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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 14:01

 La guerre des chefs continue en PACA. Contrairement à Midi-Pyrénées où tout est secret, cette guerre fait apparaître des informations utiles. « S’il n’y a pas d’argent, il n’y aura pas de train » c’est faux puisque le train existe. Mais il n’y aura pas de LGV. Et surtout nous pointons l’info sur les pénalités. Le journaliste ne fait pas dans la complaisance sur ce point. Il faudrait un bilan général sur le train pour mieux comprendre la façon dont les régions sont rançonnées par la SNCF sans que pour autant le prix baisse et le service s’améliore. Je repense à l’info surgie subitement du côté de l’usage du TGV sur Brive-Paris dont les Conseils régionaux paient une partie ! JPD

 

Dans une interview à Var-matin, le président de la Région confirme son soutien à l'intégration d'une liaison Nice-Italie dans le cadre de la LGV Paca. Mais pour Michel Vauzelle, la priorité de Nice est d'abord "d'être tournée vers Toulon, Marseille et Paris".

 

Pourquoi avoir soutenu le projet de Christian Estrosi de moderniser la ligne entre Nice et Vintimille afin de raccourcir le trajet vers Gênes ?

J’ai toujours soutenu l’idée d’un arc latin entre Gênes et Barcelone dans le cadre d’une Europe du sud qui s’organise. Mais j’espère qu’il ne va pas abandonner la LGV Paca. C’est important pour Nice d’être tourné vers Toulon, Marseille et Paris.

 

Patrick Allemand, 1er vice-président de la Région et chef de file du PS 06, est contre le projet Estrosi sur le thème « Les Niçois veulent d’abord aller à Paris ». Vous n’êtes pas d’accord entre vous ?

Il a raison. Jusqu’à présent on ne parlait que de la LGV vers Paris et voilà que la priorité des priorités c’est Nice-Vintimille. On aurait pu peut-être nous en parler un peu avant. Mais je ne vois pas d’opposition entre ceux qui souhaitent que Nice soit rattaché à Marseille et Paris mais aussi à Gênes. Même si on ne peut pas dire que Gênes est un pôle de développement majeur en ce moment...

 

Le coût de la LGV Paca, autour de 15 milliards, ne risque-t-il pas de plomber le projet ?

L’Etat doit prendre ses responsabilités. Ou bien le président de la République s’intéresse à la Méditerranée et met l’argent nécessaire pour développer la région Sud ou bien l’Etat n’a pas d’argent et on n’aura pas de train.

 

Et revenir sur le tracé en adoptant celui au nord, moins coûteux ?

Puisque les patrons de la région, MM. Falco, Gaudin et Estrosi, se sont mis d’accord sur ce tracé, moi, je le suis. L’essentiel c’est que Nice soit désenclavée. Sinon demain nous aurons une région livrée au seul tourisme et à la spéculation immobilière.

 

Vous venez de signer un accord dans lequel la SNCF s’engage à ce qu’il y ait moins de TER en retard. La Région ne lui a-t-elle pas fait un cadeau en renonçant à encaisser une partie des pénalités de retard ?

Chaque année la Région donne 240 millions à la SNCF (achat de rames, police ferroviaire, vidéosurveillance) pour un service qu’elle ne nous rend pas. J’ai donc poussé un coup de gueule parce que ça ne pouvait pas continuer ainsi. La SNCF a accepté de payer plus de 5 millions de pénalités.

 

Contre plus de 19 millions dus depuis 2003...

Ce sont des pénalités supplémentaires qui avaient été votées par l’assemblée. Elles ont été suspendues. Elles seront rétablies si les engagements ne sont pas respectés et nous aurons affaire à la justice s’il le faut.

 

Qu’en est-t-il de votre engagement à ramener à 1e par trajet le prix des abonnements TER domicile-travail ?

A partir de septembre, nous appliquerons la gratuité aux lycéens, apprentis, stagiaires, chômeurs, bénéficiaires de la carte solidarité et une réduction de 50 % pour les 18-26 ans. On verra comment on pourra progresser. Il faudra aussi que la SNCF suive en matière de capacité et de sécurité notamment.

 

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 13:58

 Le thème de la manif du 22 janvier à Limoges permettait d’unir divers mécontentements à partir du texte suivant :

 

« Voyageurs, usagers, citoyens, contribuables, si vous avez fait l'un ou plusieurs de ces constats :

- Vous subissez ou avez subi les retards à répétitions des transports ferroviaires ?

- Vous avez été excédés d'entendre dans les médias les aléas causés par la neige ?

- Vous déplorez la dégradation de notre outil ferroviaire : suppressions d’arrêts, réductions des dessertes, suppressions des relations transversales et des correspondances, matériel usagé et mal entretenu ?

- Vous voulez le "train pour tous" avec une tarification raisonnée du billet, des délais et des temps de parcours réalistes et raisonnables, des horaires et du matériel adaptés aux conditions de confort de notre époque ?

- Vous souhaitez des trains qui arrivent à l'heure dans des gares «ouvertes et humaines», maintenues en nombre suffisant pour ne pas délaisser, négliger, voire désertifier certains territoires ?

- Vous désapprouvez le désengagement de l'Etat dans sa mission de service public, y compris à la SNCF où le démantèlement en plusieurs entités est allé au-delà des exigences européennes ?

- Or, la mise en place (imposée) d’une ligne nouvelle entre Poitiers et Limoges, financée en partie par l'Etat et les collectivités locales, dont la gestion profitera essentiellement au «privé» (Vinci, Véolia, Bouygues...), dans une réalité "socio-économique" de plus en plus contestable, nous éloigne tous profondément de la notion de "service rendu" profitable à tous, dans l’intérêt des usagers et des populations. Comme nous, vous vous interrogez sur le bien fondé des grands projets comme celui-là qui accaparent l'argent public, vos impôts et ceux de vos enfants ?

Alors, INDIGNEZ VOUS, cette manifestation vous concerne ! Elle vous offre l'occasion d'exprimer votre désaccord au projet, votre choix de privilégier la réhabilitation des lignes existantes POLT et TER Poitiers Limoges et de défendre le service public et l'intérêt général contre l’intérêt privé. Pour joindre votre voix aux nôtres et à celles de nos amis poitevins qui viennent soutenir notre combat, mais aussi porter leurs protestations jusqu'à Limoges, bastion de promotion de ce projet non profitable à leur région, rendez-vous à la gare des Bénédictins, point de convergence des manifestants. On vous y attend ! »

 

D’après nos informations, cette journée de manifestation à la gare des Bénédictins a été un succès au-delà des espérances des organisateurs !

D’après un des responsables : « Cette convergence a uni les usagers qui défendent le service public de transport ferroviaire sur la ligne POLT et ses ramifications, (tous ensemble pour nos gares du Lot) la FNAUT avec un communiqué de presse national, les maires des communes rurales, dont le représentant national était présent, les cheminots CGT locaux (malheureusement non soutenus par les instances fédérales), et les opposants au projet aberrant LGV Poitiers Limoges, les associations de défense de l’environnement ( Limousin Nature Environnement, Vienne Nature).

L’absence de tout signe de  solidarité (pourtant demandée) de la part de l’association Urgence ligne POLT ne serait ce qu’un communiqué de presse, dans un tel événement, a été tristement remarqué. Cela n’a pas empêché des élus membres de cette association d’être présents parmi nous aux côtés d’associatifs et de syndicalistes membres de l’association et d’exprimer leur solidarité pour  la défense véritable de la ligne POLT !

Les conseillers régionaux du Limousin solidaires (EELV et Front de Gauche) à notre mouvement ont été présents et ont exprimé leur opposition à la position aberrante des grands élus socialistes du Limousin à ce sujet en termes de politique d’aménagement du territoire.

Françoise Coutant, vice présidente transport de Poitou Charentes, malheureusement retenu au dernier moment, a cependant pu transmettre un message de solidarité.

Nous serons reçus prochainement par le directeur régional de la SNCF, le préfet de Région, et le président du Conseil Régional du Limousin.

Nous espérons pouvoir rencontre Nathalie Kosciusko-Morizet.

Ce mouvement a une haute valeur symbolique nationale dans la mesure où s’y confronte de manière extrême le bon sens de l’utilisation optimisé des infrastructures et renouvellement indispensable du matériel (ligne POLT) et l’aberration du gâchis financier, social, et environnementale des réalisations de nouvelles LGV à tout prix. (LGV Poitiers-Limoges)

Nous ne pouvons pas nous permettre le risque de perdre ce combat !

Je remercie au nom de tous les participants à cette manifestation, tous ceux qui nous ont exprimés leur soutien et leur solidarité. »

 

Plus d’informations sur : http://lgv.limogespoitiers.info/

Nous reviendrons sur le sujet. JPD

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 13:57

Sur Toulouse, je savais qu’une partie de la ville était allergique au financement de la LGV, à savoir la communauté d’agglomération SICOVAL. Cette information qui est la délibération où le SICOVAL refuse d’adhérer à l’association de Martin Malvy Le TGV vite explique pourquoi. Ils veulent bien la LGV mais à condition d’avoir une prolongation du métro sur leur territoire. Toujours les mêmes pratiques  de marchandages. Le site de la communauté d’agglomération ne dit pas pour le moment s’il y a eu délibération au sujet de la convention de financement et sur le paiement de Bordeaux-Tours. A suivre. JPD

 

 

03 – Transports : Adhésion à l'association TGV Sud-Ouest

Rapporteur : Christian Lavigne, Président de la Commission Transports et déplacements Le projet de ligne à grande vitesse est un enjeu de premier ordre pour notre territoire. Il devra permettre dans un premier temps de relier Toulouse à Paris en 3h, puis dans un deuxième temps l’interconnexion avec les réseaux LGV des côtes méditerranéennes et atlantiques.

Par délibération du 24 février 2009, le Sicoval a approuvé le protocole d’intention sur la réalisation de la ligne LGV, soit une participation à hauteur de 33.6 millions d’euros. Ce protocole propose une répartition des coûts entre les collectivités locales, l’Etat, l’Union Européenne et Réseau Ferré de France. Monsieur le Préfet a informé le Sicoval en date du 27 mai 2009 que l’engagement des collectivités de Midi-Pyrénées rassemble aujourd’hui 93% des financements attendus de la région.

Bien que les études aient été réalisées, que le débat public ait montré un enthousiasme partagé pour ce projet et que le plan de financement soit bouclé notamment pour Midi Pyrénées, le projet tarde à se concrétiser. Les Présidents de la Région Midi-Pyrénées, du Département de la Haute Garonne et de la Communauté Urbaine du Grand Toulouse proposent de créer l’association TGV Sud Ouest. Son objectif est triple :

- offrir un lieu de dialogue permanent entre tous les acteurs de Midi-Pyrénées afin d’exprimer ensemble une ambition partagée,

- Mettre en œuvre de façon concertée les moyens nécessaires pour promouvoir le projet auprès des instances nationales et européennes,

- Engager une démarche avec l’ensemble des acteurs socio-économiques de Midi-Pyrénées afin de préparer les territoires aux implications de la LGV.

En tant que collectivité locale appelée au financement, il est proposé au Sicoval de rejoindre ce projet en qualité de membre fondateur. L’assemblée générale constitutive s’est tenue le 3 juillet 2009.

Cette association est régie par la loi du 1er juillet 1901 et ses textes d’application.

Le montant de la cotisation annuelle des membres est fixé chaque année par le Conseil d’administration.

Il est proposé :

- que le Sicoval adhère en tant que membre fondateur à l’association LGV Sud Ouest

- d’autoriser le Président ou son représentant à signer les actes afférents.

Arnaud Lafon indique que cette association n’aura pas d’intérêt, et qu’il paraît incongru de réunir autour d’une même table les protagonistes qui ne veulent pas s’y mettre pour le prolongement de la ligne B.

Adopté par 79 voix Pour, 8 contre et 26 Abstentions.

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 12:00

 En Tarn-et-Garonne nous avons une municipale partielle aujourd’hui aussi, La Dépêche du 15 janvier, a demandé aux trois têtes de listes leur point de vue sur l’intercommunalité. Surprise phénoménale ! Sous la plume de Valérie Rabassa candidate UMP à sa succession nous apprenons :

« La prochaine réforme des collectivités impose le regroupement de plusieurs communautés des communes dans notre département. Les options pour Montech seront soit une fusion avec la communauté des communes de Grisolles-Villebrumier, soit avec Castelsarrasin-Moissac, soit rejoindre l’agglomération de Montauban. Le Préfet de Tarn et Garonne proposera un projet de nouvelle carte intercommunale d’ici quelques mois. »

Sur ce point les deux autres candidats (celui de gauche et celui de la droite dissidente) sont d’un flou très peu artistique que leurs électeurs pourront leur reprocher quand, après les élections, ils découvriront que cette nouvelle carte intercommunale est déjà dans les cartons du préfet au moment de la question.

Et le lecteur doit comprendre qu’il ne s’agit pas là d’une question locale. Comme toujours, je m’appuie sur les découvertes concrètes pour attirer l’attention de tous sur la nouvelle carte de la France politique, en gestion.

Valérie Rabassa ne lève qu’une partie du voile (mais c’est déjà beaucoup) en indiquant que la nouvelle carte sera disponible « d’ici quelques mois ». Pour l’essentiel, elle est déjà prête et les élus politiques en sont à se distribuer les postes de présidents et de vice-présidents de ces nouvelles institutions. J’affirme par exemple que l’intercommunalité à laquelle j’appartiens va fusionner avec Castelsarrasin-Moissac comme Monsieur Empociello en a fait la demande depuis des mois.

Ce regroupement de regroupements est dans l’air depuis le début de l’an 2000. Il fallait d’abord mettre en place les structures actuelles pour neutraliser 60% des petits élus afin, ensuite, de régler entre gens « responsables » la seconde étape. J’en avais eu la révélation quand, avec une délégation, mon ami Marino Rigoni de Grisolles était allé voir le préfet pour demander le rattachement de sa commune à Verdun plutôt que le maintien avec Labastide Saint-Pierre. Le préfet avait répondu : « Ne vous inquiétez pas, les deux intercommunalités seront regroupées à terme ! ».

En 2014 la France sera en révolution puisque les conseillers territoriaux qui vont être élus vont en finir avec les départements, et les élections municipales devront permettre l’élection au suffrage universel direct des représentants des intercommunalités qui vont en finir avec les communes. Certains lecteurs vont me dire que j’exagère or que va peser une commune dans un conglomérat géant comme les super-communautés ? Bien sûr, nous aurons toujours le maire pour la façade institutionnelle, et le conseil général pour la gestion du quotidien mais les décisions cruciales vont se prendre aux divers sommets des nouvelles institutions, le Conseil régional nouvelle mouture, et les communautés nouveau genre.

Je l’ai déjà écrit : la question n’est pas « pour ou contre les nouvelles institutions » ou « pour ou contre les regroupements », mais : « des évolutions indispensables pour quelle démocratie ? » Si le débat sur l’élection des conseillers territoriaux a été évoqué dans la presse (avec le plus souvent de faux arguments(1) géographiques), celui sur l’évolution des communes qui est dans la même loi, a été TOTALEMENT écarté par tous les partis. Peut-être notre blog a-t-il été le seul à indiquer que le seuil pour des listes à la proportionnelle aux municipales allait tomber à 500 habitants ? Or ce point est important puisqu’il signifie une avancée de la démocratie avec la proportionnelle… pour mieux tuer la démocratie. Cette évolution tient en effet au seul problème de pouvoir faire flécher les candidats intercommunaux sur les listes des municipales en permettant une élection pluraliste de leurs membres. Cette entrée de la proportionnelle est donc une bonne chose en principe mais pour valider des institutions intercommunales dont le mode d’élection ne changera pas le fond anti-démocratique.

Preuve de ce que nous avons : le préfet depuis des années tranche sur ces questions (les préfets des départements et les préfets des régions). Ceci étant leur pouvoir a besoin de soutien des ténors politiques du département. Pour le Tarn-et-Garonne certains voudront limiter la puissance montalbanaise et augmenter celle de Valence d’Agen. Pour le cas de Montech ici évoqué les ténors du Tarn-et-Garonne savent que la décision touche à l’équilibre de tout le département. Grisolles va être invité à s’unir avec Verdun mais alors Villebrumier va se sentir sur la marge de cet ensemble. Beaumont est uni avec Lavit mais pourrait s’unir avec Saint-Nicolas… mais à Saint-Nicolas des forces demandent le rattachement avec Castelsarrasin-Moissac etc. Donc Verdun pourrait être avec Beaumont et Grisolles constituer un autre type de pôle. Caylus est uni avec Saint-Antonin et va forcément se retrouver avec Nègrepelisse mais Caussade demandera alors à Caylus de venir avec elle pour s’unir avec on ne sait qui… Est-ce que Montaigu va se retrouver avec Valence ? De cette guerre féodale (terme pas péjoratif sous ma plume) nous venons d’en avoir un exemple : les enfants du collège de Beaumont vont devoir aller au lycée de Valence d’Agen. Castelsarrasin va être victime alors que la logique conduit d’aller de Beaumont à Castelsarrasin…

Je ne reproche pas au préfet son silence sur le dossier car je n’attends rien des préfets. L’immense responsabilité est celle de TOUS le partis politiques institutionnels qui, en gardant le secret sur cette CARTE, pour éviter les vagues, tuent la réflexion citoyenne. Comment s’étonner ensuite si les habitants s’accrochent à un passé pourtant révolu ?

Bref, je retrouve l’envie d’achever le travail sur l’intercommunalité que nous avons souvent traité sur ce blog. Un travail achevé à 80% sous la forme d’un dictionnaire de l’intercommunalité en Tarn et Garonne. Notre travail sur les élections régionales nous ayant rappelé que le monde politique s’intéresse peu… à la politique nous avions laissé le dormir notre étude. A suivre.

21-01-2011 Jean-Paul Damaggio

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 15:59

La Dépêche d’aujourd’hui, section Tarn et Garonne, nous informe sérieusement au sujet du financement de la LGV suite aux décisions de la Communauté d’agglomération de Montauban. Le texte très utile vaut quelques commentaires.

 

« Assemblée qui a voté les cinq dossiers présentés « comme un seul homme ». Le premier portait sur la ligne à grande vitesse Sud-Europe-Atlantique (LGV -SEA) qui nécessitait l'acceptation d'un protocole d'accord relatif à la branche Bordeaux-Toulouse et la mise en place de la convention de financement et de réalisation du tronçon central Tours-Bordeaux de ladite LGV-SEA. Bref, sur l'ensemble d'un projet qui se chiffre à 15 milliards d'€ au total, les élus de l'Agglo du Grand-Montauban ont accepté une participation prévisionnelle de 3 047381 € pour le tronçon Tours-Bordeaux et, dans la foulée, de 11 millions d'€ pour l'autre tronçon Bordeaux-Toulouse. À signaler que pour ce même dossier, le conseil général de Tarn-et-Garonne a déboursé pas moins de 32 millions d'€ et le conseil régional Midi-Pyrénées, 400 millions d'€. »

 

Ces données recoupent celles que nous diffusons depuis des mois mais assurent une confusion entre les dépenses concrètes et les dépenses prévisionnelles (les prévisions sont basées sur des euros en valeur 2006). Je n’en tiens pas rigueur à l’auteur car le sujet est un montage difficile à présenter.

Il y a une donnée concrète, la dépense en espèces sonnantes et trébuchantes votée pour Bordeaux-Tours en conformité avec la convention de financement dont le lecteur de La Dépêche est supposé savoir que, dans le cadre d’un PPP, elle confie la construction et l’exploitation de la ligne à Vinci qui, en versant 29% du total de la dépense, va, pendant 50 ans, encaisser les péages pour se rembourser.

Il y a la dépense prévisionnelle qui fait que le Conseil régional s’engage en effet pour 400 millions d’euros, sans qu’on indique qu’il a voté en plus, le 20-12-2010, 100 millions pour Bordeaux-Tours. Même opération pour le Conseil général du Tarn et Garonne qui par contre n’a pas encore, à ce jour, validé la convention de financement et sa part de Bordeaux-Tours, préférant attendre le lendemain des cantonales.

 

Tout ceci masque d’autres dépenses pour la LGV, celles concernant les études qui sont des dépenses concrètes qui courent depuis 2008.

 

Ceci étant l’article à le mérite, et j’en salue l’auteur, de rendre public des informations dont on nous a dit qu’elles étaient mensongères, quand nous les avons publiées, dès notre livre sur la LGV en avril 2010 (à ce moment nous n’imaginions pas que Midi-Pyrénées pourrait payer pour Bordeaux-Tours). Pour être précis, un dirigeant communiste nous indiqua que le 400 millions du Conseil régional c’était pour le plan rail et jamais pour la LGV ! Quand en juin 2010, dans les premières manifs sur les retraites, nous avons indiqué que Midi-Pyrénées allait payer pour Bordeaux-Tours les sarcasmes ont été encore plus nombreux. Et quand aujourd’hui on rappelle que RFF confirme qu’il y aura PPP pour Bordeaux-Toulouse, là aussi on nous dit que c’est faux. Jusqu’à présent sur ce blog nous avons fait surtout de l’information mais l’heure du pamphlet va venir quand le tracé sera définitif. Les tricheurs sont à la manœuvre pour faire aboutir le projet. Après le financement de Bordeaux-Tours voté en Midi-Pyrénées comment demander aux mêmes, ensuite, de ne pas voter pour Bordeaux-Toulouse ? C’est un engrenage savant… pour un sujet qui n’est pas de la compétence de toutes les institutions en question ! A-t-on vu un Conseil général ou une communauté d’agglomération verser de l’argent pour les TERs ? Non, mais pour la LGV oui, c’est à ne rien comprendre au monde dans lequel nous vivons.

21-01’2011 Jean-Paul Damaggio

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 15:14

Non je ne suis pas un habitué de Var matin mais sur ce point comme sur d’autres je reçois des informations les plus diverses que j’essaie de répercuter et d’archiver pour globaliser la réflexion sur le sujet. Par ailleurs je suis depuis longtemps un passionné de l’étude des rapports entre sud-ouest et sud-est. Enfin, ici on ne parle que de Toulouse-Milan qui est pour demain en LGV… Dans l’article on y découvre que la réalisation d’une LGV n’est pas le résultat d’analyses objectives des besoins, mais de rapport des forces entre rois de la politique. Les luttes citoyennes restent absentes. Nous attendons que comme M. Gaudin, Martin Malvy dise : « La LGV Toulouse-Bordeaux, il n’y en aura peut-être jamais. ». De son côté Alain Rousset s’énerve mais c’est à lire ailleurs. JPD

 

LGV-Paca: l’ultimatum des Niçois Publié le mardi 18 janvier 2011 à 08H32 - 2    

Agacés par le retard pris par le projet, Christian Estrosi et le conseil général des Alpes-Maritimes souhaitent inclure : le financement de l’étude préparant la modernisation de la voie Nice-Italie.

 

Agacé par le retard pris par le projet Paris-Nice via Marseille Christian Estrosi veut une contrepartie. Sinon il se retire du projet LGV-Paca

 C’est ce que l’on appelle un coup de poing sur la table. Hier à Marseille, lors d’un comité de pilotage des financeurs de la future ligne à grande vitesse Paca convoqué à la préfecture de Région, Christian Estrosi a lancé l’ultimatum suivant : soit le nouveau ministre de l’Ecologie et des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet, «valide la prise en compte immédiate des études vers l’Italie » (Nice-Vintimille), qu’il évalue à 20 millions d’euros, soit l’agglomération Nice Côte d’Azur, mais aussi le Département des Alpes-Maritimes, présidé par Eric Ciotti, retirent leurs billes du projet de LGV entre la capitale et la Côte d’Azur.

 

Entente entre Niçois et Gênois

De quel chapeau sort ce tronçon frontalier dont la plupart des Provençaux n’ont jamais entendu parler ? Les retards pris dans le planning qui repousseraient, selon Christian Estrosi, le départ du premier Nice-Paris en LGV à 2035, ont poussé les Azuréens à exhumer cette option « prévue dès le départ »... mais oubliée depuis. Le 10 janvier dernier, elle ressurgissait spectaculairement à l’occasion d’une entente nouée entre Niçois et Gênois. Nature du deal : rattacher le sud-est de la France aux wagons de la modernisation du réseau ferroviaire de l’autre côté des Alpes. Pour ce faire, les élus des Alpes-Maritimes veulent que la section Nice-Italie, soit 30 kilomètres de rails, soit bien prise en compte dans la déclaration d’utilité publique, prévue en 2014 : elle serait ainsi le prolongement officiel de la ligne à grande vitesse Paca. Si ces feux verts sont accordés par l’Etat, les travaux sur l’axe Nice Saint-Augustin (proche de l’aéroport)/frontière italienne pourraient démarrer dès 2018, ramenant la baie des Anges à deux heures de Gênes à l’horizon 2020 (contre trois heurs quinze). Et pourquoi pas tirer un barreau jusqu’à Turin, direction... Paris? « Je ne pense pas, » assure l’ancien ministre de l’Industrie. L’important, c’est pouvoir aller à Londres ou Rotterdam, et d’être relié à Gênes, qui est le grand port de commerce que nous ne pouvions pas avoir jusqu’à présent. »

 

Lettre à Nathalie Kosciusko-Morizet

Tant mieux pour les Alpes-Maritimes, mais qu’est-ce que les autres départements de Paca ont à y gagner? « De l’argent », assure Christian Estrosi. L’Europe débloquerait ses crédits « Leader » pour financer les études courant de Vintimille à Marseille. Autre atout, cette ouverture à l’Est contribuerait à « désenclaver la région Paca » appuie un allié de poids : Michel Vauzelle, le président de la Région, « soutien total » au maire de Nice sur ce dossier, d’autant que ce projet ferroviaire entre sans chausse-pied « dans l’arc latin » cher à l’élu socialiste, de Gênes à Barcelone. Son vice-président aux transports, Jean-Yves Petit (EE-Verts) n’ajoutant qu’un léger bémol. Il ne faudrait pas que « ces études supplémentaires pénalisent le calendrier actuel ».

La principauté de Monaco a appuyé la position des Niçois. D’autres sont restés plus discrets. Yannick Chenevard (TPM-Toulon) « ne peut pas répondre par oui ou par non. Il faut d’abord aller un peu plus au fond des choses ». Le conseil général du Var, représenté par un haut fonctionnaire, estime lui, sans hostilité, que « c’est au niveau gouvernemental de s’exprimer sur le principe ».

Justement, c’est à Nathalie Kosciusko-Morizet que le maire de Nice et le président du Département ont écrit, en fin de semaine dernière pour réclamer « une décision favorable dans les plus brefs délais ». Christian Estrosi compte aussi interpeller NKM aujourd’hui à l’Assemblée nationale.

Jean-Claude Gaudin n’assistait pas, lui, à ce comité de pilotage. Mais une petite phrase prononcée par le maire de Marseille, hier midi, lors des vœux à la presse, aurait pu doper les Niçois, s’ils l’avaient entendue : « La LGV Paca? Il n’y en aura peut-être jamais. »

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2180 euros par habitant

- 11,9 milliards d’euros pour les collectivités

« Impressionné par les montants », voire « un peu effrayé » : Yannick Chenevard (TPM-Toulon), a pris connaissance des sommes réclamées aux collectivités locales pour financer la ligne à grande vitesse. Même si les versements seront étalés entre 2020 et 2040, c’est environ 2180 euros par habitant qui seront engagés. Sans parler de la part de l’Etat.

 

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 15:14

Une tarte devenue médiatique puisqu'elle a fait l'objet d'un article dans Sud-Ouest et dans La Dépêche version Grand Sud !

Un témoin du Tarn et Garonne à la manif du Lot et Garonne :

A l'appel de la coordination 47 nous étions hier à Nérac à la rencontre avec Rousset le président de la région Aquitaine. Il n'était pas venu pour parler LGV. Mais ses vœux présentés à la presse, méprisants envers les opposants à la loi du prince, ont provoqué à juste titre la colère de nos copains du 47 les amenant à lui faire un accueil déterminé. Nous étions 5 du Tarn et Garonne et dans cette lutte légitime notre présence, plus que solidaire, à été appréciée. Il est arrivé vers 17h45, accueilli sous les huées. Un semblant de débat s'est instauré, traduisant plus la colère des participants qu'une volonté de débattre, qui s'est d'ailleurs fini par le lancement d'une tarte à la crème (peut être même un sandwich SNCF fortement crémeux pour le symbole). Il est rentré précipitamment à l'hôtel de ville mais à finalement accepté de nous recevoir en délégation d'une dizaine de participants.

Il commence son intervention en présentant ses excuses sur le contenu de ses vœux qui auraient put "blesser", et qu'il reconnait certainement maladroits mais qui sont censés s'adresser à une classe politique voulant se servir du débat LGV à des fins "purement politiciennes" . Après ces palabres que je qualifierais de formalistes le débat s'instaure. Rien, de nouveau à l'horizon chacune des 2 parties défends ses positions. Sur la démonstration, que les études complètes et objectives n'avaient pas été faites sur la ligne BDX/TLSE, il a proposé un échange avec une commission d'experts....!! Il a réaffirmé sa position sur la nécessité de garder la gare d'Agen (1). Bref une certitude encore pour ma part, que si ce genre de rencontre est nécessaire ce n'est certainement pas suffisant: Seul le rapport de force compte. Patrick

 

L’article de Sud-Ouest : Un comité d'accueil musclé

21 janvier 2011 Le Sud-Ouest -Par Anne Gresser

Alain Rousset, venu présenter ses vœux, a été accueilli par les sifflets des militants de Très grande vigilance en Albret, opposants à la LGV.

Ils étaient très en colère les militants de Très grande vigilance en Albret et de la Coordination 47, opposants à la LGV. En colère contre Alain Rousset, et les manifestants (une cinquantaine selon les gendarmes, 70 selon la Coordination 47, collectif qui regroupe les associations) lui ont largement fait savoir. Le président de Région a bien tenté une arrivée décontractée en allant à la rencontre des militants. Tentative qui a tourné court. Les manifestants l'ont accueilli non seulement avec des sifflets et des « mots doux », mais également avec une tarte à la crème…

Débat technique

Ce qui a déclenché cette nouvelle opération coup-de-poing ? Les déclarations d'Alain Rousset lors de ses vœux à la presse (lire « Sud Ouest » du 14 janvier), où le président de Région a durement fustigé les opposants à la LGV, qualifiant les arguments des opposants de « débiles » et « absurdes ». Des mots que l'on retrouvait en bonne place sur les pancartes. « Vos mots qui ne furent pas tendres à notre égard, révèlent un certain agacement, pour ne pas dire colère, à l'égard des Aquitains qui défendent des points de vue différents des vôtres. N'est-ce pas l'élémentaire de la démocratie que de les exprimer ? », se défendent les militants.

Le président de Région a tout de même accepté de recevoir une délégation de ces farouches opposants « pour la rénovation des lignes actuelles ». Alain Rousset a promis « d'essayer d'obtenir un entretien avec les experts de RFF qui lui ont soumis un projet de LGV ». Il a également précisé que c'était Michèle Alliot-Marie qui était visée dans les propos rapportés. Charles D'Huyvetter, le président de TGV en Albret, qui était « à deux doigts de présenter un carton rouge à Alain Rousset » n'attend pas grand chose de cet entretien, persuadé que chacun va rester campé sur ses positions.

Quelques instants plus tard, dans l'enceinte du lycée hôtelier, où Alain Rousset présentait ses vœux décentralisés aux forces vives du Lot-et-Garonne, dans une salle comble, le président n'a fait aucune allusion publique à l'accrochage qui avait eu lieu. Il a seulement souligné que « les trains lents gênaient les trains rapides », et que la LGV « favoriserait la mobilité ».

 

La dépêche 21-01-2011

Alors que le président de la région Aquitaine, Alain Rousset, se rendait à la mairie de Nérac pour y signer avec le président du Syndicat mixte du Pays d'Albret et le président du conseil général le contrat de pays Cœur d'Albret, les opposants à la ligne LGV, pour beaucoup membres de l'association Très Grande Vigilance en Albret, l'accueillaient sous leur arche gonflable avec leurs pancartes habituelles et une nouvelle, créée pour l'occasion: «M. Rousset, vous n'êtes pas le bienvenu chez les débiles». Le ton était donné pour dire que les opposants n'avaient pas apprécié le dernier discours lors des vœux du président régional. Charles d'Huyvetter, le président de TGV, et la vice-présidente, Catherine Aime, souhaitaient remettre une lettre à A. Rousset affirmant leur mécontentement notamment sur l'avis favorable à la LGV de 90% des Aquitains, selon RFF. Pour eux, cela relève de la manipulation: «Selon le même sondage des personnes interrogées ne connaissaient même pas le projet et 46% pensaient qu'il s'agissait de la rénovation des lignes existantes... nous souhaitons être entendus», disent les opposants. Alors qu'A. Rousset s'entretenait avec les manifestants, une femme, sortie du rang, pensant sûrement qu'un discours ne suffisait pas, lui lança une préparation culinaire style «entartage». Les gendarmes sont intervenus. Le président, surpris, déclara: «Moi je ne vous agresse pas...». Loin d'être déstabilisé, A. Rousset reprit le chemin de la mairie

 

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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 21:58

castel-1851.JPG

La salle de la Médiathèque était comble (70 personnes) pour découvrir les événements de 1851 à Castelsarrasin. En guise de compte-rendu, je ne vais pas revenir sur les éléments déjà donnés par ailleurs (ceux qui veulent en savoir plus peuvent se reporter au site www.1851.fr/) mais sur un seul point du débat : qu’est ce que la politique ?

J’ai rappelé le rôle des cordonniers et quelqu’un a fait observer que ce rôle tenait à leur fonction : ils chaussaient toute la société. Comme les tailleurs habillaient toute la société. Ils étaient bien placés  pour saisir les différences dans les statuts sociaux. Et quand on ajoute que leur boutique était un lieu de parole…

La Seconde république a été une invention de la politique cassée net par le coup d’Etat car elle a permis aux citoyens de sortir de deux types de révoltes : les révoltes thématiques (contre le recensement par exemple) et les révoltes catégorielles. La politique a été placée sous les auspices du droit et à partir de là des regroupements interclassistes se sont produits. Ceux qui furent montrés du doigt de manière la plus féroce furent les « traîtres » à leur classe sociale ! C’est à l’émission avec Michel Cardoze que la question est aussi venue : mais il y avait des riches parmi les insurgés ? Ils ne furent pas parmi les plus « excités » mais furent tout autant frappés ! Le combat pour la république démocratique et sociale n’était pas compris comme le combat des pauvres contre les riches mais le combat pour des droits égaux, ces droits n’étant pas synonymes d’égalitarisme. L’école gratuite et obligatoire pour tous n’est pas une revendication pour les pauvres contre les riches. Sinon il faudrait faire payer l’école aux riches pour le bénéfice des pauvres. D’ailleurs quand elle sera instaurée, même gratuite l’école coûta cher à une partie de la société qui faisait travailler les enfants !

S’agissait-il par la république de pacifier les rapports entre fractions de la bourgeoisie ? Je veux dire entre une fraction plus portée sur le droit (les avocats) et une autre plus portée sur l’industrie (qui avait besoin d’ouvriers sans droits) ? Il est frappant de constater qu’à l’époque la faculté de droit était une pépinière de militants de gauche et qu’elle est devenue, le lieu le plus classique de la droite voire de l’extrême-droite.

La république n’a jamais été un tout mais au contraire un affrontement ouvert entre courants et c’est ce qu’a montré la Seconde république qui a eu l’audace de porter atteinte au suffrage universel… que le coup d’Etat a rétabli ! Entre la Sociale et la République modérée il y a toujours eu un affrontement qui s’est transformé en affrontement d’alliances ! C’est là que le peuple artisan pouvait apporter son savoir et établir un lien entre la fraction démocrate de la bourgeoisie et la fraction démocrate du peuple. Le coup d’Etat en révélant le courage de bourgeois qui s’élèvent pour le droit ne peut masquer qu’au sein du peuple il s’en est toujours trouvé beaucoup pour eux aussi « trahir » leur classe ! C’est le peuple qui massivement a élu en décembre 1848 Louis Napoléon Bonaparte et ce dernier savait qu’il garderait leur soutien. Souvent, ce phénomène entraîne des discours « d’excuses » : il s’agit de gens du peuple qui sont trompés ! Un discours souvent méprisant envers le peuple qui serait incapable de se tromper lui-même !

En fait, la politique débute au moment où des groupes d’individus décident de s’abstraire de leur propre condition pour penser la société dans son ensemble. Cet effort suppose informations, confrontations et droit de décision. Dans cet univers la liberté de la presse n’est pas une liberté parmi d’autres. Elle est l’armature de toutes les autres. Dans cet univers il appartient à chacun de payer de sa personne plutôt que de se laisser conduire sagement par la main. Je me méfie beaucoup des discours sur la grandeur de l’enfance, cette enfance que nous avons en nous et qu’il ne faut pas gâcher. L’enfance est une belle histoire, de laquelle il faut se libérer avec impatience !

A Castelsarrasin comme ailleurs les insurgés ont compris dès le 3 décembre qu’on voulait les ramener en enfance. Voici la déclaration que l’adjoint au maire signa en réponse au sous-préfet qui lui avait demandé d’afficher la proclamation du coup d’Etat :

« Vous m’avez chargé de faire afficher dans la ville de Castelsarrasin votre proclamation aux habitants de l’arrondissement

Vous désirez le maintien du bon ordre : nous nous associons tous à cette idée mais nous voulons également le triomphe de la république démocratique et votre proclamation se tait sur ce point important de notre existence politique. Il conviendrait d’ajouter à votre proclamation la partie que je viens de signaler. Si vous croyez ne pas déférer à ce vœu je ne crains pas à mon tour d’avoir à la faire afficher. Je vous renvoie les exemplaires pour faire la rectification si vous le jugez convenable. J’ai l’honneur d’être, Monsieur le sous-préfet votre dévoué serviteur. Bordes »

Ce texte a été rédigé par Pierre Flamens et c’est la pièce à conviction qui l’envoya en exil…

Parfois les mots pèsent lourd.

Je me permets ici  d’élargie la réflexion : toute révolution s’appuie sur une constitution d’alliance. Lénine pensa qu’il fallait allier les « éclaireurs » (l’avant-garde) et le peuple. Jaurès pensait qu’il fallait allier les luttes sociales et la république. Les temps présents nous incitent à quelles alliances ?

Un grand merci aux organisateurs de la réunion et aux participants.

20-01-2011 Jean-Paul Damaggio

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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 21:52

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C'est la première brochure de nos éditions présentée à Montauban en avril 2007 avec les éléments du débat ci-dessous. Elle reste disponible au prix de 7 euros (avec frais d'envoi) pour 70 pages.

 

Le 21 avril 2007, une vingtaine de personnes échangèrent leurs réflexions sur la place, le rôle et l’influence du FN (1).

L’idée centrale de l’introduction : décortiquer l’influence électorale du FN en France et plus particulièrement dans le Tarn-et-Garonne pour en percer le sens et mieux le combattre (voir la brochure).

L’essentiel c’est ici, les apports du débat.

a)                 le rural et le religieux : le secteur de Caylus rural vote peu pour le FN comme le département de l’Aveyron. Dans ce contexte un intervenant pointe le rôle modérateur de la religion catholique ; la même religion, pointe une autre personne, qui devenir sous l’angle extrémiste, la référence de B. Anthony dans le Tarn et donc arme de guerre du FN.

b)                 le rôle de la double ou triple présence de l’Algérie : par la présence de l’immigration, des pieds-noirs et des harkis, présence liée à un type d’agriculture en Tarn-et-Garonne (mais dans l’agriculture l’immigration est beaucoup plus marocaine qu’algérienne). Ce point qui n’avait pas été évoqué dans l’introduction mais elle mérite bien sûr une analyse importante.

c)                  le fait que le FN soit silencieux est une façon de mieux avancer car il peut mieux se masquer. Réflexion qui renvoie au dessin de J-M Courtot qui montre Le Pen récoltant ce que les autres sèment (2).

d)                 pourquoi l’opposition a faibli après les premières années ? c’est net pour Montauban où autour des années 90 une lutte est engagée mais est-ce lassitude ou banalisation, elle a baissé les bras. A été rappelée par exemple la pétition de Charlie Hebdo demandant l’interdiction du FN (après 1995), journal qui est plutôt connu à présent pour sa lutte contre l’extrémisme islamiste.

e)                 retour sur la question nationale, devenu le thème majeur de Sarkozy et que Royal a tenté d’investir aussi (3).

f)                   la peur ne serait-elle pas le moteur du FN ? cette question suscitera une riche discussion sur les rapports entre les peurs réelles et les peurs fantasmées avec ce constat : chacun a tendance à se barricader et cette tendance peut se changer en vote politique. Cette peur renvoie à la question de la haine devenant presque une condition pour « être fier d’être Français ».

g)                 contre la justification du vote venant des personnes âgées : le témoignage d’une fac de lettres où il apparaît que 20% des jeunes votent FN. La régression culturelle dans la jeunesse ne serait-elle pas énorme ?

h)                 sur la classe dirigeante du FN : des anciens de la collaboration bien sûr, une relève venant des universités, un ancrage dans une partie de la noblesse, et les connaissances de Le Pen. La différence avec De Villiers : il fait référence à un laboratoire, la Vendée quand le Pen ne se reconnaît qu’un laboratoire La France (4)

i)                   faut-il « dessiner » Le Pen sous le trait les plus grossiers pour en faire un repoussoir ou faut-il admettre que Le Pen comme tout électeur du FN, est un être comme chacun de nous ? question importante quant à la forme de riposte.

j)                   le FN n’est-il pas une machine économique, plus qu’un parti politique ?(5) la marginalisation de Le Pen dans les médias depuis 1995 montre que les médias ne sont pas les seuls à faire le lit du FN. Quant à la peur, elle touche les précaires mais aussi les classes possédantes qui se protègent dans des cités sous surveillance.

k)                 le TetG se distingue comme un département peut accueillant pour l’étranger (y compris le Parisien et tous les « étrangers de l’intérieur ») et c’est peut-être un facteur qui facilita son implantation (6).

l)                   on sent monter le retour de « l’esprit collaboration » des années 40 et il faut donc pointer du doigt le rôle de l’anti-communisme (pour le négatif) et du communisme (pour le positif).

m)              et notons pour conclure cette observation prémonitoire : et si l’homme vraiment dangereux c’était Sarkozy, quand on découvre une infirmière qui subit la crise et qui se prépare à voter pour lui ?

A chacun de chercher une synthèse. (d’après les notes de M-F Durand)

1) Je ne compte pas la brève présence des dirigeants locaux du FN et du MNR qui souhaitèrent acheter le livre. L’incident fut instructif de la bêtise de telles personnes.

2) Sarkozy aura été le premier à rendre caduc ce dessin : il a su récolter ce qu’il a semé. Point très grave de la situation actuelle.

3) dans les deux cas le thème sert d’enveloppe au paquet-cadeau dur à avaler que sont les propositions concrètes de la politique de demain. Au moins on se fera écraser par un authentique Français, c’est moins douloureux !

4) Ce qui a été le cas de Sarko face à Ségo qui évoquait son Poitou-Charente.

5) Ce point renvoie très bien au dessin de JM Courtot où Le Pen conduit une moissonneuse pour récolter ses suffrages. Et ce point renvoie à Sarkozy devenu PDG de l’entreprise France.

6) Cette caractéristique est peut-être due à la petite taille du département qui se vivant comme une famille se considère bousculé dans son confort par l’apport considérable de nouveaux arrivants.

 

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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 21:47

 

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En janvier 2008, enthousiasmé par la lecture du dernier livre de la Tunisienne Héli Béji j’envoyais ce texte à un ami montalbanais. Je ne l’ai vu nulle part au cours des événements et à relire son livre aujourd’hui quelle émotion !.

 

Pour réduire les redondances à une citation, je retiens celle-ci :

« Si l’humanité de la raison s’avérait au bout du compte inférieure à celle de la foi, cela redonnerait une légitimité à toutes les objections religieuses et conservatrices qui lui sont faites. Si la culture profane ne parvenait pas à vaincre les démons des hommes malgré la science et le progrès, alors la culture sacrée retrouverait la vigueur et la séduction de ses arguments. Si les innombrables sacrifices consentis pour le triomphe de la modernité n’aboutissaient qu’à un monde plus inhumain, alors de nouveaux sacrifices viendraient en retour s’offrir à la gloire de la foi. Ira-t-on jusqu’à renoncer aux progrès de l’esprit, à la liberté de conscience, à la laïcité, si ces notions ne sont plus capables d’offrir une politique mondiale vivable ?

Nous vivons un temps où cette mise en question est la plus aiguë que jamais. La philosophie et la théologie se retrouvent à nouveau face à face, dans des positions inconciliables, quand le débat semblait clos. D’un côté on craint d’être dépossédé de l’œuvre démiurgique qu’on a arraché à la nature et à la fatalité ; de l’autre on craint d’être livré à l’épouvante de la solitude spirituelle et de l’absence de Dieu. Ces peurs opposées n’ont rien à voir avec le choc des civilisations : elles sont le retour du vieux combat que l’Europe a déjà eu avec elle-même, qu’elle avait cru dépasser, alors qu’on voit l’espoir religieux prendre racine là où la raison s’est montrée déraisonnable et inhumaine avec ceux qu’elle prétendait justement raisonner et humaniser».

Héli Béji page 166 de Nous les décolonisés.

 

Cette analyse du réel très dialectique incite à aller au-delà de la description pour retrouver les causes. La « révolution » du capitalisme qu’elle révèle peut se résumer ainsi : autrefois les colonisés étaient jugés inaptes à la démocratie donc l’Europe institua, de diverses manières, des sociétés à deux étages (la « civilisation » et l’indigène) tandis qu’à présent, les USA jugent les colonisés aptes à sa démocratie… qu’elle veut imposer par la guerre. Pourquoi ce revirement ? Pourquoi veut-on à toute force que l’Irak et les autres pays soient jugés à l’aune de la démocratie parlementaire ? Parce que cette démocratie est à présent totalement sous contrôle des puissants ? Pour masquer sous une autre forme le seul combat existant, le combat pour le contrôle des matières premières ? Mais la guerre d’Irak démontre que le pétrole en question était beaucoup mieux sous contrôle avec la dictature en place avant sa chute ! Les USA auraient-ils mal apprécié les difficultés politiques ? Sans doute mais de toute façon la guerre dans les puits de pétrole ne peut pas être la meilleure façon de les exploiter.

Il se trouve que cet exemple entre dans un tableau général que je présente ainsi : pendant des décennies le capitalisme a fait alliance avec les forces démocrates pour abattre les divers féodalisme, la raison devenant économiquement, socialement et idéologiquement un instrument permettant le développement de sa suprématie.

Avec la fin de l’URSS qui, elle-même, eut à affronter à sa manière le féodalisme, le capitalisme a pu découvrir la fin de son histoire classique. Le capitalisme est à présent non plus le mouvement qui dépasse le capitalisme mais la conservation d’une domination acquise, conservation qui se fait par des moyens nouveaux, le féodalisme.

Le féodalisme, comme suprématie de l’aristocratie foncière, a connu au cours de son histoire de grandes mutations politiques avec l’apparition des monarchies, et économiques avec la montée des bourgeoisies. Mais le féodalisme restait le féodalisme dans une sorte d’immobilisme équilibré. A ce jour, la seule révolution au monde à avoir réussi est la révolution française qui cassa brutalement le féodalisme en question. Les révolutions anglaises ou nord-américaines furent des révolutions de palais qui réorganisèrent le pouvoir au sein de la classe dominante. Si on regarde ensuite les révolutions latino-américaines avec la révolution mexicaine en éclaireur en 1810, il s’agissait de révolutions nationalistes basées sur une entente inter-classiste. L’échec de la révolution russe est le plus phénoménal quant au regard de ses objectifs.

La révolution française est donc celle qui a le plus solidement installé le pouvoir de la bourgeoisie mais elle est la hantise de la dite bourgeoisie car elle a réussi par une alliance avec les démocrates qui lui pèse sur la conscience comme un énorme boulet.

Parce que le capitalisme d’aujourd’hui veut instaurer « la fin de l’histoire » pour que l’histoire ne soit plus que l’histoire de son succès (je l’appelle capitalisme féodal), le triomphe de la modernité devient un monde de plus en plus inhumain !

Pour sortir de cette tenaille, la révolution démocratique a besoin de comprendre qu’elle ne lutte plus contre le capitalisme conquérant mais contre le capitalisme établi. Si le « fordisme » ou le «keynésianisme » apportèrent de l’eau au moulin du mouvement ouvrier (par le développement d’une classe ouvrière unifiée et concentrée), on n’a plus rien à attendre de l’adversaire.

Dans ces conditions, les alliances ne sont plus de même nature, n’ayant plus le même objectif. Le capitalisme féodal (certains diront plutôt totalitaire car il est total mais c’est une autre discussion) conduit la planète vers son effondrement par deux bouts : économique en élargissant le fossé des inégalités, et politique en déstructurant les identités passées. Les alliances doivent donc s’organiser autour des deux pôles : économiquement par l’urgence écologique et politiquement par l’organisation de la riposte sociale contre les inégalités. Une écologie sociale ne peut pas avoir pour but le sauvetage de la planète qui ne serait que le sauvetage des dominants sur la planète, mais la réduction des inégalités qui, en donnant du sens à son combat, lui donnerait les seules forces capables de révolutionner à nouveau le monde, les forces populaires.

 

L’analyse d’Heli Béji permet de renverser totalement la thématique piégée du choc des civilisations (pour ceux qui la défendent comme pour ceux qui la contestent) : nous sommes TOUS à présent dans la même civilisation sauf que nous ne savons pas de quel côté elle va pencher.

Si l’héritage des luttes populaires européennes n’est pas arraché de toute urgence aux discours du capitalisme féodal alors nous nous rendrons incapables d’échapper à la tenaille qui nous égorge.

 

Héli Béji termine par « malaise dans la démocratie ». Les décolonisés coupables de la perte de leur propre histoire, comme les partis communistes coupables de la perte de leur propre histoire, ça laisse un vide si ce constat ne nous rend pas capable de sortir du trou.

Tant que la pensée fonctionne, l’espoir reste vivant. Amitiés Jean-Paul Damaggio

 

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