En découvrant que, dans notre deuxième circonscription du Tarn et Garonne, les candidats aux législatives vont faire preuve de la plus belle hypocrisie sur le sujet emblématique de la LGV (sauf à oublier aujourd’hui leurs actions ou inactions d’hier) j’ai fait un rêve symbolisé par un projet de profession de foi (on dit une circulaire). S’il était amélioré des remarques de dix personnes, il pourrait devenir une réalité hors norme mais tous les rêves ont leurs limites. Jean-Paul Damaggio
La démocratie, contre le système LGV
Informations SOMMAIRES
A ) Sur un projet merdique
Le sud du département devrait être traversé par une nouvelle voie ferrée baptisée du nom pompeux de ligne à grande vitesse (LGV). Cette balafre du paysage a fait l’objet d’une désinformation niant toute alternative possible à cette LGV !
Des actions citoyennes en ont démonté la mécanique : 8 milliards d’euros, pour un projet nuisible !
A Bressols, la nouvelle gare et son immense parking ça sera surtout pour que les trains qui ne s’arrêtent pas, ralentissent le moins possible, au nom du dieu vitesse. Réseau Ferré de France a eu un impératif fixé par les autorités politiques, 3 heures de Toulouse à Paris (temps factice) donc, tunnels, viaducs, voies couvertes, c’est un ralentissement insoutenable. A Escatalens et ailleurs de nouvelles carrières sont sur les rangs pour cet immense chantier pharaonique.
A Montbartier, la chanson est répétée : « nous aurons le développement économique, une grande zone logistique » or tout démontre qu’une gare LGV c’est une gare betterave. La LGV c’est seulement pour des voyageurs et sauf exception ça laisse les zones industrielles vides.
Comme partout sur la ligne, des maisons détruites, des vies saccagées.
B ) L’Alternative étudiée
Loin de toute opposition stérile, il s’agit de chercher une alternative qui réponde au juste souhait d’amélioration du voyage en train. La rénovation de la ligne actuelle non saturée est possible : ce sont des insonorisations et partout la transformation des passages à niveau, avec une voie ferrée protégée sur toute sa longueur, et un temps qu’on peut gagner pour un total de 2 milliards d’euros.
L’action associative conteste le fond du projet en étant au-delà du politique
(elle peut regrouper des membres de divers partis ou sans parti unis sur un objectif).
L’action politique peut contester le SYSTEME lui-même qui porte ce projet.
Tout ça c’est un système
Une campagne pour les législatives ce n’est pas pour avoir : un défenseur de l’agriculture à côté d’un défenseur du service de santé etc., c’est une campagne pour une politique globale.
Le système LGV c’est justement une question globale (les technocrates disent une question structurante), c’est le symbole d’une société qui méprise le peuple au profit des élites, c’est le moyen concret de VERIFIER comment les politiques se soumettent a DES forces économiques COMME Vinci, Bouygues et Eiffage.
Le système LGV c’est comprendre que la démocratie suppose la confrontation honnête de projets. Pour nier ce choix, les maîtres de l’information en nient l’existence.
RFF refuse d’en discuter et diffuse à nos frais une propagande insalubre.
La candidate PS/PRG ne s’est jamais plainte de son cher quotidien local qui s’acharne à faire croire que le seul problème de la LGV, c’est le tracé ! Par cette astuce connue, on parle de contestataires acceptables d’un projet, pour éviter la question sur le fond. Le candidat UMP dirige un journal agricole qui a masqué les 3700 hectares de bonne terre sacrifiées. Le candidat Front de Gauche participe régulièrement à un journal incapable d’écrire une ligne sur les alternatives à la LGV, même si quelques évolutions se sont produites chez les élus régionaux de ce parti. Charles Marziani, promoteur infatigable du projet au Conseil régional, refuse à présent de voter en faveur de l’intervention du privé. Mais si l’Etat paie, le projet n’en sera pas moins nuisible ! Le contrôle de l’Etat sur de tels projets devrait, certes, rester fondamental, mais il n’est la garantie de rien !
Sur notre circonscription la LGV n’est pas un sujet parmi d’autres ou alors vous en connaissez beaucoup de sujets à 8 milliards d’euros (le prix de 10 aéroports) ? Et 8 milliards seulement pour Bordeaux-Toulouse ! Il en faut autant pour Bordeaux-Tours et Bordeaux-Hendaye.
Ce débat démocratique dans cette circonscription serait pour la France entière, une référence.
Contester le système LGV c’est contester, à la racine, un fonctionnement de toute la société.
Contre ce système, la démocratie doit se manifester
Une candidature à une élection législative c’est un élément crucial de la vie démocratique.
Un élément crucial, pour informer, même sommairement, les 90 000 électrices et électeurs (1).
Un élément crucial pour dire qu’un train peut en tuer un autre !
Depuis le début de la construction du système LGV en France, les lignes existantes sont oubliées alors qu’elles transportent 90% des voyageurs, le fret est massacré car son évolution suppose des investissements importants qui ne peuvent être faits.
La LGV c’est la marque de la privatisation rampante et réelle de toute notre société.
Un élément crucial, pour dire : UNE ALTERNATIVE EST POSSIBLE. Quand, sur un sujet à 8 milliards, des partis refusent d’évoquer des alternatives, et viennent dire : « de toute façon ça va se faire ! », comment s’étonner si des inscrits sur les listes électorales restent à la maison.
Un élément crucial, pour s’opposer à la société du dieu vitesse. Suivez ce raisonnement simple :
a) La vitesse c’est très cher à tout point de vue (énergie, type de matériel, entretien du matériel).
b) La société du très cher, c’est surtout pour une classe sociale.
c) Cette classe sociale, même riche, souhaite faire payer aux pauvres la vitesse qu’elle utilise !
De tout temps et pour longtemps, l’humanité cherche à aller plus vite et jusque là, c’est normal. Mais aller plus vite : comment, pourquoi, jusqu’où et à quel prix ? Voilà de grandes questions politiques évoluant à toutes les époques, dans divers contextes.
Au moment des élections cantonales sur Castelsarrasin, quelques personnes ont souhaité interroger, par référendum, les votants, après les avoir informés le jour du premier tour, et en proposant une urne dans les normes, au second tour. Réponse : arrêté municipal d’interdiction !
Les référendums ne sont pas autorisés à l’initiative d’un maire, mais il s’agissait là non d’une consultation revendiquant un appui officiel, mais d’un référendum citoyen, comme celui sur la Poste.
Il est temps d’expérimenter une autre conception de la politique qui laisse toute sa place aux partis et à ceux qui les soutiennent (UMP, PRG/PS, Front de Gauche, EELV etc.) mais qui permette AUSSI à des électrices et des électeurs, de se manifester sur d’autres bases liées à des éléments spécifiques importants de leur quotidien.
Cette candidature sera désignée comme candidature de la division. Or, c’est le contraire, mais le type d’unité qu’elle crée, est à l’opposé des combines de couloirs, entre partis, et sur ce point notre circonscription présente les exemples les plus divers.
Il serait à nos yeux très grave que la colère, la souffrance, la rage que suscite ce projet démentiel qui s’appelle « système LGV » conforte le vote Front national que nous savons enraciné dans ce département.
Votez pour la démocratie qui va contre le système LGV,
en utilisant le bulletin X
(1) Divers blogs citoyens sur cette question offrent depuis des années bien des précisions.