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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 10:51

Montauban-Privatisations (I) : Inventons la révolte

 

Le 27 février 2009 Madame la Maire répondait à la question sur la privatisation de l’eau : « Pas question de privatiser l’eau, c’est net et catégorique comme cela avait été dit en 2001 ».

Le 11 mai 2009 elle « confirme » : ce n’est pas l’eau seulement qu’elle privatise mais l’eau, plus la piscine, plus le ramassage des ordures. Cinq jours après, la Direction des ressources humaines de la mairie est en ordre de marche pour commencer « l’accompagnement personnalisé » des agents qui, du statut de fonctionnaire territoriaux, vont devoir passer dans le privé. Tout doit se faire très vite pour noyer toute riposte, en conséquence dans cet article, je m’adresse d’abord à ceux qui sont contre la privatisation (une dizaine d’articles sur le blog sont programmés d’ici dix jours, pour en expliquer les méfaits à partir de témoignages de Condom, Castres et autres Montauban-Privatisations (II) : Casser la fonction publique ). Le Conseil municipal du 4 juin doit « boucler » le dossier en lançant les appels d’offre.

L’action traditionnelle

Aussitôt un collectif s’est mis en place pour lancer la pétition de défense des services publics et la demande d’un référendum. Le mérite de la pétition c’est surtout de pouvoir discuter avec la population pour expliquer la situation mais on n’a jamais vu une autorité quelconque abandonner un projet sur présentations d’une pétition même massive. Quant au référendum, la municipalité a déjà annoncé qu’il n’avait pas lieu d’être, les élus étant légitimement en droit de décider. Nos savons par ailleurs que même quand un Président du Conseil Général a décidé d’organiser un référendum départemental, le préfet  lui a barré la route. Je parle du Gers et du référendum annoncé sur la culture OGM. Une preuve par avance que si la population s’exprime elle serait contre les privatisations et contre les OGM ! D’ailleurs nulle part dans le projet municipal de Madame Barèges la privatisation n’avait été une promesse de campagne !

Côté lutte des employés municipaux, le rassemblement même massif le jour du CTP, une participation active à la manif nationale du 26 mai qui devrait partir des Etablissements Bouyer et finir devant les Ateliers municipaux sont utiles mais comme c’est gentil, gentil, ça ne changera rien.

Je ne dénigre pas des actions utiles, je fais seulement un constat qui n’a rien d’original et vient même à l’esprit de citoyens les moins mobilisés. Ils savent que cette action ça n’aboutit pas, que l’adversaire gagne toujours. Ceux qui désertent l’action traditionnelle ne sont pas forcément des défaitistes. Oui, mais que faire d’autre ?

Inventer la révolte

Le parking privé n’entraînait pas au sein de la mairie de Montauban un changement de statut d’une partie du personnel voilà pourquoi cette fois la privatisation se pose sous deux angles, celui de l’usager et celui du travailleur. D’où la nécessaire articulation entre les deux secteurs.

Parmi les trois secteurs concernés voici, sauf erreur de ma part, le nombre d’agents directement touchés : 23 pour les piscines, 50 pour les ordures ménagères et 67 pour l’eau soit un total de 140 personnes. Parmi ces salariés ceux qui détiennent une force de frappe puissante sont les éboueurs. Ils viennent récemment de faire une grève de quatre jours pour défendre un des leurs avec, à la clef, 6 jours de retrait de salaire sans solidarité réelle parmi l’ensemble du personnel. C’est un décret ministériel expérimenté par les enseignants en 2003 qui fait qu’un jour de grève avant un week-end se poursuivant par un autre jour de grève juste après le week-end, ça inclus le week-end dans les journées de grève !

Face à cette réalité, quand la grève a été évoquée parmi les salariés ce ne fut pas l’enthousiasme. Pourtant seule la grève pèse réellement. Donc il faut contourner l’obstacle de la perte de salaire ! Comment ? En créant d’abord une caisse de solidarité gérée par l’intersyndicale qui pourrait collecter de quoi payer un mois de salaire aux éboueurs qui auraient en charge de conduire une grève pour empêcher l’ensemble de la privatisation et pas seulement celle de leur secteur. Cinq cents personnes qui donneraient en moyenne 100 euros ou mille personnes qui donneraient en moyenne 50 euros par chèques, c’est là une somme qui permettrait de menacer la mairie d’un mois de grève au moins des éboueurs (en 1995 ce furent trois semaines de grève qui firent céder le pouvoir) et il me semble que les autorités municipales seraient alors obligées de réfléchir. Bien sûr, il est étrange de demander 50 euros à des personnes pour qu’on ne ramasse pas leurs poubelles mais cette solidarité permettrait de gonfler le moral des éboueurs dotés d’une responsabilité particulière. La grève ne peut plus s’envisager comme autrefois.

Les sommes seraient données par chèque avec, pour la transparence, publication de la liste des donateurs (sauf exception), pour permettre de rendre l’argent aux donateurs si la somme totale nécessaire n’est pas réunie avant de lancer la grève, ou s’il n’a pas à être utilisée, la seule menace ayant fait céder l’adversaire.

Je ne suis pas assez idiot pour croire que c’est là une clef miracle qui puisse arrêter la machine de la destruction mais, je le répète, face au constat actuel nous sommes mis en demeure d’inventer autre chose et si quelqu’un veut apporter sa pierre, par avance j’applaudis des deux mains.

14-05-2009 Jean-Paul Damaggio

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