Suite aux émeutes de 1988, la presse algérienne gagne une grande liberté et le journal Algérie Actualité arrive même dans un kiosque à Montauban au début de 1990. C’est en sa compagnie que je découvre le quotidien de ce pays saisissant. Un journal étranger en français ! N’est-ce pas déjà un miracle ? En 1995 le journal entame une série d’articles sur les figures du pays. Slimane Azem s’y retrouve juste après Si Mohand dont il est en partie le continuateur. Le voici. J-P D.
Slimane Azem, émigré ou exilé ?
A s'inscrire dans le décompte occidental, bien moins qu'une génération à peine sépare Si Mohand de Slimane Azem. Et pourtant !
L'Histoire est allée si vite ! Précipitée, même... Et c'est alors que tout encore abasourdi par le chaos de 1871, Si Mohand relève à peine la tête, que Slimane naît... Sa jeunesse fut celle du Centenaire triomphant. Ne l'oublions pas. Il a tout juste vingt ans lorsqu'il réalise que, toujours vaincu, Tamurt compte à son actif deux nouvelles donnes et non des moindres : l’émigration et l’exil. C'est qu'en cette Kabylie qui, selon le mot de Mammeri, n'a « rien à offrir d'autre que sa rocaille et ses hommes», la vie n'a plus du tout le même sens ! Tamurt nid-refuge violé, il ne reste plus qu'à... s'expatrier dans le curieux espoir d'emporter à la semelle de ses souliers un peu de cet occupant honni. Et si s'éloigner de chez soi allait entraîner un mouvement similaire chez l’autre ?... Peine perdue, bien sûr ; puisque n’est pas... colon, qui veut. Témoin entre tous du parachèvement de l’acte colonial, Slimane Azem l’est incontestablement. D'abord en sa qualité d'émigré. Ensuite - et pas forcément pour les mêmes raisons - exilé. C'est avec Slimane que l'on sut que l’Algérien non seulement devenait par la force des choses émigré, mais aussi exilé. Emmêlant savamment réalité coloniale et « condition de l’indépendance», le pouvoir - le discours ( ?) - algérien s'évertua, des décennies durant, à noyer l’une dans l’autre. Au point ou rares seront ceux qui sauront que Azem fut interdit d'antenne dans son propre pays, au moment même où les premières listes d'artistes et d'hommes de culture sionistes - ou jugés tels - commencèrent à circuler dans les milieux autorisés algériens. C'est en 1967 que Azem subit, pour la première fois, les affres de la censure! Peu de temps auparavant la non moins célèbre « Radio l’Pari » - du moins au yeux de l’émigration - cessait ses émissions. On s 'en souvient comme d'un choc. Dans ses propres propos rapportés par Mohand U Yahia, Slimane s'en explique comme d'une exigence... algérienne, à l’encontre de la France (à l’époque, l’Algérie avait des exigences). Tout orale et d'oralité, la parole de Slimane Azem aura pas moins connu toutes les affres et stupeur de la censure de l’écrit. Dans leur inculture légendaire, les sbires avaient tout simplement confondu la planète Gutenberg et la planète Mac Luhan. Ils se trompèrent, en définitive, de si peu !...
LES CHEMINS DE L’IMMIGRATION
La «culture officielle » ou, ce qui revient au même, le discours et son attrait - ayant produit une sorte de magma acérébré, mais de type schizoïde -, rien d'étonnant à ce que nombre de ceux qui se réclament d'une «culture authentiquement algérienne » piaffent d’une ironie feinte au simple énoncé du nom de Slimane Azem. C'est que Tamurt leur aura à ce point échappé qu'ils n’en déduisent plus de sens, hors la relative conformité qui leur donnent corps et substance. C'est que ruinés par la lettre. ils en oublièrent très bientôt et le mot et le sens. Slimane ne fut pas de ceux-là. Comment l’eut-il pu ?
Slimane Azem est né le 19 septembre 1918 à Aguni Ggeyran, où il passa son enfance. Toute sa prime jeunesse se résume en quatre années d'école. C'est en 1937 qu'il tente l'aventure : la France.
Une fois la guerre terminée, Slimane assiste en spectateur privilégié, à ses flots – masses considérables de compatriotes qui débarquent en France. C’est l’existence précaire des émigrés. C’est le déracinement et le choc culturel. « Le deuxième temps (le la rupture de Tamurt), c’est celui de l’émigration qui, d’abord timide au début de la première guerre mondiale, devient bientôt massive. Le phénomène est très particulier. C’est une émigration exclusivement mâle avec toutes les conséquences que cela entraîne.
L'émigration n’est pas un corps social harmonieux où il y a tous les sexes, tous les âges, toutes les conditions. C'est un « extrait » artificiel et donc toujours « en appel » d'autre chose et qui se sent et se vit comme partiel, amputé, en attente de l’essentiel, qui est la vie « au pays »... » Mouloud Mammeri. Awal 1986.
Mais écoutons... Mammeri :
« Quand il s'en va, il arrive qu'il emporte un panier de figues pour les copains restés en pays étranger. Elles vont durer un ou plusieurs soirs. C'est plus qu'un symbole, le mets sacré, la manne autour de quoi on communie : elle prolonge le soir... la présence du vrai pays.
... Les artères ont vieilli. Chaque juillet nouveau le ramène avec un peu plus de rides sur les joues. un dos plus voûté, des doigts qui crispent, un peu plus chaque année, de noirs cheveux qui virent au poivre, au sel et puis brusquement au blanc sans tache. Quand on le découvre, le cœur panique un peu... beaucoup... Eh quoi ! il a donc plu des ans sur nos têtes, car lui et elle font en même temps la même découverte un peu épouvantée, et que chacun tâche d'enfouir au plus profond des limbes, pour qu'elle n'envahisse pas tout le reste, pour que l’autre ne la voie pas. Quand nos jours de soleil se sont-ils écoulés et sont-ils au ravin partis ?... Ah ! ma beauté mangée par l’usine ! dira l’autre-,,
LA PERENNITE DE LA LANGUE
Le temps d’une seule génération sépare le « Pays » de. Si Mohand, de la naissance de Slimane, et pourtant, déjà Tamurt n’est plus le même. Transformé, déstructuré, éclaté, fourvoyé. N'étaient, justement, la pérennité de la langue et la sensibilité des deux hommes, l’on croirait presque que des siècles se sont écoulés depuis. C'est dire toute la violence profonde et irréversible exercée par la domination coloniale qui, si dans un premier temps - celui de Si Mohand - s'est limitée à exproprier et expulser- a par contre, dans un deuxième temps - celui de Slimane - très vite compris tout l’avantage qu'elle pouvait tirer de ces milliers de bras sans perspectives et sans ressources. C’est le thème de l’exil, lyrba-litanie, révolte, colère, soumission feinte, errances multiples, devoirs. Le phénomène est d’une telle ampleur et d’une telle profondeur qu’à la manière d’un « raz de marée », le thème de l’exil va accaparer le champ poétique dans sa quasi totalité.
« L’inhumaine coupure de Tamurt de ses travaux et de ses jours... L'usine de l’autre côté, le travail à longueur de journée, le métro antre noir, le bistrot, le vin, l’oubli et... Pour le souvenir, les lettres. Les mandats aussi. Avec chikh El Hasnaoui, Slimane Azem est le grand chantre de l’exil. Des dizaines d'autres ont aussi dit lyrba – l’exil - sur le mode quasi unique de la désespérance».
Mammeri note que « le chant de l’exil se fait en réalité à deux voix : celle de l’émigré qui se lamente surtout sur les dures conditions de son séjour à l’étranger - et celle de ceux qui sont restés - des femmes surtout, amputées pour un an d'abord, puis pour toute la vie de l’existence qu'à tort ou à raison, elles considèrent comme la seule vraie ».
Territoire de la coupure et du manque, Tamurt devient « le lieu de tous les manques». Douleur. Autant ceux qui partent que ceux qui restent paient très cher. Et comme tout ce qui n’est vécu que sur le mode imaginatif - Slimane parle de « l'ombre du pays qui est en lui» - la dualité s'installe : « Tamurt est aimé et haï, refusé et désiré ».
LE CHANT DE L'EXIL
Jusqu'au déclenchement de la lutte armée, mais déjà perceptible dès le milieu des années 40, le seul projet collectif et individuel que Tamurt rend viable est celui du départ, de l’exil. Le mal est grand. Immense est la douleur. En ces « premiers temps » de l’émigration, seuls les hommes valides partent. Peuvent nourrir le secret espoir de troquer jeunesse, vigueur et force de travail contre une existence précaire, tronquée, mais qui a au moins le « mérite» de les faire revivre une fois l’an, lors des congés payés. Ce n’est pas faute d'avoir accepté et respecté tous les liens et devoirs d'usage que ces hommes, d'années en années, se sentent bien malgré eux « coupés » - une deuxième fois ! - de Tamurt physique. Les « efforts » de Slimane Azem pour humaniser un tant soit peu toute cette douleur en faisant appel à Z'har, l’mektoub, l’waqt... n’ont de sens que dans cette toujours perspective du retour qui, décidément, ne pourra avoir lieu qu'une fois les cheveux blancs, l’échine voûtée par l'usine, le vin, les affres de l’exil et de l’éloignement. Et dans ces conditions, est-ce vraiment un retour ? N’est-ce pas que quelque part le mal est encore plus grand ? C'est alors qu'il s'adresse à « Rebbi ya'lmoudabar».
Ce n’est qu'à partir du déclenchement de la lutte armée que d'absent et vidé, territoire de tous les manques, Tamurt va réinvestir le champ symbolique qui, à défaut d’avoir cessé d'être sien, lui aura partiellement - mais en des zones de perturbation capitales – échappé. D'espace à peine perceptible - il ne s'y passe rien durant 11 mois de l’année, Tamurt va devenir le lieu de tous les projets, de toutes les attentes. Quasi ontologiques celles-là. La production de Slimane Azem durant ces années-là va alterner l’appel à Tamurt, son évocation, et la prise de position franche, dès 1957, qui lui vaudra des démêlés assez sérieux en France même.
H'ssissen a donné le ton. On ne se soucie plus du moins de la même façon - du sort de chacun. On ne se lamente plus. De partout, l’on sait maintenant que Tamurt est devenu une sorte de rendez-vous. Ce qui s'était creusé jusqu'à se voir réduit à une véritable peau de chagrin s'est maintenant, pour ainsi dire, rempli. Tamurt réinvesti, le ton change. C'est ce qui permettra à Slimane Azem d'amorcer, avec tout le bonheur que l’on sait, sa mue vers la satire sociale et politique. L'on sent qu'il faut une dose certaine de sérénité sur le plan de l’équilibre interne pour voir et regarder la réalité différemment. Et même son interdiction d'antenne, en même temps que les artistes jugés sionistes ou pro-israélites, en 1967, n'aura pas pu entamer sa légendaire bonhomie son franc-parler. Son ironie et sa verve. Désormais, Slimane Azem est au sommet de son art. C'est le fameux « Ana mir ouanta mir, chkcoun isseweg lehmir... »
L'un des premiers, Slimane Azem a compris que désormais Tamurt est devenu « verbe dynamique et mobilisateur ». C'est, cette fois-ci, tout le sens à donner à ses « pièces » d’une rare lucidité et que ne démentiront ni les faits ni les hommes. Toute une série de textes seront alors enregistrés qui attesteront d'autres facettes de son immense talent. Tour à tour moraliste, satirique, fabuliste, conteur, Slimane s'exerce à chacune de ses nombreuses productions, à démontrer que désormais l'émigration – l’exil- n’est plus une fatalité qui coupe de tout et de tous. La preuve : il ne cessera, sa vie durant, de parler de son pays. De parler à son pays. De son exil forcé, Slimane s'adresse à tout et à tous. Pour les besoins de sa cause, il n'hésite devant rien. En kabyle, en arabe, en chansons, en texte dit, tous les registres sont bons. Tous les tons sont de mise pour vilipender, dénoncer, accuser ceux qui, par la force et le silence imposé, veulent détruire ce sens nouveau que Tamurt a douloureusement reconquis.
L'IDEAL DE LIBERTE
Que Tamurt a difficilement, très difficilement réaccaparé. C'est un combat sans merci dont l’issue est, on l’aura sans doute compris, l'identité. Tamurt s'est de nouveau identifié à un idéal de liberté. Et tout ce qui va avec, resurgit. Tamurt est maintenant «un projet tout à la fois politique, social, culturel, existentiel. Il ne désigne pas seulement. Il invite et donne forme ». C’est en et depuis l’exil que Slimane Azem a aidé ses compatriotes vivant la même condition que lui, à donner un visage et un nom a une plus complète et plus humaine façon de concevoir la vie». Mais oui, on, s'aperçoit en exil que l’on a une culture. Y compris sur le registre du chant d'amour où Slimane aura commis quelques-uns des textes parmi les plus émouvants et... provocateurs (pour l’heure).
L'émigration a bien changé depuis. Désormais, c'est-à-dire depuis la fin des années 60, c'est par familles entières que l’on s'est rendu en France principalement. Une nouvelle génération a pris place qui indistinctement sait que la place laissée au « pays » ne peut plus s'appréhender de la même façon. Tous les rapports, toutes les données s'en sont trouvé perturbées. A redéfinir. L'œuvre de Slimane, bien plus qu'un simple témoignage, restera dans la mémoire des hommes comme un perpétuel acte de refus de tout ce qui brise et détruit les équilibres originels. Comme un acte de solidarité aussi.
Restera, tissée au fil des jours, la merveilleuse fresque tressée pour nous par Slimane Azem, tout au long de toute une vie d'exil. D'autres, de toute façon, auront d'ores et déjà pris sur eux d'assumer la relève d'un genre - la chanson - qui s'avère être une des pierres d'achoppement de toute la volonté exprimée de demeurer soi-même. De vivre libre. A l’écart de tout ostracisme. De tout rejet. De toute marginalisation aux effets dramatiques.
Amestan-Malik BELLIL
Du même auteur un extrait du portrait de Si Mohand :
L'HOMME LUI-MEME
Mohand u M'hand Aït Hmadouch est né vers 1845 à Icherouien, un des hameaux qui composent Tizi Rached, village de la tribu des Ath-Irathen à 20 Km de Tizi-Ouzou. Sa date de naissance rappelle une période particulièrement trouble et troublante de l’histoire de l’Algérie. De le Kabylie surtout. A sa naissance, les troupes françaises installées en maîtres sur toute l’Algérie du Nord, n'ont pas encore pris possession du massif kabyle. D'ou le souvenir vivace et indélébile d'un Tamurt pas encore souillée. Ce n’est qu'en 1857 que le général Randon entreprend de réduire le Djurdjura.
La défaite consommée, Randon exproprie les habitants, fait raser le village et entreprend la construction d'un fort, d'où il pourrait surveiller tout le pays : c’est Fort Napoléon, qui deviendra Fort-National, aujourd’hui Larbaâ Nath Irathen. Les Aït Hmadouch allèrent s'installer dans un village aujourd'hui disparu, Akbou. Très jeune, le poète a connu des moments douloureux. A Sidi Khelifa (Akbou), la famille vit dans l’aisance. Elle possède des terres. C'est à l’école coranique ouverte par son oncle qu’il acquiert les premiers rudiments, avant d'aller les parfaire à la Zaouia de Sidi Abderrahmane des Illoulen, tout près d'Azazga. 1857 parait effacée et tout semble rentrer dans l'ordre. D'une famille aisée, frottée de science, l’avenir s'annonce sous de bons auspices. 1871 éclate. La répression est très dure. Les troupes coloniales s'installent. En même temps que la délation. Accusée d'avoir pris "part à l’insurrection, la famille Aït Hmadouch est durement frappée. Le père du poète est exécuté à Fort-National, son oncle Chikh Arezki est déporté en Nouvelle-Calédonie. Tous les biens sont séquestrés. La famille se disperse.
Apres s'être libéré du mariage et des autres, Si Mohand commence désormais une vie errante qui lui fait parcourir Alger jusqu'a Tunis en passant par Bône, un pays plus vaste. Il revient souvent à Bône où nombre d'hommes du « pays » travaillent dans les mines et les fermes.
Y vivant de petits métiers, le poète écrivait des lettres en arabe à des ouvriers qui le payaient en argent ou de quelque verre. Quelquefois, pour ses nombreux amis bônois, il arrivait que les vers coulent en arabe. Trente années vont s'écouler entre le début de l’errance et sa mort survenue en 1906. Trente années vécues sous le colonialisme triomphant et expansionniste à souhait. Désormais installé dans le clan des vaincus, Si Mohand ne peut que constater que l'ordre dans lequel il a vécu est mort. Ecartelé, il s'installe dans l’écartèlement. Les vers fusent. Révolte, mépris, indignation dans les pires moments l’éternel recours à Zik (jadis), « du temps où le monde était monde », dit-on en kabyle. Sa renommée a grandi et on lui pardonne aisément ses vices : son génie peut tout effacer. Sur le tard (« Le départ est proche, je crois ? »), sa visite au Saint vénéré de tout le pays kabyle, Chikh Mohand u l’Hocine fut un exemple du genre : le grand pêcheur se présentant devant le grand saint. C'est là qu'il saura l’endroit exact où il sera enterré loin de la terre qui l'a vu naître : Askif N-ettmana, le portique de la sauvegarde, lieu saint du village des marabouts de Michelet (Ain El Hammam), les Sidi Said.
Que Si Mohand, depuis l’épisode de l'ange jusqu'à sa prescience de Askif n'temana, ait passé toute une partie - et non des moindres - de sa vie entièrement marquée par le destin sauvage qui l’a frappé, n’est qu'une «réponse» dont les fondements mêmes sont censés échapper - et échappent - à l'ordre nouveau installé.
Si Mohand est élu poète. Son «élection» ne peut qu'être le fait d'une réalité qui échappe... à la réalité devenue elle-même. Et le poète fut, souvent, à deux doigts de la sainteté. Car «la tragédie n’est pas l’exception d'un destin ou d'une génération, elle est la règle. Car il n'y a pas seulement l’antinomie d'un siècle qui a pris plaisir à renverser les rôles et brouiller les valeurs. Il n'y a pas seulement l’antinomie particulière de Mohand, condamné pour on ne sait quelle faute ou calvaire d'une action perverse démentant une volonté droite. Le scandale est universel. Le monde tout entier est absurde, «et de cet universel naufrage, quelque chose surnagera-t-il ? »
Zik, Tura, jadis, maintenant, (biladj, Taddart, le bien, le mal, le vrai, le faux...). Tout le drame écartelé de toute une population dont finalement, et à notre avantage, la poésie de Si Mohand aura constitué - constitue - autant de jalons d'une véritable chronique des années de feu.
Si Mohand est à nous. Cela est indéniable. Mais nous, aujourd'hui pratiquement sans visage et sang loi, sommes-nous à lui ? Saura-t-on se reconnaître en lui ?
Amestan Malik BELLIL