L’article de La Dépêche publié le 13 juillet et repris en conclusion de cet article, pour laisser les lecteurs juges de ma critique, est un petit bijou. Les commanditaires, c’est-à-dire les financeurs se regroupent « pour mieux se défendre face à l’opérateur ». Un peu comme quand les responsables de supermarché se regroupent pour défendre les intérêts des consommateurs ! Car, même au risque de lasser, il faut le répéter : les élus ont commandé cette LGV, ils en paient l’essentiel et étant les payeurs ils seraient peu écoutés de l’opérateur ? Mais qui sera l’opérateur ? La Chambre des métiers de la Vienne se pose la question : la LGV Bordeaux-Tours étant « offerte » à Vinci, l’opérateur n’est plus RFF et ils craignent que les travaux soient donnés à des entreprises très peu locales (la loi des marchés publics fait que ce n’est pas une crainte mais une certitude). Ceci étant, la création de l’association n’est pas seulement la répétition de l’écran de fumée que nous dénonçons depuis le début.
Qui sont les riverains ?
Quand on met en avant l’intérêt des riverains c’est qu’on a accepté la LGV, sauf que l’intérêt majeur des riverains serait l’abandon de la dite LGV ! L’article indique la source : après un voyage à Reims il a été jugé utile de se défendre de manière unie. Mais que dit-on des résultats de l’action des élus de Reims qui était dans un autre contexte très différent puisque RFF était en effet l’opérateur ? Il faudrait plutôt demander aux élus des Pyrénées Orientales dont le territoire a été traversé par la première LGV confiée au privé ! En se plaçant du point de vue des riverains c’est qu’on a acté le fuseau actuel qu’il faut à présent faire avaler. Et pas étonnant qu’il ait été acté puisque ce sont les amis politiques des dirigeants de l’association qui ont dit OUI !!! Que peut penser l’association citoyenne de Pompignan ? Que cette nouvelle association est une bonne chose ? Les citoyens peuvent-ils y adhérer ?
Qui sont les adhérents ?
Les forces politiques veulent démontrer, comme aime le répéter Jean-Michel Baylet, qu’elles prennent en charge la défense des intérêts des citoyens. Et personnellement je n’en ai jamais douté si on convient que de tels intérêts sont ceux définis par les hommes politiques en question ! Dans ce cas, les citoyens sont des victimes potentielles qui ont besoin de papa et maman pour les défendre. En conséquence quand le titre est « les communes se regroupent » il faut comprendre « les maires des communes se regroupent », situation devenue possible depuis la décision du fuseau car auparavant il y avait des intérêts divergents entre communes (suivant le lieu d’implantation de la gare). C’est clair nous sommes à une nouvelle étape de la lutte sociale. Les intérêts des riverains peuvent être tout autre chose : comprendre le pourquoi de la LGV, participer aux décisions etc. Je refuse le statut de victime pour lui préférer celui d’acteur social. La définition du citoyen c’est qu’il est acteur et qu’il devient seulement victime quand les politiques lui confisquent le droit de s’informer. Pour la LGV ce n’est pas de la LGV que nous risquons d’être les victimes mais des décisions politiques de la dite association !
Que vont faire les associations citoyennes ?
Certaines étaient déjà soutenues par les maires en question qui vont continuer de dire : vive les associations citoyennes qui luttent dans le même sens que nous. Il n’est plus surprenant que le président de l’association soit le maire de Pompignan, qui, bien placé pour accéder très tôt aux informations, a pu appuyer avant d’autres les luttes sur sa commune. Et le numéro deux est celui de Lacourt Saint-Pierre tous défenseurs de la LGV, en se cachant derrière des demandes de modification du tracé. Mais à présent, comme le maire de Bressols et comme celui d’autres communes, il vont devoir organiser l’existant, c’est-à-dire le fuseau. Il n’est plus surprenant de découvrir dans le conseil d’administration le maire de Saint Porquier qui n’a rien fait pour informer ses concitoyens. Il me semble que les associations citoyennes doivent tirer les leçons de cette opération afin de se donner les moyens de regrouper sur l’ensemble des communes concernées ceux qui ne veulent pas de la dite LGV. Au-delà des collectifs de village, il faut pouvoir organiser les citoyens isolés qui soient ou non sur la ligne et qui veulent apporter leur pierre au refus de LGV.
17-07-2010 Jean-Paul Damaggio
Publié le 13/07/2010 10:33 | Alain BAUTE. LGV : les communes se regroupent
Une association regroupant les communes impactées par la future ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) a été créée hier au conseil général. Une union pour mieux se défendre face à l'opérateur... La population de trente-et-une communes (1) du département est concernée par le passage de la future ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV). C'est pour défendre ses intérêts qu'une association dite « des territoires traversés par la LGV » a été créée hier au conseil général (son siège) avec le concours de Jean-Michel Baylet et de la députée Sylvia Pinel, forts de l'expérience acquise avec le collectif de défense des communes face La Poste. « C'est parce que nous avons avancé unis qu'aucun bureau de Poste n'a complètement fermé chez nous » a rappelé l'élue radicale.
L'initiative d'hier est née d'un échange récent avec les maires de la région de Reims qui ont vécu eux aussi l'implantation de la ligne pour le passage du TGV Est. C'est en se structurant collectivement qu'ils ont pu alors peser sur les décisions prises par l'opérateur, garantir un minimum de concertation et in fine rendre moins douloureux, moins défigurant et plus en cohérences avec les territoires le passage du TGV.
Des proies vulnérables
« Cette association a pour vocation à se structurer rapidement en syndicat mixte » a clairement souligné son président, Alain Belloc, maire de Pompignan. « Elle a pour objet d'agir, de façon coordonnée entre les collectivités membres, dans le but de mieux appréhender les impacts de la LGV sur les territoires traversés. Elle a donc pour mission de défendre les intérêts collectifs par l'expression de positions communes ; d'analyser, toujours de façon coordonnée, les propositions de Réseau ferré de France (RFF), de mieux appréhender les impacts et d'obtenir les compensations les plus appropriées ; Enfin d'utiliser toutes les voies de recours et de défense des intérêts collectifs et de représenter l'association en justice. » Ainsi donc RFF va devoir compter sur un interlocuteur structuré, conscient que la LGV passera, mais soucieux de « ne pas laisser faire n'importe quoi », faisant sien ce propos de Jean-Michel Baylet : « Si on ne se regroupe pas, nous serons des proies vulnérables… »
(1) Les communes sont les suivantes: Dunes, Donzac, Saint-Loup, Saint-Cirice, Auvillar, Saint-Michel, Merles, Le Pin, Saint-Nicolas de la Grave, Caumont, Castelsarrasin, Castelmayran, Angeville, Saint-Aignan, Castelferrus, Garganvillar, Cordes-Tolosannes, Saint-Porquier, Escatalens, Lavilledieu du Temple , Montbeton, Montbartier, Lacourt Saint - Pierre, Montauban, Bressols, Labastide-Saint-Pierre, Campsas, Canals, Fabas, Grisolles, Pompignan.
Alain Belloc président
Le conseil d'administration a la composition suivante: Alain Belloc (Pompignan - président); Denis Lopez (Lacourt Saint-Pierre - secrétaire); Michel Delrieu (Auvillar - trésorier); Vice-présidents: Jean-Louis Ibres (Bressols); Michel Weill (Montbeton); Alain Molinié (Saint-Porquier); Bernard Dagen (Castelsarrasin); Jean-Claude Raynal (Montbartier); Christian Astruc (Dunes); Jean-Claude Giavarini (Castelmayran); Joël Capayrou (Saint-Nicolas de la Grave); Marie-Claude Nègre (Campsas).