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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 21:03

 

Cet article de 1931 d’Edmond Campagnac me permet de découvrir le nom d’un autre communard du Tarn-et-Garonne, Jules Kinceler. Je connaissais Razoua mais pas ce natif de Lauzerte. Et j’imagine toute cette histoire révolutionnaire encore cachée jusqu’à aujourd’hui… JPD

 

Le Quercynol crucifié

 

Dans ce roman posthume[i] qui paraît aujourd’hui, le romancier Léon Cladel évoque le drame sanglant de la Commune. Il y peint Paris, le Paris des années douloureuses, le grouillement de sa population qui fermente d’espoir, puis d’indignation et de révolte sous la douleur de la défaite, Paris ivre de courage et de foi libertaire, mené à la catastrophe par des chefs sans envergure et des généraux sans talent.

Dans ces tableaux qui se succèdent comme une suite d’images d’Epinal, tableaux dessinés de main de maître, Cladel fait revivre magnifiquement deux héros qu’il pare de toutes les vertus populaires : Urbaine Hélioz, la fille du peuple, la Parisienne fanatique de justice et d’équité, et le capitaine Jacques Râtas, « un pacant » du Quercy, un simple et un preux.

Ce Jacques Râtas, ancien zouave promu capitaine sur les champs de bataille de Woerth et de Fraeschviller, vibre d’un patriotisme exaspéré, comme ce peuple de Paris qui se révolte contre les humiliations d’un traité de paix que son orgueil ne peut accepter. Mais ce patriote sous l’influence de son amante, la citoyenne Hélioz tourne ses yeux vers une humanité meilleure. Tout à la fois patriote et humain, comme un jacobin de 1793, il veut que la guerre civile imposée à Paris soit un effort vers la création d'une cité où l'esprit de justice et de fraternité régnera. Au cours des journées de lutte contre les Versaillais, Jacques Râtas et la citoyenne Hélioz exaltent le courage des insurgés et, au jour de la défaite, quand il n'y a plus d'espoir de vaincre, ils luttent encore pied à pied, résistant jusqu'au bout dans cette atroce guerre de rues où le vainqueur ne fait pas de quartier, et dans ce Paris, « Christ des cités » Jacques Râtas meurt lui aussi sur la croix, comme autrefois Jésus, le doux insurgé.

Dans des pages magnifiques qui font penser aux meilleurs morceaux de son œuvre, Cladel dépeint l'horrible supplice infligé au communard vaincu par les Versaillais, qui le clouent sur une croix improvisée. Il meurt sur la croix, en prononçant le mot magique d'espoir : Fraternité ; il meurt après qu'un moblot, tel autrefois le centurion perçant avec sa lance le sein du Christ, a percé de sa baïonnette sa vaillante poitrine et qu’un plaisantin est venu inscrire au-dessus de sa tête expirante les lettres évocatrices : I.N.R.I., « l’inscription, si belle en sa dérision, qui a traversé les âges sur le front du Nazaréen. »

 

A quel héros de la Commune pensait Cladel en burinant de son style âpre et tourmenté le portrait de Jacques Râtas ? Lucien Descaves, qui a préfacé le livre, semble croire que Cladel a voulu dépeindre le sergent Bourgeois, mort lui aussi à Sartory comme le capitaine Rossel, le 25 novembre 1871. Sans doute ni Rossel, ni Bourgeois, ni Ferré, mort avec eux, n’étaient originaires du Quercy, et pourtant Cladel a fait naître en Quercy son héros.

Pourquoi ? Sans doute parce que Cladel, paysan du Quercy lui-même, voulait rattacher à son pays natal un héros qu’il avait créé grand et magnanime, et aussi, parce que Cladel, en écrivant son livre, se souvenait des valeureux compagnons d’armes, ses compatriotes, qui avaient mené avec lui le bon combat contre l’empire.

En évoquant le souvenir de ces compagnons d’armes de Cladel, je pense notamment à Jules Kinceler et à Eugène Razoua[ii]. Chevalier des lettres pour qui la plume était une épée, Jules Kinceler était né à Lauzerte en 1845. Venu tout jeune à Paris, camarade de son « pays » Léon Gambetta, il se lie rapidement avec Jules Vallès, Ranc, Victor Noir, Carjat. Collaborateur du fameux journal de Delescluze, Le Réveil, il est arrêté pour machinations contre la sûreté de l’Etat et enfermé à Mazas. En 1870, il a l’honneur d’être compris parmi les inculpés du fameux complot dit « de Blois », inventé pour permettre l’arrestation en masses des démocrates militants ; mais il parvient, avec l’aide de Cladel, à gagne la Belgique ; pas pour longtemps. Il revient crânement prendre sa place de combat dans le Paris révolutionnaire. D’une plume ardente il bataille au Réveil et il s’attache à Delescluze, qu’il ne quitte pas un instant pendant le siège, pendant la Commune, pendant la semaine sanglante. Et puis, quand la Commune est vaincue, c'est à nouveau l'exil, la vie errante en Suisse, en Portugal, en République d’Argentine et, enfin, le retour à Paris où la misère et la mort l'attendent.

Philosophe souriant et résigné devant l'adversité, Eugène Razoua était né à Beaumont-de-Lomagne, vers 1830, d'une famille d'ancienne bourgeoisie. Soldat tout d'abord comme Râlas, il avait connu la vie africaine ; il s'était en effet, engagé dans les spahis. Puis, libéré de ses obligations militaires, il vient à Paris où il adhère au parti blanquiste. En 1871, il est élu député de la Seine à l'Assemblée nationale, Mais il donne sa démission avec Rochefort, Delescluze, Félix Pyat, Cournet, Tridon, Malon et le poète des Châtiments, pour protester contre l’attitude de l’Assemblée de Bordeaux et de son vote sur la paix. De retour à Paris, Razoua est nommé commandant de l’un des bataillons de la Garde nationale. Après la victoire des Versaillais il peut d’évader grâce à l’amitié de Tony Révillon et à la complicité d’une grande dame italienne, Mme Ratazzi. Il est condamnée à mort par contumace et vit à Genève ; c’est là qu’il écrit Les Grands Jours de la République, brochure de combat, qu’il peut faire imprimer grâce à l’amitié agissante de Cladel. De Genève, il ne cessa, en effet, de correspondre avec Cladel, auquel il demande l'hospitalité pour ses écrits dans le Supplément du Réveil, que celui-ci dirige. Il lui envoie notamment, à la fin de 1877, une nouvelle rustique intitulée « Luc Tauran » et Cladel lui ayant fait connaître à quelles conditions il serait rétribué, Razoua lui répond : « Tu me dis que la reproduction du « Supplément » se paie un sou la ligne. Un sou vaut mieux que rien pour de pauvres hères comme nous. « Luc Tauran » a 712 lignes, 35 fr. 6o. Est-ce à toi qu'il faut s'adresser pour toucher cette fortune ? »

Comme Kinceler, comme tant d'autres fidèles au souvenir de la Commune, Razoua meurt dans la misère ; il meurt à Genève, et son enterrement donne lieu à une imposante manifestation de tous les exilés qui vivaient là, en terre étrangère, à une imposante manifestation, dis-je, en même temps qu'à un incident curieux. Le deuil — enterrement civil — fut, en effet, conduit par le frère du défunt, en habit de ville, comme un simple bourgeois, mais ce frère était curé de Puylaroque, en Quercy. Respectueux de la volonté fraternelle, il s'était incliné devant les hommages rendus par les francs-maçons et les socialistes à la dépouille mortelle du vaillant communeux qu'avait été Eugène Razoua. Mais, quand les discours sont terminés, le prêtre se recueille et penché sur la tombe encore ouverte, il dit les prières des morts.

Jules Kinceler, Eugène Razoua la vie fut souvent cruelle pour vous ;  mais vous avez la gloire d'appartenir à cette phalange de vieux démocrates dont le souvenir faisait dire à Henri Rochefort, dans une boutade célèbre : « La Commune est le seul gouvernement honnête que la France ait jamais eu. » Dans ce jugement sommaire, il entre sans doute une grande part d’exagération, mais, ainsi que l’écrit Lucien Descaves « qu'on le veuille ou non, la Commune est entré dans l’histoire par ce portique de lumière », par cette auréole de gloire qui surent rester pauvres et fidèles à leurs convictions.

La mort de Jacques Râtas, expirant sur la croix pour la défense de ses idées révolutionnaires, a la valeur d'un symbole. Jacques Râtas  n’est-ce pas l’image de tous ces héros qui soutinrent le bon combat pour la défense de leur idéal ? Jacques Râtas, le crucifié quercynol, n’est-ce pas Cladel lui-même qu’un de ses contemporains, Alfred Le Petit, avait caricaturé sous les traits d’un Christ, ployant sous le faix de sa croix ?  N’est-ce pas Cladel lui-même, mourant pauvre dans sa retraite de Sèvres, après avoir mené toute sa vie un combat acharné pour la défense des idées de justice auxquelles il avait juré tout jeune un indéfectible attachement ?

Edmond CAMPAGNAC



[i] Il s’agit d’I.N.R.I. que Cladel n’a pas pu publié de son vivant. L’édition de 1931 est en fait une édition partielle. Il faudra attendre 1997 pour découvrir la vraie version de ce roman sur la Commune.

[ii] Razoua est déjà présent sur de blog.

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 15:48

 Que ce soit clair : quand Ségolène Royal refuse de payer nous ne regardons pas si elle est PS, et nous n’oublions pas qu’elle est pour la LGV, nous disons, « chapeau » sur le point que nous jugeons positif ; quand les verts prennent des positions que nous partageons nous disons bravo mais nous n’oublions pas d’étudier les actes promis ; quand le Front de gauche évolue nous notons les faits ; quand Mariton UMP confirme quelques analyses que nous faisons, nous disons bien, sans oublier de condamner Madame Barèges qui dit n’importe quoi sur cette question (mais pas sur toutes : nous reviendrons sur la polémique la concernant). Ceci pour dire que nous ne sommes pas satisfaits de l'état des actions d'EELV même si nous félicitons Eva Joly pour sa prise de position.

 

EELV et un recours

EELV avaient promis un recours contre la forme du vote de la Convention de financement.

En février, quand nous avons rencontré François Simon, nous avons noté avec intérêt qu’il se faisait le relais d’une proposition venue d’Aquitaine à savoir un recours au tribunal administratif car les documents donnés aux élus ne leur permettaient pas de voter en connaissance de cause (et ce n’est pas là une clause de style). Dès décembre 2010, Dominique Nicolas avait annoncé ce projet. Le 7 février il nous le confirmait par courriel :

« Pour déposer un recours au tribunal administratif contre les délibérations approuvant la convention de financement LGV qui sera annexée à la convention de concession, il faut que ces délibérations aient été inscrites à l'ordre du jour des séances plénières des différentes collectivités et votées ce qui n'est pas le cas actuellement sauf pour l'Aquitaine et le département de la Gironde. La majorité des collectivités sollicitées n'ont pas encore délibéré sur ce projet. Ces délibérations, aussi bien les conseillers régionaux Europe Ecologie-Les Verts opposés au projet que les associations ou encore de simples citoyens peuvent les attaquer devant les tribunaux administratifs. Les principaux arguments qui pourront être développées à cette occasion, est la violation du droit des élus à être informés du dossier LGV faisant l'objet de délibérations puisque une partie des informations et des documents notamment financiers, ne sont pas portés à la connaissance des élus avant le vote du fait de la charte de confidentialité que les fonctionnaires des différentes collectivités ont du signer à la demande de l'Etat (ces informations et documents confidentiels cesseront de l'être quand le décret de concession  paraitra au journal officiel !!!). En conséquence de quoi, le recours consistera à démontrer que  les élus n'ont pu délibérer et voter en toute connaissance de cause. »

 

Le 22 février 2011 Jean-Paul Vigneaud dans Sud-Ouest confirme : LGV : le pavé des Verts, S'ils n'ont pas satisfaction demain, ils pourraient déposer un recours.

Donc le lendemain 23 février c’est Jean-Bernard Gilles qui revient à la charge sur le dossier dans le même journal mais le ton a changé : « Les élus écologistes demandent aussi la communication du projet de contrat de concession avec Vinci. Ce n'est pas à la Région de le transmettre mais à Réseau Ferré de France (RFF) qui n'est pas contre mais exige la signature d'une clause de confidentialité « à laquelle nous ne pouvons souscrire en tant qu'élus », s'indigne Patrick Du Fau de Lamothe, élu Europe Écologie. Son groupe a hier trouvé une occasion de rebondir en dénonçant, « l'opacité des contrats publics privés ». Un angle d'attaque politique concerté samedi dernier avec les élus de Poitou-Charentes et de Midi-Pyrénées. Au final, théoriquement, les élus écologistes aquitains ont encore deux mois pour déposer leur recours. Hier, ils semblaient moins enclins à le faire. »

 

Point final de cette histoire, d’après François Simon : « le recours est cramé. »

EELV semblent s’être rangés aux exigences d’Alain Rousset. Dans le message de Dominique Nicolas il y avait déjà une anomalie à laquelle j’avais réagi sans la moindre réponse : pourquoi attendre pour un tel recours que toutes les régions aient délibérés alors que les délais ne permettent pas cette attente ?

 

EELV, Malvy et la clause Segolène Royal

Là nous revenons en Midi-Pyrénées. Au moment du vote de la Convention de financement, au dernier moment Martin Malvy a ajouté un article 2. Voir notre compte-rendu : Conseil régional 28 février

La vidéo est sur le site du Conseil régional. Comme elle ne peut pas être téléchargée nous donnons la référence : en fait c'est sélection 3 ; 1: 58.

Vous entendrez Malvy dire :

article 2

"Si l'Etat -  non le gouvernement [il différencie l'Etat et le gouvernement] - répond favorablement à la demande de la région Poitou-Charentes de considérer sa participation au titre du projet SEA comme une avance remboursable, l'engagement de la région Midi Pyrénées serait à apprécier de la même manière. Si le gouvernement dit "oui j'accepte la demande remboursable" alors il n'y a pas de raison qu'on soit traité différemment…"

Or nous savons que l’Etat a accepté la proposition Ségolène en annonçant bien sûr des réactions. Il appartient aux élus Midi-Pyrénées, EELV, Front de Gauche ou Radicaux de demander le respect du vote. François Simon répond que c’est impossible. L’article 2 aurait-il disparu ? Par quel mystère ?

 

EELV peut-il porter plainte contre des travaux illégaux sur Bordeaux-Tours ?

Là aussi, la question ne concerne pas que EELV mais puisque nous avons rencontré François Simon, nous avons posé la question. Il pense que les associations sont les mieux placés pour poser la question !

 

Bref, sur les trois dossiers où l’action d’EELV pourrait entraver encore le Bordeaux-Tours c’est « silence radio ». Or au même moment le député Hervé Mariton confirme sur le fond les positions prises courageusement par EELV ! Y aurait-il d’un côté les positions de principe et de l’autre des actes qui ne suivraient pas ? Nous sommes prêts à infirmer notre propos si c’est nécessaire !

3-06-2011 Jean-Paul Damaggio

 

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 15:47

 

EELV Midi-Pyrénées a eu l’amabilité d’inviter le Collectif Val de Garonne pour une rencontre avec Eva Joly de passage à Toulouse le 31 mai.

Nous avons compris que la candidate, dans son tour de France, souhaite rencontrer non seulement les membres des Verts mais aussi les citoyens et en particulier les citoyens en lutte. Nous lui avons remis la charte d’Hendaye, le bilan de nos actions depuis 20 mois,

Actions du collectif

 et nous avons expliqué le sens de notre combat qu’elle partage totalement. Elle s’en fera d’ailleurs l’écho dans une émission de France 3 juste après.

Regarder la vidéo, JT du 31/05 - 19/20 - 6'20 min

 

Comme il y avait avec nous des journalistes qui ont posé des questions sur le nucléaire, les paradis fiscaux et autres, nous avons pu vérifier que le combat autour de la LGV entrait en résonnance avec l’ensemble des positions de la candidate. Si elle parle de la « fascination devant la technologie » au sujet du nucléaire, elle rejoint la même fascination face aux LGVs. Si elle parle d’Alstom et autres grands groupes elle parle de la LGV.

Manifestement Eva Joly est une femme de convictions.

Bref une rencontre positive qui cependant nous incite à penser qu’avec Nicolas Hulot (qui a des rapports bien différents avec Alstom) le débat aurait peut-être été tout autre, quand on note que sa « plume », Jean-Paul Besset est un élu de la région Centre où, après une volte face du Conseil régional, EELV a voté le financement et la Convention pour Bordeaux-Tours. Mais d’autres vont peut-être nous éclairer sur la question.

3-06-2011 Jean-Paul Damaggio

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 15:41

 

 Le député UMP de la Drôme vient de présenter un rapport sur la politique des transports. Cohérent avec lui-même il a souhaité confronter son rapport avec la commission des finances qui « avait souhaité auditionner le Gouvernement et en particulier Madame Kosciuscko-Morizet mais cela s’avère difficile même si semble-t-il un accord de principe a été trouvé. » Le président de la dite commission est un socialiste du Lot et Garonne, donc le PS est au fait des problèmes. Quand il prône plus de LGVs, il le fait en connaissance de cause et c’est donc ridicule, non seulement à la lecture du texte ci-joint, mais face à une politique authentique en faveur du train populaire. Soyons clairs, tous les transports sont subventionnés et la route beaucoup plus que le rail donc le seul critère ne peut être celui de la rentabilité mais celui du « socialement utile ».  C’est à la lecture de ce texte qu’on comprend les réactions des patrons de PACA, cette LGV étant montré du doigt. Mais pour Bordeaux-Tours comment admettre qu’au moment où Mariton indique « le bouclage est déjà difficile du fait des difficultés de financement des collectivités territoriales mais aussi à cause d’incertitudes sur les relations entre l’État, RFF et le concessionnaire qui ne sont pas entièrement levées, en particulier concernant la nature de la garantie dont le concessionnaire peut profiter », le gouvernement fait de nouveaux cadeaux à Vinci, une entreprise qui ose lancer les travaux comme si l’affaire était bouclée ! Quel député osera poser cette question orale au gouvernement : « De quel droit commencer un projet dont l’autorisation légale n’a pas été donnée ? ». JPD

 

Mariton face à la commission des finances

 

Surtout, je veux attirer votre attention sur la comparaison entre les investissements réalisés et les recettes de péages attendues. Ainsi, nous avons un projet – la ligne Sud Europe Atlantique – qui est à l’ordre du jour et dont le bouclage est déjà difficile du fait des difficultés de financement des collectivités territoriales mais aussi à cause d’incertitudes sur les relations entre l’État, RFF et le concessionnaire qui ne sont pas entièrement levées, en particulier concernant la nature de la garantie dont le concessionnaire peut profiter, alors même que pour cette ligne, nous avons une couverture des investissements par les recettes de péage à hauteur de 55 %. Les autres projets, dont la rentabilité attendue est moindre, risquent de s’avérer encore plus difficiles à financer. Au vu des difficultés pour couvrir 45 % de la ligne Tours – Bordeaux, il faudra un grand volontarisme de l’État et des collectivités territoriales pour financer les autres lignes, notamment la ligne à grande vitesse – LGV –PACA pour laquelle les péages couvriront seulement 10 % des investissements.

Un autre modèle est-il possible, à travers un renchérissement des péages et donc des billets ? Chacun voit aujourd’hui les tensions entre RFF et la SNCF sur les questions de péages et on rappellera la tendance historique à surestimer les prévisions de trafic au moment de la déclaration d’utilité publique des projets de lignes nouvelles. Je vous renvoie à l’exemple de la LGV Méditerranée, pourtant l’une de celles qui ont le plus de sens du point de vue économique. Sur la LGV Nord ou sur le tunnel sous la Manche, les comparaisons entre trafic prévu et trafic constaté seraient encore plus cruelles. Les chiffres de trafic avancés étaient peut-être là pour forcer Réseau ferré de France à investir au-delà de ce que lui permet l’article 4 du décret du 5 mai 1997 qui, je vous le rappelle, lui interdit d’accepter les projets d’investissement susceptibles d’avoir des conséquences négatives sur ses comptes pendant la durée d’amortissement.

Reste donc l’espoir de subventions publiques plus que jamais incertaines. J’attire votre attention sur les recettes de l’AFITF qui devaient provenir de la taxe poids lourds à compter de 2012 à hauteur de 800 millions d’euros. Cette recette ne sera pas au rendez-vous à la date prévue du fait du contentieux actuel quant à l’appel d’offre pour choisir le prestataire.

Sur ce sujet, je me suis rendu en Allemagne et en Slovaquie la semaine dernière et dans ces deux pays, la taxe poids lourds fait l’objet de contentieux, mais ceci fera l’objet d’un prochain rapport.

Dans la partie régénération du réseau ferroviaire, le SNIT demeure en-de ça de ce qu’avait préconisé le rapport Rivier en 2005 mais aussi sur la tendance actuelle qui, si elle se poursuivait, représenterait 65 milliards d’euros sur la période au lieu des 40 milliards d’euros prévus.

Quelles peuvent être, par ailleurs, les conséquences du SNIT sur les opérateurs ferroviaires, RFF et la SNCF ? À réseau constant et dans l’hypothèse d’un retour à l’équilibre opérationnel en 2014, la dette de la SNCF triplerait d’ici à 2025, passant de 6,2 milliards d’euros à 17,5 milliards d’euros, tandis que celle de RFF passerait de 29,9 milliards d’euros à 34,6 milliards d’euros. La seule réalisation des projets de premier groupe : LGV Est, LGV Tours – Bordeaux, LGV Bretagne – Pays de Loire, Contournement Nîmes – Montpellier et Rhin – Rhône Est ferait exploser la dette de RFF à 43,3 milliards d’euros, sans parler des projets du 2ème groupe. Il me paraît donc responsable d’évaluer ce que l’on peut raisonnablement faire ; mais on ne peut d’aucune manière tout faire.

 

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 15:38

Actions en 2010-2011 du Collectif Val de Garonne Lomagne

LGVcollectif82@orange.fr

 

 

La liste de toutes ces actions n’inclut pas les réunions des associations et des collectifs, pour les mettre en œuvre, avec élaboration des tracts les plus divers, présence sur les marchés, dans les rues, discussions impromptues avec diverses personnes.

Ces actions témoignent d’un souci pédagogique et citoyen qui compense les absences d’activités sur ce point, des diverses forces politiques. En Tarn-et-Garonne seuls EELV (pendant la campagne des Régionales), le PG en union avec le NPA (en juin 2010) ont organisé des débats publics ; dans les deux cas à Grisolles. Et cette liste n’est pas complète !

 

 

23 mai 18 h Rencontre entre des membres du PS et le collectif

12 mai 20h 30 : présence à la réunion organisée par le maire de Saint Jory, distribution de tract

10 mai 20 h 30 : réunion organisée par le collectif à Pompignan

26 avril 14 h : présence à la réunion de Castelmayran organisée par RFF pour les maires du secteur

21 avril 9 h : présence à la séance du Conseil général du Tarn et Garonne qui doit voter le budget

21 avril 10 h : présence à l'Etap Hôtel de Montauban , au CODER organisé par RFF

8 avril 20 h 30 Cap Cinéma Montauban : intervention au débat suite à la projection du film « Cheminots »

25 mars 18 h : présence à la réunion organisée par Jean-Michel Baylet pour Bénis Castelsarrasin

17 mars 20 h 30 réunion organisée par le collectif à Campsas

17 mars : communiqué de presse au sujet des réponses des candidats aux cantonales

17 mars 11h : rencontre avec la candidate UMP du canton de Castelsarrasin

10 mars 18 h  : présence à la réunion de la députée Sylvia Pinel à Bénis Castelsarrasin

5 mars : présence à la réunion charte d’Hendaye à Bordeaux

2 mars : lettre ouverte aux candidats aux cantonales en Tarn et Garonne

28 février 10 h  : manifestation devant le conseil régional à Toulouse avant le vote en faveur de la convention de financement Bordeaux-Tours

25 février 11h : rencontre avec des élus régionaux EELV à Toulouse

22 février 20 h 30 : réunion organisée par le collectif à Lacourt Saint Pierre

Passage à Radio Association

7 février participation à la coordination-anti-lgv avec la région Aquitaine à Langon

23 janvier 20 h 30 : présence à la réunion organisée à Saint Jory par l’USV

21 janvier : présence à Nérac à la rencontre avec Alain Rousset

20 décembre : présence au conseil régional à Toulouse au moment du vote du budget

16 décembre 11h : rencontre avec des élus régionaux EELV à Toulouse

14 décembre 20 h 30 : réunion organisée par le collectif à Moissac

12 décembre 9 h : action sur le marché Moissac avec lâcher de ballons

Passage à Radio Association

10 décembre 10 h : rencontre avec un élu régional PG à Toulouse

25 novembre 20 h 30 : présence à la réunion de Bressols organisée par le maire

Novembre : réunion organisée par le collectif à Saint Nicolas

14 novembre : participation à la manifestation d’Agen

9 novembre ; le collectif s’exprime sur TLT dans l’émission le comptoir de l’info .

8 novembre ; le collectif communique  le vrai coût de la LGV devant l’hôtel de région en présence de FR3.

29 octobre ; présentation de nos arguments lors de la réunion de la communauté des communes « Serre Val de Garonne « 

25 octobre : présence devant le conseil régional aquitaine à Bordeaux au moment du vote pour la convention de financement Tours-Bordeaux

21 octobre : présence dans le numéro spécial Toulouse de l’Express

13 octobre : présence dans les manifs contre la loi sur les retraites

7 octobre : rencontre avec M. Dagen maire de Castelsarrasin et responsable au Conseil général de la commission des finances

2 octobre : rencontre organisée par le collectif à Castelsarrasin en présence de Vincent Doumayrou auteur de la Fracture ferroviaire

1 octobre : présence à la manif d’Agen devant la préfecture

25 Septembre : rencontre charte d’Hendaye à Bordeaux

5 septembre : vide-grenier à Angeville organisé par l’association d’Angeville pour récupérer des finances.

 

Vacances d’été

Juin : présence à Toulouse au cours d’une réunion des Amis de la Terre

10 juin : présence et intervention à la réunion de Bressols organisée par le maire

27 mai : présence et intervention à la réunion de Casteljaloux

27 mai : présence avec tract sur la manif des retraites

19 mai : présence à une réunion publique organisée par les maires de Campsas et Labastide Saint Pierre

17 mai : Réunion publique à Caumont

10 mai ; réunion en sous préfecture de Castelsarrasin remise d’une motion au sous préfet .

30 avril : présence à la réunion d’une nouvelle association à Brial-Bressols

28 avril ; présence et intervention à une réunion à Layrac

24 avril Organisation d'une manifestation à Montauban

16 avril ; réunion publique d’information au foyer rural de Castelmayran

13 avril : Réunion publique organisée par le collectif à Valence d’Agen

Passage à la radio de Valence d’Agen

9 avril : Réunion publique organisée par le collectif, à Montauban

Avril 2010 ; contestation devant le TA des arrêtés préfectoraux autorisant les forages.

12 mars : Participation et intervention à la réunion publique de la candidate Brigitte Barèges à Castelsarrasin

9 Mars ; création des associations ASEP et signature de la charte d’Hendaye

6 mars Participation à la manifestation de Nérac

27 février : présence à la réunion EELV à Grisolles où ce parti plaide alors pour un autre tracé

Réunion publique organisée par le collectif à Castelferrus

26 février : Accueil de la candidate Pinel aux régionales à Angeville et ailleurs avec intervention à la réunion publique du soir

20 février Participation à la manifestation de Castelsarrasin

10 février ; réunion des associations de riverain à Toulouse chez RFF.

 

 

Un journal du collectif fait suite à des journaux d’associations :

La Gazette Vigilante.

 

Un site deux blogs et une vidéo donnent les informations nécessaires :

http://tgv.wifeo.com/coordination-anti-lgv.php

http://lgv.sabstenir.over-blog.com/

http://la-brochure.over-blog.com/

http://www.dailymotion.com/video/k5zi5QbUs4z2SO1qPKI

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 22:42

 

juliette.jpg

Samedi la chanteuse Juliette est de nouveau à Montauban. Voici neuf ans un journal que j'ai bien connu en faisait sa Une grâce à un dessin de Rosendo Li.

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 22:39
 Je n’suis pas président 
 J’ai Gimat / Qui s’dilate / J’ai Montjoi / Qu’est pas droit
J’ai Ginals / pas banal / Et Fajolles / Sans école
 J’ai Vaissac / Au hamac / Angeville / Très sénile 
 Saint Aignan / Trop fainéant / J’ai Varen / Sans ses reins 
 Vazerac / Qu’a le trac / Et Caumont / Qui m’affront’ 
 J’ai Fabas / Qu’a plus d’as / Lavill’dieu / Peu studieux 
 Les Cloutiers / Trop rentier / J’ai Sauv’terre / En plein’ guerre 
 Castanet / Sans cachet / Et Vigu’ron / Qu’est marron 
 J’ai Septfonds / Plein d’bouffons. / Tous partout / Sont des fous. 
 Sauf Saint-Clair / Qui m’éclaire 
 Ah ! bon Dieu ! / qu’c’est embêtant 
 Des communes patraque, 
 Ah ! bon Dieu ! / qu’c’est embêtant 
 Je n’suis pas président. 
 Pour tâcher / de gagner / au plus vite, Un matin dernièrement 
 J’suis allé chez maman / Voir comment / tout changer. 
 Dis-moi donc / qu’elle demande, / Qu’est-ce que c’est / qui va pas. 
 C’est bien simpl’ / je lui ai dit. 
 J’ai Gimat / Qui s’dilate / J’ai Montjoi / Qu’est pas droit 
 Et puis j’ai / Ajouté / Sache donc / C’n’est pas tout 
 J’ai Auty / Mal loti / J’ai Albias / Qui trépasse 
 J’ai Lacour / Plein d’vautours / Corbarieu / Qu’est sans dieu 
 Laguépie / Qui m’épie / Montricoux / Qu’est jaloux 
 Piquecos / garni d’os / Et Labarthe / Sans pancartes 
 J’ai Caylus / Sans palus / Dieupentale / Sans vestale 
 Roquecor / Sans décor / J’ai Verfeil / Qu’a sommeil 
 Un sommeil / Sous le soleil / Tous partout / Sont des fous. 
 Avisez / Le Causé. 
 {Refrain} 
 Avec mon si charmant / Vrai bras droit / Je devais / m’associer,  
 par devoir / Mais un soir, / que j’étais / près de lui 
 Pour mendier / son appui, / Me voyant / très troublé,  
 il me dit : - Qu’avez vous ? / - moi j’lui répondiis : 
 J’ai Gimat / Qui s’dilate / J’ai Montjoi / Qu’est pas droit 
 J'ai Ginals / pas banal / Et Fajolles / Sans école 
 J’ai Vaissac / Au hamac / Angeville / Très sénile 
 Saint Aignan / Trop fainéant / J’ai Varen / Sans ses reins 
 Vazerac / Qu’a le trac / Et Caumont / Qui m’affront’ 
 J’ai Fabas / Qu’a plus d’as / Lavill’dieu / Peu studieux 
 Les Cloutiers / Trop rentier / J’ai Sauv’terre / En plein’ guerre 
 Castanet / Sans cachet / Et Vigu’ron / Qu’est marron 
 J’ai Septfonds / Plein d’bouffons. / Tous partout / Sont des fous. 
 Sauf Saint-Clair / Qui m’éclaire / Et puis j’ai / Ajouté 
 Voyez-vous / C’n’est pas tout / J’ai Auty / Mal loti 
 J’ai Albias / Qui trépasse / J’ai Lacour / Plein d’vautours 
 Corbarieu / Qu’est sans dieu / Laguépie / Qui m’épie 
 Montricoux / Qu’est jaloux / Piquecos / Garni d’os 
 Et Labarthe / Sans pancartes / J’ai Caylus / sans palus 
 Dieupentale / Sans vestale / Roquecor / Sans décor 
 J’ai Verfeil / Qu’a sommeil / Un sommeil / Sous le soleil 
 Tous partout / Sont des fous. / Avisez / Le Causé 
 En plus d’ça / Je l’cach’pas / J’ai aussi / Quel souci 
 Des pépins / même au Pin / Savenès / sans express 
 J’ai Boudou / Qu’est pas doux / Villebrumier / Plein d’ fumier 
 C’est pas Dunes / Ma commune / Ni Marsac / Ni Lizac  
 Car je vis / A Lavit / De Valence / J’m’en balance  
 De Monteils / Je prends conseil / J’ai Bressols / Où on viole  
 L’overdose / Même à Loze / De ce fait / Je m’en vais  
 Car du coup / Voyez-vous / Mon moral / Est si mal  
 Que maint’nant / C’est vexant / J’suis forcé / D’tout laisser  
 Pour jouer / Au tiercé. {Refrain}

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 22:36

 Le groupe Chanson Plus vient de passer à Montauban. Il a apporté sa grande capacité à chanter tout le bien commun en matière de chansons. Des Basques aux Corses, des chansons grivoises à l’Internationale, du Québec à Ouvrard tout y est passé. Ils ont repris le fameux tube de Gaston Ouvrard et je me suis demandé s’ils savaient que l’artiste est décédé à Caussade, tout près de Montauban ? J’offre ici les révélations extraordinaires d’un artiste qui a connu Ouvrard (extraites d'une brochure que nous avons publiée). Si Chanson Plus a adapté la chanson d’Ouvrard avec le thème de l’informatique, vous allez apprendre d’où vient vraiment cette chanson ! JPD

 

Ouvrard m’ouvrit les yeux !

 

Le 26 novembre 1981, j’ai entendu un message radio me répéter en boucle : Caussade est dans le Lot-et-Garonne. Puis, quand, en fin de journée, la rectification arriva, ce fut pour indiquer que Caussade était dans le Tarn. Les erreurs de ce genre sont multiples et peut-être faut-il donner un autre exemple : en 1965, en rendant compte des résultats des élections municipales, la vénérable ORTF ne cessa d’indiquer en lieu et place de Valence d’Agen, Villeneuve d’Agen !

Cependant le cas de Caussade, la petite ville que je connais bien depuis, est important car il était mentionnée comme lieu de décès de Gaston Ouvrard, un chanteur connu nationalement. Comment ! Vous ne connaissez pas le fils d’Eloi ? Mais si, souvenez-vous : J’ai la rate / Qui s’dilate / J’ai le foie / Qu’est pas droit… Un vieux tube de la chanson française. Caussade porte les marques de son identité comme toutes les villes et villages. C’est la ville du chapeau. Et alors ?

Ah ! Si tout le monde savait ce qui se cache sous les ritournelles à succès ! Pour le commun des mortels, le succès de Gaston Ouvrard est intitulé : « je n’suis pas bien portant », un letmotiv qui se retrouve dans un refrain qui n’est pas un vrai refrain : « Ah ! bon Dieu ! qu’c’est embêtant / D’être toujours patraque : Ah ! bon Dieu qu’c’est embêtant / Je n’suis pas bien portant ». En réalité Géo Koger (faut-il que je prouve son existence ?), le parolier, avait plagié une chanson locale de Caussade qui s’intitulait : « je n’suis pas président ». Elle commençait ainsi : « J’ai Gimat / Qui s’dilate / J’ai Montjoi / Qu’est pas droit … ». Je renvoie en annexe la chanson toute entière pour ne pas alourdir mon propos.

Etant, en ces temps reculés, curieux des actualités, j’avais demandé à mon facteur préféré l’origine des villages répertoriés et il n’avait pas eu de mal pour repérer alors un territoire inexistant à mes yeux de Parisien : Le Tarn-et-Garonne. La chanson avait été écrite en l’honneur d’un pauvre personnage local qui, faute d’accéder au poste de président du Conseil général, se lamentait sur la triste situation des communes qu’il pensait aider par son action déterminée. La chanson de Géo date de 1932, juste après « j’ai deux amours » chanté par Joséphine Baker et juste avant « la java bleue » chantée par Fréhel, à moins qu’il n’y ait eu auparavant le très célèbre « Prosper » chanté par Maurice Chevalier. A l’époque je n’avais pas cherché plus loin, pensez, j’avais à peine onze ans ! Né en 1895, Géo Koger devait avoir beaucoup d’affinités avec le Sud.

 

Gaston Ouvrard savait tout ça et il fut reconnaissant à l’auteur provincial, d’avoir laissé vivre son plagiat le plus réussi, de sa si belle vie. En ce temps réel, on ne faisait pas appel aux juges pour un oui ou pour un non. Il s’installa donc à Caussade. Pour son décès, le communiqué masqua l’appellation « Tarn-et-Garonne » pour laisser en sommeil la référence au plagiat. Imaginez que, comme les sportifs qui perdent leur victoire par la découverte du dopage, le bon Gaston soit volé de son succès au moment de son décès ! Le fautif n’aurait été autre que Géo Koger mais il était mort en 1975 dans le plus grand silence. Les paroliers sont toujours plus méconnus que les interprètes. Bref le Tarn-et-Garonne ne pouvait exister et, ce qui se révéla être une anecdote de ma vie, en devint une obsession quand, moi-même je fis le trajet P-M.

N’ayant aucun envie de vivre dans un Paris chiraquisé je suis descendu dans le Sud-Ouest début Mars 1977[i]. A peine familiarisé avec le journal local La Dépêche qu’est-ce que je découvre en Une le 10 mars 1977 ? Pour son anniversaire, le vieux Gaston se fit prendre en photo devant une pochette de disque 33 tours, où on le voyait plus jeune, sous ce titre : « Les grandes chansons, OUVRARD ». Cette photo fit la Une du quotidien. J’ai cru qu’il y aurait un article en page intérieure, mais non, c’était un bref clin d’œil à l’homme de 87 ans, un clin d’œil dont voici la conclusion : « Toujours mobilisé sur le front de la bonne humeur, il n’est pas question pour lui d’abandonner la joie de vivre. J’ai la rate qui s’dilate, c’est bien de la chanson ». Quel plaisir de retrouver les grandes oreilles de ce vieux frère ! Sur la photo, j’ai cru discerner en arrière-plan, une bouteille qui ne pouvait être que du mandarin.

J’en serais resté à cette joie enfantine si un voisin bien portant n’était passé à ce moment-là pour me révéler, sans le savoir, le pot aux roses. Fier de faire mon instruction locale, il me demanda : « Et les trois personnages de l’autre photo de Une, vous les connaissez ? ». Je n’avais aucun mal à reconnaître le président François Mitterrand (en fait il ne l’était pas encore) puis le vieux complice de ses quatre cents coups Alain Savary. Par contre, impossible de mettre un nom sur le troisième personnage. Il me faisait penser à Aramis, les deux autres jouant Athos et Porthos. Mon voisin bienfaiteur m’indiqua alors : c’est le futur président du Conseil général ! J’ai failli m’exclamer comme le commissaire des cinq dernières minutes: « Mais c’est bien sûr ! et le 1er janvier 87, il fêtera sa premier nouvel an de président ». Tout est ici très codé et Ouvrard n’était donc pas en Une par hasard ! Le directeur du journal voulait lui offrir un cadeau d’anniversaire pour prévenir d’éventuelles révélations du genre : « Te fatigues pas, le Tarn-et-Garonne n’a jamais existé » ce qui signifierait qu’il n’existe pas lui-même.

J’ai donc attendu avec impatience l’année 1987 en tenant parfois la plume de quelques amis dont l’un qui écrivit quelque part en octobre 1984 : «Le tonton du village ».

« Dans un premier temps, comme Tarn-et-Garonnais, je me suis senti fier d’avoir un ministre comme pays. D’autant que cela faisait longtemps que l’on y travaillait du côté de VALENCE. Je me suis dit : tê on verra moins le « pitchoun » dans la DEPECHE. On peut être vieux et avoir des illusions. On ne voit plus que lui dans le journal, depuis qu’il est au QUAI d’ORSAY. C’est vrai que maintenant c’est maman qui est PDG. Mais moi, qui donne mes sous au Gouvernement, je pensais qu’un Ministre des Relations Extérieures c’était toujours en voyage à l’étranger et que ça allait coûter cher. Et bê, pas du tout, le nôtre de Ministre, il voyage que dans le Département. Il doit avoir le mal du pays. On aurait dû plutôt le mettre à l’intérieur, comme çà, au moins, même ici, on pourrait croire qu’il travaille. »

Cet ami avait tenu à écrire « Tarn-et-Garonnais » car je n’avais pas encore écrit ce livre qui l’en aurait dissuadé.

 

En ce mois de Mars 1977, ce directeur général du journal, futur président du Conseil général (on écrira PCG), était en train de mettre le pied sur la première marche du pouvoir : la mairie. Quand vous saurez qu’ensuite, la mairie de Caussade a été offerte à l’ami le plus proche (et sénateur comme lui) de ce PCG, vous comprendrez que la chanson d’Ouvrard a été une immense source de joie de vivre, à condition de laisser la version souterraine loin de la version pudique. Imaginez que partout on se mette à chanter : J’ai Gimat qui s’dilate, j’ai Montjoi qu’est pas droit … Un fait d’empereur (la création du 82) deviendrait un fait trop comique (tout y va trop mal) !

 

Le Tarn-et-Garonne n’a jamais existé, et le refus de dire « Caussade en Tarn-et-Garonne » à la mort d’Ouvrard justifie ma démonstration. J’insiste, s’il avait existé, on aurait rabâché partout : « Ouvrard, le comique troupier est décédé à Caussade TARN-ET-GARONNE, petit département français où le chanteur pensa un temps se faire paysan ». La seule chose qui m’ait étonné, c’est qu’Ouvrard n’ait pas pensé à s’offrir une tombe qui fasse penser à Napoléon. Y avait de quoi faire rire après sa mort, tout en honorant celui qui aurait créé le Tarn-et-Garonne où Caussade l’accueillit si bien. Léon Dunara

 



[i] Note de l’éditeur : Bien d’autres raisons amèneront Léon à Montauban dont le décès le 24 avril 1976 de Jean Malrieu dont il défendra sans cesse l’œuvre en rappelant la notice du Dictionnaire général du surréalisme que Gérard Legrand lui consacra en 1982 (avec il est vrai une erreur qui fait décéder Jean en 1975) où il écrit : « Son lyrisme transcende de robustes assises régionales, voire rustiques pour atteindre à l’expression d’une « gaya scienza » dont l’amour est à la fois le principe et l’issue ».

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 12:47

 Walter-Aduviri.jpg

Comme promis voici mon dernier message lié au Pérou (avant le final attendu pour lundi prochain).

 

Je ne peux éviter de rendre compte de luttes sociales qui ont d’ailleurs donné lieu en France, à un communiqué du Parti de Gauche. Partout dans le monde grèves, manifestations, pétitions, délégations font le quotidien de millions de gens mais les médias ne connaissent que ce qui est… médiatique ! Au Pérou depuis vingt jours il s’agit d’une révolte de paysans dans la région de Puno. Je ne suis jamais allé dans ce soin du pays pourtant incontournable pour les touristes depuis que voici, cent ans déjà, un étasunien y a découvert le Macchu Picchu.

La grève et la massive mobilisation concerne le refus d’une concession minière ! Dans cette région au chômage important des mines sont découvertes régulièrement mais les gens savent que l’emploi qui va avec est celui d’une exploitation féroce et d’un massacre de l’environnement. La révolte a débuté par de la casse et aussitôt beaucoup se sont demandés si elle n’avait pas des fins politiques en cette période de l’entre deux tours. L’électorat est manifestement acquis à Ollanta qui a appelé au calme car si le scrutin y est interdit pour cause d’insécurité, ça peut faire basculer le résultat final qui s’annonce tous les jours plus serré.

Keiko Fujimori n’ayant aucun appui ne peut fomenter aucune diversion. Donc chacun en est revenu à une simple réalité : depuis longtemps il existe une bataille larvée. Si elle a éclaté à présent, et si la police a répondu sévèrement, Alan Garcia le président est peut-être celui qui veut ainsi jouer la carte Fujimori !

 

Mais laissons là les combines pour en rester aux faits. Depuis des années dans les régions de Cajamarca, Cusco, Piura (il y a 11 projets en tout) des militants se lèvent pour protéger leur territoire au nom de valeur écologistes.

A Puno comme partout les médias ont besoin d’un nom pour symboliser la révolte : le président del Front de Défense de l’environnement  de la zone sud de Puno, Walter Aduviri (sur la photo). Les uns vont dire qu’il n’a que des ambitions politiques et les autres qu’il a compris l’enjeu des magouilles qui se concoctent à Lima. Il assure qu’il n’y aura pas d’élections dans la juridiction tant qu’il n’y aura pas un moratoire d’un an avant tout signature. Il n’est pas un paysan mais est devenu un enseignant de l’Université andine et est un opposant politique au maire actuel de Puno dans un parti local, Racines.

 

Je ne peux éviter non plus de rendre compte du débat télévisé électoral que tout le monde pensait décisif et qui se termina par un match nul, un match cependant très dur, très tendu. J’ai étudié à travers les pays et les âges cette focalisation sur le débat télé dans une brochure sur le marketing politique de Kennedy à Obama. Tout le monde sait que c’est avec Kennedy que débuta cet affrontement télé qui lui fit gagner l’élection. Comme tout produit étasunien il a gagné d’abord le reste des Amériques avant de s’imposer dans quelques pays d’Europe dont la France qui a une élection présidentielle facilement transposable sur un plateau télé.

J’ai suivi le débat dans le hall de l’hôtel de Huancayo ce qui m’a permis de suivre les réactions de téléspectateurs très partagés et très tendus. La présence d’une femme imposait une anomalie finale : allaient-ils se serrer la main à la fin ou se faire la bise ? Après une hésitation réciproque la bise est venue. En fait comme dans tout match de ce genre l’essentiel consiste à attaquer l’adversaire plus qu’à défendre sa politique. De mon point de vue, Ollanta a trop rappelé que Keiko est la fille de son père. Mais nous verrons bien les résultats électoraux.

 

Le chauffeur de taxi qui m’a ramené à l’aéroport donnait franchement Ollanta gagnant. « Si le Pérou recommence une ère Fujimori, m’a-t-il dit, le monde est alors prêt à plonger dans les bras de toutes les mafias. Le Paraguay va suivre, puis l’Argentine et le Mexique. »

 

Pendant mon séjour j’ai noté quelques infos mexicaines : le chef des Zetas, un des groupes les plus imposants du crime organisé, aurait été arrêté au Guatemala. Bon route.

 1-06-2011 Jean-Paul Damaggio

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 12:32

Sur Var Matin du 31 mai voici le retour de la LGV PACA par l’intermédiaire des patrons. Une réaction au rapport Mariton (nous reviendrons sur ce rapport essentiel pour des élus mais marginal pour des forces économiques) est normale et nous sourions à la lecture de cet argument présenté aussi en Midi-Pyrénées : « le risque existe d’être dépassé par d’autres projets de LGV, ailleurs en France ». Ah la concurrence… JPD.

 

LGV PACA : Les patrons frappent trois coups

 

Jusqu’ici, tout va bien : le tracé a été choisi, les partenaires du projet confirment à chaque réunion qu’ils sont sur la même longueur d’ondes.

 

Il ne reste plus qu’à affiner les études, à confirmer les financements (10 milliards + 8 milliards de remise à niveau du réseau existant et de modernisation du tronçon Nice-Vintimille) et en 2023, la ligne à grande vitesse Méditerranée reliera en 3h40 Paris à Nice via Marseille et Toulon.

 

Dominique Estève, président régional, entouré des représentants de sept chambres de commerce et d’industrie en Paca a pourtant, jeudi matin à Marseille, rappelé l’intérêt de cette LGV. Celle-ci va, non seulement, rapprocher la capitale de tout le Sud-Est du pays, mais elle va aussi « faciliter les déplacements régionaux d’Est en Ouest » et elle libérera de l’espace pour les trains express TER.

 

Un gage de compétitivité

Grâce à elle, la « première région touristique de France restera compétitive », alors que ce secteur pèse 170000 emplois et 7,5 milliards de chiffre d’affaires en Paca. Elle retirera 1,5 million de passagers de la route et un million des airs, contribuant ainsi au développement durable. Tous les départements en profiteraient : le Var (représenté par Jacques Bianchi) aurait enfin une connexion directe avec Roissy. Les Alpes-Maritimes verraient se dessiner l’arc méditerranéen en direction de l’Italie (2,5 millions de voyageurs concernés).

 

Autant d’arguments qui méritaient d’être rappelés après la remise d’un rapport parlementaire au secrétaire d’état aux Transports, Thierry Mariani. Ce « rapport Mariton », du nom du député de la Drôme, critiquait le poids financier des infrastructures nouvelles dans le budget total accordé au ferroviaire, « plus de 55 % des dépenses totales ».

 

« Une seule ligne échappe à cette critique, a rebondi Dominique Estève. La LGV Méditerranée dégagera une rentabilité socio-économique de plus de 10 %. » À terme, elle coûtera certes 18 milliards (40e/habitant et par an sur trente ans), mais si « elle coûte cher, elle peut rapporter gros ».

 

Le président de la chambre « Marseille Provence », Jacques Pfister, évoque un autre motif d’inquiétude. « Le monde politique, sur notre territoire, depuis que le tracé des métropoles a été officialisé, se révèle mou du genou » sur ce dossier. « Selon le président de la SNCF, le risque existe d’être dépassé par d’autres projets de LGV, ailleurs en France. »

 

La pique est moins vive dans les autres départements, Bernard Kleynhoff (Nice Côte d’Azur) rappelant le poing sur la table frappé par Christian Estrosi pour que la jonction soit faite avec le train rapide italien.

 

Le message, jeudi, était aussi politique : asseoir les présidents de toutes les chambres de commerce de la région à une même table, autour d’un sujet d’intérêt général. Les patrons veulent rester des interlocuteurs de premier plan : ils participeront aux comités de pilotage qui se mettent en place dans les trois départements (Bouches-du-Rhône, Var et Alpes-Maritimes), ainsi qu’aux commissions thématiques.

 

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