Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 novembre 2009 1 30 /11 /novembre /2009 15:17


Catalogue livres

 

1 ) La jeunesse de Calmoun, Max Biro et Clément Harari.

Roman à partir de la vie de l’acteur Clément Harari décédé depuis la parution du livre, 150 pages, format A5, 12 euros. ISBN : 978-2-917154-11-3

Le Caire-Paris, un va-et-vient entre deux civilisations. La naissance d’une conscience sociale et d’un engagement artistique. Le roman de cette jeunesse va des années 20 aux années 40 et nous fait rencontrer deux styles : celui du conteur (Harari) et celui de l’écrivain (Biro). Un livre toujours double qui dévoile un Clément Harari cessant d’être Calmoun sans pour autant devenir totalement Clément. Beaucoup des grands noms de la vie culturelle en France font une apparition.

 

2 ) Emotions autobiographiques, Léon Cladel

Cinq nouvelles rééditées parmi les plus surprenantes de cet auteur trop méconnu, 100 pages, format A5, 12 euros). ISBN: 978-2-917154-07-6 

L’écrivain né à Montauban (1835)et décédé à Sèvres (1892), a souvent raconté des éléments de sa vie. C’est ce qu’il fait dans ces cinq nouvelles rassemblées dans ce petit ouvrage qui donne ainsi à connaître le nouvelliste aussi important que le romancier.

Léon Cladel est une des références des Editions La Brochure, à cause de ses engagements, sa détermination et sa lucidité. Nous tenterons de publier chaque année une réédition originale, voire l’édition d’un inédit. L’écrivain qui n’a pas eu la notoriété de son ami Alphonse Daudet mérite qu’on le lise.

 

3 ) Dictionnaire fientifique d’économique sociale et politique,

Max Biro, illustrations Nental

L’économie n’étant pas une science, Max Biro use de l’humour pour démonter celle qui se veut néo-libérale, 100 pages, format A5, 10 euros. ISBN : 978-2-917154-08-3

L’économie n’est pas aussi compliquée que veut le faire croire l’idéologie en place. Par le principe de la fable qui fait parler les animaux, Max Biro en propose une approche amusante et cependant solide comme le confirme la post-face de Patrick Mignard prof d’économie à l’Université Toulouse III. Depuis la parution du livre, la crise financière vient d’en confirmer quelques éléments en particulier autour de la banque Natixis. A livre le livre on se met à rêver d’une suite encore plus amusante.

 

4 ) Montauban, Cinquante ans d’élections municipales 1959 –2008,

Jean-Paul Damaggio, Dessins de Rosendo Li

114 pages, format A5, 10 euros, ISBN : 978-2-917154-16-8

Ce livre n’est pas un livre d’opinions mais un récapitulatif des élections municipales sur la ville de Montauban à travers les années de la Cinquième république.

 

5 ) Ma bien chère belle, cent lettres pour un roman sous-réaliste 4 avril – 18 août 1940, Renaud Jean Jean-Paul Damaggio

210 pages, format A5, 15 euros ISBN : 978-2-917154-10-6

Pendant la période indiquée le député communiste emprisonné, Renaud Jean, écrivit à sa femme des lettres qu’il a déposées aux Archives Départementales du Lot-et-Garonne. Elles sont ici reprises mais sous forme de docu-roman pour les placer dans le contexte.

 

6 ) Flora Tristán Derniers instants d’Agen à Castres (1844-2008)

Jean-Paul Damaggio

186 pages, format A5, 15 euros. ISBN : 978-2-917154-24-3

Flora Tristán, féministe majeure de notre histoire va vivre ses dernières actions dans la ville d’Agen en 1844. Ensuite, ce sera l’oubli pendant plus d’un siècle avant que les événements de 1968, en relançant le combat féministe, ne lui permettent de revenir sur la scène sociale. L’écrivain Vargas Llosa lui consacrera un livre, où elle croise son petit-fils Paul Gauguin, pour mieux désamorcer son discours révolutionnaire toujours d’actualité à partir du moment où elle inclut la féminisme au sein du combat social où l’anarchisme a une grande place.

7 ) J’ai eu quinze ans en Tarn-et-Garonne 2008-1808 Petites histoires pour 15-115 ans , Jean-Paul Damaggio

130 pages, format A5, 10 euros. ISBN : 978-2-917154-26-7

 Athénaïs Mialaret (sur la photo), l’épouse du célèbre historien Jules Michelet est une des seize personnes qui racontent leur quinze ans en Tarn-et-Garonne. On y retrouve des écrivains importants de ce département comme Léon Cladel, Marcelle Davet ou Mary-Lafon, des hommes politiques comme Raoul Verfeuil ou des citoyens plus modestes comme Tony Meler. Ce livre qui s’adresse en premier lieu aux adolescents constitue une expérience nouvelle pour la maison d’édition.

 

8 ) Vázquez Montalbán Derniers Instants (18 octobre 2003) Enquête sous-réaliste

Jean-Paul Damaggio

  (176 pages, format A5, 15 euros). ISBN : 978-2-917154-18-2

 

Il s’agit d’une enquête réalisée, sous forme d’hommage, à partir de documents publiés dans la presse suite au décès de l’écrivain catalan. L’inventeur de Pepe Carvalho va-t-il bénéficier de la postérité qu’il mérite ? Celle d’un poète, d’un chroniqueur, d’un inventeur du socialisme désirable ? Il risque de subir une double mort : après celle physique intervenue dans l’aéroport de Bangkok, il y a celle culturelle chère aux érudits. Les Editions La Brochure s’emploieront à faire vivre cet écrivain majeur.

 

9 ) Chroniques littéraires et impertinentes sur Radio Mon Païs

Maxime Vivas

(120 pages, format A5, 10 euros). ISBN : 978-2-917154-19-9

 

Maxime Vivas est à présent un auteur bien connu comme romancier et essayiste. Ici nous retrouvons le chroniqueur qui, depuis plusieurs années s’active sur Radio Mon Païs 90.1, à y défendre la bonne littérature et ses points de vue dur le monde. Sélectionnées parmi des centaines de causeries de l’auteur entre 2002 et 2007, elles permettent de revisiter une riche actualité.

 

10 ) Ecrits sur l’art et sur la vie, Henry Lapauze, dessin : Jean Brun

Le livre rassemble les articles de ce défenseur d’Ingres st « sauveur » de Versailles, entre 1913 et sa mort en 1925, 130 pages, format A5, 12 euros). ISBN : 978-2-917154-11-3

 

Henry Lapauze malgré son importance pour la connaissance d’Ingres est devenu un homme de l’ombre. En reprenant ici, les articles de son journal « La Renaissance » chacun peut saisir, sans parti pris, la complexité de ce personnage. Grand homme de culture, sa réussite est incontestable tout en étant, à son époque, fort contestée quant aux formes.

 

11 ) La valse du hérisson, Démocrite

Une chronique tenue au jour le jour pendant six mois de l’année 2007 par Maximilien Reynès-Dupleix pour se rafraîchir la mémoire agréablement,.

163 pages, format A5, 15 euros, ISBN : 978-2-917154-13-7

Pendant plusieurs mois, Démocrite a pu s’exprimer librement sur un quotidien local. Il reprend ici l’ensemble des chroniques qui furent publiées sur les sujets les plus divers. Un immense travail d’information et d’écriture qui méritait d’atteindre les rayons des librairies. La bonne diffusion du livre témoigne de l’intérêt suscitait par cette expérience. (Démocrite a son site internet)

 

12 ) Le fauxscialiste, Max Biroroman

120 pages, format A5, 10 euros ISBN : 978-2-917154-22-0

Dans le Gers l’histoire d’un homme ou plutôt d’une femme entre vie sociale et politique…

 

13 ) La femme en retard, Marie-José Colet auto-fiction

296 pages, format A5, 20 euros ISBN : 978-2-917154-30-4

Flora, Clara, une fille, une mère… la transmission brisée retrouvant son ordre mère, fille, petite-fille, arrière petite-fille…


14 ) Poèmes cannibales Loin dans ma campagne
, Jacques Desmarais
, poésie

138 pages, format A5, 11 euros ISBN : 978-2-917154-31-1

 Jacques Desmarais est un Québécois qui travaille sa langue comme son père travaillait sa terre, qui vit entre ville et champs et qui surprend toujours le lecteur par ses vers uniques.

 

15 ) Longue vie au Prix Goya, Claude Rossignol, témoignage sur une expérience

180 pages, nombreuses illustrations en couleur, format A5, 17 euros

ISBN : 978-2-917154-35-9

 Claude Rossignol est un prof de lettres de Castres à la retraite. Comme forme d’intervention pédagogique, il lança l’idée de la création d’un prix littéraire, idée qui anima son lycée pendant dix ans et dont il trace les grands moments heureux ou moins heureux.

 

16 ) Lettre au peuple et Remarques patriotiques, Olympe de Gouges

Introduction René Merle

106 pages, format A5, 10 euros ISBN : 978-2-917154-36-6

 Cette réédition des premiers textes d’Olympe de Gouges permet de découvrir les bases d’un combat qui, chez cette femme, ne fut pas seulement féministe…

 

17 ) Jean Bousquet proscrit de Moissac, Louise Julien, la parisienne,

Victor Hugo, Préface Jean-Paul Damaggio

84 pages, format A5, 10 euros ISBN : 978-2-917154-26-7

 Sur la tombe de Jean Bousquet puis sur celle de Louise Julien, Victor Hugo prononça en 1853 des éloges funèbres que nous retrouvons ici avec une présentation de la vie de Jean Bousquet.

 

18 ) Victor Hugo à La Havane, Maxime Vivas

58 pages, format A5, 5 euros ISBN : 978-2-917154-40-3

 Des lettres de Victor Hugo au sujet de Cuba présentées ici par Maxime Vivas qui démontre que l’influence française sur l’île a deux siècles.

 

19 ) Trois présentations d’Olympe de Gouges, 1860, 1900, 1926

Mary-Lafon, Edouard Forestié, Raoul Verfeuil

148 pages, format A5, 15 euros ISBN : 978-2-917154-39-7

Voici trois documents d’histoire qui permettent de saisir comment à Montauban, ville natale d’Olympe de Gouges, des personnalités diverses présentèrent à travers les époques la célèbre féministe.

 

20 ) L’usine à fer de Bruniquel 1800-1980, Jean-Paul Damaggio

162 pages, format A5, 15 euros ISBN : 978-2-917154-38-0

 Le village de Bruniquel en Tarn-et-Garonne, a connu, à partir des années 1800 une activité sidérurgique que l’auteur étudie jusqu’en ses ultimes conséquences afin d’inciter à une prise de conscience : il existe là un lieu de mémoire exceptionnel.

 

 21 ) Le carrefour Wajdi Mouawad Jean-Paul Damaggio 118 pages, format A5, 10 euros ISBN: 978-2-917154-42-7 Un spectateur a vu la trilogie à Avignon et a décidé de témoigner sur cette aventure théâtrale.

 

22) Elections régionales en Tarn-et-Garonne (1986-2010) Jean-Paul Damaggio 120 pages, format A5, 10 euros ISBN : 978-2-917154-52-6

Tous les résultats, les candidats et les éléments de toutes les élections régionales du Tarn-et-Garonne pour aider chaque citoyen à réflechir à cette histoire.

 

23 ) Le sens de l'histoire, Max Biro, un roman au coeur du Moyen-Age, 10 euros.

24 ) Effigies au féminin, Léon Cladel, douze nouvelles dont deux inédites. 18 euros

25 ) Dictionnaire des petits mots logiques, André Laban, 80 pages, 10 euros 

 

26 ) Traces de Réalvillois, Jean-Paul Damaggio, 176 pages, 15 euros

 

27 ) Benedetto off, Marthaler In, Jean-Paul Damaggio, préface René Merle, 134 pages, 13 euros 

 

28 ) On ne radone pas avec l'humour, André Laban, 80 pages, 10 euros, un recueil de textes plus ou moins aphoristiques

 

29 ) Babel, Max Biro, un roman pour découvrir montages financiers, avec La Guernouille comme guide, 14 euros, co-édition avec C.L.C.ISBN 978-2-84659-071-6

 

30 ) 200 citations pour comprendre le monde, Maxime Vivas, Viktor Dedaj, 8 euros

 

31 ) Les maisons roses, Jacques Huiban Lagrois, 300 pages, 19 euros

Le roman d'une vie entre Paris et Montauban. Des maisons roses de sa jeunesse dans un quartuer populaire de Paris aux murs de la ville rose.

 

32 ) Péquins en 68 à l'E.N. dre Montauban, Histoire et souvenirs, 210 pages, 15 euros

 

33 ) Poumarède, un Réalvillois extraordinaire, J-P Damaggio, Pierre Caors, 180 pages, 15 euros.

 

34 ) Olympe de Gouges, Olympe de Gouges aux enfers, écrits sur le théâtre, 131 pages, 10 euros

Il s'agit de reprendre des écrits d'Olympe qu'elle mettait en préface ou postface de ses pièces de théâtre et qui racontent ses difficultés avec le monde du théâtre.

 

35 ) Jean-Paul Damaggio, Portraits de 101 femmes du monde, 256 pages, 20 euros, format 16 x 24.

L'auteur présente les portraits de femmes qu'il a croisé directement ou pas, au cours de sa vie.

 

36 ) Akandijack Bassène, Histoire authentique de la Casamance, édité avec Injé Ajamaat, 297 pages, 20 euros, format 16 x 24.

L'auteur est docteur en histoire, diplômé des universités de Laval (Québec) et de Bretagne Sud. Il est membre d'Imagine Africa Paris et du CELAT Ulaval.

Natif de Casamance, il réussit l'exploit de bien marier mémoire populaire et travail savant.

 

37) Constituer la politique en bien commun, François Schalchli, essai philosophique sur la situation actuelle du politique, 150 pages, 12 euros format A 5

 

38)Recherches historiques et archéologiques sur Castelasarrasin, Paul Vasilières, 300 pages, 25 euros (beaucoup de photos couleurs) format A4

 

39 ) Le Chili du Nord, 27 septembre, 24 octobre 2012, Marie-France Durand, Jean-Paul Damaggio, (récit devoyage) 170 pages dont 32 encouleur, 15 euros

 

40 ) Refondation : école ou société ? journal 2011-2012 d'un instituteur à Montauban, Jean-Pierre Frutos, 270 pages, 20 euros ici

 

41 ) Histoire de BolivarDucoudray-Holstein, 250 pages, 15 euros Réédition d'un texte de 1831. Une vision inconoclaste de Bolivar.ici

 

42 ) Karl Marx, sur Bolivar ici

 43 ) Anne-Marie Garcia ADÍOS GUERRILLERO  ici

44 ) Jean-Paul Damaggio J’ai vu mourir sa LGV ici

45 )Jean-Paul Damaggio, Cayla assassiné  ICI

46 ) Jean-Paul Damaggio , Cent ans d'élections muncipales à Montauban, 235 pages, format 16x21, 50 photos, 20 euros  ICI

47 ) Marie-France Durand et Jean-Paul DamaggioRécit de voyage aux USA et réflexion, 135 pages, format 16x21, 50 photos couleurs, 15 euros

 Ce livre permet de suive le voyage au jour le jour (avec conditions pratiques précises), et se complète de réflexions synthétiques. Le voyage concerne la ville de San Francisco puis une boucle dans le Sud-Ouest des USA : Beaty-Vallée de la mort, Williams-Grand Canyon, Santa Fe, Mesa Verde, Moab, Kanab et Las Vegas.

48 ) Jean-Paul Damaggio, Le 10 Mai 1790 à Montauban ICI

 


 

Partager cet article
Repost0
30 novembre 2009 1 30 /11 /novembre /2009 15:14

Denis Guedj, mathématicien, écrivain, se présente d’abord comme un citoyen « producteur » de citoyens aptes à transformer le monde afin de le rendre plus vivable. Là il hésite sur l’objectif : « on ne va pas dire bonheur ça fait con ». Après cet appel à l’action pensée des hommes, il en vient aux mathématiques qu’il a décidé de confronter à la politique !

Commencer avec les maths c’est en revenir aux Grecs qui d’ailleurs en inventant les maths inventèrent aussi le politique et le juridique, trois disciplines où on produit des vérités à partir de l’argumentation. Contre l’argument d’autorité, naît la volonté d’emporter la conviction par la démonstration. Après l’ère de la pensée, les Grecs nous font entrer dans l’ère d’une pensée sur la pensée.

Face aux citoyens, qui se définissent par cet appel à la réflexion, « il y a des abrutis qui le sont, quoi qu’ils fassent (même des maths), et s’ils ne font rien, c’est pire encore. »

Donc il faut comprendre que cette construction des mathématiques passe par la création d’êtres mathématiques, de relations entre les êtres, d’engendrement de nouveaux êtres etc. Un univers, une langue et il faut en passer par cet univers, par cette langue si on veut arriver à un sens précis.

A partir de là, les maths se distinguent par des phrases incontestables indépendantes du bon vouloir d’un tel ou d’un tel, car soumises à la justesse d’une démonstration inévitablement écrite.

 

Et déjà je sens qu’à écrire ce compte-rendu je ne peux rendre le ton comique des explications, le défilé d’images et de métaphores qui peuplent le discours de Denis Guedj. A chaque instant, l’homme donne l’impression de s’adresser à la fois à tous et à chacun. La salle est pleine de monde donc il ne peut, comme au Scribe à Montauban, marcher de long en large, pour que sa pensée vivante puisse mieux surgir de son mouvement. Mais nous avançons tout de même : Si en maths il faut donner des preuves, que dire en politique ?

 

L’homme debout continue son discours sur les maths gardant pour plus tard, la politique. Il surprend, il bouscule nos méninges quand il annonce : « les maths, c’est je pense le monde à partir du monde qui n’est pas là. » D’où la ligne de fracture entre les gestionnaires de « l’étant » et les autres qui se basent sur les potentialités. Les premiers ne veulent penser le monde qu’à partir de ce qui est (« Etant donné ce que nous savons etc…) , et les autres à partir de ce qui pourrait être (En supposant que…). Disant cela, il parle des maths. Les maths qui produisent des vérités locales, globales et conditionnelles. Trois adjectifs soumis à divers contre-sens que le bon Denis pointe du doigt aussitôt. Il n’y a pas de vérités universelles mais seulement des vérités globales valables dans les frontières qu’elles se délimitent. L’erreur en politique c’est de produire des vérités qu’on présent comme transposables n’importe où. Mais attention au relativisme : toutes les vérités locales ne se valent pas pour autant ! Quant aux vérités conditionnelles, fondées sur des axiomes, elles fascinent encore plus que les autres, le bon Denis ! Les axiomes des Grecs ont permis des mathématiques qui servent encore ! Quant à la géométrie d’Euclide, elle a été « élargie » à d’autres géométries, une pluralité qu’il faut admettre et qui a valeur aussi pour la politique. Les inventions scientifiques s’ajoutent sans se détruire. Newton n’est pas éliminé par Einstein.

Non il n’y a pas que le monde capitaliste cher à Thatcher (merci pour la rime), d’autres mondes sont possibles ! Il nous faut travailler à les construire.

Nous aussi, nous vivons avec des axiomes que nous avons oubliés avec le temps mais qui sont là avec nous.

Pour finir sur maths et politiques, il prend l’exemple du racisme. « Le raciste veut que les signes plus petit ou plus grand, qu’il chérit, remplacent le signe « différent » qu’il vomit. » Il n’admet pas l’existence d’une différence non hiérarchique ! » Finalement toute idéologie à une logique et il ne faut pas combattre les effets mais les racines du phénomène, donc sa logique.

 

La démonstration de Denis Guedj s’appuyant surtout sur l’histoire des mathématiques dont il est si friand, j’avais eu l’idée de faire observer que la politique a su, scolairement, s’approprier « l’histoire » contre l’histoire des maths, de la musique et de tant d’autres choses. Ce n’est pas moi qui vais demander à l’école plus qu’elle ne peut donner, mais il pourrait y avoir quelques fenêtres où l’histoire de telle ou telle guerre, ferait place à l’histoire de telle ou telle invention. Il a raconté par exemple comment s’inventèrent les signes - et + et c’est sûr, l’histoire pourrait captiver n’importe quel collégien. Il m’est arrivé souvent de raconter comment le jeune Gauss fut contraint à une invention capitale : en 1789, il avait onze ans, l’instit décida de le punir pour son manque d’attention en lui imposant d’additionner tous les nombres de 0 à 100 inclus et quand l’élève, trois minutes après lui rapporta le résultat 5050, il en resta baba. Que s’est-il donc passé ?

Autant dire que le combat de Denis Guedj qui bouscule les idées reçues sans JAMAIS tomber dans la démagogie du genre « apprendre en s’amusant », me paraît tous les jours plus essentiels et ce pont construit entre maths et politique pourrait être profitable à beaucoup de matheux comme de politiques. A la prochaine, sur la route de Denis Guedj qui vient souvent à Toulouse où il a de bons amis à l’Imprimerie 34.

29-11-2009 Jean-Paul Damaggio

Partager cet article
Repost0
30 novembre 2009 1 30 /11 /novembre /2009 15:13

Patrick Tort à Montauban

 


Ci-contre la couverture de la traduction la plus sérieuse de L'origine des espèces.

Rendre compte d’une conférence de Patrick Tort c’est, comme il l’a fait lui-même à plusieurs reprises, renvoyer à ses nombreux livres dont le dernier : L’effet Darwin au Seuil. Et préciser son bilan pour lui de l’année Darwin : « une année comme les autres », une année où plus de paillettes ont brillé autour de Darwin, lui préférant évoquer comme il le fait depuis trente ans, le cœur des problématiques et des processus. Nous pourrions mentionner la forme pédagogique choisie : charpenter l’intervention sur la chronologie de la vie de Darwin. En fait, l’imprévu vient toujours au moment du débat que peut provoquer une telle intervention. Et il porta surtout…. sur la religion ! Un participant était venu avec le numéro 260 de la revue Valeurs Mutualistes où Patrick Tort répondait à quelques questions dont celle ci :

« Comment faire face [aux créationnistes] ? Comment, par exemple, les enseignants peuvent-ils répondre à leurs élèves ?

P.T. : En leur expliquant que la science est l’exploration des processus, et que la révélation religieuse court-circuite les processus : le « fiat » créateur de la Genèse n’explique aucun phénomène, abolissant tout processus. Comme dans la magie. Peut-être les élèves auront-ils alors un peu honte de croire en la magie… »

L’intervenant d’accord pour reconnaître la valeur de l’exposé de Patrick Tort sur Darwin pense que le scientifique ne peut pas ensuite s’aventurer sur un terrain où il compare religion et magie.

A « gauche » on est si souvent sur la défensive qu’on fait appel à Patrick Tort pour répondre aux créationnistes plus que pour exposer ses idées. Tout comme à Montauban la peinture d’Ernest-Pignon-Ernest a été plus regardée… après avoir été partiellement détruite par des intégristes. Quant à la question des rapports magie-religion là aussi il faut s’entendre sur les mots. Patrick Tort a terminé son exposé avec « la métaphore » de la bande de Möbius qui, collée d’une certaine façon, permet par un geste continu d’écrire sur les deux faces et pour certains, c’est de la « magie ». Les magiciens sont surtout des illusionnistes.

 

Autre question sur la religion : « Et s’il était possible de faire se rencontrer les textes religieux et les découvertes de Darwin ? ». Patrick Tort rappellera qu’il y a vingt ans déjà il pensait que l’Eglise irait chercher Theillard de Chardin pour résoudre le problème et en effet, le plus tard possible, elle recompose un discours pour concilier science et dogme.

 

Puis ce fut une affirmation : « Dieu ayant été inventé par les hommes, comme il n’est pas nécessaire de démontrer une inexistence, pas la peine de démontrer l’inexistence de dieu. » Et enfin : « L’homme ayant conscience de sa mort, c’est la source inépuisable de la religion. » Patrick Tort fera là aussi une intervention peu commune sur la question de la conscience (dernier rempart des religions) en allant de la cellule à l’humain. «Oui, mais n’y a-t-il pas une conscience supérieure, celle des prophètes ? »

 

Pas surprenant si Patrick Tort annonce alors qu’il prépare avec une autre personne un livre sur Darwin et la religion. Pour lui l’histoire des religions « si elle est bien faite » est un aspect important pour accéder à la compréhension de l’histoire de l’humanité. Il est un connaisseur de l’histoire de la religion égyptienne (c’est sur ce thème qu’il m’arriva de le rencontrer voici vingt ans) point important pour comprendre cette société (et son rapport à l’écriture).

 

Une question viendra enfin clore le débat par où il avait en fait commencé : la question des langues au sens le plus sérieux des mots langues et linguistiques. Au début de son exposé, avant d’entrer dans la vie de Darwin, Patrick Tort rappela une opération marketing (j’allais écrire une infâme opération marketing mais les oxymores me fatiguent) au sujet de la publication à 1 euro du livre L’origine des espèces offert avec le journal Le Monde. Il a démontré comment ce livre est un faux dramatique qui prouve que la culture à deux vitesses est en place : les faux pour les pauvres et les livres sérieux pour les autres. Quel rapport avec la question des langues ?

 

Le combat très ancien de Patrick Tort consiste à présenter la pensée globale de Darwin en éditant les œuvres complètes du savant. Pourquoi ce travail se fait-il en France et pas en Grande Bretagne ? Patrick Tort dont les œuvres sont traduites en de multiples langues, indique que même quand il veut intervenir en Italie on lui demande de le faire en anglais. Cette domination de l’anglais est regrettable. Il pense par exemple que les Anglais lisent trop vite Darwin tandis que lui, obligé de passer par un travail de traduction en français, est amené à suivre au plus près la pensée de ce personnage hors du commun. Par exemple pour passer de la transformation de l’animal en humain, il préfèrera parler de « filiation » de l’homme plutôt que de « descendance » qui est une traduction littérale faisant perdre le sens du mot anglais. Le rayonnement international du travail de Patrick Tort est donc plus fort dans le monde latin qu’anglo-saxon. Et de là on peut passer à la prise en compte du travail de Patrick Tort sur le langage pas une linguistique réduite à une mécanique mais prise en compte globalement. J’ai tendance à penser que Patrick Tort démontre que les encyclopédistes d’aujourd’hui existent, la démarche encyclopédiste étant la seule à permettre le travail annoncé à la fin de L’effet Darwin : « La combinaison de ces multiples perspectives [Darwin, Marx, Freud pour résumer] dans l’élaboration d’une théorie générale du devenir de la civilisation constitue, en effet, l’une des tâches scientifiques du matérialisme aujourd’hui. Sur des sujets aussi cruciaux, car s’ordonnant autour d’un grand enjeu d’émancipation et articulés désormais à un propos rationnel de survie, un peu de science permet parfois d’économiser beaucoup de philosophie. »
28-11-2009 Jean-Paul Damaggio

Partager cet article
Repost0
30 novembre 2009 1 30 /11 /novembre /2009 15:11

Suite du feuilleton sur les questions de l'action contre la privatisatin del'eau suite à une réunion à Condom


Condom ville d’
Eau

 

Annie Bouzinac Association de défense des usagers de l’eau de St Orens31

Lucien Sanchez « Eau secours 31 » Toulouse

Philippe Labansat « Alterlib » Libourne 33

Claire Sartre Loubignac Défense des usagers de Saintes 17

Max Biro de ABUE Condom 32

ont été désignés par les 28 responsables d’associations pour constituer un bureau provisoire qui déposera les statuts de la Coordination de défense des usagers de l’eau à la Préfecture du siège de l’Agence de l’eau Adour Garonne, Toulouse.

En fait, les relations entre associations, les échanges de données, les appuis multiples, les luttes, expériences et compétences servaient à tous depuis plusieurs années. Les rencontres se faisant lors des Etats généraux de l’eau à Toulouse.  Le vote les a officialisés. Par exemple le savoir juridique et les conseils de Patrick du Fau de Lamothe de l’association Transcub ont permis à Condom citoyenne de finaliser l’affaire de favoritisme Dubrac, ces mêmes conseils ont été apportés à d’autres associations.

Les élus nous répètent que les problèmes sont spécifiques à leur ville (Condom 36% de fuites d’eau propre, une moyenne en France supérieure à 20%).Avec la croissance de leurs profits les marchands d’eau se jettent sur les transports publics et les déchets ménagers.

Des savoirs différents animent les associations, nous voulons suivre, la ressource en eau, son utilisation, son environnement, sa production et sa gestion. La somme des associations a travaillé et lutté sur ces problèmes.

La coordination fonctionnera dans le cadre d’une charte qui, discutée lors des derniers états généraux, fut adoptée hier. Est inclus dans sa charte que l’Eau n’est pas une marchandise et que la régie est le moyen de la gestion de l’eau. Pour autant les contrats courent, Nous nous donnons les moyens d’informer la population et d’exiger le contrôle des délégataires

La coordination organisera des formations pour ses militants.

Elle sera un moyen de siéger dans les instances de la commission de l’eau et du conseil d’administration de l’agence de l’eau.

Elle cordonnera les actions locales des associations et les relaiera au niveau du bassin Adour Garonne (qui touche 4 régions).

Depuis les derniers Etats généraux de l’eau, des associations de plusieurs autres agences de l’eau ont émis l’intention de se regrouper ainsi que nous venons de le faire.

Construire est long, depuis plusieurs années Eau secours 31 allait dans cette direction. Nous sommes les premiers en France mais le chemin est pris.

Si les congressistes sont repartis satisfait, ce n’est pas seulement dû à l’excellente poule farcie du repas de midi servi sous la halle dont la table d’hôte régale aussi le mercredi, c’est que la réunion fut sérieuse, compétente et constructive, que les associations se donnent des moyens pour gagner la  Bataille de l’Eau. Max Biro

 

Partager cet article
Repost0
30 novembre 2009 1 30 /11 /novembre /2009 15:08

Pepe à Valence d’Agen

 

En sortant de la médiathèque de la ville, après la rencontre autour de Pepe Carvalho et son auteur Vazquez Montalban (Manolo), un participant me demande : « La soirée était-elle en rapport avec les festivités autour de la Retirada ? » La soirée programmée par la Compagnie des écrivains n’avait aucun rapport avec les événements de 1939 et leurs conséquences en Tarn-et-Garonne qui venaient de donner lieu, deux jours avant, à un film dans la même ville mais, c’est exact, j’aurais pu concevoir une intervention sur le sujet, à partir d’extraits de l’autobiographie de Franco écrite par Vazquez Montalban. Sauf que Milenio qui a été au cœur de mon propos, c’est aussi l’histoire d’une « fuite », une fuite au cours de laquelle, le héros Pepe Carvalho, finit par se jeter dans la gueule du loup… comme le père de Manolo après la Retirada, quand il décide de revenir à Barcelone voir son fils, qui se retrouve en prison, là où Pepe lui-même finit sa vie !

Indirectement j’ai évoqué le propos en rappelant cette phrase de Manolo dans un entretien de 1992 : « Dans tout voyage il y a une fuite. Il y a une très bonne définition dans un livre de Bowles qui servit à Bertolucci pour son film Le ciel protecteur, qui distingue le touriste du voyageur : le touriste sait la fin de son voyage mais pas le voyageur. (…) En fait il s’agit d’une fausse fuite parce qu’on voyage avec soi-même, avec la charge de ses obsessions, de ses frustrations, et avec la sensation qu’au retour, qu’elle qu’en soit la date, on se retrouvera face à elles. »

 

La Retirada n’était pas un voyage au sens touristique (le sens dominant) mais comme pour Pepe dans Milenio, un voyage « forcé ». Dire cependant que la Retirada était une fuite ne fait pas belle figure pour ce moment d’histoire car là aussi le sens dominant de fuite est négatif. Il y a tout un travail à faire sur le rapport entre fuite et fuite, comme entre peur et peur chez Vazquez Montalban dont une des originalités c’est qu’il a vécu la moitié de sa vie sous le franquisme et l’autre moitié sans le franquisme. Oui, il existe une fuite et une peur positives mais, à m’expliquer ici, je dépasserais le cadre de ce compte-rendu d’une rencontre.

 

Autre question majeure concernant au bout du compte, le statut de la culture. Ayant présenté Pepe, une participante, qui achevait la lecture de Erec et Enide a fait observer que Vazquez Montalban c’est aussi autre chose que Pepe. Opinion que je ne pouvais qu’appuyer puis à ce moment dans la conversation est venue l’hommage de Manolo rendu à LA professeure d’histoire qui a convaincu ses parents qu’il pouvait continuer ses études à l’université. Pour la même personne, il faut s’en tenir à la langue française qui traduit la professora par LE professeur donc il ne faut pas dire la préfète qui est en fait la femme du préfet (comment on appelle alors le mari d’une femme faisant fonction de préfet ?), ou la députée.

Je pense que ce débat passionnant (aussitôt plusieurs personnes sont intervenues pour dire que la langue pouvait évoluer) renvoie à l’image que l’on a de la culture. En introduction je faisais observer que Manolo a pu être connu grâce au Prix Planeta attribué à un de ses romans policiers alors qu’en France je ne pense pas que le Prix Goncourt ait pu être attribué à un livre de ce genre.

Pour moi, peut-être à cause de ma passion pour les Amériques, le plus beau livre de Manolo c’est son Galindez et je suis donc prêt à considérer que sa littérature « blanche » est une référence mais sans pouvoir établir une coupure au sein de toute la galaxie de l’écrivain. Un autre de ses romans blancs, L’étrangleur est présenté ainsi par Manolo : « L’étrangleur c’est Carvalho, un Carvalho exagéré et sans limites. »  Ce qui supposerait tout un travail de réflexion !

 

Dans ce lien entre Pepe et Manolo n’oublions jamais : Pepe brûle des livres, ce que Manolo ne peut faire en aucun cas. Manolo permet à Pepe ce que lui ne peut plus faire car trop enfermé dans la culture qui, comme la fuite, la peur ou la fidélité, peut enfermer comme libérer !

Et enfin dernière observation sur « la création » qui n’est pas exactement liée à la présentation et au débat mais qui m’est venue en rappelant que deux opinions s’affrontent globalement : « dieu serait le créateur de l’homme : l’homme serait le créateur de dieu ». Vazquez Montalban, en laïque convaincu, admet tout à fait le débat où il défend l’idée que l’homme est en fait le fils de ses œuvres. Cependant, comme tout débat, il peut échapper à ce dilemme quand par exemple la laïcité devient à son tour une « foi ». Pendant la présentation j’ai lu un part du discours du président de Slow food mais pas la réaction de Pepe que voici :

Réponse de Pepe à Biscuter qui lui demande ce qu’il en pense :

« - J'ai trop peu de foi. Dans le fond, ces gastronomes écologistes militent pour une religion. Optimistes, bien que matérialistes, le futur est leur religion. Ils se croient capables de sauver la chianina de l'indifférence de millions de bouffeurs de protéines d'origine indéterminée, McDonald's et autres. Je préfère garder mon pessimisme originel. Mon désaccord absolu avec la Création, l’acte majestueux et généreux d'un Dieu bon ou d'une intelligence supérieure et conspiratrice inconnue de nous, s'il faut en croire toutes les religions. La Création est un gâchis imprésentable qui ne résiste pas à la plus petite analyse morale, parce qu'elle est fondée sur la nécessité de tuer pour manger et fait de tout être vivant un assassin direct ou indirect. »

 

Comme toujours, il reste ensuite à mesurer l’écart entre le point de vue classique de Pepe et le combat réel de Manolo qui nous donne à voir… la vie de son frère Pepe. Manolo a souvent écrit des articles nécrologiques en combattant l’idée de la postérité possible que l’on sort du tiroir en de telles circonstances. Il est le militant permanent de la mémoire mais à condition que ce combat ne soit pas dicté par une aspiration au futur. Là aussi, il y a mémoire et mémoire, et pas seulement mémoire honnête contre mémoire trafiquée mais mémoire émancipatrice contre mémoire soumise.

28-11-2009 Jean-Paul Damaggio

 

Partager cet article
Repost0
28 novembre 2009 6 28 /11 /novembre /2009 18:18

A ce jour, nous n'avons pas pu avoir le livre ci-dessous. Dès que nous l'obtenons nos proposerons notre compte-rendu. jpd


Edmond Picard, Léon Cladel. Lettres de France et de Belgique (1881-1889).

Édition présentée, établie et annotée par Fabrice Van de Kerckhove

Bruxelles : Luc Pire - AML éditions (Archives et Musée de la Littérature), coll. "Archives du Futur", 2009, 342 p. EAN (Isbn 13) : 9782507002831 26€

Présentation de l'éditeur:

Avocat, écrivain et amateur d'art, Edmond Picard héberge en 1883 dans son luxueux hôtel bruxellois le romancier français Léon Cladel, témoin comme lui au mariage de Camille Lemonnier. Ce séjour, le premier des quatre que l'auteur d'Ompdrailles fera en Belgique, marque le début d'une amitié qui s'étendra bientôt aux deux familles. L'écrivain méridional sera aussi l'un des modèles dont Picard se réclamera tout au long de la campagne qu'il mènera dans sa revue, L'Art moderne, en faveur d'un art social, qui soit aussi un art national, c'est-à-dire révélateur d'une identité " belge ", septentrionale. Car l'œuvre de Cladel, que Barbey d'Aurevilly avait surnommé " le rural écarlate ", exalte, dans un langage patiemment ciselé, à la fois le Quercy et la Commune de Paris, l'authenticité du Sud et l'héroïsme de la vie ouvrière. La rencontre de Cladel et de Picard intervient, de plus, à un moment crucial de la trajectoire de l'avocat : celui-ci se voudrait, au début des années 1880, en même temps le chef de file incontesté du jeune mouvement littéraire belge et, par-delà l'opposition stérile du " parti clérical " et des libéraux doctrinaires, le champion d'un nouveau courant progressiste. Picard échoue toutefois aux élections de juin 1884 et n'obtient pas à Paris, en dépit du soutien que lui apporte Cladel auprès des critiques et des éditeurs, la reconnaissance littéraire que le milieu intellectuel belge tarde à lui accorder. Chaleureuse et sans concession, à l'image de ces deux hommes également intraitables et colériques, la correspondance Picard Cladel nous ouvre les coulisses des grands débats politiques et esthétiques qui agitent, dans les années 1880, les mondes littéraires belge et français.

Attaché aux Archives et Musée de la Littérature, Fabrice van de Kerckhove a édité dans la même collection la correspondance Verhaeren-Zweig, et entamé une édition commentée des Carnets de travail de Maeterlinck. On lui doit les deux premiers volumes d'une édition critique du théâtre de cet écrivain : La Princesse Maleine et la trilogie composée de LIntruse, des Aveugles et des Sept Princesses. Il prépare une édition des drames de Verhaeren.

Sommaire:

  • CORRESPONDANCE 1881-1889
    • Léon Cladel à Edmond Picard, 25 mai 1881
    • Léon Cladel à Edmond Picard, 3 et 5 septembre 1882
    • Edmond Picard à Julia Cladel, 30 juillet 1883

EDMOND PICARD ; LETTRES DE BELGIQUE

  •  
    • Correspondance particulière de La Justice
    • Correspondance particulière de l'Evénement
  • LEOPOLD PELS ; COUPS D'ENCENSOIR ! A EDMOND PICARD
    • A Monsieur Edmond Picard, avocat-aubergiste
    • A Monsieur Edmond Picard, avocat
    • A Messieurs Octave Maus et Max Waller, aides-de-camp de M E Picard

Url de référence :
http://217.19.236.211/plumefx/public/plume.asp?cid=153537&pos=4&pa

Partager cet article
Repost0
26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 14:43
Cet article a été publié sur le liste La Sociale.

Elections régionales : l’arme du crime

 

 

Les élections régionales ont, pas à pas, contribué à l’assassinat de la nation française, à l’aide bien sûr d’autres processus, mais ici, actualité oblige, voici seulement le bilan de ce moment politique.

En 1981, à l’heure d’une gauche enthousiaste, elle décide deux élections à la proportionnelle sur listes départementales : les Législatives et les Régionales. Pour les Régionales, le miracle est double puisqu’en plus de la proportionnelle, tout le corps électoral est concerné. Auparavant, les Régions étaient gérées au second degré, par un personnel politique issu des Conseils généraux. D’une représentation du peuple ancienne version (notables incrustés d’hier), en 1986 on passe à une représentation nouvelle version (notables médiatiques) avec la première apparition d’élus FN (après les élus FN à l’Europe).

Ainsi, dès le départ, les forces de « gauche » sont prises au piège : elles ne peuvent que se réjouir de cette avancée de la « démocratie » avec en plus la proportionnelle à la clef qui légitime encore plus les Régions, mais pour aller vers où ?

En 1992, le temps a passé, et la Mitterrandie finissante, ayant réussi à liquider le poids électoral du PCF, a décidé de lui inventer deux remplaçants en installant au gouvernement Brice Lalonde (qui fabriqua l’éphémère Génération écologie) et Bernard Tapie (qui voulait prendre Marseille). Ceci ne changea pas la donne fondamentale : la gauche a été battue en 92, ce qui annonçait la bérézina de 1993. Génération écologie n’a pas empêché la très forte poussée verte. Cette nouvelle élection régionale assoie plus encore la nouvelle classe politique, dont les forces dominantes de la France ont besoin, pour effacer les « archaïsmes » du passé d’hommes attachés à de vieux principes, en imposant une sciatique à la colonne vertébrale historique : communes, départements, nation.

 

Le coup de tonnerre de 1998 va rendre l’élection régionale cruciale dans le système politique français alors que l’élection européenne en sera la farce permanente (en 1994 l’écrasante victoire de Tapie aux Européennes en est le plus bel exemple mais je n’oublie pas les cas Pasqua ou Cohn Bendit). Si 1992 annonçait une cohabitation entre un président de gauche et un gouvernement de droite, en 1998 nous sommes dans la figure inverse, avec la gauche de Jospin moins enthousiaste que celle de 1981 et donc plus gestionnaire. Jospin, entre autres méfaits, éliminera le vote à la proportionnelle et la circonscription départementale car avec ce mode d’élection, le FN est devenu dans plusieurs régions, le maître de l’élection du président. La Gauche plurielle a souvent réussi à imposer l’union au premier tour au PCF et aux Verts, comme nouvelle politique d’alliance conduisant encore plus à la marginalisation du PCF et en partie à celle des Verts. Les autorités ont changé le mode de scrutin afin d’éliminer les « petits », de garantir des majorités solides, et d’accentuer la perte « d’anomalies » locales, comme si les maîtres du pays, inlassablement, avaient tous les mêmes pions. Pas question pour moi de glorifier le passé, mais les solutions aux problèmes du présent peuvent toujours être pires que les problèmes en question. Dénoncer les solutions mises en place (la modernisation) ne s’apparente pas à un alignement inévitable sur des vestiges malades, mais sur la proposition d’autres solutions. La colonne vertébrale étant démantelée, la colonne dévertébrée devient intercommunalités, régions, europe. Pourquoi le capitalisme pousse-t-il dans cette direction ? Pour plus de démocratie ? Il ne prendra même pas ce faux prétexte car la question de la démocratie ne vient qu’après celle de la domination. Fabriquer une nouvelle classe politique c’est fabriquer un autre type de rapports entre forces économiques et agents d’intervention à sa solde. Eliminer des institutions la petite bourgeoisie (instituteurs, et toute proportion gardée médecins généralistes) au profit de la grande et moyenne (profs et chirurgiens) ou de professionnels de la politique, tend à tuer des solidarités établies.

 

En conséquence, l’élection de 2004, avec son mode de scrutin nouveau (celui du PS fut modifié à la marge par la droite en 2002) copié globalement sur celui des municipales inventé par la gauche de 1981, marque le début de l’inversion des pouvoirs entre conseillers généraux et conseillers régionaux. C’est ainsi que paisiblement nous arrivons au dernier tournant de cette histoire plus rocambolesque que mes modestes dires. En 2010 les Conseillers régionaux seront seulement élus pour quatre ans et non six, car en 2014 l’élection va en principe s’adapter à la réforme sarkozyste des collectivités territoriales. Des listes globales de gestionnaires à la fois pour les Régions et les Départements vont éliminer totalement les notables incrustés d’hier, et réussir enfin à rendre le sénat plus adapté aux champions permanents en coup d’éclats médiatiques. Je ne vais pas pleurer la mort des élections cantonales et la « normalisation » du sénat que même De Gaulle n’arriva pas à faire, mais je ne vais pas chanter la mutation qui en découle ! Dans les faits, la vie du Conseil régional depuis 1986 n’a jamais été une avancée démocratique et les futures listes qui vont tout regrouper aideront encore plus à l’appauvrissement de la vie politique, à l’augmentation du désintérêt populaire pour des élections placées de plus en plus entre des mains, armées de conseillers en communication. Le marketing politique va, plus encore, faire de nous des consommateurs électoraux ou des exclus du festin social. La lutte décisive n’est plus, pour qui voter aux Régionales ? mais « Debout contre la mise en concurrence des territoires ! »

A garder la métaphore médicale je prétends que les greffes sont possibles mais pas le changement de colonne vertébrale. Le territoire magnifiquement conçu par la Révolution française avait besoin d’un lifting pas d’un crime. C’est vrai, il était à la taille de la petite bourgeoisie qui y trouva son grand bonheur avec la IIIe République, tout en faisant le jeu de la grande bourgeoisie, mais sans marche forcée comme en Angleterre. Je pense qu’en gardant la même colonne, il était possible, par une fiscalité revue, par une organisation plus ouverte, et tout en incluant les régions, de conserver au pays ses références repérables et adaptées aux citoyens. Adaptées à quoi ? Pas à un marché de la grande distribution mais aux forces possibles de la solidarité réelle.

10-11-2009 Jean-Paul Damaggio

 

Partager cet article
Repost0
26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 14:39

Cet article vient de paraître sur le numéro d’Alters Echos qui vient de paraître. On y évoque l’exemple d’Aubagne pour les transports collectifs gratuits (voir texte de ce blog) et la position de François Simon par rapport aux régionales à laquelle je répondrai dans un autre texte.

 

Elections régionales de 1986 à 2010 : une boucle bouclée

 

En 1981, à l’heure d’une gauche enthousiaste, elle décida, oh miracle !, qu’en 1986 il y aurait deux élections à la proportionnelle sur listes départementales : les législatives et les régionales. Pour les régionales le miracle était double puisqu’en plus de la proportionnelle, tout le corps électoral allait être concerné. D’un Conseil régional choisi par les Conseillers généraux, en trente ans on va passer à un Conseil général soumis au Conseiller régional. Et cette histoire vaut d’être résumée car elle nous rappelle que politiquement, comment la France a changé (1). Et Midi-Pyrénées a été un fameux laboratoire.

Avant 1986, la Région était gérée par Alex Raymond socialiste inévitable dans une région où presque tous les Conseils généraux étaient tendrement à gauche. Après les premières régionales au suffrage universel direct avec proportionnelle, la Région sera dirigée tendrement au centre, par celui qui d’abord s’imposa à Toulouse, Dominique Baudis, et qui imprima sa marque ensuite à tout l’environnement, démontrant l’écart gigantesque entre la représentation du peuple ancienne version (notables incrustés d’hier) et celle nouvelle version (notables médiatiques de demain). Ajoutons simplement que 1986 constituera la première apparition d’élus FN dans notre région (après les élus FN à l’Europe).

En 1992, le temps avait passé, et la Mitterrandie finissante, ayant réussi à liquider le poids électoral du PCF, a décidé d’inventer deux remplaçants en installant au gouvernement Brice Lalonde (qui fabriqua l’éphémère Génération écologie alors que la question écolo était durable) et Bernard Tapie (qui voulait prendre Marseille). Ceci ne changea pas la donne fondamentale : la gauche a été battue, annonçant ainsi la bérézina de 1993. Génération écologie n’a pas empêché la très forte poussée verte : même le Tarn-et-Garonne découvrit son Conseiller régional vert… mais avec, autre surprise plus phénoménale, un Conseiller régional « chasseur ». Pour la direction de la région, Marc Censi sut parfaitement continuer la tradition Baudis.

Le coup de tonnerre de 1998 va rendre l’élection régionale cruciale dans le système politique français alors que l’élection européenne en sera la farce permanente (en 1994 l’écrasante victoire de Tapie aux européennes en est le plus bel exemple). Si 1992 annonçait une cohabitation entre un président de gauche et un gouvernement de droite, en 1998 nous sommes dans la figure inverse, mais la gauche de Jospin n’est plus l’enthousiaste de 1981, mais la gestionnaire qui éliminera le vote à la proportionnelle pour les régionales. Avec ce mode d’élection, le FN est devenu dans plusieurs régions maître de l’élection du président. En Midi-Pyrénées Marc Censi est élu avec les voix du FN mais, contrairement à d’autres, dans son cas, il refuse en démissionnant aussitôt pour tenter de créer une nouvelle majorité stable autour de lui, et sans le FN. Il échoue et après de longues tractations dont je vous passe les détails, c’est Martin Malvy qui ramène notre région dans le giron du PS. Les Verts de 1992 qui étaient ni de droite ni de gauche ont été remplacés en 1998 par des Verts membres du gouvernement de gauche et purent vérifier que même après l’élimination de G.E., ils perdaient en influence. La Gauche plurielle avait réussi à imposer dans bien des endroits l’union au premier tour avec le PCF et les Verts, nouvelle politique d’alliance qui conduira encore plus à la marginalisation du PCF et en partie à celle des Verts. D’où l’apparition de deux élus LCR ! Mais bref, pour les autorités, il était temps de changer le mode de scrutin afin d’éliminer les « petits », et de garantir des majorités solides.

En conséquence, 2004 expérimente un mode de scrutin nouveau (modifié par le PS puis après 2002 par la droite) copié globalement sur celui des municipales inventé par la gauche de 1981, et qui depuis n’avait jamais été contesté par personne, avec pour base une circonscription régionale et un deuxième tour. Ce mode de scrutin joua le rôle prévu par le PS : la victoire la plus phénoménale du PS majoritaire dans toutes les régions sauf une, alors qu’en 202, à la présidentielle, il n’avait pas pu passer la barre du premier tour ! En Midi-Pyrénées, terre d’expérience depuis les municipales de Toulouse avec l’apparition des Motivé-e-s, la liste de l’Alternative en Midi-Pyrénées bouscule les arrangements classiques d’appareils politiques qui, pour ceux de gauche, lui ferons payer son audace en refusant tout accord au second tour. Les Verts se trouveront ainsi totalement éliminés du Conseil régional. Martin Malvy, ancien journaliste à La Dépêche (son parcours politique national est beaucoup plus imposant que cette fonction), continue par conséquent d’occuper sa fonction de président.

C’est ainsi que paisiblement nous arrivons au dernier tournant de cette histoire plus rocambolesque que mes modestes dires. En 2010 les Conseillers régionaux seront seulement élus pour quatre ans et non six, car en 2014 l’élection va en principe s’adapter à la réforme sarkozyste des collectivités territoriales. J’ai négligé d’indiquer que depuis 1998 les élections régionales sont couplées avec les élections cantonales, pour la moitié des cantons concernés. En 2014 c’est l’ensemble des « élections cantonales » qui vont passer à l’ombre des élections régionales. Ce qui va éliminer totalement les notables incrustés d’hier et réussir enfin à rendre le Sénat plus adapté aux notables politiques d’aujourd’hui champions en coup d’état médiatiques. Je ne vais pas pleurer la mort des élections cantonales mais je ne vais pas chanter la mutation qui en découle ! La vie du Conseil régional depuis 1986 n’a jamais été une avancée démocratique et les futures listes qui vont regrouper l’élection au conseil général et l’élection au conseil régional, vont contribue à éliminer toutes les anomalies politiques locales qui sortent des cadres nationaux établis par l’UMPS. Un appauvrissement de la vie politique va s’en suivre qui va augmenter le désintérêt de populations placées de plus en plus entre les mains de médias armées de conseillers en communication. Le marketing politique va, plus encore, faire de nous des consommateurs électoraux ou pas. L’heure n’est plus à la tendre complicité avec un système qui appelle la seule réaction saine : la rébellion. 7-11-2009 Jean-Paul Damaggio

 

(1) Le 15 décembre je publie un livre d’information sur la question (et non pas un livre d’opinion) qui sera débattu à Montauban autour de cette date.

Partager cet article
Repost0
26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 14:38

5 Novembre, Toulouse débat organisé par le PG 31 avec Martine Billard

 

Les règles sont données : 35 minutes d’exposé pour Martine, dix minutes pour Anick ( ?) (nous étions trop loin pour lire le nom et le prénom) puis 1h 30 de débat avec la salle afin de libérer les lieux à 11h. Animation par Pascal Gassio. Une centaine de présents et quatorze intervenants dans la salle, tous des hommes. La salle est décorée du rouge du PG avec une affiche : « La catastrophe écologique, ça suffit comme ça ».

 

Martine rappelle d’abord que c’est dans un débat parlementaire voici un an qu’elle évoqua comme solution à la crise écologique, celle d’une planification écologique incluse à présent dans le programme du PG, une planification qui ne serait bien sûr, ni celle de De Gaulle, ni celle du modèle soviétique. Pourquoi en arriver à cette proposition ?

Il faut d’abord avoir une claire vision de la cite crise :

1 ) Globalement, on consomme trop vu ce que peut supporter la planète.

2 ) Les pays riches ont une dette envers les pays pauvres à cause du pillage des ressources du colonialisme un pillage qui se poursuite par exemple par l’achat de terres, ou la tentative des multinationales de récupérer le lithium de Bolivie ou du Népal, indispensable au millions de piles qui sont dans toutes les petites machines .

3 ) Le réchauffement climatique : même si certains le contestent il est bien là. Il est le résultat de la civilisation du pétrole. Et les pays pauvres le subissent et vont le subir encore plus que les pays riches.

Face à un constat si grave que faire ?

1 ) la fiscalité écolo comme la taxe carbone. L’idée n’est pas à repousser en soi car il fut de la fiscalité pour les services publics que nous souhaitons et donc une fiscalité écologique  peut faire évoluer les comportements.  Malheureusement le gouvernement a pris cette idée pour autre chose que le changement des comportements. Elle donne l’exemple d’un amendement qu’elle a proposé et qui a été refusé pour éviter aux locataires de payer une taxe dont ils ne sont pas responsables car ils ne sont pas maîtres de l’isolation de leur maison par exemple. La taxe vise à récupérer de nouveaux financements pour remplacer ceux de la taxe professionnelle.

2 ) les éléphants blancs du capitalisme vert comme les agro-carburants ou la voiture électrique. Ce capitalisme vert est à vous dégoûter du vert. L’Assemblée nationale est pleine de trucs « écolos » ! En réalité les agro-carburants c’est la déforestation et c’est faire payer aux pays pauvres la consommation de carburants des pays riches.

Bref il faut réduire les émissions de C02 et de méthane par d’autres moyens. Les émissions de méthane en Sibérie du fait de la fonte des glaciers accentuent cette fonte beaucoup plus que les prévisions qui avaient été faites.

Changer les comportements individuels oui, mais c’est peu vu l’enjeu. Mais il ne faut pas inversement au nom des nécessaires changements globaux s’exempter des changements de comportements. Martine reconnaît qu’elle est venue en avion mais elle repartira en train.

 

La planification écologique : une politique volontariste

1 ) au niveau économique. Relocalisation de l’économie et la priorité aux circuits courts. Elle doute cependant, à l’inverse d’Yves Cochet que parce que les bananes, le café et le cacao ne sont pas produits en France, il soit juste d’en empêcher la vente. Reconversion de l’industrie automobile et aéronautique pour faire des tramways par exemple et favoriser les transports en commun. Peut-être faut-il revoir le rapport au TGV quand il permet de concurrencer l’avion.

2 ) Reconcentrer l’habitat comme aménagement du territoire. Pas d’étalement urbain donc par la planification organiser le rapport entre les lieux de travail, de vie et de loisirs.

3 ) Pour l’agriculture elle laisse la parole à l’autre intervenante car elle n’y connaît rien.

4 ) Cette planification doit être démocratique avec la participation des citoyens, des salariés.

Elle termine en indiquant que le 3 décembre son groupe politique où il y a PCF, PG, Verts et élus d’outre-mer va présenter une proposition de loi allant dans ce sens. Elle rappelle par la même occasion le fonctionnement de l’assemblée qui ne permet pas de présenter de projet susceptibles d’engager des dépenses donc pas exemple il ne s’agit pas de demander la création d’un nouvel organisme de planification donc sera proposé de transformer l’ancien commissariat au plan qui existe toujours mais pour une autre fonction et sous un autre nom, en organisme de la planification écologique.

 

Intervention de Anick ( ?) agricultrice qui rappelle le rôle majeur des paysans, les initiatives diverses allant dans un sens plus écolo mais qui s’en tiendra vu le temps imparti à traiter de la souveraineté alimentaire. Il faut pour ça une agriculture de proximité et de qualité qui n’est pas un retour en arrière. Peut-on planifier l’existence de zones maraîchères autour des villes comme c’était naturellement le cas autrefois ?

Tout de suite vient la question du foncier avec ce constat : l’étalement urbain prend de plus en plus de terres agricoles (l’équivalent d’un département par an). C’est l’augmentation des prix et ceux qui veulent s’installer ne peuvent plus, alors qu’ils sont nombreux.

Puis celui de la commercialisation avec la question des circuits courts qu’il ne faut pas limiter aux AMAP. Les collectivités locales peuvent aussi s’alimenter pour les cantines dans les circuits courts et des tas d’autres possibilités existent.

Par ces propositions on peut aller vers une agriculture de qualité, qui permet ainsi de favoriser la santé de tout le monde. Mais où en sont les conditions politiques pour arrive à une telle situation ?

 

Débat :

Militant NPA : il voudrait insister sur le lien écologie-social d’où par exemple la revendication essentielle de diminution du temps de travail ; insister aussi sur le rôle des luttes plus important que celui du Parlement pour arriver à changer les choses, c’est-à-dire arriver à une production socialement utile. Et il s’étonne du peu de cas fait du nucléaire.

Militant du NPA : satisfait par la réunion, il enfonce le clou sur la question du nucléaire, pour noter qu’avec le PCF les relations ne doivent pas être simples alors que le PG se retrouve plus en phase avec le NPA, les Alternatifs et d’autres.

Membre du PG, comité Olympe de Gouges : il faudrait fixer le prix des matières premières en fonction de leur valeur, tout comme il faudrait fixer le prix des aliments en fonction d’un revenu décent pour les agriculteurs. Pour les transports il faudrait radicalement changer.

Membre du PG : un réseau internet moins marchand

Membre du PG : il montre comment on est piégé avec le cas de l’Inde où on va fabriquer des millions de petits ordinateurs à pédale ce qui permet au capitalisme de se refaire une santé avec le vert mais toujours avec l’exploitation des travailleurs des pays pauvres.

Autre intervenant : il explique le cas concret d’un ami paysan breton qui vient de déposer le bilan par le système classique s’endetter pour s’agrandir et s’agrandir pour produire plus etc. (passer de 20 à 40 hectares). Il évoque aussi le problème fiscal : il était au forfait puis est passé au réel.

Un membre de la FASE : Et que dire du Grand Paris voulu par Sarko un projet très différent du développement urbain de Bologne par exemple qui avait été décidé en débat public et qui fut une réussite.

 

Membre du PG comité olympe de gouges : il propose la nationalisation de la SNCF, tout comme un service nationalisé de la grande distribution.

 

Martine Billard :

Son temps de parole ne lui a pas permis d’évoquer les questions de l’énergie qui commence par la réduction drastique de la consommation en utilisant toutes les sources d’économie possible. Par exemple les ordinateurs en blanc et noir consomment beaucoup moins : faudra-t-il revenir à de tels écrans ? Mais bien sûr, il faut sortir du nucléaire.

Elle indique qu’elle travailla dans l’armement où avec d’autres travailleurs elle lutta pour la reconversion. Il faut différencier la lutte pour la défense au droit à l’emploi et la lutte pour la défense de l’emploi. Il y a des emplois qui peuvent disparaître mais il faut permettre aux travailleurs de retrouver un emploi socialement utile. Pour la réduction du temps de travail elle note que pour le moment, à cause des salaires bas, la tendance est plus à demander des heures sup alors qu’en effet il faut réduire ce temps de travail.

Sur la question des nationalisations, elle pointe un débat non clos avec le PG car par exemple pour la question de l’eau elle n’est pas pour une entreprise nationalisé centrale mais pour des régies diverses. Elle ajoute qu’il faudrait un débat sur la gratuité.

Enfin sur le Grand Paris, elle n’a pas la possibilité de répondre car ce serait là aussi trop long, simplement elle pointe le doigt sur un élément crucial : lutter contre la mise en concurrence des territoires. Quant aux rapports PG/PCF elle laisse la réponse à l’animateur de la soirée.

 

Pascal : D’abord sur le nucléaire, il en montre tous les inconvénients et considère qu’en effet le PG s’est prononcé pour une sortie du nucléaire un peu sur le modèle allemand. Donc il y a débat avec le PCF sur ce point. Mais il ne faut pas croire le PCF aussi monolithique qu’on le croit et de toute façon la stratégie du PG c’est d’abord de noter tout ce qui rassemble alors qu’autrefois on s’attardait trop sur ce qui divise. Et les p oints d’accord avec le PCF sont très nombreux. Il pointe lui aussi une contradiction : la planification écologique c’est plus d’Etat or en même temps le PG défend des positions autogestionnaires pour donner plus de pouvoir aux comités à la base donc il faut travailler à voir comment articuler les deux phénomènes. Et enfin sur la décroissance, il précise qu’on peut s’entendre : certains secteurs ont besoin de croissance quand d’autres peuvent décroître.

 

Martine Billard indique qu’elle se classe clairement parmi les décroissants qui luttent pour réduire la consommation en faisant changer les normes de productions qui réduisent la durée de vie des objets pour le profit des entreprises. La décroissance doit être globale, on n’a pas le choix.

 

Anick : Elle veut revenir sur les rapports PG-PCF. Elle est au PG, c’est clair, son mari est au PCF et ensemble ils constituent un forme du Front de gauche et elle sait que le PCF peut évoluer y compris sur le nucléaire. Pour l’agriculture, le soutien par les prix, c’est interdit. En fait l’agriculteur vit par les subventions de la PAC. Elle fait un rapide historique de la PAC. Aujourd’hui la PAC rémunère et oriente les agriculteurs qui paient parfois les seules semences plus chères que leur récolte !

 

J-P Damaggio : Dans le débat le dernier point évoqué par Martine Billard a été contourné. Il faut une planification démocratique or la démocratie est en crise profonde. Pas seulement la crise imposée par l’adversaire mais la crise propre à la gauche. Oui, à Bologne il y a eu concertation avec la population mais à présent c’est Berlusconi qui est au pouvoir. Pendant un temps Porto Alegre était dans toutes les bouches et on n’en parle plus (j’aurai dû préciser que depuis que Lula est au pouvoir le PT a perdu Porto Alegre et l’expérience a été abandonnée, mais ça sera pour le débat suivant sur l’Amérique latine). Le rapport entre Etat fort et comité de bases fort est une piste de réflexion mais elle me laisse sur ma faim. La crise de la démocratie est dramatique.

 

Membre du PG : Il indique tout de suite que c’est un maire PG, de Grigny, qui applique la démocratie participative et il en est fier car en effet la question est importante. Il n’est pas convaincu par l’idée de sortir du nucléaire et quant à la décroissance il pense qu’il faut d’abord faire payer aux classes dirigeantes leur sur-consommation. Il défend l’idée de la République dans le cadre d’une VIe république, la république c’est le fait que classes populaires et moyennes ont les mêmes intérêts et peuvent s’unir.

 

Une personne : En revenir aux fondamentaux. Le syndicalisme agricole est un syndicalisme pourri qui n’est jamais condamné.

 

Militant du NPA : Intéressé par la réunion et par cette discussion à la base. Il rappelle les principes du NPA.

 

Josian Palach agriculteur en Tarn-et-Garonne (dirigeant de la Confédération Paysanne). Il tempère les propos de l’intervenante sur l’agriculture. Par exemple il indique que pour l’essentiel les paysans utilisent leur production comme semences. Il y a seulement de rares variétés précises où c’est impossible. Et il rajoute que manger un bon steack c’est plutôt agréable. Ceci étant il entend bien et partage les idées émises. Il indique un week-end de travail à Lafrançaise Tarn-et-Garonne les 14 et 15 novembre pour réfléchir à une autre agriculture.

 

Dominique Liot aura le mot de la fin : Oui la démocratie est la question centrale pour savoir quelles priorités sur la planète. La réunion montre qu’il y a des contradictions et pointer les contradictions c’est déjà le signe de la lucidité. A partir de là si on s’écoute on peut se retrouver ensemble, conditions majeures pour réussir. Il fera le point sur une lutte EDF contre la répression.

Partager cet article
Repost0
25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 21:04

L’ami Yves Vidaillac ayant eu besoin de récupérer cet article ancien, je saisis l’occasion pour le mettre sur la toile car 13 ans après il conserve tout son utilité.

 

Maurice Rajaud, un Caylusien meurt dans les Brigades internationales

 

Il y a 60 ans, le Front populaire, mais aussi le début de la guerre civile en Espagne. Les pays occidentaux décident de rester en dehors du conflit (sauf l’Italie et l’Allemagne bien sûr). Dès octobre 1936, de nombreux volontaires – plus de 40 000 en deux ans – venus de toute l’Europe, parfois de plus loin, excédés par la montée du fascisme et du nazisme affluent vers l’Espagne pour lutter contre  les troupes franquistes aux côtés des républicains espagnols. Répondant à l’appel du Secours Rouge lié à l’Internationale communiste –il devient à ce moment-là le Secours populaire) ils vont constituer les brigades internationales qui laisseront un lourd tribut dans ce conflit : plus de 10 000 tombèrent au champ d’honneur et bien peu en sortirent indemnes.

Parmi ceux-ci, un Caylusien Maurice Rajaud qu’une fougue juvénile et un engagement politique amenèrent à franchir les Pyrénées. Aîné d’une famille de 6 enfants dont 2 décédèrent en bas-âge, il naquit à Moissac en mars 1911, où son père était conducteur de calèches. La guerre de 14-18, que le père fera en Syrie, amènera les Rajaud à Caylus près de la famille maternelle où ils resteront. A son retour du front, ne rechignant pas à la besogne, le père fera divers travaux allant de fossoyeur à facteur. Certains membres de la famille vivent toujours dans la région, notamment son frère Robert qui, entouré des siens, nous a reçu dans sa demeure de Saint Projet et a accepté aimablement de faire un plongeon dans le passé.

C’est donc à Caylus qu’allait grandir le jeune Maurice, se faisant remarquer très tôt, autant par sa générosité, son courage, que par son tempérament impulsif ou son engagement politique.

Généreux dans son mode de vie : très vaillant quand il fallait gagner un peu d’argent, il partageait alors son salaire avec d’autres jusqu’à épuisement de ses économies, le conduisant ensuite à se remettre au travail.

Généreux dans les actes, n’hésitant pas à aider ses amis face à l’injustice même si cela devait lui attirer des ennuis par la suite.

Courageux, au point de braver à l’armée, qu’il fit à Carcassonne, ses supérieurs, pour dire son point de vue haut et fort, et voler au secours de ses camarades, ou pour refuser des galons de caporal sous prétexte que « ses épaules n’étaient pas de taille à supporter les galons. »

Courageux quelques années auparavant, quand au péril de sa vie, il n’hésita pas, au milieu des explosions de bouteilles de gaz, à aller sauver un chauffeur de camion accidenté malgré les injonctions des témoins (le pauvre, c’était le lendemain de son mariage). Cet acte lui vaudra une récompense de la fondation Carnegie.

Impulsif et provocateur, il n’hésitait pas à faire le coup de poing avec ceux qui lui tentaient tête : autant dans la vie de tous les jours que dans les bals ou flanqué de son foulard rouge signe de son engagement politique ; il savait réclamer aux orchestres souvent de façon « convaincante », de jouer l’Internationale.

Acquis au communisme, il était un lecteur de sa presse.

Puis c’est le Front Populaire. Son frère se souvient encore avec émotion des premiers congés payés touchés en 37 alors qu’il était à l’armée. « La somme était faible, mais c’était déjà ça »dit-il. La guerre civile éclate en Espagne. Poussé par son tempérament et son idéal politique, Maurice décide de voler au secours de la jeune république espagnole. Il va à Montauban chercher son passeport et dès le 3 septembre 1936 – jour de foire à Caylus se rappelle Robert – il prend l’autobus de Villefranche pour ne jamais revenir. Quelques jours plus tard, un télégramme vient apprendre aux siens que Maurice a été tué sur le Front de Huesca, le 13 septembre 1936. Son corps repose encor aux côtés d’autres brigadistes dans cette terre d’Espagne pour laquelle il s’était mis au service de la liberté. Une stèle sur laquelle son nom figure en bonne place rappelle au monde son courage.

A l’heure où 60 ans après, l’Espagne honore enfin les survivants de ces brigades en leur accordant symboliquement la nationalité espagnole et que le gouvernement français envisage de leur accorder le titre d’anciens combattants, l’idée pourrait être lancée qu’une rue de la cité caylusienne porte le nom de Maurice Rajaud. Une façon de rendre hommage à l’altruisme des cet homme et de donner un exemple aux jeunes générations, à l’heure où la xénophobie, le racisme et le fascisme ressurgissent de manière inquiétante. Yves Vidaillac

Point Gauche ! n°27 novembre-décembre 1996

Note J-P D :

Par une note prise sur internet on découvre Maurice Rajaud dans une liste de militants libertaires présents en Espagne pendant la guerre civile :

Berry, David. "French Anarchist Volunteers in Spain, 1936-39 : Contribution to a Collective Biography of the French Anarchist Movement" - Appendix 1 -
List of French libertarians present in Spain during the civil war and of French volunteers with the anarchist militias

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog des Editions la Brochure editions.labrochure@nordnet.fr
  • : Rendre compte de livres publiés et de commentaires à propos de ces livres
  • Contact

Activités de La Brochure

 

La pub sur ce blog n'est bien sûr en aucun cas de mon fait. Le seul bénéficiare financier est l'hébergeur. En conséquence ce blog va servir exclusivement aux productions de La Brochure. Pour les autres infos se reporter sur un autre blog :

 VIE DE LA BROCHURE

 

BON DE COMMANDE EXPRESS en cliquant ICI      

___________________________________________________________

 Les Editions La Brochure publient des livres, des rééditions, des présentations de livres. Ils peuvent être commandés à notre adresse ou demandés dans toutes les librairies (voir liste avec lesquelles nous avons travaillé  ici      ) :

Editions La Brochure, 124 route de Lavit, 82210 ANGEVILLE

Téléphone : 05 63 95 95 30

Adresse mèl :                          editions.labrochure@nordnet.fr

Catalogue de nos éditions :                                       catalogue

Catalogue 2011 :                                                                   ici

Présentation des livres :                                          livres édités

Bon de commande :                                             bon de commande

Nos livres sont disponibles chez tous les libraires

indépendants en dépôt ou sur commande

 

Nouveau blog RENAUD JEAN et LIVRES GRATUITS

Vous pouvez nous demander de recevoir la lettre trimestrielle que nous publions et nous aider avec les 10 euros de la cotisation à notre association. Merci de nous écrire pour toute information. Les Editions La Brochure.      

Articles sur la LGV: seulement sur cet autre blog:

Alternative LGV 82     

 

 

Nouveautés de 2013

 Elections municipales à Montauban (1904-2008) ICI :

Moissac 1935, Cayla assassiné : ICI

Tant de sang ouvrier dans le nitrate chilien ICI  

Révolution/contre-révolution le cas du 10 mai 1790 à Montauban ICI

 ADÍOS GUERRILLERO  ici

J’ai vu mourir sa LGV ici

Derniers titres :

Portraits de 101 femmes pour 20 euros. ici

Karl Marx, sur Bolivar ici

Ducoudray-Holstein Histoire de Bolivar ici

Jean-Pierre Frutos, Refondation de l’école ici

Jean Jaurès : Articles de 1906 dans La Dépêche et dans l’Humanité ici

Recherche