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14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 13:49

« — Je suis fatigué papa. Je crois que demain je vais demander 8 jours à la maîtresse.»

(enfant de 4 ans, Réalville)

 

 1970


 

« Encore aujourd’hui, je ne suis pas sûr de percevoir l’art, se plaint Luis, en conséquence hier c’était encore plus difficile, et je repense alors au prof qui, le premier, fit toucher du doigt les arts plastiques à Louis. Le hasard voulut qu’il puisse le croiser quatre fois dans sa vie, quatre fois qui furent quatre bonheurs. Et Luis de demander à Louis de revenir en 1970.»

 

A l’Ecole normale, Yves Larroque succède à une sommité de l’art, Monsieur Dautry, le génial adepte du crayon. Monsieur Larroque surprend définitivement Louis quand, au cours d’une de ses colères homériques, il s’écrie : « Une salle d’art plastiques sans accès à un lavabo, qui peut le croire ? » Après deux années de travail au crayon qui pouvait deviner le besoin de l’eau ? En fait, la salle d’arts plastique va totalement doubler de volume car c’est toutes les variétés de la matière que le nouveau prof voulait y faire entrer.

Passer de la récitation à la poésie c’est comme passer du dessin aux arts plastiques. Louis sent des barrières s’effondrer et dans le nouvel univers il croit entrevoir une place pour lui.

 

« Ce prof était un artiste fabuleux mais trop timide pour montrer ses talents. Louis en eu la preuve dans une fête communiste de 1971 à Montauban. Sur demande, il réalisait un dessin multicolore au profit me semble-t-il du Mouvement de la Paix qui luttait contre la guerre du Vietnam. Son épouse était à côté de lui et craignait qu’il ne s’épuise. Mais dans sa fureur il ne se reposait pas un instant. Au cours des années 80, il réalisa plusieurs affiches pour annoncer cette fête communiste.  »

 

En classe ses colères faisaient la joie de ses élèves. Son document pédagogique aux mille techniques pouvait faire la joie des enfants. Il était le contraire du seul prof de philosophie de Louis. Pas en terme de culture car elle était immense chez les deux hommes Mais en terme de tempérament et de rapport à l’éducation. Pour Monsieur Larroque, il fallait que l’art arrive aux enfants comme un torrent. Pour Monsieur Ligou, la philosophie devenait une visite très paisible à des entreprises. Louis découvre ainsi le premier ordinateur du Crédit Agricole, Hugues Panassié dans sa maison, ou les problèmes d’une industrie alimentaire. Louis aura comme note 2 au Bac de philo mais par chance, à l’oral, un autre genre de professeur le questionne. Le sujet est tiré au sort et porte sur « l’analyse du capitalisme monopoliste d’Etat ». Louis essaie tant bien que mal de répondre aux questions en faisant appel plus à ses connaissances politiques que philosophiques. Au bout d’un moment, le prof lui demande : « Marx, vous connaissez ? ». « Politiquement, oui mais très peu en termes philosophiques ». A voir la tête de Louis, le prof précise sa question : « L’équation du capital, vous l’avez apprise ? » Là il répond sincèrement : non, jamais. Alors le prof entre dans une explication claire comme de l’eau de roche qui transforme la philosophie en mathématiques. Le capital investi, plus le travail des hommes, ça donne de la valeur d’où est extraite la plus-value extorquée aux ouvriers. Il pose ensuite sa dernière question : « Vous avez eu combien à l’écrit ? ». La réponse l’inspire pour donner la sienne : « Avec 18 à l’oral, ça vous fait la moyenne ! ».

 

« Pour revenir à Monsieur Larroque, Louis peut se souvenir de son fils qu’il a eu en classe une semaine à l’école du Petit Versailles. Le portrait de son père mais en plus calme. L’esprit dans la lune. Un jour Louis accepta de passer chez Monsieur Larroque pour aider son ami Victor Salvador abonneur au journal Révolution. Il découvrit une salle à manger à l’image de l’artiste : des papiers en désordre sur la table et un outil de dessin géométrique.  »

 

Pour le besoin d’une note en arts plastiques, Louis en arriva à produire un travail géométrique. C’est en combinant les maths et les arts, qu’il acquit l’envie de créer. Quant à la note, peu importe. Un jour, délégué de sa classe au Conseil de classe, Louis se souvient d’un échange entre le directeur et M. Larroque :

— Monsieur Larroque, cet élève n’a pas de note en arts plastiques ?

— Pas de problème, mettez lui 18 !

— Vous êtes sûr ?

— Oui, oui, c’est ça, 18.

 

Un seul instant, la joie ne dure qu’un seul instant. Face à la tristesse qui s’incruste, la joie est un éclair. Il faut donc la saisir sans faute à chaque occasion.

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14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 13:46

« La poésie, c’est pour faire rêver et les rêves, ça donne des conseils. »

(enfant de 9 ans, Monclar de Quercy)

 

1969

 

« Cet homme est présent dans ces souvenirs, car, en 1984, Luis découvrit sur un livre, cette dédicace : A memória de Joan-Glaudi Dinguirard. Pour la première fois, il fut prit d’une immense nostalgie. Pour la première fois il eut envie de dire à Louis : peut-être es-tu passé à côté d’un homme sans le voir ? Pour la première fois il apprenait le décès d’un de ses profs. Que faisait donc cet homme sur ce livre que Philippe Gardy avait consacré à Pèire Godolin ? Ce livre d’un occitaniste honorant un prof de français ! »

 

En 1969, Louis ne peut même pas imaginer l’existence d’occitaniste, ni un tel engagement chez l’homme paisible qu’il a en cours, devant lui. Il constate seulement après la sobriété de Monsieur Lachaud, l’écoute des élèves chère à Madame Cifuentes, que sans avoir le sérieux de Monsieur Ombret, Monsieur Dinguirard en avait le goût des nuances. Sa nonchalance produisait-elle une pédagogie efficace ? Louis retient seulement, comme pour les autres profs, un instant précis, la grande attention portée à une de ses rédactions. Généralement, comme avec Madame Cifuentes, les textes de Louis étaient d’une nullité assez classique sauf le jour où Monsieur Dinguirard demanda aux élèves de s’exprimer sur les femmes.

 

En rendant les copies, Monsieur Dinguirard s’arrête tout d’un coup. Il tient celle de Louis qui se demande ce qui va bien pouvoir lui arriver. Le prof abandonne un instant son air blasé pour féliciter l’élève car il trouve la copie particulièrement féministe, d’un féminisme d’autant plus étonnant, vu ses idées. Tout le monde connaissait déjà les idées communistes de Louis (sans qu’il soit engagé) qui s’offusqua presque de la coupure imaginée entre féminisme et communisme. Résultat du commentaire du prof : des éléments féminins de la classe lui demande de pouvoir la lire !

 

En lisant la référence à son prof sur le livre occitaniste, Luis regrette de n’avoir pas conservé ce texte, le premier à avoir été « socialisé ». Il n’avait jamais écrit à personne sauf pour les profs. Il entamait sur les conseils de Monsieur Dinguirard une carrière de gratte-papier qui le ferait devenir … occitaniste (pour une pièce de théâtre d’André Benedetto, il commença à chercher ses mots) et auteur de ce livre. Au bac de français, qui acheva son année de première, il obtint une note particulièrement ridicule (2 ou 3, difficile de se souvenir du détail).

 

Le passage éclair de Monsieur Dinguirard à l’Ecole Normale de Montauban n’a pas été effacé par les profs suivants. Sa bonhomie, son sens de la paresse – il rendait les copies avec un retard amusant – tout en faisait un cas et Louis garde ainsi quelques joies de plus qu’il ajoute à sa liste.

 

« Joies qu’il peut compléter par la lecture de quelques livres qu’il publia avant de mourir si jeune, indique Luis. En effet, il existe un commentaire d’Ubu Roi d’Alfred Jarry, un cours d’ancien français et une édition de vers gascons le tout publié par l’Université de Toulouse Le Mirail. Trois livres qui résument à merveille le grand humour et «l’archaïsme» de ce personnage ».

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10 avril 2009 5 10 /04 /avril /2009 08:57

Voici un chapitre du travail sur les usines à fer de Bruniquel que je termine après plusieurs tentatives d’écriture sur le sujet. Qui dit « usine » dit voies de communication d’où ce détour par un problème de route.

 

Une rocade à Bruniquel en 1820

 

Le feuilleton dura deux décennies à Bruniquel : pour améliorer le transport des bois de la forêt de la Grésigne à Montauban, il a été décidé en 1807 d’améliorer la départementale n°1 et en particulier dans la traversée du village de Bruniquel, suivant le plan ci-contre (en rouge la nouvelle route).

 

Pour ce faire, il a fallu procéder à des expropriations qui sont très instructives sur la vie de l’époque quand on en découvre la liste. Premier élément, la multiplicité de personnes concernées confirme ce que tout cadastre fait apparaître : la multitude de petits champs appartenant aux personnes les plus variées. Du seigneur toujours présent (Monsieur d’Ouvrié aîné habitant Villegly), au propriétaire des forges en passant par la grande variété d’artisans, on a l’impression que toute une société défile devant l’Etat qui exproprie. La boulangère, le cordonnier, le charpentier, le marchand, le forgeron, l’ex-huissier, le presseur d’huile, le paysan, le notaire, le faiseur de sangles, le maçon, le tisserand, le peigneur de laine, toute une population qui habite au village mais qui a aussi un pied à la campagne. Et pour y cultiver quoi ? Le nombre de pièces de vigne est effarant mais on trouve aussi les cultivateurs de chanvre, culture dont les champs s’appellent « chenevierre », ou la sainfoin. Autre observation importante : beaucoup de veuves sont propriétaires ce qui laisse penser à une place des femmes dans la société plus importante qu’on ne le pense généralement.

On découvre en même temps l’existence persistance des « patures » municipales, ces terres qui servent à tout le monde.

Dernier point très utile, l’expropriation d’une maison. Il s’agit de celle d’un peigneur de laine dont le prix est estimé à 970 francs ce qui doit représenter environ quatre ans de travail de cet artisan. Il s’agit cependant d’une maison en dur même s’il apparaît évident que tout n’est pas en pierre puisque ce matériau est seulement mentionné pour les encadrements de porte et de fenêtre. La toiture est en tuiles canals. La porte d’entrée ferme à clef.

Nous ne savons pas combien de personnes habitent dans cette maison consacrée à l’habitation avec seulement une pièce « agricole » l’écurie pour les cochons, mais se situant tout en bas du faubourg elle dénote pour l’époque, un confort relatif des gens du peuple.

 

Extrait du document

Elargissement de la départementale n°1 sur Bruniquel : voici quelques expropriés.

Dame Lacombe St Michel veuve Martin, une pièce labourable, Pierre Rey qui doit céder des pièces de terre qui sont des bois, les héritiers du sieur Deymié de Montauban, Teulières Antoine, une pièce de terre, Poux Joséphine boulangère veuve Gasc une vigne , Pierre Littre une vigne, Huc Marthe veuve Gandil doit céder une vigne, Gasc Raymond cordonnier doit céder une vigne, D’ouvrié Auguste de Bruniquel doit céder une vigne, Gau Magdelaine veuve Plantade dit Lestrille doit céder une vigne, Cazottes Louis de Moissac, commune de Bruniquel doit céder une vigne, Cordier Pierre de la Cavalerie une pièce de terre, Vales Pierre une pièce de terre, Descazals Guillaume de Notre-Dame Bruniquel, une pièce de vigne(idem pour sa sœur), Ferrières Jean doit céder une vigne, Rousselières Anne veuve de Bruniquel doit céder une vigne, la pature communale doit céder une partie, la commune doit céder une autre pature. Puis plusieurs sont dans le même cas : Rejaud Mathieu charpentier, Baillo Lamothe, Coursières Jean-Pierre tisserand, Bories Antoine marchand, Rejaud Jean charpentier doivent céder une pièce de terre en chenevierre (chanvre), Biau le forgeron une vigne, Rey André ex-huissier doit céder une vigne, Maffre Bertrand presseur d’huile doit céder une pièce de terre labourable, Monsieur Arbus Lapalme Jacques une pièce de vigne, Conte Pierre tailleur d’habit doit céder une pièce de vigne, Monsieur d’Ouvrié aîné habitant Villegly, arrondissement de Carcasonne doit céder une pièce de terre de sainfoin, Daumon maçon doit céder une pièce de terre, Sicre Jean boulanger doit céder une pièce de terre, Lapisse François boucher doit céder une vigne, le sieur Laurens maître chirurgien doit céder une vigne, Albenque Arnaud notaunier, Arbus Lapalme victor, Deltorn Jean dit Guillaument de Caussanus plusieurs pièces de terre 1111 francs, Nichil Jean dit Bô faiseur de sangles doit céder une vigne, Belaygue Bernard doit céder une pièce de terre, Plantade François tisserand doit céder une pièce de terre, le propriétaire de la forge de Bruniquel doit céder une pièce de terre (la bâtisse a été démolie).

En arrivant dans le village de Bruniquel trois personnes doivent céder une grande partie de la surface de leur maison : Doubac Pierre dit Pape peigneur de laine, Gandil Jean dit Bleu et Gaillard Jean. Celle de Doubac est estimée à 970 francs : maison en pierre couverte de tuiles canal pas vétuste rez-de-chaussée avec deux chambres, une écurie à cochon et la porte en pierre de taille avec porte qui ferme à clef. Premier étage deux chambres avec cheminée chacune, galetas par-dessus.

09-03-2009 Jean-Paul Damaggio

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31 mars 2009 2 31 /03 /mars /2009 14:19

Parmi les activités de la Fête à Fermat qui s’est tenue à Beaumont le 27 mars, voici mon compte-rendu d’une des conférences, celle d’Ahmed Djebbar professeur d’histoire des maths à l’université de Lille 1 qui fut ministre de l’éducation en Algérie de juillet 1992 à avril 1994, après avoir été conseiller du président assassiné : Mohamed Boudiaf.

Sur la photo Djebbar est à gauche après avoir dédicacé un livre à un ami sur la droite de la photo.

 

Ahmed Djebbar dans la chaîne des maths

 

Le mot « chaîne » ici risque de s’interpréter aussitôt comme « la dictature des maths » alors qu’il faut comprendre exactement le contraire : Fermat par exemple est un grand personnage par lui-même en tant qu’acteur dans l’enchaînement des découvertes mathématiques. La démonstration d’Ahmed Djebbar, historien passionné de l’histoire des sciences, a été de ce point de vue totalement libératrice en montrant que cette histoire n’a rien de mécanique, de fatal.
En partant de l’histoire arabe des mathématiques, le public a pu observer comment il était regrettable de l’ignorer, pour saisir cet enchaînement, regrettable à Beaumont comme ailleurs. Des chercheurs des pays musulmans prétendent expliquer de manière idéologique que la nature de la langue permet seulement d’exprimer l’algèbre, et non le raisonnement analytique, alors qu’au contraire l’étude globale conduite par Djebbar démontre que partout se posent les mêmes problèmes, dans le même esprit, et que partout naissent des réponses, qu’il y a des coupures dans l’enchaînement, si bien que Fermat va redécouvrir des nombres déjà approchés des siècles avant sans qu’il le sache, d’où cette constatation de l’universel qui fait l’histoire des nombres et des maths en général. Bien sûr, cet universel a aussi une lecture idéologique en Europe où certains voudraient qu’universel rime seulement avec européen.

 

Le côté très pédagogique et très amusant de l’exposé de l’orateur tient au fait, me semble-t-il, qu’il montre en permanence que cette chaîne articule parfaitement mathématique appliquée et mathématique pure (à l’inverse du film de la veille qui semblait opposer les deux). Pour joindre le geste à la parole, il se croise les doigts de se deux mains comme nous pourrions les croiser pour dire aussi que s’engendrent ainsi culture populaire et culture savante (vive la dialectique). Passer d’une nécessité en matière de récitation de cinq prières à la découverte d’une loi mathématique, passer d’une nécessité en matière d’expansion de la langue arabe à des travaux mathématiques passionnants, c’est dire aux gouvernants d’aujourd’hui que financer la recherche pure est un impératif, les retombées de la recherche pouvant se produire des années après sans qu’on sache comment… et Ahmed Djebbar le dit explicitement.

 

A écouter, je vérifiais pour moi-même qu’il n’y a pas plus politique que l’histoire des mathématiques : la fascination pour les nombres pouvant servir soit à mesurer la superficie d’un champ, soit à y voir la marque de Dieu. Djebbar donne l’exemple du carré magique (l’expression dit bien l’alliance entre les deux phénomènes : carré c’est clair ; magique c’est mystique) qu’autrefois on plaçait sur le ventre des femmes pour assurer des accouchements sans douleur !

J’appelle aussi politique une observation au sujet d’une théorie de départ liée à la langue (voyelle mue : 0 ; voyelle inerte : 1) qui donne des résultats impressionnants sur le passage au sens des mots mais qui ne marche pas pour tous les mots, en conséquence des théoriciens peuvent être tentés de dire que ce n’est pas la théorie qui a des exceptions, mais les exceptions qui n’entrent pas dans la théorie qui devient alors « la dictature des maths ».

 

En bref, l’histoire qui se déroule à nos oreilles, à travers les siècles, sous le fleuve de paroles d’Ahmed, paraît fabuleuse en faisant se croiser grecs, indiens, chinois, arabes, européens, tout en nous laissant les pieds sur terre. Et si on ajoutait à l’histoire l’étude comparative avec celle de nos frères les mayas qui furent à l’écart de toute cette histoire pendant des siècles que d’émerveillements supplémentaires ! Mais insistons avec Djebbar : pour trouver les chaînons manquants de ses recherches (il en a mentionné un), pour élargir encore, l’Etat doit financer les chercheurs. Peut-être aimerais-je discuter son commentaire sur les lames de fond de l’océan chères à Fernand Braudel qui font plus l’histoire que l’écume des vagues. Pour moi, là aussi la dialectique joue son jeu… mais bon, renvoyons d’abord aux livres du conférencier, c’est déjà beaucoup. 29-03-2009 Jean-Paul Damaggio

Livres parus :

en 2001 collection Points, Une historie de la science arabe, entretiens avec Jean Rosmorduc.

En 2005 chez Vuibert, L’algèbre arabe, genèse d’un art

En 2005, chez Pommier, l’âge d’or des sciences arabes.

En 2006 chez Hachette édition, avec Gohau Gabriel, Pour l’histoire des sciences et de techniques.

En 2006, chez Bayard jeunesse, avec Anne Blanchard, et les calligraphies de Lassaâd Matoui, Lez grand livre des sciences et inventions arabes.

En 2009, au Pommier, Les découvertes en pays d’Islam (épuisé).

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31 mars 2009 2 31 /03 /mars /2009 14:16
La cellule de Fermat à Beaumont

 

Comme annoncé sur ce site, le film espagnol, réalisé en 2007 par Luis Piedrahita et Rodrigo Sopeña, avec pour titre original La Habitacion de Fermat, La Cellule de Fermat a été projeté dans la ville natale du mathématicien, en présence des deux réalisateurs dans le cadre de la « Fête à Fermat », avec donc dans la salle, un certain nombre de mathématiciens universitaires qui contribuèrent au débat qui suivit.

Ce film, bien qu’acheté par Canal+, et projeté sur cette chaîne, n’a pas été diffusé en France. Il existe une version sous-titrée en portugais, anglais, arabe mais pas en français (la version de Canal + étant cependant en français). Peut-être aurait-il fallu, pour contourner le manque de notoriété de Fermat et la difficulté de trouve le marché, le rebaptiser : La Cellule de Pascal ? (quelqu’un proposa : « Entre les murs 2 »).

Fermat est-il vraiment au cœur du film ?

Les réalisateurs expliquèrent qu’ils débutèrent le scénario par l’envie de faire un film avec peu de moyens, rassemblant quatre personnages dans une maison, à la manière d’Agatha Christie. C’est alors qu’est intervenu Fermat, la résolution de son théorème ayant donné lieu à des publications en Espagne qui le firent découvrir. Fermat devint alors le pseudo d’un homme qui invitait dans sa maison quatre mathématiciens, des êtres froids et ordinaires au départ dotés aussi de pseudo, qui révèlent au cours du film leur identité réelle, les noms étant choisi non sur la base de leur personnalité historique mais sur un seul point, la date de décès.

Comme il s’agissait de mathématiciens, ils allaient devoir résoudre des énigmes mathématiques que les réalisateurs choisirent parmi un millier pour qu’elles soient à la fois simples et parlantes.

En fait de mathématiciens, il y a une dame et trois hommes, et la dame, Oliva, suite à ma rencontre avec le film en Espagne, m’était restée inconnue. Si les hommes ont leur nom, la femme est avec le prénom. Galanterie oblige ? Je me souviens de ce grand débat pendant la Révolution française quand il a été décidé d’imposer à tout le monde le tutoiement : les femmes furent celles qui s’y opposèrent avec le plus de force.

A présent, je sais qu’avec Gallois, Pascal, Hilberg, il y avait le nom d’une philosophe du XVIème siècle inconnue en France, Oliva Sacudo, morte à 26 ans (c’était le point nécessaire pour mettre en conformité l’âge de l’actrice, et les nécessités du scénario) et dont le livre qu’elle publia sur les rapports entre médecine et philosophie, a subi l’épuration de l’inquisition (http://www.sabuco.org/). Un débat s’est d’ailleurs instauré dans la salle autour de la place des mathématiciennes dans cette science, une dame précisant même que pour obtenir ce « droit » d’entrée, il fallait symboliquement tuer sa mère, pour sortir de ses jupes et de ses principes. Les maths suscitent toujours des réactions particulières : on n’a jamais parlé d’une bosse de la musique ou de la chimie, mais on a longtemps cru que la bosse des maths était une réalité physique du cerveau qui seule expliquait cette faculté de quelques-uns vers l’abstraction. D’ailleurs le film pose la question : ne faut-il pas être fou pour être mathématicien ? Au cours d’un débat du lendemain c’est justement une dame qui disait à voix basse : « mais pourquoi se torturer l’esprit ainsi ? »

 

Ce film vient de la passion des réalisateurs pour le jeu. Au début, on voit la main manipulatrice qui installe le petit théâtre où tout va se jouer , main dans laquelle je devine la main des réalisateurs qui imposent leur jeu dans le film. Les maths seront surtout présents par l’opposition entre la mathématique pratique (appliquée dit-on aussi) de l’un, à « la mathématique égoïste » des deux autres (le terme est d’un réalisateur). Face au mathématicien qui œuvre pour faciliter la vie sociale (même avec des produits farfelus), nous avons deux mathématiciens dont le seul souci est de passer à la postérité et qui deviennent les deux perdants du film !

Notons aussi une prise de distance avec l’actuelle « dictature » des nombres : le flic invite le chauffeur à mettre la ceinture de sécurité car dans les accidents 28% ont été sauvés par la ceinture, ce à quoi le chauffeur a répondu qu’en conséquence 72% sont morts malgré la ceinture (pourcentages cités de mémoire). Il met alors sa ceinture qui cause sa mort car elle était trafiquée ! Si, inversement, il avait commis une infraction en répondant tout en conduisant, au téléphone qui sonnait, il aurait été sauvé puisqu’on voulait l’alerter sur le danger qu’il y avait à mettre sa ceinture !

Ceci étant, le film n’est pas un film à thèse, c’est un divertissement mené dans une ambiance pleine de suspens, mais en donnant une image ludique des maths, il peut aider à changer quelques mentalités, et c’est déjà bien.

http://jimfayette.hautetfort.com/archive/2008/05/04/la-cellule-de-fermat.html

Grâce aux échanges sur le film, à l’adresse ci-dessus, voici une des énigmes dont la réponse est donnée sans la solution : « Un homme a 3 filles et l'on souhaite connaître leur âge. On sait que le produit des 3 âges est 36, que la somme donne le numéro de leur maison, l'aînée joue du piano et qu’il n’y a qu’une solution.» (mais est-ce bien le contenu exact de l’énigme ?) 29-03-2009 Jean-Paul Damaggio

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31 mars 2009 2 31 /03 /mars /2009 14:11

Panne d’instit en Tarn-et-Garonne

Témoignage d’un remplaçant retraité

 

Que le lecteur ou la lectrice ne s’y trompe pas : si mes premiers mots lui paraissent concerner un problème annexe de l’éducation nationale, une aiguille dans une botte de foin ou une goûte d’eau dans l’océan des problèmes, j’ose prétendre qu’en lisant jusqu’au bout il admettra que j’évoque la clef de voûte d’une cathédrale en démolition.

Par choix, j’ai été remplaçant pendant 30 années de ma carrière, d’abord pour des enseignants partant en formation puis pour les congés « maladie » (terme impropre car il s’agit surtout de congés maternité). De 1975 à 1992 j’ai vu la situation s’améliorer d’année en année avec un grand pas en avant en 1983, puis après 1992 la tendance s’est inversée jusqu’à la lamentable situation d’aujourd’hui, qui va s’aggraver : le Tarn-et-Garonne en panne d’instits ! Voir tant d’écoles sans remplaçant c’est douloureux quand on sait que c’est du sabotage, un infâme sabotage organisé de longue date par des assassins qui, comme ceux du sang contaminé, ceux du munérus closus en médecine, et tant d’autres, devraient passer devant un tribunal spécial.

 

Un histoire massacrée

Entre 1995 et 2001 il m’est arrivé de côtoyer les autorités en quelques réunions administratives, paritaires ou pas, et je me souviens parfaitement avoir fait remarquer dès 1995, dans un conseil de formation (lieu de discussion de la formation continue), que les remplaçants allaient être en sous effectif, ce à quoi l’inspectrice de service me répondit ironiquement que je lisais dans le marc de café, d’où ma précision, pour dire qu’en guise de services de Madame Soleil, j’utilisais deux règles absolues : le quota 50% d’hommes et 50% de femmes étant aboli à l’école primaire, on allait assister à une féminisation, doublée d’un rajeunissement (suite à la génération baby boum), d’où il en ressortait que le nombre de congés maternité allait monter en flèche, congés qui nécessitent le plus de remplaçants. De l’ironie, l’inspectrice passa à l’humour pour me dire que j’étais bien prétentieux pour annoncer une augmentation des congés maternités… Or, à ce moment là, nous étions loin d’imaginer un élément important : la poussée démographique qu’allait connaître le Tarn-et-Garonne, et le besoin de remplaçants plus nombreux pour aider les directrices et directeurs.

J’ai donc assisté petit à petit, à la suppression de quelques stages de formation continue en janvier-février mois les plus difficiles pour le congés, puis à la suppression totale de ce droit. J’insiste sur « le petit à petit » qui doit nous obliger à étudier les problèmes sur le long terme et non dans l’urgence.

A l’heure de la suppression des remplaçants en formation continue, on a même trouvé des syndicalistes pour dire que, ma foi, c’était bien, car en septembre-octobre, quand il y a peu de malades et de congés maternité, il pourrait y avoir plus de formation continue ! Le système devenait plus « souple »… mais la souplesse est la valeur sûre de ceux qui s’inclinent face au massacre organisé. Les remplaçants de stage, c’était le filet de protection pour compenser les déficits éventuels. Après leur suppression, le remplacement est devenu un déficit chronique, non par erreur de gestion, non par dysfonctionnement, mais pour rendre le système plus malléable, plus fragile, plus docile et plus défectueux… ce qui aggrava la fragilité de la santé de chacun et le besoin de remplaçants.

Il est évident que quand le problème arrive en Tarn-et-Garonne, avec ses petites écoles, il y a longtemps qu’il frappe ailleurs. Une amie directrice d’une maternelle à Montreuil m’avait annoncé voici quatre ou cinq ans, l’absence de remplacement en maternelle comme un fait acquis dans son département, tellement les mauvaises habitudes s’imposent presque plus facilement que les bonnes. Dans des écoles à plus de dix classes, il est plus facile de répartir les élèves dans les autres classes, mais le mal est aussi grave.

 

Les raisons d’un massacre

L’instit non remplacé c’est tout l’édifice éducatif qui s’écroule. Les autorités poussent le vice jusqu’à s’insurger quand les grèves causent une interruption du service public, alors qu’elles-mêmes le gèrent au quotidien ! C’est ainsi qu’un maire a écrit au ministre pour le mettre face à l’incohérence : « j’ai accepté d’instaurer un système de « continuité du service public » les jours de grève et vous, par contre, les jours de travail, vous ne faîtes pas de même !» Incohérence ? Bien sûr que non, puisque dans les deux cas, il s’agit de porter des coups à l’école et donc à ceux qui la défendent !

C’est ici que nous arrivons à la clef de voûte ! Des enseignants, des parents, des élus, tous autant qu’ils sont, peuvent protester, vu le manque d’instit il n’y a plus qu’une chose à faire, se réunir pour répartir la pénurie organisée. Triple bénéfice pour les autorités : économie de l’Etat, les luttes s’épuisent localement, le système se dégrade. En conséquence, des personnes se disent : « Mais au moins qu’ils embauchent quelques contractuels ! ». C’est-à-dire des personnes ne connaissant rien mais vive le moindre mal ! Pourquoi les ministres successifs voudraient-ils la dégradation d’un service qu’ils ont la responsabilité de gérer ? Parce que le rêve c’est une formation sans enseignants, comme il faut aller vers des supermarchés sans caissières, des banques sans guichets, le tout pour mieux placer l’argent ailleurs, et vive les clefs USB qui vont contenir tout ce que vous devez savoir.

Partout dans le monde, les enseignants, par leurs fonctions, sont un des derniers bastions à refuser l’ère de déshumanisation, aussi les autorités mettent tout en œuvre pour dévoyer leurs luttes. Permettre à l’enfant de devenir un humain à part entière impose certaines obligations or tel n’est plus l’objectif des dirigeants de nos sociétés délibérément infantilisantes. Oui, comme les coiffeurs, l’éducation des enfants est un métier à forte main d’œuvre car la technologie ne peut jouer qu’un rôle secondaire par rapport à la présence humaine. Il arrive que des parents décident que leurs enfants peuvent tout apprendre à la maison mais c’est déplacer le problème en réduisant la vie sociale de l’apprenant. Il faut alors qu’un parent cesse de travailler.

 

Sans remplacement, l’institution nous pousse vers des systèmes compensatoires dont la matrice s’appelle les nouvelles techniques dites de « communication ». Dans une classe, des humains communiquent mais devant un ordinateur, même si j’écris à un copain, il s’agit d’une information que je reçois ou que j’échange, mais d’une information seulement ! Rien ne remplacera jamais le contact humain d’où d’ailleurs le développement d’activités éducatives parallèles dans la vie associative. Si le sport a autant de succès c’est que pour les spectateurs, on y voit encore des êtres VIVANTS en pleine action (même s’ils sont dopés), et pour les joueurs ils y rencontrent des êtres VIVANTS qui réagissent.

Bref, l’absence de remplaçants démotive beaucoup de monde : si les autorités peuvent laisser pendant un mois une classe sans remplaçant, c’est que la vie dans cette classe est de piètre intérêt. Cette situation incite au bricolage : en maternelle il y a déjà du personnel communal (j’ai souvent entendu des inspecteurs… et des enseignants, dirent que payer au prix d’un instit quelqu’un qui « garde » des petits c’est du gaspillage !!!). Cette situation incite à se former ailleurs au prix que vous savez (pour la formation continue comme initiale). Les « organismes » de soutien ont tout leur avenir devant eux. Ce portrait ne vise ni à oublier le rôle des enseignants organisant les aides aux gamins en difficulté, qui sont frappés de disparition comme les remplaçants, ni à oublier le rôle du travail quotidien dans une classe qui fonctionne. De la maternelle à l’université l’éducation nationale est un tout mais dans ce tout, il y a des clefs de voûte. A l’inverse de l’absence du rééducateur, l’absence du remplacement provoque la réaction la plus forte (parents, enseignants, élus) et les autorités se disent que si, même face à la réaction la plus forte, ils imposent tout de même leur loi, alors ils peuvent faire passer tout le reste.

 

La lutte est-elle à la hauteur ?

En 2009, je crains que le Tarn-et-Garonne n’ait franchi une étape de plus dans l’entreprise de démolition du système éducatif auquel nous sommes si nombreux à devoir beaucoup. Toute ma douleur est là : nous prenons des gifles très grave sans pouvoir réagir. Je remercie beaucoup ceux qui réalisent les banderoles qui ornent cet article car tout geste aussi minime soit-il, est utile, comme les manifs et les pétitions, mais tout militant sait par avance que ça ne changera rien s’il n’y a rien de mieux pour riposter ! Je m’attriste de constater que le mouvement syndical dans son ensemble (car la question n’est pas celle d’une corporation) reste totalement incapable d’inventer les moyens pour nous sortir des ornières actuelles qui conduisent nos modestes équipages vers l’infâme servitude organisée. Je l’ai vérifié au cours des années, l’exemple de la soumission est venue d’en haut : au début, j’ai connu des inspecteurs primaires qui ouvraient leur grande gueule pour défendre le système face à la hiérarchie, et puis, petit à petit, les cireurs de pompe ont pris le relais. Je me souviens c’était en 1999, j’étais alors pour une année à assumer un mi-temps de permanent syndical et j’ai téléphoné aux cinq inspecteurs du département pour obtenir le nombre d’enseignants non remplacés dans leur secteur (le problème était déjà pénible). Trois répondirent avec plaisir à ma demande, un hésita, et le dernier me précisa qu’il ne donnait qu’à son supérieur hiérarchique un telle information, donc je lui ai demandé si elle était classée « secret défense » ! Aujourd’hui, la situation me semble plus grave et il ne sert à rien de noter les belles déclarations d’un Inspecteur d’Académie quand on sait qu’elles tentent seulement de faire avaler la pilule amère du réel. Les autorités, bien placées pour savoir ce qu’on attend d’elles, devraient prendre publiquement fait et cause pour les parents qui demandent le strict minimum « un enseignant pour leur classe », comme des présidents d’université ont pris fait et cause pour les revendications universitaires. Or, que nous annonce-t-on froidement, pour l’an prochain ? Les postes obtenus serviront même pas à couvrir les besoins en ouverture de classe ! Tournez le problème comme vous voulez : sans une révolution, dont les moyens pacifiques sont à inventer, la « maladie » sociale va nécessiter de plus en plus de remplaçants qui seront donc de plus en plus absents ! Créez l’association : « Secours éducatif d’urgence », vous allez gagner du fric ! 30-03-2009 Jean-Paul Damaggio

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27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 14:59

La Poste présente la facture

  

Le 17 Mars 2009 par La Dépêche par un article non signé nous apprend que les négociations entre la Poste et le Collectif des élus (comprenez le Conseil général même si la présidente du collectif n’appartient pas au Conseil général) étaient au plus mal, vu « les propositions inacceptables » de La Poste. « Le élus ont également souhaité que La Poste présente elle-même ses propositions aux maires concernés le lundi 23 mars prochain. Ceux-ci pourront alors y réagir et juger de la suite à donner… ».

Tout lecteur sain de corps et d’esprit se serait attendu à ce que le journal donne le contenu des propositions inacceptables mais ce sera sans doute pour une autre fois.

Une semaine après, le même quotidien titre dans un article qui saute aux yeux : « Les 28 élus claquent la porte ». Malheureusement nous n’en saurons pas davantage sur le contenu même de la situation. En conséquence les élus vont s’adresser au PDG de la Poste Jean-Claude Bailly. Parce que les décisions de la Poste Midi-Pyrénées seraient l’œuvre de quelques mauvais esprits à remettre sur de bons rails ?

Ne serait-il pas plus juste de s’adresser à la population en donnant l’état de la facture que présente La Poste ?

 

Il se trouve que dans mon précédent article sur le sujet j’attirais l’attention sur les réductions d’horaires de La Poste qui se mettaient en œuvre pendant « le moratoire » avec l’exemple de Nohic. C’est exactement cette stratégie qui va continuer ! Des informations qui circulent, nous apprenons que La Poste, face aux réactions, ne veut plus imposer que trois APC (agences postales communales) et non 28, mais réduire à la place de manière significative les horaires des bureaux maintenus. Par exemple Villebrumier de 24 à 18, Nohic de 20 à 15 et Orgueil de 17 à 12 ! (autant de communes qui étaient à 33 h semaine en 2002).

En fait, sans autorisation des élus, il est impossible d’ouvrir une APC donc La Poste se devait de développer un autre moyen de pression. J’avais déjà noté que l’APC de Mas-Grenier avait plus d’horaires d’ouverture que le bureau de Poste de Saint-Aignan. Or, les horaires d’ouverture sont un point qu’il ne faut pas isoler des autres pour apprécier le service public sinon un relais poste dans une boulangerie va afficher un horaire plus grand mais pour un service moindre ! (les opérations qui se font dans un relais sont moindres à celles d’un bureau).

 

Bref, la bagarre pour défendre La Poste ne peut se comprendre que comme une lutte de longue haleine pour laquelle l’information des citoyens est fondamentale car l’adversaire procède par petite touche, pour faire passer la pilule (sauf les 29 APC décidés en juillet 2008) et on s’habitue pas à pas au pire.

 

Que les responsables de La Poste en charge de suivre les réactions à leur action et qui consultent donc ce blog dès que le mot poste apparaît en titre, soient rassurés : ils ne vont pas manquer de travail. Je me souviens de cet Inspecteur d’Académie qui nous disait que chaque matin il avait le devoir de faire suivre à sa hiérarchie tout commentaire de la presse locale sur la vie de l’éducation nationale. Que de travail pour contrôler quand il faudrait en faire tant pour se révolter !

28-03-2009 Jean-Paul Damaggio

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27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 14:53

La poste des villes et
la poste des champs

 

'Voici un article qui vien d'êtrre publié dans le journal ci-contre et dont lel ien est dans la liste des liens)

Quand ils étaient gamins, les dirigeants de La Poste ont trop chanté la comptine bien connue : « le facteur n’est pas passé, à la boîte aux lettres ». En conséquence, dans le Tarn, l’Aveyron, le Tarn-et-Garonne et ailleurs, c’est le démantèlement à tout va. Dans plusieurs secteurs du Tarn les facteurs se sont mis en grève illimitée pendant plus d’une semaine, pour s’opposer à des conditions de travail démentes. Un témoin des luttes à Vaour indique : « Au final, il y a tentative de briser la grève des facteurs. Mais plusieurs Municipalités, Vaour, Penne, et sans doute d’autres, ont refusé que des « jaunes » viennent distribuer en Mairie les lettres. Monsieur Audard, à Larroque, a lui accepté. Cette question se pose sur l’ensemble du territoire national, victime des principes de l’Europe qui détruit systématiquement nos services publics. » Voilà, c’est bien dit !

L’ancien « Petit Travail Tranquille » qui faisait partout du facteur un membre de la famille, de qui on aimait recevoir le calendrier pour les étrennes, est devenu une variable d’ajustement à qui tout est quantifié.

Mais les guichets ne sont pas en reste. En ville c’est la queue, même pas la queue amusante des temps anciens où chacun y allait de sa blague, mais la queue silencieuse des temps stressés. Après chaque couvaison printanière, un vol nouveau d’apécés (APC = agence postale communale) sort tout droit des têtes penseuses des dirigeants de La Poste, appliquant en cela la loi de 2004 qui met en oeuvre les directives européennes. Cet été, en Tarn-et-Garonne, ce furent 29 bureaux proposés à la réorganisation. Des usagers, des élus, des salariés se sont unis pour dire NON. Conséquence : l’hiver est devenu « moratoire », le temps que l’armada des arguments frappants soit révisé. D’ailleurs, dans l’Aveyron, le directeur de La Poste est content : d’avril 2008 à avril 2009 ce sont 20 bureaux qui vont se changer en apécés, sauf que ça coince là-bas aussi. Un apécé, ce sont des réductions d’horaires, de services, avec en plus un investissement municipal (moins de 1000 euros par mois de compensation pour prendre en charge la gestion du bureau : local, personnel, nettoyage…). Cette stratégie sert à décourager les usagers pour montrer ensuite que rien n’est viable et qu’il faut tout arrêter ! Comme dans les entreprises que des patrons veulent faire fermer : les comptes sont reportés sur un autre élément du groupe industriel et voilà qu’ensuite le canard fragile est envoyé à la rôtissoire. Ils veulent « fermer » toute une partie de la France, dite rurale, et pressurer la partie restante dite urbaine. Or un pays sera toujours fait de villes et de champs pour le bonheur de la diversité bien connu des rats. Dans les école il faudra changer la comptine : « Le facteur n’a pas cassé, notre boîte à lettre ; la loi du fric est passé, mais elle est trop bête ».

01-03-2009 Jean-Paul Damaggio

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16 mars 2009 1 16 /03 /mars /2009 14:34
Mon bureau de poste chez moi…

 

 

La Poste vient de lancer une nouvelle campagne de pub autour du fameux bureau de poste qui est chez vous et dont nous n’aviez pas repéré l’existence. Si je vous donne la phrase en entier vous allez comprendre : « Mon bureau de poste chez moi en un clic ».

Donc, grâce à internet, d’un clic, « vous achetez ce dont vous avez besoin et nous vous livrons à l’adresse de votre choix » c’est-à-dire des enveloppes, des prêt-à-poster, des colissimos, chronoposts ou timbres, tout ça chez vous sans vous déplacer.

Je ne suis pas un adversaire du « progrès » mais je pointe simplement trois mensonges classiques chez les fabricants de marketing : ces activités NE CONSTITUENT PAS un bureau de poste, mais une part des services proposés par un vrai bureau de poste ; il ne s’agit pas de « MON » bureau de poste mais d’un bureau de poste électronique auquel je peux accéder ; et enfin il ne suffit pas d’un clic car faut-il encore payer un service internet, avoir accès à l’adsl et autres questions liées à l’ordinateur. Cette campagne montre ainsi que le bureau de poste constitue un référence positive qu’il faut détourner !

Bien sûr, avec votre ordinateur vous pouvez acheter votre billet d’avion, votre billet SNCF donc pourquoi pas vos timbres ?

La machine à poster existe dans les bureaux de Poste et le plus souvent à Castelsarrasin, pour éviter la queue, je l’utilise. Si ces moyens techniques permettaient aux employés d’avoir plus de temps à consacrer à des services qui ne peuvent passer par les machines, tout le monde y gagnerai. Malheureusement, nous le savons depuis longtemps, les gains de productivité servent partout à augmenter l’exploitation des employés !

Puisqu’ils sont antérieurs à internet, pour le moment, on ne peut pas accuser cette technologie pour expliquer les réductions d’horaires des guichets que l’on peut observer depuis 2002.

Aujourd’hui, en allant au conseil d’administration du comité de défense de la poste, j’ai décidé de vérifier quelques données sur les horaires en question. Je découvre ainsi qu’à Nohic, à partir de la semaine prochaine il y aura une demi-heure de moins par semaine. Alors qu’en 2002 l’horaire semaine était de 33 heures, il est passé à 20 heures et tombe donc à 19 h 30. Pour la même période, à Saint-Aignan on est passé de 33 h à 13 h ; pour Saint-Porquier de 33 h à 23 h ; pour Montbartier de 33 h à 21 h 30. Je prends des exemples dans des zones d’augmentation de la population ! Pour Mas-Grenier, qui est passé en Agence Postale Communale, l’ouverture du bureau est passé de 33 h en 2002 à 15 h.

 

La dégradation du service n’est pas seulement une question d’horaire d’ouverture. Il est cependant facile, après réduction d’horaire, de constater que l’activité baisse, d’où la proposition de nouvelle réduction de l’horaire ! Et le service public devient squelettique !

 

Toutes ces questions et bien d’autres furent évoquées au C.A. du Comité de défense de la Poste avec l’idée de trouver les moyens de s’opposer à cette casse qui va être développée encore, par un prochain projet de loi en vue de créer la fameuse Société anonyme à fonds publics en attendant l’arrivée des fonds privés. Depuis dix ans, nous savons à présent où conduisent ces pratiques. Avec France Telecom on a perdu les PTT.

 

Mais quelle efficacité de l’action ? Le Comité de défense propose le développement de la signature de la pétition, et l’organisation d’un débat public départemental sur le sujet. Avec l’idée qu’un tel débat ouvre sur la dégradation des services publics mais sans noyer le cas de la Poste dans un échange plus global et plus vague.

 

Une discussion a porté sur l’état de la mobilisation qui, d’un côté, a permis dans notre département un moratoire dans la transformation des bureaux en APC, ce qui n’est pas négligeable ; et qui de l’autre, montre une certaine usure ici ou là. Plus largement, notre comité départemental s’inscrit dans l’action d’un comité national qui ne brille pas par une activité excessive, malgré la multitudes d’organisations qui sont partie prenantes (notre comité n’est pas à ce jour intégré à la liste des comités locaux sur le site internet du comité national).

 

Comme il n’est pas question de proposer un débat départemental sans en vérifier son utilité dans les comités de base, la décision majeure a été de proposer d’abord la poursuite de rencontres comme les deux dernières du genre, à Castelmayran et à Vazerac. Plusieurs lieux ont été retenus. Donc à suivre.

14-03-2009 Jean-Paul Damaggio

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9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 14:30

Le 28 et 29 mars se tient à Beaumont de Lomagne La Fête à Fermat renseignements www.fermat-lomagne.fr

 Pour le 28 il y aura la projection en présence des réalisateurs du film « la cellule de Fermat ». Voici l’extrait d’une brochure qui raconte un voyage à Madrid où nous avons assisté à sa projection.

 

25 novembre 2007

 

 

Nous remontons vers la cinémathèque « Ciné Doré» un lieu très agréable mais qui propose un seul film sans de véritables explications. Nous revenons vers Gran Vía et après hésitation nous nous décidons, en souvenir du nom de Fermat, à aller voir La habitación de Fermat. Marie-France a le temps de faire quelques courses pendant que je vais acheter les billets.

Le film vient de sortir et fait effectivement référence au mathématicien Fermat. Il est la première oeuvre de deux réalisateurs Luis Piedrahita et Rodrigo Sopeña avec comme acteurs : Santi Millan (Pascal), Lluis Homar (Hilbert), Alejo Sauras (Galois), Elena Ballesteros (Oliva) et Federico Luppi (Fermat). L'histoire un peu fumeuse au départ rassemble quatre hommes et une femme convoqués dans une maison étrange pour s'affronter à des énigmes mathématiques dont les personnages sont des experts et ils ont été dotés de pseudonymes de mathématiciens : Fermat (1601-1665), Hilbert (1862-1943), Pascal (1623-1662), Galois (1811-1832). Quant à Oliva, elle est sans doute une mathématicienne espagnole. Pour mémoire, voici les références de Cantor: 1845-1918, un mathématicien qui nous avait été présenté peu de temps avant notre départ pour Madrid, par Denis Guedj.

Le but du film est de résoudre la conjecture de Golbach (1690-1764) qui dit que tout nombre entier pair est la somme de deux nombres premiers. La convocation des quatre experts est criminelle et, faute de réponse aux énigmes, les quatre murs de la maison se rapprochent au risque de les écraser. Qui est le responsable de cette machination qu’il faut impérativement arrêter ? Vont-ils reussir ?

Suivre le film en espagnol sans sous-titrage n'est pas simple, même pour Jean-Paul. Après de telles émotions car le film se révèle passionnant, nous avons choisi un repas dans un grand café « Zahara », une immense brasserie, où il y a un menu pas cher le quatrième dimanche de chaque mois : ça tombe bien c’est le jour, mais au manque d’empressement pour nous servir, on a douté un moment que ce soit le bon jour. Finalement on sera servi au milieu d'une permanente activité. Partout d'imposants écrans de télé produisent des images variées (mais sans le son) jusqu’au à l’heure du match de foot quand les joueurs s'imposent alors sur TOUS les écrans.

29-novembre 2007 Jean-Paul Damaggio et Marie-France Durand

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