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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 17:04

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Le hasard veut qu’en même temps que Le Sarkophage publie, sous la plume de Raoul Marc Jennar un texte sur le Cambodge des Khmers, le mensuel Causette fait de même. Avec une différence. Il y a eu les crimes « essentiels » bien déterminés par la loi : exécutions, torture, déplacement forcés, camps de travail. Or, je découvre à la lecture du reportage de Causette, un autre type de crimes, que seules les femmes pouvaient révéler : les mariages forcés ! Bien sûr, les hommes auraient pu provoquer de telles révélations mais visiblement, pour eux, ce crime était secondaire. D’abord parce que les traditions du mariage forcé étaient antérieures aux Khmers. Ensuite certains ont prétendu que le phénomène fut marginal. D’autres ont ajouté que de tels mariages ont traversé les décennies.
A présent, des femmes souvent très âgées parlent et reconnaissent ce crime contre l’humanité. Mais pourquoi pousser la folie jusqu’à prendre une centaine d’hommes puis une centaine de femmes pour les obliger à se marier au hasard, en s’assurant ensuite que le mariage était « consommé » ? Que la peur, l’habitude, l’idée du moindre mal ait fait durer de tels mariages plus que les mariages d’amour en France, ne change rien au crime du départ. L’ONU parle de 250 000 femmes et donc d’autant d’hommes victimes de cette cruauté. Ce qui fait peu par rapport aux 1.700 000 personnes éliminées ? Un crime n’efface pas les autres et aujourd’hui elles sont 4000 à avoir porté plainte. En plus de ces pages du dernier Causette, tous les candidats à la présidentielle y sont interrogés sur leurs propositions pour contrer la finance : le discours politique paraît bien terne par rapport à la tonalité du journal.
Je ne pense ne pas me faire taper sur les doigts en vous proposant le contenu de l’édito qui peut situer ce journal et inciter peut-être des personnes à l’acheter. JPD

ÉDITO
I
Un scorpion aimerait traverser la rivière mais, seul, il est en galère.
Il demande à une grenouille qui passe par là: «Veux-tu bien me porter jusqu'à l'autre rive?» La grenouille: «Tu me prends pour une quiche? Tu vas me piquer, c'est sûr! — Mais non, je ne suis pas fou, si je te piquais, je me noierais avec toi...» La grenouille accepte donc. Mais, arrivés au milieu de la rivière, sans prévenir, le scorpion transperce le dos vert du batracien. La grenouille : «Mais qu'as-tu fait, abruti? Nous allons mourir tous /es deux!» Le scorpion: «Je sais, mais je n'ai pas pu m'en empêcher... Je suis un scorpion, c'est ma nature.» Cette vieille fable africaine me paraît d'une fâcheuse actualité. Et ça ne sent jamais bon quand on ressort les histoires de griots. C'est qu'on a de grandes leçons de vie à recevoir. Collectivement. Car dans la même semaine, en janvier, une employée de Tati et un ex-ouvrier Conti se sont suicidés. Ils ont tous deux clairement désigné leur travail comme cause de leur geste. Elle s'appelait France Javelle. Lui, Michel Letupe. Voilà pour les grenouilles. Les scorpions, eux, sont plus difficiles à reconnaître. Et c'est normal, parce qu'ils nous font la danse des éventails. Mais si, vous savez, ces danseuses
I japonaises qui, nues, agitent habilement deux éventails.., afin que jamais on ne voie leur intimité, leur vérité. L'expression «les marchés>', c'est l'éventail qui sert à ne pas identifier les investisseurs, les spéculateurs, les détenteurs de SICAV, tous ceux qui «jouent» en bourse, les banquiers, leurs produits et leurs portefeuilles, les fonds d'assurance, les fonds de pension, les clients des hedge funds, ainsi que les représentants, gérants et possesseurs de tous les capitaux en circulation dans l'industrie financière. Michel et France sont les victimes directes d'un système à qui nous avons fait traverser la rivière quand il allait se noyer. Il piquera à nouveau. C'est sa nature. Mais bon, ne désespérons pas. Car une antique fable causettienne dit qu'un jour, une grenouille plus maligne que les autres apprit à lire la langue scorpionne. Tous les matins, elle lisait leurs journaux austères. Et quand, un jour, un scorpion lui demanda, très gentiment, de le porter sur son dos... elle le défonça.
CAUSETTE
«On me dit que nos vies ne valent pas grand-chose,
Elles passent en un instant comme fanent les roses... »
C. Bruni

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