RFF c’est la peste sur tous les fronts comme nous l’apprenons grâce à quelques scoops. Quand nous demandons la rénovation des lignes c’est demander un besoin « naturel » pour une voie ferrée. Les cheminots savent ce qu’il en coûte de surveiller les voies (peut-être pour pas longtemps, puisque la SNCF vient de créer une filiale de droit privé pour ce travail). Bref, tout d’un coup, RFF s’aperçoit qu’il faut des travaux et des travaux, à la fois sur Bordeaux-Toulouse et sur le POLT. Avec quoi comme conséquences ?
Par chance, une réunion avec la Région Midi Pyrénées sur la problématique des changements d'horaires consécutifs aux travaux sur les lignes Bordeaux - Tours, Toulouse Rodez et Paris - Limoges - Toulouse pour l'année en cours et à venir, vient de se tenir. C’est là une bonne action qu’il faut saluer d’autant que les informations qui suivent ont été clairement données aux participants.
Pour ce qui est du cadencement et des décisions sur les sillons dont le seul maître d’œuvre est RFF il semble qu'il y ait un vide : personne ne veut attaquer RFF sur ces sillons qui ne sont pas forcément alloués dans l'intérêt général des voyageurs, en tout cas la région en bon gestionnaire s'incline. Si la Région demande un décalage d'horaire la réponse de RFF est systématique : c'est techniquement impossible (on voit bien l'hermétisme des décisions d'attribution des sillons - sauf à répondre à des commandes qui sont indépendantes de l'intérêt général - peut être les a t elle réservé pour un autre futur opérateur).
De plus du TER on passe facilement aux grandes lignes : l'exemple a été donné du Toulouse - Agen en TGV qui est utilisé quotidiennement par des voyageurs au même titre que les TER, au gré des horaires. Mais voilà l'autorité organisatrice de transport depuis un an n'est plus la SNCF mais l'Etat au travers de la DREAL. Là la communication se corse avec les usagers : il n'y a pas de concertation du tout et la Région ne s'en mêle pas. C'est ainsi qu'un TEOZ devenu Intercité peut être supprimé sans compensation, par un bus (ce que la région fait en cas de suppression de TER). TER et grandes lignes ne se complètent pas par manque d'harmonisation mais du fait d’une volonté de ne pas prolonger les outils d'organisation de cette harmonisation - convention SNCF - Région non renouvelée devenue caduque avec la venue de l'Etat comme organisateur de transport.
Pour la disparition du nœud ferroviaire de Montauban (point énorme) ou les correspondances ne sont plus assurées entre les deux lignes, RFF répond encore : ce n'est pas possible techniquement.
Et le scoop c’est pour les travaux de Bordeaux - Tours pour la LGV qui se feront de nuit (le trafic voyageur de jour est préservé) vont transférer pendant 4 ans le trafic fret de nuit de cette ligne atlantique sur la ligne POLT. De ce fait les travaux sur la ligne POLT se feront de jour. Initialement il était prévu une interruption de trafic de jour pendant 34 semaines sur toute la ligne à partir de 2013 (on voit bien l'arbitrage) !!! En fait ces travaux lourds concernent seulement la branche Brive - Paris pour la suppression des passages à niveau, pour la branche sud Brive Toulouse il s'agit de l'entretien habituel ce qui ne justifierait pas l'interruption de service (on voit bien la stratégie se dessiner) ... mais voilà RFF veut neutraliser toute la ligne comme si Brive - Toulouse n'existait pas. La Région est en train de négocier pour conserver les heures de pointe pour la circulation des TER et la fermeture seulement de 10h à 16h mais voilà ce n'est pas gagné. Il y a donc de gros soucis pour les trains grande ligne ... quelle belle occasion pour les supprimer DÉFINITIVEMENT. En fait RFF raisonne comme un simple gestionnaire d'infrastructure sans se soucier du service rendu pour les voyageurs. Force est de constater que l'Etat autorité organisatrice ne se soucie absolument pas du tout des questions de service pour les usagers. D'autre part il faut aussi faire la corrélation décembre 2013 fin de la convention TET (trains d'équilibre du territoire) - qui concerne les grandes lignes intercités anciennement Corail TEOZ et LUNEA avec janvier 2014 ouverture au marché de ces lignes. On comprend alors que pour l’État les usagers sont le cadet de leur soucis.
2013 va donc être décisive - avenir du transport ferroviaire en fonction AUSSI de l'avenir politique. Qui parle de cela pendant la campagne ???
Elections ou pas, on a la sensation que la machine technique RFF fait sa voie, sans se soucier de personne sauf des lobbies à qui faire plaisir. Pour comprendre un problème, on est obligé de saisir les autres et je remercie tous ceux qui de mille manières m’aident à faire de ce blog, une « encyclopédie » du ferroviaire. Et encore une fois, campagne électorale ou pas, les sujets d’inquiétude sont là et quand je dis « inquiétude » c’est bien gentil.
Ce point nous renvoie, à nous les défenseurs de la rénovation des voies, à cette question : comment rénover sans tuer le trafic ? 7-04-2012 Jean-Paul Damaggio