Aucun guide touristique ne mentionne sur ses plans les bibliothèques alors qu’il s’agit de lieux significatifs d’un pays, d’une ville. Dans les 5 villes que nous avons visité nous sommes allés à la rencontre de trois bibliothèques
Bibliothèque municipale de Valladolid
Dans cette ville de 200 000 habitants environ la bibliothèque municipale se trouve sur le Zocalo (la place centrale), autant dire qu’elle est inévitable. Pendant notre séjour elle était d’autant plus inévitable que dans le cadre des festivités du Centenaire de la révolution sociale elle offrait diverses initiatives. La plus spectaculaire fut la décision d’ouvrir un micro, toute une journée, aux lecteurs qui souhaitaient lire un passage des livres de la collection publiée par l’Etat du Yucatan et en lien avec le fameux centenaire. Tout lecteur pouvait emporter en cadeau le livre dont il avait lu un passage. Le nom de cette action : Múul Xook - Leamos juntos (lisons ensemble).
Ces lectures se sont faites en espagnol et en maya et durèrent en effet toute la journée. La bibliothécaire a fait preuve d’un volontarisme honorable, en relançant ses appels, en organisant sans doute le passage de quelques collégiens, en mettant une grosse ambiance. Le lieu est propre, ouvert de 8 heures du matin à 8 heures du soir, mais cependant très modeste. Nous avons remarqué, pour les moments où nous avons suivi les lectures, que pendant un grand moment les lectrices occupèrent tout le temps. Les lecteurs en maya n’osèrent prendre le micro qu’en fin de soirée.
Bref, un effort extraordinaire en faveur de la lecture.
Bibliothèque centrale de Valladolid
Dans la même ville nous avons visité la bibliothèque centrale, c’est-à-dire celle sous la responsabilité de l’Etat du Yucatan. De l’extérieur, le bâtiment est immense, bien peint, mais de l’intérieur il y a seulement trois salles occupées par les livres et pas de journaux ou revues à disposition. La bibliothécaire est heureuse que des Français viennent se promener en ce lieu et elle nous offre un livre à chacun de la fameuse collection produite par l’Etat pour le centenaire. Les livres sont plutôt anciens et là pas plus qu’ailleurs nous ne comprendrons le type de rangement. Comme dans la précédente il y a internet à disposition mais la bibliothèque elle-même n’est pas du tout informatisée. De toute façon vu le peu de livres ce travail ne semble pas indispensable. J’écris peu de livres mais il est émouvant d’imaginer que des lecteurs ont pris là ce livre inoubliable de Tabucchi qui s’appelle Sostiene Pereira ou le Rouge et le Noir de Stendhal. J’arrête mon regard sur celui de Vazquez Montalban, Quinteto de Buenos Aires, un auteur moins présent que Vargas Llosa avec par exemple ce livre de lui que je ne connais pas La señorita de Tacna. Les Français sont bien représentés avec Anatole France, Proust, Giono, Simenon ou Bernard Clavel.
Bibliothèque de Mérida
Le premier jour, en marchant vers le Zocalo, de retour du Musée, nous sommes passés devant l’imposant bâtiment de la bibliothèque centrale de la ville. Il nous reste seulement cette image fugace, avec des fenêtres grandes ouvertes donnant sur la rue (la climatisation n’est sans doute pas encore installée) car par la suite nous n’avons pas eu l’occasion d’y repasser, la ville étant si riche en bâtiments à visiter, et de plus un dimanche se trouva dans notre temps de séjour, ce qui réduisait d’autant la possibilité d’une visite.
Bibliothèque de Campeche
Celle-ci se trouve aussi sur le Zocalo, un bâtiment totalement impressionnant qui était auparavant le lieu du Palais du Gouverneur et qui a été réaménagé au début des années 60 quand une construction totalement nouvelle et « moderne » a déplacé le dit Palais vers le bord de mer. Elle est deux fois plus grande que la bibliothèque centrale de Valladolid, avec des livres plus neufs et un répertoire internet. Nous sommes tout de même dans la capitale de l’Etat ! Au premier étage un lieu d’exposition qu’on éclaire pour nous. Il s’agit d’une présentation bien dans la tradition mexicaine vu qu’elle est centrée sur le squelette.
Quelques jeunes travaillent dans l’une ou l’autre salle. Des ordinateurs sont à disposition et on retrouve les classiques déjà repérés à Valladolid. La présence d’Anatole France peut surprendre. Je repère deux éditions des Misérables de Victor Hugo.
On trouve même quelques revues et journaux à disposition.
Le soir l’éclairage des arcades et de l’ensemble du bâtiment le rend encore plus beau.
24-11-2010 Jean-Paul Damaggio