Avec ce centenaire, je me sens mal. Alors qu’il s’agit d’une guerre mondiale je vois poindre une commémoration franco-française ! (je ne parle de l’oubli des pacifistes…).
Le hasard fait que mes liens avec le Trentino m’apportent un point de vue autre, le point de vue italien qui dans ce cas est même le point de vue d’une région.
Tout simplement parce que l’essentiel de cette grande boucherie, c’est le redécoupage des frontières. On parle souvent des frontières d’Afrique découpées à l’emporte-pièce comme si les frontières des pays d’Europe étaient là depuis l’éternité.
Bref, ma grand-mère est née en 1901 autrichienne, en 1918 elle est devenue italienne et en 1930 elle aspirait à devenir française, nationalité qu’elle a obtenue en 1939 environ.
C’est en partie le redécoupage de 1918 qui contient les germes de la guerre de 1939 !
Donc rappel historique simplifié : en 1914 l’Italie, après quelques hésitations, est dans le camp de la France contre l’Allemagne et elle va donc profiter de la victoire et du démantèlement de l’Autriche-Hongrie. Elle gagne la province de Trento qui contient aussi le Haut-Adige avec un statut particulier. Un débat est intervenu au sujet du cas de Trieste et le patriotisme a fait le reste… ou du moins une partie.
Pour suivre notons en conséquence que dès la déclaration de la guerre les habitants de Trento et sa région sont sollicités pour se battre aux côtés de l’Autriche-Hongrie et ils vont donc avoir contre eux leurs voisins italiens quand ils entrent dans la guerre le 23 mai 1915 (auparavant le pouvoir était neutre).
Donc sur les monuments aux morts italiens où placer les habitants du Trentino tués dans le camp autrichien ?
Jean-Paul Damaggio