Rome en fête, l’exploit des fourmis démocratiques vient de secouer le pays. Plus que les élections locales. Plus que tant et tant de luttes. La vague des années 70 avec le référendum sur le divorce, sur le nucléaire avait marqué les esprits. La droite avait décidé d’arrêter le phénomène en se joignant aux abstentionnistes. C’était (en 84 je crois) le référendun pour défendre l’échelle mobile des salaires qui n’était arrivé au quorum.
Cette fois avec 57% de votants le quorum est atteint et le resultat est de 95% pour dire oui au refus de la privatisation, oui au refus de la tarification de l’eau suivant les lois du marché, oui au refus du nucléaire, oui à l’obligation de comparaître en justice pour tout le monde. Ce n’est pas le NON qui l’emporte mais le OUI car le vote est organisé à partir de propositions des fourmis démocratiques. Ce ne sont pas les partis politiques (même si certains aidèrent ici ou là) mais des comités qui ont battu la campagne pour obtenir les signatures.
http://www.acquabenecomune.org/raccoltafirme/
Des comités qui y ont cru, des fourmis à l’immense courage.
Dans le magnifique théâtre de Syracuse en Sicile, le public attend le début du sectacle. Une femme se lève et déploie la banderole du OUI. Les forces de l’ordre interviennent. La foule commence à crier “Vergogna, Vergogna” (Honte, honte), la sécurité fait son travail. La foule est un peu désapointée et se met à applaudir puis une personne, puis deux, pjuis cent, puis mille crient : “Vota si” (vote oui).
Les fourmis avaient frappés. Jamais invités dans les talk show. Jamais en première page. Oui, les indignés de la Puerta del Sol étaient sur toutes les télés (ce n’est pas une critique mais un constat) et au même moment, en silence, des centaines de militants préparaient le bouleversement de l’Italie.
Je n’avais apprisl’existence de ce référendum que dans la Réppubblica du 6 juin.
Rome est en fête, partout dans le pays les foules se rassemblent, des foules qui n’y croyaient plus. Berlusconi ne fait plus la Une. Il reconnaît sa défaite. Ses petits plans de gardien du temple du pouvoir vont tomber dans les poubelles. La seule chose qui va le rassurer c’est que le peuple a gagné mais que son opposition doit elle aussi s’inquiéter.
J’écris sous le coup de l’émotion. Demain il sera temps de tout analyser. JPD