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22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 15:47

regionales2010.jpgPour tout savoir sur les régionales en Tarn-et-Garonne en lien avec Midi-Pyrénées, le livre ci-dessus a été complété par un cahier spécial. 10 euros.

Les élus

 

Sylvia Pinel, député, PRG

Denis Ferté, agriculteur PS

Dominique Salomon, vice-présidente sortante PRG

Elie Brugarolas, ingénieur, Verts

Marie-Anne Arakélian, PS

Thierry Deville, DVD

Valérie Rabassa, conseillère régionale sortante, UMP

Par rapport à 2004, l’élu FN est remplacé par un élu PS.

 

Brigitte Barèges, élue en Haute-Garonne a décidé de siéger et va donc laisser son poste de députée pour cause de cumul de mandat.

 

Le succès de la Gauche

 

Le succès de la gauche est complet même si en Tarn-et-Garonne il est le plus faible de la région. Complet en terme de voix, en terme de report des voix et en terme d’élus. De quoi confirmer la domination de Jean-Michel Baylet sur le département. L’UMP qui avait résisté aux dernières municipales avec les victoires à Montech, Caussade et Montauban est cette fois en grande difficulté.

 

Le bon report de voix

Avec deux listes en présence, l’UMP a peu bénéficié du report des voix du FN et du MoDem alors qu’inverse-ment l’union à gauche a pu capter les voix du Front de gauche, d’Europe Ecologie et même sans doute d’une bonne partie du NPA. Le rejet de la droite est donc total.

 

Les élues

Compte-tenu qu’Annie Bonnefont l’élue verte a été candidate en Haute-Garonne, pour vu l’accord avec le PS-PRG, être assurée de l’emporter (en échange une place a été donnée à un homme de Haute-Garonne), le Tarn-et-Garonne se retrouve avec 5 femmes sur sept élus, dont deux sortantes.

 

L’avenir

Nouveau vote dans quatre ans, avec un nouveau mode de scrutin, avec une nouvelle tête de liste pour la gauche, après les présidentielles de 2012. La bataille politique continue.

 

22-03-2010 Jean-Paul Damaggio

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17 février 2010 3 17 /02 /février /2010 20:59

 

Dans un prochain article nous détaillerons les qualités des candidats donnés ici de manière brute. Pour le moment indiquons seulement le très fort renouvellement par rapport à 2004 et cela sur toute les listes (70 nouveaux sur 80 !).

PS-PRG : Nous retrouvons une seule sortante, Dominique Salomon.

FN : Que des nouveaux.

Front de Gauche : En 2004 le PCF étant allié avec le PS-PRG, cette liste n’existait pas mais nous retrouvons une candidate de 2004 de la liste AMP : Marie-Claude Bouyssi.

Europe Ecologie : C’est sur cette liste qu’il y a le plus de continuité par rapport à la liste AMP de 2004, en Tarn-et-Garonne seulement car sur l’ensemble de la région seuls 12 candidats restent en piste dont 4 en Tarn-et-Garonne : Annie Bonnefont, Alain Moles, Dominique Parcellier, Alain Jean

LCR-LO avaient fait une liste commune en 2004 : nous retrouvons Christian Marty côté L0 et Maryse Alayrac avec Laurence Carrara côté LCR.

Pour l’UMP le renouvellement sous la houlette de Brigitte Barèges est total. Il y a cependant Valérie Rabassa qui en 2004 était tête de liste UDF et est une élue sortante.

Le Modem : un seul nom revient, Cassignol mais hier c’était Michel avocat à Moissac et aujourd’hui c’est Amélie.

En conséquence avant même le vote nous savons qu’il y aura seulement deux survivantes de la fournée 2004 : Dominique Salomon conseillère municipale de Montauban PRG et Valérie Rabassa devenue maire de Montech et membre de l’UMP. Vu le mode de scrutin nous pouvons annoncer cependant le nom de presque tous les autres élus.

 

Rappel de la liste des sortants : Riey (FN), Cave et Rabassa (droite unie avec le centre), Bousquet, Briand, Bauchy, Salomon (gauche).

 

Le mode de scrutin à deux tours avec une proportionnelle favorisant le gagant rend le suspens de l’élection dérisoire. Nous savons en effet qu’au second tour il y a aura seulement deux listes ou au mieux une triangulaire avec EE. Le FN ne peut dans notre région troubler le face à face droite gauche. Brigitte Barèges ne peut espérer qu’une triangulaire avec EE pour bousculer Malvy.

 

Donc, les cinq élus sûrs de gagner en 2010 sont : Sylvia Pinel, Denis Ferté, Dominique Salomon, Thierry Deville, Valérie Rabassa. (Brigitte Barèges sera élue en Haute-Garonne mais a averti qu’elle ne siègera que si elle a la majorité).

Les deux élus incertains : Ils tiennent aux alliances de second tour et aux scores des listes. Si le PS-PRG gagne comme l’annonce les sondages, il peut gagner ces deux postes.

Si le PS-PRG fait alliance avec EE, Annie Bonnefont devrait être conseillère régionale mais c’est une femme or la quatrième place éligible sur la liste PRG-PS est celle d’un homme !

Si la liste EE fait plus de 10% des voix et se maintient au second tour elle a plus de chances d’être la sixième élue.

Si le PS-PRG préfère l’alliance avec le Front de Gauche, la place a été promise à Christian Picquet en tant que tête de liste régional, mais rien n’est moins sûr vu l’équilibre des partis.

Si l’alliance regroupe à la fois le Front de Gauche et EE (fait plutôt improbable à mes yeux car la recomposition des listes devient un casse-tête) alors les deux personnes précédentes peuvent espérer accéder au Conseil régional.

Pour la septième place, Pompigne Moignard peut espérer pour la droite.

 

Les listes :

PS-PRG-MRC

Tête de liste régionale : Martin MALVY

Liste Tarn-et-Garonnaise : SylviaPINEL, DenisFERTE, Dominique SALOMON, Franck BOUSQUET, Marie-Anne ARAKELIAN, Pascal FAVARD, Bernadette CHANABE, Jean-luc BECQUAERT, Valérie GRIFFI , Bernard REY

 

FRONT NATIONAL

Tête de liste régionale : Frederic Cabrolier

Liste Tarn-et-Garonnaise : Thierry VIALLON, Marie-Claude MICHEL, René MAGNANI, Marielle PERRY, Claude BUA, Suzanne BIGNEBAT, Serge CARO, Eliane UMBER, Sébastien RODRIGUEZ, Andrée POTTIER

 

FRONT DE GAUCHE

Tête de liste régionale : Christian PICQUET

Liste Tarn-et-Garonnaise : Marie-Claude BOUYSSI, Christian PICQUET, Marie-Lyre FERNANDEZ, Jean-François CASTEL, Françoise TARDIN, Guy PAVAN, Jeannine MEIGNAN, David PELLICER, Monique BIRON, Ivan JACQUEMARD

 

EUROPE ECOLOGIE

Tête de liste régionale : Gérard ONESTA

Liste Tarn-et-Garonnaise : Annie BONNEFONT, Alain MOLES, Roselyne SERRA, Philippe SABATIER, Véronique BASCOUL, Pascal ARAKELIAN, Dominique PARCELLIER, Patrice LEONOWICZ, Aurélie CORBINEAU, Alain JEAN

 

LUTTE OUVRIERE

Tête de liste régionale : Sandra TORREMOCHA

Liste Tarn-et-Garonnaise : Richard BLANCO, Françoise RATSIMBA, Christian MARTY, Christine MORLANS, Vincent HAAS, Bernadette GASC, Serge LAURENS, Nassiman ALIOUANE, Pierre BIENVENU, Denise DELBO

 

NPA

Tête de liste régionale : Myriam MARTIN

Liste Tarn-et-Garonnaise : Sébastien TESI, Gwenaëlle BATS, Jean-François DARNAUD, Anne-Marie CASTEL, Ronald AUGUSTIN, Maryse ALAYRAC, Gilles BRIAND, Anna COCCHIO, Patrick PUECH, Laurence CARRARA

 

UMP

Tête de liste régionale : Brigitte BAREGES

Liste Tarn-et-Garonnaise : Thierry DEVILLE, Valérie RABASSA, Nicolas POMPIGNE-MOGNARD, Nadine QUINTARD, Jean Louis DUPONT, Colette ROLLET, Jean-Michel ROUMIGUIE, Jacqueline TONIN, Mathieu ALBUGUES, Laurence ROZENTAL

 

MODEM

Tête de liste régionale : Arnaud LAFON

Liste Tarn-et-Garonnaise : Thierry FAGET, Nadine DAUGE, Mickael OLLE, Odile LETORT, Eric FILLIAS, Annie-Rose COLLIN, Yann HELUC, Valérie GOETZ, Alain DELHOM, Amélie CASSIGNOL

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9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 21:02

 J’ai laissé en jachère la rubrique « élection régionale » car je l’avoue je suis sidéré par le spectacle qui se met en place. Les dirigeants politiques prennent les citoyens pour des imbéciles ce qui n’est pas nouveau mais prend des proportions inégalées. En 2004 une des régions phares était Midi-Pyrénées où une liste alternative originale s’était mise en place. Avec le recul, je n’idéalise pas cette nouveauté où des citoyens ont participé avec les mêmes droits que les politiques à la construction de l’édifice. J’ai moi-même refusé de soutenir la liste de mon département tout en étant un admirateur de la démarche.

En 2010 la région phare est celle du Languedoc Roussillon à cause de la personnalité de Georges Frèche. Il a réussi tout d’abord à unir NPA-PCF-PG sur le nom de Revol membre du Parti de Gauche. Cette unité de la gauche de gauche, qui aurait gagné à être générale pour être visible politiquement, a commencé à s’incruster dans la Région et le PS a senti qu’au second tour la liste de la gauche de gauche pouvait passer la barre des 10% pour se maintenir. Il fallait arrêter cette dynamique et la maire de Montpellier devenait une valeur sûre ! Donc, subitement, Georges Frèche est devenu un méchant. Hélène Mandroux sait depuis longtemps que cet homme là veut la détruire mais la direction du PS laissa son parti s’aligner sur le président sortant du Conseil régional. Aujourd’hui, sur la dernière ligne droite, le PS sent qu’il peut faire tomber le géant avec l’aide d’Europe Ecologie d’autant que cette dernière affronte une autre liste écolo qui sape sa puissance. Bien sûr, les hommes titrés du PCF, du PRG et d’ailleurs s’accrochent derrière Frèche ! Nous sommes dans un contexte où le PCF peut éventuellement avoir des candidats sur trois listes : avec Frèche (n’est-ce pas M. Gayssot ?), avec Revol et avec Mandroux !

Ce feuilleton n’est pas le seul à me sidérer. Partout la constitution des listes à gauche a donné lieu à des marchandages qui ont écoeuré des milliers de militants de tous les partis et surtout parmi les plus honnêtes. Par définition, le mode de scrutin induit de telles difficultés mais au lieu d’appliquer le principe de la clarté pour le contourner, les tractations de couloir ont aggravé le piège institutionnel.

Même pour les dites régionales, presque tous les partis avaient déjà les yeux fixés sur le couple infernal qui va suivre : la présidentielle et la législative. Daniel Cohn-Bendit laisse entendre qu’Europe Ecologie pourrait éviter la présidentielle en échange de la part du PS, de places aux législatives ; les Verts laissent entendre que Cohn-Bendit parle seulement en son nom ; le PCF a mis sur les rails Pierre Laurent et Mélenchon se demande s’il devra en 2012 regarder encore passer le train ; Besancenot est surpris par la persévérance de LO avec qui il a refusé de s’allier en pensant que ce concurrent était mort, et Bayrou rame dans tous les sens car il sait très bien que face à Strauss-Kahn, après ses déboires de 2008 et 2010, il n’aura plus d’avenir.

Aujourd’hui l’essentiel de la politique repose sur l’échec attendu de l’adversaire !

Or nos sociétés sont en mauvais état, des citoyens de plus en plus conscients voient le ravin au bout du chemin, et plutôt que de susciter des débats profonds (comment ne pas regretter le temps du gaullisme ?) nous sommes là à observer les crocs en jambes quotidiens qui font le bonheur de journalistes fiers de la petite phrase relevée !

Mais pas question de se laisser abattre. Nous reprendrons le fil des événements au concret. En commençant par notre région. Une candidat UMP, Valerie Rabassa a décidé de demander à pouvoir étudier les dépenses de communication de la Région Midi-Pyrénées. En son temps, à l’AMP, j’avais souhaité qu’on se livre au même travail. Bien que conseillère régionale sortante, experte en questions financières, elle a dû demander à l’intervention de la Commission d’accès aux documents administratifs pour y voir clair. Espérons qu’à gauche d’autres feront de même vis-à-vis de la droite car l’étude de tels budgets qui restent marginaux me semblent cependant emblématiques du fonctionnement de notre société. On ne fait plus de l’information mais de la communication. Avec l’argent public. 09-02-2010 Jean-Paul Damaggio

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9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 20:59

 

Contrairement à quelques hypocrites de droite ou de gauche, une candidate voilée aux Régionales, ça ne me dérange pas. Là où par contre je cherche vainement à comprendre c’est comment cette candidate peut se dire féministe et porter le voile ? Etre anti-capitaliste et porter le voile c’est tout autant se demander de quel anti-capitalisme on parle, mais la question est plus cruciale encore en matière de féminisme.

Je ne méconnais pas toutes les variantes féministes existantes à travers l’histoire et le présent. La maire UMP de Montauban qui, mieux que la gauche, défend concrètement Olympe de Gouges, nous rappelle au quotidien qu’il existe un féminisme de droite. D’autres ont inventé un féminisme islamiste comme forme « adaptée » au présent, du combat féministe classique. C’est tout autant un féminisme de droite qui consiste à s’en tenir à la forme pour mieux oublier le fond. Schématiquement, le féminisme de droite défend des droits pour les femmes, et le féminisme authentique défend des droits pour TOUTES les femmes, donc l’égalité entre hommes et femmes. Quand le féminisme islamiste dit qu’il faut défendre les femmes dans le cadre de la charia, il pose au-dessus des droits humains une autorité supérieure dont la fonction a toujours été de contester radicalement les droits humains !

En conséquence, à travers le monde bien des femmes ont démontré courageusement (jusqu’au péril de leur vie) que le voile actuel représente un détournement de traditions, au profit d’une nouvelle mise sous tutelle des femmes ; qu’il n’est pas un simple vêtement mais une arme aux mains de l’islam politique. Donc, dans la France de 2010, se prétendre féministe sans tirer comme leçon qu’il faut rejeter le voile, c’est marcher sur la tête, action difficile mais rêve devenu partagé !

Cette candidate ajoute son accord avec le droit à l’avortement mais on n’efface pas ainsi le sens profond d’une régression qui n’est pas propre à l’islam : elle se vérifie partout pour détruire les acquis féministes des années 70-80.

Ainsi, nous avons d’un côté, une femme, que j’ai vu affronter courageusement une salle toulousaine lui criant « mauvaise musulmane » (et des femmes voilées n’étaient pas les dernières à manier l’insulte) car elle refusait le voile en disant qu’il fallait libérer les femmes de ce carcan, … et qui en 2007 jugea plus efficace d’entrer dans le gouvernement Sarkozy. De l’autre côté, nous avons une « féministe » qui porte le voile et devient candidate NPA ! L’incohérence est sans doute la valeur la mieux partagée dans nos sociétés désorientées.

 

L’argumentation prend une tournure plus grave quand la candidate du NPA prétend représenter les cités ! Or elle sait très bien qu’en tant que femme, cette prétention lui est largement refusée, et qu’en tant que femme voilée, elle ne peut représenter qu’une partie des dites cités. Réduire l’identité des cités à l’islam (alors que celui-ci est aussi varié qu’il y a de pays), et à un islam cher aux intégristes, je rêve ! Pendant l’élection présidentielle 2007, José Bové, que j’ai soutenu un temps, a jugé que dans les cités il pourrait se faire entendre comme il s’est fait entendre en Polynésie. Il tenta de théoriser l’espace d’un temps, une alliance entre les paysans marginalisés et les quartiers défavorisés. Il fut impressionné par l’accueil chaleureux reçu dans les cités et le soir des résultats découvrit qu’on ne fait pas ainsi de la politique. Depuis, il a changé de stratégie mais je suis sûr qu’il continue de penser qu’une candidate voilée avec Europe Ecologie aurait été d’un bon effet. Comment peut-on oser se placer dans le camp de l’émancipation et « jouant » avec un instrument de l’islam politique ?

 

Pour conclure, on m’avance l’argument choc : faut-il donc exclure une telle personne du combat politique ? Il ne s’agit pas de la personne mais de ses idées. Serions-nous donc, de notre côté, interdits de contester une alliance entre port du voile et féminisme authentique ? Dans la France d’aujourd’hui, n’inversons pas les rôles : les révolutionnaires sont ces filles des cités qui, en refusant le voile, osent braver une obligation non écrite, car elles savent qu’à céder sur ce point, il leur faudra céder sur des tas d’autres. Dans une famille musulmane avec trois filles, celle qui a cédé sur le voile et qui s’est mariée trop vite, est celle qui vit le plus mal, à côté des deux soeurs qui ont leur travail, leur autonomie et leurs droits… cheveux au vent.

Dans tout parti politique, l’exclusion porte sur les arguments jugés incompatibles avec le parti, mais, comme pour le NPA, il semble que ce voile est presque un drapeau révolutionnaire, en conséquence il ne lui était pas difficile d’accepter cette candidature. Depuis longtemps des liens de solidarités unissent l’extrême gauche anglaise aux adorateurs du voile car comme elle, ils combattent l’impérialisme nord-américain. En faisant avancer une telle alliance contre-nature, par le voile d’une femme, le NPA veut paraître plus « acceptable » que ses amis anglais, vu le contexte laïque de la France. Sans être électoraliste, il va vérifier que l’électorat perdu d’une côté (chez les laïques), il ne le regagnera pas de l’autre, même s’il peut espérer des soutiens tacites à l’intérieur d’autres partis de gauche. A vouloir faire « peuple » le NPA continue, comme dans la lutte anti-FN, à prendre le peuple pour les fantasmes que renvoient les médias. Et inutile de crier à l’islamophobie, terme classique de la rhétorique de l’intégrisme, qui veut nous faire confondre le racisme et la critique des religions. Oui, cher Besancenot, la religion est encore une affaire privée grâce aux combats des laïques, mais si je m’en réfère à la nature de religion, elle aspire TOUJOURS à la direction des affaires de l’Etat. Etudie la question à travers le monde, et tu verras que le sens profond du voile est dans cette aspiration à écraser les citoyens. Aucune femme, à titre personnel, ne peut changer cet état de fait, même avec les meilleurs intentions du monde, même avec la « protection » d’un voile. 8-02-2010 Jean-Paul Damaggio

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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 21:02

 

Dans mon livre sur les élections régionales en Tarn-et-Garonne j’ai évoqué, à titre de document, le passage de Philippe Séguin en 1998 à Montauban :

« Philippe Seguin sera la vedette de la campagne pour cette liste [RPR-UDF], au cours d’une grande soirée à la salle du Marche-Gare qui était alors le haut lieu des rendez-vous politiques. Pour des raisons indépendantes de sa volonté le leader de la droite (il rêve alors de la mairie de Paris pour 2001) arrivera en retard. Il insistera sur la nécessaire prise de position claire contre la gauche :

« Comme pour les chaînes de télé, par peur du zapping on s’est mis à ressembler à la concurrence au détriment de notre message et de nos valeurs propres. Un des enjeux de notre action, c’est bien de démontrer que majorité et opposition ce n’est pas la même chose ! »

 

La mort surprise de Philippe Séguin lui vaut des hommages de tous côtés. Comme lui, partisan du Non à Maastricht, je n’ai cependant jamais oublié ce que signifie sa dimension « droite sociale ». Ce bon « républicain » contribua dans un livre fondamental, que j’ai dans ma bibliothèque, à la réhabilitation de Napoléon Le Petit sous le titre « Napoléon le Grand ». Cette réhabilitation permet au texte de Wikipedia au sujet de Napoléon III de faire l’impasse sur la base même du Second Empire, la dictature à la française qu’il m’arriva d’analyser par ailleurs.

 

Du Chili à l’Italie, la droite sociale nous rappelle qu’au nom du « social » on a fait souvent le pire, et le pire d’autant plus pire, quand la gauche fait elle aussi l’éloge du social même si la liberté doit en souffrir. Oui en URSS il n’y avait pas de chômage, un bon système de santé ect, bref, le papa pouvoir s’occupait tellement de tout qu’un beau jour, les peuples se révoltèrent contre le clientélisme du « droit social ». « Je te donne une sucette et soit sage s’il te plaît ! » Philippe Séguin n’est jamais tombé dans le pire et sut mettre la République au-dessus de la dictature, mais je ne cesserai jamais de me méfier de sa forme de politique tout en respectant la personne, bien sûr. Quand, à Montauban, il appelle la droite à ne plus ressembler à la concurrence, il anticipe sur Sarkozy que beaucoup aujourd’hui comparent à Napoléon III, comme ce fut le cas pour de Gaulle. Je me méfie des raccourcis trop faciles autant que des hommages consensuels, mais, en conclusion de ces quelques mots, pourquoi son éloge de Napoléon III ? « Pour la grandeur de la France ». Philippe Séguin aurait voulu être De Gaulle alors que la grandeur de la France est devenue une simple affaire commerciale, et les présidents de la république, des VRP du grand capitalisme. Ce n’est pas parce qu’il s’est trompé d’époque, et qu’il est issu du peuple, qu’il a besoin de notre indulgence. 12-1-2010 Jean-Paul Damaggio

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24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 16:01

 

 Si pour le PS trouver des têtes de listes fut un jeu d’enfants (enfin presque si on évacue le cas Languedoc Roussillon) puisque les sortants furent reconduits (malgré leur âge pour certains), pour le Front de Gauche il ne pouvait en être de même. Il fallait d’abord vérifier qui participerait aux listes indépendantes du PS au premier tour : si le Parti de Gauche et la Gauche Unitaire furent clairs dès juin 2009, le PCF préféra tarder jusqu’en novembre avant d’annoncer que sauf dans cinq ou six régions, il acceptait de se rallier à cette idée. Il eut en même temps le débat avec les autres membres potentiels de ce rassemblement et en premier lieu le NPA puis des organisations plus petites mais nombreuses : Alternatifs, FASE, M’pep etc.

Pour les régionales de 2010 comme de 2004 le point crucial reste l’Ile de France. En 2004 une liste conduite par Marie-George Buffet avait fusionné au deuxième tour avec le PS. Cette fois Europe Ecologie a mis les bouchées doubles en prenant deux têtes de liste au PCF : Jacques Perreux et Stéphane Gatignon, et aspire à prendre la direction de la «gauche » au second tour. Pour le PG, Jean-Luc Mélenchon a proposé ses services pour conduire la liste en rêvant qu’au soir du premier tour la liste conduite par Cécile Duflot et celle de l’autre gauche puisse faire mieux que le PS afin d’imposer à ce parti une direction verte à la région.

La proposition était que Christian Piquet (Gauche Unitaire) conduise une liste de la Région parisienne mais le PCF proposa mieux à Christian Piquet : venir en Midi-Pyrénées pour conduire la liste régionale ! Pourquoi ce choix ?

En Midi-Pyrénées le PCF de Marie-George Buffet est confronté à une fronde conduite par Marie-Pierre Vieu qui a dirigé la liste minoritaire pour l’élection du dernier Conseil national. Elle est vice-présidente sortante du Conseil régional comme Charles Marziani le Toulousain qui aspirait lui aussi à la tête de liste. Christian Piquet permet de régler ce conflit interne au nom de l’ouverture des listes de l’autre gauche tout en restant loin du débat sur le "programme".

Tête de liste en Midi-Pyrénées, ça suppose un point de chute dans la région. Les têtes de listes régionaux aiment bien diriger la liste du département chef-lieu de région car médiatiquement c’est plus marquant. Mais le PCF de Haute-Garonne acceptant l’effort d’accueillir Christian Piquet n’a pas souhaité en plus laisser la tête de liste départementale.

C’est donc le Tarn-et-Garonne qui s’est dévoué, la Fédération du PCF ayant plaidé depuis longtemps l’ouverture aux autres composantes de l’autre gauche.

Ce choix va confirme le rôle étrange de ce département pour les prochaines régionales.

D’un côté la droite présente comme tête de liste régionale, la députée maire de Montauban, chef lieu du Tarn-et-Garonne mais dans la Haute-Garonne.

D’un autre côté, la même droite vient de réussir à trouver pour la tête liste du Tarn-et-Garonne, un Montalbanais qui vient de quitter le PRG pour rallier le parti de Borloo.

Ce même PRG, puissant dans le département par la présence de Jean-Michel Baylet, propriétaire de La Dépêche, a droit à la tête de liste qui sera la jeune députée Sylvia Pinel.

Avec à présent, une tête de liste régionale en la personne de Christian Piquet pour l’autre gauche, il ne reste plus qu’à savoir qui dirigera la liste NPA. Une présence d’Olivier Besancenot ferait pour une fois du petit Tarn-et-Garonne, un département vedette.

Mais soyons sérieux pour conclure : à deux mois et demi des élections, l’autre gauche annonce qu’elle devrait être prête le 10 janvier pour le grand meeting national. Est-ce ce jour là que les Tarn et Garonnais découvriront pour la première fois la tête de Christian Piquet ?

Dans le cadre de la campagne des élections européennes il était présent derrière Mélenchon, dans un meeting tenu à Castelsarrasin. Il va devoir étudier sa géographie car si les élections européennes avaient peu de liens avec la vie locale, ce n’est pas du tout le cas des élections régionales.

Pour ma part, simple spectateur de cette élection, en tant que militant de l’autre gauche je ne me réjouis ni ne m’attriste de ce parachutage. Je vais l’étudier comme un laboratoire se déplaçant jusque chez moi, et à l’arrivée il sera temps de tirer les enseignements pour la suite. Je pense que le retard pris a déjà beaucoup favorisé Europe Ecologie et côté droite, Brigitte Barèges vient de réussir une vaste privatisation de l’eau et du traitement des ordures ménagères sans que la gauche (politique et sociale) ne tire les leçons de cet échec annoncé. Donc à suivre au prochain épisode. 23-12-2009 Jean-Paul Damaggio

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18 décembre 2009 5 18 /12 /décembre /2009 14:12

Débat sur la question : « qu’est-ce que l’élection régionale ? »

Voici les premiers mots de l’exposé des motifs de la loi sur la réforme des collectivités territoriales qui me paraissent exemplaires du discours politique actuel : le mensonge, rien que le mensonge, toujours le mensonge..

 

« Rompant avec sa tradition centralisatrice, la France a engagé, voilà près de trente ans, une mutation profonde de son mode d’organisation institutionnelle et administrative. Établie par le général de Gaulle dès les années 1960, la nécessité d’entreprendre la décentralisation s’est concrétisée en 1982 avec l’impulsion décisive des lois Defferre. »

 

La tradition centralisatrice

L’idéologie dominante a réussi à faire croire en France que la tradition centralisatrice était l’œuvre de la Révolution ou celle de la République, alors qu’elle est l’œuvre des Empire ayant gangréné la « République autoritaire ». Il y a toujours eu bataille au sein de la République qui n’a jamais été « une et indivisible » et celle de Sarkozy s’inscrit totalement dans la tradition de la république autoritaire, c’est-à-dire celle qui centralise… comme le démontre la loi sur la réforme des collectivités territoriales. Il serait trop long ici de faire une démonstration appuyée, une démonstration peu fréquente à gauche tellement elle est sur la défensive mais je ne manquerai pas d’y revenir tout au long du débat sur la dite loi.

 

Etablie par le Général de Gaulle

Je n’avais pas lu cet « argument » quand sur le site j’ai donné des éléments de la bagarre de 1969 qui a abouti à ce que les Français repoussent la régionalisation en disant non au référendum. Le référendum de 1969 avait une logique propre à de Gaulle et de laquelle il ne s’est jamais séparé depuis ses premiers écrits autour de 1924 : imposer des débats politiques clairs qui en finissent avec les tricheurs du « ventre mou » de la France habitués à dire blanc quand ils faisant noir, et à dire noir quand ils faisaient blanc. Donc le projet de 1969 était cohérent : en même temps qu’il instituait la région, il marginalisait le Sénat, faisant en sorte par exemple qu’en l’absence du président ce soit le premier ministre qui le remplace, or, de Gaulle, c’est donc le président du sénat qui deviendra président de la république. Ce jour là ce fut sans doute pour de Gaulle la défaite de sa vie : devoir laisser la place à son pire adversaire car pour lui un adversaire comme Mitterand en 1965 c’était un adversaire politique tandis que le sénateur Poher c’était un conservateur qui n’osant AFFICHER son rôle devenait un adversaire dans son propre camp.

 

Impulsion décisive des lois Defferre

Placer là Defferre c’est montrer que le projet de réforme des collectivités territoriales c’est un projet consensuel et écrire « impulsion » c’est même faire un cadeau justifié au PS. Moins qu’un mensonge, il s’agit là d’un éloge hypocrite dont ne bénéficiera pas Chevènement par exemple (il suffit de se reporter aux débats parlementaires de 1982). Dans le débat viendra cette question : pourquoi une telle stratégie du mensonge ?

 

La nécessaire manipulation de l’opinion

Les exemples sont légions : la loi sur le retraites a été présentée comme une loi de défense de la retraite par répartition alors qu’il s’agissait d’enterrer ce principe. Le cœur du drame est au sein de cette mutation : alors que hier les conservateurs avaient pour fonction de conserver, ils doivent aujourd’hui imposer des CHANGEMENTS qui ne sont pas des changements de façade mais des reculs historiques. Donc ils doivent en même temps convaincre l’électorat conservateur que rien ne change (ce qui est faux) et l’électorat démocrate que le changement va dans le bon sens. Ils partent d’un constat : l’électeur est figé soit du côté droit, soit du côté gauche donc comment ne pas le heurter ? Il s’agit par exemple de supprimer les communes sans heurter ceux qui veulent leur conservation (ils peuvent être de droite ou de gauche) et sans heurter ceux qui veulent les changer (ils peuvent être de droite ou de gauche) d’où une gymnastique qui répète bien sûr que les communes sont renforcés par les mesures prises depuis trente ans. Et pendant que l’opinion débat de fausses oppositions entre communes et intercommunalités, le train des mesures essentielles qui sont financières passent inaperçues.

 

La démocratie

Voici la suite de l’exposé des motifs de la loi sur la réforme des collectivités locales :

« Le bilan de cette évolution, qui était absolument nécessaire, est indiscutable. Elle a contribué à la vitalité de notre pays, renforcé les libertés locales, libéré l’énergie des territoires et consacré une nouvelle forme de gestion publique, plus proche des citoyens. »

Le discours politique actuel adore les adjectifs « nécessaire » et indiscutable ». Fondamentalement la politique c’est le droit de choisir mais en fait nous sommes dans un contexte où tout devient nécessaire et tout ce qui se fait, présente un bilan tellement positif qu’il devient indiscutable ! Après le mensonge, la tautologie ! Dans les deux cas il s’agit de vider tout mot de son sens pour mieux faire avancer le non-sens du système actuel.

 

La fin de la démocratie

La crise de la démocratie est telle que le risque s’aggrave de voir les effets pris pour les causes. Les effets je veux dire le comportement d’électeurs, mentionnés pendant le débat, qui acceptent de voter y compris pour des personnes condamnées par les tribunaux ! En réalité ils nous rappellent ainsi que la démocratie n’est rien sans les moyens de la démocratie et donc la cause des dérives vient du recul des moyens, par exemple, le recul des moyens médiatiques. Alors que la politique devient une affaire de marketing (le marketing politique étant d’ailleurs comme je l’ai démontré dans une brochure la caution du marketing en général) la présence sérieuse d’émissions politiques recule. Le passage d’une colonne vertébrale politique repérable (communes, départements, nation) à une autre très floue (intercommunalité, région, europe) ne va rien arranger d’autant que les forces politiques semblent négliger l’essentiel, la construction d’une démocratie authentique (je ne dis pas démocratie participative car j’ai horreur des oxymores).

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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 18:35

Onesta, déjà la démagogie ?

Je ne doute pas un seul instant des nombreuses qualités politiques de Gérard Onesta, qualités qu’il n’a pu que perfectionner tout au long de ses vingt ans au Parlement européen. J’ai eu la chance de militer avec celui qui fut son attaché parlementaire, un Tarn-et-Garonnais dont je connais les engagements à gauche. Cependant comme ne pas noter chez la tête de liste une forte tendance à la démagogie ?

J’appelle « démagogie » le fossé ou le mur existant entre des idées et des pratiques. Par exemple : la prétention d’un homme souhaitant cultiver des salades alors qu’il ne différencie par la pelle et la bêche. Gérard Onesta propose donc comme programme pour les régionales 2010 une stratégie en quatre temps : une concertation, une décision collégiale, la transparence dans toutes les actions et enfin une évaluation du travail des élus. Confrontez ces belles intentions à sa façon de devenir tête de liste aux élections en question et vous découvrez le démagogue.

Pour devenir tête de liste, les militants de l’UMP ou du PS ont voté. Pour la stratégie le vote a concerné le PCF, le NPA, les Alternatifs. A Europe Ecologie le chef décide, coupe et tranche après sans doute une décision collégiale prise entre quelques amis. Dès le mois de septembre j’ai écrit et dit que Gérard Onesta serait tête de liste EE et des personnes me répondaient : « rien n’est décidé pour le moment ». Alors je disais : « Et la décision se prendra comment ? »

Pendant la campagne des élections européennes José Bové annonça à Montauban et sans doute ailleurs : « Pour les régionales, Onesta ne restera pas les bras croisés ». C’était l’indication claire pour les initiés qu’il serait tête de liste. Ses qualités le lui permettent mais je considère que l’approbation des adhérents est un critère important. D’autant plus important quand on apprend que pour les autres candidats, ils sont d’abord présentés comme dans un nuage ! Je tente toujours de croiser les informations mais rien sur le site d’Europe Ecologie Midi-Pyrénées (peut-être ai-je mal vu ?) ne rapporte le propos cité dans l’article de la Dépêche. Comme la présentation des candidats par département confirme l’info de la Dépêche je la rappelle : « Des noms qui apparaissent dans le désordre, sous une forme de « nuage » selon Gérard Onesta : « C’est aussi cela qui nous différencie de la concurrence. Nous n’avons pas souhaité hiérarchiser les légitimités, chacun est indispensable. Ce ne sont pas des équipes bling-bling : chacun ici a gagné la confiance d’Europe Ecologie par sa présence sur le terrain depuis des années. » » Ne disons rien du langage de marché (la concurrence) pour rappeler que la présence à une telle élection c’est hiérarchiser, en particulier pour différencier les places potentiellement éligibles et les autres. Depuis la mi-juillet, des responsables Verts nationaux ont appris par exemple que François Simon serait le troisième de la liste. Dès le début septembre, Martin Malvy pouvait dire à des secrétaires fédéraux du PS les têtes de listes d’EE : Annie Bonnefont pour le Tarn-et-Garonne par exemple, Guillaume Cros pour le Tarn ou Fatma Adda pour le Gers, autant de choix qui me paraissent utiles ! Mais la tête de liste maintient le nuage ! A un moment la fumée devra laisser place à la lumière et nous verrons les résultats. Le nuage, c’est son idée ou une décision collégiale ? Quand Onesta est venu en Tarn-et-Garonne, une photo, fruit d’un conseiller en communication (un groupe avance très dynamique), le montre avec à ses côtés Annie Bonnefont. Si un personnage médiatique comme Pierre Perret se proposait comme tête de liste en Tarn et Garonne, il faudrait lui laisser la place ? Moins farfelu comme hypothèse, c’est celle du recyclage de candidats des autres partis de gauche déçus de ne pas figurer sur la liste de leur parti. A chaque moment qui décidera ?

La marque déposée Europe Ecologie est pratique : les auto-proclamés chefs n’ont pas à discuter avec des adhérents, donc la machine avance plus vite. Par départements on découvre sur le site, des référents. Pour le Tarn-et-Garonne Philippe Sabatier et Jean-Marc Boyer ont peut-être des années de terrain mais ça ne doit pas être le même que le mien, je ne les connais pas alors qu’en 1998 et 2004, je participais à une liste avec les Verts, que je connais donc un peu. En fait, les référents EE semblent être autre chose que des militants Verts (nous trouvons François Simon pour la Haute-Garonne et Josiane Marty pour l’Aveyron, elle que je situais plutôt dans le Tarn). Comme EE n’existe pas en tant que structure à laquelle on adhère les référents en question sont donc choisis par le chef référent.

Enfin pour clore par un débat d’idées voici une citation de l’intervention de José Bové à la réunion entérinant les premiers candidats nuageux d’EE : « Les pouvoirs renforcés du parlement européen (un élément positif du Traité de Lisbonne) impose la co-décision Parlement-Commission ; en tant que vice-président de la Commission de l'agriculture, il va travailler à l'élaboration de la nouvelle P.A.C. 2013, démarche qui constitue une opportunité en faveur de la souveraineté alimentaire, en direction de l'agriculture paysanne, et pour la juste rémunération des paysans ». Quel merveilleux Traité de Lisbonne ! Et dans ce Parlement européen dirigé par un homme de droite, José pense possible de travailler en faveur de l’agriculture paysanne ? Veut-il nous faire rire ? Bref, pour moi tout ça est à pleurer.

9-12-2009 Jean-Paul Damaggio

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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 17:07

La Dépêche sonde sur les Régionales

 

(Désolé dans un premier article j’avais confondu les résultats du Tarn et Garonne et les résultats Midi-Pyrénées d’où les ajustements indispensables)

 

Dans son édition du 4 décembre La Dépêche rend public un des multiples sondages qui se réalisent autour des élections régionales et qui habituellement restent dans le secret des appareils politiques. Je rappelle par exemple que l’équipe de Barak Obama réalisait un sondage par jour et le débat autour des frais de Sarko en matière de sondages n’est pas anecdotique. On est là au cœur du marketing politique.

Que dire du sondage CSA La Dépêche ? Il me semble utile, intéressant et avec une présentation équilibré. Voici cependant quelques remarques.

Par les propos publiés du directeur du CSA, on découvre que nous n’avons qu’une partie du sondage. Il indique : « Malvy apparaît d’ailleurs le plus compétent des candidats sur tous les dossiers, hormis celui de l’écologie où il est devancé par Gérard Onesta. » Cette partie du sondage n’est pas rendue publique comme d’autres sans doute ! Une pratique classique.

Le sondage a été réalisé entre le 5 et le 7 novembre donc bien avant que les militants communistes ne votent en faveur d’une alliance avec le PG, décision pourtant incluse dans le sondage avec comme hypothèse Marie-Pierre Vieu en tête de liste.

Le sondage commence par une question sur l’opinion que l’on a, ou pas, des trois candidats les plus importants. Mais la légende tord cette question puisqu’il est dit pour l’élément le plus important de Barèges et Onesta : « ne le connaît pas ». Quand, dans notre région, le moyen de communication essentiel est La Dépêche du Midi et que Malvy est le sortant, il n’est pas surprenant que 66% des personnes interrogées ne connaissent pas Brigitte Barèges et que 72% ne connaissent pas Onesta (pour Malvy c’est le cas de 23% des sondés). Imaginons, comme l’hypothèse avait circulé, que Philippe Martin du Gers ait été choisi tête de liste par le PS, combien de personnes le connaissent dans la région ? Sauf que cette question ouvrant ensuite sur les intentions de vote, elle incite à retenir le cas de Malvy puisqu’on le connaît.

En 2004, il avait obtenu 41,5% au premier tour en alliance avec le PCF. Les intentions de vote le placent à 39% avec 5% pour la liste autonome PCF-PG. On peut donc considérer que malgré la crise du PS, il se maintient. Ce score semble énorme. Il est expliqué dans l’article par le fait que l’élection est locale et que Malvy présente un bon bilan. Jospin aussi présentait un bon bilan en 2002… Le sondage permet de valoriser l’élément central de la campagne à venir et qui barre la Une du journal : « L’effet Malvy ». Pour les européennes il y avait eu « L’effet Cohn-Bendit », et pour les régionales on passe à un effet local, maîtrisable par… un journal local.

 

Côté UMP le résultat est relativement aussi bon : 18, 9% en 2004 et aujourd’hui 25% d’intentions de vote. Sauf que nous sommes dans le cas d’une polarisation forte de la vie politique puisque le MoDem passe de 10 à 5 % et le FN de 11,8 à 5%. Et encore, pour ce dernier le sondage a retenu le nom de Louis Aliot alors que le candidat sera un inconnu Frédéric Cabronnier. Conséquence évidente, l’UMP se trouve sans réserve de voix au second tour !

 

Pour le NPA-LO nous retrouvons, si on ajoute les intentions de vote, le résultat de 2004 : 4% sauf que depuis, les relations NPA-LO sont moins étroites que celles LCR-LO, et que le NPA a travaillé à d’autres alliances qu’avec LO et espérait mieux qu’en 2004.

 

Pour le PC-PG des intentions de vote à 5% le placent un peu en dessous des européennes mais sans campagne électorale pour le moment.

 

Pour le taux d’abstention qui est mentionné (c’est rare dans un sondage et pourtant nécessaire), il correspond aux données de 2004.

 

Le sondage a tenu à évoquer le deuxième tour car les résultats peuvent jouer sur les votes du premier. Un des objectifs c’est de faire comprendre que tout est joué dès à présent et qu’en conséquence inutile de se mobiliser quand on n’est pas du camp du gagnant.

Première hypothèse, une triangulaire très étrange.

L’alliance autour de Malvy (PS-PRG-MRC) récupèrerait le PCF (nous voyions alors disparaître l’allié PG du PCF) et dans ce cas Malvy arrive à 50% ce qui est mieux que le (39 + 5 + 4 ) des éléments de gauche du premier tour, or pour le second tour la question du report des voix à gauche est peu évidente ! Le résultat semble donc gonflé.

Une alliance Verts-MoDem est envisagée et elle arrive à 20%. Or les discussions entre Malvy et Onesta existent déjà, pour une fusion entre leurs deux listes. L’hypothèse est donc totalement abstraite et vise peut-être à dire : « attention, si vous votez Onesta vous risquez de le voir s’allier avec le MoDem ».

L’UMP arrive alors loin derrière à 30% (vote droite + extrême-droite).

 

Deuxième hypothèse : alliance de toute la gauche contre la droite : 69% contre 31%. Là aussi le score de Malvy apparaît comme gonflé car il rassemble presque tous ceux qui votaient à gauche plus tous ceux qui auraient voté liste Onesta+ MoDem au second tour.

 

Conclusion : l’enjeu du second tour reste en réalité crucial et puisque c’est Brigitte Barèges qui est tête de liste régionale, il n’est pas inutile de regarder du côté des municipales de Montauban de 2008 où au second tour elle a réussi à gagner contre toutes les autres listes unies.

 

En réalité deux enjeux vont apparaître : si Malvy a pour le second tour beaucoup plus de réserves de voix que l’UMP il s’agira de ne mécontenter ni la frange de gauche, ni la frange écolo. Côté écolo, les efforts de Sarko ne sont pas sans effet sur cet électorat là. Côté « gauche » les divisions sont profondes. Dernier élément pour le vote, l’action ou pas de Dominique Baudis, tout nouveau député européen. Sera-t-il le dernier de la liste Barèges en Haute-Garonne ?

 

L’article de La Dépêche est équilibré quand le journaliste note : « Sans doute faudra-t-il attendre fin janvier – que la campagne électorale débute vraiment, que l’essentiel des listes soit connu et que le hasard de l’actualité passe par là – pour affiner ce qui n’est pour l’heure qu’un regard sur des intentions de vote. » Un regard qui cependant entre… dans la campagne électorale elle-même.

 

Face au pouvoir de La Dépêche, la droite a réagi par un écrit de Nicolas Pompigne-Mognard publié dans Le Petit Journal du 7 décembre qui se contente de ridiculiser les sondages. Oui, ils n’avaient pas prévu la deuxième place pour Le Pen en 2002, mais aucun sondage ne prétend donner le résultat final, mais seulement une image au moment où il est réalisé. D’ailleurs si les sondages avaient donné Le Pen deuxième, peut-être aurait-il été troisième ! Une observation est donnée comme juste : « Le principal enseignement du sondage serait que Brigitte Barèges souffrirait d’un déficit de notoriété. Mais qui, à Toulouse ou dans les Hautes-Pyrénées par exemple connaissait le dénommé Martin Malvy avant son élection à la présidence du Conseil Régional en 1998 ? » Il oublie que le mode de scrutin en 1998 était seulement départemental et qu’en conséquence la notoriété régionale était moins importante qu’aujourd’hui, le président étant choisi alors, si je puis dire, au second degré, en fonction des résultats. D’ailleurs, en 1998, même au sein de la gauche, le nom de Malvy n’était pas une évidence (je renvoie à mon livre sur l’histoire des élections régionales). On comprend en conséquence que Malvy refuse tout débat télé avec Brigitte Barèges (peut-être acceptera-t-il entre les deux tours ?). Pas question de lui offrir ainsi la notoriété dont elle manque ! Bref, la réponse du Petit Journal n’est pas de nature à éclairer sur le rapport de force. C’est sûr, d’ici le mois de mars, il va s’en passer…

 

5-12-2009 Jean-Paul Damaggio

 

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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 14:43
Cet article a été publié sur le liste La Sociale.

Elections régionales : l’arme du crime

 

 

Les élections régionales ont, pas à pas, contribué à l’assassinat de la nation française, à l’aide bien sûr d’autres processus, mais ici, actualité oblige, voici seulement le bilan de ce moment politique.

En 1981, à l’heure d’une gauche enthousiaste, elle décide deux élections à la proportionnelle sur listes départementales : les Législatives et les Régionales. Pour les Régionales, le miracle est double puisqu’en plus de la proportionnelle, tout le corps électoral est concerné. Auparavant, les Régions étaient gérées au second degré, par un personnel politique issu des Conseils généraux. D’une représentation du peuple ancienne version (notables incrustés d’hier), en 1986 on passe à une représentation nouvelle version (notables médiatiques) avec la première apparition d’élus FN (après les élus FN à l’Europe).

Ainsi, dès le départ, les forces de « gauche » sont prises au piège : elles ne peuvent que se réjouir de cette avancée de la « démocratie » avec en plus la proportionnelle à la clef qui légitime encore plus les Régions, mais pour aller vers où ?

En 1992, le temps a passé, et la Mitterrandie finissante, ayant réussi à liquider le poids électoral du PCF, a décidé de lui inventer deux remplaçants en installant au gouvernement Brice Lalonde (qui fabriqua l’éphémère Génération écologie) et Bernard Tapie (qui voulait prendre Marseille). Ceci ne changea pas la donne fondamentale : la gauche a été battue en 92, ce qui annonçait la bérézina de 1993. Génération écologie n’a pas empêché la très forte poussée verte. Cette nouvelle élection régionale assoie plus encore la nouvelle classe politique, dont les forces dominantes de la France ont besoin, pour effacer les « archaïsmes » du passé d’hommes attachés à de vieux principes, en imposant une sciatique à la colonne vertébrale historique : communes, départements, nation.

 

Le coup de tonnerre de 1998 va rendre l’élection régionale cruciale dans le système politique français alors que l’élection européenne en sera la farce permanente (en 1994 l’écrasante victoire de Tapie aux Européennes en est le plus bel exemple mais je n’oublie pas les cas Pasqua ou Cohn Bendit). Si 1992 annonçait une cohabitation entre un président de gauche et un gouvernement de droite, en 1998 nous sommes dans la figure inverse, avec la gauche de Jospin moins enthousiaste que celle de 1981 et donc plus gestionnaire. Jospin, entre autres méfaits, éliminera le vote à la proportionnelle et la circonscription départementale car avec ce mode d’élection, le FN est devenu dans plusieurs régions, le maître de l’élection du président. La Gauche plurielle a souvent réussi à imposer l’union au premier tour au PCF et aux Verts, comme nouvelle politique d’alliance conduisant encore plus à la marginalisation du PCF et en partie à celle des Verts. Les autorités ont changé le mode de scrutin afin d’éliminer les « petits », de garantir des majorités solides, et d’accentuer la perte « d’anomalies » locales, comme si les maîtres du pays, inlassablement, avaient tous les mêmes pions. Pas question pour moi de glorifier le passé, mais les solutions aux problèmes du présent peuvent toujours être pires que les problèmes en question. Dénoncer les solutions mises en place (la modernisation) ne s’apparente pas à un alignement inévitable sur des vestiges malades, mais sur la proposition d’autres solutions. La colonne vertébrale étant démantelée, la colonne dévertébrée devient intercommunalités, régions, europe. Pourquoi le capitalisme pousse-t-il dans cette direction ? Pour plus de démocratie ? Il ne prendra même pas ce faux prétexte car la question de la démocratie ne vient qu’après celle de la domination. Fabriquer une nouvelle classe politique c’est fabriquer un autre type de rapports entre forces économiques et agents d’intervention à sa solde. Eliminer des institutions la petite bourgeoisie (instituteurs, et toute proportion gardée médecins généralistes) au profit de la grande et moyenne (profs et chirurgiens) ou de professionnels de la politique, tend à tuer des solidarités établies.

 

En conséquence, l’élection de 2004, avec son mode de scrutin nouveau (celui du PS fut modifié à la marge par la droite en 2002) copié globalement sur celui des municipales inventé par la gauche de 1981, marque le début de l’inversion des pouvoirs entre conseillers généraux et conseillers régionaux. C’est ainsi que paisiblement nous arrivons au dernier tournant de cette histoire plus rocambolesque que mes modestes dires. En 2010 les Conseillers régionaux seront seulement élus pour quatre ans et non six, car en 2014 l’élection va en principe s’adapter à la réforme sarkozyste des collectivités territoriales. Des listes globales de gestionnaires à la fois pour les Régions et les Départements vont éliminer totalement les notables incrustés d’hier, et réussir enfin à rendre le sénat plus adapté aux champions permanents en coup d’éclats médiatiques. Je ne vais pas pleurer la mort des élections cantonales et la « normalisation » du sénat que même De Gaulle n’arriva pas à faire, mais je ne vais pas chanter la mutation qui en découle ! Dans les faits, la vie du Conseil régional depuis 1986 n’a jamais été une avancée démocratique et les futures listes qui vont tout regrouper aideront encore plus à l’appauvrissement de la vie politique, à l’augmentation du désintérêt populaire pour des élections placées de plus en plus entre des mains, armées de conseillers en communication. Le marketing politique va, plus encore, faire de nous des consommateurs électoraux ou des exclus du festin social. La lutte décisive n’est plus, pour qui voter aux Régionales ? mais « Debout contre la mise en concurrence des territoires ! »

A garder la métaphore médicale je prétends que les greffes sont possibles mais pas le changement de colonne vertébrale. Le territoire magnifiquement conçu par la Révolution française avait besoin d’un lifting pas d’un crime. C’est vrai, il était à la taille de la petite bourgeoisie qui y trouva son grand bonheur avec la IIIe République, tout en faisant le jeu de la grande bourgeoisie, mais sans marche forcée comme en Angleterre. Je pense qu’en gardant la même colonne, il était possible, par une fiscalité revue, par une organisation plus ouverte, et tout en incluant les régions, de conserver au pays ses références repérables et adaptées aux citoyens. Adaptées à quoi ? Pas à un marché de la grande distribution mais aux forces possibles de la solidarité réelle.

10-11-2009 Jean-Paul Damaggio

 

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