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7 octobre 2013 1 07 /10 /octobre /2013 10:46

Tous responsables sauf le FdeG !

Là où il y avait un sortant communiste, ce parti n'est pas au second tour mais l'éventail juste des responsables de cet échec oublie d'analyser la stratégie du Front de Gauche ! Et la réponse par le Front républicain continue d'assurer l'incohérence !

1 ) Le PS et sa politique sont responsables car ils désespèrent la gauche.

2 ) La droite est responsable car elle banalise le FN.

3 ) EELV est responsable car un candidat de ce parti était là.

4 ) et ensuite le FdG ?

Or les analyses précédentes seraient d'autant plus crédibles s'il y avait une analyse de la stratégie FdeG !

Je suis sûr qu'au nombre d'affiches, de tracts, de porte à porte, les militants du PCF ont dû être les champions pour en arrive à l'appel au Front républicain. Mais comment appeler à voter UMP en disant en même temps : "les tentatives à droite de banaliser le FN (étaient) aussi responsables du fait que les deux candidats d'extrême droite totalisent pas loin de 50% des suffrages exprimés". Il ne s'agit pas de renvoyer dos à dos la droite et le FN (ce qui équivaudrait à appeler à l'abstention) mais d'indiquer aux électeurs et électrices que quand on est exclu du second tour, l'heure aujourd'hui est à l'unique consigne possible : que chacun vote en conscience. Et c'est la même position que Mélenchon aurait dû avoir aux présidentielles car comment accuser l'Elysée de tous les maux quand on a prétend avoir assuré sa victoire ? Ce qui oblige à forcer le trait sur les kilomètres existants entre le programme et sa réalisation, ce qu'on ne fera croire à personne et pas plus aux désespérés qu'aux fatalistes. Nous sommes dans un contexte mondial (la crise... de l'alternative au capitalisme) qui nous prouve qu'on ne remontera pas la pente demain matin mais qu'il faut s'atteler à un combat sur la durée avec patience et sérénité. Jean-Paul Damaggio

 

L'Humanité le 7-10-2013 : 

Brignoles: éliminée, la gauche appelle au Front républicain

Le PCF a appelé les électeurs à "faire barrage à l'extrême droite" au second tour, dimanche prochain, de la cantonale de Brignoles, qui opposera le candidat d'extrême-droite à celui de l'UMP.

Le PS et le PRG ont fait de même. Lors du premier tour dimanche, l'extrême droite a réuni plus de 49% des voix, avec 40,4% pour le candidat FN, Laurent Lopez, et 9,1% pour un autre candidat, Jean-Paul Dispard. Ce dernier a appelé ce lundi matin à voter pour la candidate UMP, Catherine Delzers, arrivée en deuxième position avec 20,8%.

 70% d'abstention

Dans un communiqué, le PCF a mis l'accent sur le taux d'abstention "près de 70%", estimant que "cette triste participation en conformité avec toutes les partielles précédentes résultait avant tout de la désespérance que la politique du gouvernement suscite chez les électeurs de gauche. C'est elle qui met le candidat du FN en position de l'emporter au 2e tour", a poursuivi le parti, ajoutant que "les tentatives à droite de banaliser le FN (étaient) aussi responsables du fait que les deux candidats d'extrême droite totalisent pas loin de 50% des suffrages exprimés".

 L'Elysée et EELV

Interrogé sur France Inter ce lundi matin, Jean-Luc Mélenchon partage ce sentiment. "On élit un président de la République social-démocrate et que fait-il? Il démantèle les acquis sociaux du pays", a expliqué le coprésident du Parti de gauche, en citant notamment la réforme des retraites. "Les gens vivent le contraire de ce à quoi ils s'attendaient: pourquoi est-ce qu'on câline sans arrêt les patrons?". "Le Front national prospère sur la résignation et la désorganisation, du fait que le principal pourvoyeur de ses voix est à l'Elysée", a conclu Jean-Luc Mélenchon.

 Pour expliquer l'élimination dès le premier tour des candidats de gauche, le PCF souligne aussi "la division à gauche provoquée par la candidate d'EELV et encouragée par de trop nombreux socialistes locaux malgré les prises de position de la direction nationale du PS", qui "prive notre candidat, prive la gauche de l'accès au 2e tour". "Même si le second tour aurait été difficile, EELV porte la responsabilité de la seule présence de l'UMP et du FN". Le candidat du PCF, Laurent Carratal, soutenu par le PS, a obtenu 14,6% des voix et la candidate EELV, Magda Igyarto-Arnoult, 8,9%.

 "Nous nous éloignons de l'électorat populaire"

 Invité sur LCI et Radio classique à commenter le premier tour de ce scrutin, le patron des sénateurs écologistes Jean-Vincent Placé à esquiver la mise en cause. Pour lui, le résultat du Front national "est très inquiétant (pour la gauche, ndlr), pas seulement depuis (l'élection partielle législative, ndlr) Villeneuve-sur-Lot (en juin, ndlr), je le dis depuis le début du quinquennat. Nous nous éloignons de l'électorat populaire, l'électorat socialiste se réfugie dans l'abstention, il n'y avait d'ailleurs même pas de candidat socialiste, et d'évidence l'électorat écologiste est également rétif à se déplacer aux élections partielles qui sont toujours un baromètre (...) On arrive à une situation plus qu'inquiétante pour les forces politiques qui soutiennent le gouvernement", a-t-il ajouté.

 Il a appelé pour le deuxième tour dimanche prochain à faire "barrage au Front national" en formant un "Front républicain". "Nous voterons UMP dimanche prochain parce que nous, nous sommes clairs, nous ne sommes pas comme M. Fillon qui (...) s'est lourdement discrédité dans l'opinion française. L'ennemi principal n'est pas le Parti socialiste. C'est le Front national", a -t-il ajouté.

 Sans hésitation

 Arrivé troisième, le candidat communiste, Laurent Carratala, qui était soutenu par le Parti socialiste, a lui aussi appelé à voter pour le candidat UMP au second tour dimanche. Tout comme le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir: "Ce n'est pas du tout le moment d'aller aux élections en ordre dispersé pour les forces de gauche", a-t-il expliqué sur France Info, une allusion à la candidature Europe Ecologie-Les Verts au premier tour à Brignoles. "Bien sûr, j'appelle à faire barrage au Front national au second tour, comme je l'ai toujours fait, sans aucune hésitation", a poursuivi Harlem Désir.

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6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 22:33

Brignoles devient un sismographe ? Jamais je ne tire de leçons générales d'une élection partielle mais je dois bien observer une élection que j'étudie depuis deux ans. L'article ci-dessous du Monde se garde bien de donner les résultats des précédentes élections que vous trouverez ci-dessous. Le même candidat PCF passe de 33% en 2001 à 14% aujourd'hui ! Quant à donner la rapide réaction du PCF, le journal confirme qu'il ne fait pas son travail... et le PCF non plus. Ah ! si dès le premier tour il n'y avait qu'un candidat de gauche ! Et alors d'où viendraient les voix pour gagner le second tour ? A chaque fois l'analyse est politicienne au moment où il faut lever la tête pour se retrousser nos manches. JPD

 Trois articles de ce blog :

7 avril 2011 :

27 avril 2012

1 juillet 2012

 Article du Monde :

Le candidat Front national est arrivé largement en tête dimanche 6 octobre du premier tour de l'élection cantonale partielle de Brignoles (Var). L'extrême droite réunit au total plus de 49 % des voix avec 40,4 % pour le candidat FN Laurent Lopez, et 9,1 % pour un autre candidat d'extrême droite, Jean-Paul Dispard.

La candidate UMP Catherine Delzers arrive en deuxième position avec 20,8 % des voix, dans ce canton gagné par la gauche en 2012. Les deux candidats de gauche, PCF (14, 6% des suffrages) et EELV (8,9 %) ont ainsi été éliminés dès le premier tour du scrutin marqué par un fort taux d'abstention.

LE PARTI COMMUNISTE DÉNONCE "LA RESPONSABILITÉ" D'EELV

Peu après l'annonce des résultats, le parti communiste a dénoncé "la division à gauche provoquée par la candidate d'EELV et encouragée par de trop nombreux socialistes locaux malgré les prises de position de la direction nationale du PS", qui "prive notre candidat, prive la gauche de l'accès au 2e tour".

"Même si le second tour aurait été difficile, EELV porte la responsabilité de la seule présence de l'UMP et du FN", considère le PCF qui a appelé les électeurs à "faire barrage à l'extrême droite" au second tour dimanche prochain.

Le PS et le PRG ont fait de même. Dans un communiqué, le PS considère que "le score de l'UMP montre qu'il n'y a pas d'appétence pour l'opposition". "La droite devrait comprendre qu'à force d'ouvrir la porte au vocabulaire et aux thématiques du FN, une partie de ses électeurs s'y engouffrent dès le premier tour", avertit le parti socialiste.

 RESULTATS 2nd Tour 2001

Nombre             %Inscrits           %Votants

Inscrits               19 805               

Abstentions      10 248              51,74  

Votants              9 557               48,26 

Blancs ou nuls   748       3,78     7,83

Exprimés           8 809   44,48  92,17

M. Claude GILARDO (COM) 4 402     49,97   22,22  

M. Jean-Paul DISPARD (FN) 4 407   50,03  22,25   oui

 

RESULTATS 1er Tour

Nombre             %Inscrits           %Votants

Inscrits               19 805               

Abstentions      11 261   56,86 

Votants              8 544    43,14  

Blancs ou nuls 183        0,92     2,14

Exprimés           8 361    42,22   97,86

M. Claude GILARDO (COM) 2 636     31,53   13,30  

M. Jean-Michel ROUSSEAUX (UMP) 1 981  23,69   10,00 

M. Jean-Paul DISPARD (FN) 2 757    32,97   13,92  

Mme Magda IGYARTO-ARNOULT (VEC)     987       11,80   4,98    

 

 

Au premier tour de juillet 2012 Gallardo faisait 39%, l'UMP 25% et le FN 35%. 

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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 20:21

 L’écrivain Jean Vautrin qui tenait chronique (Carnets polaroïd) dans l’hebdo communiste Révolutiondécida de réagir à la victoire de la droite et de l’extrême-droite à Dreux (30 septembre 1983). Trente ans après, ce texte me semble avoir quelque intérêt. Pas seulement à cause du style du personnage. Pas seulement parce que je serais d’accord avec lui (dès 1983 il y a des éléments que je n’ai pas partagé et que je ne partage pas). Mais l’impertinent, après cet article sera rayé du journal ! Il faut dire que l’article précédent évoquait l’avion sud-coréen civil que les militaires soviétiques ont alors abattu avec 269 innocents morts à la clef. Un anniversaire qui n’a pas lieu d’être, l’Union soviétique a disparu. Le 18 juillet 1984, dans le même hebdo une lettre d’un lecteur évoque les « courages » du journal pour mieux regretter cette disparition de l’impertinent Vautrin. Elle était signée J-P Damaggio. Je rappelle simplement qu’à Dreux le FN va débuter une carrière politique qui depuis ne s’est jamais démentie. JPD

 

LE PAS DE DREUX

Je réclame pas des médailles. Mais dans le genre Gillot-Pétré de l'anticyclone politique, la prévision à moyen terme m'a hélas assez bien réussi avec Dreux. Dire dès le 15 juillet que «les coquins étaient là, fins prêts à prendre le relais, fidèles aux « vraies valeurs » et « à la cohésion du monde occidental », c'était même quasiment pythonisse. Pas que je sois fier. J'aurais préféré me gourer. Surtout si, comme j'ai lu on estime que c'était une fracasse évitable.

Soi-disant qu'il aurait fallu mobiliser avant la deuxième manche. Prévoir. Prendre en main à l'avance. Occuper le terrain avec des contre-feux. Eh oui, pardi ! Pas s'endormir sur le chemin de ronde sous prétexte que c'était l'été ! Et pas tellement faire donner les pleureuses, genre intellos de la dernière chance, signe du déjà trop tard.

Comment expliquer ? Quand j'ai vu arriver les bons sentiments lyriques, j'ai eu tout de suite la certitude que c'était paumé irrémédiable.

Cette vacherie-là, le fascisme, ça monte comme de l'eau. Sournois. Ça ne se voit pas venir. Et ça ne se combat pas avec des prestations d'acteurs bien intentionnés.

LES LOUPS...

En tout cas, gaffe, je dis ! Le pas de Dreux dansé par le Front national, les yeux dans les yeux du RPR, ouvre le bal d'un peu de dirigisme à l'ancienne. C'est comme ça au début. Un frémissement. Un rien tantinet caricatural qui fait sourire comme un vieux costume. Et puis la malle en est pleine. Pleine de vieux costumes. On se regarde. On ne peut pas arriver à y croire. Et d'un coup les loups sont dans la ville.

ET LES MOUTONS JUSTEMENT

Pour cause de passé qui ne se dément pas, je me méfie aussi de tous les suiveurs. Moutons d'un électorat indécis, frange d'incertains — tous bêleurs de principes — petites gens, commerçants retraités — juste centre — comment les appeler ? Le marais ? Les disponibles ? Les convertibles ? Les réversibles ? Les imbéciles ? Les opportunistes ? Les petits spéculateurs ? Les honnêtes ? Les crédules ? C'est ça, les naïfs. Peut-être les médiocres. Des gens qui vont où le vent les porte. Désinformés mérinos. Manches inévitables de la cognée du moment. Pétainistes d'occase. Effrayés de toute entreprise novatrice. Apeurés chroniques du moindre voyage où il faut donner de soi. Trois ou quatre pour cent de crypto-ganaches souvent solennelles qui font chorus dans les circonstances, dans les votes, et nous entraînent chaque fois dans des courants violents dont ils sont — aussitôt emportés — les premiers à avoir la frousse.

A croire que la France est une pirogue. Qu'on monte 50 millions de citoyens sur le foutu bateau et qu'il suffit qu'une poignée de connards penche à droite pour que le tourbillon affleure.

JAMAIS DREUX SANS TROYES

Gaffe, je répète ! Gaffe partout ! La francisque et les faisceaux qui rappliquent ! Fête à Vrain ! Le Front, pignon sur rue ! Jean-Marie sur les radios périphes ! Les Beaufs parmi nous ! Tranquilles tranquilles. Le genre d'air de famille qui commence à Maréchal nous voilà et qui finit par des pogroms. Gaffe, je dis ! Gaffe aux municipales ! Aux échéances !

Déjà, dans les quartiers, les marchands de sécurité. Les chiens. Un peu partout, ça tire sur les colliers étrangleurs. « Les braves gens » qui s'organisent. Commencent à voter national. National-utilitaire. Plus d'étrangers dans les usines. Notre pain restera français. Les mal blanchis à la maison. Rendez nous nos hôpitaux, purgez nos quartiers de la racaille, protégez nos donzelles et travaillons françoze.

Le genre de virus qui galope. Grippe. Gratte. Enerve. Passe dans le sang. Viscéral, mon cher Dupont.

Dans les F3, les fusils font des pompes. Au pied des cages, fait pas bon s'appeler Mohammed. Garou garou ! On va bouffer du bique ! Rester entre nous. Bien mené, faudra présenter au moins trois quartiers d'ancêtres auverpins pour pouvoir circuler après dix heures du soir. Halte à l'invasion du tiers monde ! Securitas, securitas Refrain bien connu. Et méfiance avec les uniformes; Jeunes gens propres. Cravate et cheveux courts. Les yeux brillants d'intrigues. Et plus populaires, manipulés, ceux tout en noir. Repeints aux couleurs du passé. Nostalgiques. Tatoués. Décorés d'insupportables colifichets. Ordre du sang. Commémo de Mackensen. Médaille de la Baltique. Croix de fer et bataclan.

Et des tas de mecs trois pièces-gilet, prêts à entonner la rescousse. Ça dépendra si ça penche. Partition mieux préparée qu'on ne croit. Un vrai danger qui accourt. Les paroles déjà sur toutes les bouches. En avant pour la grande purge. Et pourquoi pas ? Ça s'est déjà vu, après les biques, les juifs et les cocos. Je vois d'ici la chasse La droite gagnant de clocher en cathé. Après l'Eure-et-Loir pourquoi pas la Champagne ? Jamais Dreux sans Troyes ! Encore une ville de gagnée !

Et surtout ne pas se laisser prendre à la technique légaliste qui consiste à dire qu'on respectera la Constitution.

AUTRE CHOSE

Ce qui me paraît plus mauvais encore, c'est qu'ils ont su trouver des voix, des échos, de la sympathie dans les quartiers populaires. C'est pas fameux comme perspective. Alarmant.

Aller tisonner le racisme chez les pauvres, c'est un truc vieux comme Hitler. Oubliez pas que le peintre viennois avait tôt compris le parti qu'on pouvait tirer du chômage. De la colère des pauvres. Du poids des impôts. L'un de ses slogans favoris n'était-il pas : « La maîtrise de la rue est la clé du pouvoir ? »

Social, Hitler. Souvenez-vous. Autostrades. Logements planifiés. Et Volkswagen, la voiture du peuple. En 1933, l'Allemagne affichait six millions de chômeurs. Des hommes désespérés étaient plantés au coin des rues de chaque ville industrielle. Amertume et angoisse. Et, plus grave que tout, les classes moyennes étaient également touchées. Ces personnes, employés, boutiquiers, petits commerçants, avocats et médecins les moins prospères, étaient menacées de perdre non seulement leur gagne-pain, mais aussi leur respectabilité.

Une situation assez comparable à celle qui germe dans la société française actuelle. Perte du pouvoir d'achat. Peur du chaos. De quoi faire lever à merveille une sorte de néo-poujadisme qui larve déjà les consciences. Un air du temps. Une inhalation permanente. Une capillarité qui irrigue de nouvelles couches sociales et les fait lorgner du côté de l'Ordre.

Tous symptômes que la gauche ferait bien de prendre en compte.

Faut-il rappeler que la politique catastrophe de la droite est tactique ? L'alarmisme a toujours été de mise pour mettre en place les pouvoirs forts. A ce titre, la xénophobie générale tombe à pic. Les aventures corses, celles que vit l'armée française au Liban, au Tchad et la recrudescence du terrorisme sur le sol national sont autant d'épines dans les doigts de la majorité. Créatrices de panaris, elles sont des lieux d'infection que l'opposition aime à voir s'envenimer.

 

Décidément, on se croirait à la veille d'une répétition de l'histoire. J'en veux pour preuve ce texte qu'écrivait Gregor Strasser, dans les Nationalsozialische Briefe, deux ans avant la prise du pouvoir par Hitler, et qui pourrait fort bien servir d'ordre du jour à notre extrême droite : « Tout ce qui peut nuire au système existant est assuré de notre appui... Nous poursuivons une politique de catastrophe — car seule une catastrophe, à savoir l'effondrement du système libéral, ouvrira la route à l'ordre nouveau... Tout ce qui peut précipiter la catastrophe du système établi — chaque grève, chaque crise gouvernementale, chaque coup porté à l'autorités de l'Etat, chaque blessure infligée au Système —, tout cela est bon, tout cela est très bon, pour nous et notre révolution allemande. »

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 15:09

Il est frappant de constater que chez les grands commentateurs le Front de Gauche a disparu comme si c’était quantité négligeable.

Voici une phrase du communiqué des candidats FdeG, Pierre Ripart et Anthony Auger au sujet de leur score : « Dans ces conditions, le score en progrès du Front de Gauche apparaît comme le seul signe d’espoir. » Un optimisme raisonné ?

 Sur le site PG Midi-Pyrénées je trouve ENFIN les résultats de tous les partis donnés par Jacques Sérieys :

« Le Front de Gauche connaît une progression (de 5,25% à 6,64%) de même que la candidate de Lutte Ouvrière (de 0,73% à 1,57%). ».

Mais il faut observer que par rapport à 2012, il manque deux "petits" candidats écolos et un candidat d’extrême-gauche.

 Bref, au premier tour le PS perd 9% que le Front de Gauche ne récupère pas. Donc je suis d’accord avec l’analyse de Jacques Sérieys : « L’énorme abstention de l’électorat de gauche marque plus une profonde désillusion vis à vis de la politique menée par François Hollande et le gouvernement, qu’une politisation vers les solutions que nous proposons. »

 Donc que faire ? Les candidats FdeG répondent : on continue pareil...

 Or les résultats du second tour, une fois de plus, créent l’événement. Ni le candidat FdeG, ni la candidate socialiste n’ont voulu relayer l’appel national du PS à faire barrage au FN en votant UMP.

Martine Billard explique pour le PG : « Il est hors de question d’appeler nos électeurs à voter pour un candidat UMP qui en d’autres occasions (cantonales et régionales de 1998) n’a pas hésité à pratiquer des désistements réciproques avec le FN et qui a été condamné par la justice notamment pour conflits d’intérêts. »

De son côté le candidat FdeG a déclaré :

« Entre Jean-François Mancel, représentant d’une droite extrême et Florence Italiani de l’extrême droite, il n’y a aucun choix possible pour les électeurs de gauche. »

 Le candidat de l'UMP Jean-François Mancel a remporté la législative partielle dans la 2e circonscription de l'Oise avec 51,41% des voix, contre 48,59% pour la candidate FN Florence Italiani. Comment le FN passe de 26, 5% à 48,5% ? Ce qui correspond à une augmentation de 6000 voix !

Une analyse est proposée :

Que s’est-il passé dans la 2e circonscription de l’Oise ?

Je ne connais pas son auteur Joël Gombin qui vient par ailleurs de travailler au vote FN dans le Vaucluse. Après son étude minutieuse bureau par bureau et avec des instruments précis, j’en partage les conclusions, qui tiennent en ces deux phrases :

1 - « Entre 40 et 45 % des électeurs socialistes ont voté pour Florence Italiani – et il faut remarquer que cela semble se vérifier dans toutes les communes de la circonscription. Pour le reste, ces électeurs socialistes se sont répartis équitablement entre abstention, vote blanc ou nul et vote Mancel (environ 20 % pour chaque). »

 2 – Et il faut en effet tenir compte de cette autre donnée :

« À l’inverse, il convient de noter que Florence Italiani ne fixe qu’une part relativement médiocre de son électorat de premier tour au deuxième (environ 65 %). Pour le reste, les électeurs ayant choisi le FN au premier tour se sont notamment portés sur Jean-François Mancel (environ 1800 voix) : il s’agit sans doute là d’une fraction « radicalisée » de la droite qui a voulu donner un avertissement à l’UMP (et au gouvernement) au premier tour, mais a rejoint son candidat naturel au second tour. Toujours est-il que, si tous ses électeurs de premier tour l’avaient soutenue au second tour, Florence Italiani serait la nouvelle députée de la seconde circonscription de l’Oise… »

Ce phénomène était classique autrefois y compris au deuxième tour de la présidentielle Chirac/ Le Pen : au second tour des électeurs FN volent tout de même au secours de la droite tout comme à l’époque où les candidats PCF se maintenaient au second tour, 40% de leur électorat soutenait la gauche au second.

 Autant dire que cette situation du FN est inquiétante. Très rares sont les électeurs PS mécontents qui au premier tour se portent sur le FdG, et quand leur parti est absent alors c’est la dispersion totale vers les aventures !

Mélenchon semble vouloir résoudre le problème en durcissant le ton contre le PS. Mais faut-il alors être sûr d’apparaître comme une alternative, sinon c’est le FN qui tire les marrons du feu car lui, il joue électoralement dans la cour des grands !

Même s’il est impossible de tirer des leçons générales d’une élection partielle très particulière, il me semble urgent d’engager une réflexion autour des leviers disponibles pour sortir des impasses qui sont celles de TOUTE le gauche, les responsabilités étant différentes pour ceux qui sont au pouvoir et ceux qui sont sur le bord de la route. JP Damaggio

 PS Analyse d’avril 2011 ; La gauche vote FN

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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 23:25

Publico est un quotidien espagnol intéressant et à le visiter je découvre un article avec la photo classique de Gramsci. J'ai eu du mal à le traduire, d'abord à cause de l'ironie et ensuite à cause du style. Il témoigne d'un état de la situation qui me semble important de noter. JPD

Aníbal Malvar

 http://blogs.publico.es/rosa-espinas/2013/01/09/la-tuitera-asesina/

 La Rose et les épines

Il semble que, voici deux jours, au petit matin, une tuitera [personne qui fait des twits] a été appelé à témoigner dans une caserne, sur ordre de l'Audiencia Nacional, sous l’accusation de diffusion de twits presque violents et meurtriers. Elle a tout raconté sur les réseaux sociaux. Almudena Montero - écrivaine, journaliste et scénariste-, a été quelque peu stupéfaite lorsque le procureur lui a montré le corps du crime. C'est - toujours selon la version de cette dangereuse « nínfula » du réseau - de citations textuelles du philosophe marxiste Antonio Gramsci, mort en 1937 après avoir fait six ans de prison sur un caprice de Benito Mussolini.

L'histoire de l’Almudena est fondamentalement triste. Qu’une dictature lettrée te coffre pour citer Gramsci est encore supportable. C’est la preuve que tes ravisseurs ont lu quelque chose. La répression d'analphabètes est plus douloureuse. Et plus de répression. Une justice ignorante est une loterie. Et, par coïncidence, la graisse a tendance à nous toucher toujours à eux. La culture ne donne pas la liberté lorsque les juges n'ont pas de culture. Mais bien au contraire.

La justice espagnole a toujours été très pittoresque. Nous maintenons dans la légalité et dans les votes une phalange espagnole qui marche un jour oui, et un autre qui se dénommait le coup d'État militaire sur leurs sites Web, nous permettons à des anciens ministres comme Mayor Oreja de faire l’apologie du fascisme de Franco dans les médias ("c’était une situation de sérénité extraordinaire"), nous gracions des tortionnaires de la police catalane et nous coffrons une fille qui diffuse sur le réseau les travaux du pauvre Gramsci, ce tuberculeux si violent. Très pittoresque, tout ça, je l’ai dit.

C’est sûr, ce cas d’Almudena éveille l'imagination de chacun. Il n'est pas facile de contrôler le contenu dans le réseau de près de 50 millions d'espagnols. Combien de policiers à l'Etat à l’intérieur de son taudis, collée à l'ordinateur, afin d'identifier et de capturer des lecteurs de Gramsci ? Combien ça nous coûte ? Gramsci, je crois, n’est pas si cher que ça. Mieux vaut qu’ils interdisent ses livres, que nous les brûlions sur les places. Total, j'entrevois que nous sommes en chemin pour aller d'une « situation d’une sérénité extraordinaire » à la sérénité extraordinaire qui consiste à brûler les livres.

 

Un fascisme au verbe pudique survole l’Espagne, parce qu'il n'ose pas dire son nom, mais qu’il est décidé à l’être, puisqu'il agit avec plaisir varié. Nous, nous sommes tombés amoureux. Nous aimons nous-mêmes. De notre audace à occuper les rues et assiéger le Congrès. De nos citations de Gramsci. De notre pacifisme désobéissant. Mais à la fin nous ne désobéissons pas. Parce qu'il n'y a aucune désobéissance possible à un appel de l'Audiencia Nacional. Devant une amende au hasard qui coûterait si on refusait de la payer. Devant une fraude bancaire, ce qui fait passer à la caisse ceux qui n'ont même pas un compte en banque.

 

Et là-bas, du ciel de la liberté, de l'égalité et de la fraternité, l’Europe kidnappée nous donne rien de la feinte indifférence.

 

Au risque qu’on me mette dans la prison, accusé d'un crime de détournement culturel, ou quelques autres, absurde, d'importance similaire, je me souviendrai de la plus célèbre phrase d’Antonio Gramsci : "Le vieux monde se meurt. Le nouveau tarde à apparaître. Et dans ce clair-obscur des monstres surgissent". C'est sûr qu’il tarde, camarade Antonio. Quelle liberté et il semble que le mot n’est pas assez large. Ici, la fascisterie continue installée dans le clair-obscur de la sérénité extraordinaire, tandis que nous, comme je l'ai dit plus haut, nous nous aimons.

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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 13:56

Ciommenrt comprendre un homme de gauche qui passe dans le camp fasciste ?

 

En fait hier, je n’étais pas aux Archives départementales pour consulter La Feuille villageoise mais le fond Marcel Maurières. Malheureusement il n’a pas encore de répertoire aussi aimablement on me porte tout de même les trois premières références qui sont des livres sur l’histoire de France de 1940 à 1944. Je feuillète ainsi Des écrivains et des artistes sous l’occupation, de Gilles Ragache et Jean-Robert Ragache publié chez Hachette. Comme il y a un index je prends note de ce qui est dit de Ramon Fernandez. Gide aurait trouvé remarquable son étude sur Lamennais publié à la NRF (mais ça je le savais) puis une référence au voyage de ces intellectuels de la collaboration visitant l’Allemagne. Dès le 11 juillet 1940 Ramon Fernandez est noté comme membre de la droite musclée par son travail à La Gerbe d’Alphonse de Chateaubriant. Droite musclée pour ce soutien bien connu du PPF (Parti populaire français) de Doriot ?

 L’écrivain Dominique Fernandez a publié en 2009 un très gros livre sur son père Ramon Fernandez, sur le poids qu’à représenté pour lui, le passage au fascisme de cet homme promis à une autre destinée. Il rappelle que chercher à comprendre ne veut pas dire excuser mais peut-on comprendre ? Le dos de couverture résume ainsi le parcours : « socialiste à 31 ans, critique littéraire d’un journal de gauche à 38, compagnon de route des communistes à 40, fasciste à 43 et collabo à 46. »

 Prenons un extrait de les conclusions de son long tableau du voyage en Allemagne : « En quoi Sartre a-t-il été plus clairvoyant sur l’horreur soviétique que mon père sur l’horreur nazie ? En quoi s’est-il montré moins servile envers ses hôtes communistes que mon père envers ses hôtes national-socialistes ? Les millions de déportés en Sibérie ne pourraient-ils lui demander les mêmes comptes que les millions de gazés d’Auschwitz à mon père ? »

Sur Aragon : « En 1954, il publiait chez Denoël (ouvrage jamais réédité et pour cause), un essai, Littératures soviétiques, où il osait vanter la « liberté » des écrivains soviétiques. »

 Dominique Fernandez a voulu s’attaquer à cette question cruciale : comment devient-on fasciste ? Je n’ai pas été convaincu par sa réponse qui tient plus de la psychologie que de la politique (trop dominé par sa mère, trop de déception conjugale, remplacer le soldat qu’il n’avait pas été en 14-18…). Bien sûr le cas de Doriot est largement évoqué mais je reste sur ma faim. « Déjà en 1937, parmi les causes directes de son ralliement au PPF, je mets en première ligne l’aspect militaire des sections doriotistes. » Doriot l’ancien ouvrier qui permettait, avec son parti le PPF, a des intellectuels parfois de haut rang, une rencontre avec le peuple. « La séparation d’avec sa femme concorde avec le début de son évolution politique. La rupture conjugale amorce le dérapage vers la droite puis le fascisme [ … ] L’intérêt pour Doriot, dès la fin de 1936 ? Réflexe de noyé. »

« Il y avait chez lui cette lancinante question jamais résolue, de la patrie, des racines, et il crut trouver la solution en s’engageant dans un parti dirigé par un ancien ouvrier qui s’était rebellé contre Moscou. »

On devine tout de même en toile de fond l’évolution même du PPF qui dira d’abord « ni Moscou ni Berlin » pour finir dans les bras de Berlin.

 Bref, ne pouvant consulter facilement les archives de Marcel Maurières j’ai consulté plus sagement le cas du Boulangisme dans La Feuille villageoise où certains, en 1888, demandent des explications à l’ancien communard Rochefort, passé aux côtés du Général populiste. JPD

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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 14:43

                             le-canard.jpg

Philippe Cohen et Pierre Péan viennent de consacrer à Le Pen une imposante biographie. Je l’ai appris par Maurice Szafran dans Marianne qui n’ira pas par quatre chemins dès le titre de son article : « Jean-Marie Le Pen, la réhabilitation ». Ayant d’autres lectures en cours, je ne suis pas allé vérifier. Voilà que « Le Canard » n’est pas plus tendre pour le livre. Alors je m’inquiète. Peut-être quelqu’un m’enverra les réponses des auteurs ? Pour le moment je vous offre l’article du « Canard ». J P Damaggio

 La bio de Le Pen soumise à la torture

APRÈS tout, ce pourrait être une bonne nouvelle : le lieutenant Jean-Marie Le Pen n'a pas torturé en Algérie. Le rude soldat s'est « sans doute » laissé aller à « brutaliser » quelques suspects. Mais la gégène, la baignoire, jamais. Et, s'il lui est arrivé de laisser entendre qu'il avait bien mis la main à la pâte, c'était pure vantardise et rodomontade. C'est la thèse défendue par Philippe Cohen et Pierre Péan dans la copieuse biographie qu'ils viennent de publier (1). « Le Canard », qui fut le premier à mener une véritable enquête et à retrouver des témoins directs, ne demande qu'à en être convaincu. Hélas, sur ce chapitre au moins, le bouquin est truffé d'erreurs grossières et d'affirmations péremptoires, qui n'ont qu'un dénominateur commun elles dédouanent le fier para.

Question sans réponse

Il serait un peu fastidieux de reprendre les 25 pages de leur longue plaidoirie. Il suffit de relever que les auteurs eux-mêmes comptent pas moins de neuf témoins qui ont affirmé, souvent sous la foi du serment, qu'ils avaient été torturés par Le Pen. Cohen et Péan n'en sont aucunement troublés : tous des menteurs ! Tous arabes, il est vrai. Et, comme le disait Le Pen lui-même à la barre du tribunal, sans doute tous des tueurs du FLN « en service commandé ».

Un fieffé menteur, par exemple, cet Ali Rouchaï, qui, en 1984, raconte pour la première fois son histoire à un journaliste du « Canard ». Arrêté, torturé par Le Pen, il confie, vingt-deux ans après, des larmes dans les yeux : « Que Dieu me pardonne, j'ai craqué, j'ai donné des frères. » Enfermé dans un réduit, pris de remords, il tente alors de se trancher la gorge avec une bouteille. Lors de l'audience du 21 mars 1985, Le Pen se trahit sottement et confirme le récit : « Je lui ai sauvé la vie, à celui-là !» Et c'est exact. Le lieutenant Le Pen a bien transporté Rouchaï à l’hôpital. Le médecin qui l'a soigné racontera, beaucoup plus tard, les manœuvres dilatoires dont il a usé pour retarder le moment de rendre « son » blessé à Le Pen, qui insistait pour lui poser encore quelques questions. Donc tout est vrai. A un « détail » près.

Menteur, encore, l'ancien maître d'hôtel du maire d'Alger, Jacques Chevallier, dont Cohen et Péan ont oublié le témoignage. Arrêté par Le Pen, torturé, il est libéré le lendemain avec un œil en moins. Ce qui provoque une protestation officielle du maire auprès des autorités militaires. Au procès, « Le Canard » a produit la lettre de Jacques Chevallier.

Menteur, toujours, le commissaire Gilles, qui rédige, en 1962, une note sur les sévices au tout jeune Abdenour Yahiaoui. Là, le mensonge confine au paranormal. Devenu un paisible artisan, Yahiaoui est retrouvé à Alger à l'adresse exacte indiquée par le commissaire Gilles. Vingt-deux ans après, il habite toujours la maison familiale. Il n'a aucun lien avec le FLN. Au procès du « Canard », qui a lieu plusieurs mois avant celui de « Libération », il témoigne, sans le moindre ressentiment : c'est bien Le Pen qui s'est occupé de lui. Menteur !

Mais il est vrai que ni Cohen ni Péan n'ont assisté à ces moments terribles où, devant les juges de la 17e chambre, les torturés ont fait face à leur tortionnaire. Ils n'ont pas entendu le silence du prétoire. Ils n'ont pas senti le froid qui s'est abattu sur le public. Ah, ils avaient du talent, les menteurs !

« Que retenir de tout cela ? » se demandent les auteurs. Mieux vaut plutôt oublier les écrits des compères, que l'on a connus mieux inspirés. Oublier, par exemple, qu'ils expliquent doctement que, lors de son procès, « Libé «a été relaxé en première instance. En réalité, le quotidien a été condamné, tandis que « Le Canard », lui, était bel et bien relaxé à l'issue d'une première audience dont ils ne disent pas un seul mot. Un détail ?

L.-M. H.

(1) « Le Pen, une histoire française » (Robert Laffont)

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 11:59

Je retrouve ce texte envoyée à l’époque à la revue M qui s’appelait encore Mensuel, Marxisme, Mouvement (elle perdra ensuite les deux premiers M). J-P Damaggio

  

« …. et ils se racontaient leurs vieux souvenirs, parce que vivants au temps de l'oubli ils avaient pu se faire fils de l’histoire, fils de Jeanne dit l'un, et fils d'une vieille bataille dit l'autre.

… les voilà donc contemporains tout en restant dans la marge, fils aussi de la géographie, de la Bretagne dit l'un, du Val d’Aoste dit l'autre.

... d'où cette manière de parler, de parler et toujours de parler, de parler pour tordre le langage normé, de parler pour piéger les mots avec de l'argot dit l’un, avec du dialecte dit l'autre.

... pourtant tout les distingue, puisque, je suis nationaliste dit l'un, je suis fédéraliste dit l'autre."

 Vous l'aviez deviné, ils sont hommes politiques tous deux car la politique trafique l’histoire, vient de la marge géographique et parle tant et plus. Nos démocraties ont mis en leur cœur non pas la politique comme elle veulent le faire croire mais l'économique, aussi nos deux Marginaux tempêtent contre l'économie de nos sociétés, en s'appuyant sur les petits entrepreneurs, les petits en tout genre, ... au nom de leurs grands idéaux.

… et ils se plaignaient donc de la vie politique de leurs pays respectifs puisque les élus du nationalistes sont surtout dans les régions et pas au niveau national, alors que le fédéraliste  vient d'envoyer 80 élus au niveau national

... et pour se consoler ils pouvaient constater qu'ils avaient le même faible nombre de femmes élues. Le Français avait, en la matière, mis en piste sa propre fille tandis que l’Italien avec 6 élues peut compter six personnes de choc venant surtout du milieu enseignant. Celle du Trentin a fait sa thèse sur l'autonomisme catalan et basque (à tant que faire !) et celle de Venise aime rappeler que "le dialecte est la langue de la spontanéité et de la protestation populaire.

… et ils divaguent sur le national-populisme et le régional-populisme donc sur les différences entre France et Italie.

… ils sont toujours face à face à se raconter leurs victoires contre tous, leurs victoires contre les sales médias, les sales "cocos" et les immigrés en tout genre. Le Français ayant pris un peu d'avance en est à 14% quand l'Italien arrive à peine à 7%. Pourtant ils voient la vie en face, ils se parlent comme ils se connaissent, pour la forme. La première victoire de Jean-Marie fut "européenne" et idem pour celle d’Umberto… "les Français d'abord" dit l’un et l'autre lui répond « Priorité aux Lombards dans l'attribution d'emplois, de logements, de secours et de subventions ». Et, de préférence nationale, on tombe en préférence régionale, puis en préférence locale ... donc on tend vers l'autarcie si ridicule aujourd'hui ! ils manipulent la nostaglie, quand d'autres jouèrent aux lendemains qui chantent.

… oui, oui nous sommes ridicules et même des résidus et nous la leur mettrons à tous les intellos, les technocrasses et mafieux en notabilité et nous la leur mettrons si bien qu'ils viendront en redemander mais eux le feront avec la manière, car ils ont la manière, n'est-ce pas, ces arrivés de la bien pensée, ces prétendants en modernité."

 

Ce dialogue entre Le Pen et Bossi n'a jamais existé et pour preuve cette mise en garde du leader des Ligues: "Entre Le Pen et moi, il n’y a pas la moindre analogie. Le Pen est un produit typique de la politique française." (Paris-Match du 2 avril 92) Et il a raison Bossi, entre l'histoire de l'Italie et de la France il n'y a aucune analogie. Il n'y en avait aucune entre Mussolini et Hitler sauf qu'ils se trouvèrent d'accord pour aider Franco qui, lui n'ont plus, n'avait aucune analogie avec ses deux souteneurs puisqu'il vécut bien longtemps après leur mort. Et la preuve vous la connaissez : les seules chambres à gaz répertoriées à ce jour sont allemandes. Et pourtant…

Dans un article précédent de M, j'avais essayé de montrer que l'indispensable réflexion sur le fascisme devait tenir compte du cas italien (la moindre des politesses). La base du fascisme est nationale et toute généralisation excessive (triste universalisme bien français) est perverse. Le débat Bossi-Le Pen peut se mener en parallèle avec le refus britannique de Le Pen, ou les événements de Los Angeles, et en parallèle avec l'histoire, sans plaquer trop vite l'étiquette de fasciste qui sert parfois à tuer la pensée…

Tout tourne autour de cette question : quels clivages pour demain ? « Je ne suis ni à gauche, ni au centre, ni à droite. Je suis au-dessus des partis politiques ou, si vous préférez, je suis' contre les partis politiques. ». De qui est cette phrase ? Toujours de Bossi et pourtant de tant d'autres qui nous la présentent comme une position ORIGINALE (je préfère ne pas citer de noms). Fini les clivages religieux (?), les clivages sexuels (?), les clivages politiques (?), les clivages sociaux (merci le Jean’s) etc...

Chez les suivants : les riches contre les pauvres, les nationaux contre les étrangers, les occi­dentaux contre les barbares (de l'est par exemple), les modernes contre les anciens etc...

Et à gauche on patauge : les résistants contre les aliénés ? la révolution contre la réforme ?

 Relevons le défi en replaçant le clivage gauche/droite sur une autre orbite. D'abord pour combattre le clivage insidieux Front national / les autres (clivage insidieux puisque les Verts qui refusent celui droite/gauche admettent maintenant de s'unir contre le FN). Ensuite pour rétablir les liens mondiaux des résistants progressistes.

Pour soigner nos articulations atteintes d'arthrose, je revendique (de manière provocatrice) avec Le Pen et Bossi (au vu de leurs différences essentielles) une gauche de Quelque Part (contre la mobilité), une gauche qui Ose Humaniste (contre le populisme), une gauche qui fasse des Vertus de l'Hospitalité l'art de la lutte contre La Mafia (contre la drogue qu'il faut en partie légaliser) etc...

 

Il n'est pas dit que cette lettre puisse soigner le mal qu'elle veut dénoncer. Il est si dur de lire des Ecarts, quand on nous bassine soit avec des évidences, soit avec des dissidences.

Jean-Paul Damaggio

 

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16 septembre 2012 7 16 /09 /septembre /2012 11:33

A chaque fois que l’extrême-droite marque des points on assiste à un emballement médiatique, mais quand vient l’heure de l’échec de ce courant, tous les regards sont braqués sur autre chose. Donc arrêtons-nous un instant sur l’échec de l’extrême-droite aux dernières élections néerlandaises.

 

Rappelons d’abord que cette extrême-droite (PVV) fut si forte qu’elle a permis la mise en place d’un gouvernement de droite (VVD) (soutien sans participation) et que c’est elle qui a provoqué les élections en cessant son soutien, ce dont ses électeurs ne l’a pas félicité. En effet, le succès de la droite n’est rien d’autre que l’échec de l’extrême-droite ! Le PVV perd 9 sièges et le VVD en gagne 10 !

 

Or ce phénomène s’est déjà produit en Autriche où là l’extrême-droite (FPÖ) avait même obtenu des ministres en l’an 2000. Résultat, aux élections suivantes le FPÖ est passé de 26% à 10%, la droite étant passé inversement de 26% à 42%. Un peu comme si une partie importante de l’électorat d’extrême-droite se ravisait quand il découvrait que son parti est trop puissant.

 

En France, l’extrême-droite a gagné des municipalités et est intervenue dans l’élection de présidents de trois régions entre 1995 et l’an 1998. Ni les maires, ni les conseillers régionaux ayant conclu des alliances avec la droite ne furent des tremplins vers l’avenir, pour le Front national. Au contraire, en 1999, ce fut l’échec.

 

Ces échecs électoraux ne signifient en aucun cas, un recul des idées d’extrême-droite. La droite, en se radicalisant, récupère une bonne part des thématiques. Et par ailleurs en France comme en Autriche l’extrême-droite a entrepris une stratégie de reconquête.

 

La place et le rôle de l’extrême-droite ne peuvent pas s’analyser sans rapport avec la présence d’une alternative ou pas, proposée par la gauche.

 

Le cas des Pays-Bas comme celui de l’Autriche permet de relativer l’équation classique : crise économique = montée de l’extrême-droite. En 1999 quand le FPÖ a obtenu à Vienne 26% des voix, le chômage était presque inexistant ! Et les Pays-Bas sont aussi connus pour être en situation bien meilleure que l’Espagne ou même la France.

Par rapport à l’Autriche, les Pays-Bas offrent un élément supplémentaire à la réflexion : il y existe un parti de gauche extérieur à la social-démocratie. En Autriche on a souvent expliqué le vote FPÖ par la collusion permanente entre droite et sociaux-démocrates et par l’absence de toute alternative autre que l’extrême-droite.

 

Il se trouve que les dernières élections néerlandaises, contrairement à quelques sondages, ont laissé le PSP (un parti socialiste sur les positions du Front de Gauche en France mais antérieur à ce front, et constitué d’un seul parti) avec quasiment le même résultat (de 15 à 16 sièges). Il peut se consoler en devenant le troisième parti du pays puisqu’il passe devant l’extrême-droite et les chrétiens démocrates. Sauf que ce parti ne récupère pas l’échec de la gauche verte qui tombe à 3 députés après en avoir eu 10.

Les mécontents de l’Europe pouvaient donc abandonner leur soutien à l’extrême-droite pour se tourner en partie, vers le PSP, geste qui pouvaient également tenter des électeurs sociaux-démocrates dans ce pays qui avait voté non au Traité européen en 2005. Il n’en a rien été.

 

Bilan : en pleine crise de l’Europe et de l’Euro, les électeurs des Pays-Bas ont préféré appuyer essentiellement les partis traditionnels. Il n’y a donc, là non plus, aucune équation du genre : crise économique = montée de la gauche.

 

En 2013 le cas italien va nous permettre de refaire un point essentiel sur ce tgerrain.

Jean-Paul Damaggio

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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 21:49

« Claude Gilardo, le représentant de la gauche unie, retrouvera son fauteuil de conseiller général du canton de Brignoles. Une victoire très serrée, une fois encore, puisque Claude Gilardo l'emporte de treize voix. Pour rappel, l'an dernier, Jean-Paul Dispard l'avait emporté de cinq voix avant que le Conseil d'Etat n'invalide l'élection à la suite de certaines fraudes. Le maire de Brignoles est parvenu à limiter les écarts dans des communes désormais estampillées Front National comme La Celle (- 71 voix) et Camps (- 88). Il s'incline de trois voix au Val où il était arrivé en tête au premier tour. En s'imposant nettement à Tourves (+ 91) à Vins (+72) et plus difficilement à Brignoles (+ 12) Claude Gilardo gagne le droit de siéger à l'assemblée départementale pour la troisième fois. » Var Matin

 

L’élection était emblématique : depuis 2011 le FN allait-il confirmer dans cette élection partielle ? D’après le journaliste de l’Humanité, le FN n’a pas fait une campagne pensant peut-être que la confirmation serait facile. Du côté de la gauche le communiste Claude Gilardo a bénéficié de l’appui très fort du PS. Il a donc gagné. Une bonne chose qui ne peut dispenser de la réflexion car globalement on est dans le même rapport des forces qu’en 2011. Affaire à suivre ; JPD

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