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27 août 2013 2 27 /08 /août /2013 20:03

Fete-de-l-huma-1979.jpg

Une de L’Humanité Lundi 10 septembre 1979

 

Le Million, c’est la donnée de base pendant longtemps. Avec quelques titres dont le suicide de l’actrice Jean Seberg.

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27 août 2013 2 27 /08 /août /2013 19:59

Fete-de-l-huma-1980.jpg

Une de L’Humanité Lundi 15 septembre 1980

 

Il fallait que la Fête soit du jamais vu car nous entrions dans une histoire du jamais vu : un candidat communiste au deuxième tour de l’élection présidentielle de 1981. Sur une colonne quelques titres de l’actualité. A l’intérieur article de René Ballet, le discours de Georges Marchais, la diffusion géante de L’Espoir au présent, le tremplin de Georges Marchais pour l’élection. Le numéro est fourni pour le compte-rendu.

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27 août 2013 2 27 /08 /août /2013 19:50

 

 fête de l'huma 1981

Une de L’Humanité lundi 14 septembre 1981

Titre le plus court qui soit. Pour la rentrée 81 le PCF digère sa défaite de la présidentielle et son entrée au gouvernement. Alors titres : la Fête, ça évite de juger.

A l’intérieur du journal Michel Naudy présente, le débat habituel de Marchais sur TF1 prend une page. Le discours a été fait par Romand Leroy.

 

 

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26 août 2013 1 26 /08 /août /2013 10:39

                                     ben-said.jpg

le 18 Novembre 1999 L'Humanité

Le capitalisme ventriloque par Daniel Bensaid (*)

Le capital, on le sait depuis Marx, est un fétiche automate. Il est aussi ventriloque. Dans les crises, la scission qui le hante, sa double vie, son dédoublement généralisé (entre valeur d'échange et d'usage, travail concret et travail abstrait, production et circulation), " devient folie ". Alors, " l'argent crie son désir d'un domaine où il puisse être valorisé en tant que capital " (2). Le vice-consul de Duras - superbe Michel Lonsdale - hurlant son amour pour Anne-Marie Stretter dans les jardins du consulat représente depuis longtemps pour moi cette image convulsive du désir et du manque. Mais le capital ne se contente pas de crier, dans les moments paroxystiques de la crise où il cherche à rétablir son identité brisée. Il parle aussi, au quotidien, un langage tellement familier qu'on en oublie l'auteur.

 Les vertus cardinales de l'air du temps sont la vitesse (le mouvement, le bouger, l'éphémère, l'urgent, l'instantané, le quick, le fast) et la mobilité dans l'espace (le portable, le nomade, le mobile, le global, le réseau). Ce double impératif d'accélération et de mobilité est, dans une large mesure, la conséquence vécue de la logique intime du capital : de la reproduction élargie et de la rotation accélérée sensées conjurer l'arythmie qui le mine. La mondialisation marchande élargit son domaine spatial, dévore les territoires, fait marchandise de tout, réalise à sa manière une universalité abstraite, inégalitaire, mutilée. Son discours est, dans une large mesure, un détournement/récupération de l'aspiration internationale à une émancipation universelle, sous la forme d'une ingérence humanitaire et militaire " sans frontières ".

 De même, la course effrénée au " zéro stock ", les fusions/concentrations dans le crédit et la distribution, l'inflation de la publicité, visent à compenser la hausse vertigineuse de la composition organique du capital par une multiplication accélérée des cycles de ses métamorphoses (argent-marchandise-argent). Ces tendances étaient déjà à l'ouvre il y a plus d'un siècle. Elles prennent sous nos yeux une tout autre ampleur. Avec, ce qui est plus nouveau, une tendance du capital ventriloque, à parler sans détours, ouvertement, avec son cour en quelque sorte. Que ce soit dans les récentes campagnes publicitaires à propos des fusions BNP/Paribas ou Total/Elf, ou pour justifier les licenciements massifs chez Michelin, " la création de valeur " est devenue un impératif catégorique et un slogan (destiné en réalité aux actionnaires). À la veille du vote fatidique dans la guerre des banques, la BNP s'affichait en double page dans la presse : " Aujourd'hui, c'est BNP qui crée de la valeur. Demain, c'est SBP qui créera de la valeur ". Même leitmotiv chez Elf et chez Total.

 Ah ! Ce mystère de la création (de la valeur) et de la multiplication des pains (des dividendes) ! Ce mystère de l'auto-engendrement du capital ! Ce miracle quotidien de la Bourse par lequel une croissance de 3 % peut donner une plus-value de 15 %, 50 %, 100 % par an ! (3). Le mystère de ce monde enchanté a été élucidé. L'illusion selon laquelle l'argent s'auto-engrosse et fait de l'argent est celle du rentier, du spéculateur, du boursicoteur (et de leurs gogos). Le court-circuit de cet accroissement A-A'occulte le détour par le cycle complet du capital : la métamorphose de l'argent en salaires et moyens de production, puis en marchandise qui doit être écoulée pour retrouver la forme argent. En clair, le miracle quotidien des plus-values boursières et des taux d'intérêts escamote le moment crucial de la production, où la plus-value se crée dans les sous-sols infernaux du marché : pour servir 15 % d'intérêts sur la base d'une croissance de 3 %, il faut accroître la productivité du travail et intensifier son exploitation. Il n'y a pas de miracle de l'immaculée conception du capital par lui-même mais production, transfert et appropriation de plus-value.

 C'est toujours de là que doit partir l'enquête. Un crime originel a été commis. Les tueurs (les " social killers ") sont la ville. Il y en a de toutes sortes : du vulgaire voyou au " raider tranquille ", en passant par le parrain patronal [...] La pathologie du capital, celle que manifeste l'argent lorsqu'il crie son désir de valeur, c'est la scission intime, la fente qui le traverse, le divorce d'avec lui-même. Cette scission se manifeste aussi dans le rapport contradictoire du privé et du public, aujourd'hui soumis à de profonds remaniements. En raison d'abord du mouvement sans précédent de privatisation qui répond à l'élargissement du domaine de mise en valeur du capital. Il s'agit, bien sûr, de la privatisation des entreprises, mais tout aussi bien des services (santé, éducation, transport), de la ville, du vivant (brevetage et propriété intellectuelle sur les modifications génétiques), du droit, de la solidarité, de l'information.

 La contrepartie de ce mouvement de privatisation généralisée de l'espace public, c'est bien sûr le dépérissement de la vie publique, l'anémie de la citoyenneté, la langueur de la participation démocratique. C'est aussi, paradoxalement, la publicisation de la vie privée par la mise en scène médiatique (parfois subie mais la plupart du temps voulue) du domaine privé des personnages publics. La revendication de singularité individuelle (le droit d'être soi-même) est une exigence démocratique : la diversification des besoins et l'émancipation de chacun est un enrichissement de tous. Ce n'est pas de cela qu'il s'agit dans l'apologie libérale d'un individualisme sans individualité (d'un individualisme standardisé), mais très exactement de la petite musique qui accompagne l'asservissement " volontaire " à la logique marchande : tous (toutes), des consommateurs, des actionnaires, des clients. Et, comme chacun sait, " le client est roi ".

 On en arrive ainsi à convaincre les salariés des bienfaits de l'auto-licenciement grâce auquel ils gagneraient en tant qu'actionnaires ce qu'ils perdent en tant que salariés ! De même, le droit (collectif et mobilisateur) à l'emploi devient ainsi soluble dans la démonstration (individuelle et culpabilisante) d'" employabilité ". Dans le discours décomplexé du capital, la dépolitisation méthodique va de pair avec la moralisation à outrance. L'heure est à la " guerre éthique " (Tony Blair), à la " souveraineté éthique " (Cohn-Bendit). Michel Pébereau, patron de la BNP, invoquait les " règles éthiques " de son opération sur la Société générale ; il affirmait, non sans lyrisme bancaire, que " la réputation technique et éthique du marché de Paris " était en jeu dans l'affaire. Pour Jacques Chirac enfin, " nous sommes tous des paysans "... "au sens éthique du terme " (!!?).

 Cette escalade de l'éthique est l'envers (la béquille et le baume) du déchaînement de la jungle marchande. Elle peut parfaitement faire le meilleur ménage avec la concentration et le monopole de la puissance (financière et militaire). Ces noces barbares sont alors porteuses des pires dangers : lorsque le fanatisme de l'éthique (" l'obligation inconditionnelle illimitée " dont parle Bernard-Henri Lévy) s'allie à la suprématie technique impériale, l'espace même de la pluralité politique, de la contradiction, et de la controverse est menacé [...]

  (*) Philosophe. Dernier ouvrage paru : Qui est le juge ? Éditions Fayard. 1999. (voir l'Humanité du 21-09-99).

 (1) voir l'Humanité du 17 novembre 1999.

 (2) Karl Marx. Manuscrits de 1857-1858. Éditions sociales.

 

 (3) Les fameux fonds de pension exigent pour leurs placements un " Return on Equity " (ROE) d'au moins 15 %.

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23 août 2013 5 23 /08 /août /2013 12:26

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J’avais juste vingt ans et sans être savant, j’ai eu envie de lire, un livre tout petit, écrit par un géant. Je peux dire aujourd’hui qu’il a donné un temps, une forme à ma vie.

C’était des dialogues, sous forme pédagogique. C’était Michel Verret face à Verret Michel. D’étranges histoires tentaient de dénoncer la personnalité comme forme de culte.

Michel y avait cru lui qui ne croyait pas. Il chercha donc un miroir pour mieux se regarder quand l’heure est venue de la dénonciation. Staline n’était pas celui qu’on avait cru.

Quand A disait à B, science sans conscience n’est qu’illusions perdues, B pouvait répliquer qu’il reste la science quand on a tout perdu.

Petit-fils de boucher, fils de vétérinaire, le grand Michel Verret entra à l’E.N.S. La loi sociologique a fait de ses enfants de grands équilibristes. Artistes à leur façon, ils oubliaient le père pour mieux le continuer.

Pour l’ascension finale, groupons-nous et demain, un monde transversal sera le genre humain, afin d’assassiner ce qui est pyramidal.

 

- Tous nous sommes nés, d’un grand nombre de pères, affirma A.

- Dont un est souvent nié, par les idéalistes, ajouta B.

- Je ne vois pas lequel, le coupa A.

- Le père biologique, ça va toujours de soi ! conclut B.

 

- Tous nous sommes, ce que  nous devenons, proposa A.

- Et ce qui aurait pu être, et qui n’a pas été, compléta B.

- Ce qui n’a pas été, reste sans devenir, dit A pour couper court à l’échange.

 

- Est-il si difficile de pouvoir être sûr ? demanda B.

- Nous naissons incertains pour un mort certaine, déclara A, pour toute réponse.

 

- Parmi les inventeurs, lequel puis-je admirer ? questionna A.

- Qui invente pour soigner, sera aussi à tuer, glissa B.

 

- Puisqu’il n’y a pas de race, aucune n’est supérieure, propose A.

- Qu’il y ait des races ou pas, les esprits supérieurs, existent bel et bien, glisse B.

- Et pour les mettre au pas, seule l’égalité, si elle devient un droit, pourra nous éclairer, voudrait conclure A.

- A dénoncer les races, c’est donc du temps perdu ! intervient B.

- Ou du temps détourné, pour tous nous éloigner des rives de l’essentiel, chante A.

 

Jean-Paul Damaggio

 

 

P.S. En 1972, aux Editions sociales Michel Verret a publié, Dialogues pédagogiques, un texte de 1967 qu’il a écrit après un gros travail avec les intellectuels communistes pour comprendre le culte de la personnalité (le terme de stalinisme sera repris plus tard) et qui donna lieu alors à, Théorie et politique chez le même éditeur. Par la suite, Michel Verret se lancera dans l’étude de la classe ouvrière, dont le culte se révèlera bien proche de celui de la personnalité (moins tragique cependant) mais les Editions sociales cesseront de le publier, malgré un travail universitaire de la plus haute tenue. Armand Colin viendra à la rescousse mais quand il proposera l’étude de la culture ouvrière, elle sera sauvée de la nuit des manuscrits par un petit éditeur nantais, ACL.

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21 août 2013 3 21 /08 /août /2013 15:29

Etant passé hier dans un ferme authentique, dotée de trois cribs, signes évident de l’expansion de la culture du maïs chez cet agriculteur, je me résous enfin à chercher ce mot sur le dictionnaire. Je dois préciser, pour appuyer l’explication ce geste, reporté depuis des décennies, qu’on m’a épelé enfin l’écriture de ce mot, ce qui facilite la recherche.

Passer ainsi de la culture orale à la culture écrite. Belle occasion de rappeler ce qu’est la culture orale : elle fonctionne par le corps tout entier quand l’autre fonctionne d’abord par la tête.

Mes parents paysans n’étant pas de culture « maïs » ; gamin je n’avais, pour jouer, que les cribs de différents voisins, car en effet, un crib était toujours un terrain de jeu, hors saison.

Il s’agit d’un mot qu’on entend et qu’on ne voit pas si bien qu’on ne sait trop si c’est crib ou crip ou Kribb ou que sais-je encore.

Manifestement le mot est anglais et il y a de quoi s’étonner de son succès dans l’univers paysan d’il y a très longtemps. En fait, le dictionnaire historique de la langue française ne dit rien de son introduction dans notre langue, mais nous n’avons aucun mal à deviner qu’il s’st imposé au fur et à mesure que la culture du maïs (terme lui, des indigènes des Amériques) se développait.

En français, il s’agit d’un séchoir à maïs comme il existe un séchoir à tabac. L’efficacité du mot crib ne fait donc aucun doute par rapport à sa version française et il est d’autant plus approprié quand on apprend son sens en anglais. Le crib est un coffre et en effet, la récolte de maïs séchant dans le crib, contenait souvent l’essentiel de la fortune du paysan, une fortune qui attendait son heure pour servir.

Mais pourquoi la culture du maïs persistant, le crib disparaît ? A cause de cette autre expression traduite de l’anglais : « le flux tendu » qui en agriculture encore plus que dans l’industrie est une aberration économique.

Le crib est une sorte de silo où une richesse est immobilisée pendant qu’elle sèche, or l’argent doit « tourner » donc il faut réduire au minimum l’immobilisation. Celle du bois qui sèche, celle du maïs qui sèche etc.

Donc les années de mauvaises récoltes, les prix flambent… vu le manque de réserves.

Gamin, j’avoue que je m’étonnais qu’on puisse laisser pendants les mois d’hiver, le maïs dans les cribs. Le froid de l’hiver est néfaste à l’agriculture et pourtant utile au maïs ! De plus, les oiseaux prenaient leur ponction et c’était une perte !

 Puis venait l’heure d’égrener le maïs mais avant il fallait aussi le « despélouquer », bref, du crib plein au crib vide, un temps de vie faisait la culture orale. JPD

 

 

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17 août 2013 6 17 /08 /août /2013 19:28

dion.JPG 

A cette époque là, L’Humanité dimanche n’avait pas de référence au « parti des gens » ou au « parti communiste » comme il arrivera à d’autres moments.

A ce moment là, il n’y avait pas d’édito directement politique. Si je reprends ici, à tout hasard ce texte, c’est que le signataire opère toujours mais depuis longtemps dans Marianne. JPD

  

2 citoyens au-dessus de tout soupçon

D'abord, Albert Spaggiari. Bert pour les intimes. Fasciste convaincu. A fait ses armes en cassant du viet en Indochine et du fellouze en Algérie. Auteur du fric-frac de la Société Générale de Nice. Retrouvé à Madrid par « Paris-Match » et au Brésil par « France-Soir ». Auteur d’un livre intitulé « les Enfants du paradis », pour lequel les éditeurs se sont battus au couteau. Livre maintenant porté à l'écran. Comparé successivement à Arsène Lupin, Till l'Espiègle et Fanfan la Tulipe.

Ensuite, Jacques Mesrine. Ennemi public numéro un. Lui aussi ancien d'Algérie. Apôtre de la violence pseudo politique. Professionnel du crime. Une trentaine de victimes à son actif. Menace d'abattre le juge qui l'a condamné et l'éditeur qui a publié son livre, « l'Instinct de mort ». Habitué des colonnes de «Libération » et du Matin ». Seule la police ne le rencontre jamais.

Volonté de vendre du papier ? Goût du sensationnel à l'américaine ? Pas seulement. A une jeunesse avide de justice, on tente d'inoculer le poison du pessimisme, le venin de la violence aveugle. On laisse des apprentis fascistes briser des vitrines et piller des magasins sous prétexte de lutter contre la hausse des prix. Pour les héros de notre temps, tout devient justifiable. Même l'injustifiable. Même le crime. A quand un feuilleton télévisé sur les aventures de Mesrine le tueur ?

 

Jack DION

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24 mai 2013 5 24 /05 /mai /2013 12:25

 

C’est mon oncle qui pour noël nous offrit, en 1970, un tourne-disque et un premier trente-trois tours de chants révolutionnaires français. Dans ma famille la musique était présente seulement par la radio (pendant un temps ma mère aima chanter Piaf) et cette nouveauté nous offrit une porte nouvelle vers le choix de nos idoles. Mon premier trente-trois tours a été celui de Moustaki qui étant le seul, passa en boucle sur la machine. Je ne savais pas que ce prénom signifait un hommage à Brasses et qu'il effaçait ainsi son vrai prénom Joseph en français (Giuseppe en italien et Youcef en arabe). Par la suite cette passion de jeunesse m’a suivi en permanence, atteignant son paroxysme un soir au Théâtre de Montauban (devenu Théâtre Olympe de Gouges), au cours d’un récital Moustaki.

C’était en 1992 et Moustaki égal à lui-même n’arrivait pas à quitter la scène. Je ne sais si d’autres spectateurs se souviennent de ce moment fabuleux. Il avait trimballé sa nonchalance pendant un tour de chant parfait, et les rappels suivaient les rappels. Les musiciens étaient partis mais lui et sa guitare revenaient puis revenaient encore. Pendant au moins une heure !

Moustaki était heureux dans la ville, dans le théâtre ; il était comme un complice parfait du public.

Moustaki m’a accompagné mais je n’ai jamais cherché à devenir un fan collectionnant ses disques ou ses entretiens, si bien que c’est seulement aujourd’hui que j’apprends qu’il a eu une vie amoureuse brève et tourmentée avec Edith Piaf.

Pourquoi Moustaki plus que Claude François ? Pourquoi Moustaki plus que Johnny ? Pourquoi Moustaki plus que … ?

Qu’importe, le fait est là et ce fait va me revenir en plein figure le jour où dans une soirée, mon ami Rosendo Li, invité à chanter quelque chose se mit à chanter la version espagnole du Métèque.

Jean-Paul Damaggio

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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 12:17

Au Bangladesh 1000 ouvriers au moins périssent dans des conditions ignobles. Et les commentateurs autorisés y vont de leur couplet :

« on n’a jamais vu ça ».

La catastrophe de Courrières a eu lieu entre Courrières et Lens, le samedi 10 mars 1906 et a fait officiellement 1099 morts. Elle tire son nom de la Compagnie des mines de Courrières qui exploite alors le gisement de charbon du bassin minier du Pas-de-Calais. C’était en France hier et on doit sans doute l’amélioration des conditions de travail à la bonté des patrons !

Jean-Paul Damaggio

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 13:11

Dans ma vie, je n’ai tenté de philosopher que de manière intermittente. En commençant par Marx (mais le Marx historien) puis en Terminale et après, à l’école, une prof, membre de la LCR, me poussa vers le marxisme d’Althusser avec son article de La Pensée, Les appareils idéologiques d’Etat. Je n’ai pas été convaincu par une fausse science me paraissant mécaniste et loin des réalités. J’ai mesuré l’efficacité du pragmatisme nord-américain inspiré par Dewey. Puis, j’ai alors croisé Clouscard qui, en fait, était prof de sociologie, et je me suis plongé dans la série de ses œuvres. Au même moment, à l’Ecole centrale du PCF, j’ai eu droit au Marx philosophe. Trois ans après, j’ai découvert l’autre marxiste, l’antithèse d’Althusser, Henri Lefebvre. Seulement dix ans après j’ai commencé à lire Gramsci. Ce voyage dans le marxisme s’est terminé par la lecture du Péruvien, Mariategui.

Dès 1978 j’ai retenu cette phrase de Clouscard : « Le discours traditionnel de la gauche est incapable de reconstituer l’ensemble de la stratégie du néocapitalisme. »

Aujourd’hui j’avais préparé deux pages sur Mélenchon et Jaurès (un philosophe) puisque Mélenchon prit une citation de Jaurès pour conclure son discours du 5 mai 2013, un discours plein de contre-sens. Mais une fausse manœuvre me l’a fait perdre or je n’aime pas recommencer alors j’offre cette conclusion de Clouscard reprise du livre, De la modernité Rousseau ou Sartre, Editions sociales, 1985. Il est dur de lire une conclusion, sans avoir tout le développement qui précède, mais cet éclairage est une porte ouverte sur une réflexion.

Je le résume : l’individu (avec sa subjectivité) s’il est en partie un produit de l’histoire est aussi un acteur de l’histoire. Il ne suffit pas de changer les conditions de l’histoire et donc de la « production » de l’homme nouveau, pour que l’homme soit nouveau, si dans le processus, il n’est pas sujet de l’histoire, mais son objet.

Pour répondre à la manipulation de la société libérale, j’ai écrit un article sur le tueur Merah, contre ceux qui le réduisaient à son « individualité » en oubliant comment l’histoire le produisait. Il ne s’agissait pas d’éliminer la responsabilité propre du personnage comme le fait une sociologie ordinaire. Toute la difficulté tient dans la capacité à tenir les deux bouts de l’histoire pour changer d’histoire et l’histoire. J-P D

 Conclusion de Clouscard

« Le stalinisme est doublement responsable du recul du marxisme : 1) en le dogmatisant, en empêchant son actualisation en fonction du devenir des sociétés ; 2) en créant les conditions de la contre-révolution libérale, qui fait de la juste défense d'une subjectivité bêtement bafouée le principe de l'expansion du néocapitalisme.

Pour bien signifier notre refus du stalinisme, nous dirons même qu'il faut consentir au témoignage d'un certain idéalisme subjectif lorsqu'il fait face à l'obscurantisme cynique de toute bureaucratie. Mais là aussi nous écartons tout malentendu : oui à Kafka, non à Soljenitsyne qui a permis d'identifier le droit à la subjectivité et « les droits de l'homme » de l'impérialisme américain : si nous proclamons la nécessité d'une philosophie de la conscience c'est pour immédiatement écarter toute récupération idéologique, surtout quand elle permet d'alimenter la guerre idéologique.

L'homme ne peut pas vivre sans conscience. Une philosophie révolutionnaire, qui prétend atteindre l'universalité des droits de l'homme, et non leur seul usage idéologique, doit être aussi une philosophie de la conscience. Le projet révolutionnaire, en tant que critique radicale des deux consensus [celui du stalinisme et celui du néocapitalisme], consiste à articuler, en un ensemble synthétique, Rousseau et Marx, la philosophie de la Révolution française et la philosophie de la révolution d'Octobre, les droits de l'homme et ceux de la classe ouvrière, démocratie et socialisme : un socialisme aux couleurs de la France.

La philosophie de la conscience est un acquis révolutionnaire, de même que la révolution d'Octobre est « incontournable ». Mais il faut constater que ces deux conquêtes révolutionnaires ont été pareillement récupérées, l'une par l'idéalisme libéral, l'autre par la bureaucratie stalinienne.

Nous avons interprété ces processus comme la preuve historique et dialectique que chacun des termes, isolé, ne peut que dégénérer en sa propre caricature. Il apparaît maintenant que socialisme démocratique et philosophie de la conscience doivent être proposés en réciprocité, comme engendrement réciproque.

C'est la leçon de l'histoire moderne et contemporaine. Il aura fallu expérimenter la réalisation des deux négativités pour les reconnaître en tant que telles. Chaque négativité a engendré l’autre et l'a désignée en sa radicalité ; le subjectivisme libéral exècre la bureaucratie stalinienne comme celle-ci vomit le subjectivisme libéral.

Terrible leçon de l'histoire, de la dialectique, de la culture du négatif, de la patience du concept. L'humanité ne pouvait pas, ne devait pas faire l'économie du libéralisme libertaire et de la bureaucratie stalinienne. Il fallait ce déchirement radical de la science humaine et du géopolitique, il fallait expérimenter jusqu'au bout, jusqu'à la lie, la thèse et l'antithèse pour qu’apparaisse la nécessité de leur dépassement synthétique.

Rousseau a montré la voie. Il est à l'origine de notre modernité. Le politique doit se fonder sur la subjectivité. Car les deux termes, isolés, juxtaposés, ne font que témoigner du néant de l'homme.

L’histoire récente vient de vérifier cette philosophie. Le parcours de la subjectivité, après Rousseau, n'a pu s'accomplir que comme représentation du néant. Il n'y a plus de référence à une transcendance substantialisante et il ne doit pas y avoir de participation institutionnelle. Le néant est le prix de la liberté, libre pour rien. C'est la philosophie de Sartre, celle du libéralisme [alors qu’ils sont si nombreux à penser que c’est la philosophie de la révolution…].

L'autre face de la même médaille est le stalinisme. Le politique, comme praxis qui exclut la subjectivité, s'accomplit en un empire bureaucratique, celui de la réalisation effective d'une infrastructure socialiste, sans que la reconnaissance intersubjective soit advenue. A quoi sert de changer le monde si la subjectivité, témoin passif, n'intervenant pas dans ce changement, ne peut changer l'intersubjectivité ?

Staline n'a pas compris que le problème politique n'est pas seulement de changer le monde en soi mais de permettre aussi, à chaque subjectivité, de changer le monde pour soi. Sartre n'a pas compris que la problématique subjective n'est pas seulement de connaître pour soi la liberté mais de l'investir en un processus institutionnel, un contrat social, qui permet alors la reconnaissance intersubjective.

Le constat par l'absurde, et quel absurde !, de l'histoire récente est que l'existence même de la subjectivité et du socialisme sont en jeu. Le problème immédiat du politique et du philosophique n’est plus celui de leur réalisation locale mais d'éviter leur anéantissement réciproque. Quelle diabolique contre-révolution, d'en être arrivé à cette lutte à mort d'un matérialisme dialectique et historique récupéré par la bureaucratie stalinienne et d'une subjectivité récupérée par le libéralisme libertaire ! Ce qui vient d'être vérifié, par l'absurde, c'est que subjectivité et socialisme ne peuvent exister que par leur reconnaissance mutuelle. Pour accéder à la transparence, vaincre le mondain et maîtriser la nature, l'intersubjectivité doit fonder le socialisme comme celui- ci doit permettre les meilleures conditions de la reconnaissance intersubjective. Le « divin Jean-Jacques » nous a montré la voie : le socialisme doit être démocratique et l'intersubjectivité doit être psyché pour que l'homme se réconcilie avec lui-même. Psyché et socialisme démocratique, tel est le programme révolutionnaire de la modernité, face à l'Eros du libéralisme et à la bureaucratie stalinienne.

4 mars 1985. Michel Clouscard

 

  Note JPD : Trente ans après, absolument rien de la philosophie de Clouscard n’est entré dans la tête des dirigeants politiques de ce qu’on appelle encore la gauche, la gauche de gauche, l’autre gauche, la nouvelle gauche, la gauche unitaire, la gauche anticapitaliste et j’en passe.

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