Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 septembre 2010 2 14 /09 /septembre /2010 22:00

 

Je serai au Mexique en novembre pour mon troisième bicentenaire. Après celui vécu aux USA en 1976, et celui de France en 1989, il est à présent temps de fêter le bicentenaire de la révolution mexicaine qui se trouve être aussi un centenaire. Ici je ne vais pas bavarder sur l’engrenage de ces trois révolutions fondatrices de notre monde actuel pour me limiter à quelques anecdotes.

 

Pour le centenaire disons tout de suite que le 13 septembre 1910 ce fut à Mexico, l’inauguration de la première Ecole normale primaire pour former les « maestros ». J’y étais et je m’en souviens parfaitement. Le lieu, situé face au ministère de l’agriculture, connu ne cérémonie très simple mais très solennelle car quoi de plus grand que l’éducation quand on veut la révolution. Comme prévu à 9h 30 du matin, le Général Diaz en personne monta dans sa voiture pour atteindre l’école à 10 h (ne lui tenons pas rigueur du retard si familier aux gens importants). Dès son arrivée l’orchestre Beethoven entonna l’hymne national aux paroles aussi enthousiasmantes que la Marseillaise d’autant qu’il était dirigé par un géant Julián Carrillo. Ensuite le colonel ingénieur Porfirio Díaz parla de la construction de l’école dans ses moindres détails. Fête plus joyeuse on ne fait pas.

Pour le bicentenaire de ce 13 septembre 1810 qui vit le début de la guerre d’indépendance qui dura dix ans, j’ai une pensée (pas plus car là je n’y étais pas) pour les femmes de la révolution. S’il y a un point commun aux trois bicentenaires, c’est l’opération de marginalisation des femmes dont un lieu commun veut qu’elles aient toujours été absentes des grands événements tellement la vie de famille leur tenait lieu d’occupation.

Or au Mexique comme ailleurs il y a eu des Olympe de Gouges et à revenir sur le Mexique de 2010 dont les autorités se contorsionnent pour négliger l’événement, comment ne pas rendre hommage aux femmes qui veulent écrire l’histoire avec des héroïnes.

Celle que je présente aujourd’hui a un nom à rallonge que c’est impossible à croire : María de la Soledad Leona Camila Vicario Fernández de San Salvador (1789-1842). Elle se lança dans l’insurrection avec la plus grande énergie Les historiennes Ana Carolina Ibarra et Anne Staples Dean sont d’accord pour affirmer que Leona Vicario que sa claire vision de l’insurrection, son action et sa réponse aux juges doivent constituent une référence importante de la révolution. Comme pendant la Résistance en France, elle servit en particulier de courrier. Qu’est-ce qui lui a permis de se distinguer ? Elle était riche et orpheline c’est-à-dire qu’aucun parent ne pouvait l’arrêter et que sa fortune la dispensait, du moins au départ, de veiller aux menus soucis de la vie (elle avait sa marge de liberté). Bien sûr elle fut très vite dépouillée de sa fortune. Son oncle lui avait trouvé un mari conforme à son rang, mais elle décida d’opter pour l’amour de

Celia del Palacio, auteur du livre Adictas a la insurgencia, (l’addiction à l’insurrection… c’est pas mal ce titre) présente Vicario comme étant la première femme au Mexique à défendre ses droits à penser par elle-même dans une lettre qu’elle publia dans le journal El Federalista : « Pour ce qui me concerne je dois dire que mes actions et opinions ont été toujours très libres, personne ne m’a influencé. » Elle est née le 10 avril 1789 et elle est morte le 21 août 1842. 14-09-2010 Jean-Paul Damaggio

Partager cet article
Repost0
14 septembre 2010 2 14 /09 /septembre /2010 20:24

 

Nous savons depuis longtemps les liens qui unissent la grande administration du public et du privé, comment les uns passent d’un point à l’autre. Il s’agit d’une caste qui est aux commandes. Aujourd’hui nous allons nous arrêter sur deux noms. L’un pour une info et l’autre pour une question.

Dominique Maillard

Nous apprenons : « Sur validation du ministre chargé de l’énergie, Jean-Louis Borloo et du conseil de surveillance de RTE, Dominique Maillard a été reconduit pour cinq ans aux fonctions de président du directoire de RTE.

Diplômé de l’école Polytechnique, ingénieur général des Mines, Dominique Maillard était à la tête de RTE depuis le 18 mai 2007, après avoir exercé notamment les fonctions de directeur général de l’énergie et des matières premières au ministère de l’industrie (1998 -2007) et de directeur de l’économie, de la stratégie et des investissements à la SNCF (1995-1998). Parallèlement, Dominique Maillard présida en 2002 et 2003 le comité de direction de l’agence internationale de l’énergie. Depuis octobre 2008, Dominique Maillard est par ailleurs membre du conseil d’administration de RFF (Réseau Ferré de France), dont il préside le comité d’audit. Officier de l'ordre national de la légion d'honneur et de l'ordre national du mérite, Dominique Maillard, 60 ans, est marié et père de deux enfants. »

Nous sommes donc là avec quelqu’un qui est du côté de l’énergie et du côté du rail, un rail qui utilise l’énergie dont il dirige le transport.

Pierre Izard

Voici le parcours de Pierre Izard : ancien élève du Lycée Louis le Grand à Paris, il est polytechnicien en 1973 puis ingénieur des Ponts et Chaussées. De 1979 à 1982, il est Chef d'Arrondissement Grands Travaux à la Direction Départementale de l'Equipement de l'Yonne. De 1983 à 1988, il est nommé Directeur d’établissement SNCF de l’Equipement à Besançon puis chargé, au sein de la Région SNCF de Paris-Sud-Est, de la Division de l'Equipement qui assure la maintenance et la modernisation des installations fixes de la région, et notamment de la ligne nouvelle Paris-Sud-Est, entre Paris et Lyon. De 1988 à 1989, au sein de la Direction Générale de la SNCF, Pierre Izard est chargé de la conception du schéma directeur national des liaisons à grande vitesse ; il entreprend notamment les études des liaisons à grande vitesse et la conception des lignes TGV Est et Méditerranée. En 1990, il est alors Directeur délégué à la Ligne Nouvelle TGV Méditerranée où il dirigera la concertation publique et la conception technique de la ligne à grande vitesse qui reliera Valence à Marseille et Montpellier. Le 1er mai 1996, il est nommé Directeur de la Région SNCF de Marseille. Le 19 septembre 2000, il devient Directeur des Ressources Humaines de la SNCF, membre du Comité Exécutif. Le 1er septembre 2006, Pierre Izard est nommé Directeur Général de la Branche SNCF Infra (lire infrastructure)

Officiellement chargé de l'entretien du réseau, RFF doit confier cette tâche à la SNCF, sans possibilité de passer par un prestataire concurrent. En 2010, RFF versera ainsi 2,8 milliards d'euros à son partenaire obligé. Nous savons que RFF tente de se rattraper par l’augmentation des péages. La gestion du réseau ferré français devrait coûter 6,3 milliards d'euros à RFF en 2010, dont environ 3 milliards viendront des péages (quasiment tous payés par la SNCF) : ceux-ci sont modulés en fonction du type de train et de son parcours, les TGV payant beaucoup plus que les convois de fret, qui eux voient leur passage subventionné.

RFF est lié à l'État depuis la fin 2008 par un "contrat de performance": l'objectif est que les recettes tirées des péages passent de 48% du coût du réseau en 2008 à 60% en 2013. Le reste est financé par des subventions publiques... et par des emprunts. Si le contrat de performance définit les orientations de la tarification, les péages sont approuvés annuellement par le gouvernement.

En faite Pierre Izard c’est monsieur LGV du côté de la SNCF et si nous nous sommes arrêtés sur son cas c’est qu’il porte le même nom et prénom qu’un grand partisan de la LGV Toulouse-Bordeaux : le président du Conseil général de Haute-Garonne. Une coïncidence sans doute.

14-09-2010 Jean-Paul Damaggio

Partager cet article
Repost0
14 septembre 2010 2 14 /09 /septembre /2010 18:59

Voici un communiqué qui recoupe bien des points évoqués sur ce blog mais pourquoi ne pas se répéter ? JPD

 

Association Pour la Protection de l’Environnement au Muy

331 route de Fréjus 83490 Le Muy

Environnement Var 2 rue Ernest Renan s 75015 Paris

associations signataires de la Charte d’Hendaye

La LGV PACA : un progrès ??

Hélas, non, Ce serait plutôt le contraire. En effet :

-Elle n’a jamais été d’intérêt général car, de l’aveu même de la SNCF, elle est destinée à une minorité très aisée de France et d’Europe, la très grande majorité des habitants PACA (qui auront pourtant à la payer très très cher) n’en ayant pas l’utilité et pour certains, pas les moyens.

C’est dire que son utilité publique est des plus discutables, d’autant que ce sont des entreprises privées qui y feront circuler leurs trains, en percevront, par le biais des PPP (partenariat public privé), les péages pendant 50 ans (comme pour la LGV SudOuest) et fixeront les prix des billets.

Elle ne s’inscrit pas dans le développement durable : ce projet, vieux de 20 ans, est incompatible avec un «développement économique et sociétal équitable» (définition du développement durable) : où est l’équité quand 60% des foyers PACA auront à payer plus de 50% des 20 ou 30 milliards d’euros ? (sans compter le coût du fonctionnement –un train à 300km/h consomme 2,5 fois plus d’électricité qu’un train à 200km/h et de la maintenance –usure beaucoup plus rapide du matériel et des rails) Il détruira l’environnement et le gain en émissions de CO2 pour les lignes LGV sera quasi nul selon le rapport d’experts suédois remis en octobre 2009 au Parlement Européen.

Non, le progrès, ce n’est pas de faire rouler des AGV (automotrices à grande vitesse) à 300 ou 350 km/h au bénéfice de quelques oisifs fortunés désireux de rejoindre Nice ou Monaco, en gagnant 40 minutes : un train n’est rapide que s’il ne s’arrête pas en chemin ! Donc très peu d’arrêts prévisibles sur ces180km entre Marseille et Nice.

Pour la SNCF, d’ailleurs : « en matière de sécurité, le plus grand ennemi du train, c’est la vitesse !! »

Non, le progrès, ce n’est pas de faire plaisir à quelques élus affamés de notoriété et de prestige mais qui n’auront pas, le moment venu, à assumer les conséquences désastreuses, tant sur le plan environnemental que financier, de ce « grand projet » inepte.

Non, le progrès, ce n’est pas de saccager 2000 ha varois de terres fertiles ou naturelles protégées. (27 sites Natura 2000 concernés par ce projet, selon RFF)

Le progrès ce n’est pas de faire subir à la centaine de milliers de futurs riverains : les nuisances sonores et les vibrations, les fissurations des maisons lors des travaux à coups d’explosifs, puis lors du passage de trains à 300km/h, les champs électromagnétiques induits par les lignes à très haute tension et par le passage des AGV, les perturbations climatiques et hydrologiques dues à ce type de projet, les nouvelles infrastructures routières, l’incessant va et vient des automobilistes se rendant à la nouvelle gare, depuis les quatre points cardinaux et l’effondrement de la valeur de leur patrimoine.

Non, ce n’est pas avec Réseau Ferré de France (il peut donc promettre la lune !) qu’auront lieu les véritables discussions pour réduire les nuisances. C’est avec les entrepreneurs privés (Bouygues, Eiffage ou Vinci), et, eux, les nuisances, ils « n’en ont rien à cirer ». Ils doivent faire vite (time is money) et limiter les dépenses à leur plus simple expression. De plus, après ils s’en vont !

Quant aux élus, trop nombreux sont ceux qui désinforment en faisant croire aux habitants qu’ils pourront se rendre à leur travail en « Ferrari » ou que grâce à la LVG , la manne va tomber du ciel : autant d’allégations mensongères !

La LGV apportera des emplois ??

Tous les experts et économistes s’accordent pour mettre en garde contre cette illusion (École polytechnique de Lausanne, bureaux d’études mandatés). Même la SETEC , dès 2004, disait déjà dans le rapport sur les effets de la LGV ParisMarseille remis à RFF « que l’impact sur les emplois n’était en rien, celui espéré, idem pour l’impact sur le tourisme ou les manifestations culturelles, qu’il fallait noter une absence manifeste de résultat sur la création d’entreprises et que les pôles d’activités à proximité des gares TGV n’avaient pas eu le succès escompté, la proximité des gares ferroviaires ne suffisant pas à attirer les entreprises. »

Des emplois lors des travaux : là non plus : les Grands BTP se déplacent avec leurs équipes d’ouvriers (6000 personnes en Franche Comté) qui arrivent le lundi avec leurs caravanes et repartent chez eux le vendredi.

Le progrès, ce n’est pas la mise en faillite de notre région :

Sachant que la Cour des Comptes suggère à l’Etat qui n’a plus de sous, de privilégier maintenant la modernisation des lignes actuelles d’un coût plus raisonnable (environ 5 milliards d’euros) à l’inverse de la pression qu’exercent trop de nos super technocrates de RFF (et d’ailleurs), totalement déconnectés des réalités de la vie, mais souhaitant, contre vents et marées, réaliser leurs fantasmes mégalomaniaques (avec notre argent)

Sachant que l’Etat s ‘est porté garant des emprunts faits, sur 50 ans, par les partenaires privés auprès des banques qui, bien sûr, ne se sont pas privées de faire flamber les taux d’intérêt (motif : prêts longue durée et donc hasardeux !) ce qui ne risque pas d’améliorer la dette nationale !

Sachant aussi que, le coût de la LGV PACA, chiffré en 2005 à 5 ou 7 milliards, s’élève actuellement à 15 ou 20 milliards d’euros et qu’en 2023 on en sera à plus de 30 milliards d’euros (tout compris),

Que le coût des voies seules, de 25 millions d’euros par km en 2005 est déjà passé à 44 millions en octobre 2009 puis à 55 millions d’euros du km en juin 2010 (chiffres du Ministère de l’Ecologie). En 2003, les voies du tgv Lyon Marseille ont coûté, elles, 12,8 millions du km. Quant à la portion NiceVintimille, non comptabilisée dans le coût de la LGV PACA, son financement est évalué, actuellement, à 125 millions d’euros par km !

Que la région PACA, déjà fort endettée, sera contrainte d’assurer seule ou presque le financement de ce coût exorbitant, privant ainsi ses administrés de toute concrétisation de leurs besoins réels.

Ces mêmes élus que nous évoquions plus haut, serontils prêts à assumer, dans 15 ans, auprès de leurs administrés, ces nuisances, les centaines et les centaines d’expropriations (à très bas coût) et le désastre environnemental et financier de ce « grand projet » ?

L’Europe vatelle changer d’avis et débourser pour cette ligne inutile?

Nos élus proLGV peuvent-ils nous dire de combien nos impôts vont augmenter :

au niveau communal ? au niveau régional (15 années de son budget total !)?

au niveau « agglomération » ? au niveau national ?

au niveau départemental ?

puisque toutes les collectivités devront mettre la main à notre poche pour au moins 50% de la facture.

Il faut revenir au bon sens :

modernisation du réseau actuel et augmentation du nombre de voies sur l’emprise ferroviaire existante, réouverture des gares TER fermées et des lignes ferroviaires délaissées.

L’augmentation du nombre des voies existantes n’est pas une utopie puisqu’elle est déjà en cours entre Marseille et Aubagne, d’une part et entre Nice et Antibes, d’autre part, c’est à dire dans les portions les plus urbanisées de la Côte d’Azur !

utilisation de TGV pendulaires permettant de rouler à 200km/h sur les lignes existantes rénovées.

Ajoutons à cela :

Que la ligne actuelle n’a fait l’objet d’aucune réelle modernisation depuis 50 ans

Qu’elle n’est pas saturée puisque la SNCF double sans difficultés le nombre de ses TGV au moment de l’été. Et que, quand ils arrivent à Nice, les TGV, complets au départ, sont alors vidés aux deux tiers, l’essentiel des voyageurs descendant du train aux gares intermédiaires.

Même les habitants des Alpes Maritimes optent maintenant pour l’extension du réseau ferré régional plutôt que pour une ligne LGV, selon le rapport du cabinet ARENES mandaté par …..RFF !!

Quant à l’Arc Méditerranéen : comment nous faire croire que les voyageurs privilégieront le train sur l’avion ? Pour exemple : Nice –Barcelone : 3 heures et demie dans le meilleur des cas par la LGV, 1 heure et demie en avion !

Et pour 100 à 150 personnes par jour, là aussi dans le meilleur des cas !

En conclusion rappelons les propos du Professeur Miller de l’Ecole Polytechnique

de Montréal :

« Les grands travaux sont des initiatives à très haut risque en raison des engagements irréversibles qu’ils nécessitent, des probabilités élevées d’échec et des structures de rendement tronquées en cas de succès. Une fois construits, les grands projets ont une utilité limitée. Une douzaine d’années s’écoulent entre la décision de proposer un investissement et les rentrées de fond qui permettent de rembourser les dettes et susciter des profits. Des dépenses substantielles de montage avant de décider de la construction et du financement sont nécessaires. Ce n’est qu’à la fin de la période de mise en route que les hypothèses du marché sont vérifiées et que la valeur réelle du projet apparaît, en surprenant plus d’un. »

Partager cet article
Repost0
14 septembre 2010 2 14 /09 /septembre /2010 08:45

L’activité Place aux Nouvelles a animé pour la cinquième fois la Place des Cornières à Lauzerte. Stands, lectures, débats… et le soleil en plus. L’an dernier nous avions évoqué le cas d’un Marocain et cette année nous passons à celui d’un Algérien tellement pris par sa lecture qu’il mangea le temps de la personne d’après ! Anouar Benmalek est un écrivain sur lequel nous reviendrons non à partir de sa vie, comme dans le texte qui suit, mais à partir de son œuvre. Bonne lecture en attendant. 14-09-2010 JPD

 

Interview (Algérie-Actualités n° 1097, Octobre 1986)

 Algérie-Actualités : Il est rare de rencontrer en Algérie un écrivain qui ait reçu une formation de mathématicien. Les deux activités sont-elles aussi éloignées l'une de l'autre qu'on pourrait le penser?

Anouar Benmalek : Il y a quelques années seulement, je t'aurais répondu de manière aussi peu nuancée que définitive et, par conséquent, pas très intelligente: oui, ces deux activités sont totalement incompatibles. Je t'aurais trouvé un certain nombre d'arguments pour conforter ce point de vue lapidaire, en particulier que les dispositions d'esprit pour l'une et l'autre occupations sont différentes et même antagonistes, que si la première, je veux dire l'activité mathématique nécessite, outre un grand bagage de connaissances, de la rigueur et un esprit agile dans la manipulation de concepts abstraits, n'admettant quelque chose que si elle est entièrement vérifiée, la rejetant dans l'hypothèse opposée; la deuxième, l'activité littéraire, fait appel essentiellement à l'imagination et à la passion et est fondamentalement le domaine du doute, du vague et de l'à-peu-près. Je pensais même, avec quelque dédain, sciemment exagéré, que n'importe qui pouvait faire profession de "fabricant" de littérature, celle-ci se contentant de bagout et de culot pour raconter des histoires, de préférence les plus échevelées.

Tu vois comme on peut être stupide! Maintenant, je suis bien obligé de revoir mon jugement puisque je suis à la fois mathématicien et écrivain et que je ne souffre d'aucune schizophrénie ni dédoublement de personnalité. Je dois même dire que je me suis vite aperçu de la vacuité de l'argument que j'exposais plus haut. Au contraire, l'approche "glaciale" du mathématicien, si je peux m'exprimer en empruntant une image qu'on lui accole trop facilement dans le bêtisier populaire, est un avantage plutôt qu'un inconvénient. Le mathématicien, habitué à ne pas s'en laisser conter, distingue sans trop d'efforts, les failles d'une construction romanesque. Oui, la littérature est le domaine du questionnement, de ce qui n'est jamais sûr, du doute en fin de compte, mais ce doute, pour donner naissance à une œuvre véritablement littéraire, doit être introduit, "construit" dans le texte de la façon la plus rigoureuse possible. En ce sens, imagination débordante et discipline de l'esprit ne sont plus ennemies, mais d'inestimables alliées au service de la littérature. Comme d'ailleurs de toute autre œuvre de création, les mathématiques en particulier.

A-A : Ton itinéraire personnel ?

A.B : Dans tout itinéraire, il y a les conditions qui te sont faites et ce que tu fais de ces conditions. Il n'y a jamais de prédestination, cela serait trop simple, mais il peut y avoir une attente inconsciente, une disponibilité. C'est ce qui m'est arrivé. Cela ne signifie certainement pas, par ailleurs, que je savais que j'allais devenir écrivain. On m'aurait bien fait rire, il y a six ou sept ans, si on m'avait affirmé que d'ici peu, je serais l'auteur de quelques livres dont un roman par exemple.

Cette disponibilité dont je t'entretenais, je la dois en partie à mon père. Aussi loin que je me souvienne, notre maison a toujours regorgé de livres. Cela allait du théâtre à l'économie politique, en passant par les romans et les ouvrages scientifiques les plus divers. Je suis donc devenu, par la force des choses, un lecteur boulimique. J'ai pu dévorer, à treize ou quatorze ans, en même temps que les bandes dessinées dont je raffolais, des choses aussi disparates et aussi peu faites pour mon âge que Shakespeare et… "les Mémoires de Casanova" (ce dernier livre en cachette de mes parents, bien entendu)! J'étais à mille lieues, évidemment de tout comprendre du dramaturge anglais, je lisais au premier degré comme je l'aurais fait pour "Les aventures de Sindbad" ou "Le dernier des Mohicans". Mais il faut croire qu'on ne batifole pas impunément avec l'inconscient.

Quand je parle ainsi de mon père, ce n'est pas du tout par respect filial: je ne fais qu'indiquer ce que je dois à la chance, aux données "objectives", mon père ayant été, malgré la condition difficile qui était celle des Algériens de sa génération pendant sa jeunesse, un véritable homme de culture. Quelques semaines avant sa mort tragique, il venait de mettre la dernière main à un ouvrage sur le sous-développement.

Cependant, pendant toute cette première période qui va jusqu'à la fin de mes études universitaires en Algérie, il avait été clair pour moi que mon futur métier, que ma vie allaient être indissolublement liés (comme on dit d'un mariage…) à une activité scientifique et j'ai ensuite opté pour les mathématiques qui me semblaient représenter à cette époque l'ascèse intellectuelle par excellence. Je me rappelle ces longues après-midi d'été à Constantine où, pendant que tout le monde dormait, écrasé par la chaleur, je me laissais submerger peu à peu par le plaisir très spécial, très rafraîchissant (!) et que ne connaissent malheureusement pas ceux qui ne sont pas amateurs de sciences dites exactes, de surmonter une difficulté mathématique ou de résoudre, aidé de ses seules circonvolutions cérébrales, un problème ardu d'algèbre ou de géométrie.

A-A : Comment s'est passé le déclic, le passage à l'acte littéraire?

A.B : J'ai eu la chance (une autre!) d'être envoyé à l'étranger continuer des études en vue de la soutenance d'une thèse d'Etat. Je me suis trouvé du jour au lendemain, et sans aucune préparation pour le provincial assez borné que j'étais alors, projeté dans une cité universitaire et dans une ville où soixante-dix nationalités différentes, venant de toutes les parties du globe, coexistaient, chacune avec ses particularités, ses problèmes, ses tragédies parfois, ses envies, ses habitudes culturelles, ses préjugés aussi.

Très vite, j'ai pu apprendre (oui, apprendre car la culture, c'est une démarche qui s'apprend!) à trouver normal d'aller au concert ou à une exposition de peinture et d'autres manifestations de ce type, qui sont encore du domaine du luxe ou de l'utopie chez nous. Plus que tout ça, plus que la rencontre avec l'Art dont je devenais un consommateur glouton (tu vois, je n'ai jamais su me modérer…), la découverte de la variété humaine m'a subjugué: comment un Sénégalais ou un Italien pouvaient m'être proches tout en étant différents de moi, comment Autrui pouvait être Autrui tout en étant mon semblable, où est-ce que je me plaçais dans cette effarante diversité des hommes et des femmes, comment les autres me plaçaient-ils, voilà les questions qui ont commencé à faire leur travail de sape au fond de mon assurance de moins en moins tranquille de scientiste. Si je continuais à être persuadé, comme par le passé, du caractère irremplaçable de la connaissance scientifique du monde qui nous entoure (sociétés humaines y compris), il s'avérait de plus en plus clairement pour moi que cela était notoirement insuffisant si cela ne s'accompagnait pas de la primauté absolue à donner à l'être humain et aux relations humaines. J'ai eu rapidement une certitude inébranlable: la seule revanche, la seule réplique que peut opposer l'être humain à sa présence absurde sur cette terre, c'est une relation profondément vécue et maîtrisée qu'il aura réussi à avoir avec soi-même et avec les autres. Ce n'est pas beaucoup et, paradoxalement, c'est immense. Se connaître donc. C'est à dire, par voie de conséquence, connaître ceux qui ne sont pas toi. Puisque les autres, c'est toi, mais vu d'un angle différent.

Pour moi, les mathématiques se sont révélées alors, comme on le devine aisément, d'un piètre secours dans cette quête inquiète. Et puis, tout à coup, il y a eu la littérature.

Le passage concret à l'écriture, le "crime", a eu lieu au début de ma seconde année à l'étranger. Le prétexte à cette plongée sans espoir de retour dans le paradis et l'enfer de la littérature, ce prétexte et sa futile cocasserie, sans lequel, peut-être, je n'aurais rien écrit, hé bien j'éprouve toujours un amusement coupable d'indulgence à le raconter. Cela me rappelle à chaque fois que le Destin est un gros bonhomme pas très soigneux, qui ne prend que rarement la peine d'agencer d'une manière crédible les événements qui déterminent une vie.

Donc, je m'étais amouraché d'une jeune fille. Cette dernière avait tout ce que je n'avais pas: elle prétendait peindre (et des icônes, s'il vous plaît!), parler plusieurs langues étrangères, écrire des nouvelles, faire de la photographie artistique, voyager et que sais-je encore…

Le jeune homme que j'étais, bête et naïf à la fois, désespéré par l'indifférence de la demoiselle, s'était mis en tête de trouver coûte que coûte un moyen pour attirer son attention. Et ce moyen devait être artistique, cela allait de soi! Comme il ne savait pas peindre ni faire de la photo, il s'était résolu à prendre la plume et… à écrire des poèmes. La poésie, expression littéraire la plus difficile, que je mets maintenant au sommet de toute littérature est, pourtant, la discipline littéraire la plus maltraitée par les apprentis écrivains. Confondant l'économie de moyens par laquelle elle se caractérise avec la facilité, on croit qu'il suffit d'aligner quelques lignes les unes au-dessous des autres, au besoin en s'aidant d'un dictionnaire de rimes, pour faire œuvre de poète. Je n'avais pas, quant à moi, échappé à ce travers et mes premiers poèmes devaient être exécrables. Mais j'avais mis le doigt dans le délicieux engrenage de la création littéraire. De poèmes malhabiles à poèmes moins malhabiles, de petite nouvelle à nouvelle plus élaborée, d'essai en roman, je suis arrivé à la situation actuelle où ma vie, c'est la littérature et la littérature est ma vie.

Entre-temps, pour en revenir à cette jeune fille, un mois après que nous eussions fait connaissance, je découvris qu'elle n'était pas plus peintre ou photographe que moi pilote de Boeing ou danseur étoile. La demoiselle s'était révélée une parfaite mythomane. Cela fait des années que j'ai perdu de vue ma jolie menteuse, mais je ne lui ai jamais tenu rigueur de ses affabulations car, sans le savoir, elle m'avait rendu un sacré service! […]

 

Partager cet article
Repost0
12 septembre 2010 7 12 /09 /septembre /2010 13:12

 

A Réalville autour de 1960 s’est produit un événement énorme : le remplacement d’un cimetière en place publique. L’enfant des champs ne pouvait avoir qu’une vue réduite du chantier alors que l’enfant du village se situait au cœur de l’action. A cette époque là, les travaux n’étaient pas enfermés derrière des barrières de sécurité, aussi l’enfant du village pouvait observer les tombes que l’on démolissait, les cranes et les os à récupérer pour les mettre dans une grande caisse en bois, avec parfois même des traces de tissus toujours présentes. L’enfant des champs qui passait là en vélo pour aller et venir de l’école, se contentait d’imaginer les scènes, tout en écoutant les adultes raconter parfois quelques éléments scabreux. Aujourd’hui, je vois mal un maire oser une telle opération, mais à cette époque-là, le dieu voiture, et la personnalité d’un maire pouvaient tout.

Puis, à confronter leurs souvenirs les deux enfants d’hier découvrent une autre anomalie : l’histoire similaire de deux « vagabonds », l’un du village et l’autre de la campagne. A la campagne personne ne parlait de ce villageois vivant de rien dans des conditions sous-humaines, mais par contre tout le monde connaissait celui des champs, Lou Jeanet. Pas plus que le terme de « clochard », celui ne « vagabond » n’est adapté pour évoquer une situation totalement originale.

Lou Jeanet avait été un propriétaire paysan bien implanté sur la commune de Cayrac. Il n’avait fait ni faillite ni folie. A un moment, devenu vieux, il décida de partir sur les routes. Son fils travaillant dans un Poste près de Toulouse en était triste mais que faire ? Et l’enfant du village se souvient que le vieux Jeanet passait chez son père pour récupérer une vieille Dépêche qu’il plaçait sur son ventre, pour lutter contre le froid. Parce qu’en effet, l’homme ne vivait de rien mais l’originalité c’est qu’il aurait eu les moyens de vivre de ses biens.

Ce choix délibéré était connu à la campagne, ce qu’il fait qu’il ne soulevait pas la compassion comme il pouvait le faire au village. Au contraire, beaucoup le regardait avec un brin d’admiration quand d’autres le prenaient pour fou. Il avait osé vivre comme il l’entendait sans se conformer au regard des autres : tel avait été son courage.

L’homme, intelligent, devait sans doute trimballer avec lui une douleur le poussant à quitter le monde social. Au regard des autres qui ne pouvait le remettre sur le droit chemin, il répondait par un comportement affirmant que sa solitude valait toutes les compagnies.

Comment être rongé au point d’envoyer ce message à la société ? Je n’explique cette fuite voulue vers la misère, que par un ancien chagrin d’amour. D’autres se suicident, lui promenait son corps fantomatique. Il passait dans les campagnes, il disparaissait, il revenait, il dormait par terre dans une belle maison à lui, vide de tout meuble, et ouverte aux quatre vents, et il était pourtant si vieux, si vieux. Rien ni personne ne pouvait le commander.

12-09-2010 J-P D.

Partager cet article
Repost0
12 septembre 2010 7 12 /09 /septembre /2010 12:58

A partir de 1986 j’ai inscrit mon action dans un univers que j’ai appelé « sous-réaliste » et depuis je n’ai pas cessé de travailler le même champ. Avec la publication d’éléments de « mémoires sous-réalistes » autour du cas Benedetto, voici un éclairage sur cette sous-culture.

Qu’on le veuille ou non toute intervention humaine est frappée du sceau du réalisme. Non que nous soyons tous des réalistes, mais notre condition humaine – ce qui signifie ici notre conscience – fait que réalisme est le pivot autour duquel tout tourne. Les utopistes sont des réalistes qui ne veulent pas céder mais pour se faire entendre parfois ils se désignent comme utopistes réalistes. Les fatalistes sont des réalistes qui se plient sans chercher plus loin à la réalité qu’ils croient connaître. Leurs adversaires les plus déterminés sont les scientifiques qui au contraire prouvent au quotidien que la réalité est un au-delà du visible, du sensible et de l’évidence. Les religieux usent depuis toujours du discours scientifique pour dire que cet au-delà est divin mais souffrent encore plus de cette même science qui remet en cause leurs dogmes inévitables.

Sur le plan culturel le XXe siècle s’est distingué par l’affrontement entre surréalisme et réalisme socialiste et l’écrivain au cœur de la tempête est incontestablement l’écrivain Louis Aragon dont encore dernièrement Jean d’Ormesson faisait un immense éloge bien que politiquement opposé à l’homme.

Surréalisme et réalisme socialiste sont les deux jumeaux d’une mère bien triste, la première guerre mondiale. Les horreurs de cette guerre qui furent malheureusement relativisées par la suivante donnèrent lieu à la Révolution d’Octobre et à la Révolution Surréaliste (par dada interposé).

Les deux révolutions étaient sœurs car basées sur l’idée d’un futur plus beau que le présent, et vu les horreurs des tranchées, il valait mieux se soigner ainsi, d’autant que c’était relativement facile car le progrès était « naturellement »le sens de l’histoire.

En résumé : par le rêve prenant le pouvoir sur la réalité, cette réalité finirait par son conformer aux rêves !

Dans le rêve de réalisme socialiste Maïakovski a très vite vu que le politique allait donner au rêve des couleurs bureaucratiques. Le surréalisme n’apportant pas une alternative à cette situation, les deux sœurs grandirent suivant leurs propres ambitions.

 

J’appelle sous-réalisme l’idée que l’avenir se situe autant au cœur de notre passé, que dans les rêves fous qui font imaginer techniquement un TGV allant de Paris à New York en quarante-cinq minutes.

Cette attitude n’a rien d’original car je sais très bien qu’ils sont des milliers à n’avoir pour tout rêve que celui de la reconstruction de leur enfance. Les hommes n’ont pu s’intéresser à leur préhistoire que bien après l’étude de leur histoire. Les recherches sur l’origine de la planète ne pouvaient pas être leurs premières recherches mais seront toujours les dernières. Les plus grandes avancées de l’homme sont celles qui le poussent le plus loin en arrière dans l’histoire de l’univers (il y eu d’abord son historie locale puis planétaire, ensuite celle de la galaxie jusqu’au moment du big bang).

Après l’histoire il y a la géographie et en la matière le sous-réalisme consiste à privilégier ce qui est sous-terrain : la racine de l’arbre à son feuillage, l’économie des hommes à leur culture. Une part moderne du réalisme s’appelle la soumission à ce qu’on appelle les lois économiques rendues parfois « naturelles » par quelques sophistes. Et pour échapper à ce réalisme qui n’est pas que du fatalisme, des esprits en appellent au droit du rêve que cyniquement je pourrais traduire par cette phrase trop connue : « l’argent ne fait pas le bonheur ».

Le propre du réalisme socialiste c’était que l’économie était le pilier de l’histoire humaine mais cette économie était toute entière entre les mains d’une caste politique… donc ce n’était pas l’économie.

Le sous-réalisme ne réduit pas le culturel à l’économique mais refuse toute idée d’un culturel autonome de l’économique (et je ne le dis pas parce qu’aujourd’hui la culture est plus que jamais un vaste marché). Au contraire, le culturel est l’outil qui peut percer le primat de l’économique au-delà de ses apparences.

Il m’est arrivé d’analyser en profondeur la crise du PCF. J’y ai vu apparaître les rénovateurs, les reconstructeurs puis les refondateurs c’est-à-dire que plus la crise s’approfondissait plus les critiques devenaient surréalistes. On ne reconstruit pas les fondations d’une maison. Si les fondations sont mauvaises alors il ne reste qu’une seule solution : construire une nouvelle maison avec des fondations d’un autre type. Le sous-réalisme court inévitablement à travers l’histoire mais tout aussi inévitablement, il est masqué : il est plus vital de se confronter aux réalités d’une maison, qu’aux invisibles fondations !

Dernièrement j’ai rencontré chez moi un journaliste-photographe doté d’un appareil photo extraordinaire dont je ne connaissais même pas l’existence, un appareil à mes yeux profondément sous-réaliste. Il représente une alliance entre l’appareil argentique et l’appareil numérique. L’artiste peut vérifier sur son écran numérique le cliché, il peut ensuite faire un tirage argentique. Le passé est respecté au même titre que le futur sauf que tout le monde le sait, les photos argentiques qui viennent du passé sont là pour durer beaucoup plus que les tirages de photos numériques. Avec de vieilles photos, même de petit format, on a une qualité difficile à retrouver aujourd’hui.

En tant que telle, la photo donne la priorité à l’apparence, mais il appartient à l’artiste de faire surgir les sous-bassement qui deviennent de plus en plus visible… avec le temps. Pour moi, la photo est l’art qui défie le temps radicalement, à condition que dans cent ans elle puisse avoir la force qu’elle avait au départ. Dans une société du jetable, si la photo passe aussi vite qu’elle arrive alors elle se tue elle-même. Le photographe m’indiqua : « les photos auxquelles je tiens, j’en fais un tirage argentique ». Et alors l’image ira très au-delà de l’éphémère. Naturellement, ce travail est techniquement « cher ». Si on en mesure l’intérêt artistique le prix en devient dérisoire.

Le sous-réalisme c’est ça : un effort très cher car il en coûte beaucoup de gratter les apparences mais la valeur du résultat vient aussitôt relativiser ce prix. Le capitalisme ne peut pas être sous-réaliste.

12-09- 2010 Jean-Paul Damaggio

Partager cet article
Repost0
10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 20:15

Sur ce blog nous avons déjà évoqué le cas de Layrac-Moirax (47) : le compte-rendu d’un débat ; Le texte de deux femmes opposées à la LGV. Une petite association est ensuite née pour dire non au tracé. Celle-ci à les faveurs du député d’où l’échange suivant.

J-P Damaggio

 

Sur le blog de Jean Dionis le député maire d’Agen Nérac nous lisons :

Jean Dionis a effectué une visite de terrain à Layrac sur le possible tracé de la future ligne LGV avec les membres de l'association Ouvrons l'Oeil et un représentant de Réseau Ferré de France. L'occasion d'échanger avec les habitants et futurs voisins de la Ligne à Grande Vitesse sur les éventuels ajustements qui permettraient la préservation optimale de l'environnement. Un dialogue constructif où tous les points de vue ont pu s'exprimer

 

Réponse de Monsieur Martelli

Monsieur Le Député-Maire

 

Les blogueurs avertis, qui ont pu lire l'article qui traite votre visite à Layrac, concernant le possible tracé de la LGV, ont certainement été très amusés.

En démocrate, vous avez écouté les doléances  d'une association, qui lutte pour avoir le privilège de voir passer la LGV, mais pas chez elle, ailleurs, chez les autres!

En tant que Président d'une association, responsable, certainement pas égoiste, mais respectueuse de son voisin, nous revendiquons, haut et fort:

La LGV ni chez moi, ni chez toi, OUI au TGV, mais sur les voies actuelles réhabilitées!

Avec tout le respect que je vous dois, vous vous devez d'écouter, non seulement une minorité, fusse-t-elle emmenée par un général en retraite, mais vous vous devez, aussi, d'accepter de rencontrer, notre association du même territoire, qui dispose d'un soutien sans commune mesure, d'une population et de citoyens de bon sens, qui refusent votre LGV.

Nous ne sommes d'accord avec vous  que sur un seul point, point que j'ai relevé dans votre intervention à l'assemblée, où vous vous êtes érigés en défenseur des terres agricoles, en criant, pour être certain de vous convaincre vous même "Oui nous avons gaspillé le foncier agricole, 5000km2 disparaissent en France tous les 6 ans ..."

Monsieur Le Député, combien de milliers d'hectares de terres et de forêts allez-vous détruire pour construire votre LGV qui ne sert à rien !

Quelle réponse pourriez-vous nous apporter sur le fait que votre tracé va détruire à 5 kms d'Agen une zone protégée, déclarée NATURA 2000 !

Ayez le courage d'annoncer aux citoyens du 47 le coût de votre projet !

Monsieur Le Député-Maire, SVP, mettez en adéquation, vos paroles et vos actes, vous en sortiriez grandi.

Nous sommes à votre disposition pour cette rencontre que vous ne manquerez pas de nous proposer.

Michel Martelli

Président de tousgroupesvigilants@gmail.com

Partager cet article
Repost0
10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 16:34

Ernest-Pignon.JPG

Pour poursuivre nos références à Ernest Pignon-Ernest :

Ce dessin en Une de l’Humanité du 2 avril 2002 est extrait d’une collection d’estampes originales publiées aux Editions Papier, 17 rue de la Campane 84000 Avignon.

Déjà en 2002 un SOS Palestine...

Partager cet article
Repost0
10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 16:32

LVG-conseil-general.jpg

Le n°70 du magazine du Conseil général, diffusé dans toutes les boîtes aux lettres (avec la publicité) développe en 24 pages très sérieuses le budget de l’institution. Comme des centaines d’autres personnes, j’ai cherché ce qu’il disait sur la LGV, et je suis tombé page 19 sur un petit article agrémentée d’une photo d’un TGV… en gare de Montauban. A la question : « S’agit-il d’un journal d’information ou de propagande ? », le petit article répond de manière claire : de la propagande.

Voici le texte pour le cas où la lecture de la photo serait- trop difficile :

« Ce projet devrait aboutir très prochainement. Le tracé définitif devrait être arrêté par RFF d’ici la fin de l’année, avec une nouvelle garde en Tarn-et-Garonne. Le Conseil général, co-financeur d la LGV et convaincu de l’intérêt général, et notamment économique, d’un tel projet, reste néanmoins très vigilant au respect des intérêts des habitants, des villes et villages impactés. Les nombreuses réunions de concertation depuis plusieurs mois, avec la préfecture et les communes concernées, ont en effet pour but de trouver le meilleur consensus quant au tracé. »

Un tracé arrêté d’ici la fin de l’année ? Laquelle 2010, 2011 ? Depuis le début il faut faire croire aux habitants que ça avance plus vite qu’on ne le croit.

Quant au co-financeur, il a « l’amabilité » d’oublier d’en dire le prix, un détail sans doute. Peut-être n’en sait-il rien ?

Des réunions de concertation ? A ce jour le Président du Conseil général pourrait faire observer qu’il n’a pas su y défendre les intérêts de l’organisme qu’il dirige, puisque la gare TGV prévue sur la base logistique de Montbartier n’y sera pas. Nous apprenons que le dit magazine que « le département accueillera une entreprise spécialisée dans le transport des marchandises par voie ferrée. » On est rassurée… J-P Damaggio

Partager cet article
Repost0
10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 16:31

 

Le projet de LGV Toulouse-Bordeaux signe la mort de cette voie ferrée, car comment imaginer que la nouvelle ligne puisse passer au-dessus de l’ancienne, elle-même surélevée car la zone est inondable ? D’aucun penseront qu’il n’y a pas de mal à liquider une voie ferrée qui sert moins de dix fois par an ! Or, une fois encore, la question n’est pas si simple.

En termes de rentabilité économique cette voie est sans comparaison puisqu’elle ne nécessite aucun frais et rapporte quelques avantages. Il s’agit d’une voie ferrée consacrée uniquement au fret car de Castelsarrasin à Beaumont il y a quatre endroits avec des silos de céréales très importants. Dans un sens, le train apporte de l’engrais, et dans l’autre il reprend les céréales. Il s’y ajoute un point (qui peut éventuellement être sauvegardé) concernant le transport de carburant pour la caserne des militaires.

En résumé, si cette voie meurt, des camions en grand nombre vont devoir les remplacer avec les frais que cela occasionnera pour les voies routières. Et des camions chargés en céréales ne vont pas ensuite aller à une gare pour une nouvelle manutention. Dans le cadre d’une politique inverse de la SNCF, sur le vide-grenier d’Angeville un ami de la ligne indiquait qu’elle pourrait servir à un projet touristique par exemple. Le débat est engagé.

10-09-2010 Jean-Paul Damaggio

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog des Editions la Brochure editions.labrochure@nordnet.fr
  • : Rendre compte de livres publiés et de commentaires à propos de ces livres
  • Contact

Activités de La Brochure

 

La pub sur ce blog n'est bien sûr en aucun cas de mon fait. Le seul bénéficiare financier est l'hébergeur. En conséquence ce blog va servir exclusivement aux productions de La Brochure. Pour les autres infos se reporter sur un autre blog :

 VIE DE LA BROCHURE

 

BON DE COMMANDE EXPRESS en cliquant ICI      

___________________________________________________________

 Les Editions La Brochure publient des livres, des rééditions, des présentations de livres. Ils peuvent être commandés à notre adresse ou demandés dans toutes les librairies (voir liste avec lesquelles nous avons travaillé  ici      ) :

Editions La Brochure, 124 route de Lavit, 82210 ANGEVILLE

Téléphone : 05 63 95 95 30

Adresse mèl :                          editions.labrochure@nordnet.fr

Catalogue de nos éditions :                                       catalogue

Catalogue 2011 :                                                                   ici

Présentation des livres :                                          livres édités

Bon de commande :                                             bon de commande

Nos livres sont disponibles chez tous les libraires

indépendants en dépôt ou sur commande

 

Nouveau blog RENAUD JEAN et LIVRES GRATUITS

Vous pouvez nous demander de recevoir la lettre trimestrielle que nous publions et nous aider avec les 10 euros de la cotisation à notre association. Merci de nous écrire pour toute information. Les Editions La Brochure.      

Articles sur la LGV: seulement sur cet autre blog:

Alternative LGV 82     

 

 

Nouveautés de 2013

 Elections municipales à Montauban (1904-2008) ICI :

Moissac 1935, Cayla assassiné : ICI

Tant de sang ouvrier dans le nitrate chilien ICI  

Révolution/contre-révolution le cas du 10 mai 1790 à Montauban ICI

 ADÍOS GUERRILLERO  ici

J’ai vu mourir sa LGV ici

Derniers titres :

Portraits de 101 femmes pour 20 euros. ici

Karl Marx, sur Bolivar ici

Ducoudray-Holstein Histoire de Bolivar ici

Jean-Pierre Frutos, Refondation de l’école ici

Jean Jaurès : Articles de 1906 dans La Dépêche et dans l’Humanité ici

Recherche