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Par éditions la brochure
Source 46 J 14 archives du Lot et Garonne
Voici une lettre parmi beaucoup d’autres que Marty a envoyée à Renaud Jean. JPD
Chambre des députés le 15 septembre 1938
Camarade RENAUD JEAN
Mon cher Camarade,
Bien reçu hier ta lettre du 12. Comme tu ne m'enguelle pas je te réponds quand même
C'est volontairement que je n'ai pas dit à ta mère qui j'étais, effet, dans ce cas elle aurait absolument voulu me garder et j'étais très pressé dans ma route pour Barcelone.
D'autre part, l'endroit où tu te trouvais me paraissait très loin et je n'étais pas sûr de te rencontrer. C'est pour cela que j'ai continué sur la frontière espagnole. Je suis venu dans une voiture que le Parti avait mise à ma disposition. Tu me dis toi-même que tu étais à Bordeaux, donc je ne t'aurais pas rencontré. Or, il était absolument urgent que je sois le plus vite possible à Barcelone. Je revenais de l'endroit d'où j'ai porté une pierre à ta femme (1). Cela t'explique la raison de mon impatience à poursuivre rapidement ma route.
Jacques DUCLOS m'avait dit qu'il t'envoyait une dépêche à Samazan, t'annonçant son arrivée (pour ne pas mettre mon nom). A la réflexion, quand j'ai été chez toi, il eut été plus facile de téléphoner de Paris à la Mairie.
La gravité de la situation internationale fait d’ailleurs que je te verrais peut-être un de ces jours.
Je tenais à te voir pour t'expliquer la situation afin qu'une aide puissante et rapide du côté ravitaillement vienne le plus vite possible. La question du blé français est une des plus essentielles.
Je ne doute pas que tu ne la suivras de près et rappelleras au Secrétariat les interventions nécessaires et très urgentes.
Tu me parles de ton activité. Ma foi je crois qu'elle est comme toujours très importante et extrêmement utile. A première vue la tache parait petite, mais dans l’ensemble c’est de ce travail permanent, incessant, organisé que résulte l'influence de notre PARTI et la vie du Front populaire. La preuve en est dans les résultats dont tu me parles en ce qui concerne ton action pour l’Espagne.
J’étais avant-hier au front où arrive du côté ennemi en grande quantité un énorme matériel de guerre de toutes sortes qui fait présager une nouvelle attaque. C’est là qu’on est saisi de rage en pensant à cette politique canaille dénommée « non-intervention ». Le moral est cependant magnifique et n’a jamais été si haut.
Nous suivons ici pas à pas, les nouvelles terribles sur la Tchécoslovaquie et sur l’attitude de Paris et de Londres. Inutile de te dire combien, elles sont commentées ici. A te voir bientôt, je l’espère, à ta femme et à toi de tout cœur.
André.
Toujours même adresse
Note JPD : (1) Sans doute langage codé
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