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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 18:04

L’émission de Michel Cardoze m’a obligé à revisiter rapidement mon travail sur la presse locale du Sud-Ouest entre 1848 et 1851, celle républicaine obligée de disparaître au soir du coup d’Etat du 2 décembre. J’apporte ici quelques précisions que l’intervention de mémoire ne permet pas.

L’Emancipation à Toulouse

Ce titre refleurira avec la troisième république et deviendra, pour tout le Toulousain, avec la troisième république,  un support des idées socialistes et du mouvement ouvrier. Au soir du coup d’Etat il publie la liste des 60 personnes qui dénoncent l’atteinte à la constitution, personnes qui seront aussitôt mises en état d’arrestation afin de tuer dans l’œuf un mouvement toulousain ce qui fait que seule la région de Villefranche de Lauragais pourra développer sa propre riposte. Le journaliste clef en 1851 s’appelle Armand Duportal (1814-1887). Proscrit, il reviendra assez vite en 1852 après avoir signé un acte de soumission à Napoléon III, acte indispensable pour obtenir une grâce. Observez son âge : il approche alors les quarante ans et il a besoin d’aider sa famille. Cette concession était bien sûr de pure forme mais, comme souvent, quand arrive la nouvelle génération, elle se sert de ce document pour en 1871 écarter Duportal des responsabilités. Le manque de générosité se trouve aussi parmi les militants démocrates.

La Civilisation à Toulouse

Ce journal encore plus à gauche que L’Emancipation est dirigé par Guillaume Laffont, né en 1802, professeur révoqué et victime à son tour de la répression. A ce jour, je n’ai pas pus d’informations sur cet agitateur. La manifestation des deux tendances républicains (la modérée et la radicale) se retrouvera dans quelques départements mais est difficile à saisir car la presse la plus radicale est éphémère et peu accessible.

 

L’Aveyron Républicain à Rodez

Ce journal est le plus phénoménal du Sud-Ouest car, adroitement, il réussit à tenir pendant toute la Deuxième République qui, bien que république ne fut pas tendre avec la liberté de la presse. J’écris adroitement non pour signifier un quelconque opportunisme mais pour indiquer une capacité très forte à obtenir un soutien populaire (qui le préserve de la répression) et à écouter ce soutien populaire. Il ne s’agit pas d’un journal simple diffuseur d’un programme adressé à des supposés ignorants. Dans ce département clérical, l’appui des curés rouges est systématiquement recherché et le rôle de Rozier qui permet une fusion entre langue d’oc et idées démocrates et sociales, sont les atouts majeurs. Le journal par sa liberté de ton permet l’union de tous les républicains.

 

L’Ami du peuple et Le Républicain à Auch (dans l’émission je crains d’avoir dit Le Radical pour l’Ami du Peuple)

Le Républicain, comme ailleurs, est le premier journal à paraître pour la gauche. Il a le soutien financier de Pégot-Ogier (chef politique Alem-Rousseau). Aussitôt après vient le Franc-Républicain dont on devine qu’il se veut à gauche du Républicain et d’ailleurs il est animé par un ouvrier (Laborde et le chef politique est Canteloup). Cette division sera en fait un facteur positif car par le débat elle obligera chacun à s’expliquer plus clairement. Mais le Franc-Républicain est fragile et en 1849 c’est l’Egalité qui joue son rôle. Puis viendra l’Ami du Peuple et même le 6 novembre 1851 va naître un éphémère Démocrate. Ce bouillonnement n’est pas sans rapport avec les événements futurs contre le coup d’Etat qui feront du Gers, le département de Midi-Pyrénées avec le plus d’insurgés… et le plus de réprimés !

L’Opinion joue un rôle important du côté disons centriste-conservateur.

 

Le Réformateur à Cahors

Dans le Lot, le courageux Réformateur aura des ennuis incessants par des procès qui sans cesse viennent lui couper l’herbe sous les pieds.

 

Le Radical à Agen

En Lot et Garonne la presse n’aura pas le dynamisme de celle du Gers mais orchestrera tout de même la vie républicaine et la riposte au coup d’Etat.

L’Union Républicaine à Albi

De tous les journaux républicains c’est le plus modéré et il aura ainsi le droit de durer un peu même après le coup d’Etat pour disparaître en 1852.

 

En Tarn-et-Garonne, les démocrates-socialistes développèrent des trésors d’ingéniosité poru faire surgir leur journal mais sans succès. Ils ont eu de février à juin 1848, un quotidien du nom du Vigilant, quotidien inspiré par les idées du catholicisme social de Lamennais (les idées qui permettent au journal de l’Aveyron de tenir) mais sans possibilité de le faire renaître.

A côté de la presse républicaine il y avait une presse conciliatrice mais celle-ci aussi disparaît le soir du coup d’Etat pour ne laisser place qu’à un seul quotidien local, le quotidien officiel. Ce massacre de créativités diverses va stériliser pendant vingt ans une inventivité qui ne reviendra plus sous la même forme. 25-11-2010 Jean-Paul Damaggio

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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 18:02

 Dans la vaste programmation de Lettres d’Automne voir sur www.confluences.org que nous prenons en cours de route, nous retenons quelques éléments déjà évoqués sur ce site, à savoir :

28 novembre : Théâtre Olympe de Gouges, 10 h : rencontre avec Boualem Sansal

29 novembre : Ancien Collège, 17 h : conférence sur l’influence des missions jésuites au Mexique par Alfonso Alfaro

30 novembre : Médiathèque Nègrepelisse 21h : Imaginaire, mythes et réalités du Mexique avec Alberto Ruy Sanchez et Margarita de Orellana

1er décembre : Musée Ingres, la visite guidée de l’exposition sur le peuple Huichol et à 18 h 30 une conférence sur le sujet

4 décembre : Ancien collège, 16 h 30, rencontre sur les traces arabo-andalouses dans la littérature mexicaine

 

Nous sommes preneurs de toute réflexion suite aux événements que vous pouvez avoir suivi.

24-11-2010 Jean-Paul Damaggio

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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 00:46

cardoze-compresse.jpg

Vous ne trouverez sur ce blog pratiquement aucun de mes travaux sur la question du coup d’Etat de 1851 qui pourtant charpente ma pensée. Ils sont beaucoup plus sur le site 1851. Mais voilà que Michel Cardoze nous invite avec René Merle à parler du sujet alors voici les références. JPD

 

 

« Histoire des Sud », une émission de Michel Cardoze sur Sud Radio.

Du lundi 6 au vendredi 10 décembre 2010, de 13 h à 14 h (rediffusions de 22 h à 23 h) :

Décembre 1851, de la Provence à la Gascogne, Résistance et Insurrection face au coup d’Etat de Louis-Napoléon, avec René Merle (6,7,8, 9 décembre) et Jean-Paul Damaggio (10 décembre),

 

Pour écouter Sud Radio 

http://www.sudradio.fr/15/frequences/

http://www.sudradio.fr/10/Réécoutez/cat-64/histoires-des-sud/index.php?idcat=64

(réécouter, télécharger et écouter sur internet)

canal 179 sur Canalsatellite

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 00:26

Aucun guide touristique ne mentionne sur ses plans les bibliothèques alors qu’il s’agit de lieux significatifs d’un pays, d’une ville. Dans les 5 villes que nous avons visité nous sommes allés à la rencontre de trois bibliothèques

 

Bibliothèque municipale de Valladolid

Dans cette ville de 200 000 habitants environ la bibliothèque municipale se trouve sur le Zocalo (la place centrale), autant dire qu’elle est inévitable. Pendant notre séjour elle était d’autant plus inévitable que dans le cadre des festivités du Centenaire de la révolution sociale elle offrait diverses initiatives. La plus spectaculaire fut la décision d’ouvrir un micro, toute une journée, aux lecteurs qui souhaitaient lire un passage des livres de la collection publiée par l’Etat du Yucatan et en lien avec le fameux centenaire. Tout lecteur pouvait emporter en cadeau le livre dont il avait lu un passage. Le nom de cette action : Múul Xook - Leamos juntos (lisons ensemble).

Ces lectures se sont faites en espagnol et en maya et durèrent en effet toute la journée. La bibliothécaire a fait preuve d’un volontarisme honorable, en relançant ses appels, en organisant sans doute le passage de quelques collégiens, en mettant une grosse ambiance. Le lieu est propre, ouvert de 8 heures du matin à 8 heures du soir, mais cependant très modeste. Nous avons remarqué, pour les moments où nous avons suivi les lectures, que pendant un grand moment les lectrices occupèrent tout le temps. Les lecteurs en maya n’osèrent prendre le micro qu’en fin de soirée.

Bref, un effort extraordinaire en faveur de la lecture.

 

Bibliothèque centrale de Valladolid

Dans la même ville nous avons visité la bibliothèque centrale, c’est-à-dire celle sous la responsabilité de l’Etat du Yucatan. De l’extérieur, le bâtiment est immense, bien peint, mais de l’intérieur il y a seulement trois salles occupées par les livres et pas de journaux ou revues à disposition. La bibliothécaire est heureuse que des Français viennent se promener en ce lieu et elle nous offre un livre à chacun de la fameuse collection produite par l’Etat pour le centenaire. Les livres sont plutôt anciens et là pas plus qu’ailleurs nous ne comprendrons le type de rangement. Comme dans la précédente il y a internet à disposition mais la bibliothèque elle-même n’est pas du tout informatisée. De toute façon vu le peu de livres ce travail ne semble pas indispensable. J’écris peu de livres mais il est émouvant d’imaginer que des lecteurs ont pris là ce livre inoubliable de Tabucchi qui s’appelle Sostiene Pereira ou le Rouge et le Noir de Stendhal. J’arrête mon regard sur celui de Vazquez Montalban, Quinteto de Buenos Aires, un auteur moins présent que Vargas Llosa avec par exemple ce livre de lui que je ne connais pas La señorita de Tacna. Les Français sont bien représentés avec Anatole France, Proust, Giono, Simenon ou Bernard Clavel.

 

Bibliothèque de Mérida

Le premier jour, en marchant vers le Zocalo, de retour du Musée, nous sommes passés devant l’imposant bâtiment de la bibliothèque centrale de la ville. Il nous reste seulement cette image fugace, avec des fenêtres grandes ouvertes donnant sur la rue (la climatisation n’est sans doute pas encore installée) car par la suite nous n’avons pas eu l’occasion d’y repasser, la ville étant si riche en bâtiments à visiter, et de plus un dimanche se trouva dans notre temps de séjour, ce qui réduisait d’autant la possibilité d’une visite.

 

Bibliothèque de Campeche

Celle-ci se trouve aussi sur le Zocalo, un bâtiment totalement impressionnant qui était auparavant le lieu du Palais du Gouverneur et qui a été réaménagé au début des années 60 quand une construction totalement nouvelle et « moderne » a déplacé le dit Palais vers le bord de mer. Elle est deux fois plus grande que la bibliothèque centrale de Valladolid, avec des livres plus neufs et un répertoire internet. Nous sommes tout de même dans la capitale de l’Etat ! Au premier étage un lieu d’exposition qu’on éclaire pour nous. Il s’agit d’une présentation bien dans la tradition mexicaine vu qu’elle est centrée sur le squelette.

Quelques jeunes travaillent dans l’une ou l’autre salle. Des ordinateurs sont à disposition et on retrouve les classiques déjà repérés à Valladolid. La présence d’Anatole France peut surprendre. Je repère deux éditions des Misérables de Victor Hugo.

On trouve même quelques revues et journaux à disposition.

Le soir l’éclairage des arcades et de l’ensemble du bâtiment le rend encore plus beau.

24-11-2010 Jean-Paul Damaggio

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 00:25

 

Pour la LGV Bordeaux-Toulouse, la commune de Bressols est stratégique puisqu’il faut y implanter une double gare, la ligne devant y franchir en plus, à la fois l’autoroute et la ligne existante, en conséquence la colère gronde, une colère bien compréhensible mais peu efficace quand il s’agit de demander un changement de tracé.

La municipalité a décidé d’organiser le 24 novembre une nouvelle réunion publique pour calmer les esprits et rappeler que le souhait municipal n’est pas celui de RFF (présent à la réunion). Précédent article :

http://la-brochure.over-blog.com/article-lgv-bressols-et-la-democratie-52054796.html

Qui est sorti rassuré ? La dame, déjà été victime de l’autoroute et qui prend en pleine poire la LGV ? Le monsieur qui habite à côté de la gare et qui apprend qu’en fait il y aura deux gares ? Comme prévu, les questions techniques n’ont pas manqué et j’ai même eu peur qu’après l’exposé bafouillant sur le mode d’indemnisation, tout le débat porte sur ce point !

Le collectif Val de Garonne Lomagne avait décidé d’être présent pour apporter les informations manquantes. Patrick Puech a rappelé l’absence de débat public, et que contrairement aux affirmations assénées, la question n’était pas réglée, d’où l’importance de l’action pour demander une étude indépendante sur la possibilité d’utiliser les lignes existantes, avec un moratoire pour en attendre le résultat. Inévitablement, Monsieur Castan (RFF) a répondu que le débat avait eu lieu en 2005 et quant à l’étude indépendante motus et bouche cousue.

Avant que ne déferle les questions techniques, Pierre Ortavent de Lacourt Saint Pierre a rappelé ce qu’il a appris des rapports LOTI, rapports qui indiquent que les LGVs ne sont pas rentables. Son louable effort de lecture et d’information a donné lieu à une nouvelle non-réponse du même Castan : il avance un chiffre en valeur absolue de la SNCF pour rappeler qu’il n’y a rien de plus rentable que le TGV sur LGV (mensonge crie quelqu’un au fond de la salle). Le prix du transport en train est nettement plus bas que la dépense en avion ou en voiture ajoute Monsieur Castan qui sera égal à lui-même. Il ne sait pas cœur son texte donc il vérifie par exemple qu’il y aura sur 20 trains par jour dans un sens, 11 à 14 s’arrêtant à Bressols, donnée fournie déjà à la précédente réunion, et pourtant infirmée par un responsable de la mairie de Montauban qui nous avait indiqué plutôt le chiffre de 8. Mais bon, que les inconvénients soient sous-estimés et les avantages surestimés (comme le disent les rapports LOTI cités par Pierre) il faudrait être naïf pour ne pas le croire !

Par la suite, et je ne minimise par les inquiétudes qui se sont exprimées, le souci de plusieurs habitants a été d’en revenir aux chemins qui seraient coupés, à la ligne qui doit être enterrée, à la gare sur une superficie de 10 hectares… Le président de l’association qui existe sur la commune est tout heureux de rappeler qu’il trouve la LGV nécessaire mais que le tracé est mauvais, et enfin il va pouvoir rencontrer RFF, comme si le débat en petit comité allait apporter plus que le débat public du jour. Sur Bressols, vous pouvez tourner la question comme vous voulez, le nombre de maisons détruites dépassera la quarantaine mais il faut noyer le poisson, en attendant de pouvoir noyer les victimes.

J’ai pu prendre la parole pour faire observer que si le maire a la bonne idée d’organiser de tels débats, il doit se renseigner : contrairement à ce qu’il a affirmé tous les élus ne sont pas prêts à payer et j’ai cité les conseils généraux qui refusent de payer comme l’Ariège, les Hautes-Pyrénées, l’Aveyron qui hésite et le Tarn incertain. De toute façon à ce jour même le Tarn-et-Garonne n’a pas pris la décision de payer le Bordeaux-Tours donc il faut savoir que la résistance monte. Quant au Conseil régional, il se prépare à payer mais en son sein aussi l’opposition au projet avance ! (le maire admettra que mon intervention est juste). Par ailleurs, pour appuyer les interventions de Patrick et Pierre, j’ai rappelé d’un seul exemple que le débat de 2005 avait été truqué comme sont truquées les données d’aujourd’hui, et que visiblement le rapport LOTI n’inspire pas le responsable de RFF. Après une mention de la journée européenne de riposte aux LGV le 11 décembre, j’ai pu terminer en insistant : les lignes existantes sont l’avenir du train. Il n’y aura aucun commentaire officiel.

Observons sans gloire que les interventions des opposants à la LGV furent très largement applaudies. Je dis sans gloire car dans une telle affaire les applaudissements ne suffisent pas, il faudrait créer des associations autour de cet objectif pour pouvoir développer l’ensemble très cohérent de nos propositions.

A la sortie, la distribution d’un recto-verso argumentant nos positions a permis de poursuivre la discussion y compris avec des personnes qui pensent, suivant la formule classique, que « vous voulez en revenir à la bougie ». C’était le cas aussi de ceux qui disaient non au Concorde ! Nous craignons en fait que ce ne soit la construction des LGVs qui, par la crise qu’elles vont alimenter ne nous conduisent à la bougie !

24-11-2010 Jean-Paul Damaggio

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 17:05

 

22 ans, tomber sous les balles

Valladolid est une ville très paisible aussi quelle ne fut pas la surprise des habitants quand ils apprirent un matin qu’un jeune avocat de 22 ans venait de se faire assassiner chez lui. Deux jours après, le coupable était sous les verrous et c’est la raison de mon récit. Le drame du Mexique c’est, après les assassinats, l’impunité globale des coupables or là, les habitants ont pu se rassurer, le crime était expliqué.

Le coupable n’était autre qu’un soldat de la caserne, des soldats qui, la veille, avaient déjà fait l’objet d’un article dans la presse, leur mauvaise conduite ayant obligé la police locale à les arrêter pour les conduire en prison. Cette arrestation pour conduite en état d’ivresse ne fut d’ailleurs pas de tout repos pour les policiers courageux qui reçurent quelques coups de poing ! Mais comment un soldat peut-il se laisser aller à un acte aussi dramatique ? Deux phénomènes vont intervenir.

Le jeune tombé sous les balles était un homosexuel et il avait eu une relation avec son assassin avant que celui ne lui envoie deux balles dans la tête.

Et le soldat venait tout droit de Ciudad Juarez. Le journaliste l’avait indiqué la veille de l’assassinat : ces soldats, habitués à la terreur existant dans la ville de Ciudad Juarez, continuaient de se comporter à Valladolid comme s’ils étaient au cœur de l’enfer, et cette attitude troublait fortement l’ordre public. On peut imaginer que les esprits rendus malades par leur action dans le nord du pays soient ensuite renvoyés dans le sud pour s’y reposer mais, manifestement, le repos ne suffit pas à les soigner.

Alors ils se défoulent à Valladolid comme ils devaient le faire à Ciudad Juarez sauf que dans leur nouvelle affection les institutions sont encore en mesure de faire respecter le droit.

La mort de ce jeune ne témoigne pas seulement d’un fait divers repérable dans tous les pays du monde, mais il témoigne d’un glissement du pays vers la folie.

 

Un gouverneur à vomir

Dans les cinq hôtels où nous avons dormi il y avait chaque fois la télévision mais dans aucun des cas nous n’avons retrouvé les mêmes chaînes ! Cependant, en deux occasions, j’ai écarquillé les yeux en découvrant un message publicitaire de gouverneur d’Oaxaca où l’homme se couvrait d’éloges ! J’avais suivi, voici deux ou trois ans, la révolte des indigènes à travers l’Assemblée Populaire des Peuples d’Oaxaca (APPO), et la répression féroce qui mis fin à la grève. Aussi je me souvenais du nom du gouverneur Ulises Ruiz Ortiz (URO) et le revoir là, sur l’écran, vantant à répétition les mérites de sa politique, c’était à ne pas y croire. Même un journaliste nord-américain perdit la vie dans cet affrontement. Bradley Roland est mort sans que justice soit faite ni vis-à-vis des exécutants du crime ni vis-à-vis de ceux qui le conçurent !

C’est vrai, la mafia de cette domination toujours active du PRI (70 ans de présence ininterrompue) a aussi fait des dégâts parmi ses propres membres, exécutés avant qu’ils ne parlent trop. Par exemple Heriberto Pazos, l’homme clef de la fraude électorale abattu par de jeunes sicaires en mobylette. Etrangement, les piliers de l’édifice URO venaient du mouvement social de gauche avant de se « convertir en caciques de leurs mouvements suivant la même logique que celle fabriquée par la famille-amorale de la mafia sicilienne, fondée sur des amours pervers et le rejet conscient de toute idée de gauche conséquente, de la vie simple critique, créative et constructive qui naît de la résistance » (Jésus Peraza Menedez). Et paradoxe final, les messages publicitaires d’URO n’avaient pas vocation à gagner des voix puisqu’il ne pourra pas se représenter ! Il prépare peut-être ainsi, le terrain pour son successeur ?

 

Yesica Martinez Puentes, policière à Ciudad Juarez

Je l’avoue, j’ai du mal à comprendre qu’encore aujourd’hui des personnes aient le courage d’entrer dans la police municipale de cet enfer moderne. Depuis quelques années, ils sont des dizaines de milliers à quitter la ville pour aller n’importe où ailleurs mais d’autres ne peuvent sans doute faire autre chose que de rester. Et quand on reste, il y a du travail… dans la police ou dans la fabrique des cercueils. Les industriels de ce secteur n’arrivent pas à fournir assez de marchandise. Mais bon revenons à Yesica une jeune femme de 22 ans.

Le 6 novembre avec un collègue, elle était devant un centre commercial de la ville, au croisement des rues Diuego Alcala et Armée nationale, à y exercer sa surveillance. A 9 heures du matin, sans crier gare, une camionnette est arrivée et a tiré laissant les deux policiers morts sur le pavé. Pourquoi eux ? Disons plutôt : pourquoi pas eux ? Quelques balles allèrent jusque sur la vitrine d’une banque en face ce qui déclencha l’alarme.

Les criminels, peu soucieux de se cacher, furent interpelés peu après, les armes étaient toujours dans la camionnette. L’un avait 28 ans et l’autre 17 ans. Vraiment rien d’original dans ce récit !

24-11- 2010 JP Damaggio

 

 

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 17:03

Voici deux articles de La Dépêche du Lot et Garonne (hier 23 et aujourd’hui 24 novembre) qui présentent plusieurs intérêts. Mes commentaires viendront plus tard. JPD

 

 

La contre étude demandée par les élus du 47

ALTernatives LGV ajoute sa voix. Opposés à la ligne à grande vitesse, défenseurs des voies ferrées existantes, le duo Girardi-Faucon-Lambert et leur collectif battent la campagne.

Le débat vit son temps fort à Agen ? Las, les porte-parole d'ALTernatives LGV ont choisi la gare de Marmande pour présenter, hier, la synthèse d'une expertise commandée par leurs soins au cabinet ariégeois Cercl, spécialiste des questions ferroviaires et du fret en particulier.

Partant du postulat qu'ils sont opposés à la ligne à grande vitesse et favorables à l'aménagement des lignes existantes, quel peut être l'avis alors de Bernard Faucon-Lambert et Raymond Girard, président du Val d'Albret et conseiller général de Bouglon ? « Nous ne sommes pas des anti-LGV, précisent-ils d'emblée. Mais si la ligne à grande vitesse voit le jour, l'actuelle sera tout bonnement abandonnée alors qu'elle dessert aujourd'hui Auch, Marmande… »

Contre-étude

Vendredi, la commission permanente du conseil général doit voter une subvention de 30 000 € pour l'aide au financement d'une étude. Son but, placer face à face les arguments des promoteurs de la LGV entre Paris et Toulouse via Agen et les défenseurs d'une autre idée de l'aménagement du territoire. « Le seul argument que propose Réseau ferré de France, note Bernard Faucon-Lambert, c'est de rallier la capitale à Toulouse en trois heures. Voyons ce que l'on peut faire avec ce principe de base. »

ALTernatives LGV avance alors ses pions sur l'échiquier. L'option « modernisation » de la ligne actuelle permettrait un temps de parcours entre Paris à Agen de 3 h 04, contre 2 h 52 pour la ligne à grande vitesse vue par RFF. « Ce n'est pas nous qui le disons, c'est Réseau ferré de France justement qui nous dit ensuite qu'on peut rejoindre Toulouse de Paris en 3 h. Il est clair que les arrêts à Agen ne sont pas une priorité ni pour les RFF, ni pour la région Midi-Pyrénées », poursuit Faucon-Lambert.

« Mort de rire »

S'ils admettent facilement ne pas être des techniciens du rail (« notre boulot, c'est de parler aménagement du territoire… »), Girardi et Faucon-Lambert doutent de la solidité des arguments mis en avant par Réseau ferré de France et les élus favorables à la LGV. « On nous dit que le relèvement de la ligne existante n'est pas possible ? On est mort de rire ! La Languedocienne traverse la montagne et celle qu'on nous prévoit ne pourrait pas franchir les collines des coteaux de la Garonne… », lâche Raymond Girardi.

Le duo se transpose à 2020 et jauge les estimations de fréquentation de la LGV. « La Cour des comptes dit avoir constaté une majoration de la clientèle, et une minoration des coûts

[…] On nous dit que près de trois millions de passagers devraient utiliser la LGV. Cela veut dire qu'un habitant de l'agglomération toulousaine prendrait la LGV au moins une fois par an. De qui se moque-t-on ? » Selon ALTernatives LGV, la facture s'élève à 3,6 milliards d'€ contre un petit milliard pour l'aménagement des lignes existantes, compte tenu de la suppression des passages à niveau « qui ne sont toujours pas fermés alors qu'ils sont interdits ». L'étude « indépendante » doit être lancée dans les prochaines semaines. Copie à rendre au printemps.


Le chiffre : 30 000

subvention > conseil général. Une aide de 30 000 € (sur 90 000) doit être allouée à ALTernatives LGV pour financer son étude.

« La moitié des trains LGV mettront plus de trois heures en s'arrêtant à Agen…

 

 

Ils chargent (au sujet de la coordination 47)

Ils ont rencontré les techniciens de Réseau Ferré de France et le préfet vendredi. Les anti-LGV contre-attaquent, arguments à l'appui.

Les opposants au projet de ligne à grande vitesse (LGV) ont tenu, hier à Agen, à s'exprimer sur la rencontre avec Réseau Ferré de France vendredi. En préambule, « nous n'avons obtenu aucune réponse précise à nos questions, aux éléments chiffrés que nous avons émis. Leur position (celle de RFF) est strictement identique à celle présentée dès 2005 » martèle Claude Semin, porte-parole de la Coordination 47. Les associations anti-LGV militent depuis six mois pour un scénario visant à aménager les lignes existantes.

15 ou 32 minutes

« Ce réaménagement n'a pas été étudié techniquement, RFF l'a confirmé. Sa position est seulement basée sur des bribes d'études sur une partie du parcours (83 km, N.D.L.R.) et a omis les autres possibilités, volontairement ! »

Pour RFF, le gain de temps entre Bordeaux et Toulouse serait de 58 minutes en formule LGV, de 15 sur les voies existantes. «Faux», rétorque la Coordination 47. Le gain de temps est pour ses responsables de 32 minutes avec une vitesse moyenne de 170 km/h. Entre Paris et Agen, entre 6 et 9 minutes (sans tenir compte de l'accès à une gare rive gauche), 11 à 14 entre Paris et Toulouse (avec arrêts à Bordeaux, Agen, Montauban). « Aucun des éléments que nous avons avancés n'a été contesté par RFF » répète Claude Semin, qui considère comme « scandaleux que RFF nous ait attribué le scénario catastrophe consistant à faire passer le TGV au centre de Port Sainte-Marie (lire notre édition de samedi). »

Un autre militant, Patrick Vaccari, s'étonne aussi que RFF ne mentionne pas, toujours dans l'optique d'aménagement des lignes existantes, le système ERTMS, de « cadencement de la circulation. Il est en place dans d'autres pays européens, la LGV Est l'utilise et c'est une solution pour Paris-Toulouse. »

Facture contestée

Le même Patrick Vaccari dénonce aussi les prévisions commerciales, 2.9 millions de passagers (sources RFF). Selon la Coordination 47, il faudrait 14 convois, 28 allers-retours, pour parvenir à ce chiffre. Réseau Ferré de France en annonce 23. « Guillaume Pépy lui-même (président de la SNCF, N.D.L.R.) explique que 30%des lignes LGV ne sont pas rentables. C'est de l'argent foutu en l'air. »

Les anti-LGV contestent aussi la facture annoncée, entre 7 et 9 milliards selon eux, 4,9 milliards selon RFF. « Il y a tricherie car on ne parle pas de la mise en conformité des passages à niveaux, des raccordements… » Et comme la coupe n'est pas pleine, sur le billot aussi l'impact d e la LGV sur l'environnement.

La Coordination 47 veut rencontrer Kosciusko-Morizet, nouvelle ministre de l'Ecologie et des Transports. « On ne va pas rester les bras croisés. » Le fuseau de 1 000 mètres de la LGV doit être précisé à 500 mètres avant la fin 2 011. Enquêtes publiques en 2 013.


Le chiffre : 37

LGV> Construction. 37 millions, c'est le prix du kilomètre cité par la Coordination qui cite RFF. D'où les 7 à 9 milliards pour la LGV au total.

« En 2h20 de réunion pas une fois Agen et Montauban n'ont été citées. On ne parle que de Toulouse.»

 

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 11:17

 Un chauffeur de taxi

En arrivant à Cancun, pour rejoindre notre hôtel, nous avons pris « le collectivo » qui est un minu-bus, les prix des taxis défiant toute concurrence ! Puis le lendemain, un bus public, et enfin le bus première classe pour rejoindre la ville de Valladolid qui est si « petite » que nous n’avons pas eu besoin des services d’un taxi.

En conséquence, notre premier taxi nous l’avons pris à Mérida pour aller du terminal des bus à notre hôtel. Nous n’avons pas choisi : dans les gros terminaux de bus mexicains, il y a un service de taxis officiels où chacun attend son tour. Généralement j’ai beaucoup de chance dans les discussions avec les chauffeurs de taxi d’Amérique latine, à moins que leur gentillesse les incite à abonder dans mon sens. Cette fois encore je n’ai pas été déçu.

D’où ces quelques lignes !

L’homme âgé, à la petite moustache et à la tête ronde possède une voiture à bout de souffle dont on se demande à chaque accélération si elle ne va pas s’étouffer. Il m’explique qu’avant d’être chauffeur de taxi, il était policier, un changement d’activité dû au fait qu’il ne voulait pas avoir de patron.

A côté de lui, il avait replié le quotidien et j’ai reconnu Por Esto ! (Pour ça ! avec en sous-titre : dignité, identité et souveraineté). Je lui demande alors de m’expliquer la différence avec l’autre quotidien, El Diario de Yucatan que je lisais sur internet avant le voyage, et dont j’avais déjà acheté plusieurs exemplaires (tout comme j’avais acheté Por Esto !.

Por Esto ! (format Libération) fait plus populaire que El Diario (format de la presse des USA) mais, pour le chauffeur de taxi, la différence est ailleurs. Il m’explique que quand il s’agit de parler du PRI ou du PAN, El Diario fait ses choix il préfère dire du mal du PRI plutôt que du PAN alors que Por Esto ! fait la critique des deux partis, quand c’est nécessaire. J’ai vérifié ensuite que Por Esto ! était plutôt à gauche (favorable au droit de décider ce qui signifie aux Amériques droit à l’IVG), et l’autre plutôt à droite.

Quand je lui demande de me parler des festivités prévues sur la ville, les prochains jours, il me mentionne l’événement à ne pas rater, ce que nous appelons un concours agricole ou une grande foire agricole. Toutes les productions du Yucatan y seront présentées mais c’est très en dehors de la ville et il faut 150 pesos pour y aller en taxi. Visiblement l’homme me prend pour un touriste peu classique.

Le temps de trajet est court, la rencontre s’achève et je le remercie du classique : « gracias señor » (merci monsieur). Là, il me regarde avec un grand sourire débonnaire : « el señor, il est là-haut dans le ciel, moi c’est Felipe. »

 

La vendeuse de fromage

Tout en marchant sur l’avenue de bord de mer à Campeche nous arrivons dans la zone « nord-américaine » de la ville où le Mac Do trône en vedette. Nous découvrons de loin un cinéma multiplex qui s’appelle bien sûr Hollywood où juste avant midi on découvre à notre grande surprise une immense queue à la caisse.

Nous nous approchons et nous y découvrons une grande partie de la jeunesse lycéenne (avec son uniforme) qui achète des billets puis qui s’en revient vers son établissement scolaire. Parmi les cinq films annoncés (nous découvrons la version espagnole du dîner des cons) nous nous demandons lequel peut attirer autant de public à une telle heure. Petit à petit la queue diminue et Marie-France s’approche de la caisse et comprend le phénomène : c’est le jour où les billets sont moins chers et des jeunes les achètent à l’avance pour un film que tout le monde veut voir : Harry Poter.

Pendant que Marie-France consulte l’information de la caisse, une dame d’environ 50 ans, s’approche de moi pour me vendre du fromage. Le nombre de vendeurs alimentaires est toujours impressionnant dans de tels pays. Du marchand de glace, au marchand de crêpes ou de cacahouètes, la liste est longue, mais je reconnais que c’est l’unique fois où je croise une vendeuse de fromage.

Je refuse d’acheter quoi que ce soit mais elle en profite pour engager la discussion car elle s’étonne sans doute de nous trouver là où nous n’avons rien à faire. Elle me confirme ce que Marie-France a lu : les élèves n’avaient pas le droit de sortir mais ils le prennent pour acheter et ensuite revendre des places. Et toute la jeunesse veut voir Harry Poter.

Elle veut savoir comment on trouve le Mexique. Nous lui indiquons que pour nous c’est très beau mais qu’il faut tout de même faire attention du point de vue alimentaire car nous ne sommes pas habitués au piquant (el fuego). Elle nous précise alors que les Mexicains y sont habitués mais paie cette habitude au prix fort : les maladies les plus fréquentes concernent l’estomac et les intestins.

Cette dame a l’air triste et fatiguée, nous la laissons à ses espoirs, et nous continuons notre route vers le centre-ville.

 

Un jardinier

Nous mangeons notre pique-nique dans le Jardin des héros de Valladolid qui est si tranquille qu’on y verra notre premier iguane mexicain. Un vieux monsieur passe devant nous plusieurs fois, avec à la main un seau plein d’herbes. Visiblement, au-delà des classiques formules de politesse, il hésite à nous adresser la parole. Puis à un moment, il pose la question qui lui brûle les lèvres : « D’où venez-vous ? »

Comme toujours au Mexique, il est enchanté d’apprendre que nous venons de France. Il commence par nous vanter les mérites de son jardin qui est en effet bien entretenu, agréable et qui s’appelle le Jardin des Héros car il y a plusieurs monuments et plaques à la gloire des révoltés les plus divers de la ville de Valladolid. Il nous rappelle les mérites du petit musée situé à côté du parc, puis la conversation s’engage sur des sujets plus sociaux.

Si nous sommes là, c’est parce que nous avons accédé à la pension de retraite que Sarkozy veut retarder. Il connaît Sarkozy qui ne vaut pas mieux que leur président Calderon. Au Mexique, il faut travailler dix ans et ensuite on peut prendre la retraite avec une petite pension proportionnelle aux années de cotisation, tout en sachant qu’après 30 ans d’activité la pension n’augmentera pas. Il précise cependant que, malgré tout, certains continuent de travailler après 30 ans, le montant de la pension étant faible. Deux mots existent pour expliquer la situation : retirado et jubilacion. Celui qui se retire de son travail est un retirado mais celui qui se retire avec un droit à pension, c’est la jubilacion (jubilation) avantage qu’obtiennent encore, surtout les employés de l’Etat.

L’homme est si heureux de nous parler que nous n’avons même pas besoin de le questionner. Apprenant que Marie-France était prof de maths, il nous explique qu’il pousse les jeunes à apprendre dès leur plus jeune âge, car ce qui n’est pas appris une année oblige à travailler le double l’année suivante, jusqu’au moment où l’élève ne peut plus suivre. Il insiste sur l’importance de l’éducation. Nous apprendrons ensuite qu’en moyenne, au collège, l’absentéisme est de 80% (soit par découragement soit pour aider les familles). A la question sur la place des universités dans la ville, il en mentionne deux, une publique et une privée. Même dans l’université publique il faut payer, alors que c’est gratuit en principe, mais la corruption existe partout, et parfois, malheureusement, certains sont prêt à payer avant qu’on ne leur demande quoi que ce soit.

A ce moment-là, deux policiers municipaux s’approchent, alors il nous dit : « Permiso » ce qui signifie qu’il passe son chemin, la discussion étant close. Dès que les policiers, au demeurant très tranquille, repartent à leurs occupations, il revient nous voir et là je l’interroge sur les arbres du jardin. Il pourrait tous nous les détailler. Les arbres (nous le verrons en beaucoup d’endroits) sont taillés en forme d’animaux et c’est fait nous dit-il par les jardiniers de la ville. Il y a un arbre unique qui vient d’Afrique et qu’il appelle « Amandier d’Afrique » même s’il ne semble avoir aucun lien avec les amandiers. Nous voyons aussi plusieurs ficus. Il y a quelques caimitos.

L’homme est aussi tranquille dans son parler, sa démarche que l’est la ville qu’il habite.

27-11-2010 Jean-Paul Damaggio

 

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 11:14

Après des mois d'hésitations Europe Ecologie prend une position claire au Conseil Régionbal Midi-Pyrénées. J'en propose la lecture attentive. J P Damaggio

 

 

Assemblée Plénière Conseil régional Midi-Pyrénées  08 Novembre 2010

Débat des orientations budgétaires de l’exercice 2011 Intervention de François Simon

Financement de la LGV :

Un Train à Grande Vitesse pour Midi-Pyrénées, mais pas à n'importe quel prix!

Monsieur le Président,

Mes Chers collègues,

Les élus Europe Écologie soutiendront toujours des politiques en faveur des transports publics et bien évidemment une politique globale du rail :

- Nous soutenons la politique volontariste des régions, et Midi-Pyrénées, notre région, est la plus en pointe en faveur des transports régionaux, les TER. Démarche d’autant plus forte pour Midi-Pyrénées, qui est la région la plus étendue. Nous n’oublions pas que l’essentiel des transports automobiles sont des transports quotidiens, urbains, périurbains et intra-régionaux.

- De même les 15 élus soutiennent la politique du fret ferroviaire car la part des transports routiers ne cesse d’augmenter et c'est l’un des plus grands facteurs de pollution et de légitimation de constructions de nouvelles autoroutes sillonnant l’ensemble de l’Europe en totale contradiction avec le Grenelle.

- nous sommes également favorables à ce que la durée des trajets entre Toulouse et Paris ou Barcelone diminue et que les trains puissent circuler à grande vitesse. 5 heures 17 entre Toulouse et Paris c’est trop long! Ne parlons pas de Toulouse-Barcelone ! Diminuer la durée de ces trajets nous convient donc. Mais, au-delà de l’accord de principe, une évidence et deux questions doivent être abordées :

- Depuis 1960, date de la décision de la construction de TGV, 1981, date de son inauguration, à 2010, les temps ont changé. Tout d'abord, il nous faut dénoncer le renoncement de l’Etat par son désengagement à assumer sa responsabilité de prendre en charge les infrastructures nationales. Mais également par la remise en cause des ressources des collectivités locales. Il faut également prendre en compte les coûts écologiques, ainsi que l'analyse gestionnaire des lignes LGV. Le monde a changé, la situation politique aussi.

- Deux questions : Diminuer la durée des trajets, d’accord, mais à quel prix ? Dans quel mécanisme sommes-nous en train de nous engager et avec quelles garanties ?

Avant tout engagement, il nous faut :

- Prendre en compte les contraintes financières

- Prendre en compte les contraintes écologiques

- Tirer un bilan à partir des dernières années sur les lignes LGV existantes.

Sur le plan financier :

- Le partenariat Privé Public est une supercherie avec une participation de seulement 29% de Vinci. Il s'agit là d'une privatisation rampante.

- La Région devra financer les travaux de la LGV puis devra verser un droit de passage à RFF pour faire circuler ses TER sur cette ligne ! Nous payons donc deux fois. De plus, la gestion et l’entretien des voies sera concédée pour 50 ans au groupe privé alors que la Loi Sapin limite cette durée à 30 ans.

- L'État demande aux différentes collectivités de financer la LGV alors que dans la réforme des collectivités territoriales, il remet en cause les financements croisés.

- La réforme de la fiscalité est injuste et met en péril les budgets de certaines collectivités, ainsi vingt Conseils Généraux sont déjà en grande difficulté.

- L'État d’un côté réduit les marges de manoeuvre des collectivités par le gel pour trois ans des dotations, par la réforme de la taxe professionnelle mais leur demande en même temps de cofinancer un aménagement qui relève de sa compétence.

- Le coût du projet connaît une inflation galopante : pour Tours-Bordeaux la participation de Midi-Pyrénées était en 2006 de 276 millions d'euros, elle a été déjà réévalué de 30% selon des estimations de 2009.

Sur le plan technique :

- Si nous prenons l'exemple Bordeaux-Toulouse, RFF nous annonce un différentiel de trente minutes environ : 3 h 07 (LGV sans arrêt) et 3 h 30 (voies existantes) à 160 km/h ou avec arrêt 3h32 (LGV) et 3h 49 (voies existantes). Est-ce utile de dépenser 2 milliards d’euros supplémentaires pour un gain de 30 minutes ? De plus, 2 milliards équivaut à une estimation très basse du prix du km (si l’on prend en compte l’évaluation du prix du kilomètre faîte en Région PACA cela reviendrait à 8 milliards pour la LGV Bordeaux-Toulouse)

- La directrice de la stratégie de RFF constate dans le Monde du 18 juillet 2008 que passé une certaine vitesse (300 à 360 km/h) on constate des contraintes techniques environnementales et financières importantes, une augmentation de la consommation d’énergie (50%) et des nuisances sonores, etc.

Sur le plan du service aux usagers :

- La mise en place d’une LGV implique une augmentation significative du prix du billet (ex : 30% sur la ligne LGV Est par rapport aux tarifs des Corails). De plus, Guillaume Pépy (Directeur de la SNCF) indique dans un interview dans Libération du 17 décembre 2008 que « la construction accélérée du réseau LGV entraîne une hausse des péages et au final une hausse du billet grande vitesse ».

- Nécessité d'utiliser la voiture pour aller à la gare LGV, coût et perte de temps à décompter sur le temps soi-disant gagné.

Sur le plan de l’aménagement du territoire :

- Concentration de l’activité sur les villes d’arrivées. Pour les gares intermédiaires les retombées économiques sont faibles.

- Et encore, si l’on regarde aujourd’hui les 6 villes les plus attractives aucune ne dispose d’un desserte LGV (Toulouse, Montpellier, Perpignan, Nice, Bayonne et Ajaccio). Attention au mirage des gains LGV pour les villes.

- Biodiversité : RFF a choisi délibérément de faire passer les lignes nouvelles sur des espaces naturels remarquables et sensibles ainsi que des espaces agricoles.

- Nécessité de privilégier les lignes de proximité, prometteur et rentable. Guillaume Pépy encore lui précise dans le monde du 28 septembre 2010 que le développement du TGV passe au second plan au profit des trains du quotidiens.

A l’analyse, nous voyons bien que les gains sont minimes pour un coût exorbitant en regard de la situation politique et financière. Ainsi en Région Aquitaine les élus Europe Ecologie et Front de Gauche ont voté contre la convention de financement de la LGV.

- Différentiel financier énorme entre les variantes Bordeaux-Toulouse.

- Gain de temps peu important ramené aux dépenses

- Augmentation des contraintes de façon exponentielle : consommation, coût, pollution et contraintes techniques

Serions-nous devenus les plus exigeants dans la gestion des deniers de notre Région, face au désengagement de l'État voulu par l’actuel président de la république ?

C’est pourquoi si nous voulons que la réduction de la durée des trajets entre Toulouse et Paris, puis plus tard entre Toulouse et Barcelone soit effective, nous voulons que cela se fasse sans altérer une politique globale du rail, dans le respect d’un aménagement du territoire en faveur de l’ensemble de celui-ci et sans impacter les possibilités de notre région de poursuivre la totalité de sa politique régionale. C’est pourquoi nous demandons que lors de cette assemblée plénière, nous n’engagions aucune déclaration de principe, aucun engagement financier parce que la donne a changé.

Nous demandons que la région s’engage à suspendre tout engagement financier sur le projet actuel LGV, qu’elle demande la reprise d’études sérieuses sur l’amélioration et l’utilisation des lignes existantes. Nous demandons enfin que la région, en lien avec les autres collectivités engage une négociation sur un principe de réciprocité, que toute participation des collectivités à la construction d’un équipement structurant de la responsabilité de l’Etat soit compensée par son engagement financier sur les transports collectifs de l’ensemble des collectivités impliquées d’ici 2020. En l’absence d’engagement clair de l’Etat sur ces points, il est dangereux d’entamer un voyage sans retour.

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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 14:32

 

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Depuis longtemps, je reporte de jour en jour, la présentation de cette image sur le blog. Il s’agit de la Une d’un journal italien publié le 28 février 1994, qui indique que la P2 était inscrite chez Berlusconi. C’était à un moment où les médias se demandaient si Silvio Berlusconi était inscrit à la loge P2. Depuis quatorze ans on sait que Cuore avait raison : le moteur de la mutation italienne ce n’était pas loge P2 mais Berlusconi lui-même.

Sur un papier d’un vert étrange, cet hebdomadaire satirique eut son heure de gloire en Italie. Financé en partie par l’Unita du PCI, il est né au moment de la mutation de ce parti, en 1989, en tant que lieu de soulagement des rages les plus diverses. Je ne sais exactement la date de sa mort mais sans doute peu après 1994. Michelle Sera qu’on trouve à présent sur Repubblica en était le pilier. Toute la gauche est passée par Cuore y compris l’actuelle vedette Nichi Vendola.

Je voulais offrir cette image à tous ceux qui, depuis 1994, luttent sans relâche contre Berlusconi, par des films, des romans, des documentaires, des journaux, de la poésie, des pièces de théâtre, des défilés nombreux, variés et très suivis… et qui ont pu constater malheureusement que tant de luttes se firent en vain !

Leur échec mériterait un immense débat européen, non pas un débat d’un jour, mais d’un an, pour éclairer ce que nous avons à faire en vue de la construction d’une autre stratégie contre l’avancée du fascisme féodal mondial.

L’histoire risque de ne retenir que la montée inexorable de Berlusconi (jusqu’à croire que sa mort signera la fin de son système, comme la mort de Franco en a fini avec le franquisme) or cette montée a eu en face des combattants inventifs, tenaces, savants, populaires (je pense au prix Nobel Dario Fo), qui, s’ils n’ont pas gagnés, peuvent tirer avec nous tous, les leçons de la situation. Mais je rêve, la barbarie qui avance suscite deux types de lâchetés : celles des actuelles et futures complicités, et celles des peurs inévitables. Tout ça me rappelle quelque chose… qui va me laisser sans voix pendant plusieurs jours.

Mais dès que je suis en état, je vais revenir sur ce sujet qui, j’insiste, est mondial. A travers les dernières décennies les barbares ont pris quelques fausses couleurs : c’était l’Est pour les défenseurs de l’Ouest, le Sud pour les défenseurs du Nord, les Jaunes pour les défenseurs des blancs. Mlaheureusement les fantasmes ont laissé la place aux FAITS qui sont tous noirs, à l’Ets, à l’Ouest, au Sud, au Nord…

2-11-2010 Jean-Paul Damaggio

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