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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 13:28

RECONQUERIR LE SERVICE PUBLIC DE L’EAU

 

FAIRE RECULER  VIVENDI : C’EST POSSIBLE    ! !

 

Toute la Gaule est occupée par Vivendi (et ses consœurs). Toute ? Non !

Un village peuplé d’irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur.

            Pleumeur – Bodou, dans le Côtes d’Armor.

 

La mairie vient de décider de ne pas renouveler le contrat d’affermage de 12 ans « eau et assainissement » avec la CGE (Compagnie Générale des Eaux, filiale de Véolia Environnement  - Vivendi). 

Fort dépitée, la CGE, n’a pas joué fair play, en refusant de passer le relais en douceur

 (Prolonger le contrat de 3 ou 6 mois), violant ainsi le principe de continuité du service public.

L’opposition de droite municipale, ici alliée objective de la CGE, s’est déchaînée contre la décision du maire.

 

Historique :

 

Le contrat de la commune de Pleumeur-Bodou  avec Veolia arrivant à expiration, son conseil municipal souhaitait retirer ce marché à l'entreprise privée.

En juin 2004, la ville de Lannion (20 000 habitants), voisine, s’était portée candidate. Sa régie municipale des eaux a le droit d’être fermière de Pleumeur ; saine concurrence avec les multinationales de l’eau.

Les deux communes ont un maire socialiste : proximité politique utile pensions-nous.

Les élus Verts de Lannion ont soutenu ce projet : si le service public est efficace, autant le montrer concrètement. Pour une fois que l’on n’est pas sur la défensive ! La maîtrise de l’eau par une collectivité est éminemment politique.

Lannion, outre un prix de l’eau très bas, possède une Commission Consultative des Services Publics, gage d’une relation permanente avec les associations et les citoyens.

Pour autant, les élus Verts n’ont pas voulu mettre en péril les finances du service public municipal : les comptes Pleumeur - Lannion auraient été séparés, le réseau de Pleumeur est en bon état, la régie de Lannion vend déjà toute l’eau potable consommée à Pleumeur ET il est plus facile de négocier entre communes qu’avec une multinationale.

 

Après débat, et pour des raisons inexplicables, une majorité d’élus de la gauche plurielle de Lannion n’a pas voulu poursuivre la candidature d’affermage de Pleumeur. On peut s’étonner que ces mêmes élus votent des motions pour la défense d’EDF ou pour le maintien de la poste en milieu rural …mais quand il faut faire ce que l’on dit ? ? ?

 

Restait à Pleumeur plusieurs solutions : mise en régie et aide technique de Lannion par convention, imiter la Communauté de Communes de Lanvollon, régie rejointe par d’autres communes, implication de la Communauté d’Agglomération Lannion -Trégor (qui n’a pas la compétence eau).

 

Un groupe de citoyens s’est constitué à Pleumeur  pour la reconquête du service public et a rencontré plusieurs fois le maire. Une rencontre publique, en présence du maire, a réuni 60  citoyens motivés par le service public, par la qualité de l’eau et par le prix. Bel exemple de démocratie participative.

Vivendi et ses pratiques :

 

Un détail curieux. Dans ses comptes d’exploitation remis à la commune, la CGE prétend perdre de l’argent chaque année depuis 1995 sur l’eau. Or, dans la négociation pour renouvellement du contrat de 12 ans, elle était prête à baisser les tarifs de 16 %. D’où vient cette contradiction ?

Soit ,elle a fait un geste commercial, dans la crainte de perdre d’autres communes du secteur de Perros – Guirrec où elle est bien implantée, mais va répercuter ce coût sur d’autres collectivités .

Soit les comptes financiers rendus à la commune ne sont pas clairs.

Hypothèse confirmée par un rapport de la Cour des Comptes Nationale sur les comptes des sociétés privées de l’eau. Elle relève de nombreuses anomalies (charges de structures gonflées, prolongation de contrat abusif, utilisation de filiales sans mise en concurrence, redevance d’usage, garanties de renouvellement, produits financiers non déclarés  etc.…) et conclut qu’il faut relever les bénéfices déclarés de 50 à 100 % pour avoir la vérité.

D’après Bercy, le P.P.P. (Partenariat Public - Privé) est paré de toutes les vertus : plus efficace, plus productif, plus expert, pression de la concurrence ... il faudrait le prouver ! Le privé est en moyenne  20 % plus cher que le public et a tendance à proposer les solutions technologiques les plus sophistiquées (membranes, U.V. …) au détriment de la prévention.

 

A Quimper, la CGE a renouvelé son contrat en baissant ses tarifs, au dernier moment et juste en - dessous du prix de l’étude pour une régie.

A Rennes, le PS – PC a rempilé avec la CGE, malgré la campagne des Verts et de l’UDB.

 

La Communauté de Communes de Lanvollon a été politique et pragmatique à la fois : elle a repris la compétence eau et a traité des marchés de services  en découpant le service des eaux en différents tronçons. Elle a des marchés plus courts (et non une délégation de service public), apprend son métier progressivement et a gagné 15 % sur le prix.

 

Le rôle des élus politiques est de faire de la politique, concrètement. Se réapproprier la gestion de l’eau, plutôt que déléguer un service public aux multinationales, semble évident. Ainsi, ils sont responsables du prix de la qualité, du service rendu, de l’environnement devant leurs électeurs.

Pour faire face aux multinationales, il faut aussi acquérir une expertise technique et juridique : ce pourrait être le rôle de la Communauté d’Agglomération ou du Conseil Régional.

 

L’eau est un bien commun et doit être un service public…au service du public.

 

Michel Blin, élu vert de Lannion, le 15 / 1 / 2005

 

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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 13:24

Jean-Paul Damaggio dans Point Gauche !

 

Ce bimestriel créé par le groupe Gauche 92 en juin 1992 a été presque toujours au format A4 avec 8 pages au départ puis augmenta sa pagination jusqu’à 32 pages.

Plusieurs fois j’ai essayé d’y tenir une chronique d’histoire mais l’actualité prenant le dessus, les chroniques furent éphémères. La première débute dès le n°8 : Chronique permanente de souvenirs interdits (C.P. dans la liste). Puis au n°30 ça devient : Chronique imprévue de souvenirs interdits (C.I.) puis chronique obsolète de souvenirs universels (C.U.). Avec à la fin en hommage à Vazquez Montalban qui tenait une chronique avec ce titre : Eloges démesurés (E.D.).

 

 

1992 : 1 – L’ovale-l’œuf, rencontre avec Daniel Herrero

2 – Les français d’accord, la fraternité d’abord

3 – Le voyage blues

4 – Buvez, réfléchissez

1993 : 5 – Hissez les couleurs (sur les Verts sans couleurs)

6 et 7 – La France de l’intérieur

8 – Un canton à surprise

8 – (C.P.) Jean-Petit le Croquant incroyable

9 – Nos marchés

9 – (C.P.) Jean Bousquet, le limonadier de Moissac

1994 : 10 – (C.P.) Renaud Jean, La dignité des paysans

11 – (C.P.) Sur Raymond Granier, Yougoslamort

12 et 13 - Le Front républicain, Présentation d’un texte de Léon Cladel

12 et 13 – (C.P.) Pédurand parmi les cordonniers

14 – Gauche le temps des rancoeurs

14 – (C.P.) Malou Rauzet de Saint-Antonin

15 – Le retour vers le futur, (C.P.) La citoyenne Sorgue

1995 : 16 – L’argent et la politique, Montauban en Kabylie

16 – (C.P.) Sur René Bousquet

17 – Politique et chansons à Cahors, Pas de Sicre sans trois sacres, Présidentielles relevons la tête

18 – Rosendo Li, peintre, (C.P.) Pierre Couchet un dentiste militant

19 – La mafia nous drogue, (C.P.) L’âne du château Baillet (Renaud Jean)

20 – (C.P.) Les mulets des Forges de Bruniquel, Le Festival de Saint-Antonin

21 – Le temps des amanites, (C.P.) Elle, Pasionaria

1996 : 22 – (C.P.) La tête haute : Martin Armingol

22 – La vie n’est pas ce que l’on croit

23 – Sur le huit mars, (C.P.) Un préhistorien à Bruniquel

24 – Sortir de l’économisme

25 – L’argent et la politique (suite), Les journaux municipaux

26 – Le temps des amanites (suite)

27 – Instants damnés, Le conte de la dernière chance

27 – Le journal d’OK-OC

1997 :28 – Je compte sur vous (la parole à Raoul Verfeuil)

29 – Le CADA de Monclar, 29 – Lettre à un ami (sur le FN)

30 – Les dieux sont tombés sur Bruniquel (sur une émission de télé)

30 – (C.I.).Elles sont venues du Pérou (les patates)

31 – Un lecteur prend la parole, (C.U.) Ils venaient des USA (Mac Do)

32 – Direction les régionales

33 – Le « suicide » du Che

1998 : 34 – Il n’y a pas de vote heureux, 34 (supplément) – Les cantonales

35 – Cantonales, le cas de Monclar

35 – Pour le 8 mars :Le cas de Villa el Salvador (quartier de Lima)

36 – En parlant de mai 68 et de Richard Desjardins

37 – Illusions d’optique

38 – Des Mohicans, (C.I.).Rozier, chanteur révolutionnaire

38 – Dates historiques en Tarn-et-Garonne, sur un livre de Jean Guilhem.

1999 : 39 – O.P.A. sur Point Gauche !, Sur le carriérisme, L’auto-promotion

40 – Avec Noël Arnaud, De conquêtes en découvertes (livre de Rosendo Li)

41 – La générosité, (C.I.). Jaime Hurtado ne plaidera pas au procès de ses assasins

41 – Olympe de Gouges (un débat à Montauban°)

42 – Cécila Sanchez, étudiante gréviste

43 – Rouge et Vert, Kafka à la SAGEM, Etudiante mexicaine en grève

43 – Débat avec Gabriel Cohn-Bendit

44 et 45 – Découragé ?, Débats, La Scientologie, Sicre à Larrazet

2000 : 46 – Montauban sur nos écrans ?, Questions à l’ignorance

46 – Communauté des communes Castelsarrasin-Moissac

46 – Sur Ted Margadant, Sur Alain Buffon

47 – Castelsarrasin, Les Verts et le PCF,

48 – Victimes du Coup d’Etat de 1851, Le pouvoir des entreprises, le cas de Caussade

48 – Le public face au privé : débat d’ATTAC

49 - Victimes du Coup d’Etat de 1851 (suite)

49 – (C.I.).Valentin Campa le cheminot mexicain

50 – Analyse de la Gauche plurielle : Les Verts

50 – Avec Mario Benedetti, Sur Odell Barnes, Intercommunalité suite.

50 (sup.) – La chose à ne pas faire (visite à la Rectrice devenue en 2008 élue socialiste)

2001 : 51 et 51 (sup.) – Le PCF se décompose ; Michel Montet ; Municipales : le PS K.O., Sur Daniel Singer

52 – Uslar Pietri, Décès de Félix Castan, Un livre sur 1851, Sur Jean-Paul Besset

53 – Les Motivé-e-s et l’art, 1851-2001 le boomerang Alger-Paris, Marcos, le défi.

53 (sup) – La démocratie participative, les Motivé-e-s, Pour une télé laïque

54 – La démocratie locale (bis) ; La culture et le socialisme dans le Sud-Ouest

55 – Rencontre avec Ted Margadant, Les présidentielles

56 – 2000 lecteurs pour Point Gauche ! La révolution avec Arnaud Montebourg

56 (sup) – AZF l’incorrecte, Renaud Jean, député communiste paysan, Susana Baca

2002 : 57 – L’ Argentine sans argent, Quel futur aux injustices ?

58 – CM de Montauban, J’ai bien connu la FOL 82,

59 – La démocratie participative, Georges Soros

60 – J’aime le microscope,

61 – Vazquez Montalban

62 – Des Indiens au pourvoir en Equateur, Un botteleur au vide-grenierr

2003 : 63 – Centralisme et esprit de clocher, A lire absolument

64 – Mahmoud, vite de l’oxygène

65 – Lettre aux Motivé-e-s, Latifa un peu de lumière, Les retraites

66 – Quatre portraits de Tarn-et-Garonnais où presque (un instit, Meler, Arnaud, Bonnafé)

67 – Le mouvement social, Elections régionales

68 – Sur le Larzac et le Chiapas

69 – Ultimes conseils d’un notaire aux propriétaires de la politique

2004 : 70 – Sommes-nous tous colonialistes ? L’agression publicitaire rencontre avec Paul Ariès

70 – Journaux en TetG

71 – La décroissance version humour, Résistance en Lomagne compte-rendu d’un débat

72 – Des chemins vers l’écologie, Listes alternatives dernières évolutions

72 – (E.D.) Trois paysans dans notre histoire démocratique, Lambert, Jean, Prigent

73 – Sur Léon Cladel, Le PS est aux anges,

73 – (E.D.) Paysans encore en révolution ? suite à une conférence d’Hubert Delpont

74 – (E.D.) Sur Judith Cladel, Des démocrates en Algérie, Ecole payante à Montauban ?

75 – (E.D.) Une musicienne Isolina Carillo ; Financement et rêves d’expo

76 – Liberté de la presse à Montauban,  compte-rendu de lecture du livre Voronoff de Jean Real

76 - (E.D.) Comment devenir une femme révoltée ? Le cas de Manuelita Saenz,

77- Quand Khomeyni enthousiasmait la gauche !, Expo Ingres/Picasso,

77 – (E.D.) Un poète paysan : Désiré Janicot

78 – Les droits des enfants en jachère

2005 : 78 – Colère des associations travaillant dans le social ; (E.D.) Eugène Razoua

79 - Le maire de Puylaroque, Algérie France, silences assourdissants, (E.D.) Gabrielle Duchêne

80 – Yves Salesses à Montauban, (E.D.) Des paysannes algériennes

80 – Chapeau Monsieur l’Inspecteur d’Académie, Le TCE contre 1789

81 – Aux auteurs de la victoire du NON, Des débats dans tous les sens (au sujet de Point Gauche !), La démarche unitaire du non doit se poursuivre.

82 – (E.D.) Flora Tristan hier et aujourd’hui, Avec internet mieux qu’avec les petits journaux ?

83 – (E.D.) Flora Tristan hier et aujourd’hui, La rencontre des petits journaux

83 – Sauver les Forges de Caussanus, Allez Sapiac

84 – Le débat sur la loi de 1905, (E.D.) Abdelkader Djemaï au Scribe, (E.D.) Flora Tristan suite,

84 – Le Venezuela en débat après une rencontre avec Maurice Lemoine

2006 : 85 – (E.D.) Tchampagno, En 1906 à Montauban, La loi de 1905 et l’islam

86 – (E.D.) Décès de Ramona, Caricatures et laïcité

87 – La loi comme forme des privilèges ? (E.D.) Le jaurès, paysan ?,

Une histoire laïque de la France, après un débat avec René Merle.

88 – (E.D.) Mohamed Benchicou, (E.D.) Sylvia Zappi

89 – Les élections se suivent et se ressemblent, Areski Metref, (E.D.) Augustin Carrié, Rencontres des petits journaux..

90 - (E.D.) Un curé indompté, l’abbé Marcellin, Là où Sarko passe, la laïcité trépasse

90 – Dumont, Labeyrie, Juquin, quel massacre ! Débattre de l’histoire syndicale

2007 : 91 – (E.D.) Suite sur l’abbé Marcellin, Griffuelhes à Montauban, Journées de Larrazet

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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 13:21

Lundi 2 juin 2003 : Assemblée générale

                

1 ) L’Assemblée générale s’est tenue suite à la double décision du gouvernement concernant la loi de décentralisation. D’une part, le projet de loi ne sera pas devant le Parlement avant la rentrée, et je vois mal comment il aurait pu l’ajouter à son programme déjà chargé avec la loi sur les retraites. D’autre part, dans cette loi, rien n’est tabou, la discussion peut tout changer. Ce mensonge s’ajoute à tant d’autres !

 

2 ) Faut-il répéter que dans cette loi de décentralisation la dimension « éducation et culture » est très limi-tée ? Pour vous amuser je rappelle le titre du premier chapitre : « développement et aides aux entreprises ». Ce point aussi peut se modifier ?

 

3 ) En fait Sarkozy est prêt, mardi prochain, à lâcher un morceau plus ou moins important à partir du moment où le train des retraites est prioritaire. Pour la décentralisation, ce qu’il chassera par la porte entrera par la fenêtre ; nous avons l’habitude. J’ai noté la très juste remarque d’une collègue indiquant que des personnels Education nationale sont prêts à baisser les bras, considérant depuis le début que la « bataille des retraites » est secondaire, il faudrait un effort d’information sur le sujet ! Il lui fut répondu aussitôt que cet effort avait été fait.

 

4 ) Au mois de janvier le SNUipp82 sur les retraites, mais je prétends que depuis le 6 mai, l’info sur la réalité de la loi Fillon a été essentiellement repoussée dans le brouillard. Dire non aux fonds de pension, dire que la décentralisation et les retraites c’était le même choix de société, mais pourquoi dire aux parents : « Non, on ne parle pas des retraites ! ». A qui laisser ce travail d’information ? Certains me diront que la télé en a parlé plus que de la décentralisation. On y a évoqué le mouvement mais pas la loi. Voilà pourquoi je découvre encore tous les jours des personnes qui croient que la loi Fillon se réduit à un alignement du public sur le privé alors que ce point est totalement faux.

5 ) Dernièrement sur internet un collègue qui explique qu’il a trouvé la preuve que 37,5 annuités pour tous c’est possible financièrement, je demande si l’argumentaire a circulé dans nos tracts, dans nos discussions ? Au Lycée Jean de Prades un prof d’économie a proposé un exposé génial sur le sujet qu’il a aimablement diffusé par photocop : qui l’a invité à répéter cet exposé devant des parents- citoyens qui vont tomber sous le coup de la loi, comme leurs enfants d’ailleurs ? (Note du 30 juin : en fin de mouvement, il fut invité dans plusieurs débats !).

 

6 ) J’ai noté qu’en réaction aux communiqué de presse des syndicats il a été demandé de diffuser la plate-forme votée en assemblée générale. Je connais un seul tract qui l’ait reprise, et des personnes qui le distribuèrent craignaient de se faire sermonner sur le marché, pour oser demander les 37,5 annuités pour TOUS.

 

7 ) Nous allons faire les frais d’un slogan syndical répété sans fin : pour garder les parents avec nous, ne touchons pas aux examens ! Une autre collègue a eu la question simple : « Je suis en lycée, si je fais passer le bac, comment je poursuis la mobilisation à laquelle on m’appelle ? » Le Lycée se vide et il reste la participation aux manifs et la distribution de tracts en laissant sur le côté l’arme décisive ! Une proposition a été tentée : demander aux assemblées générales de la quinzaine d’établissements du 82 de répondre à ce type de question : « si la majorité des établissements du département veut retarder les examens quelle serait votre position ? » A suivre.

 

8 ) Nous sommes aujourd’hui au carrefour du conflit. Il reste une dizaine de jours pour faire plier le gouvernement car ensuite les vacances seront là pour démobiliser tout le monde. Si le bac se passe assez bien, le brevet des collèges suivra, et étape par étape chacun se retrouvera seul. En 2003-2004, nous aurons vu les pions se lancer dans une grève dure puis la loi des assistants d’éducation est passée ; nous avons vu les personnels de l’Education nationale se lancer dans une grève dure mais ils risquent d’arriver à épuisement au moment où commence une troisième grève dure ! Personnellement, je n’ai jamais appelé à attendre qui que ce soit, pour lancer la grève, j’ai simplement souhaité que les calendriers se recoupent pour éviter de perdre en ordre dispersé (c’est exactement mon intervention de la première AG du 6 mai). Au lendemain du 13 mai nous avons vu la RATP se mobiliser d’un bloc pour poursuivre la grève. Des responsables syndicaux ont expliqué que pour le moment l’heure était à l’organisation de la manif du 25 et la grève dura 2 jours. Aussitôt le gouvernement lança sa contre-attaque en conséquence, aujourd’hui, un seul syndicat de la RATP se mobilise ! Le 30 juin nous saurons si la stratégie adoptée était la bonne. Pour le moment, je sens l’épuisement chez les enseignants. Depuis le 6 mai, pour des raisons spécifiques, j’ai travaillé 4 jours aussi il me reste de l’énergie mais à la condition que la grève se généralise. Je me souviens très bien, en décembre 1995, un ami cheminot me disait : « Si la grève ne se généralise pas, dans les deux ou trois jours, c’est l’épuisement chez nous ! » J’ai répondu que j’étais incapable de savoir si oui ou non, les enseignants allaient démarrer. Puis, conscient qu’auparavant les étudiants s’étaient battus seuls, le mouvement se généralisa, et en dix jours, Juppé lâcha un morceau en gardant la bombe à retardement dans ses guenilles : l’écart maintenu entre le privé et le public.

 

9 ) Plusieurs intervenants de l’assemblée générale observèrent que si on ne marque pas des points après une telle lutte, alors nous prendrons une gifle pour longtemps. Un collègue a eu la juste comparaison : « C’est comme quand Thatcher a brisé la grande grève des mineurs des années 80. Ce fut une victoire historique ». C’est en effet en ces termes qu’il faut se poser la question des examens, qu’il faut réfléchir à la radicalisation de l’action. A Toulouse le mouvement a envisagé un blocage des entrées de la ville. Cette action me paraît très difficile à réaliser, mais pour ne pas tomber dans le piège de Raffarin qui joue la montre c’est un effort à tenter.

 

11 ) Ma proposition fut plus modeste : des manifs plus régulières ! Le 13 mai une manif monstre avait traversé Montauban. Il aura fallu attendre le 3 juin pour en espérer une autre du même type. Entre les deux, bien d’autres actions utiles eurent lieu, mais pourquoi cet écart de temps ? D’ailleurs la manif du 3 a été annoncé très tardivement. Pourquoi l’annonce publique n’eut pas lieu dès le vendredi 31 mai ou même avant puisque la grève du 3 était connue depuis longtemps ?

On me rappela la manif interprofessionnelle devant le siège du MEDEF qui fut un échec. J’y ai participé un moment et je félicite ceux qui l’organisèrent mais pourquoi cette manif le mercredi et non la veille, jour de la grève ? J’ai pu goûter ainsi aux joies de la manif monstre de Toulouse mais j’aurais préféré être devant le MEDEF à Montauban. Les résultats d’une manif se jugent en lien avec sa préparation. Par exemple l’assemblée d’aujourd’hui des enseignants, je l’ai apprise seulement à 15 h grâce à des collègues instits qui firent l’effort d’aller dans les écoles, pour diffuser l’information. Dans ces conditions, constater une centaine de présents c’est bien.

 

12 ) Pour conclure, j’ai la douleur de vous annoncer à nouveau le décès de Quilca Cruz. Son nom n’aura jamais les honneurs de nos médias de merde. Il voulait devenir maître d’école mais au Pérou les enseignants sont en grève reconductible depuis quinze jours, ils ont entraîné dans la lutte les paysans qui provoquèrent des barrages de route, l’armée a été appelée à la rescousse, elle a tiré et le jeune Quilca Cruz est tombé sous les balles infâmes à Puno. Ce détour par l’étranger me ramène en 1995 quand beaucoup pensèrent à la grandeur du mouvement social français sans voir que l’Espagne connaissait presque le même ! Ah ! si nous pouvions avoir en continu une chaîne télé évoquant les manifestations du monde entier !

 

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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 13:20

Dimanche 1er juin 2003: Le projet de décentralisation

 

1 ) Je pensais prendre le week-end de repos mais la loi de décentralisation m’arrive sur l’ordinateur donc je me précipite pour l’étudier un brin.

 

2 ) Première surprise, l’Education n’en est qu’un aspect relativement minable et pour qui ne l’aurait pas compris, le premier chapitre est clair : Le développement économique et l’aide aux entreprises. Rien n’aura jamais été aussi précieux que l’aide aux entreprises !

 

3 ) Un chapitre sur la formation professionnelle qui n’est pas dans celui sur l’Education. Ce fut le premier élément décentralisé dès les années 80 et je me souviens qu’à l’époque le débat fut sévère au sein de la gauche, sur ce point. On parle trop peu de la formation professionnelle et du bilan de sa décentralisation. Quelqu’un qui s’y connaissait me déclara seulement:

« c’est un fromage ! ».

 

4 ) La question du tourisme est géniale car elle autorise la multiplication des péages ! Mais rassurez-vous sur une route à péage il ne sera pas possible d’instaurer un autre péage.

 

5 ) Bien d’autres questions apparaissent comme les fonds structurels européens et les plans départementaux d’élimination des déchets. Avec naturellement les questions de la santé ! Plus que jamais l’action sociale et médico-sociale doit être sous la coupe des départements. J’observe que les médecins scolaires ne se battent que pour leur statut et non pour le maintien de tout ce secteur social sous la coupe de l’Etat (c’est vrai il y a déjà tant qui a été fait sur ce point dans le silence général !).

 

6 ) Ne disons rien de tous ces dossiers pour en arriver à l’article 50 qui ouvre le chapitre sur l’Education (15 articles sur 124). Mise en place d’une nouvelle institution : le Conseil territorial de l’Education avec des représentants de l’Etat, des régions, des départements et des communes. Très politique l’institution.

 

7 ) Pour lire la suite il faudrait avoir en main le code de l’Education mais notons simplement qu’un chapitre vise à renforcer l’autonomie des établissements publics d’éducation. Ce point introduit le droit à une expérimentation de 5 ans pour certains établissements dont on espère qu’ils vont se gérer comme une entreprise.

 

8 ) L’article 57 indique « Le département a la charge de la médecine scolaire » avec précision de son rôle qui semble inchangé.

 

9 ) L’article 58 indique : « le département a la charge du service social en faveur des élèves ». Alors que certains pensaient que nous assistions à la fin de la structure départementale, elle est ici renforcée à jamais.

 

10 ) L’article 59 concerne le passage des ATOSS à la charge des régions avec les transferts de l’Etat qui s’en suivent, et l’article suivant évoque la création du conseil de l’orientation sous la responsabilité des régions.

 

11 ) Il faut attendre l’article 63 pour voir apparaître l’école primaire. «Lorsque les dépenses de fonctionnement des écoles publiques ont été transférées à un établissement public de coopération intercommunale (EPCI), le périmètre de cet établissement est assimilé, pour l’application du présent article, au territoire de la commune d’accueil ». Vous suivez ? Avec le mot école primaire va apparaître de plus en plus souvent le sigle EPCI qui est la communauté des communes. En TetG, pour le moment, seule celle des Deux Rives a pris en charge les bâtiments scolaires. Elle a aussi en charge les intervenants scolaires en musique par exemple. Mais pas les dépenses de fonctionnement. Un dossier à suivre, en lien avec les regroupements d’écoles que le gouvernement Jospin tenta d’imposer, et que Ferry est en train de relancer. Ce dossier est souvent ignoré par les syndicats : j’ai pu le vérifier quand j’ai demandé au SNUipp82 et au SE82 d’apporter leur contribution au débat par rapport au cas de la Communauté des Deux Rives : les réponses furent tardives.

 

12 ) D’où la conclusion que je vais me permettre pour aujourd’hui : il faut se reporter à la dernière partie de la loi : l’intercommunalité. Elle commence à l’article 118 mais aussi à l’article 104 pour les EPCI. Très difficile d’y comprendre quelque chose.

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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 13:18

Alain Gresh a une histoire : (texte de 2004 qui reste d’actualité)

 

Alain Gresh est devenu une référence quant aux questions de «l’islamisme». Sa responsabilité est donc importante. Pour comprendre sa position, voici un retour aux sources.

Il a commencé sa carrière de journaliste dans l’ombre du Parti Communiste Français au moment même où Khomeyni l’emportait en Iran. Voici donc une petite visite aux archives de la presse communiste de cette époque. Dans l’hebdomadaire de ce parti, France Nouvelle, où le ton était libre et le débat largement plus ouvert qu’à L’Humanité, ce fut d’abord Jacques Varin qui couvrit le Moyen Orient en 1979 ; Alain Gresh arrivera en 1980, avec le nouvel hebdomadaire, Révolution, plus lié à la direction du PCF et où naîtra le duo avec Dominique Vidalqui fut un personnage important de France Nouvelle.

 

Le 30 Juin 1979 France Nouvelle propose un dossier sur l’islam avec un chapitre sur les femmes qui donnera lieu à un débat :

Hélène Durieux : « La montée d’un mouvement populaire qui se réclame de l’islam et qui y trouve sa cohérence et sa force ne signifie pas forcément un recul pour la libération des femmes malgré les graves conflits qui surgissent. L’écroulement de la dictature du Chah est PAR NATURE un acquis démocratique ». (je souligne ce « PAR NATURE » qui deviendra un dogme jusqu’à aujourd’hui).

Le 21 juillet 1979 une lettre de lectrice est publiée en réaction. Arlette Orlando veut appeler « un chat un chat » : « La religion musulmane par la place inférieure faite aux femmes est un drôle de frein à toute idée de progrès de l’humanité ».

Jacques Varin répond: « Certes, fusiller des prostituées, interdire le bikini et prescrire des plages séparées, tendre à obliger au port du voile peuvent soulever une légitime émotion. D’autant plus que des femmes iraniennes, y compris celles qui ont lutté contre le Chah, protestent contre de telles mesures. Mais comment oublier que dans notre France scolarisée laïcisée, démocratisée, modernisée, il n’y a pas si longtemps - 37 ans - on guillotinait encore une femme pour avortement … »

Il termine ainsi : « Je crois qu’Hélène Durieux a eu raison de mettre l’accent sur « l’entrée des femmes dans la production », l’évolution des rapports socio-économiques étant décisive quant à celle des mœurs ». En fait, entre 1976 et 1986 l’entrée des femmes dans la production a baissé en Iran de 13 à 9% !

Le 4 août 1979, un autre lecteur, Robert Vollet, réagit :

« Croire que l’entrée des femmes dans la production suffira à régler tous les problèmes culturels et sociaux me paraît inexact ». Cet homme rappela que la France d’il y a 37 ans n’usait ni de la laïcité, ni de la démocratie puisque nous étions sous Vichy. Jacques Varin aime le débat donc il répondra que l’Iran est contradictoire entre Khomeyni et Taleghani ou Madani par exemple, donc : « Définir le régime iranien aujourd’hui comme étant «réactionnaire » serait être rapide dans l’analyse » puis il indique qu’il l’est en effet pour les femmes. Il conclut ainsi : « Par ailleurs vous avez raison, les modifications des rapports de production ne règlent pas tout. Elles contribuent puissamment à faire évoluer les choses et les mentalités ». Entre temps Jacques Varin avait proposé un autre article le 29 juillet 1979 sous ce titre : L’heure des choix. Un article pour constater que la grande presse n’aime pas le nouveau régime, donc les communistes l’aiment bien. « Cela étant dit, il est évident que la situation actuelle en Iran est complexe et difficile, qu’elle est même inquiétante ». L’article sert d’abord à justifier le régime en place au nom du retard imposé par le régime du Chah. Cependant : « Comprendre le pourquoi de la situation actuelle en Iran ne doit pas conduire à approuver tout ce qui s’y fait ». Qu’est-ce qui ne va pas ? « Interdire aux femmes les plages mixtes et la profession de magistrat, fusiller des homosexuels ou des prostituées, prendre des mesures contre la liberté de la presse, laisser des manifestants se réclamant de l’ayatollah Khomeyni prendre à partie des manifestations de gauche ou mettre à sac le siège du parti communiste Toudeh, refuser l’exercice des droits nationaux autonomes aux minorités d’Iran, tout cela hypothèque l’avenir démocratique de la République islamique souhaitée sans doute par la majorité des Iraniens ». Après un tel tableau à quoi bon noter l’existence d’ayatollah plus démocrates comme Taleghani et Montazeri ?

 

Alain Gresh arrive en Août 1980 avec la mort du Chah traitée par Jacques Varin, tandis que lui évoque la guerre Iran-Irak. Il remplace définitivement Jacques Varin sur les questions du Moyen-Orient.

 

Important dossier en novembre 1980 : malgré un débat de quatre pages, pas un mot sur l’évolution de la situation des femmes. Là est la signification majeure du passage de Jacques Varin à Alain Gresh qui, dès cette époque, semble compter les femmes pour quantité négligeable. L’heure du choix, annoncé en juillet 1979, ne sera tranché pour le PCF qu’en 1983 quand le parti Toudeh sera frappé par Khomeyni.

Voyons le dossier de novembre 1980

22 mois après la victoire de la révolution iranienne, Alain Gresh fait le point avec Dominique Vidal, Jacques Couland et Jean-Pierre Digard.

Alain Gresh : « Malgré les nombreuses manœuvres de certaines forces, ce caractère anti-impérialiste de la révolution iranienne n’a pas faibli. A mon sens il constitue aujourd’hui une donnée de fond qui marquera l’évolution future de l’Iran ». Le bilan de Khomeyni est jugé contradictoire mais dans l’ensemble positif comme était globalement positif le bilan de l’URSS.

Alain Gresh : « Quiconque a étudié le caractère unificateur et progressiste de la religion à diverses étapes de l’histoire de l’Europe, mais aussi du tiers-monde, ne peut s’étonner qu’elle soit devenue la seule forme d’expression politique. La similitude avec l’Algérie, par exemple, est frappante : dans le rôle politique proprement dit de la religion, mais aussi dans sa fonction de réappropriation d’une identité culturelle et nationale, face à un régime occidentalisé et importateur d’une sous-culture étrangère ».

Je suis sûr que des lecteurs ont dû réagir à la lecture de cette phrase : « le caractère unificateur et progressiste de la religion en Europe » mais le courrier des lecteurs du nouvel hebdo ne s’en fera jamais l’écho. Dans le dossier, seul Jean-Pierre Digard osera remettre en cause la stratégie du parti Toudeh proche des communistes, qui, pour coller à Khomeyni, prétend qu’il a comme eux l’objectif d’une société sans classe !

 

L’Iran ne reviendra en bonne place dans l’hebdo, qu’en décembre 1983 grâce un entretien de Dominique Vidal avec … Massoud Radjavi, le responsable des Moudjahidin, une tendance de gauche regardée jusqu’à alors avec mépris par les communistes. Mais les procès commencent contre le parti Toudeh donc on va l’interroger pour reconstruire très tardivement un front de gauche ! Les Moudjahidin furent pourchassés en 1981 sans que le parti Toudeh réagisse, et il serait bien qu’en 1983 les survivants des Moudjahidin soutiennent les parti Toudeh ! De toute façon il est trop tard. Après ce dernier cri de la gauche, Révolution l’oubliera l’Iran. Alain Gresh préférera s’occuper de la Palestine. En 1983, il publiera chez un petit éditeur Papyrus : OLP, Histoire et stratégies, Vers l’Etat palestinien, et l’année d’après, il aura accès à la maison d’édition du PCF, les Editions sociales pour Proche-Orient : une guerre de cent ans. En 1986, il sera chez Autrement pour Les cent portes du Proche-Orient et l’année d’après chez Complexe : Palestine 47, un partage avorté. En 1989, il revient encore sur le conflit israélo-palestinien. En 1991 avec Le Monde il publie Golfe, Clefs pour une guerre annoncée, toujours avec Dominique Vidal. Voyons ce qu’il dit de l’Iran.

 

Dans Golfe, Clefs pour une guerre annoncée, Alain Gresh et Domnique Vidal font en janvier 1991 le bilan de la révolution islamique en Iran. On y apprend : « Comme si l’horreur effaçait l’horreur, les crimes de la révolution islamique ont fait oublier ce que fut la Savak ». Si nous notons la mention de crimes de la révolution islamique, après la juste et utile description des crimes de la Savak, nous n’aurons dans le livre aucun détail sur les crimes de la dite révolution ! Pas plus que le mot « femmes » ne sera écrit ! Comment est présenté cette révolution : « Le 30 mars 1979, l’Iran se transforme par référendum en une République islamique. Curieux mélange que cette victoire ! Pour la première fois depuis 1789, une révolution est dotée d’une idéologie, de cadres, et d’un programme religieux ». Etrange vision des choses ! Mais les luttes intestines font que : « L’agression irakienne a permis aux mollahs d’éliminer leurs rivaux ». Le choix de la suprématie de la religion n’y est pour rien ? Khomeyni avait vraiment besoin de la guerre Iran-Irak pour éliminer ses rivaux ? Je pense qu’il a appliqué une logique totalitaire issue de la vision du monde que son courant défendait : suprématie de l’islam politique. Or que nous apprend Alain Gresh ? Peu avant sa mort Khomeyni aurait découvert la suprématie du politique sur le religieux !

 

Alain Gresh écrit : « Cette impasse (la situation en 1988) a amené Khomeyni, peu avant sa mort, à opérer un changement important de doctrine : « Prétendre que les pouvoirs de l’Etat sont limités au cadre des préceptes divins est totalement contraire à mes dires … L’action du gouvernement, qui est une partie de la souveraineté absolue du Prophète, constitue un impératif premier de l’islam qui prévaut sur tous les autres, même la prière, même le jeûne, même le pèlerinage à La Mecque. » Tragique prise de conscience d’un dirigeant religieux qui proclame la primauté, en dernière analyse, du politique ». Génial !

 

J’eus l’extrême désagrément de correspondre par Internet avec Alain Gresh suite à la publication dans le Monde Diplomatique d’un article faisant le parallèle, en janvier 2000, entre l’histoire des Frères musulmans et celle des Zapatistes du Mexique. Cet article fut un tissu de mensonges honteux ! A ma colère, il répondit qu’en effet il y avait eu des lettres de protestation et qu’une avait été choisie pour publication dans le courrier des lecteurs. Elle parlait non du double mensonge sur les Zapatistes et les Frères musulmans mais seulement du mensonger traitement des Frères musulmans. Depuis, l’idée a été reprise ici ou là, surtout par l’ami d’Alain Gresh, Tariq Ramadan, une idée qui peut tromper en Amérique latine où la connaissance pratique de l’islamisme est minime.

 

Mon dernier lien avec Alain Gresh c’est à une émission de radio de ce mois d’octobre 2004. Défendant la position de Tariq Ramadan en faveur d’un moratoire en matière de lapidation des femmes adultères (pour lui, un moindre mal vu l’état des sociétés en question) il expliqua, en réponse à une question du journaliste surpris par l’argumentation, qu’aux USA, s’il y avait des personnes favorables à un moratoire sur la peine de mort, vu l’état de la société, ça serait un point positif. Il faut reporter à plus tard la dénonciation de l’infamie pour agir en faveur de son seul report ! Depuis 2001, Alain Gresh, devenu le personnage incontournable en matière de Proche-Orient (17 livres publiés), distribue un brevet de bonne conduite à Tariq Ramadan qu’il a fini par introduire dans le monde des altermondialistes, sur la base de ses trois idées de 1980 : la révolution islamique est naturellement anti-libérale, la religion est progressiste et la situation des femmes, une question à reporter à plus tard.

 

J’avoue que je m’étonne qu’en 25 ans il n’ait rien appris quant aux régressions planétaires que nous connaissons en matière de droit des femmes, quant aux effets conservateurs de privilèges des fondamentalistes, et quant aux dictatures des islamismes. Que des personnes peu informées le suivent, je comprends, mais que lui persiste dans l’erreur, j’en suis abasourdi ! Et la caution du Monde Diplomatique ne change rien à la question. Les cléricaux de tous les pays sont devenus les comparses établis des multinationales et de tant de dictatures de Pinochet à Komeyni. 13-11-2004 Jean-Paul Damaggio

 

Lettre humoristique à Alain Gresh suite à son édito dans le Diplo de Septembre 2005

Peu au fait des réalités mondiales, j’ai lu avec admiration le dernier édito du Monde Diplomatique dont le succès sur Internet est mérité : d’un regard, Alain Gresh réussit à embrasser toute la planète ! Je crois savoir que pour Bush, tous ceux qui ne sont pas avec lui sont contre lui ; avec Alain Gresh c’est la contre-offensive, tous ceux qui sont contre l’impérialisme US (1) appartiennent à la grande famille de l’INSOUMISSION, c’est-à-dire « ceux qui refusent de se soumettre à l’ordre mondial ». J’y découvre donc les autorités russes, chinoises, indiennes, iraniennes, ou celles de Corée du Sud. L’insoumission en question serait « un patriotisme économique et politique, une détermination à défendre son indépendance » qui englobe les autorités du Brésil et d’Afrique du Sud, et en France « l’opposition à une éventuelle reprise de Danone ». Que les 20 pays unis à Cancun en septembre 2003 ne le soient plus en décembre 2003 n’a aucune importance, l’impérialisme US « n’arrive pas à gagner le cœur et les esprits » ce que pourtant la Révolution française avait réussi ! Là, j’ai, seulement un instant, perdu les pédales. Je pensais que la Révolution française était du côté des insoumis et qu’en conséquence elle avait eu plus de capacités à «gagner les cœurs et les esprits » que l’impérialisme US ! Quand j’ai découvert que la grande famille des insoumis contenait aussi « une résistance de quelques milliers de combattants en Irak », le succès d’Al-Jazira et le lancement de Telesur, j’ai compris que le regard d’Alain Gresh était d’une profondeur totalement exceptionnelle d’autant qu’il n’oublie pas une mise en garde précieuse : « Quelquefois, ce refus [il parle de l’insoumission] peut prendre les formes dévoyées de l’extrémisme religieux ou national, et alimenter l’idée de « choc des civilisations » ». Mais oui, il faut toujours se méfier des formes dévoyées (surtout si elles viennent du Monde Diplomatique ?)… Puis l’article se termine par une belle évidence : les insoumis gagnent parfois « puisque les empires coloniaux [européens] ont finalement disparu ». Il a écrit disparu ? En tant qu’étranger, j’ai besoin d’apprendre le français et un ami m’avait conseillé la lecture du Monde Diplomatique pour découvrir les finesses de cette langue. Je reconnais qu’à présent je suis à la page : non, l’insoumission ne rassemble pas des paysans du Chiapas, des Sans-terres brésiliens, des femmes du monde entier en lutte contre le patriarcat, des démocrates algériens ou des indiens boliviens, mais tous les khalifes qui veulent la place du khalife. Parfois, je ne sais plus si c’est le courageux Hugo Chavez qui déteint sur le Monde Diplomatique ou si c’est une part du Monde Diplomatique qui déteint sur Chavez, quand il déclare aux insoumis réunis au FSM de Porto Alegre en 2005, qu’il est l’ami de Poutine et du président algérien Bouteflika, tout comme de l’ex-président de l’Iran Jatami (Alain Gresh ne lui a pas encore dit que penser du nouveau président « conservateur » de ce pays), trois hommes à l’insoumission légendaire (Bouteflika vient en effet d’accorder à l’impérialisme US le droit de construire une base militaire dans son pays !). J’attends donc avec impatience le prochain numéro de ce journal qui m’offrira sans doute un mot adéquat pour désigner les « révoltés » de la planète qui refusent l’impérialisme sous TOUTES ses formes, US ou chinoise, française ou religieuse. Vu le livre paru chez Michalon « les nouveaux mondes rebelles » j’ai la sensation que le mot « rebelle » est lui aussi inadapté, alors je penche pour « la piétaille » ou « les inutiles » («révoltés », un mot à garder pour E. Leclerc et sa lutte en faveur du pouvoir d’achat). Au plaisir des prochaines lectures. Jean-Paul Damaggio

(1). Je reconnais que j’appelle sans doute à tort « impérialisme US » ce que dans l’article A.G. appelle plutôt : «administration Bush », « les positions de Washington », « l’Amérique », « la mondialisation », « le modèle libéral incarné par les Etats Unis », « l’image de Washington », «les Etats Unis », « la prétention des Etats Unis et parfois de l’Europe (ce duo que l’on appelle l’Occident) ». Il évoque impérialisme dans cette phrase : « On ne voit pas émerger de « supra-impérialisme » qui mettrait fin aux rivalités ». Parce que la fonction des impérialismes (avec guillemets) c’est de mettre fin aux rivalités ? Encore un mot que j’ai besoin d’étudier !

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30 mai 2009 6 30 /05 /mai /2009 20:07

La gratuité en débat

 

Dans un livre collectif sous la direction de Paul Ariès, publié chez Golias : Viv(r)e la gratuité, une issue au capitalisme vert[1], nous pouvons pointer quelques constantes chez les divers intervenants qui passent par la philosophie, l’économie, la sociologie, le politique, et aussi quelques différences.

 

Bataille autour de l’objectif de la gratuité

Tous les intervenants s’accordent plus ou moins sur le fait que la gratuité est une grosse épine dans la marche capitaliste, une épine dont le système cependant est prêt à gérer les effets. N’est-ce pas d’ailleurs la caractéristique majeure du capitalisme : récupérer à son propre bénéficie l’action de ceux qui le contestent ?

Pour être explicite la gratuité peut devenir la gratuité des « journaux gratuits » qui ne sont en fait ni des journaux, ni des gratuits. Ce ne sont pas des journaux car ils n’emploient pas de journalistes et ne sont pas à la disposition possible de tout lecteur (il faut habiter les grandes villes pour en bénéficier). Ils ne sont pas gratuits car payés par la publicité, ils vivent sous son contrôle. Cependant, sur ce point, il arrive qu’ils aient moins de publicité que les quotidiens qui sont des journaux payants vu que les coûts sont limités : presque pas de frais de distribution par exemple.

Autre exemple : j’achète hier un paquet de farine et je découvre que je bénéficie de 50% du produit à titre gratuit !

Cette fausse gratuité s’oppose à la gratuité de l’école, des soins, à la gratuité acquise par les luttes des travailleurs, et très largement remises en cause ces dernières années. Cette gratuité est l’effet de la solidarité par l’impôt (d’où le rôle de l’Etat) ou par les caisses sociales.

Dans un monde où le capitalisme veut élargir en permanence le champ de la marchandise, la revendication d’une gratuité par la solidarité fait désordre. Des transports en commun gratuits, des cantines scolaires gratuites, c’est l’effet d’une bataille idéologique difficile car elle va à l’encontre des idées martelées sans cesse : la valeur de toute chose se mesure par l’investissement financier que je suis prêt à y mettre pour accéder à sa « propriété ». Utiliser les bibliothèques pour le prêt gratuit du livre ça n’entre pas dans le PIB.

Ne souhaitant pas être exhaustif sur le sujet, je passe à un autre élément qui apparaît à la lecture du livre en question et qui en est le sous-titre.

 

La gratuité face au capitalisme vert

Tout d’abord une question : ce capitalisme vert est-il une façade ou une réalité à prendre au sérieux ? Pour le dire autrement : Le capitalisme peut-il se mettre au vert ?

Comme beaucoup de réalités, je constate que la réponse est dans les supermarchés où les rayons « bio » prennent de plus en plus d’ampleur, y compris dans les produits de vaisselle etc. Le « vert » c’est donc une part de plus en plus importante de la machine économique, du tourisme « vert » à la santé « verte » etc. Jusqu’à quel point le capitalisme peut-il se refaire une santé en se mettant au «vert » ? Peut-être Nicolas Hulot, Daniel Cohn-Bendit, José Bové, Jean-Paul Besset ont la réponse.

Une fois de plus la gauche patauge face à cette évolution du contexte. Au cours des années 80 elle a raté la dimension écolo des luttes sociales, ce qui a empêché toute articulation entre le rouge et le vert (les deux perdants à ce rendez-vous manqué), et elle risque aujourd’hui de rater l’offensive du capitalisme vert.

Prenons l’exemple du revenu d’existence (version Baptiste Mylondo) qui entre dans le combat pour la gratuité. Côté écolo on va trouver ceux qui prétendent comme pour d’autres éléments de la gratuité, qu’un tel revenu est source d’irresponsabilité, de gaspillage etc. « Les transports gratuits c’est la porte ouverte à la casse ! » Côté social on va trouver ceux qui pensent qu’à être payé à ne rien faire (c’est le fondement du revenu d’existence) le travail est dévalorisé et que c’est très dangereux. Les deux arguments s’entendent mais on ne peut en rester là ! Une synthèse est possible et c’est toute l’originalité de Paul Ariès de vouloir, parfois contre vents et marées, la faire avancer. Il s’agit parfois d’être sur le fil du rasoir et il est facile de comprendre que la position n’est pas souvent confortable. Il est plus facile à chacun de suivre sa pente propre que d’aller sur les chemins des autres. Paul Ariès indique : « Je suis fondamentalement d’accord avec Jean Zin : la notion de « décolonisation de l’imaginaire (Serge Latouche) ou des « réveil des consciences » (Pierre Rabhi) est totalement insuffisante car le grand problème est d’abord celui des institutions.»

Quel chemin de la gratuité à l’institution ? Tout comme la sécurité sociale, où l’école qui plaça l’institution dans le mot instituteur, le revenu d’existence passe par une autre direction pour les institutions. Laquelle ? « Contrairement à ce que pourrait être un mariage rouge-vert qui cumulerait les interdits, nous osons la liberté mais nous rappelons qu’elle doit être encadrée et qu’elle a nécessairement un prix. Chacun reste libre de s’offrir du mésuage (dans la mesure où la loi ne l’interdit pas exceptionnellement) ; par exemple en possédant une maison de campagne mais en supportant les surcoûts de ce mésuage. »

Aussitôt les militants sociaux vont dire : ça y est les riches vont pouvoir se payer ce qu’ils veulent et les pauvres vont se serrer la  ceinture. Du côté des militants écolos qui souvent sans le dire ouvertement voudraient des mesures dictatoriales contre les mésuages, là ils vont répondre : mais tout continue comme avant !

Or cette réflexion sur la gratuité vise aussi à réduire la hiérarchie des revenus par décision politique en taxant fortement les riches et en donnant ce fameux revenu d’existence. Bref la gratuité est-elle un élément d’un système (pour les capitalistes comme inversement pour les anti-capitalistes) où la pierre angulaire d’une reconstruction de l’horizon de la gauche ? Je me situe radicalement dans le second cas.

31-05-2009 Jean-Paul Damaggio



[1] Publié chez Golias : Viv(r)e la gratuité, une issue au capitalisme vert (12 euros) Les auteurs : sous la direction de Paul Ariès, Jean-Louis Sagot-Duvouroux. Denis Collin, Daniel Bensaïd, Roger Martelli, Pierre Sommermeyer, Jean-Luc Debry, Mathilde Ariès, Alain Jugnon, Jean-Claude Bessons-Girard, Michael Singleton, Philippe Godard, Gilles Alfonsi, Laure Pascarel, Denis Vicherat, Baptiste Mylondo, Jacque Testart, Réseau pour l’Abolition des Transports Payants, René Balme Jean-Paul Damaggio, Alain Bihr.

 

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29 mai 2009 5 29 /05 /mai /2009 14:21

Sur le très bon site eauxglacées.com à l'adresse suivante, une suite sur le cas de Castres :

http://www.eauxglacees.com/Municipales-27-A-Castres-le-bilan



Municipales (27) : A Castres, le bilan d’un retour en régie

 

par Marc Laimé, 15 février 2008

Castres fait depuis plusieurs années figure d’emblème, depuis que le maire (UMP) de la ville, M. Pascal Bugis, a décidé en 2004 de rompre unilatéralement le contrat qui liait la ville à la Lyonnaise des eaux. Intervenant après des années de combat acharné conduit par une association d’usagers, cette rupture, qui a conduit l’entreprise à intenter un procès toujours en cours, a entraîné la création d’une régie publique qui semble apporter toute satisfaction à la population. Le quotidien La Dépêche, qui a suivi ce conflit durant plusieurs années, évoquait à nouveau « l’affaire de l’eau » castraise, dans son édition du 12 février 2008.

Notre confrère Jean-Marc Guilbert de la Dépêche a rendu compte des réponses apportées par plusieurs candidats aux municipales aux questions que leur ont adressé le Comité des usagers de Castres. Un éclairage instructif.

Le service de l’eau et de l’assainissement a donc été remunicipalisé en 2004, après que la décision en ait été prise par le maire et son conseil.

Cette rupture unilatérale du contrat signé en 1991 avec la Lyonnaise des Eaux fait d’ailleurs toujours l’objet d’un contentieux judiciaire devant le tribunal administratif.

C’est l’action engagée par le comité des usagers de l’eau qui avait permis préalablement d’établir que le prix de l’eau appliqué par la Lyonnaise était illégal.

Illégal, parce qu’il intégrait une part de remboursement des « droits d’entrée », d’un montant de 96 millions de francs, versés par l’entreprise à la collectivité lors de la signature du contrat.

Si l’eau a coulé sous les ponts depuis lors, le comité des usagers est resté très actif. Georges Carceler, l’un de ses membres, représente les usagers au sein de la régie municipale « Castraise de l’eau » qui gère aujourd’hui l’eau et l’assainissement dans la commune.

On notera donc, et c’est loin d’être anecdotique, que les usagers sont désormais partie prenante de la gestion de l’eau dans leur ville…

Expérience faite, le comité des usagers tire un bilan et souligne les nombreuses avancées dont bénéficient les castrais(es) : tarifs, traitement des boues, remplacement des branchements en plomb : « Tout en étant conscient que l’on peut améliorer cette gestion, nous sommes satisfaits du départ de la Lyonnaise. Sous sa gestion, faut-il rappeler qu’en 14 ans, le prix de l’eau avait augmenté de 40 % et la redevance d’assainissement de 105 %. », commente Noël Legaré, figure historique du comité.

Le comité vient donc d’écrire aux quatre prétendants qui se présentent aux municipales, et leur a adressé deux questions :

- « Quelle est votre position pour le maintien en régie autonome du service public de l’eau et de l’assainissement ? »

- « Quelle est votre position pour une action au tribunal d’instance pour récupérer les sommes versées par la commune et indûment perçues par la Lyonnaise, et pour organiser une assistance juridique et technique afin d’aider les usagers à récupérer leur dû ? »

La Dépêche publiait leurs réponses dans son édition du 12 février 2008 :

Pascal Bugis, maire actuel (UMP) : « Le contentieux est en cours »

Sur l’avenir de la Castraise de l’Eau,il indique : « J’ai souhaité la création de cette régie. Je me vois mal aujourd’hui souhaiter un changement de gestion ! »

Quant aux indemnisations de la ville et des usagers, Pascal Bugis ajoute : « Concernant le remboursement des sommes indûment payées sur les consommations d’eau de la ville, je considère que c’est une affaire en cours devant le tribunal administratif. Nous sommes en procès avec la Lyonnaise et il y a des demandes croisées. Ces sommes sont comprises dans le contentieux général. » Et sur l’aide des usagers pour se faire rembourser : « Ce n’est pas une compétence de la commune. Des associations ou syndicats peuvent aider les usagers dans ce type de démarche. Mais pas la ville. Elle peut être bienveillante vis-à-vis de ces démarches individuelles, mais au delà, cela me semble poser un problème juridique. »

Philippe Folliot (DVD) : « Je n’ai pas de dogme »

Très offensif sur ce dossier, Philippe Folliot indique : « Malheureusement, le maire a résilié un contrat de délégation dans des conditions juridiques très mal maîtrisées car le contentieux en appel actuellement peut coûter très cher à la ville et aux contribuables. Il eût été préférable d’exiger de la justice la réforme d’office du contrat de délégation pour en extraire le contenu non conforme au bon calcul du prix de l’eau. Aujourd’hui, le maire n’informe plus correctement les usagers de l’eau de l’exploitation du service par la Castraise car comment expliquer un prix de l’eau qui a augmenté contrairement à toutes ses annonces ? Je confirme donc que je n’ai pas de dogme quant à savoir si le service public de l’eau doit être géré en régie ou par délégation mais qu’à l’inverse, j’aurai l’exigence du bon exercice de ce contrôle. Par ailleurs, l’usage de l’eau doit s’intégrer dans une démarche citoyenne de réduction des consommations. »

Philippe Guérineau (DVG) : « Il faut remonter à la source »

Il est nécessaire de rappeler le scandale de la privatisation de l’eau par la droite le 1° janvier 1991. Pascal Bugis était alors conseiller municipal en charge des affaires juridiques de 1989 à 1995, dans la municipalité de Jacques Limouzy. (...) Aujourd’hui, les habitants de Castres sont en droit de demander le remboursement des sommes trop perçues par la Lyonnaise des Eaux sur leurs factures (de 1991 à mi-2004, le préjudice moyen subi par les usagers est de 1200 €). La commune a elle aussi subi le même type de préjudice. Je suis intervenu à plusieurs reprises pour que la Ville s’engage à informer, aider et soutenir les usagers auprès de la justice. Oui, les bénéfices dégagés doivent revenir à l’eau et non comme auparavant aux actionnaires de la Lyonnaise. La régie doit donc continuer. La gestion de l’eau est un domaine qui doit relever du service public Je m’engage à ce que la Commune apporte une assistance juridique et technique afin d’aider les usagers à récupérer leur dû.

Samuel Cèbe (PS) : « Pour le maintien en régie »

Beaucoup de pugnacité et une bonne dizaine d’années d’actions du comité de défense des usagers de l’eau ont été nécessaire pour que ce service retourne dans le domaine public. Dès l’été 2004, le tarif de l’eau et de l’assainissement a baissé de 10 %. Je salue ici le travail du comité des usagers. Aujourd’hui, très clairement, je souhaite le maintien en régie autonome du service public de l’eau et de l’assainissement à Castres. D’autre part, le comité des usagers se prépare à de nouvelles mobilisations afin d’obtenir le remboursement aux usagers des sommes indûment versées. En accord avec l’Assemblée Mondiale des Citoyens et des Elus pour l’Eau, réunie à Bruxelles en mars 2007, je soutiens pleinement cette action. Une fois élu je m’engage à apporter une assistance juridique et technique afin d’aider les usagers à récupérer leur dû. Mais compte tenu du contentieux en cours et notamment de la manière dont Pascal Bugis a géré ce dossier, le contribuable castrais n’est pas sorti d’affaire.

Lire aussi :

Le PC et les Verts s’en prennent à la Lyonnaise. La Dépêche, 1er décembre 2000

La victoire du comité des usagers. La Dépêche, 21 novembre 2001

Un imposant volet du conflit de l’eau se referme, La Dépêche, 13 février 2006

La ville crie victoire, mais la Lyonnaise contre-attaque. La Dépêche 7 avril 2006

Le dossier des municipales :

Les mobilisations pour l’eau dans plusieurs dizaines de villes françaises

http://www.eauxglacees.com/Municipales-27-A-Castres-le-bilan

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29 mai 2009 5 29 /05 /mai /2009 13:47

Pour le centenaire de la mort de Mary-Lafon

La dépêche du Midi 21 juillet 1984

 

Il y a cent ans, mourait Mary-Lafon. -Deux ans avant, il bouclait sa vie. Pour cela, deux livres : l’un était l’aboutissement de sa vie et l’autre cette vie même. Mais avant de tourner ces deux clefs, interrogeons ce nom qui se trouve sur la porte. A la fin de 1829, Jean-Bernard Marie Lafon quitte Lafrançaise, sa ville natale, et Montauban pour la bonne ville de Paris. Il avait décidé de devenir homme de lettres. Avec cette seconde naissance, il se donne un nouveau nom. Et il devient l’homme sans prénom. Il ne pouvait écrire Marie Lafon car passer pour une femme, au moment ou Amantine-Aurore-Lucile Dupin se décide pour Georges Sand, n’était pas une garantie de succès. Pourtant, il tenait sans nul doute à ce prénom de Marie qui était celui de deux êtres chers : sa mère morte à sa naissance et sa grand-mère qui l’éleva.

Alors, il installa le Y, ajouta un trait d'union et le tour était joué. Mary-Lafon venait de naître. Pendant cinquante ans, il restera fidèle à cet engagement de jeunesse : il sera homme de lettres.

Un siècle après sa mort, que reste-t-il ?

Une cinquantaine de livres couverts de poussière. Lui qui passa sa vie à dépoussiérer… Il n'admettait pas, en effet, le sort qui était fait à la littérature occitane. En 1850, dans une introduction aux poèmes de Castela Mous Farinals, il rappelait, une fois de plus : « Telle est notre langue, une des plus riches qui soient sorties des lèvres de l’homme et l’une des plus anciennes car en sa qualité de fille aînée des Romains, elle prime toutes les langues d'Europe. Cela n'empêche pas les sots de la flétrir du nom de patois... Quelle rougeur leur monterait au front s'ils connaissaient ses titres de gloire ! ». Alors, sa vie durant, il fit oeuvre de réparation c'est son mot. Une des clefs qui boucle sa vie, c'est donc son histoire littéraire du midi de la France. Il a tout sacrifié au Midi, nous dit-il, et pour cela il a commencé par se faire historien.

A une histoire qui mettait la France au point de départ, il oppose une histoire où la France est en construction.

Il lui fallut quatre volumes pour écrire son histoire politique, religieuse et littéraire du midi de la France. Nous étions en 1844 et il avait 34 ans.

A accomplir cette tâche, il fit d'agréables rencontres. La vie des rois n’était plus, en effet, le centre des événements mais la périphérie et c'est le peuple qui prit le premier rôle.

Cette histoire politique est une histoire de la liberté. Tout comme l’histoire religieuse ! Mais attention, ici, la liberté n’est pas fantôme.

Ce n’est pas celle que l’on invoque chaque fois que l’on veut asservir. Elle est constituée de la chair et des os du peuple. Et pour préciser qui est ce peuple, voici comment il apparaît au moment de la guerre entre protestants et catholiques, à Montauban.

« Dans ce triple assassinat, empreint de toute la rudesse de ce siècle de fer (XVe siècle), se révélaient violemment les trois intérêts qui divisaient la réforme : l’intérêt religieux passionnant le peuple et les ministres, l’intérêt de la noblesse des soldats qui vivaient de la guerre civile et l'intérêt des cités municipales dont la bourgeoisie s'était enrichie des biens clergé et affranchie de tout contrôle sous l’autorité nominale du roi. »

Comme quoi la guerre catholiques-protestants n’est pas une guerre simple…(1)

Cette histoire du Midi sera complétée par une Histoire d'Espagne, une Histoire de Rome et même une Histoire de France.

Mais concernant le Midi, il fallait mettre en lumière un aspect central : l’histoire littéraire.

Le Toulousain Goudouli est l’idole de Mary-Lafon concernant le début du XVII° siècle mais son étude remonte, bien sûr, aux troubadours. Pour répondre au départ à une commande ministérielle, il va se lancer dans des traductions d'oeuvres littéraires de langue d’oc : la célèbre guerre contre les albigeois, Gérard de Roussillon, dame de Bourbon qu'il attribue à Marcabru, Fierabras, le Roman Jauffre et la vie de Saint-Honorat.

On a là des paradoxes de cet homme : il défendit toute sa vie la langue d'oc mais n'écrivit jamais une seule ligne en cette langue si ce n’est pour citer des écrivains.

Parmi les autres paradoxes, on peut évoquer un article récent (2) qui en fait un protestant alors qu'il était catholique... mais il est vrai quel catholique ! Comme promis à Mazzini, célèbre démocrate italien, il écrivit deux livres contre le pouvoir temporel des papes : de quoi s'instruire...

Mais pour revenir à la culture occitane, que disait-il de son XIX° siècle ?

Il affronte d'abord le célèbre coiffeur d'Agen Jasmin. Sa réputation était telle qu'il alla même à Londres porter la bonne parole du Midi. Pour Mary-Lafon, il était le contraire du bon auteur littéraire du Midi : flatteur pour les notables et ignorant la langue.

Quant à Mistral, il envoya à Mary-Lafon « Mireille » avec une dédicace. Mais à la fondation du félibrige, Mary-Lafon devient plutôt que félibre, président de l’Athénée de Provence. Il choisit les ouvriers de Marseille contre la campagne de Mistral. Ce choix continue celui en faveur de son ami Peyrottes, potier à Clermont-l’Hérault, qu’il glorifie parmi les poètes ouvriers de 1840-1850. Ce choix sera continué par une participation au banquet de l’alliance latine (le cœur du félibrige rouge) le 26 mai 1878. Il termina ainsi le discours qu’il improvisa à cette occasion : « S’ils répondent (les pays latins) comme tout porte à l’espérer, à notre appel, une magnifique fédération se formera et alors, messieurs,on verra deux bannières dans le monde, l’une sombre, sanglante et portant en lettres de fer la devise du despotisme : « La Force prime le droit ! » l’autre éclatante, pure comme l’azur des cieux et laissant flotter dans ses plis superbes, écrite en lettres d'or, la devise de l’avenir « Le droit vaincra la force ! » »

N'allez pas imaginer pour autant un rouge en politique.

Il était de ces républicains sincères qui, par leurs actes et leurs idées, participeront à la fondation de l'idéologie radicale qui marquera la troisième République.

Au départ, deux clefs étaient au rendez-vous. Après la défense du Midi, il est temps de passer à la seconde. Avec le livre autobiographique : « 50 ans de vie littéraire », il nous fait part de son action dans l’ensemble de la vie littéraire française. Il publia des poèmes, des romans, des oeuvres théâtrales. Admirateur de Lamennais, de Georges Sand, et d'autres, il est avant tout écrivain français, même s’il passa peu de temps à Paris. On est d'ailleurs étonne de le voir si souvent voyager d'un bout à l’autre de l’Europe du Sud. S'il est écrivain parisien, c'est que pour lui les académies de province se complaisent trop dans la médiocrité et il refusera toujours une vision du Midi qui l’enfermerait en lui-même. (3)

Il défend le Midi. Pas pour en faire un territoire à part, mais comme moyen d'enrichir la France toute entière.

Cette rapide visite terminée, peut-on considérer que la poussière qui le recouvre aujourd'hui est justifiée ?

En 1829, il fit un voyage à dos de cheval à travers tout le Midi pour rencontrer l’authentique langue d'oc, celle qu'il aimait en concurrence avec le latin et aussi en cachette.

S'il refaisait ce voyage aujourd'hui, il pleurerait à chaque pas une langue perdue. Pourtant, il ne baisserait pas les bras. Je ne sais pas s'il passerait bien aux émissions occitanes de la télévision, mais de toute façon, il trouverait cela largement insuffisant.

C'est vrai, il s'est parfois enseveli sous la poussière qu'il remuait mais comment aurait-il pu faire autrement ?

Nous, nous pouvons faire autrement ! Et alors, Mary-Lafon ne sera ni le grand écrivain oublié ni le précurseur méconnu, mais un des outils parmi d'autres qui feront que le passé ne pesant plus trop lourdement sur le présent; nous inventerons un avenir à la culture occitane. -
J.-P. DAMAGGIO.

 

 

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29 mai 2009 5 29 /05 /mai /2009 13:40

Voici une lettre de Renaud Jean à sa femme Isabelle, telle qu’elle apparaît dans le livre : « Ma bien chère Belle » (éditions La Brochure) et qui évoque la révolte du 2 décembre 1851 à Samazan. Je le rappelle il s’agit de lettres (ici elle est écrite de l’île d’Yeu où le député est sous surveillance) construites à partir de lettres réelles mais complétées par d’autres documents.

J-P Damaggio

 

Jeudi 16 mai 1940

 

J’ai lu ta dernière lettre et je comprends ton état d’esprit. Je voudrais que la mienne dissipe la tristesse que la visite manquée a laissée en toi. Ayons l’un et l’autre la certitude que nous supportons sans défaillance les mauvais coups que nous recevons. La santé, toujours mon héroïne, doit être choyée. J’ai besoin de savoir que ton travail t’absorbe assez pour te faire oublier, plusieurs heures par jour, tout le reste et que, ton travail fait, tu organises ta vie pour éviter le surmenage.

Voici ma façon de rêver pour réussir à t’aider. Je ne rêve qu'au vraisemblable et jamais à l’impossible. Gamin, je rêvais d'un vélo très élémentaire. Cette façon de rêver ne serait-elle pas incompatible avec les luttes pour un idéal ? Je ne crois pas et aujourd’hui dans cette Citadelle d’un autre âge, je me sens confirmé dans ma façon d’être. Je rêve davantage à ton inévitable visite qu’à mon hypothétique libération.

A parler du Fort, et ceci dit, sans vouloir t'attrister, je te précise que les gardiens écoutent nos conversations, entrent dans les chambres, encadrent les promenades. Pourquoi cette attitude ? Ces conditions de détention sont plus dures que celles infligées aux déportés du Deux Décembre par l’Empire, et eux étaient pour la plupart des hommes de 20 à 40 ans. T’ayant promis de te raconter les luttes du Deux Décembre à Samazan, en voici le récit.

A la nouvelle du Coup d'Etat une agitation s'empara aussitôt de la ville de Marmande. Suivant l’article 68 de la Constitution, tout Président dissolvant l’Assemblée devait être déchu de ses fonctions pour crime de haute trahison. Les démocrates décidèrent donc d’agir pour sauver la légalité. Ils désignèrent, le 4 décembre, de nouvelles municipalités favorables à la Constitution. Un tonnelier de Samazan faisait le lien entre Marmande et le village. Président de la commission provisoire qui gérait la commune, il décida qu’à Samazan la caisse de la perception devait être mise à l’abri du pouvoir de l’Etat. Le 5 décembre, vers dix heures du soir, avec une vingtaine d’amis, le tonnelier entra dans la perception et demanda la caisse pour y apposer des scellés et la transporter à la mairie. Le percepteur refusa d’obéir sous prétexte que la demande n’était pas légale. Le tonnelier repartit à Marmande chercher un ordre plus précis et deux heures plus tard, muni de nouveaux documents, il réussit à convaincre le percepteur d’accepter la mise sous scellés. Le lendemain, au son du tocsin, tout le monde s'est retrouvé sur la place pour, en armes, se diriger vers Marmande où la colonne arriva vers onze heures. Comme la ville était aux mains des républicains, il n'y eut aucun affrontement et le soir chacun regagna sa maison. Ensuite les militaires sont venus imposer leur ordre avec comme seule résistance armée, une échauffourée à Saint Bazeilles. Voilà toute la révolte qui suscita la féroce répression que tu sais, ma chère Belle ! Le pauvre Maurice Lartigue, dont tu as eu par hasard une lettre à son épouse, fut condamné comme le tonnelier, à partir pour l’Algérie pour cause d’incitation à la guerre civile ! Jardinier et chasseur d’alouettes, il avait déjà 53 ans et trois filles à aider. Pour le flétrir, les rapports de police ne faisaient pas dans le détail :

« Moralité reconnue comme très mauvaise par tout le monde ; accusé de vol du temps du service militaire, champion de tous les mauvais instincts. Comme d’autres, il était capables de tout hors le bien ».

Ils avaient voulu défendre la loi sans tuer personne et c’était trop pour les fascistes de l’époque. Cordonniers, instituteurs, cabaretiers, métayers, jardiniers, tous des êtres dangereux !

Parlons d’autre chose, Le Canard d’hier avait un dessin de Monnier, reprenant les mêmes thèmes : une assemblée de cagoulards en « liberté provisoire » avec cette légende : « Et si on allait faire un tour à l’île d’Yeu histoire de voir la bobine que font les communistes ? ». Tu le constates, ma Belle, je reste éveillé. Je t’embrasse.

 

 

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29 mai 2009 5 29 /05 /mai /2009 13:39

Mes écrits à propos des Amériques

 

A Monsieur Ena, directeur d’école en Louisiane

 

Vingt ans après le début de mes premiers écrits, c’est suite à un voyage au Pérou que j’ai entamé quelques publications au sujet des Amériques, publications pour l’essentiel liées à l’actualité, pour l’essentiel à l’état de manuscrit, et pour l’essentiel à vocation politique.

 

Tout commença donc en 1997 avec « Nestor Cerpa » une petite biographie éditée avec Point Gauche ! et qui donna lieu à un débat public. Ensuite, à l’inverse, en l’an 2000, c’est la publication de « Vargas quitta Quito, 22-01-2000 » 86 pages, qui nous a donné l’envie avec Marie-France de partir pour l’Equateur en 2001 avec au retour un récit de voyage « Juillet – Août 2001, Equateur et Pérou » (*).

En 2002, l’actualité péruvienne m’a poussé vers un travail inouïe, écrire à Fujimori un ensemble de lettres documentées pour dire « Les tendances de la danse des futurs populistes » (qui conduisent au capitalisme féodal), un manuscrit de 136 pages que les Editions L’Harmattan étaient prêtes à publier après modification de la forme, travail auquel je n’ai pas eu la force de m’attaquer.

En 2002 avec « Vacances au Nord : le Québec » (*), 30 pages, c’est un retour vers le Québec avec un récit de voyage en auto-édition.

Puis, en 2004, un voyage au Nicaragua et une réflexion littéraire entamée par ailleurs m’ont poussé vers trois nouvelles : « Simon, et tes sentences ? » 36 pages qui concernent Simon Rodriguez éducateur vénézuelien, « Mario, et tes chroniques ? » pour travailler sur Mario Vargas Llosa et une première fable « Avec sept animaux au Nicaragua » suivie d’un récit sur « Nicaragua-misère », le cas d’un enfant des rues.

En 2005 je décide de me plonger sur le cas du Mexique avec « Un pingouin dans la forêt Lacandona » publié par Point Gauche ! et qui raconte le début d’une campagne du sous-commandant Marcos, campagne complétée par « Le Mexique qui revendique ».

La même année, je me décide, en prévision de la venue du journaliste Maurice Lemoine à Montauban à faire un bilan du travail de Point Gauche ! au sujet des Amériques et ça donne : « Avec dessins de Rosendo Li, l’Amérique latine dans Point Gauche ! » en format 21x27, 30 pages à vocation surtout culturelle sur des personnes des Amériques.

En 2004 j’avais rassemblé mes chroniques sur divers sites internet : « Les oubliés des Amériques », livre qui reste à l’état de manuscrit tout comme l’année suivante « Lettres des Amériques », avec chaque fois plus de 50 articles sur des inconnus des Amériques.

En 2006 « Voyage au Venezuela (*) » est un nouveau récit de voyage en auto-édition qui évoque un court séjour au pays de Chavez.

Sous les auspices du même Chavez vont naître les Editions La Brochure en publiant un de ses discours de fin 2006, puis en 2007 c’est la sortie aux mêmes Editions La brochure : « Autogestion aux Amériques ». L’année suivante nous trouvons « Marketing politique : de Kennedy à Obama », travail complété après un voyage à Montréal et New-York ce qui donna un autre récit : « Voyage aux Amériques du Nord, Montréal-Anse Pleureuse-New York (*).

 

Cette énumération masque cependant deux phénomènes :

1 ) le rêve d’un roman en chantier depuis quinze ans, La soupe péruvienne avec en format 21x27 déjà 250 pages ;

2 ) le fait que ma passion de l’écriture est née pendant mes deux années de coopération en Louisiane entre 1974 et 1976 grâce à des raisons concrètes, vu qu’avec Monsieur Ena comme directeur, je ne travaillais que trois heures par jour tout en devant rester dans l’école six heures (sans correction ou préparation). J’avais alors une machine à écrire manuelle sur laquelle j’ai tapé comme jamais, tout en lisant quelques journaux et livres, et vu que mes contacts avec la vie locale restèrent très basique, j’ai ajouté les pages aux pages. Je n’ai alors écrit rien de très marquant, pas plus que depuis d’ailleurs, mais l’écriture est devenue une drogue dont je n’ai jamais eu envie de me désintoxiquer. D’où cette dédicace à ce directeur d’école, plus noir que noir, plus paisible que paisible, plus philosophe que philosophe. 17-05-2009 J-P Damaggio

(*) Le signe indique que le texte est rédigé avec Marie-France Durand.

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