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18 août 2010 3 18 /08 /août /2010 11:10

 

Le 27 février 2004 Roda-Gil revient à Montauban et dans La Dépêche un entretien très utile est publié sans indiquer qui en est l’auteur. Nous le reprenons ici à la fin de l’article.

 

Que Roda-Gil, l'homme aux centaines de chansons françaises très connues, ait parlé « patois » pour avoir vécu en Tarn-et-Garonne de 1941 à 1953 est à la fois incroyable aujourd’hui, et commun à l’époque pourtant si peu lointaine.

Incroyable aujourd’hui

Comment comprendre qu’un petit Espagnol qui est né en France en 1941 puisse apprendre à la fois l’occitan et le français ? Ses parents entre eux devaient parler espagnol ou catalan, à l’école c’était le français, et l’occitan c’était donc dans la rue. Son apprentissage de l’occitan révèle donc une forte présence sociale encore vivante de cette langue. Aujourd’hui aucun immigré même de langue proche comme le catalan, arrivant à Montauban ne pourrait apprendre l’occitan. C’est dire l’évolution radicale qui s’est produite. Le père de Roda-Gil arrive en 1939 en France, en 1940 il est dans un camp du Tarn-et-Garonne d’où comme d’autres il pouvait sortir pour travailler à la campagne. C’est là qu’on le retrouve sur le secteur de Réalville-Cayrac, c’est là qu’il fait revenir sa femme d’où ensuite la naissance du petit Etienne en 1941. Seule leur vie sociale les a mis en contact de l’occitan.

Commun à l’époque

Italiens ou Espagnols se sont souvent installés dans le Sud quand ils ont découvert la présence de ce « patois » si proche de leur façon de parler. Surtout que les Italiens avaient leur propre « patois » plus proche encore de l’occitan que l’italien. Le phénomène a eu plusieurs conséquences. Pour les plus jeunes ils purent différencier par l’école patois et français mais les plus âgés se sont mis parfois à parler une langue personnelle mêlant patois, français et langue d’origine (plus pour les Italiens que les Espagnols). Nous tenterons de revenir plus en détails sur cette vie du personnage en Tarn-et-Garonne. JPD

 

 

Entretien avec Roda-Gil

Qu’est-ce que cela vous fait d’être revenu à Montauban ?

Je ne serais pas venu tout seul. Genre le retour. Car je n’aime pas les pèlerinages, alors que revenir pour voir les gens que j’aime, c’est là que se font les vraies histoires.

Que conservez-vous de votre passage dans la cité d’Ingres ?

D’abord je dois rappeler que mes parents étaient tous deux des combattants républicains espagnols qui ont lutté jusqu’aux dernières heures de la république contre Franco. Ma mère, qui est passée par les camps d’Argelès et de Gurs, a pu, grâce à mon père qui avait été commissaire général, gagner le Tarn-et-Garonne où je suis né. Lui, a ensuite pris le chemin de la clandestinité dans un maquis du coin. J’ai donc passé toute mon enfance à Montauban jusqu’à l’âge de 12 ans. Et je dois dire que je n’ai jamais eu à subir aucun ostracisme de mes petits camarades quercynois. Je parlais d’ailleurs patois.

Et après ?

Nous sommes partis à Paris. Je suis entré au Lycée Henri IV où j’ai bossé comme un fou par respect pour mon père, qui se levait tous les jours à 4 heures du matin pour travailler dans une usine métallurgique.

Et la guerre d’Algérie ?

J’ai été appelé sous les drapeaux en pleine guerre. Malgré une demande de sursis qui m’a été refusée parce que j’étais considéré comme un apatride, j’ai donc décidé de gagner l’Angleterre. J’ai donc fait partir des 147 insoumis qui étaient contre la guerre d’Algérie. Par chance j’ai pu m’inscrire à l’Université de Londres et donc bénéficier jusqu’à 24 ans, d’un sursis et éviter l’exil pour des années.

Que conservez-vous de vos engagements à l’ultra-gauche ?

Je suis entré à la Fédération anarchiste internationale (FAI) à l’âge de 18 ans. Mouvement que j’ai quitté en 1962 parce que j’étais contre la lutte armée et les dérives auxquelles elle m’exposait. Je ne renie en rien mon engagement, je suis un antiautoritaire viscéral et je demeure favorable au retour d’une république en Espagne.

Et le show-business ?

Je suis mon propre sponsor, j’ai passé mon temps à lire et à écrire et je dois l’avouer, j’ai un peu de honte sociale d’avoir aussi facilement gagné ma vie en écrivant pour les autres. Je  n’ai toutefois pas changé d’amis, ni de fréquentations. Je garde en moi la devise de mes parents : « ni dieu ni maître ».

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