L’écrivain égyptien est un habitué du Marathon des mots. Sans être gros, il est corpulent et sa présence en impose.
D’autres rencontres avec lui sont évoquées sur ce blog (voir lien au fond) et j’ai parlé d’une de ses prestations avec Dany Laferrière. Je vais y revenir ici pour parler spécifiquement du côté égyptien qui a été évoqué.
El Aswany s’est abstenu au cours des précédentes élections car il refuse aussi bien le retour des militaires que l’arrivée des Frères musulmans. Pour tenter un retour, il rappelle que les militaires et leurs alliés ont pourri la vie sociale depuis la révolution afin de discréditer les islamistes mais le vote a été clair et de ce point de vue a tourné une page de l’histoire du pays : les militaires sont renvoyés dans leurs casernes.
A partir de là, les démocrates peuvent-ils organiser une pression sur le nouveau président pour empêcher l’arrivée d’une théocratie ? El Aswany, juste avant de venir à Toulouse, a rencontré le vainqueur de l’élection et il lui laisse trois semaines pour vérifier dans quelle mesure les acquis de la révolution seront respectés.
Pourquoi les militaires sont à ce point rejetés ?
Il s’agit en fait d’un système global de répression qui entraînait l’humiliation de chacun. Le dictateur Moubarak était l’ami des grands dirigeants européens et pourtant il contrôlait le pays de la manière la plus dure.
A New York il y a des Egyptiens qui préfèrent y exercer des petits boulots plutôt que d’être médecin dans leur pays comme leurs diplômes les y autorisent.
Pour défendre la démocratie il fait une parabole : vous avez une voiture et parfois elle marche mal alors vous devez la réparer, mais nous on n’avait même pas la voiture ! Vaut-il mieux ne pas avoir une voiture pour s’éviter les problèmes des réparations ?
Pour El Aswany « l’imaginaire est réaliste ». L’écrivain est un voyeur et un voyant. Il ne fait pas que décrire la réalité, il anticipe car il a justement une forte observation de la dite réalité. Il se doit de s’imprégner de tout ce qui se passe et l’imaginaire est façonné par cette activité à laquelle il donne ensuite une force supérieure au travail du sociologue ou de l’historien.
Même quand il écrit ses chroniques hebdomadaires dans la presse (quelques unes viennent d’être reprises dans son dernier livre) il se considère écrivain et non analyste et encore moins journaliste. C’est vrai la chronique qui peut peser de suite sur la réalité (ses chroniques sont publiées dans beaucoup de journaux du monde en même temps) est parfois lue comme un travail de journaliste mais lui il la propose en tant qu’écrivain, d’ailleurs il ne peut l’écrire seulement pour les Egyptiens puisqu’elle arrive au Liban etc…
Pendant un moment il fera la distinction entre la religion Islam et la forme recherchée par certain d’un état islamique qui ne se veut que la copie d’un état du temps de la naissance de l’Islam.
Malheureusement, le public n’a pu poser qu’une question à partir de la lecture d’une chronique. JPD
El aswany a écouté obama
Article - 15/06/09 - El aswany a écouté Obama - El aswany a écouté Obama Depuis la publication en 2004 de L’immeuble Yacoubian en Egypte, la renommée du romancier El aswany a franchi…