Continuant le Scribe, la librairie La femme renard propose à Montauban son premier étage pour des expositions. En cette fin janvier, l’ami Didier Mir y occupe toute la place et j’ai été très surpris et très heureux d’y découvrir des facettes de son talent que j’ignorais.
Dans le texte de présentation il indique tout de suite : « Figures, c’est d’abord l’histoire d’un retour à la peinture. » De Didier, j’avais découvert les multiples dessins qu’il publia dans Point Gauche ! mais je ne connaissais pas ses qualités de peintre aussi, ce retour surprenant, et passionnant est important. Un retour qu’il explique par la décision, après avoir amassé des centaines de photos d’une famille disparue, de confronter cette « matière première » à l’art figuratif.
Dans un premier temps, il ne veut pas s’encombrer avec la ressemblance physique puis elle s’impose peut à peu et ça donne à l’exposition une unité qui la fait, plus encore, universelle. L’universel est dans la simplicité d’une main, d’une pose, d’un regard, une simplicité qui nous fait tous des figures de ces tableaux. Des tableaux d’un autre âge, penseront certains, vivant sous la dictature de l’abstraction. Il a fallu d’autant plus de courage à Didier Mir pour maintenir son cap qu’il associe à Luis Sepulveda ou Luis Llach.
Voilà donc comment je retrouve « Armand » et sa casquette, dont Rosendo Li a fait aussi le portrait. « Armand » était à Montauban l’homme au chant d’oiseau, le marginal toujours bien dans la société, et avec sa mobylette il était le peuple. Dans la peinture de Didier, je retrouve tout le sourire, toute la joie de vivre d’Armand qui aurait pu se lamenter sur son sort mais qui semblait bien au-dessus de sa misère. Bien sûr la reproduction sur ce blog ne peut pas rendre les mérites de la couleur, elle est juste une indication.
J’encourage Didier à laisser de côté modes et pensées dominantes pour dire son art personnel fait de simplicités et de chaleurs HUMAINES.
Une autre partie de l’exposition est tout aussi passionnante, autour de la figure du taureau.
J-P Damaggio