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A l’adresse ci-dessus Jacques Desmarais a commenté le livre sur « le carrefour wajdi mouawad". Je réponds aujourd'hui à une de ses observations.
Ces derniers temps j’entends quelque fois autour de moi l’observation de Jacques Desmarais sur le fait que je sois « une machine éditoriale ». Bien qu’habitant à des milliers de kilomètres du Tarn,-et-Garonne il est le mieux placé pour trouver l’explication de ce constat ! Pour comprendre il nous faut revenir encore aux Amériques de 1974 !
A la rentrée des classes, le hasard nous a mis ensemble dans la même école pour y enseigner le français et le hasard fait si bien les choses que c’était l’école où les « French teacher » avaient le moins d’heures de cours de toute La Louisiane. Ce ne fut pas la moindre des surprises de découvrir « la décentralisation » made USA qui permettait au directeur de décider de l’horaire des jeunes venus travailler de ses classes et celui de la Willow Street, peut-être parce qu’il nous plaignait avait décidé que nos interventions de 20 minutes seraient coupées de 20 minutes de repos et qu’en fin d’après-midi, les élèves n’étaient plus capables de suivre un cours de français.
Total : il fallait rester à l’école 6h 30, retenir une heure pour la coupure du repas, et il restait 2 h à faire dans les classes et 3 h à ne rien faire car il n’y avait pas de correction et la préparation était minime. Quels rapports avec « la machine éditoriale » de 2009 ?
J’avais eu comme cadeau de noël, avant le départ pour les USA, une machine à écrire manuelle, car j’avais entrepris, avec André Benedetto, pour une pièce de théâtre autour de l’histoire de 1621 à Montauban, l’écriture de quelques pages. En conséquence, aux USA, pendant trois heures tous les jours, j’écrivais sur ma machine que j’avais fait suivre ! Et si, de retour en France, je ne pouvais poursuivre la même habitude qui dura deux ans, je n’ai cependant jamais cessé depuis de croiser recherches, écritures et publications. « La machine éditoriale » d’aujourd’hui met en petite lumière trente cinq ans d’écriture (les mêmes que celles de Jacques mais lui ayant choisi la poésie, il a préféré la qualité sur la quantité). Après la machine à écrire manuelle, j’en ai eu une électrique peut-être en 1978, accompagnée en 1982 par une ronéo manuelle et une photocopieuse thermique dont René Merle me rappelait dernièrement le rôle. Ces outils me permirent une première publication artisanale autour de ce qui deviendra la source définitive (et presque unique) de mon action éditoriale : l’étude de la seconde république. Un moment plus crucial se produisit à la fin de l’année 1985 avec l’arrivée chez moi du premier micro ordinateur : l’Amstrad PCW, une machine qui a joué un rôle crucial dans la démocratisation de l’écriture, ayant eu par exemple, à ce moment-là, la possibilité de correspondre avec Lucien Bonnafé qui utilisait le même système. J’ai acheté en même temps une photocopieuse avec papier ordinaire et j’ai publié une étude sur l’écrivain Mary-Lafon que j’avais croisé pendant le travail sur la révolution de 1848. C’est une étude que j’avais tapé sur ma machine électrique et j’ai dû recopier sur le micro-ordinateur. Autant dire que Mary-Lafon, je l’ai eu au bout des doigts pendant des années et s’il ressort aujourd’hui, ce n’est pas suite à un travail d’aujourd’hui. Avec la République de 1848 à 1851, j’ai croisé, le coup d’Etat de 1851, Cladel, le désir de revenir aux sources, c’est-à-dire la première république, et tant d’autres phénomènes. Au même moment, autour de 1985, j’ai croisé physiquement l’ami René Merle qui m’a permis d’élargir le regard de l’instit de campagne que j’étais.
Ce micro-ordinateur, en multipliant par dix une force de frappe, permis la création de journaux qui furent une incitation à acheter un Atari plus puissant, dès le début des années 90, une machine qui me laissa en rade en 1997.
Bref, avec ma retraite, j’ai pu reprendre mon ancienne habitude à savoir trois heures d’écriture par jour, en la couplant de la force de frappe d’une maison d’édition. René Merle m’incita à créer le blog que nous avons pu mettre en piste une fois que la maison d’édition a été sur les rails. Et voilà que sur ce blog, il n’y a pas de catégorie 1851 ! Car sur ce point il existe un site majeur www.1851. Mais, prenez le travail sur l’Algérie : il est issu chez moi de l’étude du coup d’Etat de 1851, accompli grâce à Saint-Arnaud, le militaire qui a fait ses classes en enfumant des Algériens et paradoxe de l’histoire, les révoltés de 1851 en France… ont été envoyés en Algérie et quand Marx, des années plus tard, arrive à Alger pour se soigner, il croise un descendant des réprimés de 1851 ! Cette « machine éditoriale » tient donc à quelques rares obsessions.
12-01-2010 Jean-Paul Damaggio