¨Traduction du dialogue du dessin :
Pourquoi des coupes dans le budget de la culture ? Pour te protéger car moins tu en sais et mieux c'est pour toi.
Le 7 décembre, une journée chargée. A 8h 45 Marie-France prend le train à Montauban pour Paris . En arrivant, une animation un peu surprenante à la gare. Le tableau des trains donne la réponse : « retard indéterminé ». Le TGV Toulouse –Lille qui s’arrête à Montauban à 5 h 56 n’était pas encore passé. Par chance ce n’est pas ligne Montauban-Paris par Limoges qui est concerné (celle de Marie-France) mais celle par Bordeaux. Un très grave ennui d’alimentation électrique est cause de retards spectaculaires et de cette annonce : « Le TGV Toulouse-Lille s’arrêtera en gare de Castelsarrasin et Moissac ». Le TGV au service des petites gares, il y avait unephoto à faire ! Cette panne fera l’objet d’informations sur Sud Radio mais rien sur La Dépêche.
Je me souviens d’un ami EDF qui m’avait dit qu’il a été horrifié quand il a eu l’occasion de voir la situation de l’alimentation de la voie ferrée Toulouse-Bordeaux. Un autre m’avait répondu que c’était tout à fait faux. La réalité est là : des retards de plus de deux heures et je suppose que la réparation n’aura été réalisé que par du bricolage rapide. Une fois de plus : au nom de la future LGV on laisse, ici comme ailleurs, se dégrader la ligne existante.
Bref, Marie-France prend le train à l’heure et je pars pour Toulouse où se doit travailler à la publication du prochain livre d’André Laban à 9 h 30. A cette heure là, les bouchons vont bon train mais j’arriverai au rendez-vous dans les temps.
De là, direction le Conseil régional où je retrouve trois ami-e-s pour rencontrer un élu afin d’échanger sur la question de la LGV à 10 h 30. Je croise d’anciennes connaissances.
A la sortie, direction la bibliothèque José Cabanis. J’ai l’intention de passer la journée dans la ville car le soir il y a un débat avec l’Algérien Mohamed Benchicou. Je trouve une bonne place pour un garer (traduisez une place gratuite), j’achète un sandwich et dans la voiture, tout en mangeant j’écoute avec plaisir, sur Sud Radio, mon ami René Merle qui parle de 1851. Le temps est couvert mais l’air est bon.
A deux heures, l’émission terminée, je me dirige vers la bibliothèque pour faire un tour de la presse internationale. Pas de surprise : La Presse de Tunis a bien en Une la photo de Ben Ali. Je suis d’autant plus rassuré que juste à côté il y a une très belle photo de son épouse qui apparaît comme la dauphine. Après la Tunisie, l’Algérie. Sur El Watan en dernière page la chronique Point zéro m’apporte un peu d’oxygène. Côté Italie, sur l’Espresso j’apprends que Nanni Moretti prépare un film qu’il a eu le droit de tourner dans la belle maison Farnese que la France possède à Rome. Atlan est toujours là comme Umberto Eco avec sa bustina en dernière page. J’ai à une époque été abonné à cet hebdo et à l’instant, tout en écrivant, j'entends pendant l’émission d'aujourd'hui de René Merle sur Sud Radio, Paolo Conte. Quelle belle coïncidence !
A la Bibliothèque Cabanis je souhaite surtout voir ce qu’ils ont sur le Mexique. Par rapport à mes préoccupations je ne trouve qu’un livre d’une étudiante italienne (décidément l’Italie !) sur le grand Carlos Monsivais et publié à L’Harmattan. Cet écrivain extraordinaire n’a pas eu les honneurs de la traduction au français. Avec Carlos Montemayor ils sont mes deux références mexicaines qui viennent malheureusement de décéder. Je ne suis pas surpris que ce soit une étudiante italienne qui se soit lancé dans cette étude Monsivais : dans son pays comme au Mexique la question de la culture populaire (qui hante Monsivais) est une question cruciale du débat citoyen. En conséquence pas surprenant non plus que toute la place ait été donnée en France à la grande culture celle de Carlos Fuentes et Octavio Paz, deux écrivains passés politiquement de la gauche à la droite.
Après cette visite je décide de passer par les librairies de la ville pour voir si le centenaire de la révolution mexicaine n’a pas donné lieu à quelques publications. Rien de rien. Un livre contre Chavez, une traduction d’un livre de Marta Harnecker sur le socialisme du XXIème siècle qui date déjà un peu bien qu’il s’agisse d’un livre d’une philosophe, Cuba, mais rien de rien sur le Mexique. C’est stupéfiant quand on se souvient par exemple que le célèbre slogan Tierra y Libertad de républicains espagnols en 1936 vient de là-bas. Je voulais voir aussi du côté de la littérature (pour Paco Ignacio Taibo II je suis au courant) mais il n’existe pas encore le livre du Nord-américain Charles Bowden sur lequel je reviendrai.
Dans ma dernière librairie je pensais croiser Mohamed Benchicou mais je me suis contenté d’acheter le dernier livre qu’il vient de coordonner. En repartant je suis passé à Urtopia prendre le programme du cinéma. Encore ce slogan : "Small is beautiful", un slogan qui nous vient d'un pays où tout ce qui est petit est ridicule, ridiculisé et ridiculisable. Seule la ville de reno avait à un moment cette banderole à l'entrée : "Ici vous êtes dans la plus grande petite ville du pays !"
J’ai le soir même une réunion à Angeville et je décide de rentrer.
8-12-2010 Jean-Paul Damaggio