Rendre compte de livres publiés et de commentaires à propos de ces livres
Sur la photo : Madame Vivas, Maxime et le maire d'Albias
Le 29 mai, la médiathèque d’Albias (82) a accueilli Maxime Vivas, l’enfant du pays, même s’il est né en Aveyron, et vient d’autres pays. Sa famille s’est installée à Albias quand il avait cinq ans, elle y est toujours pour une partie et Maxime avec humour rappelle qu’il reste attaché à cet endroit où il a appris à lire et à écrire dans l’école de la république laïque, gratuite et obligatoire. Le maire fera une présentation élogieuse de l’écrivain qui, prenant la parole à son tour, rendra hommage aux amis d’enfance dont certains sont dans la salle. Anecdotes et souvenirs pourraient-ils faire un livre ? Maxime rappelle que son premier roman basée sur une partie de sa vie dans un centre de tri postal, lui a valu des félicitations mais aussi des inimités d’amis de travail qui ne s’y reconnaissaient pas. «A raconter la vie de mon enfance à Albias, ça serait pareil, certains seraient contents mais pas d’autres. » Ecrire c’est choisir et à la question, « as-tu choisi l’écriture de l’engagement ? » il précise à juste titre que toute écriture est engagement sinon face à la littérature engagée, il y aurait la littérature dégagée, et celle-ci ne peut exister. Son engagement est simple : du côté des faibles contre les forts, ce qu’il ne faut pas confondre avec du manichéisme.
Parmi les souvenirs l’un mentionne les bonnes notes en français du petit Vivas alors que l’autre camarade de classe cherche en vain dans sa mémoire un tel moment. Est-ce dès cette époque que le petit Vivas rumine quelque idée de livre ? Il confirme mais n’en disait rien car ce fils du peuple qui va monter à Paris comme facteur a conscience qu’une telle ambition n’est pas conforme à son univers. Il est émouvant de retrouver quelques anecdotes d’alors sur le racisme ambiant contre Espagnols et Italiens, sur les copains capables de conduire un véhicule bien avant d’avoir le permis, à condition de faire en sorte que le père n’en sache rien, sur la rivière Aveyron lieu stratégique de la jeunesse, sur le copain plus matheux qui laissait traîner sa copie au bénéfice de Maxime etc.
Dans la salle, en plus des amis d’enfance, il y a aussi sa famille et d’abord sa mère. Cette sympathique rencontre dans une médiathèque particulièrement bien aménagée constitue une partie, de la fête des mères de Madame Vivas. Si le fils Maxime est fêté comme écrivain, voilà que le petit-fils, présent lui aussi, vient à son tour de publier un livre…
Mais il est temps d’en arriver à la littérature et à la bonne dizaine de livres publiés par Maxime Vivas, une liste qui va du polar au livre jeunesse (l’un est tout frais, il est sorti il y a deux jours), de l’essai à la chronique, du roman au « guide » touristique. Sur Cuba il rappelle que son grand-père espagnol participa aux côtés de l’armée espagnole au maintien de la colonisation de l’île, et qu’il était donc de son devoir d’écrire en réponse quelque chose à la gloire de José Marti, le révolutionnaire, l’admirateur de Hugo, l’auteur de la célèbre chanson Guantanemera…
Malgré la diversité des approches littéraires, tous les livres de Maxime serait-il un écho à un moment de sa vie ? On dit que c’est inévitable chez un écrivain authentique. Je pense plutôt à un choix délibéré chez Maxime (le livre sur Albias est possible…) qui d’ailleurs précisera que, pour bien écrire, il faut s’appuyer sur quelque chose qu’on connaît bien, et que peut-on connaître mieux que sa vie ?
Maxime est un personnage simple, capable de pratiquer l’autodérision, et il est doux de l’écouter égrener son parcours d’écrivain. Le maire aura eu un propos très juste : la fibre qui anime Maxime si fortement va le conduire à écrire, à écrire… il reste, précisera-t-il à trouver des éditeurs. Il a eu un bon départ avec pour Paris-Brune un article dans le Monde et le prix Roger Vailland, il continue depuis à se frayer une route. Bon vent cher Maxime.
29-05-2010 Jean-Paul Damaggio
Note : Pris par divers soucis je n’ai pas eu la présence d’esprit de rappeler l’extraordinaire énergie qui habite Maxime et sans laquelle il n’aurait jamais rien publié. Pour Victor Hugo à La Havane, dès janvier 2007, à la création des Editions a Brochure, il me mentionna ce projet qu’il devait avoir en tête depuis longtemps, un projet qu’on mettra deux ans à finaliser car il fallait aussi obtenir des soutiens pour en plus de l’édition, faciliter la diffusion. Et ce combat continue.
Rappel : Les Editions La Brochure ont publié de lui Chroniques littéraires impertinentes à Radio Mon Païs et Victor Hugo à La Havane.