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3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 10:35

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Le 23 mai 2013 une demande de permis de construire est déposée en mairie de Montech pour la construction d'une usine à Borde Basse. Le terrain n'est pas constructible mais miracle, en octobre 2013 il le devient ! C'est normal c'est pour un projet ce qu'il y a de plus beau, de plus génial et de plus moderne. Du moins c'est ce que révèle le dossier d'enquête d'utilité publique, mais sur le terrain en question personne n'a pensé à installer un beau panneau indiquant : "Ici en 2015, une magnifique usine sera installée" si bien que les riverains s'informèrent par hasard, jusqu'au moment où, la colère montant, le commissaire enquêteur décida de prolonger l'enquête d'utilité publique et d'organiser la réunion de ce jour, 2 décembre 2013. Une telle réunion n'aurait-elle pas due être en amont ? C'est ce que pense visiblement les 400 personnes présentes dans la salle dont le débat révèlera qu'elles sont allées chercher derrière les mots du dossier.

 

Informer c'est confronter les points de vue

Pourquoi, en de telles occasions, la présentation est seulement celle des défenseurs du projet et non celle des deux approches, promoteurs et opposants ? Car ainsi on a d'un côté les promoteurs "défenseurs de l'intérêt public" et de l'autre les citoyens de la salle accrochés seulement à "l'intérêt particulier" ? Pour faire pédagogique, l'usine serait en fait "une vache en béton" : elle avale des déchets, elle digère et il en sort du fertilisant local. Il y a 8000 usines de ce type en Allemagne et nous sommes seulement à 300 en France.

Pour les documents de l'enquête pourquoi sur le site de la préfecture n'y a-t-il qu'un résumé technique et non le document complet ? Bien souvent il a été fait référence à des arrêtés préfectoraux mais comment y accéder facilement sur le site de la préfecture ?

A écouter la présentation du projet comment ne pas s'extasier : 6000 tonnes de déchets de céréales transformés en énergie propre, n'est-ce pas dans l'air du temps ? 25 000 tonnes de déchets qui au total font du compost et de l'électricité, apportant en prime un peu de chaleur à moindre frais aux serres proches comment ne pas applaudir ? C'est à partir de tels arguments que les Conseils municipaux sont invités à donner un avis qui ne peut qu'être favorable.

 Les riverains ont fait entendre un autre discours qui devrait décider le commissaire enquêteur à demander un autre type d'enquête publique. A plusieurs reprises en effet, les pro Ferterris ont été amenés à dire qu'en fait une partie du document n'évoquait qu'une usine de méthanisation en général, mais pas celle de Montech. Ce qu'on appelle les tristes effets du copier coller ! Prenons un exemple : "Boues d'épuration industrielles et urbaines" a disparu du projet.

 La santé

L'ARS (agence régionale de santé) a publié un texte au sujet des risques sanitaires mais ce texte n'est pas dans le dossier. Le commissaire enquêteur reconnaît alors que même si la position est globalement favorable quelques points négatifs sont notés. Lesquels ? C'est une dame de la salle qui lira le document en question qui n'est pas anodin. Autre bel exemple d'une information qui va dans un sens mais pas dans les deux.

 Pour tout c'est pareil

L'épandage dans des terrains inondables ? Il y aura un arrêté préfectoral. Le contrôle des entrants, il y aura un contrat avec les fournisseurs qui c'est juré ne glisseront pas de mauvais déchets dans le lot… Et l'emploi créé ? C'est vrai, ça concerne 4 emplois fixes mais si de 300 on passait à 8000 voyait le réservoir d'emplois et puis il y a la maintenance, donc des emplois annexes… Bref rien n'est dit clairement.

 Le bilan thermique

C'est la question que je pose et là encore ils reconnaissent qu'ils n'ont rien mis mais ils ont les réponses. Ils fabriquent de l'électricité mais ils en utilisent et ce bilan serait de 40 à 50%, j'ai noté mais sans tout comprendre car de toute façon ce n'est pas la réponse que je souhaitais mais pointer le principe : on a une usine qui produit mais sans consommer ! Or dans l'agro-carburant, il faut voir les deux côtés de la réalité. Mais là il s'agit de traiter des déchets.

J'en ai profité pour indiquer que pas très loin il existe une vaste zone logistique qui me paraissait destinée à accueillir une telle usine même si elle est un peu éloigné des serres d'Europlant qui doivent être chauffées. Réponse : la faible puissance oblige à rester près des serres. J'avais pris l'exemple de l'usine d'incinération de Montauban qui fait passer l'eau chaude sous le Tarn pour arriver jusqu'à l'hôpital sauf que pour chauffer des serres à 15° ce n'est pas chauffer des salles à 23° ! L'adjoint au maire de Montbartier me fera ensuite rire en tentant de démontrer que les 450 hectares commencent à être sérieusement occupées en ajoutant promesses et promesses… Allez donc sur le site et découvrez que pour le moment il y a en effet la base intermarché avec "Ce projet gargantuesque de 30 000 m² vient s'ajouter aux entrepôts, déjà réalisés, de la Phase 1 de 40 000 m²." Ce qui est gargantuesque c'est le projet de 450 hectares, mais comme a ajouté l'adjoint de Montbartier, Eurocentre (zone proche de Toulouse) a mis 25 ans avant de se remplir sauf que la conjoncture n'est plus la même et qu'en périphérie de Toulouse de telle zone pullulent !

 Le montage financier

Question judicieuse en fin de réunion de la part de Valérie Rabassa : pourquoi n'y a-t-il rien sur le montage financier ? Sur ce point comme sur tous les autres, les réponses existent claires et simples et auraient donc pu figurer dans le document de l'enquête. Un tel projet peut espérer entre 10 et 25% de subventions publiques (de l'Etat et de la Région), avec un apport obligatoire de 40% des promoteurs, le reste étant emprunté aux banques. Sur 9 millions d'euros d'investissement, on peut supposer que 2 millions viendront des caisses publiques.

 Puis qui décide ?

Jacques Moignard ajoutera quelques mots pour, en trois minutes, dire tout et son contraire ! L'information des habitants, c'est justement le but de l'enquête d'utilité publique donc, comme la réunion l'a montrée, chacun a pu échanger ses arguements… et quant au fait de savoir qui va payer la nécessaire reconstruction de la route communale, il va se tourner vers l'entreprise pour l'inviter à contribuer. Donc preuve est faite que le document d'enquête d'utilité publique est incomplet car ce point devrait y être inscrit pour un débat clair, entre toutes les parties, avec un phrase de ce type : "L'entreprise s'engage à verser 50 % des frais pour aménager la route d'accès". Sauf que tout le monde sait très bien que les routes sont de la compétence des collectivités territoriales qui en font la démonstration, y compris dans les zones d'aménagement artisanales. On peut discuter, quand le projet est presque bouclé, avec des informations incomplètes puis le préfet va trancher. Avant le mois de mars ? Le commissaire enquêteur indique qu'il doit remettre le rapport avant le 15 janvier et ensuite le temps sera court mais... l'entreprise annonce le début de la construction pour mi-2014.

J-P Damaggio

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 13:25

Gallica propose beaucoup de numéros de ce "journal républicain du matin" pour la période 1912-1942. Nous y trouvons trois référence à Albert Camus. D'abord un écho rappelant l'existence de ce journal surprenant Alger-Etudiant sur lequel je reviendrai. Ensuite on découvre Camus à la tribune d'un grand meeting en 1937 contre le racisme et l'antisémitisme et pour la défense du projet "violette" qui devait donner un petit droit de vote aux indigènes mais comme le droit de vote des femmes il n'a pas pu aboutir. J'ai ajouté un article sur le même numéro du journal, où les fascistes fidèles à eux-mêmes, prônent des droits sociaux contre le droit de vote. Et enfin un article de 1941 où Camus se retrouve un moment à Alger (en 1942 il se retrouve définitivement en France) dans le cade d'une initiative de l'organisation de la collaboration "Jeune France". Comme tout document il faut le saisir dans son contexte et ne pas tirer d'enseignements trop rapides. J-P Damaggio

 

L'Echo d'Alger 27 janvier 1934

Bibliographie : ALGER-ETUDIANT

Le moins cher des magazines nord-africains

De plus en plus nombreux sont ceux qui attendent avec impatience la parution magazine à robe violette. C'est qu'en effet "Alger-Etudiant" offre chaque quinzaine, à ses lecteurs un sommaire de plus en plus intéressant et copieux. Qu'on en juge plutôt par le numéro du 25 janvier :

« Sur un grand navire ». nouvelle du célèbre romancier José Germain;

« Mirage », nouvelle d'Evenou-Norves ;

« Impressions d'Allemagne », reportage de Jacques Belleteste ;

« Conférence et interview de Léon Daudet », par Pierre Charousset

« Situation présente », par Gaston Richier, président de l'A.G.E.A. ;

« Le plus grand poète nord-africain : Marius Scalesi ». vu par l'éminent écrivain Pierre Mille.

De plus, « Alger-Etudiant » présente dans ce numéro sa nouvelle page du cinéma : images, avec la brillante critique des films de Gaston Martin et des illustrations inédites. La page « Entr'acte » groupe les chroniques du théâtre (P. Gougenheim). Des disques (Léon Reymond), du jazz hot (Henri Rossoti) et de la musique, avec une interview du célèbre guitariste Segovia. par Jean Albertini. On lira, par ailleurs, dans les pages : « L'Université et les étudiants », « Cinq dans ton oeil ». littérature, sport universitaire et, de nombreux articles signés: Al- Camus, B. Desportès, Marcel Urbani Georges Becker, H. Cordier, etc.. etc. Ce numéro, bien qu'édité sur 16 pages au lieu de 12, est vendu au prix habituel de 0 fr. 50. La période des abonnements de propagande étant expirée, le prix de l'abonnement est porté à quinze francs « Alger-Etudiant », le journal des; jeunes et de ceux qui veulent le rester, est Incontestablement le plus moderne, le plus vivant et le moins cher des magazines nord-africains.

 

L'Echo d'Alger 24 mai 1937

Un meeting Franco-musulman contre l'antisémitisme et le racisme

Plusieurs milliers d'auditeurs, parmi lesquels un grand nombre de musulmans, ont assisté au meeting organisé hier matin, dans le hall de l'automobile par la Fédération algérienne de la L.I.C.A., en présence de M. Bernard Lecache.

Après la constitution du bureau de séance composé de MM. Pinaud, président de la Fédération d'Alger ; Sadia Lévy et Kessous, d'Oran, Fauré, de Marrakech, et Melki, de Constantine, M. Pinaud, dans une courte allocution d'ouverture, plaça la réunion sous les auspices et la mémoire de ceux qui luttent pour une plus grande fraternité humaine et évoqua les grandes ombres de Jaurès et de Severine. Puis successivement MM.Escoute, au nom du comité du Rassemblement populaire ; Dalloni, président de l'Union républicaine et socialiste ; Sarramégna, au nom du parti radical-socialiste ; Chatanay, secrétaire général du parti SF.I.O. ; Ali Boukhort, au nom du parti communiste; le professeur Wuschendorff, président de l'« Union franco-musulmane » ; Scelles-Millie, président de la Jeune République ; Benhoura, au nom du comité exécutif du congrès musulman ; Albert Camus, au nom de la Maison de la culture ; Kessous, au nom du Comité oranais du congrès musulman apportèrent leur adhésion totale de la L.I.C.A.vers un idéal de fraternité humaine, hors de tout racisme. Ce sont les mêmes sentiments qu'exprima le cheikh Taïeb EI-Okbi, au nom de l'Association des Oulema, dans un discours  que traduisit M. Benhoura. La plupart des orateurs d'ailleurs donnèrent en même temps leur adhésion à la doctrine de la L.I.C.A., leur adhésion au principe du projet Viollette. Ce fut également le thème du discours de Bernard Lecache : un acte de foi dans l'action du gouvernement de Front populaire en faveur des musulmans de l'Afrique du Nord. Il résuma ensuite la doctrine de la L.I.C.A. à cet égard en donnant lecture de la motion adoptée à l'unanimité et qui constitue tout un programme d'action sociale, économique et politique en faveur des populations indigènes. Après le vote d'une motion de solidarité envers le congrès musulman qui tenait hier ses assises à Perrégaux, présentée par M. Kessous, la réunion prit fin vers midi, après une allocution de clôture.

Le P.P.F. et la politique coloniale

Auditoire restreint, hier matin, à la réunion organisée par le P.P.F. Cinq cents personnes environ. Au premier rang se trouvait M. Rozis. maire d'Alger, entouré de quelques conseillers.

M. Bayard ouvrit la séance et fut suivi à la tribune par MM. Fossati et Arrighi.

Se plaçant sur le plan politique impérial les trois orateurs prirent comme « leitmotiv » cette phrase: « on ne doit pas mourir de faim là où flotte le drapeau français » et se déclarèrent partisans d'une action sociale neuve, susceptible de donner satisfaction aux masses indigènes. Mieux vaut pour tous les indigènes le pain, la maison et l'école, affirmèrent-ils, qu'un bulletin de vote pour une minorité.

Ils demandèrent, également en chœur que des mesures soient prises rapidement pour soulager la misère des masses indigènes. Le service d'ordre organisé alentour l'Empire n'eut pas à intervenir.

 

L'Echo d'Alger 27 novembre 1941

Tradition et Jeunesse : les Invités de « Jeune France» écoutent à Tipasa, les leçons du passé.

 

Il est des lieux où l'on mûrit, dit Barrès. Ce sont ceux qui portent l'esprit, par un particulier ébranlement, vers la rêverie, la méditation, l'approfondissement de soi, de la vie, du monde. Ce sont lieux de grâce où l'âme, délivrée soudain, se donne à ce qui la requiert.

D'où vient cette grâce? D'une harmonie, d'une certaine douceur, d'un faste intime ou d'un somptueux dépouillement, et parfois même de peu : de la courbe d'une colline, d'arbres sur le ciel, de vestiges vivants, mais d'où s'élèvent de miraculeux appels des invites auxquelles ne pas répondre serait trahir le meilleur de soi.

On sait, après une longue journée sur l'Acropole d'Athènes, ce qu'elle doit au dessin de l'Hymette. Il en va de même pour Tipasa : parmi les absinthes sauvages, les ruines s'intègrent à un paysage d'un merveilleux équilibre.

On ne peut rester insensible à l'inclinaison de ses collines vers la mer, dominées par le Chenoua triangulaire tel un fronton, aux teintes de ses pierres, parmi les lentisques, aux transparences de ses criques, aux proportions de l'ensemble.

C'est bien là qu'il fallait convier des écrivains, des poètes, des musiciens, des peintres, des sculpteurs, des architectes, des artistes et des intellectuels. Nul autre endroit n'aurait été plus digne de leurs entretiens.

On ne saurait donc trop féliciter l'Association « Jeune France» d'avoir choisi Tipasa pour cadre de ces journées d'une rare qualité, d'une grande portée, d'autant qu'elle a été la première à prendre, en Algérie, l'initiative de réunir une élite indiscutable, de mettre en contact les personnes et les œuvres, de provoquer entre les plus riches de nos esprits, une amitié dont bénéficiera la vie intellectuelle de nos trois départements.

La place nous manque pour relater dans le détail ces journées qui coïncidèrent avec le séjour parmi nous de M. Roger Leenhardt, délégué général de « Jeune France. Mieux vaut d'ailleurs en dégager les enseignements. Aussi bien furent-elles d'une très noble simplicité : c'était un signe éloquent de la primauté de l'esprit que de voir M. le recteur Hardy deviser avec un jeune intellectuel musulman, ou M. Raymond Coche chaudement disputer de la condition de l'artiste. Le ton, d'ailleurs, avait été donné par M. Louis Leschi, qui accompagna de commentaires vivants et attachants une magistrale visite aux ruines.

Et ce climat d'absolue sympathie rien ne sut mieux l'exprimer que les entretiens du dimanche où, sur la question des rapports de l'artiste avec la masse, se croisèrent tant d'avis passionnés et passionnants, tous d'une chaleur, d'une tenue, d'un intérêt tels que le seul reproche fait à ces heures d'élite fut d'être trop brèves.

La soirée du samedi prouva, s'il en était besoin, la qualité des œuvres de nos musiciens et de nos écrivains. Après que Sylvain Dhomme eût proclamé, en lisant un leader d'Armand Guibert, l'excellence de la poésie et que Mylène Arden eût interprété un poème de Patrice de la Tour du Pin, président honoraire de « Jeune France », on put entendre une très belle « Sarabande» de Frank Turner, un fragment du remarquable « Trio» de Mme Marcelle Schweitzer, de subtils « Croquis de Medéa » de Léo-Louis Barbès, deux pièces de Charles Simian d'un excellent dessin mélodique.

Des lectures firent connaître des poèmes et des textes de François BonJean, de R.-J. Clot, de Jules Roy, de Gabriel Audisio, de Max-Pol Fouchet, de Jean Grenier, d'Albert Camus, d'Edmond Brua. Puis Loudolf Child conclut cette soirée par plusieurs danses d'un style remarquable.

Mais on manquerait gravement à la pensée des animateurs si l'on omettait la part faite aux intellectuels et aux artistes musulmans. C'est ainsi que des musiciens arabes interprétèrent des chansons populaires de la région d'Alger et que M. Bencheneb présenta le poète Mohammed El Aïd. "Jeune France", en effet, veut s'employer à resserrer les liens entre les cultures musulmanes et françaises. Les journées de Tipasa prouvent cette volonté. Faire tomber les barrières entre les civilisations, il n'est peut-être pas, aujourd'hui, de tâche plus souhaitable.

Il va sans dire que le but premier de cette rencontre était de grouper autour de « Jeune France» quelques-uns des meilleurs esprits d'Algérie et leur faire connaître le programme qu'elle se propose de réaliser sur la terre africaine. Le magistral exposé de M. Roger Leenhardt, plein d'aperçus, aurait suffi, à lui seul, à convier tous les hôtes de Tipasa à des taches communes.

Comment ne pas soutenir, en effet, une telle association, qui se propose de servir les artistes en s'interdisant d'amoindrir la liberté nécessaire à leur vocation et à leurs recherches ?

La « part de Marthe», pour reprendre une expression de M.-P. Fouchet, il n'en est pas de plus exaltante que des intellectuels désintéresses la revendiquent, c'est un signe de renouveau.

Servir les arts sans les asservir, telle pourrait être la devise de « Jeune France ». Après les journées de Tipasa, si admirables de plénitude spirituelle, une chose nouvelle est née sur notre sol.

 [ parmi les trois photos illustrant l'article nous avions : M. M.-P. Fouchet, directeur de la revue « Fontaine », réfléchit à l'action que « Jeune France » va entreprendre en Algérie tandis que médite M. Roger Leenhardt, délégué général de « Jeune France »]

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 12:16

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 Sur la photo : Premier plan : Brice Torrecillas puis en suivant : Agnès Spiquel en discussion avec une responsable de Confluences, Maïssa Bey, Franck Planeille, Kamel Daoud. Sur le mur une affiche où l'on voit Maurice Petit l'âme de Confluences.

 

Nous avons passé la journée en notre capitale pour suivre des rencontres sur Camus et l’Algérie, et les interventions sur les correspondances de Camus avec d’autres écrivains.

Ici nous n’évoquerons que le premier point déjà important en soi. Pour cause de diverses rencontres, nous connaissions les trois écrivains algériens invités et nous étions intéressés par les propos qu’ils pourraient tenir au sujet de Camus.

Nourredine Saadi a en fait été remplacé par le Toulousain Abdelmadjid Kaouah, exilé politique des années 90, poète et militant très connu à Toulouse parmi les amoureux de l’Algérie. Il a apporté une connaissance utile sur les rapports sur le sujet. Pour aujourd'hui je ne retiens que le clin d'œil aux liens entre Montauban et l'Espagne qui devraient rendre la ville attentive aux liens entre Camus et l'Espagne.

Maïssa Bey s’est un peu effacée devant la spécialiste à ses côtés, Agnès Spiquel.

Celui qui a été le plus direct, le plus significatif, celui qui a apporté ce que nous ne trouverons pas dans les livres, est celui dont nous attendions le moins : Kamel Daoud.

Né en 1972, il fait partie de la jeune génération dont la préoccupation n’est plus de savoir comment s’est déroulée la guerre d’Algérie avec la France, mais comment sortir de la crise actuelle où le « Livre tue les livres » ! « Pas question de chercher à sauver Camus, je cherche seulement à me sauver moi-même et donc mon pays d’aujourd’hui ».

Kamel Daoud a écrit un roman à partir de L’Etranger et en toute chose, il dit clairement la réalité. Il avait écrit une chronique comme il le fait tous les jours dans son Quotidien d’Oran et son éditeur l’invita à pousser le bouchon plus loin. D’où son roman qui part du constat que dans L’Etranger, l’indigène n’est nommé que par ce seul nom : L’Arabe. Et il n’en fait pas un point de fixation sur les rapports entre France et Algérie. Il fait plutôt le rapport avec Robinson Crusoë où Robinson n’est pas capable de nommer le Noir à son service qu’il désigne du nom de Vendredi. Son roman n’est pas une gifle infligée à Camus, bien au contraire. Kamel demande de rapatrier les cendres de Camus à Alger ! Une boutade ? Les consciences ont besoin de telles boutades pour avancer !

Je pense que rares sont ceux qui l’ont cru quand il révéla qu’un journaliste du Monde lui avoua : « Tu peux dénoncer Bouteflika plus que je ne peux dénoncer Sarkozy, dans mon journal ! »

Car l’Algérie est ainsi faite qu’après 1988 est née une presse libre, avec des journalistes de talent qui se battent : « Face aux abus de pouvoir, il faut dénoncer les abus d’obéissance ». Kamel n’a pas besoin de chercher à plaire ou à déplaire.

J’ai moi-même découvert cette presse phénoménale dès 1989 car Algérie Actualité arrivait alors dans un kiosque à Montauban. Et je suis heureux qu’un journaliste parmi d’autres ait pu évoluer et en arriver à dire la possible Algérie démocratique de demain. Il a été islamiste et pour se libérer de la dictature du Livre, il rappelle comment, au nom de Dieu, Camus est envoyé encore au cimetière, car le monde ne peut pas être absurde comme le dit Sisyphe, car l’individu ne peut pas être autonome comme dans la philosophie de Camus.

Sur bien des points je peux me trouver en désaccord avec Kamel Daoud mais invité à Montauban à parler de Camus, j’ai aimé sa façon de sortir de l’exégète pour rester accroché à la vie d’aujourd’hui. Bien sûr, inutile de croire que ce journaliste n’en a rien à faire de l’histoire, du passé, mais à condition de pouvoir se battre aujourd’hui, face aux adversaires d’aujourd’hui, pour sortir de la merde d’aujourd’hui.

Je ne sais pas si je me fais bien comprendre.

Pour terminer la soirée nous avons eu une lecture magistrale de Maurice Petit : L’Hôte une des six nouvelles de L’exil et le Royaume (publié en 1957) et, avec les propos de Daoud dans les oreilles, le texte de Camus prend une autre dimension. La solitude de l’instit dans le désert algérien, « héros » de la pièce, qui ne nomme jamais autrement que l’Arabe, l’homme qu’il a en face de lui, sera finalement victime d’une injustice en marche, preuve que parfois la logique ne fait pas l’histoire.

Maïssa Bey expliquera, qu’en fait, cette dénomination n’est rien d’autre que le reflet d’une époque que Camus veut rendre, et Agnès Spiquel ajoute qu'il laissait à ses amis, les écrivains algériens, le devoir d’écrire l’histoire avec l’autre point de vue. C’est bien gentil mais dans le cas de l’Hôte, l’instit plutôt attentif à son seul compagnon aurait pu lui demander son nom, même si, à l’époque l’Arabe, est si invisible qu’on l’appelle seulement l’Arabe. J-P Damaggio

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 21:07

Nous reviendrons sur la question évoquée ici par Kamel Daoud, chroniqueur du Quotidien d'Oran qui fait là une proposition surprise. JP Damaggio

 

Kamel Daoud

Rapatrier un jour les cendres de Camus ?

Faudra-t-il un jour rapatrier les cendres d'Albert Camus ? Pour le moment, il est dit qu'il n'est pas algérien. Pourtant né en Algérie. Avec des livres éclairés par les paysages algériens, la terre d'ici, la lumière, le sel aussi et surtout. La raison est, dit-on, son choix de ne pas prendre les armes, c'est à dire de ne pas être du bon côté. Car, pour le moment, l'histoire algérienne est réduite à la mesure de l'histoire du FLN. «Avant» ou «pendant» il n'y avait rien ou que de la traitrise et de la tiédeur. Le verdict frappe de nullité la grandeur d'Albert Camus ou l'engagement profond et indépassable de Messali Hadj. Et cette histoire d'une guerre et d'un combat est dure, stricte, tranchée par la mort et la vie et ne permet pas encore de voir au-delà. Mais viendra un jour où, pour continuer à vivre, ce pays cherchera la vie plus loin, plus haut, plus profond que sa guerre. On devra alors proclamer nôtres les anciennes histoires, toutes nos histoires et s'enrichir en nous appropriant Camus aussi, l'histoire de Rome, de la chrétienté de l'Espagne, des «Arabes» et des autres qui sont venus, ont vu ou sont restés. La langue française est un patrimoine, comme les architectures des colons, leurs traces et leurs actes, crimes ou marais asséchés, génocides et places publiques. Et cela vaut pour les autres : notre empire prendra de la géographie quand il prendra la vastitude de l'histoire. Et nous seront grands et fiers lorsque nous nous approprierons tout notre passé, nous accepterons nos blessures qui nous ont été faites et ce qu'il en naquit parfois comme terribles fleurs de sel ou de pierres. Un jour donc, cela cessera, et on pensera à rapatrier les cendres de Camus car il est notre richesse d'abord, avant les autres. Il a en lui la trace de nos pas et nous avons nos traces dans ses errances et ses voyages même s'il nous tourne le dos comme on le dit. Même s'il le nie ou le fuit. C'est ainsi. L'Algérie est aussi les enfants qui l'on renié. Et on s'apaisera alors. Car il est triste de voir qu'on n'arrive pas à fêter la naissance de cet homme ni ici où il est né ni là-bas où il est mort. Il est coincé dans le terrible territoire du premier sans-papier. Illustre déchiré. Enfant indésirable et désiré. Un homme qui a posé la question au monde et dont on réduit la réponse à un extrait de naissance. Triste histoire d'un mythe. Misère des deux bords qui repoussent ou se déchirent cet enfant du mauvais couple. Quand il est mort, Ibn Rochd (Averroès pour les Autres) a été enterré au Maroc, mais c'est à Cordoue qu'on a rapatrié ses cendres. Ibn Rochd était-il «arabe» ? Espagnol ? Andalou et homme de sa quête ? Ses cendres enrichiront sa nouvelle terre mieux que sa vie n'éclaira les nôtres.

Un jour, on l'espère, Camus nous reviendra. Et Saint-Augustin, et les autres, tous les autres, toutes nos histoires, nos pierres, architectures, mausolées et croyances, vignes et palmiers, oliviers surtout. Et nous sortirons tellement vivants d'accepter nos morts et notre terre nous sera réconciliée et nous vivrons plus longtemps que le FLN et la France et la guerre et les histoires des couples. C'est une question essentielle : celui qui accepte son passé est maitre de son avenir. Les cendres de Camus nous sont essentielles malgré ce que l'on dit. Il est le lieu de la guérison car le lieu du malaise, lui comme ce pan de l'histoire qui est nous, malgré nous. Ses cendres sont notre feu. C'est ici son royaume, malgré son exil. Cet homme obsède si fort et encore que son étrange phrase pour l'étranger vaut pour lui plus que pour son personnage : hier Camus est mort, ou peut-être aujourd'hui. On ne sait plus. On doit pourtant savoir et cesser. Kamel Daoud

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 21:06

Nous avons reproduit un article du journal de droite au sujet de la plaque de Castelsarrasin. Il aurait été injuste de ne pas reproduire la présentation faite par le journal socialiste. Et si nous oublions quelqu’un on peut toujours nous le dire, nous rectifierons.

Il était bon de rappeler que dans la circonscription, au second tour des dernières législatives, le FN a fait 42% des voix, car la tendance à l’oublier est manifeste. Il nous parait plus audacieux d’invoquer « l’invention du possible » mais chacun jugera, comme toujours. JPD

 

Le Réveil du Tarn et Garonne

LES TEMPS ONT CHANGE...ET LES HOMMES?

Il n'y avait pas beaucoup de public, vendredi dernier à Castelsarrasin lors de la cérémonie du souvenir à laquelle participait François Lamy, ministre délégué chargé de la Ville, entouré de quelques élus et représentants de l'Etat, parents de la victime, journalistes. Pourtant l'heure était au devoir de mémoire, à l'évocation de ce jour où le jeune Habib Grimzi, en vacances en France agressé par trois hommes et poignardé, avait été jeté par la fenêtre d'un train en marche. Une plaque a été apposée sur le mur de la gare afin de sensibiliser les citoyens, d'appeler à la solidarité et à la paix .

Autant que la folie des ces hommes, l'indifférence des passagers témoins du drame a été dénoncée par le ministre.

La crise économique actuelle et le désespoir de beaucoup de Français favorise-t-elle l'émergence d'une crise plus grande, celle de la solidarité et du repli sur soi, et jusqu'où ?

Le racisme que ce soit à l'école, dans la rue, les médias... ou dans les plus hautes sphères du pouvoir appelle les réponses systématiques de la loi. L'outrage à la ministre de la Justice, Christiane Taubira dont la vie témoigne d'un engagement sans faille pour la défense des droits fondamentaux est inacceptable.

Là où la bêtise et l'ignorance sont bien souvent â l'œuvre, le ressentiment s'est ajouté. Ce qui donne beaucoup d'aisance à la démagogie FN qui garnit son nid. 42 % dans la 2ème circonscription aux dernières élections législatives, c'était inquiétant... et aujourd'hui ?

Pour autant, il est probable que nombre des citoyens qui prennent cette direction ont, ancrée en eux, une âme de Juste, de ceux qui, pendant la guerre, ont sauvé au péril de leur vie les Juifs traqués et les résistants, dépassant les préjugés et la peur. Le cœur de l'homme ne se referme pas si vite, pour ceux qui en ont un.

45% des Justes étaient agriculteurs, a t-il été rappelé lors d'une récente émission du dimanche matin sur France Culture, "Divers aspects de la pensée contemporaine". La commission du devoir de mémoire de la G.L.F. analysait la situation.

"90 % des juifs Français ont échappé à la Shoah (1) en partie grâce à l’aide de la population (n'oublions pas à Montauban l'action Me Théas et de Melle Gineste). Avec Jean Zay ministre de l'Education, des ressorts avaient été trouvés pour favoriser ces aides ; un monde de la débrouille et de l'illégalité s'était levé. Grâce à la loi qui imposait d'accueillir les enfants français et étrangers dans les écoles jusqu'à 14 ans, des milliers ont pu sauvés.

Ceci dit, le racisme existe, pur et dur, on en a chaque jour les images sous les yeux. Il ne faut pas toujours chercher à le justifier ou à l'excuser, crise économique ou pas.

Le pain et les jeux ne suffisent plus ; durant les années Sarkozy, la France s'est affaiblie, endettée aussi, le rattrapage est délicat dabs un contexte très difficile. L'invention du possible est plus que jamais d'actualité pour que les milliers de personnes licenciées qui viennent grossir des rangs déjà trop fournis de chômeurs gardent leur dignité et leur courage. Les Copé et autres lieutenants ont beau jeu de donner des leçons.

Restons donc dans l'espérance et la confiance dont Georges Bernanos disait "la haute forme de l'espérance est le désespoir surmonté" (2)... Si cela peut se faire sans briser le voisin, qu'il soit noir, marron c'est encore mieux. Marie-Paule Redon

 83 000 victimes en France, surtout étrangers

Cité lors du festival de Confluences

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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 18:35

Renzo_umberto_bossi640.jpg

Les juges de Milan viennent de décider de poursuivre Umberto Bossi, dirigeant de la Ligue du Nord pour avoir volé dans les caisses de son parti 40 millions d'euros. En Italie une telle corruption devient monnaie courante mais avec Bossi elle prend une tonalité plus comique. L'homme qui s'est fait pendant des années une popularité pour dénoncer "Rome la voleuse", la capitale qui prendrait l'argent de la riche Italie du Nord, voilà qu'il vole dans les caisses de son parti l'argent venu… de Rome puisqu'il s'agit d'une part du financement public des partis politiques ! Dans sa grande générosité le vieil Umberto avait tenu à faire bénéficier de sa générosité, ses deux fils Renzo et Riccardo. Finalement la Padanie est bien en Italie ! J-P Damaggio

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28 novembre 2013 4 28 /11 /novembre /2013 22:45

napolitano-berlusconi-640.jpg

Quatre longs mois pour appliquer une décision de justice. Mais bon c'est fait. Il reste 7 à 8 millions d'électeurs à convaincre que le géant est à terre. Car ils ont pris l'euro en grippe et ils pensent toujours que leur chef était leur protecteur. La bataille serait gagnée si le pouvoir actuel répondait aux problèmes du pays or une interminable discussion sur la réforme électorale (comment se partager le gâteau) a de quoi inquiéter le citoyen qui rame.

Berlusconi a été "trahi" par une partie des siens et ce n'est pas le première fois. A chaque fois les "traîtres" disparurent ensuite de l'échiquier politique. Pensons au cas de Fini. Donc à suivre. JPD

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28 novembre 2013 4 28 /11 /novembre /2013 21:46

Renaud Jean

http://viedelabrochure.canalblog.com/archives/2013/11/28/28538364.html

En cliquant sur le lien ci-dessus vous pouvez accéder au livre.

Le livre corrigé, grâce à Michel Veyres que je remercie énormément.

Le livre écrit au jour le jour à deux mains Renaud Jean et moi-même.

Pour moi Renaud Jean est une légende.

Depuis l'écriture de ce livre en 1994, j'ai beaucoup appris sur la vie et ce personnage.

C'est avec émotion que je viens de le relire. JP Damaggio

 



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28 novembre 2013 4 28 /11 /novembre /2013 14:16

PCF-PS un consensus rapidement trouvé à Toulouse. Pas à Blagnac. Colomiers ? Le PCF sommé de choisir entre deux PS. L'article ci-dessous de La Dépêche permet den savoir un peu mais à partir du point de vue de ce journal qui aujourd'hui même pour le Tarn-et-Garonne annonce les candidatures de sa mouvance à Caussade et Verdun sans se soucier du reste. JPD

 

PCF : une stratégie électorale à géométrie variable

Publié le 28/11/2013

La stratégie électorale du PCF 31 est-elle confuse, comme pourraient le suggérer les cas particuliers de Toulouse, Colomiers, Blagnac ou Balma, pour ne citer que ces villes de la métropole ? Secrétaire départemental du Parti communiste de Haute-Garonne, Pierre Lacaze semble s’en accommoder, à défaut d’avoir obtenu partout le consensus que le PCF et le PS ont rapidement trouvé à Toulouse. Rien n’est jamais idéal en politique, mais dans la quatrième ville de France, Lacaze considère avoir négocié dans le strict respect des statuts du parti et des orientations fixées lors du dernier congrès : recherche du rassemblement le plus large à gauche dès le premier tour, accords programmatiques, juste représentation des communistes dans le prochain exécutif local en cas de victoire, le tout largement validé démocratiquement par un vote des militants qui ont apporté un très large soutien au processus d’alliance entre PS et PCF à Toulouse. Un cas d’école dont Pierre Lacaze considère sans doute secrètement que d’autres sections communistes, ou d’autres maires sortants socialistes de l’agglomération, auraient bien fait de s’inspirer… A Colomiers, le PCF local est au bord de l’implosion et sa direction en rupture avec l’état-major départemental. Pour Pierre Lacaze, le vote qui s’est exprimé à près de 90 % en faveur d’une alliance avec le dissident socialiste François Dumas plutôt qu’avec Karine Traval-Michelet, la dauphine de Bernard Sicard, n’a pas respecté les règles démocratiques et techniques internes au PCF. «Ce choix n’est pas reconnu par les instances départementales et nationales. Il est également contesté en interne par plusieurs de nos camarades de Colomiers», rappelle le patron du PCF 31, qui demande à la direction de la section columérine d’organiser un nouveau scrutin conforme au règlement. En vain pour l’instant… Pierre Lacaze qui avait négocié trois places, dont deux éligibles, sur la liste conduite par la candidate socialiste, admet que la situation doit être clarifiée rapidement. Mais comment ?

 À Blagnac où les communistes ne parviennent pas davantage à trouver un accord avec le maire sortant radical Bernard Keller, le choix de l’autonomie a reçu l’onction de la direction départementale du PCF 31. «Les militants ont été consultés conformément à nos statuts», indique Pierre Lacaze, en précisant que des discussions sont engagées avec les autres composantes du Front de Gauche. Le patron des communistes de Haute-Garonne note que Blagnac ne fait pas exception aux orientations adoptées en congrès qui privilégient le rassemblement à la division. «Encore faut-il que ce projet soit partagé par nos partenaires potentiels», soupire Lacaze, en rappelant «que pour qu’il y ait alliance, il doit y avoir accord sur le programme et sur la juste représentation des communistes sur la liste d’union». De toute évidence, le retrait des délégations de Michel Indélicato (PC) décidées ce lundi par Bernard Keller, après le conseil municipal agité de vendredi dernier, ont fini de crisper les relations entre le maire sortant et ses alliés potentiels.

 Comme à Blagnac, Pierre Lacaze appelle le maire sortant PS de Balma, à prendre ses responsabilités dans une ville où le patron du PCF 31 considère la gauche «en danger». En clair, Alain Fillola est prié d’assouplir ses positions s’agissant notamment de la place qu’il entend faire aux communistes sur sa liste. Faute de quoi, ces derniers n’excluent pas de s’allier aux écologistes dont ils attendent pour l’instant de connaître les intentions à Balma.

Lionel Laparade

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27 novembre 2013 3 27 /11 /novembre /2013 23:48

Jean-Michel Baylet va vendre sa peau très cher. La circonscription grand sud-ouest incorpore Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc. Donc le journal Sud-Ouest en profite pour informer. L'article ci-dessous révèle une part du débat. L'enjeu ce n'est pas seulement le gouvernement mais aussi le comportement de La Dépêche pendant les municipales et les européennes. Ainsi va la vie politique qui vue sous cet angle passionne qui ? Jean-Paul Damaggio

 

Le Parti socialiste ira-t-il jusqu’à prendre le risque de voir le Parti radical de gauche (PRG) de Jean-Michel Baylet quitter la majorité présidentielle ? En creux, c’est la question qui sous-tend désormais le coup de force de la quasi-totalité des fédérations socialistes d’Aquitaine, de Midi-Pyrénées et de Languedoc-Roussillon. Lesquelles, vendredi, ont refusé, à la seule exception de la Gironde, de voter la liste d’union signée avec les radicaux de gauche pour les élections européennes dans le Grand Sud-Ouest. Une liste qui surtout doit être menée par une candidate du… PRG.

 Or, si cet accord a été passé à l’échelon national, au niveau régional la pilule ne passe pas. Et ce d’autant plus qu’ici le PS n’a pas hésité à demander à ses militants de valider cette liste sans connaître le nom de celle qui aura donc la responsabilité de la conduire. La goutte de trop, comme le souligne Renaud Lagrave, le premier fédéral des Landes : « C’est une pratique d’un autre âge. »

 Une ministre ou rien ?

Mis devant le fait accompli, Christophe Borgel, le secrétaire national chargé des élections, devrait recevoir au plus tard en début de semaine prochaine les principaux frondeurs. Et le rendez-vous promet d’être tendu. Renaud Lagrave, qui se trouve en quatrième position sur cette liste, a déjà annoncé la couleur : « S’il doit y avoir une réunion, c’est pour discuter de la place du PRG en tête de liste, pas d’autre chose. On accepte qu’il y ait un PRG, mais pas en tête. Sauf si les radicaux envoient une ministre ou une candidature reconnue. »

Si les noms d’Anne-Marie Escoffier et de Sylvia Pinel, les ministres de la Décentralisation et de l’Apprentissage, ont été évoqués, mais écartés par Baylet lui-même, on a aussi beaucoup parlé de Béatrice Patrie, la conseillère municipale de Bergerac, exclue du PS et désormais membre du PRG. C’est d’ailleurs l’éventualité de la voir propulsée tête de liste qui a mis le feu aux poudres : « Elle s’est présentée contre nous à plusieurs reprises, rappelle Renaud Lagrave. Si c’est elle, les militants ne l’accepteront pas. » Même sentiment en Gironde : « Nous l’avons déjà dit, sa candidature n’est pas possible », rappelle Ludovic Freygefond, le premier fédéral.

 « Une crise majeure »

 Pour autant, l’arrivée d’un poids lourd du PRG ne réglera pas tout. Chez les socialistes du Grand Sud-Ouest, on rappelle à qui veut l’entendre que « l’accord avec le PRG prévoit une place éligible en France ». Traduction : si la première place l’est automatiquement, la deuxième l’est aussi. Voire la troisième. En clair, pour être élu, le PRG n’a pas besoin d’être tête de liste. Une interprétation que nuance cependant Christophe Borgel : « L’accord garantit un député européen au PRG mais, pour être honnête, notre premier secrétaire leur a aussi proposé la tête de liste dans le Sud-Ouest. Il y a donc les deux réalités. Mais, que la candidate PRG soit en un ou en deux, elle sera élue. On va donc trouver une solution. »

 Pas sûr cependant que Jean-Michel Baylet accepte de reculer d’un cran. Et encore moins qu’il renonce à l’exposition médiatique promise aux têtes de liste. Sur son blog, il a mis en garde le PS contre « une crise politique majeure » et promis de demander, au besoin, l’arbitrage de François Hollande. « On ne peut considérer, écrit-il, que les radicaux sont utiles au gouvernement et dans la majorité à Paris, et contester leur légitimité dans les territoires. Cela, nous ne l’accepterons pas et en tirerons si nécessaire toutes les conséquences. » En clair, le PRG est prêt à plier bagage.

Toutefois, si Christophe Borgel ne croit pas à une telle issue, derrière cet accord émerge aussi celui passé pour les sénatoriales de septembre 2014. En effet, un coup de canif dans le contrat des européennes provoquerait à coup sûr une réaction en chaîne qui n’épargnerait pas le Sénat, où le PS, entre les coups de sang des communistes et ceux des Verts, doit faire avec une majorité aux pieds d’argile. Mais là encore Christophe Borgel dédramatise : « En septembre, plus personne ne se souviendra de qui était un et de qui était deux. Aujourd’hui, le débat est symbolique, pas politique. » Pourtant, il faudra bien que quelqu’un cède.

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