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19 décembre 2010 7 19 /12 /décembre /2010 21:04

 

Dans son discours de Prix Nobel, un texte historique, j’ai relevé les références qu’y donne l’écrivain péruvien. Il commence son enfance (vers 1945) dans la belle ville de Bolivie Cochabamba avec les lectures du capitaine Nemo, D’Artagnan et Jean Valjean (c’est la seule référence à Hugo). Puis les poètes Amado Nervo et Pablo Neruda . On quitte la France pour y revenir avec le maître Flaubert aux côtés d’autres : Faulkner, Martorell, Cervantes, Dickens, Balzac, Tolstoï, Conrad, Thomas Mann. Viennent ensuite les inévitables : Sartre, Camus, Malraux. Parfois viennent des personnages comme au début, avec l’enfance : Julien Sorel, Emma Bovary, Anna Karenina. Le Mexique de Pedro Paramo est au rendez-vous. Du Marxisme, Vargas Llosa a été sauvé par Raymond Aron, Jean-François Revel, Isaiah Berlin et Karl Popper celui que Vazquez Montalban n’a jamais cessé de dénoncer.

Pour le cas où l’auditeur de l’intervention ne l’aurait pas compris il a versé d’autres Français à la liste de ses modèles : Balzac, Stendhal, Baudelaire, Proust. Il indique qu’il a vécu à l’époque d’Ionesco, Beckett, Bataille, Cioran, Brecht, Bergman, Vilar, Jean-Louis Barrault.

Tout ceci fait du monde et du beau monde mais la liste ne peut pas s’arrêter là quand on se souvient que l’homme est Péruvien (et que la France lui a permis de découvrir l’Amérique latine, en plus des nombreux écrivains déjà cités). Le premier des latinos-américains qui vient est Borges puis Octavio Paz. Suivent les autres inévitables : Cortazar, Garcia Marquez, Fuentes, Cabrera Infante, Rulfo, Onetti, Carpentier, Edwards, Donoso et beaucoup d’autres. Ne soyons pas surpris que Roberto Arlt ne soit pas cité (par exemple).

Enfin un Péruvien au rendez-vous et c’est l’inévitable, et son vers « Homme, il y a encore tant à faire ! » : César Vallejo. Plus loin l’autre Péruvien : José Maria Arguedas (l’un des plus grands écrivains de l’histoire à mes yeux).

On approche de la fin de l’intervention et viennent donc la référence à deux personnes, qui lui permirent de devenir un écrivain, deux personnes de Barcelone, deux amis de Vazquez Montalban : Carlos Barral et Carmen Balcells.

Il ajoute enfin un clin d’œil au théâtre : Arthur Miller et sa pièce « La muerte de un viajante » une façon de rappeler que grâce à Joan Ollé et Aitana Sanchez il a pu lui-même monter sur les planches pour jouer un personnage de sa création !

 

Vargas Llosa s’est toujours confronté aux grands d’Europe pour devenir un membre des Grands. Il est en conséquence pris dans une contradiction profonde : à la fois deux héritages qu’il revendique, enfant du Pérou et enfant de la culture européenne, ne peuvent faire bon ménage. C’est incontestable, Victor Hugo est aussi populaire en Amérique latine que Ruben Dario le Nicaraguayen, admirateur justement de Hugo, mais pour un écrivain péruvien il s’agit normalement de produire une littérature à partir de l’histoire culturelle du pays (ce que fait Arguedas) or Vargas Llosa ne le peut ! Alors qu’Octavio Paz et Carlos Fuentes auraient pu rester au Mexique plutôt que de partir eux aussi pour Paris, Vargas Llosa comme d’autres latinos, a été obligé de fuir des dictatures. En fait, il devient un Européen plus par logique littéraire que par obligation politique. Il écrit sur le Pérou des romans considérables en se plaçant à l’extérieur du Pérou. Cette contradiction en recoupe d’autres : le rationalisme contre le religieux, la liberté contre l’égalité. Vargas Llosa est conscient de la misère profonde qui traverse son pays et voudrait la faire reculer mais sans s’en donner les moyens. Son éloge de la littérature ne lui fait pas oublier les incontournables de la politique.

19-12-2010 Jean-Paul Damaggio

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18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 18:19

 J’ai beaucoup lu Denis Fernàndez Recatalà du temps où il officiait à Révolution (d’où le plaisir de vous passer l’article ci-dessous), et Mario Vargas Llosa par amour du Pérou, et dont je possède presque tous les livres. Sans le beau style cher à DFR je précise simplement que depuis le milieu des années 70 MVLl est devenu un intellectuel de combat aux côtés de la droite, un intellectuel de combat dont les articles dominicaux sur El Pais se retrouvent ensuite sur plusieurs journaux latino-américains. Il peut y regretter telle ou telle prise de position, il suffit de lire sa prose pour vérifier que sans cesse, il est du côté du manche et il frappe d’autant plus fort qu’il y met toute son intelligence.

Je ne l’ai jamais rencontré par contre j’ai croisé l’autre Péruvien Alfredo Bryce Echenique qui disait s’amuser de la fébrilité de son compatriote à la vue du moindre passage d’une notoriété. Je ne lis MVLl que pour le combattre à la mesure de mes maigres forces. J’ai par exemple écrit un libre sur Flora Tristan pour dénoncer l’usage qu’en fait Vargas Llosa dans Le Paradis un peu plus loin, où, comme il en a l’habitude, il passe de la pommade pour mieux enterrer l’utopie réelle. Vazquez Montalban qui a eu l’occasion de l’affronter sur divers plateaux de télévision et dans la vie réelle (par exemple sur la guerre en Irak), savait sa force de frappe énorme dans les médias, lui, ayant sur El Pais, la place pour un petit billet quand le néo-libéral usait d’une page entière.

En conséquence, à parler des rapports entre littérateurs et politiciens, parlons clairement du rapport de force : ceux qui restent debout contre l’alliance de politiciens et littérateurs allant dans le sens du courant, peuvent avoir le Nobel (je pense à Dario Fo ou José Saramago), ils n’en sont pas moins piétinés par les éléphants... ce qui est un autre débat. JPD

 

http://www.lafauteadiderot.net/Vargas-Llosa-nouveau-Nobel-et

 Vargas Llosa, nouveau Nobel et troisième voie

 Par Denis Fernàndez Recatalà

Les jurés Nobel de littérature ont eu le bon goût de distinguer un écrivain, Mario Vargas Llosa, c’est-àdire un homme pour qui la littérature est une fin et une méthode de penser. Ce n’est pas toujours le cas et nous ne reviendrons pas sur le prix attribué à Churchill qui aurait dû en principe récompenser ses nègres. En procédant ainsi, il se peut que les jurés Nobel de 1953 aient voulu rendre un hommage obscur à la servitude et au dévouement domestique. Tout au plus s’étonnera-t-on que de grands hommes ou prétendus tels, forts en politique, tendent à se parer d’un prestige qui, à première vue, leur semble étranger voire superflu . Et dans la perspective d’un rêve absolu où l’on maîtrise le sens et les significations, les formes, on comprend mieux pourquoi, incidemment, l’Académie française accepte Valéry Giscard d’Estaing dans son sein afin que la médiocrité stylistique ne soit pas ignorée. Valéry se pique d’aimer la littérature. Autant affirmer que Benoît XVI est un spécialiste réputé du cunnilingus. Mais il est vrai, on le constate, que la littérature et la politique forment un ménage ne serait-ce que parce qu’elles se disputent un même champ symbolique, celui de la transformation du réel. Évoquant Dante, Gramsci qui ne le sous-estime pas, déclare que « Dante est un parti à lui seul ».

 

Tout au long de l’histoire, le ménage a plus ou moins fonctionné et fonctionné, si l’on peut dire, dans les deux sens comme si les deux pôles s’attiraient. Néron s’est évertué à concourir à des championnats de poésie. Plus près de nous, Saint-Just a composé un long poème aux allures pornographiques, tandis que Bonaparte s’essayait au roman sentimental. Plus près encore, au XXe siècle et pêle-mêle, on a vu Mao en poète classique, Staline, De Gaulle, Brejnev, prix Lénine de littérature avec quelques nouvelles, et même Franco avec Raza (Race) se lancer dans l’arène. De l’autre côté, il suffit de mentionner Voltaire, Hugo, Zola et Sartre pour illustrer le propos. Mario Vargas Llosa appartient à cette seconde lignée. Il est issu du « boom » hispano-américain qui s’est développé autour des années soixante et auquel, entre autres, Gabriel Garcia Marquez, Carlos Fuentes, Julio Cortázar ont contribué. Ils ont décidé d’un renouveau des lettres hispaniques avec ce que l’on a qualifié de réalisme magique, bien qu’ils diffèrent. Chacun a suivi son tempérament et développé ses potentialités.

 

Peau de chagrin

 J’ai rencontré Mario Vargas Llosa, à Paris, lors de la traduction française de La guerre de la fin du monde. A l’époque, je travaillais à Révolution, l’hebdomadaire culturel du parti communiste. Mario Vargas Llosa avait accepté l’entretien et s’était déplacé au journal. Son roman signait d’une certaine façon son éloignement du marxisme et de l’idée révolutionnaire telle qu’elle se présentait encore. A cette date, il paraissait chercher une troisième voie, une voie qui correspondait davantage à ses conceptions où la liberté ne serait pas contrainte par les impératifs révolutionnaires. Il m’a parlé du Sentier lumineux, la guérilla maoïste qui s’activait au Pérou et qui sacrifiait des chiens censés incarner l’impérialisme. Je me souviens qu’il me disait  : « Ils ne connaissent pas Gramsci ». Et bien sûr, il s’est longuement attardé sur sa conception du roman et en particulier Victor Hugo, auquel il a fini par consacrer un essai. Il m’a confié que la longueur, l’épaisseur, le volume, la consistance si l’on préfère revêtaient pour lui une grande importance. Il brassait un monde et disputait ainsi la création à Dieu. Il avait dit ailleurs et un peu plus tard : « Chaque roman est un déicide secret, un assassinat symbolique de la réalité. » Après, en 1990, il effectue un pas supplémentaire en devenant « très libéral », fonde un parti de droite «Libertad» et entame une campagne présidentielle qui s’achève par une défaite face à Fujimori, éminente médiocrité acquis à la corruption. Amer, il se retire en Espagne et sollicite sa naturalisation. Il est admis à la Royale Académie espagnole. Il se prononce pour la guerre en Irak avant de le regretter quelques années plus tard par un article dans El Pais. Entre temps, il a confectionné quelques chefs d’oeuvres, même s’il n’a pas exactement épousé l’itinéraire de Victor Hugo qu’il admire tant.

 Article publié dans mensuel du Cercle Lakanal, disponible sur le site du même nom. Novembre 2010.

 

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 19:25

Le 7 décembre à Stockholm  Mario Vargas Llosa recevait son Prix Nobel de littérature par un discours à la gloire de la lecture et de la fiction. Pour ce faire, il raconta sa vie comme il écrit des romans, et à un moment, rendant hommage à son épouse il ne put s’empêcher de retenir ses larmes. Dans la salle, un public profondément touché, se laissa aller à son tour à l’expression de son émotion. J’aurais pu ne pas m’arrêter à ce moment de l’histoire sauf qu’il en représente le carrefour central. Comme d’autres écrivains, Vargas Llosa a une famille qui compte pour lui autant que son œuvre. Son fils Alvaro, journaliste et écrivain comme lui, avec qui il a pu avoir des différents secondaires, me fait penser au fils d’Alphonse Daudet. Il avait été mis dans la confidence du discours mais pas Patricia, « celle qui fait tout et le fait bien ». Nous sommes à la fin du discours et Mario a déjà passé quelques épreuves à nous raconter son parcours quand il arrive à cette phrase : « Le Pérou c’est Patricia ». P        atricia, son épouse depuis 45 ans et le Pérou c’est toujours chez Vargas Llosa un choc qui renvoie au second plan l’idéologie, les engagements. Personne ne peut nier l’humanité de cet homme qui surgit du fond de son être quand il dit cette phrase clef « Le Pérou c’est Patricia. » Peut-il y avoir plus belle déclaration d’amour ? D’autant qu’il s’explique : « Sans elle ma vie se serait dissoute depius longtemps dans un tourbillon chaotique et ne seraient pas nés, Alvaro, Gonzalo, Morgana ni les sept petits-enfants qui prolongent et embellissent l’existence. »

Son épouse a décidé de tout faire pour que son cher Mario ne se livre qu’à ce qu’il sait faire : «écrire », une activité qui en retour rend plus belle la vie de Patricia. L’entente parfaite. Et la photo que publie El Pais pour rendre compte de l’événement et offrir le discours complet du Péruvien est tout aussi parfaite. Mais écrire pourquoi ? Pour les honneurs ? Pour le plaisir ? Pour se soigner ? L’alchimie de l’acte n’est jamais simple. Voici les derniers mots du discours :

« Nous devons continuer de rêver en lisant et en écrivant, c’est la manière la plus efficace que nous ayons rencontré pour soulager notre condition éphémère (il dit périssable), pour se défaire de la hantise du temps, et pour convertir en possible l’impossible. »

Quand il ne reste rien à dire, en ce moment si historique, il faut en revenir au rêve de la postérité, un rêve qu’il assume par les moyens dont il dispose écrire. Le créateur de la Tour Effel est aussi entré dans la postérité mais par d’autres types d’écrits. Bien sûr auparavant Vargas Llosa évoqua d’autres raisons d’écrire : «écrire a pu devenir une manière de protester, de résister, de me rebeller. » Et s’il raconte sa vie c’est qu’il raconte l’évolution de ses raisons d’écrire. Et à parler de lui-même, il n’évite pas le désir d’écrire une nouvelle fiction. Toute autobiographie est une fiction, et il s’agit alors d’en chercher le sens donné en ce jour historique. Il parle de son passage à Piura, moment sans doute le plus heureux de sa vie, un bonheur tenant à l’extrême naïveté du personnage. Après Piura, Vargas Llosa sera sans cesse ramené à une réalité qu’il rejette avant de l’admettre. Dans son discours il aura cette phrase qui m’a choqué profondément : « Un compatriote, José Maria Arguedas,       appela le Pérou, le pais de « tous les sangs ». Je ne pense pas qu’il y ait une formule qui le définisse mieux. C’est ce que nous sommes et nous le portons en nous tous les Péruviens : que ça nous plaise ou non. Une somme de traditions, de races, de croyances et de cultures nous venant des quatre points cardinaux. »

Parmi les multiples livres de Vargas Llosa, l’un s’appelle « L’Utopie archaïque » : sous des airs d’hommage à Arguedas il est une dénonciation féroce de l’œuvre de cet écrivain.

Dans un autre article, je prendrais la liste des écrivains cités pour comprendre comment il devient possible de construire une trajectoire qui conduise au Nobel. Au Mexique j’ai vu une photo des quatre jeunes : Garcia Marquez, Carlos Fuentes, Vargas Llosa et Donoso. Quarante ans après deux ont le Nobel, le Mexicain l’attend sans doute avec impatience et il reste Donoso perdu dans la nature. A suivre. 16-12-2010 JPD

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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 18:02

 Dans la vaste programmation de Lettres d’Automne voir sur www.confluences.org que nous prenons en cours de route, nous retenons quelques éléments déjà évoqués sur ce site, à savoir :

28 novembre : Théâtre Olympe de Gouges, 10 h : rencontre avec Boualem Sansal

29 novembre : Ancien Collège, 17 h : conférence sur l’influence des missions jésuites au Mexique par Alfonso Alfaro

30 novembre : Médiathèque Nègrepelisse 21h : Imaginaire, mythes et réalités du Mexique avec Alberto Ruy Sanchez et Margarita de Orellana

1er décembre : Musée Ingres, la visite guidée de l’exposition sur le peuple Huichol et à 18 h 30 une conférence sur le sujet

4 décembre : Ancien collège, 16 h 30, rencontre sur les traces arabo-andalouses dans la littérature mexicaine

 

Nous sommes preneurs de toute réflexion suite aux événements que vous pouvez avoir suivi.

24-11-2010 Jean-Paul Damaggio

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10 octobre 2010 7 10 /10 /octobre /2010 17:22

La Librairie de La Renaissance à Toulouse, dans le cadre de son festival international de littératures policières a rendu un  nouvel hommage à Thierry Jonquet. Un débat à quatre a été organisé où l’animateur a mis en présence le premier éditeur de Jonquet, Patrick Moscovi, un dessinateur qui a travaillé avec lui Jean-Christophe Chauzy et l’écrivain Claude Mesplede. La formule retenue pour caractériser Thierry Jonquet a été la suivante : noirceur et humanisme. Chacun sent poindre une contradiction : comment voir en même temps le monde en noir (voire en très noir) et aimer le monde ? Peut-être cette contradiction recoupe une double approche du monde tenace dans l’écriture de Jonquet : une approche collective, une conscience, une vision où domine le noir ; une approche par l’individuel, par les tripes, peut-être par l’inconscient, où l’humain domine.

Une observation de Patrick Moscovi m’est apparu importante : son explication de l’œuvre de cet homme disparu jeune comme étant une bombe à retardement. L’éponge Jonquet est un révélateur de notre époque qui ose dire les «potentialités » des temps qui s’annoncent car il se confronte au réel. Les débats sur la postérité d’une littérature sont inévitables mais dans ce cas Patrick distingue une littérature bien faite (celle de Manchette) d’une littérature prémonitoire. Jonquet n’a jamais cédé à l’angélisme et lui qui a écrit tant et tant de tracts, a tenu à faire autre chose en matière de littérature. Disponible pour les expériences les plus variées, ce dont témoignera très bien Jean-Christophe Chauzy, Thierry Jonquet tout en ayant des idées bien arrêtées ne s’est pas arrêté à ses propres idées pour construire une littérature dont il faut continuer de parler.

Claude Mesplede a tenu à évoquer l’humour du personnage dans la vie courante tandis que Patrick Moscovi souhaitait distinguer humour et pudeur. Les quatre intervenants loin de tout discours courtisan, ont su évoquer un vivant. Le pseudo de Ramon Mercader choisi pour un livre par Jonquet, entre dans ce rapport à l’humour/pudeur pour un roman dont il reconnaît que l’usage de la vengeance est un ustensile romanesque appréciable.

Deux comédiens ont lu en plusieurs tranches un texte publié dans les Temps Modernes (numéro sous la direction de Jean Pons) d’octobre 1997 où l’écrivain raconte sa vie et le texte avait un goût particulier dans ce haut-lieu du communisme de Haute-Garonne, qu’est la salle du Forum.

L’actualité de Jonquet

Pedro Almodovar tournant un film à partir du roman Mygale, voilà qui va remettre du Jonquet dans nos assiettes. Claude Mesplede a indiqué que le cinéaste espagnol avait acheté les droits du roman depuis dix ans déjà. Un projet donc qui lui tient fortement à cœur !

Par ailleurs une série adapté de « Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte » est annoncé pour novembre sur France 2. Et enfin la publication d’un roman inachevé, le dernier auquel il travaillait, est prête après de multiples hésitations.

Tout comme il l’écrivait : « C’est juste une question de patience » et Jonquet entrera dans la liste des grands de notre littérature. 17-10-2010 Jean-Paul Damaggio

Autre article sur le sujet :

http://la-brochure.over-blog.com/article-jonquet-izzo-savin-51822059.html

 

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4 juillet 2010 7 04 /07 /juillet /2010 22:12

10-ansTartinerie.jpg

Début juillet 2010, la France regorge de fêtes, mais aucune ne peut ressembler à celle de Sarrant petit village du Gers où Didier Bardy et Catherine Mitjana ont fondé voici dix ans la Librairie-Tartinerie. Une expérience économico-politique conçue à partir d’une idée simple : le développement rural. Et voilà comment des milliers de gens prendront le chemin de Sarrant,… pour acheter des livres, manger des tartines, et discuter un grand coup.

Fêter l’événement c’était une façon de donner des visages à une solidarité locale, départementale, nationale et internationale. Un colloque sans pareil, de nouveaux débats, pour le dimanche un concert, où la grande Mercedes Sosa (saluée quelque part sur ce blog) fut largement invitée par l’intermédiaire de trois artistes fabuleux, la présentation d’un livre offert aux participants, l’apéro, puis pour la suite, des activités personnelles nous ayant rappelé à l’ordre, nous n’en dirons pas plus.

La librairie va continuer, et avec elle, une vie de recherches, de luttes, de prises de conscience et d’amitiés. Le livre, qui rassemble presque cent textes de personnes très diverses, à la réalisation très soignée, avec photos couleurs, la librairie étant ouverte aux peintres, permettra de donner une carte de visite sans comparaison.

Notre blog essaie, suivant nos centres d’intérêts, suivant notre disponibilité, de rendre compte de quelques activités de la librairie qui démontre qu’un univers merveilleux existe là où le système ne lui avait donné aucune chance de survie.

4-07-2010 Jean-Paul Damaggio

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21 juin 2010 1 21 /06 /juin /2010 18:12

 Parmi les liens de ce blog vous avez celui de Laferrière, un poète que je ne connais que par ses écrits et celui-ci nous renvoie à une autre poète victime des inondations du Var. J'ai souhaité faire suivre ce message en pensant à ma mère, réfugiée sur un toit, sauvée in extremis d'une inondation alors qu'elle avait seulement quelques mois, et à mon père qui n'imaginait que cette inondation créerait de l'emploi qui poussa sa famille à émigrer. JPD

http://lafreniere.over-blog.net/article-urgence-52551710.html

 

"Dans la nuit du 15 au 16 juin, Nathalie Riera, poète et créatrice de la revue "Les carnets  d'Eucharis", son compagnon et son enfant ont été victimes du déluge meurtrier qui s'est abattu sur le département du Var. Leur modeste demeure a été inondée par des flots de boue, les animaux de la ferme ont été noyés , le potager vivrier dévasté. In extremis, ils ont pu se réfugier sur le toit de "leur cabane" avec leur chien. Un hélicoptère les a secourus dans la nuit. Vers 8h du matin, le 16 juin, j'ai parlé au téléphone avec Nathalie qui n'avait pas dormi: elle m'a raconté sa nuit cauchemardesque où a été englouti par les flots noirs tout ce qu'elle avait bâti avec les siens, ces dernier mois: un petit paradis très modeste qui leur donnait tout juste ce qu'il faut pour subsister pourvu que l'amour et la poésie fassent se lever les jours..."

 

la suite de cet article sur le blog d'André Chenet : Danger-poésie

 

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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 15:18

renaissance.JPG

La Librairie de la Renaissance dans le cadre de son activité autour du roman noir (deuxième festival important en octobre) a décidé de rendre hommage à Thierry Jonquet et Jean-Claude Izzo. Martine Laval de Télérama et Hervé Delouche de la revue 813 acceptèrent d’apporter leur éclairage à la rencontre avec Eric Savin en lecteur de passages de l’œuvre. Peut-on comme l’indique le titre de ce moment matinal (à 11h un samedi matin) parler de destins croisés ? J’ai suivi avec intérêt les présentations sans en être convaincu. Ils puissent leur inspiration dans la réalité, ils ont un goût prononcé pour la narration, ils utilisent le polar comme forme d’intervention, autant de traits communs j’en conviens.

Une différence surgira : pour se défendre de la barbarie qui avance l’un utilise l’humour quand l’autre penche plutôt vers la poésie.

Je ne suis pas assez connaisseur de ces deux écrivains pour juger de leur rapprochement mais j’ai tendance à penser que chaque artiste plonge dans l’univers par ses propres moyens et rares sont ceux qui se croisent sauf peut-être avec le temps qui passe et qui fait surgir l’essentiel sous les artifices.

Par ses lectures Eric Savin montre me semble-t-il que tous les écrits ne passent pas de la même façon à l’oralité. Il me paraît s’être surtout régalé à lire un extrait de la face A d’un livre construit à partir de l’enregistrement d’une parole d’un  jeune, non que le texte écrit nous renvoie directement à la dite parole (il y faut sans doute un travail de titan pour réussir le passage de l’oral à l’écrit) mais les deux s’épaulent mieux.

07-06-2010 Jean-Paul Damaggio

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1 mai 2010 6 01 /05 /mai /2010 14:54

Franchement, nous ne nous consolerons pas de la disparition de Denis Guedj. Voici comment Libération lui rend hommage. JPD

 

  • Denis Guedj se soustrait (article de Libération)

     

    Décès. Ecrivain, mathématicien et collaborateur de «Libération», l’universitaire, qui fut en 1968 l’un des pionniers de l’aventure Paris 8 Vincennes, avait 69 ans. Par SYLVESTRE HUET

     

    Denis Guedj n’est plus. Depuis samedi 24 avril. Il aurait aimé dire ainsi les choses. Brièvement. Sans mélo. Et avec un nombre. C’est que Denis Guedj était homme de maths, d’écriture, de culture. Au moment de lever le chapeau, d’aligner les mots d’adieu, de tenter de le faire revivre un court instant, les images se bousculent. Et d’abord la dernière. Celle du presque septuagénaire qui l’an dernier - lors d’un Printemps des universités qui lui a permis de revivre un peu son meilleur souvenir de vie, mai 68 - donnait des leçons d’engagement aux étudiants de Vincennes à Saint-Denis. Il fut parmi les créateurs de cette étrange «ronde infinie des obstinés» qui fit le siège, parfois jour et nuit, du ministère de Valérie Pécresse, ou prit racine sur la place de l’Hôtel de Ville de Paris. Malgré la santé qui ne suivait pas, on le sentait heureux de battre le pavé une fois encore, de partager ce moment de révolte, de refus de la résignation et de la soumission au pouvoir en place comme aux habitudes.

     

    Investissement. Denis Guedj, né en 1940 à Sétif (Algérie), universitaire, fut l’un des pionniers de l’aventure de Paris 8 Vincennes où il crée en 1969 le département de mathématiques. Ecrivain prolifique, il rencontre un succès mondial, traduit en vingt langues, avec Théorème du perroquet (Seuil, 1998) ou les Cheveux de Bérénice (Seuil, 2002). Romancier, auteur de théâtre, comédien - il n’hésite pas à former un duo avec une contorsionniste pour parler… des maths. Mais aussi scénariste, avec ce film de 1978, une fiction documentaire dont le titre, la Vie, t’en as qu’une, résume le fond de sa pensée, de son enseignement. Car Denis Guedj était d’abord un enseignant. Pour Pascal Binczack, l’actuel président de Paris 8, qui avait tissé avec lui des relations amicales, «il était un collègue très attachant, émouvant même, qui mettait vraiment de lui dans sa mission d’enseignant-chercheur, avec un investissement personnel, un contact très fort avec les étudiants, débordant largement ce qui est considéré comme nécessaire. Un investissement en tant qu’artiste, auteur, avec une franchise parfois telle qu’elle lui valait des inimitiés dans notre milieu. Finalement, le mot qui le décrit le mieux, c’est "générosité"

     

    Denis Guedj a enseigné jusqu’à 69 ans, en septembre dernier. Il était alors, à sa demande, au département… cinéma de Paris 8, où il donnait des cours d’écriture de scénario. Mais que n’a t-il pas enseigné ? En feuilletant les intitulés de ses cours de l’année 1969, en souriant, Pascal Binczack tombe sur «Le fonctionnement de la science», «Ecologie et sciences», «Le pouvoir des sciences», mais aussi «Le capitalisme doit changer ou disparaître»… En bref, un homme «sans limites».

     

    «Chroniques». Denis Guedj et l’aventure vincennoise sont indissociables. Militant de l’éducation populaire, de l’ouverture de l’université à tous les publics, il accueillait celles qu’il avait baptisées «les petites dames du bois de Vincennes», les mères de famille salariées qui fréquentaient les cours du soir. Resté «mai 68», il ne voulut jamais dépasser cet engagement personnel pour participer à une quelconque équipe de direction ou de gestion de l’université. Mais finalement, personne ne lui en faisait reproche. Il se voulait éternel subversif, il restera anti-autoritaire jusqu’au bout, jamais rangé des voitures.

     

    Les lecteurs de Libération ont pu profiter de cette volonté de partage de Denis Guedj. Il a participé à l’aventure du cahier scientifique Eurêka, né en 1990, et à sa suite, sous la forme de «chroniques mathématiciennes» régulières dans nos colonnes. Il y jouait des mots de maths et de leurs sens communs dont le croisement, pensait-il, révélait simultanément le secret des maths et ceux de la société. Avec le négatif et le positif, il vous entraînait vers le bilan… des pays socialistes. Avec l’inclusion et l’exclusion - concepts matheux - il arrive à «ceux qui ne sont pas» et «qui n’ont pas… de travail, de maison, de couverture sociale». La notion «d’écart» - qui suppose la commensurabilité de deux objets mathématiques - se trouve appliquée à celui qui sépare «riches et pauvres» et qui «se creuse». Quant à l’histoire du mètre et de sa conquête du monde - dont il fit un livre, le Mètre du monde, paru au Seuil en 2000 - il ne pouvait manquer de souligner son lien avec l’idée d’une République une et indivisible : «Une seule mesure rationnelle devant laquelle les citoyens sont égaux

     

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28 avril 2010 3 28 /04 /avril /2010 13:51

denisguedj.jpg

Pour le passage à Montauban de Denis Guedj le journal Point Gauche ! (n°74) plaça en Une ce visage travaillé par Rosendo Li et publia ce trop court texte :

« Ce mathématicien fait de la littérature. Son premier livre traita de l’histoire des savants pendant la révolution française. Déjà il démontra sa fonction inclassable. Historien ? Mathématicien ? Soucieux de révolution ? Après cette première et petite apparition les éditions Robert Laffont lui permettent de publier un roman La Méridienne qui nous conduit vers une drôle d’aventure, l’invention du mètre [voir note]. L’année d’après le Seuil accepte de publier un livre sans avenir : le Théorème du perroquet. Or ce livre deviendra à travers le monde  une référence ! Un homme est conduit vers l’historie des mathématiques et s’y trouve heureux.

Denis Guedj démontra à Montauban son extraordinaire passion du dialogue, un dialogue soucieux de mettre à mal les tabous. La nombreuse assistance l’écouta, à la fois émerveillée et toujours plus curieuse. Mais que nous prépare-t-il encore ce fou d’histoire, de science, de poésie, de théâtre et d’art en général ? Voilà qu’il a observé qu’en Inde l’invention du zéro coïncida avec celle du kamasoutra ! Et ce zéro, que les Arabes nous apportèrent par la Mésopotamie, traversa donc un pays qui s’appelle l’Irak, un pays justement au cœur de l’actualité ! Denis Guedj, un homme à écouter et à lire sans modération. JPD juin 2004 »

Note 2010 : En fait La Méridienne fut publiée d’abord par Seghers puis réédité par Robert Laffont

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