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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 21:34

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Oui, je pense que le meilleur résumé du livre a été dans cette parole entendue : « Il redonne de la dignité à ces travailleurs venus d’ailleurs toujours victimes du racisme. »

Le plaisir de cette rencontre nous l’avons vérifiée à cette diversité exprimée par les quatorze personnes présentes, une diversité qui fait richesse, qui fait vie, qui fait réalité.

Le face à face Occident/Orient n’a pas plus de sens que face à face Immigrés/Français. Un témoin le rappelle : même au sein d’une famille les frères et sœurs plongées dans leur nouveau monde vont réagir de façon très différente : entre la personne qui va s’en sortir et celle qui plonge, tout est possible pour des gens pourtant proche.

Algérie, Maroc, Italie, Espagne combien de forces nouvelles ont fait ce qu’il est convenu d’appeler la France, terme qui rappelle que déjà en sa fondation, le pays a quelques origines germaniques, auxquelles d’autres opposent les origines gauloises, celle de l’ultime village mythique qui résiste.

 

Ceci étant, si les continuités sont fortes (« ils viennent manger le pain des Français est un propos vieux comme le monde) comment ne pas observer l’originalité de la période présente ? Des anecdotes ont été rappelées : avec la nouvelle carte d’identité que de démarches pour certains devant confirmer leur nationalité, quand, d’autres Français de fraîche date, perdant leur passeport à l’étranger se voient obligés des payer pour demander un visa pour entrer en France, dans leur pays !

 

Oui, toute crise économique entraîne toujours un développement du racisme ordinaire mais l’apparition de la « clandestinité » révèle que les décisions politiques jouent un rôle majeur pour alimenter le racisme en question. Qui en 1925, à l’arrivée massive des Italiens, aurait parlé de l’arrivée de clandestins ? Cette notion semble venir des années 70 quand, avec la crise du pétrole, les hommes politiques ont décidé de changer de politique de l’immigration. La « religion » des « papiers » n’est pas la même à travers le monde. Là aussi, une continuité domine : être un sans papier c’est être doublement exploité. Mais aux Amériques, la carte d’identité n’a pas la même fonction en conséquence une fois les frontières passées, les citoyens évitent aisément les mailles de la police. En France, du fait d’une pression politique, le contrôle au faciès est devenu monnaie courante.

 

Pour revenir à Montauban, l’existence de l’AMAR témoigne de l’apport culturel que représente la confrontation de cinquante nationalités qui nous renvoient en même temps un état du monde. Je me souviens y avoir entendu, la conférence d’un personnage qui parla de la crise yougoslave. Depuis, cet homme est devenu une référence de radio sous un nom énigmatique : Monsieur X, le samedi après les infos de 13 h. A l’école de Villebourbon j’ai pu noter le contexte si différent de celui des Chaumes où les enfants venus d’ailleurs étaient beaucoup plus majoritairement d’une même origine.

 

Pour ma part, j’ai souhaité faire observer parmi les phénomènes divers, la différence entre le cas des immigrés qui se sont installés et ceux qui n’ont fait que passer, les premiers laissant leur marque et les autres n’étant qu’oubli. J’ai pris l’exemple de Castelsarrasin où en 1926, données du recensement à l’appui, la ville contenait 20% d’étrangers (30% en zone rurale). Il s’agissait d’immigrés de Turquie, Grèce, Russie, Arménie, Espagne, Portugal, Italie (toute l’Europe), et un baraquement était même consacré aux familles d’Asie mineure. Le développement et la récession à l’usine ont fait monter et descendre cette immigration. Mais comme il a été dit, ceux qui veulent se donner la peine de l’analyse découvriraient que chaque fois le processus est le même : au départ on exploite les hommes puis ensuite tout est tenté pour une installation familiale. Aujourd’huin on mise sur les Slovaques ou Polonais pour exploiter leur travail sans donner la moindre compensation sociale. Nulle part, jamais, les Immigrés n’ont été un coût. Ils sont au contraire une source d’économie en offrant à un pays, des travailleurs « prêts à l’emploi ».

 

La colonisation a été évoquée : hier les forces dominantes partaient à la recherche de profits faciles à travers le monde (ça continue), à présent les mêmes forces exploitent les forces humaines venues d’ailleurs. Sur l’immigration comme sur la colonisation, les différentes formes sont à prendre en compte. La colonisation des Amériques (anglaise, portugaise et espagnole) a donné lieu à des « révolutions » où les colons ont pris le pouvoir contre les métropoles. La France a tenté des colonisations plus politiques en Afrique et ailleurs. Aujourd’hui, la Chine procède autrement. Elle évite de se mêler des affaires intérieures d’un pays, apporte ses propres méthodes, ses travailleurs et pompe ainsi, en fonction de ses besoins nationaux.

 

En partant de trajectoires personnelles, le livre placé au cœur du débat a permis de libérer la parole. Après les travailleurs venus d’ailleurs, il serait possible d’écrire un livre sur les militants venus d’ailleurs, on découvrirait qu’ils sont souvent à des postes clefs pour le bien commun.

 

Remercions la Librairie Deloche qui a permis cet échange réconfortant, et Radio d’Oc qui s’en fera l’écho, après les efforts de présentation réalisés de belle manière par les journaux locaux et CFM radio. Ce livre va vivre par les envies d’en savoir plus…

13-05-2011 Jean-Paul Damaggio

PS : Un participant a retrouvé là celui qui lui a appris à nager… car le monde est ainsi.

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 11:17

LGV : C’est Madame Barèges qui déraille….

 

Suite au texte de Brigitte Barèges (voir ci-dessous) dans le dernier journal municipal, je tiens, pour son bien, à attirer son attention sur quelques réalités, son soutien inconditionnel au gouvernement l’aveuglant sur le dossier LGV.

 

1 ) Est-ce par pur calcul politique que des citoyens à Pompignan, Campsas, Bressols, Lacourt St Pierre, Castelsarrasin, Auvillar et ailleurs, s’insurgent contre un tracé fortement impactant ? Au dernier COTER où j’étais présent, le maire de Pompignan claque-t-il la porte au nom des 31 maires pour faire du théâtre ? On ne peut reprocher à Jean-Michel Baylet la prise en compte de cette colère pour laquelle la députée maire devrait avoir un peu d’attention. Mais les résultats de la droite sur la deuxième circonscription ne sont peut-être pas son problème ! Opposant à la LGV, j’observe avec attention la dite colère qui dépasse ce qu’on imagine et qui pousse pas mal d’électeurs vers le Front National.

 

2 ) « Le financement de la LGV » ? Pourquoi ne pas préciser deux réalités à savoir qu’il s’agit de financer Bordeaux-Tours et que la ligne est déjà en construction de manière d’ailleurs illégale ? En aucun cas la position de Jean-Michel Baylet ne met en péril le projet. Nous le voudrions bien, nous les opposants à la LGV, mais nous n’en sommes pas à croire ces balivernes. Cette colère de Madame Barèges contre Jean-Michel Baylet devrait être tempérée par cette autre réalité : en Midi-Pyrénées d’autres élus de droite n’ont pas à ce jour voté le financement de Bordeaux-Tours !!! Citons tout d’abord le plus important le Conseil général de l’Aveyron, puis le Grand Tarbes ou la Communauté Mazamet-Castres.

 

3 ) Et enfin cette conclusion audacieuse : « Rappelons tout de même que si le financement de la LGV a pu être adopté à la Région c'est grâce aux voix du groupe "Osons Midi-Pyrénées" : le front de gauche, les verts et les radicaux de gauche conduits par S. Pinel s'y étant opposés. » Une fois de plus c’est faire beaucoup d’honneur à Sylvia Pinel. Pour ma part je distingue ceux qui ont voté contre : les Verts (15 voix) ; et ceux qui se sont abstenus : Front de Gauche (7) + Radicaux (11) + un membre de son groupe soit un total de 19 abstentions. Je ne connais pas de cas où les abstentions empêchent un projet.

Il est resté 56 votes pour dont 36 votes du PS. La droite apporte donc 20 voix à Malvy sur 22 qu’elle a, en ajoutant les deux groupes. Même en ajoutant aux 15 Verts qui ont voté CONTRE, les éventuels opposants de droite  on arrive à un total de 35 contre 36 PS. Ce qui suppose que les membres d’Osons Midi-Pyrénées (l’UMP) aient été capables d’entraîner l’autre groupe de droite ! Non, les voix de la droite ont conforté la victoire du PS mais comme il ne s’agissait pas d’avoir 50% (c’est sans doute ce qui est sous-entendu dans l’argumentation Barèges), ils n’ont pas le mérite d’avoir fait passer le projet. Je ne comprends pas ce montage très politicien pour le coup, qui voudrait attirer sur l’UMP en alliance avec le PS, un mérite qu’elle ne peut s’attribuer. 13-05-2011 Jean-Paul Damaggio

 

Article de Madame Barèges

LGV : un projet structurant qui déraille par pur calcul politique

Dans la plupart des régions, l'arrivée de la LGV est vue comme une vraie chance de développement pour le territoire et l'ensemble des élus font cause commune afin de l'obtenir. Mais pas en Midi-Pyrénées. On se souvient déjà que pendant les élections régionales, Jean-Michel Baylet avait attisé les peurs, afin d'apparaître comme le héraut des petites communes visées par le tracé, allant jusqu'à en proposer un nouveau - complètement incohérent - qui ne vécut que quelques semaines, le temps de la campagne... Depuis, la LGV ne cesse de vivre au rythme des campagnes électorales« : régionales, cantonales et bientôt sans doute législatives, le tracé ayant le tort de traverser la 2ème circonscription législative du Tarn-et-Garonne. Et comme il est plus facile de s'opposer par principe que de construire avec l'ensemble des partenaires, le président du Conseil Général a une nouvelle fois revêtu sa cape de sauveur. Ainsi, lors de sa dernière session, le Conseil Général a décidé de ne pas voter sa participation au financement de la LGV. La raison : le tracé ne convient pas. Mieux encore, J.-M. Baylet a annoncé l'embauche d'un ingénieur au Conseil Général pour accompagner les élus dans leur combat. On peut regretter sur ce point que l'assemblée départementale ait attendu le 21 avril pour s'adjoindre les services d'un ingénieur pour suivre le dossier de la LGV, alors que voilà bien longtemps que l'agglomération de Montauban examine les différentes solutions afin de trouver celle qui impactera le moins les communes. D'ailleurs, Brigitte Barèges a déjà sensibilisé le Secrétaire d'Etat aux Transports sur cette nécessité. Cette position vigilante de l'agglomération ne l'a pas empêché de voter le financement de la LGV, afin de ne pas risquer de perdre cette infrastructure vitale pour le développement de notre territoire. Vigilance et travail des dossiers en profondeur ou Commedia dell'arte, chacun a choisi son style. Rappelons tout de même que si le financement de la LGV a pu être adopté à la Région c'est grâce aux voix du groupe "Osons Midi-Pyrénées" : le front de gauche, les verts et les radicaux de gauche conduits par S. Pinel s'y étant opposés.

Attention M. Baylet : à force de crier au loup, on risque de rater le train !

L'équipe de la majorité municipale autour de Brigitte Barèges

 

 

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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 22:48

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Aujourd’hui le maire de Saint-Jory présentait, devant un public très nombreux, l’état des propositions de RFF, pour le tracé de la LGV à l’entrée de sa commune, et l’aménagement de la voie ferrée pour aller de Saint-Jory à Matabiau. Cet état des lieux date des réunions du 20 et 21 avril, les mêmes qui suscitèrent la colère côté Tarn-et-Garonne.

Saint-Jory était favorable au fuseau D et Pompignan proposait, avec d’autres, un fuseau alternatif.

Tout le monde est à présent dans l’attente d’une décision ministérielle dont le préfet de région a dit qu’elle était proche. Comment cette décision ne peut-elle heurter les souhaits du Conseil général du Tarn-et-Garonne ? Vous le devinez cependant, ce n’est pas là le point capital à mes yeux.

 

Grande Vitesse au secours du TER ?

Le maire de Saint-Jory m’est apparu plein de bonne volonté, mais une question me semble oubliée : pourquoi lier l’arrivée de la LGV et le passage à quatre voix, de la ligne existante ? Si lien il y a, il est totalement NEGATIF. En effet, le maire a précisé que depuis longtemps il demande l’obtention d’un cadencement tous les quarts d’heure du TER, Saint-Jory-Toulouse. Or, s’il n’a rien obtenu à ce jour, c’est parce que depuis longtemps en France la priorité est donnée aux LGV et que l’argent investi dans ce secteur nuit à l’amélioration des lignes existantes. D’ailleurs pour Colomiers où ce cadencement existe, a-t-il fallu une LGV pour l’obtenir ?

RFF est un organisme plein de ressources et j’avais noté depuis longtemps le marché proposé : « défendez la LGV et vous aurez les quatre voix ! »

Or les deux voies nouvelles ne sont pas des lignes « grande vitesse » mais des lignes normales qui seront utilisées par le trafic ferroviaire en général ! La question est la même pour le tronçon Langon-Bordeaux.

Ecouter l’exposé fait prendre la mesure de l’embrouille qui apparaît honnête dans le discours, mais malhonnête dans le fond.

Monsieur le maire, si pour une raison ou pour une autre la LGV ne se fait pas, vous allez baisser les bras pour les deux voies en plus ? Mieux, vous allez attendre l’hypothétique LGV pour régler un problème urgent qui est celui du transport de proximité ? La Communauté Urbaine de Toulouse (CUT) dont vous vous félicitez du schéma de transport, ne devrait-elle pas récupérer les sommes colossales versées à la LGV Tours-Bordeaux pour le train Toulouse Saint-Jory ?

Plutôt que d’écrire cet article, j’aurais pu poser la question vu que la soirée était démocratique avec parole à la salle.

 

TGV raisonnée ?

La première à intervenir est un dame courageuse qui parle au nom de l’association « TGV raisonnée » et elle précise tout de suite qu’elle est pour la LGV mais à condition que le tracé soit celui votée par le conseil municipal. Elle a cette parole, à mon sens malheureuse : « Si en septembre c’est le fuseau D qui avait été retenu comme on nous le promettait, nous ne serions pas là ce soir, mais auprès de nos familles. »

Il n’y a donc de lutte utile que celle pour le tracé D qui avait été promis, puis remis en cause et aujourd’hui à nouveau… sur les rails ? Personnellement, dans une voie ferrée la question n’est que partiellement celle du tracé. Cette dame m’est donc apparue, tout comme le maire, de très bonne volonté. Je me dis que si elle avait participé deux jours avant, à la réunion de Pompignan, elle se serait crue sur une autre planète !

Pour ma part je n’ai pas écouté plus longtemps ce débat pour aller mettre sur les voitures une information qui aura paru étrange : celle sur le vote des collectivités territoriales en faveur du Bordeaux-Tours. Le maire a eu un moment un mot pour les questions financières. Il avait précisé même que s’il oubliait d’en parler il faudrait le lui rappeler. Le tracé alternatif de Campsas à Saint-Jory c’est 1 milliards d’euros tandis que celui défendu par la mairie c’est autour de 800 millions d’euros (je cite de mémoire). L’essentiel n’est donc pas le coût mais le fait que son projet est plus économique. Comme courte vue, c’est de la courte vue. Aussi comment expliquer ensuite que la CUT paie pour une voie ferrée aussi éloignée que le fameux Bordeaux-Tours ? En lisant le papier, beaucoup de personnes penseront que le tract est ridicule. Sauf qu’il donne une information incontestable.

 

Réunion dans le calme

La précédente réunion avait été orageuse. Cette fois la réunion bien préparée a évité les tempêtes. J’ai le regret de n’avoir pu écouter toutes les interventions. Mais on ne peut pas être au four et au moulin. Pour fin juin une réunion est annoncée avec RFF si d’ici là la question du tracé de la LGV est conforme aux vœux du Conseil municipal. En conséquence le débat continue. Une manifestation de "TGV raisonné" pour défendre le tracé D est prévue Samedi 21 mai à 10 h 30. Le maire appuie cette manifestation en souvenir des manifs contre l'aéroport.

12-05-2011 Jean-Paul Damaggio

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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 17:07

Libération Économie 09/05/2011 TGV, des lignes lancées trop vite ?

Enquête Le schéma de développement du réseau à grande vitesse s’avère très délicat à financer.

CATHERINE MAUSSION

 

La SNCF fête ce printemps les trente ans du TGV, son réseau de 1900 km, ses 1,7 milliard de passagers. Les trois décennies à venir ? 2 000 km de LGV (lignes à grandes vitesses) actés par le Grenelle de l’environnement. Sans compter les 2500 km rajoutés après coup. Un rien démesuré ? L’ambition fait tanguer la majorité. Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l’Ecologie, du Développement durable et des Transports, semble ne plus y croire. Elle refuse d’être auditionnée par Hervé Mariton, député UMP et rapporteur du budget des transports pour la commission des finances… Même après une relance par courrier.

 

Gouffre. Il faut dire qu’à mi-parcours de ses auditions, Mariton ne mâche pas ses critiques. Le schéma national des infrastructures de transport (Snit) et ses 4 500 km de LGV à lancer - dont 2 000 à finir d’ici à 2020 - voulu par le gouvernement et réactualisé en janvier, avant son adoption prévue en juillet, est «totalement virtuel».«L’Etat doit dire ce qui est finançable à court et moyen terme, et ce sur quoi il s’engage», dit Mariton. Or ce schéma n’est «ni chiffré ni hiérarchisé», dénonce le député, qui doit rendre son rapport à la commission des finances le 18 mai. Seul un montant global énorme apparaît : près de 100 milliards d’euros sur les 166 milliards d’investissement prévus pour les infrastructures doivent aller au rail. Un gouffre pour les finances publiques, à l’heure où le tronçon Tours-Bordeaux (7,8 milliards d’euros) peine à être bouclé (lire ci-contre).

 

Le plan LGV du Grenelle butte surtout sur la fin d’une époque : «Le modèle français du TGV, qui a fait ses preuves jusqu’à aujourd’hui, relève Yves Crozet, le directeur du Laboratoire d’économie des transports (LET), est basé sur des lignes de 400 à 450 kilomètres, soit deux à trois heures de trajet, avec deux grandes métropoles à chaque bout. Et un réseau en étoile, à partir d’une ville très attractive, Paris.» Les LGV vers Lyon, Nantes ou Strasbourg répondent à ce modèle révolu. Même les prolongements vers Bordeaux ou Rennes, dont l’intérêt n’est pas discutable, nécessitent des artifices, comme le recours à des financements publics-privés. «Marseille-Nice, envisagé dans le Snit, relève même d’un délire absolu !» estime Crozet. Un projet évalué à 15 milliards d’euros : presque quatre fois plus cher au kilomètre que Tours-Bordeaux. Mariton surenchérit : «Les recettes ne vont couvrir que 10% du coût de l’infrastructure ! Ce n’est pas raisonnable.»

 

Guillaume Pepy, président de la SNCF, ne dit pas autre chose : «Le risque est de se retrouver avec des LGV de plus en plus longues et de moins en moins utilisées», dit-il. Eric Tournaboeuf, secrétaire général de l’Unsa et administrateur de l’entreprise, se retrouve d’ailleurs au côté de Pepy. «A trop surcharger les péages comme le demande RFF [l’exploitant des voies, ndlr], on va finir par tuer la recette. C’est comme avec l’impôt, trop de péage tue le péage. On dissuade le client de prendre le train.» Et d’ajouter : «le développement des lignes ne va pas aider à l’équilibre des comptes. Il va même faire porter à la SNCF un risque supplémentaire». Alors qu’il manque déjà 1 milliard pour équilibrer l’exploitation…

 

Tout est à jeter ? Non. Jean-Marc Delion, directeur délégué en charge du développement et de l’investissement à RFF, opère un tri parmi les LGV : celles en bonne voie d’être réalisées (dont Le Mans-Rennes, Tours-Bordeaux…) et les autres, beaucoup plus nombreuses : une quinzaine, dites en phase amont. Delion rappelle aussi une règle : «RFF ne finance sur ses ressources que la fraction de l’investissement qu’il se remboursera grâce aux péages.» Une part de plus en plus réduite. Sur Metz-Strasbourg, il n’alloue qu’un gros quart des 2 milliards d’euros que coûte la ligne (530 millions d’euros). Le reste est de l’argent public : celui de l’Etat et des collectivités locales.

 

Le hic, selon Yves Crozet, c’est que les LGV à venir, faute de rentabilité, vont creuser l’endettement public. D’où la question de leur utilité. «A-t-on vraiment besoin de deux doublements concurrents de la LGV existante Paris-Lyon arrivée à saturation : l’une par l’Auvergne, l’autre prolongeant la LGV Rhin-Rhône ?» interroge la Fédération nationale des associations d’usages des transports. La Normandie a-t-elle besoin d’un TGV Paris-Le Havre, sachant que la ligne «finira dans l’eau salée», comme dit un opposant au projet ? L’argent ne serait-il pas mieux employé pour une ligne classique sur laquelle on peut faire rouler des trains rapides jusqu’à 220, voire 250 km/h, se demande-t-on à RFF. Où l’on rappelle qu’il faut grosso modo quinze ans entre l’étude d’un projet précis de ligne et sa mise en service, et même «plus de trente ans entre l’idée d’origine et l’ouverture au trafic».

 

Vignette. Cela laisse du temps pour repenser la question du financement. Le PS a quelques idées. A quand une vignette poids lourds (elle pourrait rapporter entre 500 millions et 1 milliard d’euros par an), prélude à une eurovignette à laquelle réfléchit Bruxelles ? Et pourquoi pas un Livret d’épargne pour les infrastructures comme il en existe un pour les HLM ? Ou un emprunt national pour financer les investissements, dont le rail. Les pistes pour construire les LGV de demain ne manquent pas.

Commentaire d’un lecteur pro-LGV

Une fois de plus ...

le sujet du ferroviaire (TGV, TER, ...) n'est pas abordé par le bon angle. Trop de TGV, vraiment ? Et des routes et autoroutes, y en a-t-il assez, pas assez, ou trop ?

Plus assez d'argent public pour les lignes TGV ? Mais pourquoi ne s'est-on pas alarmé avant, quand l'Etat a dépensé sans compter pour des milliers de kilomètres d'autoroutes ou de routes 2 fois 2 voies gratuites ? Beaucoup restent - et resteront - très peu utilisées, voire quasi désertes, en dehors de quelques jours de pointe par an. Et pourtant, ce gâchis continue comme si de rien n'était.

Et on qualifie, par exemple, de "délire absolu", de relier Marseille et Nice (2ème et 5ème villes françaises) via Toulon, par un ligne nouvelle, alors que l'ancienne est largement saturée ?

Oui ou non veut-on orienter la mobilité vers les modes économes en énergie et en dégradation environnementale ? Si oui il n'y a pas 36 solutions. Il faut aussi réorienter l'argent public (et pas seulement celui de l'Etat : tout le monde paye pour la route, régions, départements, communes) du routier vers le ferroviaire. Inverser la répartition traditionnelle (sans doute de l'ordre de 80/20, voire pire).

Il manque 1 milliard par an pour rénover le réseau ferroviaire classique ? Mais qu'est-ce que 1 milliard face à l'océan des dépenses routières ? Rien

 

Commentaire Jean-Paul Damaggio

Ce lecteur plein de bonnes volontés fait comme si le réseau LGV était l’inévitable bonne façon de développer le rail alors qu’on sait en même temps depuis vingt ans qu’il réduit le frêt et le rail populaire. Je suis donc totalement d’accord avec lui pour dire : INVESTISSONS DANS LE RAIL. Mais n’en déduisons pas que ça ira mieux avec la folie 4500 km de LGV quand en vingt ans on en a fait 1500 ! Je suis d’accord avec lui : le débat est biaisé et invite ) se prononcer à partir de fausses informations.

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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 16:41

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Cette publication surprendra plus d’un de nos lecteurs. Comment peut-on, à moins de dix kilomètres des merveilles de  Moissac, se pencher sur les vitraux de Castelsarrasin ?

Geneviève Quiriny-Duckerts était de passage dans la ville et ses compétences alliées à celles de l’œil de Jean-Claude Bley l’ont poussée vers des merveilles trop quotidiennes pour certains qui n’arrivent plus à les voir à leur juste valeur. Il a suffi que ce travail rencontre les efforts constants de l’Association de sauvegarde du patrimoine castelsarrasinois (ASPC) pour qu’il devienne un livre et même un beau livre.

En tant qu’éditeur nous n’avons pas hésité à apporter notre aide à cette œuvre artistique comprise dans le bon sens. Nous nous proposons d’apporter d’autres éléments de réflexions sur un patrimoine local trop souvent méprisé, en commençant par la Maison d’Espagne en cours de rénovation. A suivre. J-P Damaggio

Le livre est disponible chez l’Editeur ou à l’ASPC au prix de 15 euros : 44 pages toutes en couleurs. ISBN : 978-2-917154-64-9

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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 16:25

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La Dépêche du Midi, sous la plume de J-P François, vient d'annoncer la rencontre autour d'un livre que nous avons déjà largement évoqués. Ceci est donc une forme de rappel pour vous inviter à y participer.

 

Article de La Dépêche

On connaît l'excellence des choix éditoriaux qui va de pair avec la réputation quasi ancestrale de la maison d'« Éditions du Rouergue » à Rodez. C'est encore plus vrai au travers d'un livre-album complété d'un CD qui vient de sortir. On débattra autour de cet ouvrage intitulé « Travailleurs venus d'ailleurs » demain vendredi 13 mai à 17 h 30 dans les locaux de la « Cave à Lire » de la librairie Deloche. Cette rencontre sera animée par Jean-Paul Damaggio qui en la circonstance quittera la page 156 de l'ouvrage où son portrait ouvre la galerie choisie pour évoquer le Tarn-et-Garonne. Laure Teulières pour les textes, Gilles Favier et Sara Jabbar-Allen en ce qui concerne les photos ont réalisé au travers des huit départements de Midi-Pyrénées un superbe casting. Qui réunit des portraits de femmes et d'hommes tous immigrés ou descendants d'immigrés et qui ont uni leurs destins à leur terre d'adoption. Le choix a été limité mais le rendu graphique et photographique est d'une très grande qualité. Gilles Favier le photographe a signé un travail d'artiste comme les abonnés de l'agence Vu et les lecteurs de «Libération» en voient souvent sous sa signature. On ne peut que conseiller aux lecteurs et au public de venir découvrir d'autres portraits qui glisseront facilement des pages dans la réalité pour conter leur vie, leur espérance et leur expérience dans une terre re-natale pour certains.

J-P François

 

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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 17:16

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En Midi-Pyrénées 15 collectivités refusent de payer Bordeaux-Tours. Le préfet de Région menace : « attention si vous ne payez pas, d’autre projets pourraient passer avant Bordeaux-Tours ». J’ai déjà dénoncé ce mensonge flagrant. Les farces d’un préfet de Région

 

Voilà qu’à présent je découvre grâce à un ami, par un article de la Charente Libre du 8 mars 2011, confirmé par d’autres articles, que les travaux ont déjà commencé sur Bordeaux-Tours ! Je m’en doutais un peu puisque la date limite était le 28 février pour Vinci. Donc, d’un côté, Vinci prétend que n’ayant pu commencer les travaux, il réclame une rallonge de 60 millions d’euros. De l’autre les pelleteuses sont au travail !

En conséquence pourquoi ceux qui n’ont pas payés se mettraient-ils à payer ? Ségolène Royal a raison de persister en refusant de payer ! C’est sûr les représailles vont tomber !

On se moque de la démocratie ! On bafoue l’impossible ! Y-a-t-il un parti politique pour porter plainte contre de tels actes ? Pour lancer les machines, il faut d’une part boucler le financement, ensuite valider le contrat de concession avec publication au Journal officiel et alors seulement les travaux peuvent LEGALEMENT commencer. Les GEANTS du BTP crachent sur la légalité et un préfet de Région les encourage. Peut-on être écœuré ? Attention, je ne suis pas assez naïf pour être surpris par le roi VINCI (pauvre Léonardo) mais j’étais naïf au point de croire qu’au moins un élu de ce pays lancerait une campagne d’alerte générale. La lutte continue et que chacun se sache à présent doublement averti : la folie nous traque !

Autrefois certains étaient au-dessus des lois. Aujourd'hui il n'y a plus de lois.

11-05-2011 Jean-Paul Damaggio

 

http://www.charentelibre.fr/2011/03/08/la-lgv-marque-son-territoire,1024827.php

La Charente Libre 8 mars 2011 | 04h00

Charente: la LGV marque son territoire

Déboisements, fouilles archéologiques, en attendant le début du chantier à la fin de l'année. Les premiers signes de la future ligne à grande vitesse s'inscrivent dans le paysage charentais.

 

En quelques semaines, la forêt de Moulède a été réduite en miettes sous l'assaut des engins de chantier. Des arbres à terre, des piquets rouges plantés au sol, des pelleteuses en action. Dans l'ouest angoumoisin, comme en d'autres points de Charente, les premières traces de la ligne à grande vitesse (LGV) impriment le paysage. Vendredi, en forêt de Moulède. Un bras mécanique articulé fouille un imposant tas de bois, saisit les grumes, les lâche dans la remorque. La manœuvre se répète inlassablement. L'opération promet de durer plusieurs jours. «Si ça vous intéresse, c'est 25 euros le stère, plaisante Guy Étienne. Mais à condition d'en prendre 50.» Mais ce matin, c'est moins l'écoulement du bois coupé que l'avancement du chantier LGV qui préoccupe le maire de Fléac. Le lancement des travaux est prévu fin 2011 sous réserve de la signature rapide du contrat de concession entre l'État et Vinci, la Région traînant des pieds - les collectivités apportent 1,6 milliard sur 7,4 milliards du projet entre Tours et Bordeaux. En attendant, déboisement et sondages archéologiques préventifs ont commencé.

Début février, les premiers engins ont pris d'assaut la forêt de Moulède. En quelques semaines, le coin le plus prisé des cueilleurs de cèpes a été réduit en copeaux. La population s'en est émue. «Au début, comme ils n'avaient pas nettoyé, c'était assez mortifère, se rappelle le maire. Moi j'ai toujours connu cette forêt.» Selon le chercheur de l'Institut national de recherche d'archéologie préventive (Inrap), qui sonde actuellement le sol, des documents du XIIe siècle signalent la présence de la forêt.

Guy Étienne déplore l'amputation de ce poumon vert historique, mais juge vital d'écrire une nouvelle page. «On a déjà manqué l'autoroute il y a quarante ans. Il ne faut pas rater la LGV.» La forêt ne sera pas oubliée. Le chantier achevé, à l'horizon 2016, des espèces végétales seront replantées «pour camoufler et restituer des espaces verts».

Le tracé passe à 200 mètres du hameau

À Fléac, le tracé épargne le cœur historique, mais rase le hameau de «Brénat» et ses pavillons flambant neufs. «La ligne passe à 200 mètres des premières habitations, précise Guy Étienne. On va faire expertiser deux maisons témoins avant et après les travaux.»

Une doléance consignée noir sur blanc sur une liste qui en compte une dizaine. Pour mieux négocier face aux géants Vinci et Réseau ferré de France (RFF), Fléac et les communes du centre de la Charente entendent montrer leurs muscles en s'associant. Le nord et le sud se sont déjà fédérés. La dizaine de communes du centre de la Charente prévoit l'assemblée générale constitutive courant mars. «Le 2 avril, on fonde une association avec les communes des régions concernées par le tracé Sud-Europe Atlantique et celles du tracé BAL [Bretagne-Pays-de-la-Loire, NDLR] qui regroupe 187 communes. Le but, c'est d'avoir les mêmes revendications face à un même interlocuteur: Vinci», explique Michel Germaneau, le maire de Linars qui, comme ses confrères, a pour priorité des aménagements contre les nuisances sonores.

À Fléac, la commune escompte 0,4% du montant des travaux. «Ça représente 100 000 euros par kilomètre, indique Guy Étienne. Pour nous, avec 2,1 kilomètres de tracé, ça ferait 200 000 euros.» Fléac affiche un budget de fonctionnement de 3 millions. Elle espère aussi une subvention pérenne «pour les dommages qui vont se perpétuer».

Sur les débris de la forêt de Moulède, les sondages archéologiques préventifs n'annoncent pour l'heure aucune découverte majeure. «Mais il suffit parfois de se déplacer de quelques mètres pour trouver quelque chose», indique Adrien Montigny, responsable des fouilles. Dans le département, 500 des 615 hectares concernés ont été sondés. Les résultats sont instruits à la direction régionale des Affaires culturelles (Drac). «Pour le moment, explique Jacky Thomas, de RFF, qui assure la maîtrise d'ouvrage pour Vinci, il est trop tôt pour dire s'il y aura des campagnes de fouilles.»

 

Des paysages en boîte pour se souvenir

Se souvenir des belles choses. Pour ne rien oublier de ce présent bientôt passé, de ces paysages à disparaître bientôt remisés au rayon des souvenirs, de ces populations bouleversées dans le quotidien, voire déplacées par le tracé de la LGV, Patrick Berthault, maire de Maine-de-Boixe et président de la commission culture du pays ruffécois, avait imaginé une étude ethnologique. «Mais on n'a pas eu le feu vert de la préfecture de région. On a été déçu. Peut-être qu'ils craignaient des témoignages trop critiques», explique l'élu qui se console avec une étude photographique des vingt communes concernées par le chantier. À Xambes, 30% de la commune seront rayés de la carte. À Vervant, un pont à l'entrée du bourg doit être déplacé de plusieurs mètres. «Il y a vingt ans, quand les passages à niveau ont été supprimés avec le TGV, cela a modifié les paysages et on l'a déjà oublié», rappelle le maire.

Trois photographes de la région Poitou-Charentes viendront courant mars faire une série de photos. «Puis une autre série cet été. Et une autre dans quatre ans, après les travaux. Les photos seront prises à la même période de l'année, au même endroit avec le même angle. Il s'agit d'un vrai travail scientifique et de faire un observatoire photographique», souligne Jérome Moreau, technicien environnement au pays ruffécois, qui a fait un repérage des quarante points de vue. Des photos aériennes ont déjà été réalisées. «Mais ce qu'on privilégie surtout, ce sont les photos à hauteur d'homme pour que les gens puissent se repérer.» Patrick Berthault et Jérome Moreau imaginent des expositions itinérantes pour faire circuler la mémoire du territoire.

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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 16:39

L’association, les Amis de Renaud Jean rassemble surtout des cheveux blancs. Elle n’en continue pas moins son travail à l’approche des festivités du cinquantenaire de la mort du militant. Le 7 mai j’ai donc rencontré une fois de plus quelques habitants de Samazan. Une dame m’explique qu’elle se souvient très bien, enfant, de l’arrivée des Allemands dans sa maison, pendant la guerre. Une émotion forte qui tenait au fait que sur la cheminée, à la place d’une reproduction classique de Millet, il y avait une grande photo de Renaud Jean. Sa mère n’ayant pas eu le temps de la cacher elle craignait une mauvaise réaction mais les Allemands du secteur n’étaient pas des miliciens au fait du passé de la commune donc ils sont repartis comme ils étaient venus.

Une autre personne se souvient de Renaud Jean habillé en sabots et utilisant la pompe à sulfater. Il parlait toujours patois. Et là j’indique que pendant sa prison ol avait écrit en patois une histoire et aussitôt un autre d’indiquer qu’en effet j’avais traduit dans mon premier livre sur Renaud Jean cette histoire d’un « pescofi ». Il m’est alors précisé que des tas de personnes de la commune connaissaient par cœur cette histoire comique qu’on ne cessait de se raconter pour rire un bon coup.

Renaud Jean, ce sont quelques émotions qui courent encore dans les cœurs. Comment passer le témoin ? A qui ? En le mettant sur un piédestal pour qu’il soit mieux admiré ?

J’avoue ne pas trop savoir.

11-05-2011 Jean-Paul Damaggio

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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 16:37

 

Dès la fin janvier j’avais évoqué le sujet.

La révélation sur l’intercommunalité

Cet article donna lieu à une émission radio.

CFM l’intercommunalité

 

Données locales

Aujourd’hui nous savons à quoi nous en tenir. Le préfet, qui tranche en dernier ressort, a présenté une carte faisant le moins de vagues possibles. Après avoir incorporé les communes qui s’étaient montrées récalcitrantes en restant isolées, seulement trois intercommunalités disparaissent pour atteindre le nombre de treize.

Lauzerte et Montaigu se regroupent. Monclar serait éclaté avec une commune rejoignant Montauban, tandis que le reste irait à Nègrepelisse y compris Verlhac Tescou pourtant éloigné de ce nouveau « chef-lieu » et Labastide du Temple et tout le secteur rejoindrait Castelsarrasin-Moissac.

Le préfet a donc choisi une carte à minima, conforme aux vœux de Jean-Michel Baylet qui lui rend hommage, mais se trouve face à un os : le maire de Castelsarrasin qui veut rompre l’alliance avec Moissac sous des prétextes ridicules (le maire craint de perdre son pouvoir).

Je dis une carte à minima car il pouvait faire éclater la communauté des communes de Saint Nicolas où une partie des maires souhaitaient rejoindre Lavit-Beaumont.

Le maire de Montech avait aussi rêvé de récupérer deux ou trois communes.

Quelles tractations pour arriver d’ici décembre à faire passer la pilule aux secteurs récalci-trants à savoir le maire de Monclar et celui de Castelsarrasin ?

Supposons qu’on explique au maire conseiller général de Monclar que son intercommunalité de Nègrepelisse aura droit à deux conseillers territoriaux et là tout ira bien.

Ce découpage n’est en effet que la première étape d’une longue course devant s’achever en 2014 avec les élections municipales et intercommunales, doublées des élections au conseil régional et général, ce qui fera beaucoup pour un seul coup.

 

Données générales

Quel sens donner au territoire en terme politique ? Le nombre d’habitants clef de voute depuis toujours du calcul de la dotation générale de financement (avec à présent des déséquilibres suivant les statuts) est-il le seul phare ? Comment alors organiser les territoires vides ? Fallait-il aller des intercommunalités plus grandes ? Passer de presque 200 communes à 16 intercommunalités est-ce éloigner l’électeur du centre de décision ?

Il existe des tas de questions qui mériteraient un débat de fond au moment même où notre démocratie vacille. Or c’est le contraire qui se passe, tout est construit pour faire vaciller encore plus la dite démocratie ! Négociations de couloirs, marchandages multiples, intérêts politiciens, tout est fait pour exclure le citoyen d’une élaboration sur laquelle ensuite il devra… voter !

Après ce découpage qui tourne la page de 200 ans d’histoire des cantons, comment va-t-on caser au sein des intercommunalités les conseillers territoriaux ? Voilà une des tractations qui va suivre. L’intercommunalité de Caylus-Saint-Antonin a deux conseillers généraux : là c’est simple il n’y aura qu’un conseiller territorial. Tout comme sur les secteurs Lavit-Beaumont, Lauzerte-Montaigu et peut-être Grisolles-Villebrumier quoique là, le nombre d’habitants permettent d’en rester à deux. Le secteur de Caussade a lui trois conseillers généraux qui vont passer à deux tout comme le secteur du district des Deux Rives. Saint-Nicolas et Montech vont pouvoir continuer à l’identique. Mais avec une telle configuration il ne reste que six conseillers territoriaux pour Montauban et quatre pour Moissac-Castel ce qui avoisinerait un élu pour 10 000 habitants quand ailleurs c’est environ 1 pour 5000.

Chacun imagine que ce débat va être dur tout en pensant à une possible abrogation de la création des conseillers territoriaux si la gauche gagne en 2012, mais j’en doute puisqu’il faudrait alors rétablir des cantons à jamais ridicules.

 

Que pensent les partis politiques ?

Quand en janvier 2011 j’ai évoqué la question, si j’ai eu une réaction venant de CFM Caylus, je n’ai rien vu venir du côté des partis comme si la question était seulement du ressort des tractations entre élus ! Si les partis ne disent rien comment les citoyens pourraient-ils s’impliquer ? Et sur ce coup là je n’ai pas à montrer du doigt un parti plus qu’un autre puisqu’ils sont tous muets. Sur le secteur de Castelsarrasin-Moissac le PCF a secoué l’ordre en place mais la question n’est pas une querelle de clocher, elle est seulement la partie visible d’un iceberg. Quand je lis le PRG Guy-Michel Empociello « Contrairement à tout ce qui a été dit cette communauté Castelsarrasin-Moissac a été opérationnelle. » je me dis qu’y compris quand on a été acteur d’une histoire qui date de trois ans on est capable de la réinventer ! Cette intercommunalité n’a été qu’une institution de façade. En 2008 Empociello a tenté de changer les règles en rappelant qu’il était élu pour six ans mais sans succès.

Que se passe-t-il dans les autres départements ? Nous avions évoqué une guerre intercommunale à Anduze. Que décide le préfet dans ce secteur ? Car j’insiste, c’est une particularité de cette démocratie : elle est préfectorale.

11-05-2011 Jena-Paul Damaggio

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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 15:27

Dans le secteur, le principe « non à la LGV, oui aux lignes existantes » avait été présenté à partir de divers diaporamas dans trois communes. A Grisolles, Ivan Jacquemard avait proposé d’inscrire la LGV dans l’histoire de la SNCF, puis de RFF. A Lacourt Saint Pierre les amis du Lot et Garonne avait apporté leur grande connaissance du dossier. A Campsas, le diaporama était celui du Collectif puis à Pompignan, Manuel Clemente ayant travaillé à sa façon, a présenté le sien. De l’expérience il ressort pour certains observateurs que celui présenté à Campsas (réalisé par Pascal Martin) est plus vif, plus tranchant et plus direct. Il a l’avantage de se dérouler en mettant face à face les arguments de RFF et ceux que nous défendons. En même temps, Manuel, a ajouté la question du PPP, a apporté des informations peu connues : la commune de Commentry, pour que le train puisse s’arrêter, doit payer jusqu’à 450 mille euros ! Voilà une phrase saignante qui vaut bien des discours. C’est un constat que je me fais à moi-même : comment condenser l’information pour susciter l’intérêt ? Je vais essayer de mettre à l’épreuve cette idée pour la suite de ce compte-rendu sous la forme question, réponse.

1 )Quand l’asso des élus du Lot et Garonne va-t-elle avoir l’étude indépendante ?

En décembre, un temps un peu long pour être plus fiable.

N’est-ce pas trop tard ?

Non, vu que le débat sur l’utilité publique du projet c’est en 2013.

2 ) Que fait l’asso des élus des 31 communes ?

Réponse : Ils ont claqué la porte au dernier COTER.

3 ) Quel est cet éventuel financement communal pour la LGV évoqué dans une réunion d’officiels à Campsas ?

Un participant à cette réunion indiqua : si des personnes qui pourraient être expropriées veulent prendre le risque de rester près de la voie ferrée trois ans, il s’agirait de les aider financièrement.

4 ) Quels sont les collectivités qui paient Bordeaux-Tours en Midi-Pyrénées, à ce jour ?

Conseil régional, Conseil général du 31, Communauté Urbaine de Toulouse, Conseil général du Gers, Communauté d’agglomération de Montauban, communauté des communes de Pamiers. (La liste des 15 qui refusent de payer serait trop longue).

5 ) Les avantages du Partenariat Public privé ?

Les bénéfices financiers seront pour Vinci et les pertes pour les collectivités publiques.

6 ) Comment Vinci va se payer ?

En encaissant les péages dont le prix est inclus dans le prix du billet (il représenterait 30% du prix sur LGV alors qu’il est bien moindre sur les autres lignes).

7 ) Bordeaux-Tours étant sur l’axe atlantique qui va en Espagne n’est-il pas finalement utile ?

Si la LGV Bordeaux-Tours est utile pour aller en Espagne, alors il faudrait la LGV Bordeaux-Hendaye et comme elle a un tronc commune avec Bordeaux-Toulouse comment se priver de Bordeaux-Toulouse ? C’est GPSO qui a lié tous les dossiers, donc Bordeaux-Toulouse étant inutile, dans l’état, Bordeaux-Tours l’est tout autant.

8 ) Et la concurrence de l’avion ?

La LGV concurrence l’avion sur les vols intérieurs qui représentent la plus petite partie du trafic aérien voyageur. De toute façon les compagnies aériennes réagissent et baissent les prix en réduisant leurs coûts, alors que le prix du billet TGV sur LGV ne peut qu’augmenter.

9 ) Pourquoi un contrat de 50 ans pour Bordeaux-Tours ?

Au bout de 30 ans il faut entamer d’importantes rénovations d’une ligne qui s’use vite, donc après 50 ans, RFF récupère la ligne mais dans quel état ? Le contrat de concession dit qu’elle doit être comme neuve mais qui peut le croire ?

10 ) Et quelles actions vous préconisez ?

Nous ne comptons plus les débats, tracts, journaux, affiches que nous avons organisés mais nous observons l’évolution des partis politiques : Europe Ecologie qui finit par voter contre la convention Bordeaux-Tours, le Front de Gauche qui évolue jusqu’à s’abstenir, le Conseil général du Tarn-et-Garonne qui accepte d’être cohérent en ne votant pas Bordeaux-Tours par souci de la défense des futurs riverains… Nos blogs sont lus largement en Midi-Pyrénées car les lecteurs savent que nous ne faisons pas une fixation sur la seule question du tracé ainsi ils ont contribué a un numéro spécial de L’Express, sur Toulouse, en octobre 2010 qui a ouvert les yeux de pas mal de monde.

 

Sur la ligne on se fatigue à lutter, mais quand on découvre qu’en Midi-Pyrénées, 15 collectivités et non des moindres refusent de payer pour le moment, on se dit que c’est non seulement le tracé de RFF sur Pompignan qui est revenu à la case départ, mais le projet lui-même qui doit changer de voie, et se tourner vers les magnifiques lignes historiques qui ont tant à nous donner encore.

11-05-2010 Jean-Paul Damaggio

 

P.S. Nous remercions la mairie de Pompignan pour son accueil rapide et efficace, ainsi que les deux quotidiens départementaux qui ont annoncé la réunion. Nos remerciements vont à l’organisateur qui a souhaité apporter sa pierre à l’édifice et qui a prouvé qu’à une personne, on peut permettre une rencontre remuant nos méninges. En plus des membres du collectif nous avons noté la présence de deux membres de TEG 82, de TGV en Albret et de l’USV.

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