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Un livre de Paschal Grousset :
BON DE COMMANDE Editions La Brochure
Voici la notice réalisé par Marcel Maurières pour le livre 800 auteurs, dix siècle d’écriture en Tarn-et-Garonne sous la direction de Marcel Maurières et Georges Passerat, association des amis de la BCP, 1992
Grousset Paschal , Jean-François dit Paschal Grousset (Corte [Corse], 07-04-1844 – Saint Mandé, 10-04-1909)
Son père, né en Grisolles en 1816, est successivement principal de collège à Corte, professeur à Toulouse, censeur à Périgueux... avant de revenir en 1855 dans son département où jusqu'en 1867, il sera principal du collège de Montauban. En 1861, Paschal quitte le collège pour le lycée Charlemagne, à Paris. Il s’inscrit en faculté de méde-cine (1863), mais abandonne en 1867 ses études pour se consacrer au journalisme et à l’action politique contre le Second Empire. En 1869, il publie Le Coup d'état de brumaire an VIII, La Conspiration du général Malet et, surtout, un vaudeville politique, La Régence du Décembrestein. En 1870, Pierre Bonaparte - qu'il a provoqué en duel – assassine un de ses témoins, Victor Noir ; quelques mois après, Grousset est condamné à six mois de prison. Engagé volontaire pour la défense de Paris après la proclamation de la République, il est élu en mars 1871 au Conseil de la Commune, dont il devient presque aussitôt délégué aux relations extérieures ; il crée au cours de cette période deux journaux à l’existence éphémère L’Affranchi, journal des hommes libres, et La Bouche de fer. Après la Semaine sanglante, il est arrêté (3 juin) et condamné le 2 septembre à la déportation. En 1876, avec F. Joude, il témoignera de cette déportation dans Les Condamnés politiques en Nouvelle-Calédonie. En mars 1874, avec cinq de ses compagnons (dont Rochefort), il s'évade de Nouvelle-Calédonie et se réfugie à Londres, où il restera jusqu'à la loi d'amnistie (1880). Elu député socialiste indépendant en 1893, il est constamment réélu (1898, 1902, 1906). Pendant ses mandats, il se fait remarquer par sa défense de Dreyfus : en 1899, il publie L'Affaire Dreyfus et ses ressorts secrets, ainsi qu'une Lettre au procureur général près la Cour de cassation. Pour la part prise au développement de 1'éducation physique dans les écoles : fondation de la Ligue nationale pour 1'éducation physique, participation de 1892 à 1895 à la publication de L'Encyclopédie des sports, dont il rédige plusieurs articles : sur l’Equitation, la vélocipédie, l’aviron, les jeux de balle... Il écrit également une Histoire de la navigation maritime de plaisance (1890). Sa production purement littéraire (une soixantaine de volumes imprimés, sans compter les discours, conférences, articles...) est au moins aussi riche que sa vie est variée (ouvrages politiques, essais, romans...). Nous ne reviendrons pas sur les ouvrages politiques, dont la plupart sont cités ci-dessus. Lors de son séjour à Londres (où il rédige en anglais, en 1877, un Dictionnaire de peinture), P. Grousset traduit les ouvrages de Mayne-Reid et de Stevenson (il est le premier rédacteur de L'île au trésor). Mais il écrit - et continuera à écrire - lui-même des romans d'aventure. Deux de ses manuscrits, vendus à l’éditeur Hetzel, L'Héritage de Langevol (1877) et Le Diamant bleu (1880) seront réécrits par J. Verne et deviendront respectivement Les Cinq Cents Millions de la Bégum et L'Etoile du Nord. Avec J. Verne, il signe L'Epave du Cynthia (1885). Seul enfin, il assure la paternité de L'Héritier de Robinson (1884), Tito le Florentin (1885), Le Capitaine Trafalgar (1886), Les Exilés de la terre (1888, deux volumes), Le Secret du mage (1890), Histoire de deux enfants de Londres (1891), Le Rubis du grand lama (1892), Atlantis (1895), Gérard et Colette, les chercheurs d'or de l'Afrique australe (1897, trois volumes), Le Géant de l'azur (1904), Le Maître de l'âme (1905)... Il est également l’auteur d’un roman, Madame de Léojac. Par ailleurs, il réalisera deux grandes séries dont les livraisons annuelles seront très appréciées, en France et à 1'étranger : Scènes de la vie de collège dans tous les temps et dans tous les pays (de 1881 à 1905, quatorze volumes) et La Vie partout (de 1884 à 1888, neuf volumes). Ajoutons en terminant que P. Grousset utilise, pour signer ses oeuvres, de très nombreux pseudonymes : Léopold Virey, André Laurie, Philippe Daryl..
M.M.
Sources :
Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier., t. VI, p. 252-253
Bulletin de la Société Archéologique TetG. (1983).