Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 11:31

Cet ami de Cladel signait Jean-Bernard et je pensais qu'il s'appelait Jean-Bernard Passeriau. C'est Fabrice Michaux qui m'envoie ce document que je m'empresse de mettre sur le blog. JPD 

 

Jean-Bernard Passerieu (1857-1936)

D’après un article du Dictionnaire Universel illustré, paru en 1885.

Avocat publiciste (c'est-à-dire spécialiste de droit public), né à Toulouse le 16 décembre 1857, fit ses études au lycée et à la Faculté de droit de sa ville natale. Il débuta tout jeune dans le journalisme dès 1875 (il avait à peine dix-huit ans) et fonda une revue littéraire, l’Union littéraire, qui existe encore mais dont il a cédé depuis longtemps la direction.

En 1877, sous le gouvernement du 16 mai[1], il lutta contre le ministère de Broglie et fut condamné par le tribunal correctionnel de Toulouse quatre fois à la prison et à l’amende.

S’étant fait inscrire comme avocat, ses débuts furent difficiles et ce n’est que venu à Paris qu’il plaida de célèbres procès politiques à côté de Georges Laguerre[2], depuis député ; c’est ainsi qu’il prit part comme défenseur au fameux procès des anarchistes de Lyon qui en son temps connut un si grand retentissement[3]. Remarquons que A. Bonthoux, qui avait inventé la fameuse aiguille empoisonnée pour tuer les bourgeois, a été le seul ouvrier anarchiste acquitté à Lyon et que ce fut après une très belle et très émouvante plaidoirie du jeune avocat devant le jury du Rhône.

A Paris il a aussi plaidé souvent pour les anarchistes et a été longtemps l’avocat du journal de Lissagaray, la Bataille, qu’il a assisté plus de vingt fois devant le tribunal ou la cour de Paris.

En 1888, il revient à Toulouse après un séjour à Alger où il a exercé la profession d’avocat durant une courte période[4].

M. Jean-Bernard (Passerieu) a plaidé surtout de nombreux procès contre les prêtres. Parmi les plus connus nous pouvons citer celui contre M. l’évêque de Rodez qui avait intenté un procès devant la cour d’assises de l’Aveyron au Milhau républicain qui l’avait accusé d’avoir eu des relations avec sa servante. Le journal fut acquitté après une plaidoirie de Jean Bernard. Viennent ensuite : le procès contre Mgr Boscredon à Montauban à qui une Italienne se disant la maîtresse du prélat réclamait 40,000 francs qu’elle lui avait prêtées ; le procès intenté à M. Goupy devant les assises de la Mayenne par un prêtre que M. Goupy, directeur du Petit Mayennais, avait accusé d’avoir baptisé ses enfants en secret malgré sa défense expresse. C’est durant les débats de cette affaire que la salle entraînée par un beau mouvement d’éloquence du jeune avocat se prit à applaudir avec enthousiasme et le président dut faire évacuer la salle. Enfin c’est M. Jean-Bernard (Passerieu) qui a été chargé des intérêts de M. de Saint-André, qui accusait deux prêtres et leurs parentes d’avoir empoisonné sa mère, Mme de Saint-André, et de lui avoir dérobé une somme de 80,000 francs. Au cours du procès, l’un des deux ecclésiastiques, curé de la Coharette (Lot), est mort et des bruits de suicide n’ont cessé de courir dans le public.

M. Jean-Bernard (Passerieu) s’est aussi fait une spécialité des procès de propriété littéraire et de théâtre ; il a même publié une série d’articles dans le Monde artiste (Jurisprudence théâtrale) qui ont été recueillis en volume et qui sous la forme aimable de la causerie courante donnent des solutions de toutes les difficultés de droit qui peuvent se présenter pour les acteurs dans le cours de leur carrière.

M. Jean-Bernard est un conférencier qui a obtenu de nombreux succès dans toutes les grandes villes de province et à Paris il donne au boulevard des Capucines des Chroniques parlées qui alternent avec les Feuilletons parlés de notre confrère Henri de Lapommeraye.

Comme auteur dramatique il a composé diverses pièces jouées sur différents théâtres : l’Amour espagnol (1 acte en vers) ; l’Œuvre de Molière (à-propos, 1 acte en vers) ; Un Truc (comédie, 1 acte en prose) ; les Fils de 93 (drame, 5 actes en prose) ; la Tante du major (vaudeville, 1 acte) ; Molière à Toulouse (comédie, 1 acte en vers). En outre, une pièce en collaboration avec M. Jules Claretie, le Troisième dessous, tirée du roman du célèbre auteur, attend son tour dans les cartons de l’Odéon.

Comme romancier, il a publié, en dehors de nombreuses nouvelles, des romans qui s’appellent : le Révérend père Paillasse, les Deux amours du corsaire, le Curé de Croix-Damville, l’Honorable Mistrass, le Sergent Denis, le Citoyen Cojet.

M. Jean-Bernard a été rédacteur de nombreux journaux ; il est passé par le Voltaire, avec Aurélien Scholl, l’Évenement, la République radicale.

Il est également l’auteur d’un ouvrage qui apparaît en marge de ses activités : le Manuel pratique et juridique des architectes et des entrepreneurs en matière de travaux publics et du bâtiment, édité chez Marchal et Billard (Paris) en 1892. C’est dans la République radicale qu’il a publié les Lundis révolutionnaires où il raconte semaine par semaine les petits faits de la Révolution française. Le premier volume est précédé d’une belle préface de Léon Cladel. M. Jean-Bernard a du reste écrit la préface d’un livre du célèbre auteur des Va-nu-pieds ; nous voulons parler de la préface de Pierre Patient qui n’a pas moins de 6,000 lignes et où M. Jean-Bernard affirme ses idées socialistes et la solidarité de la littérature vraie avec la République sociale.

L’œuvre de Jean-Bernard Passerieu

 

365 pensées. Paris : E. Figuière, (s.d.)

Les Dos Voutés et Larme à l'œil. 1889 Paris : Dentu, 1889

Histoire anecdotique de la Révolution française, avec une préface de E. Hamel 1891 Paris : G. Maurice, 1891

Les Lundis révolutionnaires, Histoire anecdotique de la Révolution française, avec une préface de Jules Claretie, 1789. 1884 Paris : Librairie française, (1884)

Les Lundis révolutionnaires, histoire anecdotique de la Révolution Française, avec une préface de Clovis Hugues, 1793.Paris : Serin, (s.d.)

Les Lundis révolutionnaires, histoire anecdotique de la Révolution française, avec une préface de Jules Simon. 1792. 1887, Paris : Librairie française, (1887)

Les Lundis révolutionnaires. Histoire anecdotique de la Révolution française, I, 1789, avec une préface de Léon Cladel. Paris : G. Maurice, (s.d.)

Les Lundis révolutionnaires. Histoire anecdotique de la Révolution française, II,1790, avec une préface de Léon Cladel. Paris : G. Maurice, (s.d.)

Les Lundis révolutionnaires. Histoire anecdotique de la Révolution française, III, 1791, avec une préface de Léon Cladel. Paris : G. Maurice, (s.d.)

Manuel pratique et juridique des architectes et des entrepreneurs en matière de travaux publics et du bâtiment. 1892 Paris : Marchal et Billard, 1892

Le Procès de Rennes. 1899. Impressions d'un spectateur. 1900 Paris : A. Lemerre, 1900

Quelques poésies de Robespierre. 1890 Paris : G. Maurice, 1890

Histoire générale et anecdotique de la Guerre de 1914, 1915, Paris ; et Nancy : Berger-Levrault, 1915

La Vie de Paris, 1913 – 1914, 1914 - 1915 , Paris : A. Lemerre, 1914-1915

La Vie de Paris, 1900 – 1935, Paris : A. Lemerre [puis] E. Figuière, 1900-1935

La Vie de Paris. 1898, avec un préface de Charles Tardieu, 1899, Paris : E. Lemerre, 1899

La Vie de Paris. 1899, avec une préface de Marie-Louise Néron, 1900, Paris : A. Lemerre, 1900

La Vie de Paris, 1903, 1904, Paris : A. Lemerre, 1904

La Vie de Paris, 1904, 1905, Paris : A. Lemerre, 1905

La Vie de Paris, 1905, 1906, Paris : Alphonse Lemerre, 1906

La Vie de Paris, 1906, 1907, Paris : A. Lemerre, 1907

La Vie de Paris, 1908, 1909, Paris : A. Lemerre, 1909

La Vie de Paris, 1910, 1911, Paris : Alphonse Lemerre, 1911

La Vie de Paris, 1916, 1917, Paris : A. Lemerre, 1917

La Vie de Paris, 1917-1928, 1918 – 1929, Paris : A. Lemerre, 1918-1929

La Vie de Paris, 1930, 1931, Paris : A. Lemerre, 1931

Cladel, Léon-Alpinien, Pierre Patient, avec une préface de Jean-Bernard Passerieu, 1883

Paris : H. Oriol, 1883



[2] Georges Laguerre (1856-1912), avocat et homme politique français boulangiste. Collaborateur à La Justice, le journal de Clemenceau, il fut député du Vaucluse (1883-1889) et (1910-1912) et de la Seine (1889-1893). Il comptait parmi les boulangistes députés du « groupe ouvrier » de 1885. Il termine ensuite sa carrière dans les rangs du Parti républicain-socialiste, héritier des Socialistes indépendants.

[4] L’information est extraite du Grand Dictionnaire Universel du XIXe siècle, Larousse.

Partager cet article
Repost0

commentaires

D
Merci beaucoup pour ce commentaire. jean paul damaggio
Répondre
M
Bonjour, <br /> Je me réjouis de trouver ici, au hasard d'une recherche bibliophile, un bon article concernant le grand historien Jean-Bernard, mon arrière Grand-Père:) Je suis également ravi de constater votre intérêt pour Cladel.<br /> Je suis Marc Jean-Bernard (fils de François Jean-Bernard, lui même fils d' Alpi Jean-Bernard qui était fils de Jean-Bernard. Tous ont porté, comme aujourd'hui ma fille, qui est avocate aux États Unis, le nom de Passerieu dit Jean-Bernard. <br /> https://en.wikipedia.org/wiki/Marc_Jean-Bernard <br /> Je vous adresserai bientôt l' annonce de mon prochain essai à paraître en France en 2018: Phénoménologie du dialogue.<br /> Veillez trouver ici mes plus cordiales salutations:) Marc Jean-Bernard.
Répondre
F
Bonjour Monsieur. <ma deémarche est un peu insolite. Je suis originaire d'une petite ville de la Vienne qui s'appelle La Trimouille. Je fais à titre personnel des recherches sur les anciennes familles plus ou moins notables,des années 1850 - 1900. J'ai eu la chance d'en discuter avec ma ma grand-mêre née fin du 20 eme et ma mére quia 95 ans.<br /> Je faisais des recherches sur une famille NERON disparue vers 1900, dont les seules traces relévent que Mr NERON était négociant propriétaire, je connais les terres lui appartennan tet initiateur d'une construction de four a chaux. Et ils habitaient une maison que l'on peut qualifier de " bourgeoise". C'est à peu prés tout. Sinon qu'il existe une chapelle plus qu'imposante de la "Famille NERON" dans le cimetierre de cette ville;<br /> J'en arrive à mon sujet . Par hasard sur internet je suis tombé sur Marie-Louise NERON femme de lettre née GUENAULT à La Trimouille en 1866, épouse de PASSERIEUJean-<br /> Bernard , qui a eu son succés dans les lettres parisiennes de l'époque.<br /> Sauf informations familiales que je n'ai pas (divorce, naissance utérine etc), il pourrait s'agir de votre arriére grand mêre Peut etre fais je fausse route<br /> En tout cas , la coincidence me semble peu fortuite qu'une fille née GUENAULT à La Trimouille en 1966 ( aucune trace de sa parentéle) se retrouve quelques années plus tard épouse d'un personnage en vue, et ayant pris le pseudonyme d'une ancienne famille de la petite bourgeoise de province .<br /> Mon imagination s'envole et j'imagine peut-être une adoption ou un le fruit d'un adultére ancillaire qui aurait assuré à l'nfant une éducation supérieure ( a cette époque rare étaient les gens titulaires d'une éducation amenant à udevenir romanciére). D'ou le nom de plume de NERON.<br /> C'est sans doute n'importe quoi. Mais bon on s'occupe comme on peut en retraite.... Si vous avez quelques infos la dessus, je suis preneur, et je vous rassure celà reste dans la plus stricte confidentialité. Et j'ai peur que celà n'interresse que moi..... Comme dit ma femme " arréte de te faire des films"....<br /> <br /> Bien à vous.<br /> François LEOBET

Présentation

  • : Le blog des Editions la Brochure editions.labrochure@nordnet.fr
  • : Rendre compte de livres publiés et de commentaires à propos de ces livres
  • Contact

Activités de La Brochure

 

La pub sur ce blog n'est bien sûr en aucun cas de mon fait. Le seul bénéficiare financier est l'hébergeur. En conséquence ce blog va servir exclusivement aux productions de La Brochure. Pour les autres infos se reporter sur un autre blog :

 VIE DE LA BROCHURE

 

BON DE COMMANDE EXPRESS en cliquant ICI      

___________________________________________________________

 Les Editions La Brochure publient des livres, des rééditions, des présentations de livres. Ils peuvent être commandés à notre adresse ou demandés dans toutes les librairies (voir liste avec lesquelles nous avons travaillé  ici      ) :

Editions La Brochure, 124 route de Lavit, 82210 ANGEVILLE

Téléphone : 05 63 95 95 30

Adresse mèl :                          editions.labrochure@nordnet.fr

Catalogue de nos éditions :                                       catalogue

Catalogue 2011 :                                                                   ici

Présentation des livres :                                          livres édités

Bon de commande :                                             bon de commande

Nos livres sont disponibles chez tous les libraires

indépendants en dépôt ou sur commande

 

Nouveau blog RENAUD JEAN et LIVRES GRATUITS

Vous pouvez nous demander de recevoir la lettre trimestrielle que nous publions et nous aider avec les 10 euros de la cotisation à notre association. Merci de nous écrire pour toute information. Les Editions La Brochure.      

Articles sur la LGV: seulement sur cet autre blog:

Alternative LGV 82     

 

 

Nouveautés de 2013

 Elections municipales à Montauban (1904-2008) ICI :

Moissac 1935, Cayla assassiné : ICI

Tant de sang ouvrier dans le nitrate chilien ICI  

Révolution/contre-révolution le cas du 10 mai 1790 à Montauban ICI

 ADÍOS GUERRILLERO  ici

J’ai vu mourir sa LGV ici

Derniers titres :

Portraits de 101 femmes pour 20 euros. ici

Karl Marx, sur Bolivar ici

Ducoudray-Holstein Histoire de Bolivar ici

Jean-Pierre Frutos, Refondation de l’école ici

Jean Jaurès : Articles de 1906 dans La Dépêche et dans l’Humanité ici

Recherche