvernement. Ministre de l’Intérieur, lorsque Chokri Belaid a été assassiné le 6 février dernier, Ali Laarayedh a refusé par deux fois d’être entendu. L’audition jette un certain trouble si l’on se base sur ce que rapporte le journal Achourouk, qui affirme détenir les propos du Chef du gouvernement tels qu’ils ont été déclarés au juge et où il dénonce une responsabilité de Moncef Marzouki. De toute façon quand un ministre de l’intérieur accède au poste de premier ministre suite à un assassinat politique aussi considérable et qu'il aurait dû éviter, c’est plus que louche !

 Au même moment un journaliste tunisien note : « Le pays est en pleine crise politique, la tension est élevée, la conjoncture économique est morose et le président tunisien trouve quand même le temps pour rédiger un livre [L'invention d'une démocratie : les leçons de l'expérience tunisienne, éd. de La Découverte], publier de longues tribunes d'opinion, voyager, boire un thé avec des princesses, présider des conférences littéraires. »

 Belle occasion de se poser la question sur la démocratie selon Marzouki.

 La tendance aux reculs de la démocratie sociale

Réfléchir à la démocratie suppose d’analyser les tendances mondiales de la lutte des classes. Tendances qui ne sont pas propres à l’économie dont on nous rabat les oreilles. Analyser ne signifiant pas se plier aux dites tendances !

Pour la période actuelle je considère que globalement de 1945 à 1980 la tendance était aux avancées de la démocratie (je vais dire avancées tout simplement) mais que depuis et jusqu’à ce jour, on est dans une tendance inverse. Le coup d’Etat au Chili organisé par les USA et Pinochet en 1973, ou l’arrivée des ministres communistes en France en 1981 sont, comme d’autres événements, en décalage avec les dites tendances, et prouvent qu’il existe une marge d’action possible dans chaque pays. En France c’est avec les années 90 que « la société vire à droite » d’après le PCF qui prend l’effet pour la cause. Ce n’est pas une société qui vire à droite qui fait reculer la démocratie sociale, mais l’incapacité du PCF à convaincre, qui laisse place à ses adversaires !

 Pourquoi ce basculement en 1980 ? Il se joue en Iran alors que les forces militaires de l’URSS ont envahi le pays voisin, l’Afghanistan. Il n’est possible que par une conjonction contradictoire de situations. Et le cas de l’Iran n’a pas d’équivalent dans le siècle : les forces armées des USA et de son valet étant chassées du pays, cette révolution continue à merveille les avancées de la démocratie sauf que l’illusion sera de courte durée (deux ou trois ans suivant les observateurs). Les religieux vont s’appuyer sur une gauche à la tradition puissante qui, dès 1984, est totalement balayée par l’instauration d’une théocratie promouvant l’espoir en une religion politique. Le phénomène devient totalement sans précédent quand l’adversaire battu, les USA, peuvent enfin s’appuyer sur ce « recul » pour lancer la contre-offensive néolibérale, un néo-libéralisme qui sur le plan économique ne dérange en rien la théocratie victorieuse à Téhéran. Je rappelle que Jimmy Carter a été élu président des USA dans une triangulaire, car Reagan s’est présenté aux élections contre l’avis de son parti, mais gagnant cependant la majorité de ce même parti républicain pour l’élection suivante !

 L’heure des fausses révolutions

Dans ce contexte, après quelques autres « révolutions » comme la révolution dans la révolution en URSS, ou la révolution bolivarienne, se produisent les révolutions arabes dont la Tunisie devient le merveilleux symbole. Est-ce l’annonce d’un nouveau basculement rêvé déjà par les altermondialistes à Porto-Alegre ? Peu après le fameux 14 janvier de Tunis, à  une émission « ce soir au jamais » un Tunisien se distingue sur le petit écran français : Albert Memmi ne cache ni sa joie quant au départ de Ben Ali… ni son scepticisme quand on parle du mot révolution. Il a un argument simple et pourtant personne ne veut l’entendre : les questions économiques vont continuer comme auparavant alors qu’une des raisons des révoltes étaient économiques. Aucune force n’est en place pour développer une logique différente. TOUS les invités s’insurgent devant un tel pessimisme : ceux qui ne veulent pas « décourager Billancourt » comme ceux qui sont bien contents quand on évacue la question de la démocratie sociale.

Albert Memmi voulait-il minimiser l’exploit de son peuple ? Tout au contraire : il proposait une analyse sereine (et non sentimentale) qui, en donnant à cette révolution sa juste dimension, permettait de comprendre clairement le reste du chemin à accomplir.

 La démocratie selon Marzouki

Il y a donc eu des élections démocratiques dans le pays et l’évènement fut considérable. Des résultats, Moncef Marzouki en a déduit qu’il devait accepter le rôle de président provisoire d’un gouvernement islamiste, répétant ainsi dans des conditions totalement différentes le cas de l’Iran. D’autres préfèrent parler du modèle turc mais alors, depuis les élections, nous aurions une constitution dans ce pays car la constitution turque, que les islamistes de ce pays subissent, est claire sur la laïcité, un des points qui achoppent dans les négociations entre laïques et religieux. Marzouki a accepté de mettre au service des islamistes ses mérites d’avocat de gauche pensant limiter ainsi les tendances à la théocratie. Il s’agit d’une stratégie bien connue et dite du moindre mal, or, sans chercher à donner des leçons, il pouvait faire autrement : devenir le leader d’une gauche certes battue mais capable de se construire comme alternative au pouvoir minoritaire des islamistes (car ils n’ont pas la majorité à eux seuls), une tâche plus difficile et moins glorieuse que celle de chef de l’Etat ! Jusqu’à quand va durer le provisoire, M. Marzouki ? Cette autre perspective s’appelle l’acception de la démocratie !

La tendance mondiale étant ce qu’elle est, les difficultés de la gauche tunisienne ne lui sont pas propres et reconnaissons qu’unir cette pluralité démocratique est nettement plus compliqué que de bâtir avec des moyens financiers énormes un pouvoir articulé sur le religieux ! Nous venons de le voir même en Italie où une partie de la prétendue gauche, contre la décision électorale, décide de s’unir avec son adversaire monumental qui la croque à petit feu depuis des années !

Quand on s’est battu avec courage contre le régime de Ben Ali, poursuivre la lutte contre les  islamistes demeure possible. Croire qu’au poste honorifique de président on peut contenir leur avancée c’est abandonner le combat en rase campagne. En Tunisie comme dans les autres pays arabes le combat pour la démocratie sociale suppose un autre type d’engagement. Etrangement nous retrouvons les USA dans le paysage, mais cette fois les USA de l’Arabie Saoudite, dictature qui n’est pas une « république » comme en Iran, mais qui est encore pire !

Depuis les années 1980 nous savons que la défaite des forces de la réaction conforte le plus souvent les dires forces dans leur domination : sortir d’une dictature n’empêche pas d’entrer dans une autre !

Pour la Tunisie le tournant qui aurait dû entrainer la démission de Marzouki, c’est l’assassinat du Jaurès tunisien, Chokri Belaid. Malheureusement nous savons à présent que cet assassinat a fait le bonheur « objectif » des diverses forces gouvernementales : les islamistes qui se doivent d’empêcher toute naissance sérieuse d’alternative et Marzouki qui voyait poindre un adversaire potentiel. Voilà pourquoi je parle de Jaurès tunisien, la mort de Jaurès ayant fait aussi quelques bonheurs dans son propre parti surtout quand on découvrira Jules Guesde devenant ministre.

      Moncef Marzouki, comme avant lui Khomeiny, cherche en France un label «démocratique», basé sur les incontestables mérites de ses combats passés, et c’est dans ce contexte qu’est lancée l’opération de vente de son livre. Un président ne se juge pas à ses discours même quand ils font pleurer le Parlement européen, mais à ses actes… qui tous jusqu’à présent font les délices de ses amis islamistes qui l’useront jusqu’à la corde. L’assassinat de Chokri, qui a fait trembler le gouvernement avec la démission du premier ministre, a permis… un virage toujours plus à droite du nouveau gouvernement avec le même président !

Raison de plus pour rester en place et servir de barrage à la montée des salafistes ? La théocratie ne se combat pas avec des théocrates et un avocat talentueux comme Marzouki le sait très bien. Il s’accroche au pouvoir et l’histoire jugera. Bien des indices montrent que le peuple tunisien le digère de moins en moins : ceux de gauche car il a trahi son passé, ceux de droite qui n’aiment pas les marionnettes pour construire leur propre avenir.

Jean-Paul Damaggio

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 18:45

 

Voici un article qui devrait en stupéfier plus d’un… JP D.

 

 

12/03/2013 La Presse de Tunisie

Assassinat de Chokri Belaïd

Polémique autour de révélations médiatiques

 Khadija Yahyaoui, auteure de l’article paru dimanche 10 mars dans le quotidien Echourouk, comparaîtra aujourd’hui devant le substitut du procureur de la République.     Contactée, la journaliste d’Echourouk confirme l’information : «J’ai bien reçu une convocation officielle à cet effet concernant l’article où je révèle l’arrestation du présumé assassin Kamel Gadhgadhi par l’Algérie qui l’a livré il y a six jours à la Tunisie.     Mais je donnerai la preuve de la véracité des informations que j’ai rapportées d’après des sources variées et authentifiées. Ce n’est pas la première fois que j’écris sur l’affaire Chokri Belaïd. Mais dans ce dernier papier, j’ai apporté des informations supplémentaires authentifiées et recoupées et je n’ai aucune raison de falsifier la vérité.    L’affaire Chokri Belaïd est très importante et je m’y suis intéressée dès le jour de l’assassinat. Et je n’ai pour autre objectif que d’accomplir mon travail de journaliste. Par ailleurs, étant évident que cette affaire n’est pas le fait de quatre ou cinq individus, mais plutôt planifiée par des parties importantes. Seuls les pouvoirs sécuritaires et judiciaires sont habilités à révéler la vérité».  

 

Son confrère Kamel Cherni, nous a déclaré que «sa collègue, qui est soutenue par toute la rédaction du journal, a affirmé n’avoir rien à se repprocher, qu’elle est sûre de ses sources et qu’elle est en possession d’autres informations qu’elle révélera ultérieurement». Et d’ajouter : «C’est une diplômée de l’Ipsi, professionnelle qui connaît son métier, nous avons discuté de son article et elle persiste et signe sur la véracité des informations qu’elle a rapportées. D’ailleurs, vous voyez bien, il n’y a pas eu de démenti officiel ni de la part des autorités algériennes, ni tunisiennes».    

 

«Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khaled Tarrouche, a démenti l’information uniquement sur sa page Facebook. Ce qui n’engage personne, tout un chacun pouvant écrire ce qu’il veut. Aucun communiqué de la part des autorités n’a démenti des informations qu’elle a rapportées. En attendant, nous soutenons notre collègue», argue-t-il.         

En fait, Khaled Tarrouche a démenti l’information également sur la radio Mosaïque FM, qualifiant «ces informations d’invraisemblables et s’étonnant que la journaliste ne se soit pas référée aux sources sécuritaires et judiciaires pour confirmer les données en question».

Rappelons que la journaliste a révélé que les autorités algériennes ont arrêté l’assassin présumé de Chokri Belaïd grâce à une surveillance par satellite. «Le juge d’instruction chargé de l’affaire n’a pas été informé de l’arrestation, seuls quelques cadres du ministère de l’Intérieur et la brigade criminelle», affirme Khédija Yahyaoui, sont au courant». Elle a ajouté que «l’assassin présumé serait en danger de liquidation, ses déclarations à la brigade criminelle seraient ‘‘accablantes’’ pour certains ‘‘partis politiques’’ du pays».   

Selon notre correspondant au Kef, contacté par téléphone hier, Jamel Taïbi, «les zones frontalières avec l’Algérie, dans les montagnes du Kef sont encore encerclées par des agents de la sécurité nationale».     Six terroristes ont été arrêtés depuis le début de l’opération, dont deux la semaine dernière, dans les nuits de mardi à mercredi et de mercredi à jeudi. L’un d’eux était chargé d’approvisionner les terroristes en vivres.    «Les suspects arrêtés, dont deux à Fernana, dans une voiture qui avait à son bord des tenues militaires, des explosifs et des armes à feu et quatre au Kef ne sont pas interrogés par les services sécuritaires régionaux, mais sont ramenés directement à Tunis. Au vu de l’arrestation des suspects et de la mobilisation des forces de l’ordre et des patrouilles permanentes, tout porte à croire que le présumé meurtrier pourrait avoir été arrêté et qu’il a encore des complices cachés dans les régions forestières actuellement encerclées», poursuit encore notre collègue.

 

«El Watad» croit en la version d’Echourouk     De son côté, le parti El Watad ou Parti des  patriotes démocrates unifié estime crédible la version de la journaliste d’Echourouk révélant l’arrestation de l’assassin présumé, Kamel Gadhgadhi.     Mohamed Jmour, secrétaire adjoint d’El Watad, nous a indiqué:  «Que l’assassin présumé ait été arrêté ou pas, cela ne changera pas la position du parti. Estimant que l’enquête ne progresse pas du fait notamment qu’il existe un filtre entre le juge d’instruction et la commission rogatoire formée de la brigade criminelle. Autrement dit, toutes les informations qui parviennent à la police ne parviennent pas au juge d’instruction. Ce dernier ayant commis à mon avis une grave erreur pour avoir émis une commission rogatoire à la police judiciaire, acte par lequel le juge délègue certaines de ses attributions. C’est là une délégation de pouvoir et je ne comprends pas les raisons, surtout que le siège du juge se trouve à quelques kilomètres des lieux du crime. Généralement, on a recours à une commission rogatoire  pour des raisons d’efficacité quand le siège du juge est éloigné des lieux du crime. La brigade criminelle relevant du ministère de l’Intérieur, il est fort probable qu’elle soit soumise à des pressions, à la censure et à une volonté d’orienter l’enquête selon le bon vouloir du ministère de tutelle. De ce fait, le juge n’a pas accès à tous les résultats et données de l’enquête».    

Selon Mohamed Jmour, l’affaire Chokri Belaïd aurait dû être confiée à la brigade antiterroriste. Or elle l’a été à la brigade criminelle. «Ce paradoxe est dû, explique-t-il, à la volonté de filtrer les informations qui doivent parvenir au juge et de les contrôler par le ministère de tutelle qui n’a pas intérêt à voir la vérité dévoilée. Cela parce que l’assassinat de Chokri Belaïd est politique et que l’Etat assure une responsabilité morale et politique et j’ajoute qu’il y a plus d’un argument qui nous poussent à croire qu’il s’agit d’un crime d’Etat où est impliqué le ministère de l’Intérieur. Voilà qui nous a poussés dans une première étape à saisir le Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme. Et si la justice tunisienne se montre incapable de dévoiler la vérité, en raison des entraves à l’enquête, nous serons dans l’obligation de saisir les instances judiciaires internationales.    Enfin, je ne crois pas qu’une journaliste responsable et consciente du risque pénal qu’elle encourt va s’amuser à avancer des informations infondées. Il est donc très grave, si les révélations d’Echourouk s’avèrent vraies, que le principal suspect ne soit pas déféré aussitôt arrêté devant le juge d’instruction chargé de l’affaire du martyr Chokri Belaïd».    Auteur : Samira DAMI

 

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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 17:28

Un ami tunisien nous envoie cet article d'Abdelwahab Meddeb provenant d'un nouveau journal tunisien. L'article date du 06/02/2013. L'assassinat de Chokri Belaïd vient-il briser ce nouvel équilibre ? J'ai entendu aujourd'hui sur France Inter Abdelwahab Meddeb et il m'est apparu plus combattif que jamais. Cet article très original, appuyé sur l'immense culture de son auteur, peut paraître un peu difficile mais il est au coeur de l'histoire de la Tunisie. J-P D

 

Abdelwahab Meddeb : Equilibrage politique

La scène politique tunisienne est en train d’être équilibrée. L’hégémonie de la mouvance islamiste est en cours de cantonnement. Et cela est dû à deux phénomènes.

    1. Le premier a trait à l’échec patent d’Ennahdha dans l’épreuve de la gouvernance. Gouverner exige une technique et une expertise qui ne sont pas de même nature que l’exercice de l’opposition politique. Ennahdha a privilégié l’idéologie sur l’expertise. Elle le paye aujourd’hui. Et ce qui a contribué à sa disqualification, c’est d’avoir laissé faire la mouvance salafiste dans son dessein de contrer les rites et les coutumes vernaculaires assimilés à des bid'a (1), à des innovations blâmables qui entachent la pureté du culte. Ennahdha ne voit pas d’un mauvais oeil que la Tunisie soit réislamisée en l’enveloppant dans les plis de l’uniformisation wahhabite dont l’action vise à effacer les particularismes nationaux.

Il faut rappeler que l’islam historique a fonctionné selon une structure duelle :

- il y a d’abord la fonction qui avait agi à l’horizon de l’Histoire ;  en ce domaine, une culture savante unitaire maniait la même échelle de valeur où se reconnaissaient oulémas, fuqahâs et qadîs, de Cordoue à New Delhi.

- il y a ensuite la fonction qui était activée au plan vernaculaire, à une hauteur anthropologique qui prend en considération la diversité des traditions locales.

Si la première fonction assume le principe d’identité, la seconde illustre le principe de différence. Et c’est la dialectique entre l’islam savant unitaire, identique et l’islam populaire divers, différent qui a produit la civilisation islamique.

Des vases communicants passaient de l’une à l’autre strate pour que le particulier fermente au contact de l’universel.  

Or, l’islam qui est proposé aujourd’hui par les islamistes annule la sophistication et l’esprit de controverse qui ont caractérisé l’islam savant ; il abolit par le même geste les spécificités vernaculaires. L’islamisme propose une uniformisation simplificatrice qui correspond parfaitement à la sous-culture consumériste imposée à l’échelle de l’humanité entière par l’américanisation du monde.

Il se trouve qu’en Tunisie, le peuple refuse l’uniformisation proposée qui s’est manifestée récemment à travers la double fonction que nous venons de rappeler.

Sur la scène vernaculaire, cette politique d’uniformisation s’est exprimée par la destruction  des mausolées soufis.

Et au plan de l’islam savant, la même politique a été illustrée par le rapt salafiste de l’imamat de la Zitouna.

La destruction des mausolées est perçue par le peuple comme un scandale. Et les salafistes, avalisés par les Nahdhawî, se sont attaqués au rite qui accompagne la célébration du mouled. A cette occasion, l’on prépare la délicieuse açida,  crème et pudding de fruits secs tout de douceur destinés à nourrir la convivialité et l’hospitalité en  circulant de maison en maison. Les Tunisiens y tiennent. Assimiler cette coutume à une bid’a est pour les Tunisiens irrecevable.

La résistance des Tunisiens est grande pour défendre les deux fonctions (le savant et le populaire) et la dialectique qui les met en tension. Elle s’est manifestée le même jour du mouled dans l’enceinte de la Mosquée Zitouna où l’imam illégitime (2) a été abandonné à son véhément et interminable prêche rendu inaudible par la foule des orants qui récitèrent d’une voix unanime la hamzia comme le veut la tradition zitounienne, tunisoise.

Cet acte s’ajoute aux protestations suscitées par la destruction des mausolées (3). C’est que les Tunisiens refusent de se soumettre à une autre forme d’islam que celle produite par leur histoire telle qu’elle a été orientée par leurs aïeux dans leur maniement spécifique de la dialectique qui met en tension les deux fonctions, celles du savant et du populaire, de l’universel et du particulier.

    2. J’en viens maintenant au deuxième point, celui qui engage la défaillance dans la gouvernance. Il s’agit d’une question politique qui est en train de trouver sa réponse, laquelle s’est concrétisée  avec la création de la nouvelle entité appelée Al-Ittihah min ajliTounis, «l’Union pour la Tunisie» qui réunit désormais en une même structure les trois partis modernistes et séculiers de Nidâ’Tounis, du Joumhuri et du Masâr : ce nouvel ensemble constitue un rassemblement porteur de la mémoire politique du pays : celle du Destour qui, débarrassé du tropisme autocratique, articulé au projet démocratique, retourne aux fonts baptismaux qui ont présidé à sa naissance dans les années 1930 ; comme celle de l’esprit progressiste qui a animé le courant travailliste syndicaliste de gauche depuis les années 1920.

La référence à une mémoire corrigée est précieuse. Elle est notamment destinée à rappeler à Ennahdha qu’elle n’agit pas sur un sol vierge ou en un terrain vague : le territoire est fort balisé, il est habité par une intense mémoire productrice d’énergie créatrice capable d’innover : aussi la table rase dont les islamistes rêvent n’aura-t-elle pas lieu.

J’ai assisté dimanche dernier, le 27 janvier, à Tunis, sous la coupole du palais des Congrès,  à un meeting politique de Nidâ’ Tounis, « l’Appel de la Tunisie ». Cette séance est l’illustration vivante de ce que je viens d’écrire. Le meeting a commencé par un bref spectacle proposé et mis en scène par Fadhel Jaziri, artiste explicitement engagé en faveur de Nidâ’ Tounis, pour socialiser son opposition radicale aux illusions et autres chimères par lesquels Ennahdha cherche à séduire le peuple.

Ce spectacle théâtralisait le chant soufi populaire qui glorifie Sidi Abû Sa’îd al-Bâji dont le catafalque a été calciné il y a quelques jours par les salafistes.  Le poème, accompagné de ghaïtas, de cornemuses, de tambours, sortait de la bouche du chantre Hédi Donia, disciple de la tariqa qâdiriyya, homme de maintien hiératique, à la belle voix voilée, dont les solos étaient repris en chœur par la vingtaine d’interprètes qui l’entouraient, personnes parées de costumes traditionnels.

La salle comble a vibré à l’unisson, sans rien perdre de sa gravité ni de sa retenue, qualités qui signalent un engagement mûrement réfléchi, conscient du péril qui guette. En somme, je reconnais en ce public la solidarité nouée entre l’éthique de la conviction et l’éthique de la responsabilité.

Par le seul spectacle, le message est reçu par les présents dont l’adhésion semble dire : « ils veulent nous priver de ces beautés qui proviennent de notre génie. Eh ! bien, nous nous opposons à de telles prétentions et nous saurons défendre notre patrimoine en le pratiquant». Tel est le sentiment qui émanait de cette masse de sept mille personnes serrées à l’intérieur de la coquille monumentale et débordant sur le parvis et au-dehors  jusqu’aux alentours. Et pour une fois, l’opposition aux islamistes ne mobilisait pas l’unique élite. Parmi ceux qui étaient là, nous reconnaissons toutes les classes de la société. C’est le peuple qui était au rendez-vous pour manifester son attachement à l’islam vernaculaire et son refus de l’islam uniformisé que veut imposer Ennahdha à l’ensemble du pays.

Le peuple ici présent a acquiescé en un deuxième temps à l’opposition politique en suivant concentré le discours prononcé par Béji Caïd Sebsi : le président de Nidâ Tounis a procédé à une critique raisonnée des défaillances d’Ennahdha dans son exercice du pouvoir, dénonçant son incompétence dans la gestion du pays ainsi que son manque de vision des contraintes géopolitiques. Il n’a pas manqué non plus de railler le hasardeux projet de société dont les islamistes sont porteurs ; tel projet escamote, à tout le moins, les fragiles acquis d’une modernisation dont le processus a été mis en branle depuis les années 1840.   

C’était dimanche dernier, deux jours avant l’annonce de la création de « l’Union pour la Tunisie » qui renforce la tendance d’équilibrage destinée à cantonner l’hégémonie d’Ennahdha. Avec toutes ces initiatives, l’initiation qui approfondit le processus démocratique est à l’œuvre dans notre pays.  Abdelwahab Meddeb

 (1) Une hérésie

(2) Un wahabite. Notons que le poids de l'Arabie saoudite est fondamental et sans nul doute les dirigeants tunisiens pensent que l'argent venu du pétrole va tout régler. En face les démocrates ont seulement leurs bras.

(3) Des témoignages d'une culte populaire où se mêlent différentes influences que les fondamentalistes veulent "nettoyer".

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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 17:25

Au moment où les balles frappaient Chokri Belaïd, dans Le Temps de Tunisie les lecteurs pouvaient lire ce qui est devenu son dernier entretien. Prémonitoire !

L’assassinat de ce personnage entre en effet dans une montée quotidienne de la violence islamiste détruisant Marabouts et tuant ici ou là en totale impunité. En frappant celui qui était en train de devenir le fédérateur de toute la gauche, les assassins savaient ce qu’ils faisaient. Le président de la République de Tunisie, caution des islamistes, devient chaque jour davantage un complice du système.    J-P Damaggio

 

Persistance de la violence politique

 «Nous sommes devant une aile d’Ennahdha qui refuse les élections», affirme Chokri Belaïd

Le week-end dernier a été émaillé par plusieurs actes de violences politiques, dont l’agression perpétrée contre un meeting organisé, samedi au Kef, par le Parti des Patriotes Démocrates Unifié (PPDU).

Chokri Belaïd, secrétaire général du parti, revient sur ce douloureux sujet et relate ses péripéties, ses causes et ses desseins tout en mettant en exergue les enjeux qui sont derrière.

 Détails.

Les faits. Samedi dernier, un meeting populaire se tenait à la maison de culture du Kef, à l’occasion de la tenue du congrès de la ligue régionale du parti. Le meeting se passait à quelques mètres du local des forces de sécurité. Les invités avaient prononcé tour à tour leur allocution. Chokri Belaïd a longuement pris la parole. A la fin de son discours, des barbus ont investi la salle de réunion. Ils ont eu à faire aux jeunes du parti qui les ont chassés de la maison de culture. Toutefois, les agresseurs ont jeté des pierres et brisé la devanture de la maison de culture. Certains militants ont été blessés.

Les forces de sécurité ne sont intervenues que lorsque tout était terminé. Chokri Belaïd, affirme qu’il avait appelé le ministre de l’Intérieur. Il n’a pas décroché. « L’essentiel est que les travaux du congrès se sont poursuivis jusqu’au lendemain, dimanche. L’attaque avait été perpétrée à la fin du meeting populaire », dit-il.

Pour expliquer cette attaque, Chokri Belaïd le situe dans son cadre. La veille, un meeting du Parti Républicain, sous la présidence de Meya Jéribi a été attaqué à Kairouan. Samedi, Ahmed Néjib Chebbi a été encerclé au sein du local de Radio Oasis à Gabès. Le même jour, le soir, le siège de Nida Tounès aux Berges du Lac a été agressé. Dimanche le local de Nida Tounès à Kébili a été attaqué. Le congrès de l’Union Nationale des Femmes de Tunisie (UNFT) à Sousse a été agressé.

 Pourquoi, ces agressions en ce moment précis ?

A cette question, Chokri Belaïd répond en rappelant que « chaque fois où la Troïka rencontre des problèmes, un signal est donné pour perpétrer des actes de violence. Chaque fois où des décisions non populaires sont prises, ou des augmentations de prix sont arrêtées, ou un projet de loi injuste est avancé, la violence surgit. La nouveauté aujourd’hui concerne les luttes intestines qui rongent les structures d’Ennahdha.

Une aile dure à l’intérieur d’Ennahdha opte pour la violence. Le communiqué final du conseil de la Choura n’a fait que soutenir les milices de Tataouine qui avaient assassiné Lotfi Naguedh. C’est une grave intrusion dans l’action de la justice. Nous comprenons pourquoi, ils ne veulent pas changer le ministre de la Justice.

Rached Ghannouchi, tient à Bhiri, pour que le ministère public reste à leur disposition. Ainsi, les milices agissent sans que personne ne les arrête. De même Rached Ghannouchi tient à ce qu’Ali Lâarayedh reste à la tête du ministère de l’Intérieur, pour qu’il n’y ait pas de poursuites contre ces milices.

Cette violence s’exerce au moment même où des cadres des forces de sécurité sont sujets à des mesures disciplinaires. L’état d’urgence est reconduit, à cause du « terrorisme ».

Le secrétaire général du PPDU, un des dirigeants du Front populaire, considère que la violence fait partie cette fois-ci, d’un plan établi pour démanteler les structures de l’Etat pour leur substituer les milices.

Comment faire face à ce projet ?

A cette question, Chokri Belaïd répond en affirmant que son parti et le Front populaire, ont appelé et continuent à appeler à la tenue d’un congrès national contre la violence. Ce congrès permettra de neutraliser et de mettre hors d’état de nuire ces milices ainsi que leurs commanditaires. Il sera l’occasion d’adopter un pacte national civil opposé à la violence. Ce pacte rassemblera toutes les forces politiques et sociales rejetant la violence. « Il faudra promulguer un texte de loi incriminant les agressions contre les activités des partis ainsi que leurs locaux », dit-il.

 Par ailleurs, le PPDU appelle à réactiver l’initiative de dialogue national de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). Le dialogue national doit permettre d’adopter un programme d’urgence qui sera mis en application par un Gouvernement en nombre restreint. Ce gouvernement aura à créer les conditions propices pour des élections libres et transparentes. «Nous sommes devant une aile d’Ennahdha qui refuse les élections et tient à garder le pouvoir en recourant à la violence qui conduit à l’éclatement des structures de l’Etat pour leur substituer les milices ».

Le tableau est bien sombre.      Hassine BOUAZRA

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25 août 2012 6 25 /08 /août /2012 09:37

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Franchement, je n’oublie pas la Tunisie. Marie-France suit les évolutions par la presse et notre inquiétude est grande. Un si beau pays ! Pour vous aujourd’hui deux articles de 2001 qui nous rappellent que des Français n’ont pas attendu 2011 pour évoquer la dictature de Ben Ali. Mais voilà, ceux qui font l’information et qui, donc, courtisaient Ben Ali, sont les mêmes qui ensuite ont imposé leur version de l’histoire : Ben Ali, membre de l’Internationale socialiste était un rempart contre l’intégrisme alors on a fait silence. Déjà en 2001 Guy Sitbon parla de la révolution des jasmins… .Parfois des articles de journaux vieillissent très bien !:Comme le vin, ce sont les meilleurs ! JPD

 

Le dessous des cartes Par Martine Gozlan (Marianne 30 juillet 2001)

Quand la Tunisie s'éveillera...

La Tunisie est une dictature. Proche, familière, fréquentable pour la bronzette et le jasmin à des tarifs défiant toute concurrence. Mais une dictature quand même. Il y vit un peuple charmant, hospitalier, festif, rationaliste, qui pourrait être le plus sûr rempart contre la tentation intégriste. Mais un mot de trop, un mot banal, un mot de simple justice, et les plus brillants des fils et des filles de ce peuple sont jetés en prison. Sihem Bensedrine, journaliste, ex-présidente de la Ligue tunisienne des droits de l'homme : au cachot pour avoir dénoncé la corruption d'un magistrat. Avant de l'incarcérer, et dans des conditions dégradantes, les sbires de la sécurité l'avaient tabassée par deux fois. Moncef Marzouki, médecin, harcelé depuis des années pour avoir fondé contre l'arbitraire le CNLT (Conseil national pour les libertés en Tunisie): menacé d'une nouvelle arrestation. Sadri Khiari, syndicaliste, cofondateur de la même organisation : en grève de la faim pour protester contre une interdiction de quitter le territoire. « Outre la répression contre les étudiants, l'étau se resserre sur l'association des femmes démocrates, des jeunes avocats », dénonce un ancien député, contraint à l'exil, Khemais Chammari. «Contre les faucons du palais de Carthage, véritable Byzance de courtisans musclés et kleptomanes », cet imprécateur ne voit d'issue que dans «une citoyenneté souveraine». La Tunisie se risque depuis peu à dire qu'elle est une dictature. Son statut d'oasis préservée du chaos, en lisière de l'Algérie en éruption, assurait le président Ben Ali d'une impunité totale.

C'est le journaliste et poète Taoufik Ben Brik qui s'offrit le luxe de briser ce silence en jeûnant jusqu'au bout de ses forces en avril 2000. L'exceptionnel tempérament de ce rebelle parvint à ressusciter une opposition anesthésiée. Plus d'un an après, une nouvelle figure galvanise la contestation. Celle du juge MokhtarYahyaoui. Cet inconnu vient de se rendre célèbre en publiant une lettre ouverte à Ben Ali. Il y dénonce la mainmise absolue du régime sur la justice. Ben Ali entend pérenniser ces pratiques en s'attribuant un quatrième mandat en 2004. Avec cette sourde angoisse : quand la Tunisie se réveillera... n

 

 

TUNISIE : LA RÉVOLITION DES JASMINS

Comment se débarrasser d'un tyran? Cette question classique se trouve posée à la Tunisie, l'un de nos voisins les plus proches, et par la géographie et par le cœur. Comment, lorsque le murmure le plus innocent est réprimé comme crime contre la sûreté de l'Etat ? Comment, si le premier magistrat du pays n'a pas la moindre idée de ce qu'est la justice et ignore même le sens du mot droit ? Nous avons pourtant été un certain nombre à tenter de le lui expliquer avec les repères de son entendement. Monsieur Ben Ali, un droit, c'est comme votre maison. Vous l'habitez, vous en êtes propriétaire. Quiconque s'y introduit sans votre consentement, ou pire, vous en dépouille, commet un crime. Il devra en répondre devant les tribunaux. Travailler, entreprendre, parler librement et publiquement, posséder des biens, se déplacer où on l'entend, se réunir avec qui l'on veut, ce ne sont pas des privilèges octroyés par la justice, ce sont autant de propriétés privées, melk, dirons-nous en arabe. La police n'est pas appointée par la collectivité pour anéantir ces droits ; son rôle est au contraire de les préserver, d'en assurer l'exercice et de poursuivre ceux qui cherchent à en priver les gens. Pas un seul Tunisien ne doute de ces principes.

Au bord de la Méditerranée, à la latitude de Tunis, il y a vingt-cinq siècles, Platon et Aristote enseignaient : ou bien l'homme accepte le jeu indéfini de la violence et le règne de l'injustice ou bien il cherche à pacifier son existence par les moyens de ce qui le distingue des autres animaux, la parole et le dialogue. Plus tard, au XIVe siècle, à Tunis, un Tunisien dont la statue se dresse au centre de la ville, Ibn Khaldoun, exprimait exactement la même pensée. Au long des siècles, ces valeurs ont pénétré la conscience de chacun et de tous. Le dernier des paysans illettrés sait qu'il possède des droits de droit divin.

Mais voila qu'un seul homme, qui a osé prétendre avoir été élu avec 99,99 % des voix (négation du dialogue), qui a spolié tous ses concitoyens, jusqu'aux ministres, de leurs libertés élémentaires, voilà que cet homme l’entend autrement. Selon lui, l'Etat est une propriété privée : la sienne. Les hurlements d'un peuple bâillonné lui crient : «Va-t'en !» Il répond, en substance : «Je ne partirai que par la force des armes.» En somme, un appel à la guerre civile lancé par le chef de l'Etat.

Et c'est là que le miracle se produit. Sereinement, les Tunisiens opposent le droit à la violence, avec tous les risques qu'on devine. Un opposant, Ben Faddel, élève la voix. On lui loge deux balles dans la peau, il y survit d'un cheveu. Assez pour faire taire tout le monde ? Quelque temps plus tard, 93 Ben Faddel puis 220 autres, bientôt peut-être des milliers, de Charfi, de Merzouki, exposent leur vie par une simple signature. Au pays de Ben Brick, sans l'ombre d'un spectacle mais dans une forêt de symboles, la révolution des Jasmins chemine irrésistiblement. Elle ne progresse pas par le sang, mais par le parfum du droit. La Tunisie, ce petit pays tranquille, est bien en train de nous donner la plus éloquente leçon de civilisation.

Par Guy Sitbon, Journaliste.

Marianne / 2 au 8 avril 2001

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8 mai 2012 2 08 /05 /mai /2012 13:34

Voici l’extrait d’un entretien avec une militante tunisienne qui indique parmi ses romans de référence, la Fête au bouc de Vargas Llosa, roman sur le dictateur Trujillo qui n’arrive pas à la cheville de celui sur le même sujet de Vazquez Montalban mais qui a plus d’impact international. L’autre écrivain cité est Aswany l’Egyptien. Au positif donc, l’importance de la littérature. JPD

 

 30 avril La Presse de Tunisie

 

Entretien avec : Naziha Rejiba, militante des droits de l’Homme, journaliste et écrivaine«Nous sommes à un virage, il peut être dangereux ...»

Si vous aviez à choisir un roman, une pièce musicale, théâtrale, un film, un tableau ou une chanson qui représente à vos yeux la Révolution, que choisiriez-vous ?

Incontestablement La fête au bouc du Péruvien Mario Vargas Lloza. C’est un surnom du président d’une République bananière, je voyais Ben Ali, ses conseillers, son élite, ses flics, ses médias, ses universitaires. C’est la fiction qui reproduit la réalité dans son intégralité. J’adore la vérité de la littérature, plus crédible que la vérité scientifique, parce qu’elle émane de l’intelligence du cœur. L’écrivain reflète ton vécu, ton calvaire, ta douleur... Mais là où j’ai vu le drame des opposants tunisiens et leur déchéance c’est dans Chicago, la suite de Imarat Yaâkoubian. Ce roman évoque la déchéance des jeunes en Egypte. Chicago  parle de la déchéance des élites à l’étranger. A la fin, tout ça s’écroule à l’occasion d’une visite de Hosni Moubarak. Propos rec. par Samira DAMI

 

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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 21:27

Marie-France suit la presse algérienne (Soir d’Algérie surtout) et celle de Tunisie (La Presse etc…). Voici un article qui devrait attirer votre attention. JPD

 

 

30 avril 2012 La Presse de Tunisie

Opinion : Il est interdit de ne pas interdire le fascisme intégriste !         

Par Nabil BEN AZOUZ

Des salafistes, encouragés en cela par certains nahdhaouis complices et au double langage, quelques illuminés et que sais-je encore de ces fous de Dieu qui pullulent de plus en plus dans notre paysage politique et qui profitent de la Révolution et de la liberté qu’elle leur a rendue, voilà désormais le plus grave danger qui guette la stabilité de notre pays. Leur violence a dépassé tout entendement. Normal, ils se sentent protégés et même soutenus, car paraît-il, ils rappellent à Ghannouchi «sa propre jeunesse». Selon lui, il faut discuter avec ces néo-miliciens obtus et sourds pour les ramener vers la tolérance et le jeu démocratique. Supposons! Mais pour discuter, faut-il déjà être deux!

Et d’abord, que sont devenus ceux qui ont violenté Sofiène Ben Farhat le 11 janvier 2012 ? Rien ! Ceux qui au su et au vu de tout le monde ont agressé Zied Krichen et Hamadi Redissi le 23 janvier 2012 ? Rien! Que sont devenus ceux qui vociféraient leur haine contre les juifs à l’aéroport de Tunis et dans certaines mosquées ? Rien! Que sont devenus les salafistes qui ont violenté le doyen Kazdaghli et certains professeurs de la faculté de La Manouba? Rien ! Que sont devenus ceux qui ont, aux yeux du monde, montré leur haine à ce pays et à son drapeau ? Rien !

Que sont devenus ceux qui, le 25 mars 2012, ont violenté les artistes et les enfants rassemblés devant le Théâtre de Tunis lors de la Journée mondiale du théâtre ? Rien! Que sont devenus ceux qui ont violenté l’une de nos plus grandes artistes, Jalila Baccar ? Rien ! Que sont devenus ceux qui ont ensanglanté les «sans-emploi», ces enfants de la Révolution, venus exprimer leur désarroi le 7 avril dernier avenue Bourguiba ? Rien ! Que sont devenus ceux qui ont lâché l’honneur des Tunisiens aux chiens et à la milice le jour de la fête des Martyrs du 9 avril dernier ? Rien !

Que deviendront ceux qui viennent de violenter Jawhar Ben Mbarek et ses amis le 21 avril dernier à Souk Elahad ? Sûrement rien ! Et sûrement rien aussi pour ceux qui, dans l’impunité la plus totale, ont fait pendant cinquante-cinq jours un sit-in devant le siège de la télé nationale et qui ont insulté, violenté et blessé un journaliste, deux techniciens et même deux agents de police. Ils sont repartis comme si de rien n’était ! Après, allez nous dire que nous exagérons lorsque nous vous disons, messieurs et mesdames de ce gouvernement, que vous pratiquez la politique du « deux poids, deux mesures » dans le traitement de ces évènements! Les faits sont têtus.

Par contre, que sont devenus ceux qui pacifiquement ont voulu manifester le 9 avril dernier, jour de la fête des Martyrs, sur l’avenue  Bourguiba, avenue désormais symbole du peuple, avenue de la Révolution ? Martyrisés, violentés, insultés, blessés dans leur amour-propre, amour pour leur pays mais à qui, hélas, ce gouvernement ne rendra certainement pas justice. Il paraît même que certains députés nahdhaouis veulent absolument empêcher la création d’une commission indépendante appelée à faire toute la lumière sur les indignes évènements de ce 9 avril 2012, à jamais dans nos mémoires. Circulez, y a rien à voir !

Cette litanie comptable de certains de ces actes extrémistes devient ennuyeuse, mais hélas, toujours et plus que jamais nécessaire pour condamner et ne rien laisser passer. En attendant la condamnation définitive de l’Histoire. Rien ne s’efface, rien ne se perd, tout demeure. Pour l’instant, ce qui urge, c’est que ce gouvernement, normalement de tous les Tunisiens et non celui du parti dominant, a le devoir d’assumer ses responsabilités et d’agir pour assurer la sécurité des personnalités politiques et, surtout, celle des représentants du peuple à l’Assemblée qui, normalement, ont la totale immunité. Et pourtant, ils ne cessent d’être violentés et humiliés sous le regard et le silence du gouvernement. Comment voulez-vous donc que le peuple respecte l’Etat et ses représentants ! Incompréhensible.

Finalement, la question qui se pose : faut-il être démocrate avec ceux qui ne croient pas en la démocratie ? Faut-il tolérer ceux qui ont fait de l’intolérance leur fonds de commerce ?

Il faut que ce gouvernement et surtout les démocrates se prononcent clairement et sans tergiversation aucune sur l’interdiction pure et simple de tous ceux qui utilisent la religion à des fins politiques, qui se montrent ouvertement dangereux, racistes, antisémites, haineux, antirépublicains et fascisants. La loi le permet. Agissez !

Au fond, le gouvernement peut bien faire ce qu’il veut. Il est dans son rôle et on sait ce qu’il prépare. Ainsi va la politique. Il ne cesse de se trahir sur tout ce qu’il a laissé croire au lendemain de la Révolution. Le peuple sera seul juge. D’ailleurs, notons que c’est lui qui accorde les autorisations, légalise des partis antidémocratiques et caresse dans le sens du poil ces salafistes égarés. Mais, ce qui nous inquiète le plus, ce sont « nos amis ».

Je soupçonne de plus en plus certains «démocrates» membres de ce gouvernement «troïkiste» de préférer garder un silence coupable, juste pour sauver leur futur fauteuil dans un éventuel nouveau gouvernement nahdhaouiste. Ils se trompent et ils perdront sur les deux tableaux... D’abord auprès des nahdhaouis, leurs alliés contre-nature qui veulent tout dominer et, ensuite, auprès des démocrates qui désormais se méfient d’eux et ne leur font plus confiance.

Parfois, il vaut mieux perdre les élections que de perdre son âme.

Pour l’instant, ils ne veulent pas l’entendre, tellement obnubilés par les ors de la République et les quelques bricoles qu’on leur concède. Sauf que je reste quand même optimiste sur un dernier sursaut de ces démocrates, avant qu’il ne soit trop tard. Ne dit-on pas que «la rivière finit toujours par retourner dans son lit» ! Aidons-les.

Il faut que la loi passe et se prononce clairement sur l’interdiction «même par la force républicaine» de tous ceux qui sont contre les libertés et la démocratie. La loi, et rien que la loi.

Suffit les tergiversations, le double langage du gouvernement, les atermoiements et les petits calculs politiciens qui risquent de nous jeter «tous ensemble» dans le précipice.

Est-ce ainsi que ceux qui sont tombés en martyrs pour que vive une Tunisie libre ont rêvé l’après-Révolution ? Je ne le pense guère!

Il est donc interdit de ne pas interdire ceux qui veulent la destruction de notre Révolution.

          Auteur : N.B.A.

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