C’était le 30 avril. La Charente libre publie l’article ci-dessous où Ségolène Royal se justifie de belle manière. C’est à ma connaissance la seule élue à indiquer clairement que les travaux ont commencé sur Bordeaux-Tours, en toute illégalité. On y remarquera l’absence de référence à Midi-Pyrénées et l’erreur concernant au moins le Lot et Garonne qui à la date du 30 avril avait décidé de payer (le 21 avril). Des bureaux avec 300 employés sont en place voir article suivant du Moniteur. JPD
Royal refuse toujours de cofinancer la LGV
RéagirPartagerAlors que les collectivités locales cofinancent avec l'État la construction de la ligne à grande vitesse Sud-Europe Atlantique (LGV SEA), la région Poitou-Charentes campe sur sa position d'un prêt accordé à l'État et remboursable, a affirmé Ségolène Royal hier.
«Chaque région a la liberté et la responsabilité d'utiliser ses fonds publics du mieux possible et moi, j'ai décidé de faire un prêt», a redit la présidente de Poitou-Charentes. «J'ai signé une autorisation de prêt de 95 millions d'euros à l'État, ce qui est déjà d'une générosité considérable car ce n'est pas aux régions de financer» la construction de la LGV, a déclaré Ségolène Royal en marge d'un déplacement en Gironde sur le thème de l'éducation.
«Puisque la LGV est sous-traitée à une entreprise privée, il est normal que, le jour où l'entreprise privée va faire des bénéfices, elle rembourse le contribuable», a-t-elle ajouté. Et d'insister: «La LGV va se construire et je ne ne changerai pas d'avis». «Les travaux ont commencé, les contrats sont signés avec les entreprises, il faut arrêter de dire n'importe quoi», a-t-elle fustigé, répondant au maire UMP de Bordeaux Alain Juppé, qui assurait: «La résistance farouche de Poitou-Charentes risque de tout bloquer.»
Les préfets des cinq régions concernées par la LGV devaient obtenir la semaine prochaine l'assentiment de plus de 90% des collectivités locales pour le financement de quelque 1,476 milliard nécessaire au lancement des travaux sur le tronçon Tours-Bordeaux. Deux autres départements, les Landes et le Lot-et-Garonne, n'ont pas encore acté le cofinancement de la LGV.
Le coût total du tronçon Tours-Bordeaux s'élèvera à quelque 6,7 milliards d'euros avec le concours de l'État, Réseau ferré. La future LGV SEA se compose d'un tronçon central Tours-Bordeaux et de trois branches Bordeaux-Toulouse, Bordeaux-Espagne et Poitiers-Limoges. Elle représente au total un investissement de près de 20 milliards d'euros.
Négociations serrées VINCI/RFF
Réchauffement vendredi dernier avec la signature de la convention de financement de la future ligne par treize des seize collectivités territoriales d'Aquitaine concernées. Refroidissement hier avec la demande qu'aurait formulé le groupe Vinci auprès de Réseau Ferré de France (RFF) pour obtenir une augmentation de 60 millions d'euros pour la construction et l'exploitation de la ligne. Une hausse qui s'expliquerait notamment par l'augmentation du coût des matières premières, affirme Le Figaro dans son édition de mercredi. Ni Vinci, ni RFF engagés dans la dernière ligne droite n'ont fait de commentaires. Formellement, le groupement Lisea (piloté par Vinci) a été désigné en mars 2010 et est en droit d'apporter des réclamations depuis le 28 février dernier, date à laquelle le contrat de concession définitif aurait dû être signé.
Une augmentation de 60 millions d'euros du coût, si elle n'est pas négligeable, est à mettre en rapport avec l'enveloppe du projet global. Rappelons que la LGV SEA est estimée à près de 8 milliards d'euros, frais financiers compris. Le budget se répartit entre l'Etat, les collectivités locales et RFF pour 4 milliards et le partenaire privé pour 3,8 milliards (3 milliards de dettes et 800 millions de fonds propres).
En attendant le règlement de cette nouvelle péripétie, le groupe Vinci continue de préparer le chantier. Le groupement constructeur baptisé Cosea est dans les starting blocks. Il dispose d'un QG à Poitiers, un bâtiment de 10 000 m2 où travaillent 300 personnes depuis quelques mois. Ils seront 500 à terme. Au total, durant les cinq années de travaux, RFF estime que 60 000 emplois directs et indirects (équivalent temps plein) seront créés.