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11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 20:07

8, 9 novembre 2010 : Chichen Itza etValladolid

 par Marie-France Durand

 

Au terminal de bus, après un véritable expresso italien (délicieux) au café d’à côté, nous prenons un billet (21p soit 1,30€) à la compagnie Oriente pour Chichen Itza. Ce n’est pas la 1ère classe, mais c’est très confortable quand même. La différence est que les horaires ne sont pas toujours respectés à la minute près. Ainsi, une sorte de mafioso de l’Oriente, après avoir éjecté des voyageurs de leurs places situées à l’avant (pourtant numérotées), ordonnera au chauffeur d’arrêter le bus devant une gargote pour aller se restaurer, car il a visiblement une petite faim ! Nous attendrons que Monsieur ait terminé son repas.

Après 45 kilomètres de route plate en forêt on arrive à Chichen Itza vers 9h¼. C’est l’un des sites mayas les plus visités au Mexique, et nous avons tenu à arriver tôt pour éviter les hordes de touristes qui déferlent, parait-il, en fin de matinée, venant des hôtels luxueux de Cancún.

Pas de queue pour l’entrée qui est de 167p soit 10€ (116p pour les Mexicains). Heureusement, tous les vendeurs menant au site ne sont pas encore installés, et on peut parcourir les quelques centaines de mètres de forêt sans être trop importunés avant d’arriver à el Castillo, la grande pyramide – qu’on a tous en tête si on a lu Tintin et les Picaros ! C’est aussi celle qu’on trouve dans tous les dépliants touristiques.

Seule au milieu d’une grande étendue d’herbe rase, elle en impose, mais je ne la trouve pas vraiment belle, contrairement aux nombreux autres monuments du site, dispersés dans la forêt : car l’ensemble est vraiment époustouflant. Au milieu de la forêt, des pyramides plus modestes, mais couvertes de bas reliefs, un observatoire astronomique impressionnant, el caracol, dont le dôme est en colimaçon – d’où le nom – où tout a été étudié pour observer les astres, Vénus en particulier, dont les mouvements dictaient les faits et gestes des Mayas, mais pas seulement, puisque le calendrier maya, très compliqué, étonne encore les chercheurs par sa précision dans la mesure du temps. Plus loin un ensemble immense el Edificio de las Monjas (le temple des Nonnes).

Puis la Iglesia (l’église) un bâtiment rectangulaire absolument recouvert de bas reliefs plus ou moins symboliques superbes et de hiéroglyphes. L’écriture maya, comme l’égyptienne comporte des dessins qui ont différents sens suivant le contexte. Il faut parler encore du monument peut-être le plus extraordinaire : el Grupo de las Mil Columnas (le temple aux mille colonnes), presque toutes sculptées. Incroyable ! Et aussi du Cenote : une sorte de puits naturel extrêmement profond, qui permettait d’approvisionner la cité en eau. Les Cenotes, nombreux dans la région, étaient sacrés pour les Mayas. Peut-être parce que c’est très impressionnant, ça ressemble à des puits sans fond que la nature a creusés dans le calcaire. Ils y voyaient le passage avec le monde de l’au-delà.

Proche d’el Castillo, on trouve l’immense terrain de Juego de Pelota (jeu de pelote), muni de grands anneaux de pierre où passer la balle, et couvert de bas reliefs, très figuratifs ceux-là, comme des bandes dessinées de pierre, et racontant le destin tragique des joueurs : les perdants étaient égorgés et leurs têtes mises sur des pieux autour d’un monument proche, très explicite puisqu’il est couvert, sur quatre niveaux, de têtes de morts, toutes plus grimaçantes les unes que les autres.

El Castillo, la grande pyramide était dédiée au dieu Chac-mool. On y faisait monter les 365 marches aux sacrifiés, et, tout en haut, les prêtres leur arrachait vivant le cœur pour l’offrir au dieu avant de jeter les dépouilles au bas de l’escalier. Il parait que vu sous un certain angle, aux équinoxes, les escaliers forment les écailles du dieu serpent Kukulkan (ou Quetzalcoatl) et qu’on a l’impression qu’il se coule dans le Cenote.

Bien sûr tous ces noms : el Castillo, la Iglesia, etc. ne sont pas les noms d’origine que l’on ne connait pas. La civilisation de Chichen Itza avait quasiment disparu lors de l’arrivée des Espagnols. On pense que la ville fut fondée par une tribu maya venue du sud : les Itzaes, vers 450 après Jésus-Christ, et que l’apogée de sa grandeur se situe entre le VIIème et le IXème siècle. Puis, après une sorte de déclin, elle a été repeuplée, peut-être par une tribu venue du nord d’origine toltèque, autour de l’an 1000, avant un autre déclin à la fin du XIIème siècle. C’est pourquoi on peut distinguer nettement deux styles différents à Chichen Itza : le style de la Iglesia et autour, purement maya et plus ancien, avec des représentations symboliques parfois à peine esquissées, qui diffère de celui du Castillo, ou du Juego de Pelota, plutôt d’influence toltèque et où les bas reliefs sont plus figuratifs.

Il faut regretter le nombre impressionnant de guides et « marchands du temple », certains très accrocheurs et bruyants, dans un site qui demande à être visité tranquillement pour goûter le calme de la nature et le chant des oiseaux. La vente de têtes de morts en faïence aux couleurs vives au milieu des monuments est vraiment de très mauvais goût. Au fur et à mesure que le temps a passé, les cars de touristes sont arrivés, le monde commence à s’agglutiner autour des édifices et les guides et marchands deviennent de plus en plus collants. Il est temps pour nous de revenir attendre le bus, qui nous ramène à Valladolid.

Après un petit repos à l’hôtel, nous voici repartis par la calle 41 (rue n° 41) puis la calle 41a (c’est une des rares rues en diagonales à Valladolid, d’où le « a » pour la distinguer des autres : ici, comme à Mérida et à Campeche les rues nord-sud sont numérotées impaires, et les rues est-ouest paires, ce qui n’est pas très romantique mais bien pratique pour se repérer !) qui mène au Convento San Bernardino de Siena. Valladolid a été fondée lors de l’arrivée des Espagnols au XVIème siècle sur une cité maya et fut le théâtre d’affrontements sanglants au XVIIème puis au XIXème siècle entre Mayas et Espagnols. Le couvent est très ancien, c’est l’un des premiers fondés par les Espagnols, et c’est une forteresse de pierre rosâtre qui a un certain charme avec ses arcades, son patio intérieur entouré d’une bâtisse à deux étages de lourdes arcades (comme les anciens caravansérails), son Cenote entouré d’une construction circulaire, son jardin aux plantes et aux arbres exubérants. Dans la chapelle, des statues très naïves et un joli retable. Vu de l’extérieur le bâtiment, très large, est imposant. La nuit est presque tombée et, sur l’immense place, devant le couvent, des enfants jouent au cerf-volant.

Retour vers le zócalo pour un moment à regarder les gens passer. Un bus décoré, avec l’inscription fiesta tropical, à deux étages et à la musique disco tonitruante fait le tour de la place avant de s’enfoncer dans les autres rues de la ville. A l’étage supérieur, des jeunes sont agglutinés et tapent des mains en cadence. On avait vu à Granada (Nicaragua) un bus un peu identique. En fait, c’est une habitude des pays d’Amérique latine pour faire la fête, sauf que, initialement, ce n’était pas de la musique enregistrée mais un véritable orchestre qui prenait place au deuxième étage du bus. Jean-Paul me dit que Claude Sicre avait essayé de faire de même dans son quartier à Arnaud Bernard à Toulouse. Dîner au même endroit qu’hier : arrachera, spécialité yucatèque, bœuf mariné aux épices et entouré de légumes, agrémenté pour moi, d’une bière Montejo negro, et pour Jean-Paul d’orchata (sirop d’orgeat).

Mardi 9 novembre 2010 : Valladolid, piscine, Cenote Zaci

 

Valladolid respire la douceur et la tranquillité. Les gens y sont aimables et souriants, les jardins bien entretenus, les rues aux tons pastel sont propres, les bâtiments aux arcades innombrables sont harmonieux. On est tellement bien ici qu’on décide de rester deux jours de plus, d’autant que la journée extraordinaire d’hier demande un petit temps pour souffler. Aujourd’hui sera une journée tranquille, sans bus. Petit déjeuner à l’hôtel : il sera « continental » pour moi (avec des toasts grillés), « régional » pour Jean-Paul (avec des viennoiseries). Puis nous arpentons les rues pour quelques achats, un passage à internet (4p soit 0,25€ la demi-heure) pour écrire à Vincent et Guillaume et voir les mails, on traîne un peu autour du zócalo avant de retourner au joli Jardin de los Heroes, à côté du musée San Roque, pour y pique-niquer.

C’est une belle rencontre avec le jardinier (voir le texte de Jean-Paul). Puis nous écrivons quelques cartes postales avant de rentrer à l’hôtel pour étrenner la piscine si agréable. Il fait bon, mais pas excessivement chaud, raison pour laquelle peut-être, à part une dame le premier jour, nous n’avons vu personne s’y baigner. Ensuite nous repartons à pied pour le Cenote Zaci qui se trouve à trois rues de l’hôtel, un Cenote aménagé, ce qui casse un peu le côté sauvage mais ce qui permet de s’approcher de l’eau et de voir comme ces lieux sont impressionnants. Un trou circulaire d’une trentaine de mètres de diamètre, taillé par l’érosion dans le rocher, rempli d’eau, dont la profondeur doit être importante, et à moitié recouvert par la voûte de roche qui n’a peut-être pas un mètre d’épaisseur à certains endroits. Au-dessus c’est la terre, les arbres et la végétation luxuriante. Au-dessous les stalactites et une eau vert sombre où deux personnes se baignent. On comprend que ces lieux aient pu alimenter tant de légendes sur le monde souterrain, infernal pour les Mayas. Ils y jetaient de l’or et des pierres précieuses récupérées bien plus tard par les Espagnols.

Au détour de notre promenade nous nous trouvons devant la petite église Santa Ana, peinte en jaune profond, avec des arcades qui rappellent les films mexicains. Il y a un jardin avec un monument de plus à la gloire de révoltés qui furent fusillés à cet endroit (l’inscription est en maya). Enfin retour vers le zócalo pour regarder les gens passer et écouter les lecteurs – qui se succèdent depuis hier devant la bibliothèque – pour lire des passages de livres produits par l’Etat du Yucatan sur divers sujets concernant la région (la révolution, le théâtre, la géologie, etc.). Une façon d’inciter les gens à lire des livres. A cette heure là les bus touristiques font le tour du zócalo déchargeant pour quelques instants des groupes de touristes parfois méprisants envers les petits vendeurs.

Pour le repas du soir, dans un autre resto autour du zócalo (Las Campanas à deux pas de l’hôtel), longanizas pour moi (sorte de saucisses de porc à vrai dire un peu sèches) et poisson pour Jean-Paul.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 20:02

6 et 7 novembre 2010 : de Cancún à Valladolid

par Marie-France Durand

 

Lever vers 7h, petit déjeuner copieux et varié dans une petite pièce de l’hôtel en compagnie de nos voisins de chambre, tous mexicains, puis premiers pas dans la ville et premières démarches pour démarrer :

- visiter la gare routière « ADO » (c’est à dire pour les bus première classe) : elle est vaste, climatisée, nickel, les annonces par haut-parleur ont la voix éthérée de celles des aéroports, la gare routière est à deux pas de l’hôtel (on a choisi l’hôtel en fonction de sa situation pour éviter les trajets fastidieux avec tous les bagages), et achat de billets pour le bus de 9h demain allant à Valladolid, notre prochaine étape (142 pesos soit 9€ par personne) : nous obtenons les meilleures places, numéros 3 et 4, c'est-à-dire à l’avant et à droite, on peut donc voir le paysage devant sans être gênés par le chauffeur- changer des dollars à un petit changeur privé, car les banques visitées Avenida Tulum ne changent pas.

- réparer mes lunettes abîmées chez un opticien (100p soit 6,20€).

- aller à la poste (2 employés aux guichets, pour toute la ville ?) pour acheter des timbres pour la France (13,50p soit 0,85€).

- acheter une revue Proceso qui titre « El poder narco » (« Le pouvoir des narcotrafiquants », qui est devenu malheureusement le problème n°1 de ce pays, principalement dans sa partie nord).

- acheter une carte de téléphone qui nous permettra de retenir les chambres dans les hôtels durant notre voyage. Il y a de nombreuses cabines Telmex un peu partout dans les rues, nous n’aurons donc jamais de mal pour en trouver.

… et bien sûr, se balader tranquillement dans les rues et les places aérées du centre ville, regarder les passants, la végétation, apprécier la douceur du temps, soleil et chaleur légère, avec une certaine langueur due au décalage horaire.

Là, j’écris sur une place ombragée munie de bancs accueillants et d’un kiosque. Aux arbres pendent des espèces de haricots géants (il y avait les mêmes à Piura au Mexique, mais j’ai oublié leur nom), il y a des bougainvilliers mauves et rouges (Jean-Paul se moque un peu de moi car dès que j’en vois, n’importe où au monde, je ne peux m’empêcher d’en faire la photo : je trouve vraiment cette fleur superbe. Et bien sûr, une fois de plus … un petit clic sur l’appareil photo !), des bananiers dans les jardins, il fait bon (25°C environ) avec un vent agréable. A côté du kiosque, un groupe de jeunes filles et deux garçons mettent au point une chorégraphie sur un air entrainant, des enfants se poursuivent en riant et Jean-Paul lit son journal.

Nous continuons notre balade vers le Parque de las Palapas. En fait de Parque, c’est une esplanade bétonnée, genre esplanade des Fontaines à Montauban, avec une immense scène en béton, surmontée d’une phrase en l’honneur de la patrie (dommage j’ai oublié de la noter). C’est bientôt (le 20 novembre) à la fois le 200ème anniversaire de l’indépendance du Mexique et le 100ème anniversaire de la révolution, donc toutes les villes se préparent à fêter ce double événement avec un sigle 2010 où les zéros ont été doublés pour faire 200 et 100 en même temps :  , entouré des couleurs du Mexique (le drapeau mexicain est vert-blanc-rouge comme l’italien, mais avec un aigle enserrant un serpent sur la partie blanche). Ce sigle, on le retrouvera tout au long de notre voyage.

Sur tout un côté de la place, de nombreuses petites tiendas (boutiques) vendent des tacos (sortes de petites galettes remplies d’aliments les plus divers, viande, poulet, légumes, crudités, le tout extrêmement pimenté en général), et devant il y a des tables et des sièges en béton, munis de parasols. Que choisir ? Nous nous décidons pour la tienda tenue par deux jeunes filles qui proposent 2 tacos + 1 agua (en fait de l’eau aromatisée) pour 25p soit 1,55€. Il y a une variété infinie de tacos. Je goûterai ceux au poulet pibil, c'est-à-dire mariné dans de l’orange amère, avec des épices, ail et cumin, et cuit à l’étouffée. Les tacos sont minuscules mais ils sont excellents, comme les galettes.

Après un repos dans la chambre, nous décidons de prendre un bus de la ville (8,50p soit 0,55€) pour – quand même – aller voir la mer des Caraïbes. Nous descendons à Playa Las Perlas, la plage ouverte au public la plus proche du centre ville. Mais si la plage est publique, les accès ne le sont pas : obligés de passer à travers un hôtel ! Nous choisissons Holiday Inn qui semble plus accessible, nous entrons dans le hall comme si nous étions des clients de l’hôtel, pour ressortir du côté piscine privée de l’hôtel, et enfin accéder à la plage et à la mer. La mer n’a pas tout à fait la couleur turquoise tant vantée car le ciel est un peu nuageux, mais elle est cependant très belle, le sable est fin et presque blanc, nous apercevons toutes sortes d’oiseaux, et même un pélican. Plage quasi déserte, pourtant le guide du routard annonçait une plage bondée de familles mexicaines le week-end, mais sans doute ne fait-il pas assez chaud. Je goûte l’eau du pied. Elle est tiède et je regrette de n’avoir pas emporté mon maillot de bain avec moi.

Après avoir bien respiré le vent (assez fort) et la mer, nous décidons de rentrer pour passer la fin d’après-midi au Parque de las Palapas. Cette fois il y a beaucoup d’enfants et une vingtaine de petites voitures électriques alignées. Les enfants sont heureux comme des fous à conduire ces petits engins. Certaines voitures sont même téléguidées par les parents, ce qui permet de redresser la trajectoire zigzagante des plus jeunes ! Nous avions vu un jeu analogue à Maracay au Venezuela.

Egalement, des groupes d’enfants et d’adolescents s’entrainent à faire du sport, des acrobaties, des pyramides humaines et des marches militaires, préparation probable pour le jour du défilé. Ils sont tous habillés de jeans et d’un t-shirt blanc. Ce qui me frappe, c’est que celle qui entraine les autres semble presque plus jeune, mais a cependant l’air d’être obéie au doigt et à l’œil par petits et grands. Les filles et les garçons sont mélangés, ainsi que les grands avec les petits qui font comme ils peuvent. Etonnant.

Le soir est tombé et après quelques recherches de resto pour dîner nous en choisissons un dans la rue piétonne qui donne sur l’Avenida Tulum. Il faudra discuter un peu pour obtenir la carte affichée au dehors et non des propositions de plats valant le double. Les tacos seront très bons finalement (mais plus cher que sur la place, nous nous en sortons pour 240p soit 15€ tout compris).

Il a plu beaucoup pendant la nuit, et nous quittons Cancún sous les nuages. Le bus ADO est très confortable, climatisé (trop ! je suis obligée de mettre un pull) et rapide car il passe par l’autoroute (145 kilomètres, 2H15 de temps de trajet). La région traversée, comme dans l’ensemble de la presqu’île du Yucatan, est plate, et la route bordée de forêt tout le long. Le terminal de bus de Valladolid (70 000 habitants) est à deux pas de l’hôtel San Clemente, lui-même presque au zócalo (la place principale en mexicain) et face à la cathédrale. L’hôtel est vraiment charmant avec son patio fleuri et rempli de plantes tropicales, sa belle piscine, ses arcades, ses escaliers recouverts d’azuleros (influence arabe ?), ses salons aérés aux fauteuils moelleux, et l’accueil est simple et souriant. Nous paierons la nuit 35$ soit 29€, petit déjeuner non compris, pour une grande chambre impeccable avec télé-SDB-WC et deux grands lits. Je ne me souviens pas s’il y avait ventilateur et/ou air conditionné car nous n’en avons pas eu besoin, la chaleur n’étant pas accablante Le zócalo, ombragé par de grands arbres, offre de nombreux bancs et fauteuils de pierre. C’est vraiment agréable. Donc, après quelques achats (tomates et clémentines achetées à des femmes assises sur le trottoir qui vendent quelques produits de leur jardin, chips et rondelles de mortadelle achetées dans une boutique, et pain moelleux au boulanger), nous nous y installons pour pique-niquer.

Des femmes en huipiles (robes traditionnelles des femmes mayas portées encore par beaucoup d’entre elles ici : courtes et blanches, elles ont des motifs brodés de couleurs vives sur la poitrine et au niveau des genoux, et dessous dépasse largement un jupon blanc en dentelle, c’est vraiment très joli), très vieilles et de très petite taille comme tous les gens d’origine maya, nombreux ici, essaient de vendre des pelotes de fil à broder.

Un jeune Indien nous aborde, voulant à toute force nous vendre des peaux tannées et imprimées de motifs qui se veulent mayas. La conversation s’engage avec Jean-Paul. Il fait ce travail depuis sept ans et est employé par le centre artisanal en face. Il cherche à apprendre de nous quelques mots de français pour aborder plus facilement les touristes. Il insistera pour que nous achetions au moins l’une des peintures en descendant le prix de 150 à 50 pesos. Le pauvre n’a pas de chance avec nous, mais il ne nous en tient pas rigueur et nous nous serrons la main en repartant. Nous le reverrons plusieurs fois durant les quelques jours que nous passerons ici.

Retour à l’hôtel car j’ai vraiment besoin d’une sieste : je n’ai pas encore digéré le décalage horaire. Puis vers 15h, nous voici repartis pour le musée San Roque, gratuit et sympathique : situé dans ce qui ressemble à une ancienne église peinte en rose, il présente l’histoire locale et nationale : la culture de Valladolid et sa région, exposition sur le site maya d’Ek Balam, récemment mis au jour, mais qui n’a pas encore dit tous ses secrets (malheureusement, nous n’aurons pas le temps d’aller y faire un tour).

Derrière le musée se trouve le Jardin de los Heroes (Jardin des Héros) très tranquille, à la gloire des grands hommes de la région, rempli de grands arbres et de plantes taillées pour représenter toutes sortes de formes (j’ai pensé à Marthou qui aurait été intéressée, elle qui aime tailler joliment ses buis). Nous y faisons une petite halte avant de revenir sur le zócalo. La cathédrale, encore plus belle avec les illuminations du soir, s’est remplie, les gens dépassent dehors pour assister à la messe. D’une manière générale, et comme partout en Amérique latine, nous serons toujours étonnés par le monde qui assiste aux offices dans les églises. Ce qui n’empêche pas d’ailleurs les différentes sectes évangéliques ou autres de proliférer. Et ce qui n’empêche pas les narcos, hélas, de pousser le cynisme jusqu’à construire de nouvelles églises pour acquérir du pouvoir sur le peuple !

Pour le repas du soir, nous choisissons le restaurant de l’hôtel Maria de la Luz qui borde le zócalo, pour un plat complet à base de porc et de papas francesas (des frites tout simplement !) accompagné de pain moelleux et de petites tortillas (mi-galettes, mi-crêpes) chaudes divines ! Avec la boisson nous paierons 240p soit 15€.

Il y a maintenant beaucoup de monde sur le zócalo. L’ayuntamiento (mairie), bordée d’un double étage d’arcades, est ouverte. Nous y entrons pour visiter le corridor aéré du premier qui donne sur la place et qui contient d’extraordinaires murales représentant l’histoire du Mexique et de la ville : l’attaque des Espagnols au 16ème siècle, la sujétion, l’esclavage, la révolution mexicaine. Etonnant.

Retour en bas où des préparatifs ont eu lieu pour un orchestre qui va jouer ce soir. La route est barrée pour les voitures et des chaises ont été installées. On écoutera d’abord une chanteuse coiffée d’un immense sombrero somptueusement décoré. Puis l’orchestre – une dizaine de musiciens –, embrayant sur des salsas entrainantes, aura tôt fait de pousser les gens à danser sur la piste, c'est-à-dire la rue devant la mairie, jeunes et vieux … et les vieux ne sont pas les derniers à s’en donner à cœur joie. Quel bonheur !

Je ne peux m’empêcher de penser à mes amis du monde arabe et musulman qui ne connaitront jamais la joie de danser, hommes et femmes ensemble et enlacés ; à mes copines algériennes qui ne peuvent plus mettre un pied dehors sans se faire siffler et insulter. Ici, je n’ai pas entendu une seule fois des remarques désobligeantes à l’égard d’une femme qui passe (ce qui ne veut pas dire évidemment que le machisme n’existe pas !). Et s’il y a, bien sûr, des regards admiratifs lorsqu’arrive une belle femme court-vêtue, ils sont toujours discrets. Enfin, ça repose de voir que les femmes ici, même bien en chair, n’hésitent pas à mettre des vêtements moulants et à montrer leurs formes. C’est simple et naturel.

J’espérais que Jean-Paul s’y mettrait : la salsa, il peut difficilement résister ! Mais non, ce ne sera pas pour cette fois, bien que ses pieds et ses mains s’agitent en cadence.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 15:54

Depuis 1940 le Mexique aspire à entrer dans « le premier monde » celui qui se caractérise par « la grande surface » en matière de commerce. Mais le Mexique est un pays d’Amérique latine et le centre commercial essentiel reste… le marché. Ce lieu populaire est un des plaisirs de ces pays là et au Mexique ils sont toujours très vivants. Bien sûr, dans la ville neuve de Cancun (née en 1970) quand nous avons vu « mercado » sur le plan nous y sommes allés mais c’est sans surprise que nous avons découvert un marché d’artisanat. Au vendeur de journaux, quand nous lui avons posé la question du lieu d’un marché alimentaire, il nous a regardé avec des yeux ronds en disant qu’il n’existait pas. Nous avons pensé que cette activcité avait été relégué dans les banlieues populaires.

A Valladolid où pourtant nous sommes restés quatre jours, nous n’avons pas pris le temps d’aller à un marché très beau, très bien organisé, que nous avons vu en passant avec le bus, car dans la rue, des vendeurs à la sauvette proposaient les produits que nous cherchions.

A Mérida, la capitale, nous avons pensé que le marché serait loin du centre et finalement nous avons pu le trouver à quelques rues et très actif.

C’est finalement à Campeche que nous avons surtout goûté aux joies du marché. Il faudrait y passer des heures pour y découvrir la forêt de produits originaux. Pendant que Marie-France achetait une montre, j’ai attendu à côté d’une dame qui vendait de la yucca. A Valladolid en achetant des avocats, une Mexicaine nous a recommandés la yucca de la vendeuse, mais nous ne savions pas trop comment la manger, aussi nous l'avons laissé. La vendeuse de Campeche semblait vendre un produit délicieux.

 

Après le marché j’ai envie par gourmandise de m’arrêter sur les boulangers. C’est le seul commerçant spécialisé : il ne vend que du pain et quelques gâteaux dont des « cornets » qui sont des croissants. Celui de Valladolid m’a ému quand, y passant pour la deuxième fois, il m’a demandé d’où je venais. En lui répondant de France, il a écarquillé les yeux et m’a dit son amour de notre langue. Il devait avoir autour de 20 ans et il symbolisait une part du peuple de ce pays. Il m’a dit de demander au gouvernement d’installer plus d’Alliances françaises au Mexique pour que des personnes comme lui puissent apprendre le français. Il m’indiqua que le pain que j’avais pris était de la veille et qu’au lieu de 4 pesos il serait à 3 pesos. La boulangerie de Tulum était la plus belle, la plus garnie : comme dans les autres, on prend une pince, un plateau, on se sert et on va à la caisse. A Mérida, une gamine tenait la caisse mais en fait c’était juste le temps que sa mère revienne d’une course rapide car elle fila en vitesse, jouer dehors, dès qu’elle la vit arriver.

 

Les pharmacies sont comme partout aux Amériques, des lieux qui peuvent vendre bien autre chose que des médicaments. Notre première entrée dans une pharmacie s’est produite à Valladolid. Nous sommes entrés au hasard dans une boutique pour demander où nous pouvions acheter une carte de téléphone et on nous envoya dans la pharmacie d’à côté. Il s’agit toujours de magasins ouverts sur la rue.

 

Parmi les grands magasins, qui existent parfois en périphérie comme chez nous, il s’en trouve aussi un peu en ville mais moins grands qu’en France. Marie-France a raconté notre passage dans un magasin vendant tissus et tout ce qui va avec, et je partage avec elle l’émotion d’une telle rencontre car, de la soie à la plus modeste forme de tissus, tout est là, toutes les couleurs, et tous les compléments possibles (c’était à Campeche).

Pour l’alimentaire, il n’y a jamais de fruits et légumes dans les grands magasins, mais souvent la boucherie-charcuterie au fond avec quelqu’un qui assure le service. Comme dans les boutiques, il faut entrer pour y découvrir des produits imprévus. Une chaîne de petits magasins OXXO fait figure de magasins à la mode nord-américaine, bien organisés, standardisés à souhait, avec le fromage-plastique, et le jambon officiel, et qui se répètent de ville en ville.

 

Il existe bien sûr beaucoup de lieux pour se connecter à internet avec des prix variables mais généralement faibles (autour de 50 cts d’euro de l’heure). Et des magasins dont nous n’avions pas l’utilité comme les vendeurs d’outils ménagers ect.

 

Pour les banques enfin, comme partout en Amérique latine, vous avez deux types de banques, celles qui dès le matin très tôt ont une longue queue, les banques nationales et populaires, et celles où il n’y a pas de queue, comme HSCB, la banque étrangère la plus présente. Nous avons commencé par un mauvais contact avec les banques puisqu’après un peu de queue à Cancun on a appris que la banque ne changeait plus de dollars et ce fut le cas partout. Des petits bureaux se chargeaient de cette activité. Mais à Campeche, pas l’ombre d’un bureau de change à l’horizon, et après un passage au guichet de HSCB ils m’ont confirmé qu’ils ne faisaient pas le change. Heureusement ils m’ont indiqué le seul bureau de change de la ville, ce que le Guide du Routard avait exceptionnellement oublié d’indiquer. A Mérida, un bureau avait une affiche alléchante et après vérification de Marie France, le bureau jouait d’une confusion entre acheter et vendre. Le prix de l’euro n’était pas le prix auquel il achetait l’euro, mais le prix en euro auquel il achetait le peso !

 

Dans l’ensemble le contact avec tout le commerce a été sympathique et honnête. A Mérida, comme après avoir payé on attendait un peu, le serveur nous a rapporté un billet de 100 pesos croyant qu’il avait mal rendu la monnaie, ce qui n’était pas le cas. Par contre à Campeche, après le petit-déjeuner nous avons payé une facture très basse mais ensuite dans la rue la serveuse nous a rattrapé en indiquant qu’il y avait eu erreur et on a payé une autre facture sans avoir le détail.

 12-12-2010 Jean-Paul Damaggio

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11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 15:52

 Thierry Mariani est l’homme de l’UMP qui monte en région PACA. Venant du Vaucluse il n’est ni de Marseille ni de Nice et peut jouer l’équilibriste entre les diverses métropoles. Là où il est moins équilibriste, c’est quant à ses positions dites « droite populaire » pour évoquer une droite prête à rouler avec le FN. En devenant Secrétaire d’Etat aux Transports il hérite d’un dossier très chaud pour lui, celui de la LGV PACA. Nous avions laissé ce dossier au moment où le Préfet de Région annonçait que le projet était quasiment irréalisable. Le journal Var Matin vient, à renfort de gros titres, et par trois articles, de relancer les polémiques sans apporter de vraies informations. Il pose en gros titre qui va payer ? et ne répond rien ! Disons que l’observation de Mariani (à une lettre près c’est Marziani de chez nous) en PACA permet de réfléchir à ce qu’il peut faire pour Bordeaux-Toulouse qui est nettement moins stratégique. Sa première décision de se pencher sur l’augmentation du prix des billets est conforme à son son souci… du social ! 12-12-2010 JPD

 

 

LGV Paca: Hubert Falco, "Qui va payer?".Publié le vendredi 10 décembre 2010 à 07H56     S’il se déclare toujours globalement favorable au tracé « Métropoles du Sud », Hubert Falco, qui s’est jusque-là fortement impliqué dans ce dossier, notamment afin qu’un certain nombre de dispositions particulières soient prises en compte dans ce scénario, ne compte pas signer un chèque en blanc à Réseau ferré de France (RRF).

Explications : A la suite de la soumission à la signature de TPM (prévue le 15 novembre), de la convention de financement des études préalables à l’enquête publique du projet par Réseau ferré de France, le maire de Toulon et président de TPM a interpellé l’ancien préfet du Var, Hugues Parant, aujourd’hui préfet de Région. Dans un courrier daté du 1er décembre, Hubert Falco lui fait part de plusieurs interrogations, dont les réponses paraissent à ce jour encore trop floues à ses yeux.

Un territoire contraint

Pour lui, certains éléments clés du projet sur lesquels il avait insisté pour qu’ils figurent dans la décision du conseil d’administration de RRF du 16 juillet 2009, doivent impérativement être pris en compte par le comité de pilotage chargé de fixer les orientations précises dans le processus d’études. En voici les grandes lignes : parallèlement à l’amélioration globale de la desserte des métropoles et leur insertion dans un réseau européen (Gênes-Barcelone) à grande vitesse, ces études doivent être aussi axées sur le développement des services TER, y compris à Toulon. Ce projet s’inscrivant dans un territoire très contraint, les études doivent se porter plus particulièrement sur les couloirs ferroviaires existants, sur la biodiversité, les espaces remarquables ainsi que les exploitations agricoles et viticoles… Elles ne doivent pas oublier de prendre en compte la problématique fret… Pas plus que la nécessité d’une gare nouvelle « grande ligne » dans l’agglomération toulonnaise avec comme solution de base la construction d’une gare souterraine LGV au nord de la gare actuelle.

Enfin, la question du financement taraude le président de TPM, qui explique au préfet de Région « qu’elle reste le point essentiel du dossier ». Hubert Falco lui rappelle donc pour conclure son souhait que toutes les pistes possibles soient recherchées afin que la part des collectivités territoriales et donc l’impact sur les contribuables soit réduit au maximum.

 

LGV Paca: Sappin rallume le feu Mariani ne l’éteint pas.

Publié le vendredi 10 décembre 2010 à 07H56     Une nouvelle étape va-t-elle être franchie dans ce dossier d’une extrême complexité, censé aboutir d’ici à 2023? On pouvait raisonnablement l’imaginer jusqu’à cette fin novembre où le doute s’est à nouveau insinué. Outre le préfet de Région sortant Michel Sappin, qui a rallumé le feu en quittant sa réserve pour déclencher une nouvelle polémique au sujet du tracé choisi, un remaniement ministériel a écarté Jean-Louis Borloo et propulsé Thierry Mariani sur le devant de la scène. Le nouveau secrétaire d’Etat aux Transports peut-il aujourd’hui déjuger son prédécesseur et relancer le débat du tracé? Cela paraît difficile et même très improbable. Mais l’affaire étant éminemment politique et d’un coût aujourd’hui évalué à près de 15 milliards d’euros, l’ancien député du Vaucluse et conseiller régional a choisi de rester sur une prudente réserve : « Le temps de prendre ses marques au Ministère et de découvrir les dossiers. Cela prendra quelques semaines…»  explique-t-on dans son entourage proche lorsqu’on lui demande de réagir sur le sujet.

 

LGV Paca: qui va payer les quinze milliards?

Entre le choix du tracé « Métropoles du Sud » qui fait toujours débat et les problèmes de financement, le grand projet est toujours au point mort

 Relier le Var et les Alpes Maritimes au réseau à grande vitesse national et européen pour améliorer la circulation des biens et des personnes dans l’arc méditerranéen et désenclaver la région, voilà l’objectif des pouvoirs publics et de Réseau ferré de France pour le projet de création de ligne à grande vitesse (LGV) en Paca. ô combien justifiable si l’on ne considère que l’intérêt commun de la Région, terriblement discutable si l’on s’en remet aux intérêts particuliers. Aussi, dès sa présentation, au début des années 2000, le projet LGV Paca qui était « ouvert » et permettait de choisir entre plusieurs scénarii (au total douze tracés possibles), a suscité de vifs débats contradictoires. Au fil des années, des associations de « supporters » se sont créées pour contrebalancer de nombreux collectifs d’opposants, chacun voyant surtout midi à sa porte et restant fermement campé sur ses positions.

Discrètes réunions de concertation

Mais à l’issue de nombreuses actions et manifestations « pro » ou « anti » LGV, notamment dans le Var, le 29 juin 2009, le ministre d’Etat Jean-Louis Borloo et son secrétaire d’Etat, Dominique Bussereau, ont finalement tranché et fait le choix du scénario « Métropoles du Sud - Toulon Est » qui desservirait en chapelet les grandes métropoles de la région en passant au plus près de la ligne actuelle du littoral…

Depuis, le calendrier suit son cours. Le prochain rendez-vous « officiel » est fixé en janvier 2011 : Réseau ferré de France doit valider un dispositif de concertation qui permettra d’affiner un tracé encore très controversé. Plusieurs réunions préparatoires à cette concertation se sont déroulées dans une extrême discrétion en cette fin d’année dans le Var, les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône. Elles ont associé cofinanceurs, acteurs socio-économiques et représentants d’associations et encore mis au jour des points de vue très divergents. Les Provençaux pourront-ils un jour rallier Gênes ou Barcelone par la LGV Paca? Si oui, pourront-ils passer directement par Toulon et Marseille? Ces questions sont toujours sans réponse car, officiellement la volonté d’aboutir persiste, mais les nuages refusent de se disperser et de grandes incertitudes pèsent encore sur ce dossier à 15 milliards d’euros.

 

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 11:01

 

Pour la rencontre avec Guilhem Serieys, conseiller régional Front de Gauche pour le PG, il y avait quatre membres du Collectif Val de Garonne Lomagne. Le dialogue a été fructueux et ouvert, avec des positions pouvant être convergentes ou divergentes.

Divergences

Pour les positions divergentes il y en a trois : l’argument de l’abandon du nouvel aéroport pour justifier la LGV, le besoin de la vitesse de la LGV pour contrer l’avion, l’idée qu’il ne faut pas prétexter la crise pour revoir les ambitions à la baisse et qu’en conséquence il faut demander le développement du POLT, des TERs, du fret… et la LGV.

Dans les trois cas nous avons argumenté pour rappeler que la LGV concurrence l’avion surtout sur une seule ligne Toulouse-Paris et non sur le trafic aérien en général, que cette concurrence est fonction du prix du billet or celui du train tend à augmenter quand celui de l’avion tend à baisser vu qu’on peut éliminer certains services. Sur le plan de la vitesse, comme sur le point précédent, les chiffres donnés par RFF sont toujours erronés. Ils deviennent plus « exacts » quand RFF laisse se détériorer les lignes existantes pour en réduire les performances. Des cheminots observent par exemple que le temps de parcours Bordeaux-Tours augmente sur la ligne existante, pour rendre plus indispensable la LGV… qui éliminera ensuite tout TGV sur la dite ligne existante.

Il a été rappelé à partir d’une émission télé de la veille que RFF qui prend 30% du billet veut prendre plus d’où une augmentation inévitable du tarif moyen. Pour le moment, le Teoz Eco qui met six heures pour aller à Paris en passant par Limoges est cependant aussi plein que le TGV… car il n’est pas cher.

Enfin, quant à l’idée que ce n’est pas aux élus Front de Gauche de faire des choix : priorité au POLT sur la LGV ou l’inverse, il se trouve qu’ils votent les financements, et jusqu’à preuve du contraire l’argent qui sera d’un côté ne sera pas de l’autre, donc là intervient l’intérêt social : faut-il privilégier le développement des lignes existantes qui sert à tout le monde (augmenter la vitesse, de bons TER, et du fret possible) ou une ligne qui ne sert qu’à quelques-uns ? Jusqu’à preuve du contraire (sur ce point personne à RFF ne le conteste) il y a de la place sur les lignes existantes pour servir tous les intérêts mentionnés.

Convergences

Les positions convergentes concernent le refus d’un financement par PPP (partenariat public privé). Guilhem Serieys explique alors que si le groupe Front de Gauche a voté à la dernière session le principe du financement de Bordeaux-Tours ce n’est pas un vote pour le financement définitif contrairement à ce qu’à laissé croire La Dépêche qui par ailleurs n’a pas insisté sur l’autre vote, celui de l’augmentation de la TIPP (taxe sur les carburants) devant servir à payer… le financement de la LGV et que le Front de Gauche a refusé.

Guilhem Serieys nous avait indiqué dès le départ que son département, l’Aveyron, ne verserait pas un centime ni par le Conseil général ni par la Communauté des communes de Rodez. Information importante jamais diffusée dans la presse. Mais alors qui paiera quand on sait que d’autres départements de la région ont déjà adopté fermement la même position ?

La convention juridique pour Bordeaux-Tours

C’est ici que nous nageons en eaux troubles. D’un côté le journal du Conseil régional titre sur son journal : « TGV : l’accord est proche » (encore une fois on masque la LGV derrière le TGV), de l’autre Guilhem Serieys nous montre l’ordre du jour du prochain Conseil régional du 20 décembre, il n’y a rien sur le financement de la LGV ! Il va y avoir vote sur le budget primitif sans y inclure le vote de Bordeaux-Tours !

Il nous indique aussi que le Conseil régional refuse la clause comme quoi il doit payer pour les départements qui ne paient pas. Qui va donc payer les trous quand on sait le Conseil régional centre refuse de payer lui aussi ?

Nous allons veiller à ce que la question ne soit pas mise en urgence ou que le vote d’intention ne soit pas changé sans discussion en vote définitif.

C’est comme pour le serpent de mer, Toulouse-Narbonne, où La Dépêche annonce un vote du financement de la région pour les études du projet et là aussi Guilhem Serieys infirme cette information.

 

En conclusion, disons que chacun a pu faire part de ses arguments dans le cadre d’un débat constructif mais qu’il reste des zones d’ombre. Le Front de Gauche Midi-Pyrénées va rencontrer ses homologues d’Aquitaine pour arriver à une position commune, région où il nous est rappelé que le vote contre le financement du Front de Gauche n’était pas un vote contre le principe de la ligne. Ce débat nous confirme dans l’idée qu’un vaste débat démocratique (où les différentes opinions auront leur place à égalité) est plus que jamais indispensable.

8-12-2010 Collectif Val de Garonne Lomagne

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 10:58

Voici deux textes qui révèlent la bataille qui fait rage dans les couloirs au sujet du financement de Bordeaux-Tours. Dans son journal le Conseil régional maintient le flou. Il titre toujours sur le TGV et non la LGV, il acte une avancée qui n’en est pas une sur le financement d’une nouvelle ligne entre Saint-Jory et Toulouse, il évoque la possibilité d’un paiement échelonné qui est dans la convention de financement mais en effet, les dates et les montants ne sont pas claires, et enfin il mentionne un souci qu’il sait impossible : faire plaisir aux victimes du tracé. Il faudra trancher.

Quant au PCF toulousain il raconte des sornettes qui font peine à lire après plus d’un an de débat sur le sujet. Il ose prétendre que le PPP pour Bordeaux-Tours ne serait pas le même pour Bordeaux-Toulouse (où et quand ce PPP a –t-il été dénoncé clairement ?). Il ose prétendre, après d’autres que Toulouse-Narbonne est presque sur les rails ce qui est faux. Si tel était le cas alors le passage par le centre ville de Toulouse serait à revoir. Mon seul point d’accord, c’est qu’en effet les nouveaux périmètres d’études visent à retarder un projet dont les plus conscients ne veulent plus. JPD

 

 Conseil régional : TGV : l’accord est proche

Dans le dossier au long cours de la ligne grande vitesse Tours-Bordeaux-Toulouse, le dialogue avance entre les collectivités de Midi-Pyrénées et l’Etat. A la mi-novembre, elles espéraient signer rapidement l’accord de financement, après plusieurs avancées. D’abord, alors que pour l’Etat la ligne s’arrêtait au Nord de Toulouse, à Saint-Jory, la Région a obtenu que l’aménagement de ce tronçon fasse partie du dossier. Et soit co-financé par tous les partenaires de la LGV, y compris Aquitaine. Ensuite, l’Etat valide l’exigence des collectivités de Midi-Pyrénées, notamment de la Région, de la Haute-Garonne et du Grand Toulouse de ne verser qu’une partie de leur contribution aux travaux entre Tours et Bordeaux, tant que le chantier n’est pas ouvert entre Bordeaux et Toulouse. Reste à convenir du pourcentage. Enfin, les collectivités font valoir leurs préoccupations en matière de protection des habitations, des outils de production et de l’environnement. « Si ces engagements nous sont confirmés, rien ne s’opposera à la signature », expliquait Martin Malvy lors du comité de pilotage, fin septembre. « L’Etat a compris notre détermination : aller au plus vite, dans le respect de nos engagements, pour que le TGV roule avant la fin de la décennie. »

 

Les communistes toulousains jeudi 9 décembre 2010

 

Communiqué de presse des Groupes communistes, républicains et citoyens de la Communauté Urbaine du Grand Toulouse, de la Ville de Toulouse et de l’Association Départementale des Elus Communistes et Républicains.

"La LGV Bordeaux-Toulouse est un projet de ligne à grande vitesse d’une longueur de 200km environ consacrée au trafic des voyageurs entre Bordeaux et Toulouse. Elle a une double vocation radiale et transversale :

1)       Assurer la desserte à grande vitesse de la région toulousaine en prolongement de la LGV sud Europe Atlantique en permettant un temps de parcours entre Paris et Toulouse de l’ordre du 3 h.

2 ) Etre un maillon d’une liaison Grand Sud permettant de relier l’Atlantique à la méditerranée, de Bordeaux à Nice en passant par Toulouse, Montpellier et Marseille.

Elle permettra aussi de relier Toulouse avec Barcelone via Narbonne.

La ville de Toulouse deviendra donc centrale à l’horizon 2020 au sein de ce réseau de lignes à grande vitesse traversant la France d’Est en Ouest et du Nord au Sud. Etant déjà dotée d’une gare de grande capacité au cœur de l’étoile ferroviaire régionale. La ville de Toulouse est la mieux adaptée pour accueillir à Matabiau le projet de gare TGV.

Aujourd’hui, le débat est ouvert sur la réalisation du parcours LGV Bordeaux Toulouse et le débat préliminaire est lancé sur Toulouse Narbonne Objectif 2025. Le système de financement par PPP (partenariat Public Privé) imposé par le gouvernement pour le tracé Tours Bordeaux est mauvais, il consiste à confier à un groupe privé l’exploitation d’une infrastructure dont il n’aura pas payé plus de 30% du coût, le reste étant assumé par les collectivités publiques et l’état. Nous devons revenir pour le tronçon suivant Bordeaux Toulouse a une gestion 100% publique.

Nous ressentons aujourd’hui des craintes sur la manière dont le tracé du tronçon Bordeaux Toulouse évolue dans notre région. Après un débat de plusieurs années sur le fuseau de passage de la LGV le ministre des transports propose un nouveau périmètre d’études pour l’arrivée sur Toulouse. On peut se demander si le but recherché n’est pas de reporter la réalisation de ce projet à un horizon beaucoup plus lointain.

Les élus communistes se prononcent pour la réalisation rapide d’une ligne à grande vitesse Bordeaux Toulouse Narbonne, pour permettre à tout un chacun de vivre, étudier, travailler dans un réseau de villes efficace, expression d’un développement durable bien pensé."

 

 

 

 

 

 

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 17:37

Le site passions trains fournit beaucoup d’informations utiles et que je partage.

 http://passion-trains.over-blog.com/7-categorie-198123.html

Mais concernant l’article ci-dessous je me pose une question simple : pourquoi invoquer un manque de sillon sur la ligne existante pour justifier la fermeture éventuelle de la ligne Auch-Agen ?

Un seul passage de l’article me donne des boutons :

« En effet, sur la future ligne bientôt construite, la mise en service du TGV va libérer de nombreuse fenêtre de passage « de cadencement » en termes techniques pour transporter du fret entre Bordeaux, Toulouse et la Méditerranée. »

Premier point : voilà un élu ignorant (il n’est pas le seul). Il n’a jamais été question de faire passer du fret sur la ligne LGV mais on nous bassine en nous disant : vu que le TGV sera sur la LGV, il y aura plus de place sur la ligne existante pour le fret.

Deuxième point : l’élu le reconnaît lui-même, pas besoin de vitesse pour le fret or sur la ligne existante il y a toujours beaucoup de place. Donc s’il y a un projet de fermeture de la ligne Agen-Auch qui est dans les tiroirs (comme la ligne Beaumont-Castelsarrasin qui offre les mêmes fonctions) c’est justement parce que les principes du tout LGV, dévalorise les « petites » lignes.

Troisième point : Si l’élu en question veut défendre Agen-Auch (dont certains pensaient qu’elle pourrait être remise au service des voyageurs… grâce à la LGV) il doit se ranger dans le camp de ceux qui défendent prioritairement les lignes existantes.

8-12-2010 Jean-Paul Damaggio

 

 

Jeudi 11 novembre 2010 4 11 /11 /2010 16:23

FRET FERROVIAIRE : Le fret ferroviaire va-t-il être relancé entre Auch et Agen ?

Le commerce international de céréales se fait par voie maritime. Pour gagner les ports, en restant compétitif , la production doit être transportée sur le réseau ferré.

Si le transport ferroviaire continuait à se dégrader, les grandes coopératives céréalières du Gers, pourraient établir leur stockage intermédiaire dans les zones portuaires, de Bordeaux ou Port-la-Nouvelle. « Nous n'en sommes pas encore là mais si l'on continue il faudra, peut-être l'envisager… » explique Patrick Desangle, directeur de Terres de Gascogne. Une perspective suffisamment grave pour que le sénateur Raymond Vall se saisisse du dossier du maillage des lignes ferroviaires autour d'Agen. « Nous sommes directement concernés par la ligne Auch Agen et une opportunité se présente. »

En effet, sur la future ligne bientôt construite, la mise en service du TGV va libérer de nombreuse fenêtre de passage « de cadencement » en termes techniques pour transporter du fret entre Bordeaux, Toulouse et la Méditerranée. Aujourd'hui, le trafic international des céréales est essentiellement maritime et Port-la-Nouvelle, le port naturel du Gers. « La ligne Auch Agen est toujours en service. Il faut éviter qu'elle se dégrade et il faut maintenir la centaine de trains qui annuellement y circule », poursuit le sénateur Raymond Vall.

Mais il a également conscience que les discussions avec la SNCF ou tout autre opérateur ne peuvent se concevoir que par le maintien d'un maillage régional convergeant sur Agen, pour un véritable trafic entre Atlantique et Méditerranée. « Le Lot-et-Garonne est directement concerné, le Tarn-et-Garonne n'est pas insensible et des communes de la Haute-Garonne pourraient suivre… »

Entre Auch et Agen la ligne fonctionne, avec une vitesse maximum de 80 km jusqu'à Fleurance et d'une trentaine jusqu'au Lot-et-Garonne. « Ces trains n'ont pas besoin d'aller vite… Mais il faut absolument préserver ce transport, le seul capable de maintenir dans le département, toute l'activité induite par l'agriculture. » Président de Gersycoop, Jean-Jacques Peyret souligne « l'éco-taxe européenne sera bientôt applicable, il faut obligatoirement développer le fer pour conserver notre compétitivité. » C'est aussi l'avis de son confrère Jean-Claude Peyrecave, à la présidence de Terres de Gascogne.

Avec ses trois quais, deux à Fleurance et un à Auch, Gersycoop affrète entre vingt et quarante trains par an, Terres de Gascogne, une cinquantaine au minimum. Une activité qui est amenée à se développer… « Il faut concevoir ce projet dans un futur proche lorsqu'Agen deviendra un grand centre de ferroutage européen… et la route garde toute sa place dans ce projet de transport » ajoute Raymond Vall. Toutes les raisons existent pour un nouvel élan du fret ferroviaire.

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 16:58

AssociationBaïse des Usagers de l’Eau.

Herret 32100 Condom

Tel 05 62 28 12 75


A.B.U.E

De nombreuses villes renégocient le prix de l'eau à la baisse ou passent en régie. Les villes en régie voient le prix de l'eau 25% en moyenne moins cher et peuvent de plus développer leurs investissements.

La municipalité de Condom prend conscience de la vétusté de son réseau. Vingt ans sans contrôle des délégataires et sans même les commissions et rapports exigés par la loi ont amené le réseau à un état d'abandon.

M le Maire veut faire voter une hausse du prix de l'eau. La répartition des sommes supplémentaires ainsi apportées par les usagers seraient partagées entre le budget investissement eau et le délégataire(Suez Lyonnaise des eaux) qui bénéficierait ainsi d'un illégal « enrichissement sans cause ».

Une négociation urgente avec le délégataire est nécessaire, d'autant plus que depuis une vingtaine d'années nous payons dans le prix de l'eau la gestion de 300Kms de réseau alors que le rapport de Monsieur le Maire et celui du cabinet de conseil n'en trouvent que 200. Depuis des années nous payons «  un enrichissement sans cause » des délégataires qu'il faut rétroactivement récupérer.

Recevez nos salutations civiques
Le Président: C Bontemps Le secrétaire : M Biro

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 16:43

bardem.jpg

A ce jour je n’ai pas vu le film, j’ai seulement confronté deux présentations, celle de la revue d’Utopia et celle ramenée du Mexique de Marianna Rodriguez Sosa dans Por Esto ! Rappelons que le film est une co-production mexicano-espagnole. Etrangement l’un dit du film « un véritable brûlot social digne de Ken Loach ». L’autre dit : « Gonzalez Inarritu continue d’être un cinéaste superficiel, très éloigné et sans remède possible de grands réalisateurs comme Ken Loach, Jean-Pierre et Luc Dardenne et Costas-Gavras. »

Etrange non ?

Inutile ici de raconter le film qui sous un titre cynique braque ses caméras sur la misère à Barcelone.

Pour Marianna le film souhaite parler de tout et ne parle de rien, mais à la sortie le spectateur est sous le choc. Il a été trompé et en même temps émerveillé par des effets de caméra (plans serrés, mouvements manuels de la caméra etc.) qui incite à faire de l’émotion un paravent de la réflexion.

Le film devient donc un commentaire et Marianna invite à ne pas aller le voir.

Bien sûr, la revue d’Utopia qui est là pour faire la promotion de sa programmation va retenir d’autres éléments, ceux qui pour Marianne ne sont qu’effets superficiels. Le film centré sur le portrait d’un seul personnage est « la quête d’une rédemption ». « Course palpitante et spirituelle contre la mort ». Mais où est le regard qui peut avancer une explication sur l’état des lieux ?

Marianna écrit :

« Dans « Es un mundo libre » Ken Loach n’oublie pas de montrer comment le capitalisme sauvage du monde contemporain et sa politique néolibérale ont permis cette chaîne d’exploitation qui atteint aussi bien les salariés légaux qu’illégaux qui travaillent à la pièce. »

Est-on obligé à traiter de la misère de tenter quelques explications ?

Et là vient le cas de la rédemption. C’est une utilisation bien particulière du christianisme, un appel au religieux bien dans le ton actuel qui fait enrager Marianna.

Là où les deux textes sont d’accord : « la présence énorme de Javier Bardem » « l’impeccable et magistral jeu d’acteur de Javier Bardem » mais Marianna ajoute : « ça ne sauve pas le film ». Il termine en indiquant que ce film est dangereux car il laisse croire que si le monde est ainsi c’est sans raison et sans remèdes. Pour évoquer la misère, il ne suffit pas d’ouvrir les yeux, ce qui est véritablement utile c’est d’en chercher les causes et les conséquences.

Après avoir vu le film, je tenterai de dire à partir de ces deux critiques vers quel côté penche mon cœur. Je crains de le savoir déjà. 8-12-2010 Jean-Paul Damaggio

 

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 16:42

Dernièrement, un ami de Vazquez Montalban, Hermann Bellinghausen rappelait l’importance du Mexique dans l’imaginaire nord-américain après l’annonce par Patti Smith du livre qu’elle a en préparation : un livre sur le Mexique où elle dit y avoir eu les expériences les plus importantes de sa vie, sans jamais en avoir parlé auparavant.

Il en profite pour évoquer de Tennesee Williams à Bob Dylan, ce que de nombreux créateurs doivent à son pays. Il indique qu’une chanson de ce dernier Just Like Tom Thumb’s blues pourrait servir d’épigraphe au livre qui vient de paraître, Murder City, de Charles Bowden.

A parler du Mexique le lecteur devine que Murder City n’est autre que Ciudad Juarez, la ville qui, de symbole du grand Juarez (l’homme qui a formé le Mexique en chassant les Français) est tombé dans le symbole de la mort.

Dans un entretien en français cet écrivain explique comment on en est arrivé là :

"L’accord de libre-échange (ALENA) a été très payant pour les investisseurs, mais dévastateur pour la population du Mexique. Du jour au lendemain, le Mexique a été inondé par des produits de l’industrie agroalimentaire américaine, subventionnés à coup de milliards par Washington. Les fermiers mexicains ne pouvaient pas la concurrencer. Ils ont abandonné leurs terres et sont partis travailler aux États-Unis. Pas par choix. Pour manger. Pour faire vivre leur famille. L’ALENA a déclenché la plus grande vague migratoire de l’histoire. Quinze millions de Mexicains ont quitté leur pays pour aller laver de la vaisselle à Chicago, Toronto, Phoenix. Le gouvernement mexicain ne fait rien, car un citoyen qui s’en va est un problème de moins à régler. La solution est de renégocier ces accords. Il faut reconnaître la corruption au Mexique. Il faut la combattre."

Cette analyse de gauche a de quoi convaincre pourtant elle laisse un trou vide dans son raisonnement. Pourquoi, face à cette injustice les populations, plutôt que de reprendre la révolution portée par Juarez et d’autres, plongent-elles dans le crime ?

Face à l’ALENA (le TLC) les zapatistes se sont révoltés par avance dans le Chiapas. Ils pensaient être le détonateur d’une révolte générale. C’était… il y a quinze ans et depuis le Mexique s’est enfoncé de plus en plus dans le crime organizé. Peut-on remplir le trou vide dans le raisonnement ?

L’écrivain a une réponse qui conclut l’entretien, une réponse qui fut la mienne mais qui, à présent, ne me satisfait pas plus que sa première analyse :

"Il faut réformer les lois sur la prohibition. Hillary Clinton dit que ce sont les consommateurs de drogue américains qui causent la violence au Mexique. C’est un mensonge : ce qui cause la violence, c’est la prohibition. La drogue est une substance pourrie qui est très peu coûteuse à fabriquer. Qu’est-ce qui rend le marché si lucratif ? La prohibition. Pourquoi les groupes criminels ne fabriquent-ils plus d’alcool ? Parce que ce n’est pas assez payant. La drogue n’a jamais été aussi accessible et bon marché. Il n’y a pas de rareté causée par la lutte. Le système roule comme jamais. Et le résultat est visible chaque jour à Ciudad Juárez."

C’est le modèle d’Al Capone. Il existe encore la prohibition dans bien des communes des USA mais il n’y a plus Al Capone. Le phénomène mafieux, et la corruption qu’il alimentait, restait dans un monde globalement sous contrôle. Sauf que nous sommes dans une situation très différente. On peut légaliser la drogue mais croire que la violence va en pâtir c’est se tromper d’analyse. Il restera le marché des armes et tant d’autres. Dans le cas du Mexique, Ciudad Juarez est le symbole d’un mal social global. L’idéologie dominante en appelle à l’argent facile gagnée à Wall Street, et les gamins de rue de Tijuana veulent la même chose par leurs moyens à eux. Il y a une conjonction de phénomènes qui s’épaulent, et qui ne peuvent se résoudre par de simples mesures techniques. Ceci étant je me mets pas sur le même plan Wall Street et Tijuana. A Wall Street des hommes se battent pour leurs intérêts. A Tijuana, des jeunes surtout, se battent contre leurs intérêts !

Je ne doute pas un instant que le livre de Charles Bowden soit un livre génial qui, comme le dit le critique mexicain, ose mettre le doigt où ça fait mal (même si l’écrivain vit de l’autre côté de frontière), un phénomène si monumental que personne ne veut le voir car la peur est du côté des démocrates. « Noticias que nadie quiere saber » dit le critique (informations que personne ne veut voir). Hermann Bellinghausen travaille à La Jornada, un quotidien où le sujet, comme dans d’autres journaux, est souvent à la Une. Mais voir l’information c’est tenter de comprendre, et là, on reste en manque. Malgré son livre, je n’ai pas le sentiment que l’auteur ait trouvé les moyens d’analyser. 8-12-2010 Jean-Paul Damaggio

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