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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 21:15

Les Renseignements généraux, toujours bien informés, (je l’ai vérifié) annoncent au final un Mélenchon à 17 %. Le journal Le Monde en profite à présent pour comparer ce résultat et la somme des candidats de gauche des précédentes présidentielles, afin de relativiser la dynamique. Or, l’unification de ces scores allant de l’extrême-gauche à la gauche du PS en passant par une partie de l’électorat écolo et du FN n’était pas évidente. Mais voilà, Mélenchon a su se mouler dans le cadre de la présidentielle, sauf que la présidentielle c’est juste un moment à passer… Hier c’était les bons moments pour Besancenot et aujourd’hui c’est la galère pour le NPA. Encore une fois, jepose la question de demain ! La force de Mélenchon a consisté à se placer en dehors du système (je ne veux pas devenir ministre), à prendre Marine comme tête de turc, et à capter une colère évidente et bien réelle. Il paraît que c’est la Révolution…

La Révolution a tout à gagner à un bon score de Mélenchon… mais elle a tout à perdre, surtout quand un membre du Bureau National du Parti de Gauche confirme la campagne : « ne discutons pas aujourd’hui de ce qui se passera après la présidentielle ». Or, le PG et le PCF sont d’accord sur un point : il y a une unité entre présidentielle et législatives. Donc parlons un peu des législatives ? Faut-il alimenter de nouvelles illusions ?

Un exemple : je l’ai lu chez Poutou comme je l’ai entendu chez Mélenchon, la solution c’est faire comme l’Argentine, ne pas payer les dettes. Or l’Argentine a payé ses dettes après un réaménagement et un rééchelonnement. Et surtout après une dévaluation qui a saigné le pays. Les Grecs ne peuvent faire comme l’Argentine car ils ne peuvent dévaluer l’Euro. En sortir d’abord ? Parmi les soutiens de Mélenchon, il y a le M’Pep qui milite pour la sortie de l’Euro, et qui se prépare à présenter trois candidats aux législatives pour ne pas laisser cette revendication au FN. Ce mouvement est ultra minoritaire et il ne faudrait pas s’y arrêter ! Un appel des anti-productiviste est sur le site laplaceaupeuple. Cet appel en faveur de Mélenchon est, sur bien des points, loin du programme du FdeG. Vous pouvez vous y reporter. L’unité a du bon si elle n’incite pas à oublier les divergences.

D’ailleurs, comment dire au peuple « prenez le pouvoir », et proposer en même temps les solutions précises aux problèmes ? Bref, la question fondamentale, à présent que la force électorale est là (et ça aide), c’est de savoir comment cette force peut devenir une organisation sociale, comment elle peut bouleverser l’ordre des choses.

C’est vrai, j’ai déjà fait le constat des projets en cours, projets souterrains ou visibles. Et ça bouge tous les jours. Le NPA explose après avoir vu partir quelques vagues de contestataires. Hier des tendances de la LCR passaient au PS (pendant les années 90) et depuis Christian Picquet et la naissance de la Gauche Unitaire, elles s’allient au PCF ou au PG ou vers autre chose. Mais pour quel résultat au bout ? La hantise c’est la solution à l’italienne où toute gauche a disparu. L’actualité de la présidentielle française pourrait rappeler que le peuple de France veut faire l’histoire, et qu’il est l’exception (des partielles en Espagne pointent le même phénomène). Mais dans le monde normalisé que nous connaissons, l’internationalisme pourrait nous faire croire à l’exception, mais pas l’événement d’un seul pays.
Donc je reviens au combat social auquel je participe pour le moment : la dénonciation de la ligne à grande vitesse. Pour le moment TOUS les candidats font l’impasse alors qu’il s’agit de questions de société cruciales à tout point de vue, alors qu’il y a mensonge classique sur toute la ligne c’est le cas de le dire.
Pour moi aucun arbre ne peut cacher la forêt mais aucune forêt ne me fait oublier les arbres.
3-04-2012 Jean-Paul Damaggio

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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 21:09

En Midi-Pyrénées, il y a huit départements. Il manque l'Aveyron, le Lot et les Hautes-Pyrénes.  Pour le Tarn-et-Garonne un seul. Mais trois pour l'Ariège département pourtant si à gauche. Autant pour le Gers ! Quant à la Haute-Garonne, dix, c'est l'avalanche. JPD

 

Les signataires pour Marine Le Pen en Midi-Pyrénées

 

MIDI-PYRENEES
Valérie HUART, maire de LANOUX (ARIÈGE)
Robert MOUREAU, maire de SIGUER (ARIÈGE)
Vincent ROZÉS, maire d’OUST (ARIÈGE)
Alban BATAILLE, maire de MONFERRAN-PLAVÈS (GERS)
Jean-René BRUN, maire de SAINT-ARROMAN (GERS)
Danièle GUILBERT, maire de PUYSÉGUR (GERS)
Joël SAINT-LAURENT, maire de MONTIES (GERS)
Jean-Charles BAULE, maire de NOGARET (HAUTE-GARONNE)
Claude CORTIADE, maire de MONTÉGUT-BOURJAC (HAUTE-GARONNE)
Armand ENTAJAN, maire de LÉCUSSAN (HAUTE-GARONNE)
Didier FRÉCHOU, maire de PEYRISSAS (HAUTE-GARONNE)
Jean-Luc LASSERRE, maire de MARIGNAC-LASPEYRES (HAUTE-GARONNE)
Patrick NODINOT, maire de MONÈS (HAUTE-GARONNE)
Jacques RENAUD, maire de PAYSSOUS (HAUTE-GARONNE)
André RIGONI, maire de MELLES (HAUTE-GARONNE)
Jacques SAINT-MARTIN, maire de FRANCON (HAUTE-GARONNE)
Thierry SALLES, maire de FRONTIGNAN-SAVÈS (HAUTE-GARONNE)
Jean-Louis BISCONS, maire de SAINT-MICHEL-LABADIÉ (TARN)
Olivier PALAZY, maire de MONTAURIOL (TARN)
Pierre BIRMES, maire de PUYLAROQUE (TARN-ET-GARONNE)

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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 20:11

Il a 26 ans et Léon Cladel tombe follement amoureux d’une femme croisée dans un bois et qu’il appelle de ce fait, Robin des bois. Ce terme de Robin restera au cœur de leur relation et elle signera Julia Robin. Voici une lettre des premières lettres d’amour et un sonnet. Nous sommes juste après la Commune de Paris qui a secoué profondément l’écrivain. Malheureusement quelques mots sont difficiles à déchiffrer. Observons seulement l’opposition qu’il fait entre le rêve et la vie. J-P Damaggio

22 juin 1871

On me dit, mon cher Robin des Bois que vous vivez là-bas ; au loin, dans une …. où rien ne trouble votre profonde mélancolie. Aimable chose que la mélancolie ! Elle colore en teinte douce les événements divers de la vie, et tout le passé vous apparaît grâce à elle ; avec je ne sais quoi de … et de séduisant qui vous faits caresser toute sorte de rêves. IUl faut rêver sans doute, mais il faut vivre. Or, vous connaissez … La rêve est l’ennemi de la vie et le combattre est le plus désagréable mais leplus impérieux des devoirs.
Je m’arrête, je n’ai pas envie de vous envoyer … et je suis sur la pente où l’on glisse si l’on ne se retient brusquement à la branche d’arbre prochain.
Ma branche d’arbre, aujourd’hui c’est votre… mon cher Robin des bois. Il faut y songer et très oisivement à mon retour à Paris, j’espère bien qu’on m’apprendra que vous opérez avec acharnement et qu’l sera très possible d’entamer alors les pourparlers avec les sauvages… de musique que vous savez.
Au revoir mon beau lutin et croquez moi, votre ami bien dévoué.
Léon Cladel

Dites de ma part à Madame Mulhem toutes les choses amicales que vous suggèrera votre cœur, je suis sûr que vous trouverez ce que je veux dire.
Mes respects à votre père dont j’espère faire un jour la connaissance.

à Robin
Sonnet Conjugal*

Robin, c’est entendu ! Tu me donnes ton âme
Et je possède en toi l’honneur et la beauté
Je te possède entière avec toute ta flamme
Et ton génie atteint mon cœur ressuscité.

Ils seront accomplis ces efforts que réclame
De nos esprits (1) ardents ta froide volonté :
Ma plume frappera comme une bonne lame
Et ta lyre de feu répandra sa clarté.

Notre amour va nous faire une éternelle fête !
Enfant tu me verras t’aimer comme un poète
Tu me diras tes chants azurés et vermeils.

Je les vois ! je les vois, ces fêtes éternelles
Amants, nous marierons nos âmes fraternelles
Et nos fronts enivrés vivront dans le soleil.

Ton Petit

(1)    Il avait écrit rêves

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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 20:07

Cette réponse, à la lettre de Cladel qui a 26 ans, au sujet de son mariage, dévoile toute une époque et tout un caractère de Cladel. Elle est signée de son oncle orfèvre mais sans doute pas très riche. Emouvant. J-P Damaggio

 

 

 

Montauban le 8 septembre 1871
Mon cher Léon
J’ai communiqué ta lettre à ta mère et comme tu nous l’avais annoncé elle nous a beaucoup étonné et beaucoup peiné. Ta mère est vivement attristée et désolée : tu n’as pas de fortune et tu ne vis que difficilement avec l’aide de ta mère ; que deviendrais tu si tu te maries avec une femme plus pauvre que toi encore, puisqu’elle n’a rien, et avec ton goût de dépense que deviendrez-vous s’il vous arrive des enfants car c’est là le but du mariage.
Pour se marier il faut, il est vrai, prendre une femme à son goût ; mais il faut aussi qu’il y ait convenance de position de toutes les manières. Tu veux une femme artiste comme toi. Tu aurais pu en chercher et en trouver une qui eut quelque chose. Moindre est une chose qui nous afflige encore davantage, tu as bientôt tout arrangé or nous qui ne vivons pas à Paris mais en province nous voyons les choses différemment ; nous voyons les choses et les difficultés qui s’élèvent entre les ménages moitié protestants et moitié catholiques et les ennuis qui s’en suivent ; et tu veux épouser une fille israélite ! Nous n’approuvons pas ceux qui changent de religion et un mariage entre religions différentes ne peut nous faire plaisir. Nous voulons ton bonheur plus que toi peut-être ; ne crains-tu pas de te tromper nous te faisons toutes les réflexions tu feras ensuite ce que tout voudras. Compte pas me voir à Paris à mon âge ; on n’entreprend pas un pareil voyage : ta mère n’ira pas non plus ; elle t’enverra le consentement si elle ne peut faire autrement mais avec beaucoup de tristesse et de chagrin
Ta mère a eu la visite du Maitre d’hôtel où tu as fait ta dépense pendant trois ou quatre ans à Paris disant que tu lui devais quatre mille francs environ ; qu’il avait obtenu à Paris un jugement contre toi et qu’il allait auprès de Monsieur Pouch pour se mettre en règle ; il paraît que tous tes créanciers vont se déchaîner contre toi, et ta mère, et tu aurais pu l’éviter en me donnant la note que tu m’avais promise, de tout ce que tu avais reçu d’eux.
Maintenant je crois, avec cette note, j’aurai pu terminer ce que bien d’autres te font espérer qui vont sous peu de jour avoir terminé, et tout prouve, si l’on veut, se donner la peine de l’examiner, qu’ils n’ont encore rien fait et tout me fait prévoir qu’ils ne feront rien. En ne terminant rien consciencieusement tu ne peux pas jeter dans un gouffre de malheur une demoiselle que l’on dit aimer. On doit se considérer heureux dans le malheur quand est seul … l’être avec l’objet que l’on aime et une double et horrible souffrance si tu ne penses pas ainsi.
Je te considère comme une tête qui n’a rien dedans. Tu ne dois songer au mariage que lorsque toutes les affaires seront terminées alors nous serons tous contents de te voir marié, n’importe quelle demoiselle que ce soit, n’importe qu’elle religion mais au moins savoir lui dire ce que l’on est. Nous te saluons tous les trois. Louis Rosier Orfèvre.
Au reçu de ta lettre j’ai écrit de suite à Monsieur Sardinoux de Nouveux. Je n’ai reçu encore de réponse.

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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 19:55

Paris 4 septembre 1871
Chère Madame Mulhem
Voici une copie de la lettre que je viens d’écrire à ma mère ou plutôt à la sœur de mon père. Il m’a fallu, vous le comprendrez, m’exprimer à l’aide de banalités ridicules sans quoi je n’aurais guère été compris. Ne montrez point ce papier à Julia qui, la charmante enfant, trouverait que je parle là une langue bien terre-à-terre et pourrait être offensée de certains détails que j’ai forcément dû toucher pour aplanir certaines difficultés qu’on m’aurait pas manqué de me présenter comme insurmontables si je n’avais pris les devants. Au revoir, à jeudi, c’est bien long d’attendre jusqu’à jeudi, mais, que voulez-vous ! sa majesté gentille et délicieuse, ma reine, (dire que moi républicain, j’ose prononcer pour le bénir un nom de roi ) ma reine Mademoiselle Robin des Bois ne veut pas me voir avant ce jour si lointain, jeudi. Compliments à tous et tout à vous. Léon Cladel

Il va sans dire que vous pouvez montrer cette lettre à M. Mulhem et à Louis mais encore une fois, je vous en prie, pas à Julia.

 

Copie de la lettre :
Ma chère tante,

En quittant Montauban le 2 juillet dernier, une invincible tristesse emplissait mon âme et je pensais qu’il était bien dur de vivre toujours séparé des êtres que l’on aime le plus au monde. Après avoir hésité longuement à rebrousser chemin, - deux fois au milieu de la rivière, j’ouvris la bouche pour ordonner au batelier de revenir à la rive de Sapiac – je me domptai pourtant et je poussai mon corps jusqu’à la gare.
En chemin de fer mille pensées m’agitèrent. Si tu te mariais me disais-je, ta famille pourrait vivre, au moins si bon lui semblait, une partie de l’année auprès de toi. Ma marier ! … mais avec qui ? – Vous le savez ma tante il n’est pas très facile de trouver une femme à sa convenance, surtout lorsque, comme moi, on n’a pas une grosse fortune et que l’on vit dans un monde où métier oblige. Où était-elle, cette chère et douce créature rêvée qui consentirait à m’épouser, non pas pour parader sous mon nom dans les salons parisiens où tout le monde ferait luire à ses yeux le luxe qu’il me serait impossible de lui donner, mais pour vivre de ma vie et de ma pensée, artiste comme moi, simple comme moi, aimant les siens comme j’aime les miens, une femme enfin capable d’être bonne épouse et bonne mère, et cependant animée comme moi de l’amour des belles choses, de l’esprit et les comprenant. « Ah ! mon Dieu ! cette créature n’existe pas, m’écriai-je avec affliction, et ma pauvre mère m’aura jamais la joie de me voir marié car je ne pourrais consentir jamais à unir ma vie à celle de quelque sotte avaricieuse, imbue de préjugés qui me ferait horreur, ignorante comme une carpe et pouvant très bien me reprocher un jour de l’avoir épousé pour les 40 ou 50 francs de dot qu’elle m’aurait apporté en mariage. »
Vous le savez ma tante, ordinairement une belle éducation va de concert avec une grande fortune et la part que j’ai, vous le comprendrez, ne me permet guère de trouver une demoiselle dans les conditions que je recherche.
Cependant je crois avoir découvert enfin l’oiseau rare.
Une jeune fille accomplie, aussi belle que modeste, artiste d’un très grand mérite, que j’ai vu pour la première fois l’année dernière, pendant le siège, et dont le souvenir depuis lors, agite constamment mon cœur, me semble pouvoir être cette compagne idéale qui ferait mon bonheur et celui de toute ma famille.
Sœur de deux de mes amis, dont l’un est mon collège à l’assistance publique et l’autre mon confrère en littérature, cette jeune personne a de 25 à 26 ans. J’ai autant d’estime pour ses vertus privées que pour ses talents de musicienne. Elle n’a pas de fortune, c’est vrai, mais si je ne prends rien, je n’apporte rien non plus, et ma mère pourra rester toute sa vie, selon mes vœux, dépositaire de tout ce que nous a laissés mon pauvre père qui, hélas !, lui, ne sera jamais témoin des beaux jours que je crois pouvoir espérer.
Active, laborieuse, grandie ainsi que moi dans la pauvreté sinon dans le malheur, celle que j’aime appartient à une très honorable famille hollandais qui vit en travaillant. Le père âgé de 54 ans est professeur de musique à Lille, et c’est en s’imposant sans doute les plus longs et les plus nobles sacrifices qu’il a pu donner à ses trois enfants dont l’aîné à 34 ans et le plus jeune 20, l’éducation essentiellement honnête et extrêmement soignée qui les distingue. En outre, ils tiennent tous les trois, frères et sœur, ils tiennent de leur brave mère une sagesse et une bonté d’âme qui me charment et me rendent heureux à la pensée de vivre auprès d’eux. Enfin, ils sont pour moi, pleins de qualités.

A vos yeux, ils auront peut-être un bien grand défaut, ils sont israélites. Israélites ! juifs ? Eh mon dieu, oui ! quant à moi né catholique mais libre-penseur la chose ne me touche en rien. Le seul Dieu auquel je crois est celui de la nature ; il n’habite ni les Eglises, ni les Synagogues, ni n’a d’autres Temple que la création et tous les hommes, quels qu’ils soient, peuvent l’adorer également dans ses œuvres et lui parler en liberté selon leur langue et leur foi. Ma femme, pardon ! je veux dire celle qui serait ma femme avec la volonté de ma famille et la sienne est à cet égard, d’une opinion identique à celle que je viens d’exprimer. Il serait donc bien facile de s’entendre. Pour être agréable aux deux familles, s’il le fallait, des enfants issus du mariage les mâles seraient catholiques et les filles juives. Enfin, tout cela n’a pas d’importance et s’arrangerait au mieux.
Autre chose plus sérieuse que j’allais oublier. Mademoiselle J.M. (remarquez, s’il vous plaît les initiales, les mêmes que celles du nom de ma mère, Jeanne Montastruc) pourra gagner avec son piano ce que je gagnerai moi-même avec ma plume lorsque les passions politiques qui remplissent la France et Paris seront enfin apaisées.
Que vous dire encore ? Estimez si une femme comme elle ne vaut pas mieux qu’une mijaurée parisienne qui m’apportant par exemple trois ou quatre mille livres de rente en dépenserait en toilettes le double par an ; voyez si, d’un autre côté, elle ne vaut mieux qu’une petite bourgeoise sotte et prétentieuse avec qui je ne pourrais pas vivre six mois de suite sans périr d’ennuis. J’ai bien réfléchi, j’ai tout pesé… Ma pensée est telle que voici en quelques mots ou, celle de que je vous parle sera ma femme, ou je ne me marierai jamais. Si vous tenez à ce que mon nom ne s’éteigne point en moi, hâtez-vous, venez m’apporter votre bénédiction.
Réfléchissez et répondez-moi.
Je pense ma chère tante, que dès la première ligne de cette lettre vous sentiez pourquoi je vous l’ai adressée directement. Vous êtes, avec moi, la seule Cladel vivante et l’aîné de ma sœur. Je vous devais cette marque. Je vous embrasse vous mon oncle et j’embrasse aussi de tout mon cœur ma mère à qui vous lirez cette lettre avec soin. Votre dévoué neveu.
Léon Cladel

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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 22:44

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Tristesse. Immense tristesse. La Québécoise Madeleine Parent vient de mourir. Le journal Le Devoir lui consacre un Cahier exceptionnel à la dimension de cette femme exceptionnelle. Elle est dans mes 101 portraits avec le texte ci-dessous. J’ajoute quelques liens pour aller sur le journal québécois. C'est bien sûr le blog de l'ami Jacques qui m'a alerté. J-P Damaggio



Madeleine Parent
Québec 1918 – 2012


Chère Madeleine, le 6 octobre 2008, avec ma compagne nous devions retrouver l’ami Jacques Desmarais dans une manifestation à Montréal. Retardé par son travail, c’est chez lui qu’il raconta la fin de cette action citoyenne (nous en étions partis au début) où il eut la conviction de t’avoir croisée. J’ai ainsi découvert l’existence d’une syndicaliste et féministe québécoise de légende.

Tu es née à Montréal d’une famille de petits-bourgeois. Tu as étudié jusqu’à entrer à l'Université McGill pour y étudier la sociologie. Tes premières actions, au sein de l'Assemblée des Etudiants Canadiens visaient à obtenir des bourses pour les fils de cultivateurs. Puis tu as adhéré au Parti Communiste du Québec, en même temps que tu devenais une syndicaliste d’importance dans les Unions ouvrières, le 1er mai 1942. Comme Martha Desrumeaux, c’est dans la lutte que tu rencontres ton futur mari, le syndicaliste Kent Rowley que tu épouses en secondes noces en 1953. Pendant les années 1940, tu œuvres avec Léa Roback, croisée en 38 dans les luttes pour obtenir le suffrage féminin au Québec. Léa Roback (1903 - 2000), syndicaliste, militante communiste et féministe canadienne (québécoise) est considérée comme une pionnière du féminisme au Québec. Comme plusieurs autres femmes de ce livre, Léa est d’origine juive (de Pologne) sans que je puisse savoir si cette origine est un facteur d’incitation à la lutte sociale. Je constate que comme pour toi, l’action sociale l’a maintenue en forme presque jusqu’à cent ans.

Suite aux considérables grèves du textile de Saint-Henri et de Valleyfield en 1946, face à un adversaire de poids, la compagnie Dominion Textile, tu écopes de deux ans de prison et tu pars alors pour l’Ontario. Tu expliques :
« Je connaissais l’histoire des grèves ouvrières et je savais que ce serait très dur. Il fallait aimer le syndicalisme avec tous les risques qu’il comportait, dont la guerre psychologique. J’ai davantage souffert des préjugés que de l’emprisonnement : en temps de grève, certaines personnes refusaient même de nous saluer.»

Tu avais déjà fait cinq petits séjours en prison et cette condamnation était comme une épée de Damoclès que Duplessis, le Grand Maître du Québec de l’époque, tiendra huit ans au-dessus de ta tête en faisant reporter délibérément ton procès chaque année, jusqu’à ce qu’enfin, en 1955, la Cour d’appel casse le jugement. Tu perds ton mari en 1978, date à laquelle tu décides de revenir au Québec.

Chère Madeleine, un livre très vivant dirigé par Andrée Lévesque, nous montre ta vie en tant que femme d’action et de réflexion en mêlant des témoignages de compagnons de lutte et des analyses d’historiens. De la nationalisation des syndicats canadiens jusqu’à la défense des droits des femmes autochtones et immigrantes, en passant par le mouvement antimondialisation, les auteurs nous rappellent ton impo-sante contribution au Québec d’aujourd’hui. Au fil des pages, ils dressent le portrait d’une visionnaire et rassembleuse, toujours en avance d’un combat sur son temps.

Tant qu’il te restera un souffle, tu continueras de militer pour la simple raison que ça te rend heureuse. Voici ta « morale » de l’histoire :
« Je me souviendrai toujours de cette grève menée par des ouvrières d’origine italienne, à Toronto où un journaliste s’était exclamé : « Mais c’est la fête, ici ! » Une travailleuse avait répondu : « Avant la grève, nous ne nous connaissions pas. Maintenant, nous savons que nous ne sommes pas seules. Tout est possible. » » J-P Damaggio

Sur Le Devoir :
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/346311/vue-de-toronto-une-separatiste-canadienne
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/346313/francoise-david-et-la-lutte-des-femmes-celle-par-qui-l-histoire-se-fait

http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/346312/lea-roback-la-fondation-et-les-causes-les-causes-survivent-aux-personnes-qui-les-ont-portees

http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/346314/une-militante-la-douceur-aura-ete-l-une-de-ses-forces
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/346318/migwetch-merci-madeleine
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/346319/une-femme-douce
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/346317/temoignage-une-grande-amie
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/346315/les-syndicats-et-la-lutte-anticommuniste-rouge-elle-le-fut

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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 21:46

etoile.jpg
Sur Gallica nous découvrons un numéro de l’Etoile du Quercy, une feuille recto verso dans un piètre état. Nous tentons d’en recopier le contenu. JPD

 

Page 1
L’Etoile du Quercy
Organe régional du Parti communiste français
N°3 2/9/1943
Le Parti communiste français lance la promotion :

Pour la libération de la France
Evénements et situations militaires de la semaine


Le fait le plus marquant est l’effondrement du Front italien. LA CAPITULATION SANS CONDTION est à notre avis le coup mortel de l’axe.
D’autre part ce qui est le plus extraordinaire est le résultat de la contre-offensive RUSSE, qui se situe à ce jour par une déroute complète de la Wehrmacht sur tous les fronts. Que ce soit du secteur de Slomensk au secteur de Kirkow, du Konetz à la mer d’Azow, les hordes hitlériennes anéanties laissent derrière elles un territoire considérable en Ukraine et le roche bassin du Donetz.
Stalino, Konotop, Marioupol sont prises, plus de 1 million de poches sont mises hors de combats dont 400 000 sont tués ! De plus 6000 avions et 8000 tanks ont été détruits.
Ces coups de boutoirs ont assommés l’adversaire au point qu’il n’a pu réagir en Sicile.
Cette semaine les grands événements ont démontré toute la fausseté de la légende selon laquelle les offensives ne réussissaient que l’été. Ceci a démontré que non seulement en hiver mais aussi en été la magnifique armée Rouge et leur admirable état major placé sous la direction du Grand Staline était capable de mener une grande offensive.
Ceci a démontré que la soi-disant forteresse n’était pas inexpugnable. Ceci a démontré que les magnifiques succès soviético-anglo-américains ont considérablement aidé les peuples à intensifier leur action. Que ce soit en Italie, Roumanie, Norvège, Espagne, Portugal et surtout au Danemark où nous voyions ce vaillant petit peuple se lever contre ses oppresseurs.
Déjà l’on voit l’Etat fasciste qui a contraint le peuple italien à la guerre, à la défaite, à l’invasion, s’en aller battu.
Le Peuple Italien a demi libéré aspire tout entier à sa liberté. Il ide consiférablement les armées libératrices alliées en se levant contre les allemands. Par tous les moyens, que ce soit par les armes, par la grève des transports, le Peuple Italien porte lui aussi des coups foudroyants à l’armée nazie.

Page 2
Cette page est faite de petits articles difficiles à déchiffrer.
L’un d’eux indique :
UNE QUESTION ?
Que fait le fils FOUQUET à MONTAUBAN ? Il paraît que son retour de Vienne ne serait pas dû à un cas de réforme pour « faiblesse de constitution » mais seulement un geste généreux de son père. Ce geste d’un riche épicier fasciste a pu satisfaire …. Quelques collaborateurs. Les épouses et les parents….

Quatre autres titres :
Quel bel exemple pour nous ?
Cheminots en Grève
Un Décret
Avis

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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 21:43

Le père de Judith, juste avant son décès, a dû être heureux de lire cet article de sa fille qui n’avait que 16 ans. Merci à ce qui le liront. JPD


La France moderne, Littérature, science et arts contemporains (1er mai 1892)
Momes et bébés


Pour le plus grand bonheur des petits le printemps est revenu ; il a poudré de neige parfumée les poiriers et les pommiers, il a réveillé les nids au cœur des jeunes taillis baignés de lumière et de soleil, et sa munificence s'est étendue surtout aux humbles, aux faibles. Avec quelle joie les enfants jouent, courent et sautent ! il leur semble bien loin l'hiver cruel, qui alourdissait leurs têtes d'une oppression envolée aux premiers sourires d'avril ! Cependant sur tous les frêles visages d'enfants ne se reflète pas une sérénité intérieure. Il en est qui, dans de sombres quartiers de Paris, aux ruelles noires et malsaines où les rayons eux-mêmes hésitent à pénétrer, il en est qui conservent une morosité donnant à leurs petits masques ternes et rabougris une apparence vieillotte qui vous serre le cœur. Est-il rien de plus triste que ces mines de vieillard chiffonnant les frimousses pâlottes des mômes. Un peu plus tard, lorsque, par hasard, ils rencontreront aux Champs-Elysées ou aux Tuileries des bébés presque arrogants dont les couleurs réjouissent l'œil, dont le seul souci est de savoir quel jeu les occupera, et la seule crainte de gâter leurs habits de velours et de soie, eux, les déshérités, sentiront tout de suite, un désir très naturel emplir leurs âmes : celui de posséder comme ces jolies fillettes, une robe chatoyante, une poupée aux longs cheveux bouclés, belle comme une princesse, qu'ils tiendront sur leur poitrine, le soir, en s'endormant.
Pour quelle raison, pour quelle faute commise, ont-ils mérité de ne point posséder les chauds vêtements qui protègent de la bise âcre, les foyers illuminés de flammes claires, les repas copieux ? Ne valent-ils pas les jeunes élégants ? Et sur les privilégiés ils jettent des regards, ardents, eux, ignorant du confort, du bien-être, connaissant surtout, les jours glacials de décembre, les mansardes sans feu, les loques insuffisantes et les pitances trop maigres ; ils envient le luxe aperçu comme leurs mère ; désirent le bonheur qu'on doit éprouver, grande dame indolente, à ne rien faire le dimanche, puis à s'abandonner à ce même farniente tous les autres jours de la semaine, comme leurs pères aspirent à la félicité des hommes étrangers aux douleurs, aux angoisses de la misère, qui, sans cesse, assaille les prolétaires, toujours combattue et renaissant jusqu'au dernier moment de leur vie. Alors, malgré eux, un peu de haine s’amasse au cœur des petits enfants, y lutte contre les bons instincts, les poussera à la violence. Et c’est cela qui, se mêlant au chagrin des privations, ride leurs fronts, pâlit leurs joues, effacent des lèvres fraîches qui deviennent blêmes, le sourire ingénu. Donc, tous ceux qui les aiment, garçonnets et fillettes, espèrent qu’il est proche le jour où les pères de ces marmots, les ouvriers, les plébéiens, égaux de tous les hommes, ne seront plus les forçats du labeur, accablés de pauvreté ; car, ce jour-là, les roses reviendront sur les joues de tous les bambins et leurs rires, triomphants et fous, s’égrèneront comme un chant de victoire et d’allégresse. Judith Cladel
13 avril 1892

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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 21:36

Voici une image du blog à partir des compteurs over-blog. Il est difficile de noter les articles les plus lus car sur ce blog il n’est pas nécessaire de cliquer sur chaque article pour le lire donc l’essentiel ce sont es personnes qui se connectent au site. On note ensuite l’intérêt pour un film, pour les sondages et pour la LGV. Chacun comprend que si 8587 pages ont été vues c’est à cause de la diversité des articles. J’ai donné la première page des consultations. Le cas de Ernest Pignon Ernest montre sue des articles anciens gardent leur actualité.  Pour moi, un article ayant un seul lecteur c’est déjà bien.
Jean-Paul Damaggio


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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 21:27

Paul Ariès vient de répondre à quelques questions dans la revue du PG : A Gauche.
Il écrit : « Je choisis paradoxalement Michel Verret, pour qui la culture populaire fut et reste une culture de domination combative, contre Bourdieu pour qui elle est une culture de domination intériorisée. Là où Bourdieu ne laisse aucun espoir, Verret voit la classe comme positivité, comme sujet. »

Ce n’est pas tant la culture populaire que la culture ouvrière que Verret a étudié de main de maître dans trois livres publiés chez Armand Colin : L’espace ouvrier (1979), le travail ouvrier (1982), la culture ouvrière (1988). En tant que passionné de Michel Verret j’appuie des deux mains le point de vue de Paul Ariès au risque de décevoir les défenseurs multiples de Pierre Bourdieu dans une gauche que je connais bien. Mais dans l’entretien     avec Paul Ariès ce n’est pas la seule ligne de partage des eaux.

Paul Ariès : « Il est possible de penser un socialisme sans croissance, comme l’imaginaient des penseurs hérétiques des gauches, notamment le dissident est-allemand Rudolf Bahro. »
Nouvelle belle référence que je partage grâce au livre puissant de Bahro : L’alternative (Stock 1979).

Et enfin ajoutons la référence à Paul Lafargue à qui les Cahiers du Bolchévisme rendirent hommage à un moment mais sans pouvoir le comprendre vraiment.

Il existerait donc un courant sous-terrain d’une gauche anti-productiviste et la revue A Gauche dans un autre article ajoute la référence à un marxisme écolo à travers André Gorz à qui je préfère Vincent Labeyrie qui a droit à une catégorie sur ce blog. Pourquoi cette préférence ? Car trop souvent la théorie se déroule de A à Z de si belle manière qu’on se demande à la fin : « mais pourquoi Michel Verret est inconnu et Bourdieu si connu ? » Car la théorie sans appui sur la pratique devient surtout une belle œuvre esthétique. Or si quelqu’un, en France, a, toute sa vie, articulé pratique écolo et théorie marxiste c’est Vincent Labeyrie, tout comme Renaud Jean a articulé pensée locale et action globale.
Pour le dire autrement : quels obstacles ont empêché l’épanouissement de la gauche anti-productiviste ? En France et dans le monde ? Ces obstacles d’après Paul Ariès seraient aujourd’hui moins grands, moins forts. Il donne des exemples précis sur lesquels je reviendrais (j’en ai déjà parlé).

Il cite Paul Lafargue dont je donne ici le début d’un article important et rare dans les Cahiers du Bolchévisme de 1936

« MARCEL DESCHAMPS
Paul Lafargue, pionnier du socialisrne
Le 26 novembre 1911, il y aura de cela bientôt vingt-cinq ans — Paul Lafargue et sa femme Laura fille cadette de Kart Marx prenaient tragique décision de se suicider.
Paul Lafargue expliqua son geste dans les termes ci-dessous :
Sain de corps et d’esprit, je me tue avant que l’impitoyable vieillesse qui m’enlève un à un les plaisirs et les joies de l'existence et qui me dépouille de mes forces physiques et intellectuelles, ne paralyse mon énergie, ne brise ma volonté et ne fasse de moi une charge à moi et aux autres.
Depuis des années je me suis promis de ne pas dépasser les soixante-dix années, j'ai fixé l’époque de l'année pour mon départ de la vie et j’ai préparé le mode d’exécution pour ma résolution : une injection hypodermique d’acide cyanhydrique.
Je meurs avec la joie suprême d'avoir la certitude que dans un avenir prochain, la cause pour laquelle je me suis dévoué depuis quarante-cinq ans triomphera,
Vive le Communisme !
Vive le socialisme international
Paul Lafargue

La stupeur fut grande parmi le prolétariat des deux mondes au sein duquel Lafargue possédait une influence considérable et jouissait d’une réputation — combien justifiée de marxiste de premier plan.
Or, un quart de siècle s’étant écoule depuis la disparition de ce remarquable vulgarisateur du marxisme, on en vient tout naturellement à se demander si les générations françaises d’après guerre connaissent et apprécient comme il convient la valeur de Paul Lafargue aussi bien en qualité de propagandiste que de théoricien. Il est regrettable qu'a cette question, il soit impossible de répondre par l’affirmative.
Pour des motifs que l'on ne saurait esquisser dans cette trop sommaire étude, le rôle capital assumé par Lafargue dans le mouvement ouvrier de notre pays durant quarante-cinq ans est présentement à peu prés méconnu. »
Et oui, pourquoi avoir oublié Paul Lafargue… 1-04-2012 J-P Damaggio

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