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19 janvier 2009 1 19 /01 /janvier /2009 10:22

 

Avec Montalbán à la Librairie Deloche

  

Pour n’importe quel écrivain j’aurais pu faire une présentation à partir d’un seul livre mais pas pour la galaxie Vázquez Montalbán, un auteur trop souvent réduit à Pepe Carvalho, alors qu’à tout prendre il aurait préféré être seulement un poète.

Avec l’aide de Léon Dunára j’ai donc osé en 45 minutes me lancer dans un survol supersonique de son œuvre (je ne dis rien de l’intervention, vous pouvez la recevoir gratuitement sur demande).

Un auditeur eut alors cette question : mais  quel lien établir entre Vázquez Montalbán, Pepe Carvalho et Jean-Paul Damaggio ?

Pour la réponse j’ai fait référence à la photo qui orne le dos de couverture du libre que je viens de publier Vázquez Montalbán, derniers instants où l’écrivain catalan est avec Sciascia. A titre littéraire et culturel je suis arrivé à Manolo par l’occitan et l’italien. C’était une partie de la réponse l’autre est dans la structure même du livre qui continue d’une certaine façon mon action dans le journal Point Gauche ! Dès le début du journal et tout au long de la collection, les références à l’écrivain catalan sont actives au point de voir apparaître en 2001 un auteur d’article qui signait Pepe Carvalha. Un jour j’écrirai la biographie de ce Moissagais exceptionnel dont un voisin hongrois ne pouvait imaginer que les histoires qu’il lui racontait, en ferait un futur agent de la CIA. Ce voisin hongrois est une légende méconnu pour avoir participé à la révolution hongroise de Bela Kun en 1919. Ses ultimes traces se trouvent dans un coin du cimetière de Boudou où vous pouvez lire en gros caractères sur sa tombe, la fameuse phrase, “Prolétaires de tous les pays unissez-vous”, qui a effrayé pendant des décennies toutes les oligarchies.

Après cette jeunesse moissagaise Pepe Carvalha est donc parti aux USA puis il est revenu à Moissac prendre sa retraite (il est décédé aujourd’hui et je lui ai rendu l’hommage mérité pour le travail réalisé dans un numéro de Point Gauche !) où il a découvert que le capitalisme féodal vers lequel on se dirige à grand pas, et qu’il croisa sur la planète entière, y était en Tarn-et-Garonne, en pointe. Je prendrai tous les articles de Pepe Carvalha, passionné de journalisme international (donc aussi local), qui, à travers le pouvoir crucial de la presse, sans lequel la démocratie est un vain mot, put produire une chronique sur le monde universel.

Oui, depuis longtemps, je travaille main dans la main avec Pepe, Manolo sans aucune vénération pour personne, et je remercie le questionneur, poète et grand connaisseur par ailleurs du journal Point Gauche !, pour son intervention.

 

Autre question cruciale, le stalinisme ? En 1956 Manolo avait 17 ans et entrait à la fac. Pouvait-il être déjà anti-stalinien ? Là aussi ma réponse est surtout restée littéraire dans le cadre de ce débat littéraire. Le stalinisme était le culte du héros révolutionnaire, Staline étant au sommet de l’héroïsme. Or Manolo a voulu rester avec le peuple, et quelqu’un a donné cette formule “un héros du quotidien” comme d’autres pourraient dire dans des circonstances différentes “un juste”. Philosophiquement il y avait opposition entre les deux postures. Et la passion pour l’héroïne Pasionaria ?  Elle devient un mythe (Blanche Neige). L’héroïsme est l’enfant du volontarisme individuel dont le modèle par excellence est Robinson Crusoë (fonda-teur du capitalisme en littérature). Le mythe est le produit d’une société : le franquisme a fabriqué Pasionaria. Le mythe est un retour du peuple et sa sous-culture, là où le héros est un retour du pouvoir (n’importe lequel). Manolo avait d’autres raisons d’être anti-stalinien : sa connaissance de la liquidation du POUM à Barcelone par une partie des communistes, moment dramatique d’une histoire dramatique. Il n’a pas attendu les preuves tardives de l’URSS pour savoir que le meurtrier de Trotsky était un communiste catalan. Ce qui ne veut pas dire, pour Manolo, que le POUM avait raison et les communistes tort (comme dans le film Land and Freedom), ni qu’il y avait des torts des deux côtés. Tout comme quand il dit que l’ETA a des procédés fascistes, il n’en déduit pas qu’en face la police, y compris celle de Felipe Gonzalez a une conduite honorable. Simplement, si on ne met pas sur les réalités les mots qui disent cette réalité alors on empêche toute analyse. Tuer des innocents pour une cause aussi juste soit-elle est une conduite fasciste. Ensuite on analyse comment on en est là et comment on peut en sortir. On cherche les coupables authentiques qui sont plus dans les structures que dans tel ou tel homme.

Il était normal que la libraire nous indique à la fin que le sympathique Pepe avait cependant un “ tic ” déplaisant, brûler des livres.

 

Je n’oublie pas l’information précieuse de Nadal Rey : O Cesar o nada, un des titres de Manolo est aussi un titre de Pio Baroja(1). Un exemple de plus qui confirme que l’écrivain catalan fut un subnormal : c’est à dire un homme analysant une réalité (ici la littérature mondiale) qu’il décompose puis recompose pour en changer la réalité afin que la vie prenne le dessus sur le livre. J’ai appris l’espagnol avec Manolo mais pas toute la littérature espagnole (en plus de Pio Baroja, il me faudrait beaucoup lire Antonio Machado). J-P Damaggio

(1) Les œuvres de Pio Baroja sont parmi les livres de référence de Manolo présentés dans l’expo en cours à Barcelone sur MVM.

 

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