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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 14:21

Hugo à La HavaneRevue de presse : Dans le Grand soir
http://www.legrandsoir.info/Victor-Hugo-a-La-Havane.html


Victor Hugo a pris parti pour Cuba, dans des textes admirables en faveur des femmes cubaines et pour fustiger l’armée d’occupation espagnole pendant qu’en Europe il portait le fer rouge de ses vers au front de l’injustice.

Le poète a su associer son talent d’écriture, ses dons de visionnaire et ses penchants humanistes pour bâtir, dans cette complétude humaine, une œuvre par cela frappée du sceau du génie.

On découvrira ici qu’avec lui, des dizaines d’autres Français glorieux ont tissé des liens indéfectibles entre la France et Cuba.

Existe-t-il des liens entre Cuba et : Stéphane Mallarmé, Jo Dassin, Sarah Bernhardt, Gustave Flaubert, Rouget de Lisle, Robert Desnos, Hector Berlioz, Henri Barbusse, Paul Lafargue, José-Maria de Hérédia, Honoré de Balzac, Charles Baudelaire, Alphonse de Lamartine, Alfred de Musset, Théophile Gautier, Alfred de Vigny ?

Comment s’appelait ce Cubain devenu maire de Paris ? Et ce Français qui a été le premier directeur de l’école des beaux-Arts de La Havane ?

Qui a construit la ville de Cienfuegos ?

Qui a tracé la première ligne de chemin de fer de l’île ?

Que devons-nous à José Marti ?

Ce petit livre répond à ces questions et apporte bien d’autres informations et anecdotes méconnues sur les liens de coopération et d’amitié qui unissent la France et Cuba depuis deux siècles.

En librairie dès le 1er septembre 2009.

52 pages. 5 euros.

le livre bénéficie du sponsorat de Cuba Coopération France et de Cuba Linda, associations qui seront présentes sur la fête de l’Humanité.

L’auteur :

Il a publié dix livres : romans (dont deux ont reçu un prix), polars, essais et des nouvelles. Il écrit également pour la jeunesse, dans la presse et pour des sites Internet. Il est l’instigateur d’un recueil collectif de nouvelles au profit des sinistrés de la catastrophe d’AZF.

Ancien référent littéraire d’ATTAC-France, il intervient avec la Maison des Ecrivains, donne des conférences dans des Universités et anime une émission culturelle sur Radio Mon Païs à Toulouse.

Le 1er août La Dépêche avait consacré unbel article à Maxime Vivas : vous avez le lien nous ajoutons la photo.
http://www.ladepeche.fr/article/2009/08/01/648183-Maxime-Vivas-le-messager-original-de-Victor-Hugo.html

Sur ce site : Cuba, Victor Hugo, Maxime Vivas

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24 août 2009 1 24 /08 /août /2009 13:57

Hugo à La HavaneAu sujet de Victor Hugo à La Havane

 

Cuba, Victor Hugo, Maxime Vivas, voilà d’entrée un mélange détonnant. Pas surprenant ensuite si à Toulouse AZF explose ! Le livre a beau être mince (52 pages) il n’en demeure pas moins que le voyage culturel qu’il impose vaut son eldorado et je l’écris en tant que lecteur et non en tant qu’éditeur qui, s’il avait le souci de gagner de l’argent ferait autre chose (étant instit retraité, c’est plus sûr pour vivre).

En tant que lecteur, car depuis longtemps je suis un passionné des Amériques ce qui explique que je termine un livre sur « l’Américain » Wajdi Mouawad (j’ai écrit le mot américain entre guillemets car il est malheureusement pris pour habitant des USA et non habitant d’un continent, comme Européen).

Maxime Vivas montre comment une route a été ouverte entre France et Cuba et plus largement France et Amérique latine, or je peux témoigner du rôle majeur de Victor Hugo sur ce point. Un Péruvien m’expliqua une fois que sa plus grande lecture fut Les Misérables (c’est vrai un autre pris plutôt en référence Fernandel).

En 2009 repenser à cette double histoire, des latinos installés à Paris et la littérature française en place aux Amériques, devient plus vital, à mon sens, quand nous vivons l’effet inverse. Pour mille raisons, depuis 1945 environ, l’art va plus dans le sens Amériques-Europe que l’inverse, ce qui constitue un type nouveau d’apport à la culture européenne (je pense au jazz, au polar, à la BD etc.). Et dans le mouvement, les USA sont seulement une part de l’échange.

D’où cette question : comment s’est constitué l’art des Amériques et celui de Cuba plus particulièrement ? Par la position de l’île, la France était destinée à jouer un grand rôle. Elle se différenciait positivement à la fois du colonisateur espagnol et nord-américain, elle a eu longtemps une paysannerie très puissante, et une culture comme référence. Admirateur du peintre équatorien Osvaldo Guayasamin qui eut son pied à terre dans la Cuba révolutionnaire, j’ai pu constater comment, lui comme d’autres, s’imprégna autant de la vie locale que d’éléments de culture française (sans oublier ses origines amérindiennes).

Donc la rencontre mise en lumière par Maxime Vivas entre José Marti admirateur de la France et Hugo écrivant pour Cuba, va au-delà de l’histoire cubaine, elle concerne les Amériques plus largement. Je n’ai pas cité Wajdi Mouawad par hasard. Il est Québécois (entre autre) un coin des Amériques qui parle encore français… et dont une part des intellectuels imaginent un Cubec (conjonction de Cuba et Québec). C’est une autre piste pour suivre autrement le croisement sur lequel Maxime Vivas s’est appuyé pour présenter Hugo.

Et à parler de Hugo comment ne pas observer à partir des deux lettres publiées, qu’à un moment (j’ai envie de dire après 1851) Hugo était capable de devenir TOUT Hugo en quelques lignes écrites. Les Editions La Brochure ont un autre livre contentant deux textes de Hugo concernant des proscrits de 1851 et j’ai été frappé par la manifestation chez l’écrivain des mêmes soucis, des mêmes approches et des mêmes références.

Bref, en lisant le livre de Maxime, Cuba (je préfère écrire Cuba que La Havane) sort de schémas convenus et médiocres.

22-09-2009 Jean-Paul Damaggio

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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 13:45

Chroniques VivasIci, une chronique du livre de Maxime Vivas publié par nos éditions : Chroniques littéraires et impertinentes (10 euros). Depuis le cas Kouchner a fait parler de lui aussi ce retour en arrière nous semble des plus bénéfiques. JPD

 

Birmanie : Kouchner, pétrole et CIA.     

 

Dans une déclaration au quotidien le Monde en juillet 1996, l’opposante aux militaires birmans Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991, avait placé Total au premier rang des soutiens dont bénéficie le régime oppresseur de Rangoon.

L’opposition birmane demande depuis 1990 à la communauté internationale de ne pas aider les généraux putschistes à se maintenir au pouvoir. Comment ? En coupant les pompes à finances. Il faut en effet savoir que l’armée birmane absorbe 40 % du budget du pays. Elle compte 400 000 hommes. Pourquoi une armée si importante, alors que la Birmanie ne se connaît pas d’ennemi extérieur ? Pour mater l’ennemi intérieur, son propre peuple.

L’ONU, l’Union Européenne et les Etats-Unis, ont pris depuis des années des résolutions à l’encontre de la junte. Plusieurs multinationales, craignant d’être éclaboussées ont quitté depuis longtemps la Birmanie en invoquant le « manque de démocratie ».

Le pétrolier Total est resté sur place. Le Figaro du 27 septembre 2007 nous rappelle que : « présent depuis 1992 en Birmanie […] le groupe pétrolier a massivement investi dans l’exploitation du champ gazier de Yadana…»

En effet, Total et une compagnie américaine ont construit un gazoduc pour relier un gisement maritime birman à la Thaïlande.

Sur RMC le 27 septembre 2007 le Docteur Sein Win, un des chefs de file des opposants birman, a accusé Total de bénéficier, au moins indirectement, des services d’une main-d’œuvre forcée fournie par la junte militaire.

En 2002, la société Total avait fait appel au consultant privé Bernard Kouchner pour démentir ce genre d’imputations qui couraient déjà. Dans un rapport payé 25 000 euros, Kouchner avait affirmé que les accusations contre Total étaient erronées.

En novembre 2005, coup de théâtre : Total décida d’indemniser les esclaves dont Kouchner prétendait qu’ils n’existaient pas.

La raison pour laquelle le président Sarkozy prend aujourd’hui ses distances avec le régime birman tient aux possibilités d’une chute de la dictature militaire. Il y a déjà plus de dix ans, Aung San Suu Kyi a prévenu que les sociétés ayant collaboré avec la junte seraient évincées d’une Birmanie libérée. Le marché birman risque de nous être fermé à cause du comportement d’une de nos entreprises, blanchie par un de nos politiciens. 

Et si Nicolas Sarkozy s’exprime lui-même sur le sujet, cela tient, certes, à son activisme qui le pousse à occuper tous les postes, mais aussi au fait que son ministre des Affaires étrangères est discrédité. Dans ce cas d’espèce, on se réjouira que le Président de la République française parle en lieu et place d’un membre du Gouvernement.

L’intérêt du pays, de la classe politique, de la morale, de la vérité, de la lutte contre le travail forcé, serait que Kouchner démissionne ou soit démissionné.

Les militaires birmans renversés, Kouchner remercié, tout serait bien qui finirait bien ?

Pas sûr : la révolution « safran » des moines birmans nous fait penser à la révolution « orange » en Ukraine. Derrière eux pour les organiser, les financer, assurer leur médiatisation, on remarque la présence d’officines écrans de la CIA.

En Birmanie, la NED a investi près de 3 millions de dollars depuis un an. Après avoir longtemps soutenu la dictature militaire, Washington s’avise que celle-ci est un partenaire trop fiable pour la Chine qui lui achète son gaz. En la renversant au profit d’un régime pro-américain, on contrôle les vannes, on fait dépendre une partie de l’approvisionnement énergétique de la Chine du bon vouloir des USA.

Moralité : quand l’ensemble des médias et les USA se dressent contre une dictature, on découvre que le mot démocratie est un prétexte.  La preuve, le Venezuela développe un type de démocratie inédit en Amérique latine. En avril 2002, les USA, via la NED, ont essayé d’installer une dictature militaire en remplacement d’un gouvernement élu.

En Birmanie, la combine est de verser du compassionnel à pleines louches jusqu’à ce que les larmes des opinions publiques leur brouille le regard. En guise de démocrates, on risque alors d’avoir des marionnettes de G.W Bush.

Sauf si la Birmanie est capable de promouvoir une sorte de Hugo Chavez birman, jaloux de l’indépendance du pays et capable de faire bénéficier le peuple des richesses nationales.

A lire sur le sujet : « Total : entre marée noire et blanchiment » de Francis Christophe (journaliste d’investigation). Ed. Golias. 2000. 111 pages.

« Code Chavez. CIA contre Venezuela » Eva Golinger. Préface de Michel Collon. Ed. Oser Dire. 286 pages.

1er octobre 2007

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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 13:44

Heznry lapauzeNotre publication des écrits d’Henry Lapauze, même dans sa ville, n’a pas suscité l’enthousiasme. Avec la nouvelle expo concernant Ingres qui après Québec, vient s’installer à Montauban peut-on se replonger sur le cas de cet homme ? Voici un de ses derniers articles où il en revient encore à sa passion : Ingres. JPD

 

HENRY LAPAUZE :

Un chef-d’œuvre d’Ingres en danger

L’humidité menace gravement « Le martyre de Saint-Syphorien » dans la cathédrale d’Autun

 

Autun, Saône-et-Loire, août 1923.

 

 

L'année prochaine marquera une date capitale dans l’histoire de la peinture religieuse en France ; nous ne la laisserons pas passer sans y insister. 1824-1924 : le centenaire du Vœu de Louis XIII rapporté de Florence, par Ingres qui, complètement ignoré la veille, malgré ses 44 ans, et tant de pages aujourd'hui illustres, se vit acclamer au Salon, fut décoré de la Légion d'honneur par le Roi Charles X, et, tout à coup, connut la gloire.

Le Vœu de Louis XIII a son aboutissement partout où vous rencontrez une page d'inspiration religieuse, depuis Hippolyte Flandrin jusqu'à Maurice Denis. Il est pieusement conservé dans la Cathédrale de Montauban : rendons-en grâces à ceux qui en ont la noble charge. Dans dix ans - 1934 - ceux qui seront encore là célèbreront un autre centenaire fameux, plus fameux qu'aucun autre dans l’oeuvre du maître: celui du Martyre de Saint-Symphorien, tant décrié à l’origine. Seulement, si l’on n'y prend garde, le tableau ne sera plus là, ou il y sera, dans un si fâcheux état, qu'on ne célèbrera que son ombre, sa grande ombre.

J'écris ceci à Autun même, dans la Cathédrale, ou Le Martyre de Saint-Symphorien a déjà failli mourir, - et où, ayant été soigné au Louvre, en 1913, il a repris sa place pour mourir cette fois plus sûrement.

Je n'exagère rien. Même, en mon âme et conscience, je crois que si on s'en occupe sans retard, Le Martyre sera sauvé une fois de plus, absolument sauvé... à la condition qu'on prenne de sérieuses mesures de protection lorsqu'on le réinstallera dans la Cathédrale d'Autun.

Le Martyre de Saint-Symphorien est fixé contre un mur de la troisième chapelle du collatéral du Nord, à gauche, entre la chapelle de sainte Anne et celle des Evêques. Il n'y a qu'un seul tableau dans cette chapelle, en face du Saint-Symphorien, et il est entièrement dévoré par les champignons que l’humidité y déposa depuis un siècle. C’est encourageant ! Hé bien, voici dans quel état se trouve le chef-d'œuvre de Ingres :

La toile paraît avoir été constituée de quatre lés. Rien ne devrait, extérieurement, nous en être révélé : or, trois raies blanchissantes, du haut en bas, apparaissent, très nettement marquées, comme si les diverses parties de la vaste toile étaient au moment de se disjoindre.

Tout le premier lé de gauche est strié de raies blanches, qui se resserrent davantage et se font plus épaisses au fur et à mesure que l’on monte vers la figure d'Augusta qui, sur les remparts d'Autun, envoie son fils valeureux au martyre.

La figure d'Augusta et le groupe qui se trouve derrière elle, sur les remparts, sont recouverts d'une mousse blanche. Le ciel bleu disparaît peu à peu sous des taches pareilles, et celles-ci envahissent la droite des remparts jusqu'à la troisième arcade supérieure de la Porte Saint-André.

Si nous redescendons vers le centre, autour de Saint-Symphorien lui-même - il semble intact - nous constatons la présence de larges raies blanches, tracées comme avec un crayon d'argent. Dans le détail il faut signaler des taches au bras du proconsul à cheval, sur son justaucorps ; des taches au bras du licteur de gauche, sur la poitrine du licteur de droite, sur son vêtement, qui tombe vers le sol ; sur l’enfant nu qui jette la pierre, à Augusta, etc., etc.

En voilà, assez, n’est-ce pas ?

Moi, je ne jette la pierre à personne. Sauf pourtant ceci : il doit y avoir dans Autun quelqu'un qui a la garde et la sauvegarde des oeuvres classées, des objets d'art appartenant à l’Etat ou au département, ou aux édifices cultuels. Il y a quelqu'un, à coup sûr. Ce quelqu'un là, quel qu'il soit, ne remplit pas ses devoirs envers Le Martyre de Saint-Symphorien. Peut-être pourrait-on éviter de lui donner la croix, tout simplement... Que faut-il faire ?

D'abord éviter qu'un maladroit s'en occupe, surtout pour essuyer le chef-d'œuvre. Il y a les « restaurateurs » au Louvre. C'est leur affaire. Mais nous demanderons à y regarder de près, avec quelques fervents de Ingres. Que signifient depuis dix ans seulement ces raies blanches qui divisent la toile en quatre ? C'est à voir, et sérieusement.

Nous avons actuellement, en Saône-et-Loire, des parlementaires amis des arts : il y a Simyan et il y a Faisant, pour ne citer que ceux que je connais bien. Avec eux, ça ne traînera pas. On ne rencontrera plus les extravagantes exclusives de cet ancien maire et député d'Autun - lequel étant mort a droit à l'oubli - qui parlait de barricader la cathédrale, dès qu'on s'avisait de vouloir toucher au Martyre de Saint-Symphorien - Je pourrais en dire long là-dessus, et mon ami Paul Léon bien plus encore.

Je demande donc à Paul Léon d'envoyer quelqu’un à Autun : pour le surplus, il n'y a qu'à lui faire confiance.

Et peut-être quand M. Léon Bérard, ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts, se rendra en Saône-et-Loire dans cette exquise Clayette, au cœur du Charolais, pour une inauguration prochaine et pour un pèlerinage larmartinien - pourra-t il s'arrêter à Autun afin de revoir le chef-d'œuvre de Ingres, remis en place, - toutes précautions prises - et dans le plus parfait état... Il n'y a pas un jour à perdre.

 

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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 13:42
Harari-BiroL’été c’est le moment de lire et de relire aussi voici un chapitre du livre de Max Biro et Clément Harari. Clément Harari est en France et nous sommes déjà en 1939. Il va repartir vers l’Egypte. J’ai choisi ce passage à cause d’un nom : Paul Nizan. Un jour nous retrouverons Paul Nizan. JPD

 

 

LIVRE II CHAPITRE 5

 

Mousso, le politique, allait de meeting en meeting, tout en vomissant les communistes, Staline, les Russes, tout en se délectant des écrits de Voline, il ne manquait pas une seule manif antifasciste, les dits communistes menaient le bal.

Il y traînait Clément, chaque fois que le théâtre, Line, la  Sorbonne, les flâneries, ne le retenaient pas. Il rencontrèrent Paul Nizan, Aragon, Triolet, comme ça, cinq minutes, après les discours.

C'était des images d'histoire.

Au Vel d'Hiv, la voix chevrotante, Blum parlait, les femmes hystériques pleuraient.

Jamais Clément ne fit justice à Blum, toujours l'opinion de ces jours, la haine pour un traître bourgeois, cinquante ans après, il imite encore, avec fiel le ton du socialiste !

Comme si rien ne s'était passé, pas même les historiens sur l'histoire.

Brusquement, dans la foule, debout face à la tribune, dans la houle de la foule, une houle remua les vagues, des hommes vêtus d'un cuir presque uniforme taillaient le passage à Thorez, dominant acclamé.

Mousso aussi par aberration et grégarité se mit à hurler: « Thorez, Thorez ».

L'aspect guépéouesque de cette avant garde n'a jamais revisité l'image que Clément garde.

Pour lui, c'était le prolétariat en marche, vers les lendemains de Justice et de Liberté.

Thorez un jour, Pitoëf le lendemain, Dullin, tout le Paris, de près.

La situation empirait, Thorez hors la loi, les bagarres avec l'extrême droite, des grèves réprimées, Reynaud tentant de faire passer sa voix, les flics obligeant sous la menace armée les conducteurs de métro à conduire.

Mousso et Clément longtemps discutaient, il faut repartir.

Bien vu !! Raymond avait décidé de ramener tout son monde avant l'explosion, la mère de Raymond rentrait en Egypte.

Tous antifascistes, tous intellectuels, mais l'Egypte proclamait sa neutralité. Ne pas rester dans la nasse.

C'était le 3 mai, les bruits bottés teutons, résonnaient au loin, la France était inquiète, mais sûre d'une guerre éclair, l'extrême droite glapissait.

Discret, Raymond ne mélangeait pas sa cour et sa mère. Clément rentra par l'Aramis, avec une cargaison de Chinois, malades, secrets, étranges, étrangers. Clément était l'un des seuls blancs, le capitaine le chargea de défense passive sur son pont.

Il ne savait pas comment utiliser des chaloupes de secours, il dut l'apprendre aux autres qui ne parlaient pas la langue, ne comprenaient rien à ce qu'il voulait.

Rôle de composition, cela l'amusa bien, gesticulations propitiatoires avant l'explosion. Elle n'eut pas lieu sur le bateau, mais l'Europe implosa sous les coups des Panzers.

Une guerre éclair, je vous dis.

Arrivée à Port Saïd, et retour au Caire dans un grand appartement rue Adly.

Résurgence financière des Harari.

Le père et la mère, pour si peu de temps n'allaient pas demander aux enfants de travailler, ils ne demandèrent jamais d'argent.

Ce furent alors les longues inactivités, les mois à flâner avec la jeunesse dorée, intellectuelle, les cafés du centre ville, «L'Américaine», «Groppi» «Big Ben», les futures gloires littéraires, les comédiens en herbe, les femmes en demande, les amours désinvoltes, les confidences, les récits.

L'envie de faire, l'occasion, une place de correcteur se trouvait libre à «La Bourse» le journal de langue française, dont la ligne politique eut été ferme s'il n'eut dû, conservateur, ne déplaire, ni aux Grecs, ni aux Anglais, ni à l'islam, ni aux Coptes, ni surtout à la Couronne, aux maîtres, aux anciens maîtres, aux futurs maîtres.

Clément de ce jour ne dormit plus que cinq heures par nuit, et jamais ne s'en déshabitua.

 

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26 juin 2009 5 26 /06 /juin /2009 14:11

Usine BruniquelLes éditions La Brochure publient cet été deux livres. Un autre sur Olympe de Gouges (trois auteurs ! Mary-Lafon, Edouard Forestié, Raoul Verfeuil) et celui déjà annoncé sur Bruniquel et son usine à fer. Un petit retard chez l’imprimeur fait que la sortie aura lieu seulement le 20 juillet au prix chacun de 15 euros pour 150 pages. Voici la présentation de celui sur Bruniquel (auteur Jean-Paul Damaggio)

 

Avant-propos

A mes sympathiques voisins de Bruniquel,

les familles Nespoulous et Tabarly

 

Des historiens s’offusqueront de cet avant-propos qui fait plus appel aux souvenirs qu’aux documents mais n’ayant jamais revendiqué le statut d’historien pas plus que celui d’écrivain ou de jardinier (autant de statuts que je respecte), j’écris depuis très longtemps avec pour seul souci, ma participation à la vie démocratique et celle-ci ne s’enferme dans aucun cadre précis.

 

Ainsi donc, tout commence par une double passion enfantine pour le village de Bruniquel. Natif de la commune toute proche de Bioule et habitant de Cayrac, ma première visite aux châteaux me marqua en même temps qu’un détour par l’usine à chaux située au bas du village, au pont, où il m’arriva d’accompagner mon père. Etrangement, je conserve une sensation bizarre : comment avec le chargement de chaux, allait-on pouvoir remonter la pente pour sortir de l’usine ?

Peu après, le directeur de l’école de Réalville fut pris par un projet fou : une sortie cycliste des grands de l’école jusqu’à Saint-Antonin et retour dans la journée. Avec les actuelles règles de sécurité, il aurait à peine le droit de faire le tour du village ! En conséquence c’est avec quelque fierté que je suis passé à onze ans, en vélo, en bas des châteaux !

Beaucoup plus tard, devenu instit, je me retrouve en 1976 habitant de Monclar chef-lieu du canton où se trouve Bruniquel. Comme je le raconte plus loin, je suis alors poussé pour la première fois vers cet autre site du village : les Forges de Caussanus avec un premier article dans un journal alors largement diffusé sur le canton, mais sans pour autant susciter la moindre réaction. J’ai ainsi l’occasion d’entrer dans la maison du dernier habitant de la cité ouvrière : M. Lacassagne.

Les Forges de Bruniquel se retrouvent dans mon premier livre publié sous forme ronéoté en 1982 et qui traite des « Démocrates du Tarn-et-Garonne 1848-1851 ».

 

Comme si le fil ne pouvait se couper, en 1993 je me retrouve habitant du village, locataire de Michel Montet élu maire en 1995. Là, je reçois une lettre du journaliste René Mauriès me demandant des renseignements sur « la tombe de l’Anglais ». Les Forges avaient fait travailler des Anglais et je me suis donc replongé dans le dossier sans trouver aucun lien entre les deux faits. Je décide alors de réaliser un recueil de documents présenté au cours d’une agréable réunion à Bruniquel en décembre 1995, dans l’espoir d’inciter quelqu’un à poursuivre une étude plus exhaustive du sujet. J’ai eu le plaisir de participer à la réalisation d’une expo-photo sur les Forges mais j’ai quitté Bruniquel l’été 1996 et l’étude en est restée là.

 

Le 18 septembre 2005, l’ami Pierre Baffalie, un instit devenu responsable de l’association Maisons paysannes de France, fait ressortir de l’ombre le serpent de forge, en compagnie de M. Hinard de Belmontet devenu un admirateur du lieu. Toutes les personnes qu’il m’arriva d’amener sur le site en furent stupéfaites par la beauté et la journée du patrimoine organisée par cette association, avec l’aimable accord du propriétaire Alexander Mathers, me confirma dans l’idée qu’il faudrait doter le lieu d’un vrai livre digne de son histoire. Ce jour-là Monsieur Hinard lance cet appel : « Il faut sauver ce patrimoine, il faut sauver les Forges et le succès de la visite du jour va peut-être y contribuer. »

En écrivant le compte-rendu de cette visite dans le journal Point Gauche ! j’indique pour ma part :

« C’est seulement en ce 18 septembre que j’ai découvert un bâtiment en belle pierre, recouvert de terre et qui manifestement servait à entreposer les aliments. Vérification faite sur les plans, il s’agissait d’un cellier qui se complétait, à côté, par les fours à pain. Ce lieu témoigne, en ses moindres détails, d’une vie populaire, d’un art populaire, en bref, d’une histoire phénoménale. »

Si les collectivités publiques avaient acheté ce lieu comme elles achetèrent le Château, il y avait là le moyen unique de rendre hommage à tous les travailleurs de la vallée de l’Aveyron (et d’ailleurs aussi), des tanneurs de Saint-Antonin aux briquetiers du Bugarel, de la cimenterie de Lexos aux meuniers de partout. Moyen unique car généralement de tels bâtiments proches des villes ont été détruits par l’expansion urbaine tandis qu’à Bruniquel ils restent présents.

Mais ne désespérons pas quand on note que les Forges furent la cause essentielle de la création de la ligne de chemin de fer Lexos-Montauban et que, dernièrement, deux éléments importants de cette voie ferrée reprirent vie : l’ancienne gare Villenou-velle devenant un atout de la salle Eurythmie, et le pont sur le Tarn servant depuis 2009 à un contournement ouest de Montauban !

 

Nous en serions restés là du projet de livre sans un courriel de Danielle Issaulan  en septembre 2008 en vue d’une initiative autour des Forges et du Grand Central, en prolongement d’une réunion tenue l’été précédent, sur Saint-Antonin et Bruniquel et à laquelle je n’ai pu assister.

 

Heureux retraité, j’ai alors décidé de me plonger à nouveau dans les dossiers pour me lancer dans l’écriture de ce livre car les habitants de la région comme les nombreux touristes de passage méritent de connaître ce lieu, même si, en tant que propriété privée, il ne peut pas être visité.

 

Tout de suite j’ai retrouvé l’enthousiasme du premier jour, tout en notant que j’avais oublié bien des éléments et qu’il m’en restait beaucoup d’autres à éclaircir, si possible.

Sans prétendre avoir fait le tour des questions nées de cette aventure, j’espère éclairer quelques lanternes et j’encourage d’autres personnes à reprendre le sujet car il est fabuleux de savoir qu’en ce petit coin de terre que sont Courbeval puis Caussanus, est passé une bonne part de l’histoire industrielle de notre pays, par le fer, les phosphates, la chimie, la chaux, le bois, une histoire qui s’est toujours décidée très loin du lieu en question.

 

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29 mai 2009 5 29 /05 /mai /2009 13:40

Voici une lettre de Renaud Jean à sa femme Isabelle, telle qu’elle apparaît dans le livre : « Ma bien chère Belle » (éditions La Brochure) et qui évoque la révolte du 2 décembre 1851 à Samazan. Je le rappelle il s’agit de lettres (ici elle est écrite de l’île d’Yeu où le député est sous surveillance) construites à partir de lettres réelles mais complétées par d’autres documents.

J-P Damaggio

 

Jeudi 16 mai 1940

 

J’ai lu ta dernière lettre et je comprends ton état d’esprit. Je voudrais que la mienne dissipe la tristesse que la visite manquée a laissée en toi. Ayons l’un et l’autre la certitude que nous supportons sans défaillance les mauvais coups que nous recevons. La santé, toujours mon héroïne, doit être choyée. J’ai besoin de savoir que ton travail t’absorbe assez pour te faire oublier, plusieurs heures par jour, tout le reste et que, ton travail fait, tu organises ta vie pour éviter le surmenage.

Voici ma façon de rêver pour réussir à t’aider. Je ne rêve qu'au vraisemblable et jamais à l’impossible. Gamin, je rêvais d'un vélo très élémentaire. Cette façon de rêver ne serait-elle pas incompatible avec les luttes pour un idéal ? Je ne crois pas et aujourd’hui dans cette Citadelle d’un autre âge, je me sens confirmé dans ma façon d’être. Je rêve davantage à ton inévitable visite qu’à mon hypothétique libération.

A parler du Fort, et ceci dit, sans vouloir t'attrister, je te précise que les gardiens écoutent nos conversations, entrent dans les chambres, encadrent les promenades. Pourquoi cette attitude ? Ces conditions de détention sont plus dures que celles infligées aux déportés du Deux Décembre par l’Empire, et eux étaient pour la plupart des hommes de 20 à 40 ans. T’ayant promis de te raconter les luttes du Deux Décembre à Samazan, en voici le récit.

A la nouvelle du Coup d'Etat une agitation s'empara aussitôt de la ville de Marmande. Suivant l’article 68 de la Constitution, tout Président dissolvant l’Assemblée devait être déchu de ses fonctions pour crime de haute trahison. Les démocrates décidèrent donc d’agir pour sauver la légalité. Ils désignèrent, le 4 décembre, de nouvelles municipalités favorables à la Constitution. Un tonnelier de Samazan faisait le lien entre Marmande et le village. Président de la commission provisoire qui gérait la commune, il décida qu’à Samazan la caisse de la perception devait être mise à l’abri du pouvoir de l’Etat. Le 5 décembre, vers dix heures du soir, avec une vingtaine d’amis, le tonnelier entra dans la perception et demanda la caisse pour y apposer des scellés et la transporter à la mairie. Le percepteur refusa d’obéir sous prétexte que la demande n’était pas légale. Le tonnelier repartit à Marmande chercher un ordre plus précis et deux heures plus tard, muni de nouveaux documents, il réussit à convaincre le percepteur d’accepter la mise sous scellés. Le lendemain, au son du tocsin, tout le monde s'est retrouvé sur la place pour, en armes, se diriger vers Marmande où la colonne arriva vers onze heures. Comme la ville était aux mains des républicains, il n'y eut aucun affrontement et le soir chacun regagna sa maison. Ensuite les militaires sont venus imposer leur ordre avec comme seule résistance armée, une échauffourée à Saint Bazeilles. Voilà toute la révolte qui suscita la féroce répression que tu sais, ma chère Belle ! Le pauvre Maurice Lartigue, dont tu as eu par hasard une lettre à son épouse, fut condamné comme le tonnelier, à partir pour l’Algérie pour cause d’incitation à la guerre civile ! Jardinier et chasseur d’alouettes, il avait déjà 53 ans et trois filles à aider. Pour le flétrir, les rapports de police ne faisaient pas dans le détail :

« Moralité reconnue comme très mauvaise par tout le monde ; accusé de vol du temps du service militaire, champion de tous les mauvais instincts. Comme d’autres, il était capables de tout hors le bien ».

Ils avaient voulu défendre la loi sans tuer personne et c’était trop pour les fascistes de l’époque. Cordonniers, instituteurs, cabaretiers, métayers, jardiniers, tous des êtres dangereux !

Parlons d’autre chose, Le Canard d’hier avait un dessin de Monnier, reprenant les mêmes thèmes : une assemblée de cagoulards en « liberté provisoire » avec cette légende : « Et si on allait faire un tour à l’île d’Yeu histoire de voir la bobine que font les communistes ? ». Tu le constates, ma Belle, je reste éveillé. Je t’embrasse.

 

 

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27 mai 2009 3 27 /05 /mai /2009 21:18

Renaud JeanChapeau aux « Amis de Renaud Jean » 

Renaud Jean et Clochemerle

Clochemerle, c’est le titre d’un roman dont je présenterais à l’occasion le contenu. Il fut si représentatif de la vie française qu’il est entré dans le langage commun. Pour moi, ce n’est pas un mot que j’écris avec dédain car Clochemerle c’est la vie elle-même tant que cette vie ne bloque pas les initiatives car ans ce cas elle se change en mort. Visiblement les « Amis de Renaud Jean » ont quelques mérites à avoir lancé leur association : soit on leur reproche de se servir de Renaud Jean comme un masque pour cacher quelques projets inavoués et en même temps on leur indique que ce masque, c’est une galère !

Voyons les faits : après plusieurs mois d’efforts l’association propose une assemblée générale où la parole est libre, le débat largement ouvert aux diverses opinions avec un témoignage important sur lequel je ne reviens pas. Renaud Jean, pour ceux qui veulent le faire parler, aurait été fier de cette soirée. Il a lui aussi beaucoup aimé Clochemerle et toutes les querelles qui vont avec mais il ne s’y est pas enfermé. Son ouverture au monde, ce fut la défense des paysans.

 

Renaud Jean et les paysans

Parmi les papiers qu’il a laissé aux archives il y a tout le dossier sur la FNSEA, un dossier oublié car la réflexion, jusqu’à présent, porta plus sur le communiste que sur le syndicaliste paysan. En activant un travail de mémoire, les « Amis de Renaud Jean » vont permettre de saisir l’ensemble de la personnalité de ce lutteur mémorable. Une façon de comprendre que jusqu’en 1961, date de sa mort, l’histoire paysanne semblait continue, alors qu’avec les années 60, nous assistons à une rupture colossale. Les maires qui lui succédèrent eurent à faire face à des questions totalement nouvelles, donc je considère que l’étude du cas de Renaud Jean devrait permettre de mieux réfléchir au changement de monde. L’invention de la machine à vendanger pourrait être le repère de la rupture. Hubert Delpont avait par ailleurs montré comment les luttes pour le statut du fermage et du métayage ont conduit à l’unification du monde paysan autour de « l’exploitant agricole », unité que Renaud Jena appelé de ses vœux mais qui ne signifiait pas pour autant que les intérêts des agriculteurs bretons ou du Sud-Ouest étaient les mêmes que ceux de la Beauce.

 

Renaud Jean et Samazan

En naissant à Samazan, les « Amis de Renaud Jean » peuvent faire jouer la carte fondamentale du personnage, son « université » personne : l’impact de sa commune. L’association n’est pas l’œuvre d’universitaires qui se servent de Renaud Jean dans le cadre d’un plan de carrière (je pense à Stéphane Beaumont) mais l’œuvre de citoyens qui vont aider les chercheurs de la  France entière à mieux percer le mystère de ce communiste exemplaire.

 

Renaud Jean un homme hors du commun

Quand j’ai découvert les lettres à sa femme, j’ai considéré que je ne pouvais pas évoquer Renaud Jean sous la forme d’un traditionnel livre d’histoire. Publier les lettres seules (d’ailleurs elles ne sont évoqués qu’une seule fois dans le livre de Max Lagarrigue) ça aurait donné un livre froid. J’ai donc couplé des extraits de lettres avec des documents complémentaires. Par exemple : Renaud Jean se plaint d’être plus mal traité en prison que ne l’étaient les prisonniers de 1851-1852. Je suis alors allé chercher des documents sur la révolte de décembre 1851 à Samazan et comme je m’y attendais j’ai trouvé là un moment phénoménal de l’histoire locale, que Renaud Jena avait toujours en mémoire car son histoire n’a jamais été seulement la sienne mais celle de toute une communauté (je vais donner le passage dans un prochain article). Les « Amis de Renaud Jean » c’est l’occasion, non seulement de parler du premier député communiste de France mais de tout un univers. Pensez à l’autre député communiste de 1936, R. Philippot. N’oubliez jamais que Renaud Jean a été libéré le 11 juin 1941 non sur la base d’un traitement de faveur mais avec les autres détenus qui comme lui étaient des mutilés de la guerre 14-18 (dont le frère de Jacques Duclos). Dix jours après, jamais il n’aurait été libéré vu les débuts d la guerre entre l’Allemagne et l’URSS et, en pensant au parcours de Philippot qui avait été en prison comme lui, il sait que le 22 juin il serait parti pour les camps sans jamais revenir. Penser à la mort de ce camarade des premiers jours a dû être un calvaire pour Renaud Jean.

 

Renaud Jean et l’avenir

Pour ma part, grâce au travail démocratique lancé les « Amis de Renaud Jean » je vais me mettre au travail sur deux points : présenter un livre sur les municipales et les législatives à Samazan en 1935-1936, et étudier la question de la naissance de la FNSEA.

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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 14:37

 

Introduction au débat du 25 mars

Comme tout écrivain, Olympe n’appartient à personne. Elle a été cité au fil des ans dans sa ville natale, mais depuis les années 90, dans la foulée du Bicentenaire de la Révolution française et donc le bicentenaire de sa mort en 1793, deux efforts ont mise plus en lumière : l’un par Félix-Marcel Castan en compagnie de Betty Daël, et l’autre par la municipalité de Montauban depuis 2001. Félix-Marcel Castan fut un membre du PCF toute sa vie, et la municipalité actuelle est UMP.

Plutôt que d’opposer les uns aux autres, dans ce contexte, les Editions La Brochure ont tenu à donner à lire, avec introduction et commentaires, les deux premiers écrits politiques d’Olympe (ils sont aussi dans les œuvres politiques d’Olympe publiées par les Editions côté-femmes) alors que son auteur, souvent, est connu uniquement par sa fin politique sur l’échafaud. Ils datent de 1788 deux ans après la première publication d’une de ses pièces de théâtre : l’esclavage des noirs.

 

Bien que circonstanciels, ces deux textes de 1788 serviront de référence à Olympe tout au long de sa vie politique qui la conduira à écrire des centaines de pages.

Juste avant le 14 juillet 1789 elle indique par exemple dans son discours aux aveugles :

« Ma lettre au peuple fut mon premier essai, et devint dans le temps un coup de maître ; elle calma les têtes ; elle remplit les cœurs des Français de l’amour et du respect qu’ils ont toujours eu pour le prince, tous les citoyens la citèrent bientôt. Ce n’est pas sans doute, mes connaissances étendues et mon art d’écrire qu’on remarque ; mais le simple patriotisme qui fait seul le mérite de cet écrit.

Les Remarques patriotiques, à qui je donnai de la publicité, n’eurent pas moins de succès ; mais le Bonheur primitif de l’Homme, qui suivit de très près cette seconde production, m’attira unelégion de critiques. L’envie s’est attachée à mon personnel comme la sangsue à la peau des humains. Composer un sujet philosophique qu’il n’appartient qu’aux sages et aux philosophes de traiter, cette entreprise m’a exposée à la critique la plus amère ; quelle que soit cette critique, quelle que soit la faiblesse de mon sexe, on ne saurait disconvenir qu’on trouva dans le Bonheur primitif de l’Homme des grandes vérités qui ne se réalisent que trop peut-être pour le malheur de la France. »

 

Pour faire court, je pense qu’Olympe fut modérée sur le fond, révolutionnaire sur la forme. Modérée car elle refuse les extrêmes qui poussent à la très triste guerre civile d’où sa référence permanente au patriotisme qui seule peut dans son idée faire passer l’intérêt général au-dessus des intérêts particuliers ou de faction. Révolutionnaire car c’est une femme qui parle publiquement de politique et qui de ce fait casse un des tabous les plus forts des sociétés, avec le tabou religieux qui laisse également les femmes à la marge de l’humanité.

 

C’est seulement avec le discours aux aveugles que je viens de mentionner qu’elle affiche son nom d’auteur. Auparavant, ses publications sont anonymes mais elles affichent clairement leur origine féminine. La femme en politique a été admise en tant que conseillère dans l’ombre de l’homme, le cas de la reine à côté du roi, ou de Mme Rolland qui anime des salons où se préparent les décisions politiques des hommes. Olympe provoque une triple révolution : une femme parle, elle s’adresse au peuple, et elle fait des propositions concrètes en croisant les styles.

 

Pourquoi modérée dans le contenu ? On peut penser que dès sa première pièce sur l’esclavage des noirs, elle fait de la politique, et elle en subira les conséquences. Mais ce sont ses adversaires qui par leurs réactions feront de l’œuvre un pamphlet plus révolutionnaire qu’il n’est. En rousseauiste elle s’inscrit dans la lignée du « bon sauvage » qui fait qu’avec de bons sentiments on va pouvoir œuvrer une fois de plus à la grande réconciliation.

 

L’histoire de la révolution sera donc l’histoire de ses déceptions modérées car les modérés ne seront pas à la hauteur de leur mission. Dès le début elle se place du côté du Tiers-Etat mais en pensant que Noblesse et Clergé se rendront eux-mêmes à ses arguments de bon sens. Comme pour d’autres acteurs de la révolution, les événements lui révèleront la véritable nature de la Noblesse et du Clergé. Jusqu’au Roi qu’elle défend et qui commet l’acte le moins patriotique qui soit : fuir !

 

Finalement, Olympe découvre que par leur modération, ses propositions, par exemple d’impôts sur le luxe, font figure de révolution ! Et quand, en femme politique elle ajoute le songe, à ses propositions concrètes, elle annonce alors des idées qui mettront des décennies avant de se réaliser.

 

Une dernière citation. Le bon français Valère, dit au bon esclave Mirza dans l’esclavage des noirs à propos de sa situation en France :

« Nous sommes libres en apparence, mais nos fers en sont que plus pesants. Depuis plusieurs siècles, les Français gémissent sous le despotisme des ministres et des courtisans. Le pouvoir d’un seul maître est dans les mains de mille tyrans qui foulent son peuple. Ce peuple un jour brisera ses fers, et reprenant tous ses droits écrits dans les lois de la nature, apprendra à ces tyrans ce que peut l’union d’un peuple trop longtemps opprimé, et éclairé par une saine philosophie. »

L’éditeur (les Editions Cocagne) précise que cette phrase est dans l’édition de 1792 mais pas dans celle de 1784. Elle nous semble résumer ce qui sera toujours la position d’Olympe à travers les événements.

25-03-2009 Jean-Paul Damaggio

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5 mars 2009 4 05 /03 /mars /2009 10:40

couvertugrousset

Un livre de Paschal Grousset :

BON DE COMMANDE Editions La Brochure

 

Voici la notice réalisé par Marcel Maurières pour le livre 800 auteurs, dix siècle d’écriture en Tarn-et-Garonne sous la direction de Marcel Maurières et Georges Passerat, association des amis de la BCP, 1992

Grousset Paschal , Jean-François dit Paschal Grousset (Corte [Corse], 07-04-1844 – Saint Mandé, 10-04-1909)

 

Son père, né en Grisolles en 1816, est successivement principal de collège à Corte, professeur à Toulouse, censeur à Périgueux... avant de revenir en 1855 dans son département où jusqu'en 1867, il sera principal du collège de Montauban. En 1861, Paschal quitte le collège pour le lycée Charlemagne, à Paris. Il s’inscrit en faculté de méde-cine (1863), mais abandonne en 1867 ses études pour se consacrer au journalisme et à l’action politique contre le Second Empire. En 1869, il publie Le Coup d'état de brumaire an VIII, La Conspiration du général Malet et, surtout, un vaudeville politique, La Régence du Décembrestein. En 1870, Pierre Bonaparte - qu'il a provoqué en duel – assassine un de ses témoins, Victor Noir ; quelques mois après, Grousset est condamné à six mois de prison. Engagé volontaire pour la défense de Paris après la proclamation de la République, il est élu en mars 1871 au Conseil de la Commune, dont il devient presque aussitôt délégué aux relations extérieures ; il crée au cours de cette période deux journaux à l’existence éphémère L’Affranchi, journal des hommes libres, et La Bouche de fer. Après la Semaine sanglante, il est arrêté (3 juin) et condamné le 2 septembre à la déportation. En 1876, avec F. Joude, il témoignera de cette déportation dans Les Condamnés politiques en Nouvelle-Calédonie. En mars 1874, avec cinq de ses compagnons (dont Rochefort), il s'évade de Nouvelle-Calédonie et se réfugie à Londres, où il restera jusqu'à la loi d'amnistie (1880). Elu député socialiste indépendant en 1893, il est constamment réélu (1898, 1902, 1906). Pendant ses mandats, il se fait remarquer par sa défense de Dreyfus : en 1899, il publie L'Affaire Dreyfus et ses ressorts secrets, ainsi qu'une Lettre au procureur général près la Cour de cassation. Pour la part prise au développement de 1'éducation physique dans les écoles : fondation de la Ligue nationale pour 1'éducation physique, participation de 1892 à 1895 à la publication de L'Encyclopédie des sports, dont il rédige plusieurs articles : sur l’Equitation, la vélocipédie, l’aviron, les jeux de balle... Il écrit également une Histoire de la navigation maritime de plaisance (1890). Sa production purement littéraire (une soixantaine de volumes imprimés, sans compter les discours, conférences, articles...) est au moins aussi riche que sa vie est variée (ouvrages politiques, essais, romans...). Nous ne reviendrons pas sur les ouvrages politiques, dont la plupart sont cités ci-dessus. Lors de son séjour à Londres (où il rédige en anglais, en 1877, un Dictionnaire de peinture), P. Grousset traduit les ouvrages de Mayne-Reid et de Stevenson (il est le premier rédacteur de L'île au trésor). Mais il écrit - et continuera à écrire - lui-même des romans d'aventure. Deux de ses manuscrits, vendus à l’éditeur Hetzel, L'Héritage de Langevol (1877) et Le Diamant bleu (1880) seront réécrits par J. Verne et deviendront respectivement Les Cinq Cents Millions de la Bégum et L'Etoile du Nord. Avec J. Verne, il signe L'Epave du Cynthia (1885). Seul enfin, il assure la paternité de L'Héritier de Robinson (1884), Tito le Florentin (1885), Le Capitaine Trafalgar (1886), Les Exilés de la terre (1888, deux volumes), Le Secret du mage (1890), Histoire de deux enfants de Londres (1891), Le Rubis du grand lama (1892), Atlantis (1895), Gérard et Colette, les chercheurs d'or de l'Afrique australe (1897, trois volumes), Le Géant de l'azur (1904), Le Maître de l'âme (1905)... Il est également l’auteur d’un roman, Madame de Léojac. Par ailleurs, il réalisera deux grandes séries dont les livraisons annuelles seront très appréciées, en France et à 1'étranger : Scènes de la vie de collège dans tous les temps et dans tous les pays (de 1881 à 1905, quatorze volumes) et La Vie partout (de 1884 à 1888, neuf volumes). Ajoutons en terminant que P. Grousset utilise, pour signer ses oeuvres, de très nombreux pseudonymes : Léopold Virey, André Laurie, Philippe Daryl..

M.M.

Sources :

Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier., t. VI, p. 252-253

Bulletin de la Société Archéologique TetG. (1983).

 

 

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