Voici un article du journal mexicain la Jornada pour suivre la lutte des étudiants chiliens. JPD
Des dizaines de jeunes arrêtés par la police militarisée
Environ 150 000 étudiants chiliens ont manifesté pour une éducation de qualité
ENRIQUE GUTIÉRREZ Santiago, le 28 août.
Des dizaines de milliers d'étudiants et d'enseignants ont participé mardi à des marches de massives dans le Centre de Santiago et d'autres villes chiliennes comme Valparaíso et Concepción, lors d'une nouvelle manifestation réclamant des réformes dans le système éducatif, et cherchant à affirmer la cohésion des mouvements sociaux sur ce sujet.
La mobilisation a abouti à des affrontements entre les adolescents et les policiers ce qui a donné des dizaines d’arrestations.
Environ 150 000 étudiants du secondaire et de l’université, les professeurs et les dirigeants syndicaux se sont réunis dans la matinée à proximité de l'Université de Santiago, en une manifestation compacte et colorée, qui rendit petite l'emblématique avenue Bernardo o 'Higgins.
La matche s’est déroulée paisiblement pendant une grande partie de son itinéraire, les étudiants mettant même une note créative avec les costumes, les filles avec la peinture du corps et des danses au rythme de petites bandes formées autour de percussions.
A la clôture de la manifestation, la Vice Présidente de la Fédération des étudiants du Chili, Camila Vallejo, a souligné que « aujourd'hui, il y a une majorité de la population qui se bat pour un objectif commun : récupérer notre droit à la liberté de l'enseignement public et la qualité pour tous les Chiliens ».
La dirigeante étudiante a ajouté qu’ « il existe beaucoup de gens qui luttent pour récupérer d'autres droits; » « la lutte n'est pas limitée à l'éducation, mais vise à retrouver la démocratie au Chili »,
La Professeure Barbara Figueroa, présidente élu de la Confédération du travail (CUT), a déclaré que « désormais la CUT marchera avec les étudiants ainsi qu’avec les citoyens car c’est ainsi que le Chili grandira » et a ajouté que 200 000 personnes dans les rues « c’est ici qu’est la force de la majorité ».
Peu de temps avant, José Ancalao, président des étudiants Mapuche Fédération, a averti que « c'est la génération qui va changer le pays, qu’ils tremblent les occupants de La Moneda ! » et il a appelé à un soutien pour le groupe mapuche, installé au siège local de l'Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, en signe de protestation de brutalité policière dans ses communautés du Sud.
Peu de temps après midi, la marche étudiante arriva à sa fin et après les discours de clôture, dans les rues Blanco Encalada et l'Avenue Espagne, un groupe de 200 hommes masqués ont affronté la police militarisée des carabiniers. Les agents, qui avaient eu une présence discrète jusqu’à cet instant, suite à la plainte internationale concernant leur brutalité et les abus contre les étudiants, a attaqué avec leurs camions lance eau et les gaz lacrymogènes.
Les hommes masqués, principalement des mineurs de 15ans ont érigé des barricades de feu et détruit le mobilier urbain, donc les policiers se sont déployés sur plusieurs rues de la zone ouest. Quelques dizaines de jeunes gens ont été arrêtés, et comme d'habitude en ces occasions, le président du Chili, Sebastián Piñera, n’était pas à Santiago.