Le président de l’intercommunalité du secteur de Saint-Nicolas (82) a accepté de réunir la commission LGV pour la première fois le 16 avril afin d’y donner la parole aux opposants à la LGV, en vu d’un débat. Cette réunion faisant suite à d’autres, dans cette salle de la mairie de Caumont, je ne peux renvoyer qu’aux comptes-rendus précédents. Une rencontre avec les citoyens a eu lieu ensuite à la salle du Foyer de Castelmayran. Présentation devenue classique des deux études CLARACO, et débat non moins classique.
Une bonne centaine de personnes, le conseiller général, le maire du village, une assistance variée pour quelques questions indispensables.
La plus évidente, celle à creuser, concerne le contournement de Moissac. Va-t-on le faire passer en zone inondable s’interroge un participant ? Qu’à Benis la LGV passe en zone inondable n’est pas un problème, qu’on investisse pour une ligne de 200 km non plus, mais tout d’un coup un contournement d’une dizaine de kilomètres devient une affaire extraordinaire. Le cabinet d’études a proposé trois solutions. L’une a ma préférence aux autres et je serais heureux que le maire de Moissac appelle la population à en discuter. Pour le contournement de Port Sainte-Marie qui est l’autre contournement proposé, le maire a levé les bras au ciel car il allait y avoir des expropriations etc. Quand la catastrophe a lieu ailleurs, qu’importe ! En proposant une étude alternative, les opposants à la LGV ont montré qu’ils étaient des gens responsables. Il ne s’agit pas de dire NON et de tourner la page. Nous disons surtout OUI et nous assumons. Tous les contournements des routes pour les villes ont suscité des oppositions justes ou injustes. Mais pour la voie ferrée on ne fait rien, on laisse pourrir et ensuite il en faut une toute nouvelle. A Moissac combien des personnes gagneraient à un contournement et combien perdraient ? Celles qui gagneraient sont aussi sur tout le trajet de l’hypothétique LGV où je sais combien de maisons risquent d’être détruite.
La discussion a surtout tourné autour du financement. Rappelons que Bordeaux-Toulouse a été décidé sur la base d’un principe grave : 50% aux collectivités territoriales, 25% pour l’Etat et 25% pour RFF. Au même moment les proportions étaient inverses pour Tours-Bordeaux (50% pour l’Etat et 25% pour les collectivités territoriales). Avec l’accord Vinci le groupe a pris une part en charge pour tenter d’adoucir la charge du public mais avec en contrepartie le bénéfice des péages. En 2017 où va-t-on aller ?
Un point reste crucial : l’argumentaire sur l’avion. L’étude Claraco fournit des éléments décisifs mais il faut pouvoir les populariser dans une plaquette claire. Le temps de trajet pour l’avion n’est pas le seul élément à prendre en compte car il y a le temps d’embarquement, de débarquement. Il est idiot de penser qu’un transport terrestre a surtout comme concurrent un transport aérien (le concurrent le plus simple est la route) mais il y a à répondre tout de même. A suivre. Jean-Paul Damaggio