Au moment où, dans les préfectures, il y a quelque agitation au sujet d'inondations possibles et graves en ce mois d'avril, La Brochure publie "Quête d'une tortue sur la balabre d'une LGV" où vous trouverez, au cas Escatalens, le portrait de la crue de 1875. Nous nous l'offrons ici.
J-P Damaggio
"Quand on passe sur la 113, juste après Saint-Porquier on arrive à Escatalens et dans aucun des deux cas on ne s’imagine si près de la Garonne. La plaine est magnifique et j’imagine que du point de vue de Cordes-Tolosannes le spectacle doit être imprenable. Sauf qu’une plaine si belle, ce sont des inondations assurées comme en témoigne la hauteur de la voie ferrée Castelsarrasin-Beaumont, quand elle l’a traverse. La LGV devrait faire de même ce qui projetterait encore plus haut la vieille ligne qui devra enjamber la nouvelle. Parmi les inondations, celle de 1875, est entrée dans l’histoire. Dans une riche brochure, Melle Pozzi nous présente la situation :
« La route départementale qui va de Montech à Castelsarrasin passe au bord de la dernière assise de la vallée. La Garonne arrivait jusqu'au pied des villages d'Escatalens, de Saint-Porquier et de Saint-Martin de Belcassé. On apercevait toute la plaine basse inondée entièrement. Quelques pans de murs émergeaient ça et là ; deux ou trois maisons paraissaient seules avoir résisté à l'effroyable désastre. Partout la tristesse et la désolation se lisaient sur tous les visages. Les malheureux inondés qui avaient pu être sauvés contemplaient dans une morne attitude ce spectacle navrant de leur ruine, ou s'efforçaient, à travers les arbres, d'apercevoir au loin ceux qu'ils savaient être en détresse. Partout, autant que possible, des barques montées par de hardis sauveteurs cherchaient, malgré les plus grands périls, à ramener quelques malheureux.
On signalait à la même heure une maison restée débout à cause de sa position relativement élevée, celle de M. Fontanié, dans la Rivière haute de Castelsarrasin, dans laquelle s'étaient réfugiées plus de cent personnes. Ajoutons que les vivres devaient leur faire défaut, car ce n'est que dans la soirée de jeudi qu'on a pu leur en expédier.
Le niveau de l'eau ayant considérablement baissé, il est à présumer que, grâce à ce secours, personne n'a péri ».
Les tortues seraient allées de l’eau vers la terre mais sur terre elles finissent par craindre l’eau aussi les inondations sont souvent leurs cauchemars car comment résister ? Et celle de 1875, c’en est une parmi tant d’autres !"