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25 août 2011 4 25 /08 /août /2011 22:28

 J’aime les documents aussi je verse celui-ci au dossier LGV, soit un voeu du conseil municipal de Montauban, du 16 mai 2011 quand le Conseil général du Tarn-et-Garonne était accusé de mettre en péril la LGV Bordeaux-Tours en refusant de payer. Depuis, le Conseil général n’a pas payé (comme 14 autres collectivités en Midi-Pyrénées) et pourtant le projet de LGV est bouclé ! Le forcing de la municipalité de Montauban en est plus ridicule. Mais, osez-vous demander : comment expliquer l’unanimité ? Qu’ont voté le PS, le PRG, les élus Montauban Citoyenne et l’élue Verte ? Ils n’ont pas participé au vote. Tels sont les faits et vous pouvez en penser ce que vous voulez ! 25-08-2011 JP D.

 

Mesdames, Messieurs,

Monsieur DEVILLE propose au Conseil Municipal de se prononcer sur le vœu suivant :

L'arrivée de la LGV est une véritable chance pour notre territoire, puisque nous le savons, la construction d'une gare nouvelle sur l'agglomération qui mettrait Montauban à 2h50 de Paris serait un atout de développement indéniable que nous envient de nombreux territoires.

Malheureusement, aujourd'hui, alors qu'il convient de lancer définitivement le projet, nous assistons à une politisation du débat qui risque d'enterrer définitivement l'arrivée de la LGV en Midi-Pyrénées.

Ainsi, au Conseil Régional, le financement de la LGV n'a été rendu possible que grâce au vote du groupe d'opposition « Osons Midi-Pyrénées », qui a justement su dépasser les clivages et voter avec le Président Malvy sur ce dossier lourd d'enjeux, alors que le Front de gauche, les Verts et le PRG n'y étaient pas favorables.

En Tarn et Garonne, le Conseil général n'a toujours pas voté en faveur de la ratification du protocole d'accord relatif à la branche Bordeaux-Toulouse et la convention de financement et de réalisation du tronçon central Tours-Bordeaux de la LGV SEA qui doit engager la collectivité sur le financement de la ligne, arguant qu'il faut prendre son temps sur ce dossier.

Néanmoins, les déclarations du nouveau Préfet de Région sont assez claires : il est nécessaire de boucler rapidement le plan de financement définitif, au risque de perdre la LGV. Nous ne pouvons donc plus perdre de temps sur ce dossier, même s'il reste des points à confirmer concernant le tracé il faut affirmer clairement notre volonté de voir la LGV arriver sur notre territoire.

C'est pourquoi, il vous est proposé de

- rappeler l'importance que revêt l'arrivée de la LGV et la construction d'une nouvelle gare pour le développement de la Ville de Montauban,

- et mandater Mme le Maire pour qu'elle fasse part de la position de la Ville aux différents partenaires publics et demande au Conseil général de bien vouloir ratifier le protocole d'accord relatif à la branche Bordeaux-Toulouse et la convention de financement et de réalisation du tronçon central Tours- Bordeaux de la LGV SEA

ADOPTEE A L'UNANIMITE

Pour extrait certifié conforme, Montauban, le 17 mai 2011

Le Maire,

Brigitte BAREGES

 

Note : A la région, les Verts ont voté contre, le FdeG et le PRG se sont abstenus et le vote du PS seul suffisait pour faire passer le projet. Il faudrait distribuer une calculette à Madame Barèges. Quant au 2h 50 le lire sur un document officiel c’est d’un ridicule….

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25 août 2011 4 25 /08 /août /2011 14:35

 

         APPEL AUX CITOYENS DE BONS SENS

  

 

    Madame, Mademoiselle, Monsieur,

 

    Le BUREAU de la " COORDINATION 47 POUR LE TGV SUR VOIES EXISTANTES MODERNISEES " s'est réuni le 23/08 et a décidé de préparer un certain nombre d'actions au regard de la situation actuelle du pays, face au projet ruineux de la LGV.

Pendant nos vacances, la donne a complètement changé, apportant ainsi un torrent d'eau à nos arguments,  mettant  en exergue la pertinence de nos propositions faites  depuis dix huit mois!

OUI, au progrès oui à une diminution des temps de parcours de Paris à Agen,  mais pas à n'importe quel prix!

NOUS DEVONS NOUS FAIRE ENTENDRE,  LE PAYS C'EST VOUS, C'EST NOUS TOUS, CITOYENS DE TOUS BORDS!  NOUS AURONS A DEMONTRER  NOTRE DETERMINATION AFIN QUE CESSENT LES DEPENSES PHARAONIQUES AU PROFIT DE PROJETS RAISONNABLES ET QUI PRESERVENT L'AVENIR DE NOS JEUNES, CONTRIBUABLES DE DEMAIN!

MOBILISEZ VOUS! DEMAIN IL SERA TROP TARD, VOUS NE POURREZ PAS DIRE " JE NE LE SAVAIS PAS ! "

       VENDREDI 23/09. A 17HEURES PASSAGE A NIVEAU DE BOE

A PARTICIPER EN MASSE A NOTRE GRANDE REUNION EVENEMENTIELLE A UN  LIEU STRATEGIQUE ET SYMBOLIQUE A SAVOIR:

        PASSAGE A NIVEAU DE LA LIGNE SNCF AGEN-TOULOUSE SITUE A BOE 

( à 2 pas des anciens Ets: FERRASSE)  La nouvelle route du contournement d'Agen vous y mènera directement.

Nous sommes priés de nous munir d'une fleur, d'une fougère, que nous déposerons symboliquement sur ce passage à niveau.

NOUS AURONS FAIT NOTRE PART DE TRAVAIL POUR LAQUELLE VOUS NOUS AVEZ MANDATE, IL VOUS RESTE A FAIRE LA VOTRE!

MERCI A TOUS

COORDINATION 47

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25 août 2011 4 25 /08 /août /2011 14:30

Voici la première partie d’un rapport sur l’histoire de Jeanne Deroin qui après le coup d’Etat de 1851 a été obligée de transporter sa misère à Londres où elle sur vécut jusqu’en 1895. Il est cependant doux d’apprendre que sur sa tombe le grand écrivain William Morris présenta un beau discouts. Quelqu’un en a-t-il une version française ? JPD

 

RAPPORT présenté par M. A. RANVIER sur Jeanne Deroin au Congrès des Associations ouvrières de 1900*

Mesdames, Messieurs,

Vers les premiers jours d'avril 1804, par une de ces après-midi brumeuses, comme on en voit si souvent a Londres, les nombreux visiteurs du cimetière de Hammersmith regardaient avec surprise défiler devant eux un cortège grandiose par son extrême simplicité.

Derrière un pauvre corbillard, marchaient les notabilités du monde socialiste anglais et des délégations des sociétés ouvrières. Un grand nombre de Français, résidant à Londres, d'autres venus de France, s'étaient joints au cortège. Et tous ces gens montraient sur leurs visages l'émotion qui étreignait leurs cœurs. Car celle qu'ils conduisaient à sa dernière demeure était une amie, une femme qui avait été une des personnalités les plus remarquables de notre siècle si agité, autant par la dignité de son caractère et l'élévation de ses idées que par son courage à les défendre, à les développer et surtout à supporter les éprouves et les revers qui vinrent la frapper. Elle avait voué toute son existence à une cause unique sous deux formes différentes : l'émancipation des femmes, l'affranchissement des travailleurs.

Sur la tombe prête à se fermer sur les restes de cette vaillante et hardie lutteuse, un des leaders du parti socialiste anglais, et en même temps un des meilleurs poètes et artistes dont l'Angleterre ait pu s'honorer en notre siècle, le regretté, William Morris, dans un discours vibrant d'émotion, venait prononcer l'éloge de la défunte.

Qu'était cette femme? Qu'avait-elle fait ? C'est la tâche que je me suis imposée : de retracer la vie de luttes de Jeanne Deroin.

Jeanne-Françoise Deroin naquit à Paris, le 31 décembre 1803. De son enfance, les documents que nous avons eu entre les mains ne nous apprennent que peu de chose. Enfant, il lui fut permis d'être témoin des invasions de 1814 et 1815, et de la chute de cet homme qui, parti de rien, avait su, par le plus odieux des parjures, s'élever aux plus hauts degrés de l'échelle sociale. Elle vit la fin de cette extraordinaire épopée que fut le Premier Empire.

Elle vit les Bourbons rentrés en Franco, et leur trône rétabli par la force des baïonnettes étrangères; elle assista à toutes les péripéties de la Terreur blanche et à la réaction contre tout ce qui rappelait le souvenir delà Révolution.

Elle vit les traîtres comblés d'honneurs, et les patriotes, ceux qui avaient versé leur sang sur tous les champs de bataille de l'Europe, jetés en pâture à la haine de ceux que la révolution avait épargnés.

Aussi, fût-ce avec joie qu'elle vit arriver la révolution de 1830. Comme tant d autres, elle espéra que les journées de juillet allaient faire progresser les libertés publiques et, comme eux, elle fut douloureusement désillusionnée.

Au mois d'août 1832, elle épousa, à la mairie du 1er arrondissement, M. Desroches, économe d'une maison de retraite pour les vieillards. Chose rare pour l'époque, le mariage fut purement civil. Il n'y eut aucun contrat de signé, mais son mari prit l’engagement de la laisser libre de ses acte, lorsqu'elle le jugerait nécessaire, car, déjà à cette époque, elle songeait à se mêler activement aux luttes politiques et à la propagande en faveur de ses idées d'émancipation.

En attendant le moment de se dévoiler, elle jugea utile, je dirai même nécessaire, de se livrer à une étude suivie des théories des diverses écoles socialistes qui existaient alors ou qui se fondaient. Après avoir partage les idées de l'école saint-simonienne, elle se jeta dans le fouriérisme, dont elle resta fervente adepte jusqu'à la fin de sa vie; elle ne s'en tint pas là ; la philosophie de Comte, celle de Pierre Leroux, l'intéressèrent; mais l'école communiste de Cabet eut plus d'attraction pour elle. Elle en accepta, ou même s'en appropria la devise : « A chacun selon ses besoins, de chacun selon ses forces. »

 

En 1832, au début de l'année, Jeanne Deroin s'était déjà sentie attirée vers l'école saint-simonienne, dont la doctrine toute de fraternité et d'amour, était faite pour éveiller ses sympathies. Sa vive imagination fut frappée par la lecture de l'apologie de Saint-Simon sur les travailleurs.

Devint-elle saint-simonienne? Je n'oserais l'affirmer, quoique tout concorde à justifier cette croyance.

D'abord, ce fut aux réunions de cette école qu'elle fit connaissance de son mari, M. Desroches ; ensuite presque toutes les relations d'amitié qu'elle entretint, le furent avec d'anciens saint-simoniens, Olindes Rodrigues, Bazard, Barral, Transon, etc.

D'autre part, les théories de Saint-Simon étaient trop conformes à ses pensées, pour que l'adhésion de Jeanne Deroin ait lieu de surprendre. Sans doute, la devise de l'École : « A chacun selon sa capacité, à chaque capacité selon ses œuvres » était ou pouvait paraître restreinte.

Mais, en regard de cette devise, combien large était le programme qui se pouvait résumer dans les quatre points suivants :

1° Abolition de tous les privilèges de naissance ;

2° Transformation de la propriété ;

3° Education sociale cl professionnelle ;

4° Egalité de l'homme et de la femme.

Un semblable programme était bien fait pour attirer un esprit réformateur comme celui do Jeanne Deroin. Mais quand vint la discussion sur rétablissement des règles pratiques de l'école, deux camps se formèrent : les uns, Jeanne fut du nombre, se rallièrent autour d'Olindes Rodrigues et de Bazard ; les autres suivirent Enfantin. J'aurais omis de parler de celle scission, si je n'y avais relevé un fait à signaler :

Il est curieux de constater que Jeanne, qui devait plus tard se poser en champion de l'affranchissement des femmes, s'éloigna justement de la branche saint-simonienne qui avait pris pour chef Enfantin, et qui posait nettement deux principes que Jeanne avait depuis longtemps faits siens :

1° Suppression de l'hérédité comme moyen de transformation de la propriété ;

2° Affranchissement de la femme, comme moyen d'arriver à l'égalité des sexes.

C'est que, si elle jugeait ces principes bons, la manière de les appliquer lui semblait mauvaise. Elle la désapprouvait.

C'est de cette époque que datent ses relations avec Cabet, Blanqui, Pierre Leroux, etc.

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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 16:55

 cladel-commune.jpg

Nous sommes heureux de pouvoir commenter l’édition présentée et annotée par Fabrice Michaux où il a rassemblé des écrits de Cladel, D’un été à l’autre, à savoir de l’été 1870 à l’été 1871 (dans les faits il déborde un peu).

L’érudition de Fabrice Michaux permet de lire des extraits d’œuvre mis dans le contexte de l’époque. Si Cladel est du côté des communards, il ne faut pas oublier qu’ils furent rares les écrivains à se positionner ainsi. De relire Daudet ou Flaubert sur cette question, c’est une bonne manière d’approcher Cladel qui n’a pas le souci des événements précis mais seulement des êtres, hommes et femmes (surtout les femmes jusqu’à sa réécriture de Paul et Virginie). Faut-il y lire du « sentimentalisme » ? Les revendications des héros cladéliens, « le magique programme de la démocratie militante » (expression que je préfère à la supposée démocratie participative quand on sait que par définition la démocratie est participative) se réduisent à quelques généralités : abolition des oligarchies, souveraineté nationale, paix, . Toutes les bagarres entre les divers courants qui dirigent la Commune apparaissent secondaires par rapport au sacrifice populaire.

Et les femmes ne sont donc pas au dernier rang des sacrifiés aussi Fabrice Michaux a raison de rappeler cette phrase d’Alexandre Dumas fils en bonne ^lace au Musée des horreurs : « Nous ne dirons rien de leurs femmes par respect pour les femmes à qui elles ressemblent – quand elles sont mortes. » En 1793 il y avait eu les tricoteuses, en 1871 ce furent les pétroleuses…

Je ne connaissais par l’opinion de Flaubert : « Je trouve qu’on aurait dû condamner aux galères toute la Commune et forcer ces sanglants imbéciles à déblayer les ruines de Paris, la chaîne au cou, en simples forçats. Mais cela aurait blessé l’humanité. On est tendre pour les chiens enragés, et point pour ceux qu’ils ont mordus. »

Pour conclure donnons la parole à un survivant de la Commune, exilé en Suisse, au moment où le narrateur le quitte :

« Au moment même où ce preux de la démocratie prononçait ces paroles, une corne vachère résonna dans la montagne et presque aussitôt le pâtre suisse qui m'avait conduit à la demeure rustique du proscrit et qui se proposait de me ramener aux abords du chef-lieu du canton, apparut non loin de nous, derrière un nombreux troupeau ; Joseph Eljaênz et moi, nous nous donnâmes alors une fraternelle accolade, et tandis que je m'éloignais sous les claires étoiles, lui, debout entre deux cimes blanches comme les neiges éternelles de la Jungfrau, perdue dans les nues, agitait d'une main son chapeau de feutre, cependant que de l'autre il me montrait à l'extrême horizon, avec un geste fatidique, la France, immense et glorieuse arène prédestinée où, selon lui, vaincu, rejeton de tant de vaincs, le peuple, enfin vainqueur des oisifs et des débauchés qui l'oppriment depuis si longtemps afin de perpétuer dans on ne sait quel farniente leur domination et leur monopole, arborerait sur tous les clochers, sur toutes les tours, sur tous les remparts devenus inutiles, sur les ruines de toutes les bastilles liberticides, au faîte de tous les palais nationaux et municipaux, à jamais radieuse et triomphante, l'oriflamme internationale des travailleurs : ouvriers, artistes et paysans ! »

(Eljaênz, extrait)

Nouvelle parue dans le recueil Raca (1888), datée de février 1879.

 

En une phrase Cladel résume toute une longue histoire….

23-08-2011 Jean-Paul Damaggio

 

D’un été à l’autre, 1870-1871 Sous le regard de Léon Cladel, 180 pages, 15 euros, Editions Arelire, arelire@aol.com

 

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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 16:52

 

courrier chili

Quelle belle surprise, Le Courrier international vient de mettre en Une les luttes des étudiants chiliens. Je me précipite pour lire l’article et déception…

L’article est repris d’un journal de Santiago (Saint Jacques pour ceux quine feraient pas le rapprochement avec Compostelle), Que Pasa, et fait le portrait d’un leader de la lutte Giorgio Jackson, un jeune ce qu’il y a de plus sympathique et dont le nom et prénom exprimer bien un métissage à la chilienne. Où est la déception ?

Sur la photo on le voit à côté de Camila Vallejo (Vallejo est aussi le nom du plus grand poète péruvien) et le lecteur français ne pourra pas se demander pourquoi Giorgio est préféré à Camila car il ne sait pas qui est Camila.

Le journal se fait un plaisir d’expliquer comment Giorgio est devenu le leader du mouvement. Il est invité le 3 juillet sur Chilevision, il fait un tabac et il devient aussitôt populaire. C’est clair et net, ce leader est un produit marketing.

Pourquoi lui a été invité et pas Camila ? Il est le leader de la Fédération étudiante de l’université catholique de Santiago (feuc), elle dirige la confédération des étudiants du Chili (Confech) aussi vous devenez qu’il est naturel pour une chaîne privée de télévision d’inviter un syndicaliste d’une école privée plutôt qu’une syndicaliste du secteur public.

Je ne suis pas un sectaire et je me réjouis qu’ainsi les Chiliens, et nous avec, nous puissions découvrir que même dans les écoles privées, le mouvement fait tâche d’huile. Lui aussi a dû emprunter 15 000 euros pour ses études…

Je m’inquiète seulement que quand une jeune femme, chez les étudiants, comme chez les lycéens, participe activement à la conduite d’une grève, les médias en donnant la préférence à un jeune homme dont je ne sous-estime pas les mérites, ne viennent troubler un fonctionnement démocratique.

Je l’avoue modestement, avec cet article du Courrier international j’avais deux références, Camilla Vallejo et Laura Ortiz,  je veux bien y ajouter Giorgio Jackson si ça ne nous oblige pas d’effacer les autres, ce que fait l’article en question.

23-08-2011 JPD

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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 16:49

luce-irigaray.jpg 

Certains s’étonneront de ma rencontre avec cette féministe française à partir de son action italienne. J’apprends son existence en lisant la Stampa du 3 décembre 1994 évoque ses travaux sur la démocratie qui naît dans le couple. J’ai donc commencé à lire Irigaray : linguistique, psychanalyste, philosophe, en italien grâce à un ouvrage jamais traduit : La démocrazia comincia a due, publié en 1994. Le livre se situe entre deux publications chez Grasset : J’aime à toi en 1992 dédié à Renzo Imbeni le maire communiste de Bologne, et Etre deux.

 

Par l’intermédiaire de son éditeur Grasset, j’ai pu correspondre avec elle afin de l’inviter à Montauban pour un débat. Elle a eu l’amabilité de me répondre mais nous n’avons pu concrétiser le projet.

 

J’ai ensuite découvert que le parcours italien de Luce Irigaray était partiellement en rupture avec ses combats antérieurs car ils prenaient une tournure plus clairement politique. Pas surprenant, dans ce contexte, si le livre de 92 est introduit ainsi : « Marx a définit l’origine de l’exploitation de l’homme pas l’homme comme exploitation de la femme par l’homme et il a affirmé que la première exploitation humaine passe par la division du travail entre l’homme et la femme ? »  Dès 1984, Luce Irigaray est en Italie pour une conférence à Venise, puis en 85 et 86 à Florence. Ses positions sur la différence sexuelle sont fortement soutenues par les femmes du PCI aussi les rencontres des années 90 au moment où le PCI se cherche une nouvelle identité en abandonnant toute référence au communisme, deviendront plus créatrices.

 

Presque vingt ans après J’aime à toi, où nous a conduit la créativité nouvelle ? Dans les tristes méandres de néant. A deux, ou en solitaire, la démocratie est en berne, et pas seulement à cause de l’infâme Berlusconi mais aussi à cause d’une gauche dé-faite et à la peau couverte de défaites. Quant à Luce Irigaray elle a fini par sortir de l’actualité pour mieux plonger dans la « religiosité » du moins à lire ce titre de 1999 (le dernier) Prières quotidiennes mais sur lequel je n’ai aucun élément.

 

En 1997, le livre fondamental d’Alan Sokal et Jean Bricmont, Impostes intellectuelles, a mis à mal une petite partie de l’œuvre de Luce Irigaray à partir d’un article publié dans Sexes et parentés. Comme dans le reste de l’ouvrage Sokal et Bricmont pointe un mal qui depuis s’est imposé dans toute la société, le relativisme, qui réduit les découvertes scientifiques à des objets abstraits. Côté Luce Irigaray, la science serait sexuée ce qui en soit ne soulève aucune critique dans la mesure où une argumentation sérieuse serait présentée. Sauf qu’à reprocher à la science ce sérieux sexué, Luce Irigaray démontre, preuve à l’appui, qu’elle ne connaît absolument rien à la science ! Elle peut donc écrire : « Toute vérité est partiellement relative. Une vérité théorique qui nous oblige à abandonner tous repères subjectifs est dangereuse. »

Il s’agit d’un combat sous-tendu par cette idée : le monde n’est pas UN mais deux, donc l’universalité de la science ne serait que la manifestation de la domination patriarcale de l’homme sur le monde ! « Ne pas souscrire ni adhérer à l’existence d’une science neutre, universelle… » Sokal et Bricmont auront donc la tâche facile pour ridiculiser des propos du genre : « L’équation E=MC2 est-elle une équation sexuée ? Peut-être que oui. Faisons l’hypothèse que oui dans la mesure où elle privilégie la vitesse de la lumière par rapport à d’autres vitesses dont nous avons vitalement besoin… » Comme si l’équation était un choix d’Einstein et non le résultat de précieuses démonstrations… quant aux vitesses vitales…

 

Le travail critique de Sokal et Bricmont sur les rapports entre science et pensée chez Irigaray interroge la pensée générale de la féministe mais n’enterre pas pour autant bien des éléments de recherches réelles qui furent les siennes comme celles autour de l’expérience italienne.

 

Mais qu’est-ce la différence sexuelle ? La nature n’est pas UNE mais double, elle est sexuée donc pas question de rêver demain de femmes se faisant hommes (les dérives de l’égalitarisme) mais de femmes pouvant enfin devenir femmes. La nouveauté avec J’aime à toi c’est que la psychanalyste passe d’une critique de la domination masculine à la nécessaire invention d’un rapport nouveau entre les hommes et les femmes comme entre les hommes entre eux et les femmes entre elles. Cette évolution se fait cependant dans la continuité d’une pensée que considère les femmes [on pourrait dire de la femme chez Irigaray] comme des êtres moins hiérarchiques, plus subjectifs que les hommes, plus pacifiques, plus ceci ou cela ce qui risque à nouveau, sous prétexte d’émancipation du pouvoir patriarcal, d’enfermer les femmes dans la biologie. Pour ne pas éliminer la biologie, j’ai pensé que traiter de la différence était possible dans le cadre d’un droit à la différence dans l’égalité. La pensée différentialiste de Luce Irigaray rejoignait la vogue du droit général à la différence (la différence occitane etc.), manière plus ou moins masquée de remettre en cause le combat majeur des démocrates, le droit à l’égalité. Dans la foulée de la pensée d’Irigaray, on verra fleurir une admiration sans analyse, en faveur des Indiens, des baleines ou des éléphants et j’exagère un peu car il tout ceci me fait sourire.

 

Dans La démocrazia comincia a due le chapitre qui m’a le plus fasciné est celui intitulé la démocrazia è amore où Luce Irigaray, à travers la lecture des œuvres de Berlinguer revisite l’ensemble de ses pensées. Elle dit avec justesse que l’absence de traduction en France des œuvres de Berlinguer est « un scandale historique » qui l’a conduite à prendre un grand retard dans son approche de cette planète (un retard qui n’a pas été comblé depuis). Luce Irigaray apprend surtout qu’un homme politique peut traiter de sujets qui la passionnent depuis toujours : par exemple, l’évolution du rapport entre le public et le privé (vous devinez que dans la différence sexuelle l’homme est du côté du public et la femme du privé…).

 

La question de la différence renvoie à celle de l’autonomie mais dans les deux cas elle n’élimine pas la hiérarchie. Je me suis souvent amusé à écouter des occitanistes demandant à ce que leur langue ait un statut égal à la langue française… d’autant qu’elle est bien plus belle ! Comme d’autres veulent l’égalité des sexes bien que le sexe féminin soit d’un intérêt social bien supérieur au sexe masculin. Pour les langues, la traduction permet de passer de l’une à l’autre… en prouvant qu’elles sont différentes, mais la différence n’implique aucune hiérarchie si nous sommes dans un cadre institutionnel égalitaire. La démocrazia comincia a due c’était comme un début de travail de traduction entre les sexes, mais l’effort s’est perdu en chemin. 23-08-2011 Jean-Paul Damaggio

  

Sexes et genres à travers les langues (Grasset, 1990).

J’aime à toi (Grasset, 1992).

Être deux (Grasset, 1997).

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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 13:11

« Salauds de Grecs » disait sur une branche un busard UMP....

7% d'ouvriers non déclarés ! renchérit une buse libérale

« C'est en France, BTP et restauration » reprit le vieil oiseau noir........

« Salauds de grecs ! », leur dette plonge l'Euro.

« Ils ont un PIB inférieur à celui des Hauts de Seine( que l'on voulait offrir à Jean Sarkozy!!) »reprit le vieil oiseau noir!

Salauds de Grecs ! Deux bécasses au sol abonnées à TF1 intervinrent: « Ils sont magouilleurs, ne payent pas leurs impôts, travaillent au noir, et leurs armateurs ont des paradis fiscaux»

Salauds de Grecs !

Le corbeau andalou autant qu'expert en comptabilité ajouta: « Mame Bettencourt, elle a pas des paradis fiscaux, elle paye quoi comme impôt ?

Salauds de Grecs ! Le busard UMP : « Les religieux et les armateurs sont dispensés d'impôts en Grèce, faut faire payer les salariés ! »

Salauds de Grecs !

Le vieil oiseau noir expliquait. « Les Etats Unis se votent le droit d'augmenter la dette. Ils pourront émettre du dollar, monnaie internationale. »

« Sur quoi est elle basée cette monnaie ? » demanda une bécasse 

« Sur rien depuis  la rupture des accords de Bretton wood »

« C'est un chèque sans provision ? »

Oui !

« Pourquoi on l'accepte ? »

 « Parce que tous en possèdent ! On fait le trou, le peuple paiera »

Tout est la faute des grecs, des Espagnols ? Des  Italiens ? Des Français !

Rigueur ! Rigueur ! rigueur »

Salauds de Grecs !

                                                          Max Biro

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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 12:51

TGV-vendome.jpg 

Voici vingt ans, Le Nouvel Observateur (n° 12-18 septembre 1991) nous proposait un article sur les mérites que le TGV allait apporter à la petite ville de Vendôme. Déjà apparaissait une contradiction entre ceux qui venaient de Paris pour y trouver le repos, et ceux qui voulaient que le développement économique s’impose en ville, pour ne pas en faire une ville dortoir. On parlait de la création de 5000 emplois.

 

Les effets de la gare

Un fait est connu et évident : dans un certain périmètre autour de la gare l’immobilier à flambé aussi bien pour les maisons existantes que pour les constructions nouvelles des promoteurs. Ils ont flambé surtout dans le secteur haut-de-gamme.

À l'origine la LGV Atlantique devait passer plus à l'est, près de Blois. Mais la SNCF a été confrontée à l'opposition des agriculteurs de la Beauce, soutenus par la ville de Blois qui n'était pas intéressée pas une desserte TGV. Les élus du Vendômois ont alors pu négocier avec la SNCF l'implantation d'une gare, en échange de l'accord pour un passage de la LGV sur leurs terres. Comme une gare TGV digne de ce nom, les billets ne sont vendus que par un automate. Mais n’imaginez pas un lien quelconque avec le circuit TER.

Elle est majoritairement utilisée pour des trajets pendulaires entre Vendôme et Paris, avec 300 titulaires d'un abonnement quotidien en 2006. Avec Partis à environ 40 minutes, Vendôme a pu devenir une banlieue chic mais n’allez pas croire qu’une LGV c’est un temps de trajet fixe : il peut varier de 40 à 50 minutes avec les retards qui ont récemment défrayé la chronique.

Il faut reconnaître que ce phénomène banlieue a été plus important que prévu assurant à la gare un trafic de 250 000 voyageurs par an (le parking a été agrandi). La gare de Vendôme-Villiers a dépassé ses prévisions de fréquentation. Aussi depuis 1990 le nombre de dessertes a doublé (passant de 6 à 12 arrêts quotidiens). Le nombre d'abonnés est passé de moins de 100 à 450. Le trafic de la gare, estimé dans les prévisions SNCF entre 100 000 et 130 000 voyageurs à l'année, est maintenant supérieur à 250 000 voyageurs.

Mais l’active association des usagers tire la sonnette d’alarme avec les nouveaux horaires de décembre 2011 qui, s’appuyant sur le principe du cadencement n’auraient plus les mêmes avantages qu’auparavant.

L’association indique : « Un point noir nous préoccupe : Même si nous avons échappé au pire : le TGV de 7h40 devait disparaitre, or c’est le plus emprunté le matin par les abonnés. Notre association, par sa détermination, l’a sauvé partiellement. En effet, nous avons perdu une rame et allongé la durée du trajet (partir plus tôt, pour arriver à la même heure) »

 

Les effets économiques

Un élu indique pour fêter les vingt ans :

« Depuis 1990, la population des 22 communes de l'agglomération de Vendôme a augmenté de 5,3 % (+ 14% depuis 1990 pour les communes périurbaines) grâce à un solde migratoire positif. Cet apport provient notamment de l'Ile de France dont la population trouve ici espace, équipements et services à proximité. L'augmentation des prix de l'immobilier en milieu urbain -dopée par l'arrivée du TGV - et une plus grande disponibilité foncière, ont joué en faveur des communes périurbaines qui ont pu appuyer leur développement sur les politiques publiques dynamiques de la ville-centre et maintenant de la Communauté de communes

Avec une augmentation de 8 % du nombre d'emplois entre 1999 et 2006 l'agglomération de Vendôme a connu, dans les années 2000, un développement économique indéniable comparé à la décennie précédente.

Cette croissance, principalement liée au développement des entreprises existantes, s'est accompagnée d'une augmentation globale de la qualification des emplois.»

Voyons les données officielles du parc technologique du Bois de l'Oratoire qui était le point phare de l’arrivée de la gare :

Superficie zone 162 ; Surface libre équipée 56,6 ; Surface libre non équipée 80

Nbre d’établissements 10 ;Nombre de salariés 419

 

En fait l’horizon de 5000 emplois de l’an 2000 est resté un rêve.

 

Conclusion

Le cas de la gare TGV de Vendôme tient donc surtout à la proximité avec la région parisienne. Son augmentation de population est plus que modeste. Le Tarn et Garonne, pendant la même période a eu une augmentation de population de 15% (et il s’agit de tout le département dont des zones ont enregistré des pertes importantes).

Pas question de nier les avantages, du temps où la collectivité territoriale n’avait rien à payer pour la LGV elle-même, mais en même temps pas question d’oublier les promesses masquées par les élus.

20-08-2011 Jean-Paul Damaggio

 

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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 18:31

 Berthes.jpg

En Tarn-et-Garonne des milliers d’Espagnols exilés furent rassemblés dans un camp qui petit à petit sort de l’ombre où il a été jeté après la Libération (le camp ayant servi ensuite à enfermer des Français accusés de collaboration).

Colette Berthès a décidé de se pencher sur la question en publiant un essai chez Riveneuve (225 pages 15 euros) qui a l’immense mérite de rassembler une mémoire en train de disparaître. Nous savons tous le peu de foi à accorder aux souvenirs mais quand on les recoupe, on apporte à l’histoire une matière indispensable sur de tels sujets.

 

En parlant de la question avec mes parents ma mère nous conta une histoire qui ne peut pas être dans les Grands Livres et qui pourtant dit beaucoup à propos des conséquences de ce camp.

 

Un paysan d’un village décida, comme beaucoup d’autres, d’employer un Espagnol. Il avait deux filles à qui il refusait toute sortie, pour éviter des rencontres qu’un père aurait peu goûtées. Il n’imaginait pas d’amour possible entre une de ses filles, forte du titre d’enfant d’un propriétaire, et ce vil Espagnol seulement bon à travailler. Vous devinez que s’il y a une histoire c’est que la fille conçue avec cet Espagnol, un enfant hors mariage, aussi le père chassa le couple avec perte et fracas.

 

Un père qui poussa cependant la naïveté jusqu’à embaucher un autre Espagnol. Et arriva ce qui devait arriver : la deuxième fille fut elle aussi enceinte ! Cette fois, le père, pour « éviter » le ridicule décida que sa fille devait avorter et il partit à la recherche d’une femme jouant les « bons offices ». Il la trouva mais l’avortement fut un massacre qui conduisit ensuite la fille dans une clinique où sa vie fut sauvée mais pas sa capacité à donner la vie. Le chirurgien exigea le nom de l’auteur du massacre qui fut ensuite poursuivie. Quant à l’auteur de l’enfant avorté, il eut la patience d’attendre que la jeune femme soit majeure pour réaliser le mariage de ses rêves.

 

Deux belles histoires d’amour… JPD

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15 août 2011 1 15 /08 /août /2011 20:21

 Sur le site La Sociale comme sur son nouveau blog, René Merle,

 http://rene.merle.charles.antonin.over-blog.com/

en s’appuyant sur les dernières évolutions du rapport actuel à 1851, conclut ainsi son article au sujet de la situation en 1851:

 

« La défaite de 1851 étant à la clé, il a été facile ensuite d’ironiser sur la naïveté et l’impuissance de ces rouges « Quarante huitards ». Qui plus est, la porte grand ouverte par le Second Empire à l’avènement du capitalisme industriel et financier moderne a amené nombre d’observateurs à considérer que ce courant démocrate socialiste s’était engagé dans une impasse au plan socio-économique. La défense de la petite propriété ne s’inscrivait pas dans un avenir ouvert, sinon dans la benoîte politique « rad-soc » de la Troisième République, qui vit pourtant nombre de boutiquiers basculer à droite toute.

Par contre, nombre d’observateurs encore ont vu dans le retour de la République et de la démocratie une victoire posthume des insurgés de 1851. Sans doute oui, d’une certaine façon. Mais ce retour à la République ne s’inscrivait pas dans une continuité directe. Le mouvement de 1851 porté par un élan que brisa par le Second Empire, était imprégné d’une innocence à jamais perdue. Peut-être est-ce la saveur de cette innocence qui pousse tant de citoyens aujourd’hui à se souvenir de 1851 ? »

 

Personne ne s’étonnera sur ce blog si je propose une suite à cette réflexion. Une suite pour redire, sur la base de deux faits, ce que fut le Second Empire, et ce que fut le mouvement social qui tenta d’empêcher son avènement.

 

L’éducation normalisée

En étudiant la Révolution française j’avais découvert qu’à Montauban le professeur de philosophie était aussi le professeur de mathématiques, fait qui n’avait rien d’original pour l’époque mais qui me surprenait moi qui avait l’habitude de penser depuis la classe de seconde du lycée en 1967 qu’il y avait d’un côté la filière A (littéraire) et de l’autre la filière C (scientifique). Nous étions à l’époque charnière qui fit se déplacer la « noblesse » du A (devenu L avec toujours moins de maths) vers la « noblesse » du C (devenu S). L’ordre peut s’inverser, la division reste, une division que nous devons au Second empire.

La Seconde république fut pour l’instruction une bouffée d’oxygène que la loi Falloux tenta de contenir, que le refus des créer des Ecoles normales pour les filles tenta de limiter, mais le Second empire plaça un ordre plus ferme, plus définitif sur la revendication populaire.

Les Quarante-huitards était économiquement en retard mais l’avancée intellectuelle de toute la société devait être la source d’une autre forme de développement économique.

A Castelsarrasin l’avocat Pierre Flamens qui fut le proscrit du Tarn-et-Garonne à proposer sous la Troisième république la résurrection des valeurs de 1848, a tout fait à son niveau pour l’éducation des filles (sa commune a financé 25% du coût de construction de l’E.N. des filles à Montauban en 1880).

Cette exception personnelle prouve, à contrario, la continuité voulue par les Républicains entre les habitudes imposées par Napoléon III et les temps nouveaux.

Aujourd’hui les étudiants chiliens se battent contre un système éducatif imposé par Pinochet dès son arrivée au pouvoir (que le gouvernement actuel veut pousser plus loin), et auquel la gauche n’avait pas osé s’affronter. On a dit de Pinochet ce qu’on a dit de Napoléon III : il a assuré la modernisation économique du pays…

 

Le féminisme normalisé

Je découvre voici trois jours un autre phénomène que je ne soupçonnais pas, à savoir la mise au pas du féminisme.

Sur ce plan aussi, la Seconde république n’a pas laissé d’actes mémorables, mais les femmes avaient été enthousiastes pour revendiquer le droit à l’égalité. Il était inconcevable de penser que le courant « socialiste » puisse se battre à la fois pour le suffrage universel masculin et CONTRE son élargissement aux femmes.

Parmi les figures de cette « insurrection permanente » qui se déroulait dans les clubs, il y avait Eugénie Niboyet, figure largement évoquée dans un beau livre de Michèle Riot-Sarcey[1] qui s’arrête à 1848. C’est vrai Eugénie Niboyet était beaucoup plus de la tendance de Mme Rolland que de celle d’Olympe de Gouges représentée par Jeanne Deroin, mais en 1864 quand elle lance son nouveau journal, le réalisme qu’elle prône est un pur produit de Napoléon III. Elle écrit :

« Étrangère aux questions politiques, notre feuille ne craint point de porter ombrage au pouvoir ; il trouve en elle un auxiliaire de paix. Un monde nouveau surgit des ruines du vieux monde, les temps sont mûrs pour les bonnes choses, travaillons-y. » (voir texte entier)

Cette phrase dit parfaitement la nouvelle époque apolitique et moderne dont il ne faut plus sortir. Ah ! les ruines du vieux monde !

La Troisième république naîtra avec un enthousiasme politique qui donnera la Commune mais un enthousiasme condamné à mort par des « républicains ».

Le témoin que de génération en génération les familles de révolutionnaires pouvait se passer est tombé dans le ruisseau, un fil s’est coupé parce qu’en effet le monde économique nouveau est né dans un univers de dictature. La dictature n’était pas une nouveauté en soi, mais une nouveauté par son association à la ruine d’un vieux monde alors qu’auparavant elle était associée aux vieux mondes successifs !

 

La révolution dans la révolution

L’idée est venue du côté de Gorbatchev mais elle ne pouvait pas suffire car ce n’est pas la révolution qu’il faut révolutionner mais la contre-révolution qui s’habille avec succès d’habits révolutionnaires ! Revenir à l’échec de 1851 c’est y retrouver en raccourci bien des échecs intervenus depuis pour ceux qui savent qu’il n’y a de revendication sociale que si elle est démocratique et qu’il n’y a de démocratie que si elle est sociale. JPD



[1] Michèle Riot-Sarcey, La démocratie à l’épreuve des femmes, Trois figures critiques du pouvoir 1830-1848, Albin Michel, 1994

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