Le financement de la LGV soumis à conditions
Un article de Sud-Ouest
La participation de la Dordogne au projet de LGV Tours-Bordeaux n'est plus acquise.
Bernard Cazeau vient d'adresser une lettre à Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement. Elle concerne la participation financière du Département au financement des travaux de construction de la future LGV devant relier Tours à Bordeaux. Il lui précise que l'engagement de principe pris par la Dordogne il y a deux ans est désormais assorti de conditions.
Le veto du préfet de région
Car « des changements majeurs sont intervenus depuis, au premier rang desquels la réforme fiscale et le gel de dotations de l'État aux collectivités, qui brident les capacités financières du Département, particulièrement en matière d'investissement », note le président du Conseil général.
Les conditions sont liées aux aides de l'État dans des dossiers jugés plus importants en Dordogne que cette ligne grande vitesse Sud-Europe-Atlantique. Sont ainsi cités la RN 21 à moderniser et « le contournement autoroutier de l'est de l'agglomération de Périgueux ». Sur ce point, le Département souhaite qu'un avenant à la concession de l'A89 soit passé avec ASF. La préfète y était favorable, mais le préfet de région semble beaucoup plus réticent. « Il m'a récemment informé que cette solution ne pouvait être envisagée, au prétexte que tout nouveau tronçon autoroutier devrait désormais faire l'objet d'un nouvel appel d'offres, indépendamment de sa situation et de sa longueur », précise Bernard Cazeau qui ne comprend pas cette volte-face, si ce n'est pour justifier le refus de l'État de s'engager dans ce projet.
Avion : une aide en baisse
Autre dossier sensible, le soutien de l'État au déficit de la ligne aérienne Périgueux-Paris à compter du 31 mars. Or, les nouvelles ne sont pas bonnes. Le maire de Périgueux vient en effet de recevoir une lettre du directeur du transport aérien l'informant d'une réduction de l'aide. « Elle était de 55 % sur 50 % des recettes. Elle va passer à 35,75 % sur 32,5 % des recettes », explique ainsi Michel Moyrand qui voit ainsi ses craintes confirmées. Un autre point fait encore plus bondir les élus. « Les passagers pré-acheminés de Bergerac ne seront pas pris en compte dans le calcul de ce financement », note Bernard Cazeau dans sa missive. Michel Moyrand signale qu'il a saisi la préfète. Un assouplissement a été promis. Une nouvelle lettre dans ce sens est donc espérée.
La dernière condition concerne la demande d'une subvention de 1,2 million d'euros pour la réfection de la piste de l'aéroport de Bergerac. Il s'agit d'une mise aux normes de sécurité exigées par l'Aviation civile.
Afin d'aborder tous ces sujets, le président Bernard Cazeau sollicite donc un rendez-vous avec la ministre. Celle-ci organise dès jeudi prochain une réunion pour finaliser la convention de financement de la future LGV. Si rencontre il y a, elle devrait donc intervenir rapidement.