Le Conseil général de la Gironde a été un des derniers à décider d’accepter le principe du financement de la LGV et pour convaincre ses élus, le président de l’institution a indiqué, d’après ses propos rapportés dans Sud-Ouest, qu’il se ralliait à cette position après d’autres dont le Conseil général de l’Ariège.
Lui comme d’autres était mal informé ! Monsieur Martelli du Lot et Garonne a téléphoné à Foix et la réponse a été claire : le Conseil général de l’Ariège ne financera pas la LGV.
Cependant il n’est pas rare d’entendre des conseillers généraux du Tarn et Garonne dire que côté élu c’est l’unanimité ce qui fait qu’ils en déduisent, en réduisant le monde à celui des élus, que le projet fait consensus.
Monsieur Legros des Amis de la terre des Landes, qui fait un gros travail sur la question du financement, avait indiqué voici plusieurs mois que du côté de l’Aveyron il y avait des réticences à payer.
Hier, 20 juillet, j’ai téléphoné au Conseil général de l’Aveyron pour connaître leur position.
Le responsable du service communication m’a aimablement expliqué que pour le moment cette institution n’avait pas délibéré. Or, d’ici fin septembre, la décision doit être prise : celle du rapport au protocole d’accord sur l’ensemble du projet, et celle plus cruciale, plus sonnante et trébuchante, du financement concret de Bordeaux-Tours qui est un des éléments du protocole d’accord.
Cette hésitation de l’Aveyron (pour la droite comme pour la gauche) n’a rien de surprenant. Il suffit de prendre une carte pour comprendre qu’à Millau, Rodez, Decazeville le problème du Bordeaux-Toulouse est secondaire. Seuls les habitants du secteur de Villefranche peuvent rêver de venir à Montauban prendre le train pour Paris.
Cette hésitation entre également dans un bras de fer entre le département et l’Etat. Comme nous l’avons vu pour le protocole de la Gironde, les départements essaient d’obtenir, avant de financer la LGV des compensations en matière d’aide à l’aménagement de routes par exemple. Pour l’Aveyron, la question cruciale est celle de la route Rodez-Toulouse.
Pour la Gironde, extrait du protocole Etat-Département :
« Remise en état du patrimoine routier, pont Eiffet de Cubzac-les-Ponts :
La participation totale de l’Etat aux travaux nécessaires pour la mise en sécurité du pont Eiffel est arrêtée au-delà de la première enveloppe de 8 millions d’euros attribuée, à 50% du coût des travaux, dans la limite de 16 millions d’euros courants. Le coût sera justifié par les factures fournies par le Conseil général. Cette participation pourra être versée en fonction du déroulement du chantier, à partir de 2010. Cette aide exceptionnelle ne pourra servir de précédent pour aucune opération routière en Gironde. »
Observons en passant que dans le secteur des affaires publiques ont peu avoir des documents comme celui-ci mais pas dans le secteur industriel car là c’est secret professionnel. En effet d’autres départements peuvent se valoir des « cadeaux » de l’Etat à la Gironde pour en demander à leur tour !
Le problème dans ce donnant-donnant c’est que d’un côté les départements doivent voter pour une LGV qui n’est pas de leur compétence, et que de l’autre l’Etat ne fait qu’améliorer son aide pour des réalisations qui sont de sa compétence.
Bref, le financement de Bordeaux-Tours devient un élément crucial de l’édifice car il met chacun au pied du mur. Au pied du mur quant au montant total, quant à la date des échéances et quant aux formes que prendront ces échéances. La valse des chiffres devrait s’arrêter un instant en se souvenant que pour Bordeaux-Tours les collectivités territoriales paient 25% du total alors qu’ensuite pour Bordeaux-Toulouse ce sera 50% comme le rappela Jean-Michel Baylet lors d’une intervention au Sénat en janvier 2010.
A suivre. 21 juillet 2010 Jean-Paul Damaggio