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3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 10:03

Document inachevé mais je communique ainsi 

Olympe de Gouges aux Amériques, Jean-Paul Damaggio

 Avec Tina Modotti, janvier 2005

Avec Ramona la Zapatiste, 23 janvier 2006

Avec Valentina Palma à Atenco, 3 mai 2006

Avec Lila Downs à Oaxaca, 11 septembre 2006

Avec Dora María Téllez, 1er janvier 2007

Avec Rigoberta Menchú, 15 mars 2007

Avec Lori Berenson au Pérou, Avril 2009

Avec Francesca Gargallo, Le féminisme théorique

Document : Article sur Olympe de Gouges en 1991 dans Tr’Oc.

 

 

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3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 10:01

 

 galeano_photo-copie-1.jpg

 « Chaque assassinat révèle l’inexistence de l’humanisme. La société est intéressée par le mort du fait qu’on peut trouver l’assassin et lui imposer une punition « exemplaire ». Aussi s’il est impossible de trouver l’assassin, le mort perd tout intérêt, comme l’assassin. »

Vazquez Montalban dans Les mers du sud

 

Ce zapatiste qui, pour la première fois, apparaît sans passe-montagne, tourne une page de l’histoire du Chiapas. Et parce que, le propre des zapatistes est d’échapper à l’idéologie dominante – en se fixant leur propre calendrier entre autre chose – il leur fallait trouver un moyen spécifique pour réagir face à l’assassin.

Vazquez Montalban, auteur de polars, y démontre que l’essentiel n’est pas de trouver l’assassin mais d’honorer la victime, même s’il s’agit d’un milliardaire, honorer la victime en tant que conséquence d’une histoire.

Si on tente de développer un humanisme (pas celui de l’humain d’abord) alors il faut essayer d’inverser la dialectique entre l’assassiné et l’assassin, entre le corrupteur et le corrompu, entre …

Remettre le monde sur ses pieds, ça commence par assumer la terre où l’on pose ses pieds. Or cette terre est constituée autant d’illusions que de réalités ! Les illusions que suscite l’humanisme peut inciter à le jeter par la fenêtre et même à théoriser ce rejet. Or toute l’histoire qui n’est rien d’autre que l’histoire de la lutte des classes, c’est la quête de plus d’humanité, donc de moins d’assassinat.

 En guise de réalité, l’homme est obligé d’admettre qu’il n’y aurait pas de vie sans la mort, mais ce fait n’oblige personne à ôter la vie à quelqu’un, avant l’heure. Sur nos écrans nous venons de voir des veuves de mineurs tués en Turquie, des veuves qui considèrent que leurs maris ont été assassinés par les pouvoirs en place. L’injustice tient au fait qu’il s’agit d’hommes qui auraient pu faire encore tant de choses.

Frapper les coupables, n’est qu’une conséquence parmi d’autres de cette autre conséquence que sont d’abord les victimes.

 Les zapatistes ont décidé que Galeano qui pouvait faire encore tant de choses devait rester parmi eux, et il restera vu que le sous-commandant peut disparaître !

Chaque fois qu’on pointera l’absence de Marcos, on pensera à Galeano !

 Le même sous-commandant a honoré la mort de la commandante Ramona mais cette mort était une mort naturelle due à la maladie, elle ne fut pas une victime même si parfois les maladies ont leurs coupables. Elle vit encore dans les mémoires car il faut soigner nos mémoires (d’où l’œuvre de Vazquez Montalban) mais de manière moins forte que Galeano. Dans le texte « entre ombre et lumière » il est question de l’assassin qu’il va falloir trouver et punir (et promesse est faite qu’il sera « démasqué ») mais l’essentiel c’est la victime, l’histoire de la victime, une victime qui a été repérée et exécutée en connaissance de cause. JP Damaggio 

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3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 09:59

 

 association-des-maires.jpg

Après les municipales, l’élection du nouveau bureau de l’association des maires était une belle occasion pour faire le point de la situation :

Président : toujours Francis Labruyère de Villemade

Vice-présidents : Bernard Pezous (La Salvetat), Claude Véril (Belvèze) et Michel Meesseman d’Orgueil

Secrétaire : Marie-Thérèse Vissières (Boudou) avec comme adjoint Jean-Claude Toulouse du Mas-Grenier

Trésorier : Charles Malmon Montastruc et avec comme adjoint Maurice Correcher de Nègrepelisse

 

Voilà comment celui qui a battu un des bras droits de Jean-Michel Baylet, à savoir Jean Cambon, devient très vite un des piliers de l’association des élus ! Or c’est entendu, dans ce bureau, on n’y trouve que des amis du président du conseil général… qui bien sûr restent libres de leurs idées, si elles ne nuisent pas au pouvoir central.

 

Pour le Conseil d’administration les portes sont forcément plus ouvertes quand on note la présence de François Bonhomme pour le canton Caussade. En plus, pour chaque autre canton, il y a les maires de Donzac, Gimat, Brassac, Castelsarrasin, Caylus, Orgueil, Montastruc, Saint-Juliette, Auty, Montbartier, Labastide de Penne, Vaissac, Saint-Antonin, Saint Nicolas, Pommevic  et Villebrumier.

Un « effort » est fait pour assurer la présence de présidents de trois intercommunalités : les deux Rives avec Jean-Michel Baylet, Terrasses et Vallées de l’Aveyron avec Maurice Correcher et le Grand Montauban avec… Brigitte Barèges.

Pourquoi seulement ces trois ? Castel-Moissac n’est pas assez grand ?

Brigitte Barèges a contesté le fait que Francis Labruyère soit là pour le canton de Montauban. Il est le maire d’une petite commune d’un canton montalbanais. J-P Damaggio

 

 

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1 juin 2014 7 01 /06 /juin /2014 20:23

Dès que j'ai appris le décès du zapatiste qui se faisait appeler Galeano j'aurais souhaité en parler sur le blog mais la vie ne nous laisse pas toujours le temps que l'on voudrait. Rue 89 a fini par écrire l'article que je voulais écrire. Cliquez ICI.

Les Mexicains ont pour habitude de se moquer de la mort. Les zapatistes se placent du côté de la vie comme la meilleure façon d'honorer les morts dignes d'être honorés.

Dans le texte Entre ombre et lumière (vous pouvez cliquer sur le titre) le sous-commandant Marcos écrit :

"Nous pensons qu'il est nécessaire que l'un de nous meure pour que Galeano vive. Et pour que cette impertinente qu'est la mort soit satisfaite, nous offrons à Galeano un autre nom pour qu'il vive […]. Donc nous avons décidé que Marcos devait cesser d'exister aujourd'hui."

Faute d'avoir pu traduire le dernier texte signé Marcos voici une présentation publiée sur la Jornada que j'aime bien.

Jean-Paul Damaggio

 Gilberto Lopez y Rivas, 30 de Mayo de 2014

Hasta siempre, subcomandante

Masque, hologramme mouvant, manœuvre de distraction, astuce de magie merveilleuse et terrible, jeu malicieux d'un cœur indigène, personnage construit, illusion, médias non-libre, porte-parole et chef militaire ou, quoiqu'ait été le sous-commandant Marcos, jusqu'au jour de sa disparition décidée collectivement, il est sûr que pendant toutes ces années, il a joué un rôle important pour forger et développer l'armée zapatiste de libération nationale (EZLN) et construire le processus d'autonomie qui, sous son hégémonie, s'est installée dans les territoires, avec les cinq conseils de bon gouvernement.

Tout en acceptant que les zapatistes mayas, à tous les niveaux de l'organisation politico-militaire, ainsi que dans les cercles de miliciens formant les bases d'appui, soient les principaux architectes de cette épopée qui commence le 1er janvier 1994 par une rébellion armée, et tout en prenant en compte le racisme qui prévaut, même dans une gauche qui tend à nier le rôle propre des indigènes pour seulement se regarder dans le miroir métissé de l'EZLN, il est vrai que le sous-commandant Marcos a été en mesure de donner une empreinte et une singularité au mouvement zapatiste qu'il faut reconnaître, et sur la quelle nous devons mettre l'accent.

 Entre la lumière et l'ombre - les dernières paroles du sous-commandant avant de cesser d'exister - est une des plus importantes clés pour comprendre la portée de ce mouvement extraordinaire qu'a lancé l'EZLN : de la guerre de résistance "de ceux d'en bas contre ceux d'en haut... pour l'humanité et contre le néolibéralisme", qui arbore les exigences de la vie, de la parole, du respect, de la mémoire, de la dignité, de la rébellion, de la liberté, de la démocratie et de la justice, face aux exigences de la mort, du silence, de l'oubli, de l'humiliation, du mépris, de l'oppression, de l'esclavage, de la fiscalité et du crime des puissants.

 Ce document d'adieu[2] rend compte de l'option qui s'est présentée aux zapatistes entre tuer ou vivre, entre la vie militaire et la construction des autonomies : "Au lieu de nous consacrer à la formation de guérilleros, de soldats et d'escadrons, nous nous sommes faits promoteurs de la santé, de l'éducation, et on a construit les bases de l'autonomie qui émerveille aujourd'hui le monde. Plutôt que de construire des casernes, améliorer notre armement, élever des murs et tranchées, on a construit des écoles, hôpitaux et centres de santé pour améliorer nos conditions de vie". Ce dilemme, au milieu d'une guerre, "qui sans bruit n'en était pas moins meurtrière" vu que des forces paramilitaires et des organisations de toutes sortes - ainsi que les intellectuels de l'antizapatismo - se sont mises au service d'une stratégie de contre-insurrection de l'État mexicain, n'a jamais cessé d'être actif dans l'étendue et la profondeur du territoire rebelle.

 L'échec et la réussite du "rien pour nous"[3], se mesurent en fonction de la cohérence éthique, un concept exotique pour la classe politique de la gauche institutionnelle. « Si être cohérent est un échec, alors l'incongruité est la voie du succès, le chemin d'accès au pouvoir... or à partir de ces paramètres, nous préférons échouer que réussir ".

 Le bilan rend compte de ce multiple et complexe processus expérimenté par l'EZLN : le bilan générationnel, de classe, d'appartenance ethnoculturelle et non de race, des sexes, ce qui conduit à un changement de peau de ce mouvement de paysans indigènes, avec une participation large et visible de jeunes hommes et femmes, avec une direction purement autochtone et surtout, le bilan le plus important que le sous-commandant Marcos met en avant est une mutation de la pensée arrivée à terme : "de l'avant-garde révolutionnaire au je commande en obéissant[4], de la prise du pouvoir par en haut à la création de la puissance par en bas, de la politique professionnelle à la politique de tous les jours, des dirigeants au peuple, de la marginalisation des femmes à leur participation directe, du mépris envers les autres à la célébration de la différence." Cette phrase contient certainement une autodéfinition synthétique du zapatisme aujourd'hui, dont on devra se souvenir et la garder en tête, face à la tendance habituelle à l'identifier à nos propres identités et aux préférences politiques des analystes ou des disciples.

Au risque d'être l'un d'eux, je souligne ces critiques à l'avant-gardisme, aux caudillos et leaders, à ce culte de l'individualisme qui est "dans le culte de l'avant-garde son extrême fanatique…  C'est notre conviction et notre pratique - dit Marcos - que pour se rebeller et lutter, les leaders, caudillos, messies et sauveurs ne sont pas nécessaires. Pour lutter il faut seulement un peu de honte, un peu de dignité et beaucoup d'organisation. »

Sans faire de concessions aux libertaires ou aux courants à la mode, le sub décrit aussi la naturelle pyramide de l'EZLN, en tant qu'armée, avec son centre de commandement, "ses décisions d'en haut vers en bas", qui, "pour le meilleur ou pour le pire", ont rendu possible tout ce chemin jusqu'à aujourd'hui ; sans cette armée qui s'est levé contre le mauvais gouvernement, "exerçant un droit à la légitime violence" face à la violence d'en haut, la construction et le renforcement de sujets autonomes qui commandent en obéissant dans les trois domaines du gouvernement zapatiste, n'auraient pas été possible.

Une fois de plus, la Sexta déclaration est considérée comme "la plus audacieuse et la plus zapatiste des initiatives" lancées par l'EZLN et elle constitue un espace de référence dans les rencontres avec les actuelles luttes des rebelles. Les arguments pour expliquer et justifier la déclaration de non existence du sous commandant insurgé Marcos : "décision impeccable du point de vue de la logique, bien sûr soupesée par la direction politique de l'EZLN, qui laisse :  cependant, un sentiment d'absence, d'étrangeté pour le compagnon, qui, masqué ou non, sera toujours un référent révolutionnaire qui ne s'est pas vendu, qui ne s'est pas rendu, qui n'a pas cédé et qui, j'en suis sûr, continuera de faire des siennes, quoi qu'il en soit, et où qu'il désire être. Trucage ou hologramme peu importe : il a été le véhicule efficace de quelque chose qui transcende les artifices."

 Voir : Texte 1     Texte 2

 

Structure de pouvoir créée parles zapatistes pour gérer leur territoire et qui se compose de 5 conseils de bon gouvernement.

Le texte : entre ombre et lumière

Slogan de départ du zapatisme.

Slogan fondamental du zapatisme

Déclaration de 2005, évoquée dans les deux brochures mentionnées dans les articles précédents

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31 mai 2014 6 31 /05 /mai /2014 13:46

 

Pour une moyenne nationale de 6,6% le Front de Gauche dans le Grand Sud-ouest, avec 8,57%, fait nettement le meilleur score en France métropolitaine. Effet Mélenchon mais effet qui cependant a vécu au même rythme que dans les autres régions puisque par rapport à 2009 partout ce parti fait du surplace (il paraît que c’est bien car au moins il ne baisse pas quand d’autres pensent que le résultat est décevant).

 Pour le Tarn et Garonne je  donne en pièce jointe les résultats par bureaux de vote. Comme pour le FN la situation à Montauban est fortement contrastée avec un score important de 14% dans le bureau de cote n°2 de l’école Jacques Brel. Mais à la maternelle Jean Malrieu nous sommes sous le 2%.

 La carte montre que les résultats sont très dispersés quand pour le FN ils se regroupent davantage. Il faut tenir compte que le score étant nettement plus bas, l’effet local est plus vite visible.

 Les deux meilleurs scores sont deux communes géographiquement à l’opposée l’une de l’autre.

Dans l’ensemble les résultats tiennent à des militants tout à fait connus et à des ancrages historiques quand on note que les deux chefs-lieux de cantons qui passent la dite barre de 9% ont été deux rares municipalités communistes autrefois.

J-P Damaggio

 

 

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31 mai 2014 6 31 /05 /mai /2014 13:31

courtot.jpg

 a) Je ne focalise pas sur la question FN comme ceux qui s’en servent comme épouvantail, je ne la traite que comme un symptôme.

b) Le dessin ci-dessus du journal Vivre et Lutter a été repris dans le livre Récits de politique sentimentale sur les années 1970-1990 en Tarn-et-Garonne, de Jean-Paul Damaggio avec dessins de Jean-Marie Courtot. (auto-édition)? Publié en 1991, je n'ai jamais trouvé meilleur analyse politique.

 Voici l’opinion de Clémentine Autain.(Politis n°1035)

« Est-ce que, tout de même, il n’y a pas eu certaines erreurs d’analyse sur le Front national ?

Bien sûr. Dire qu’il y aurait 25 % de fascistes en France serait absolument faux. Il est important d’observer que le parti de Marine Le Pen n’est pas celui de Jean-Marie Le Pen. Le Front national a fait une mue qui le sort de ses outrances d’hier. Ça ne veut pas dire que ce n’est plus un parti raciste, xénophobe, autoritaire, mais il veut aujourd’hui rentrer dans le cadre démocratique. Marine Le Pen veut prendre le pouvoir et, pour cela, flirte avec la droite classique. Et elle capte les préoccupations sociales. Cela pose à la gauche une difficulté réelle. Pourtant, le Front national ne défend pas la protection sociale. Il porte le discours sur les « assistés », contre ces Français prétendus fainéants. Il est du côté de la propriété et du libéralisme économique. L’extrême droite se positionne à la fois dans l’antisystème et dans la réaction radicale. À nous de dire la dangerosité de son projet, notamment pour les catégories populaires. Il faut assumer la confrontation franche avec lui tout en sachant que c’est l’attractivité de notre propre projet qui sera déterminante pour faire reculer le FN. Cela suppose de nous dissocier plus clairement de la politique du gouvernement et de la majorité du PS. »

 Commentaires

1 – Si le FN est toujours là, aussi puissant, c’est qu’il y a forcément des erreurs d’analyse et des erreurs graves.

2 – Mais l’analyse n’a jamais été de dire simplement que le FN était un parti fasciste. J’ai toujours lu que c’était un parti d’extrême-droite.

3 – Donc on arrive au lieu commun médiatique qui vise à différencier le FN d’hier et d’aujourd’hui. Hier il aurait été un parti raciste etc. et aujourd’hui il flirte avec la droite. Justement toute l’erreur est là. Hier le FN était contre tous les partis et aujourd’hui il est contre tous les partis. Hier il était un repère simple et aujourd’hui aussi. Je prétends que le succès du FN c’est non pas son changement mais sa permanence dans toujours les mêmes slogans, avec le papa ou la fille, qui, certes, peut donner une image moins sinistre (tout comme quand Le Pen a enlevé son bandeau noir sur l’œil) mais l’image compte très peu ! Et le discours, entendu depuis toujours, sur la dénonciation du double langage du FN, n’a jamais convaincu même s’il est juste car en matière de double langage TOUS les partis répondent présents. Le double langage du FN pèse peu par rapport justement à ses permanences !

4 – « A nous de dire la dangerosité de son projet » mais là encore, cette dangerosité a été dénoncé depuis des lustres.. et sans succès car tout citoyen un peu attentif sait que pour le moment nous assistons à des projets mis en œuvre dont la dangerosité et visible. Bien sûr, tous les dangers ne sont pas de même nature…

Le succès du FN ne doit rien au FN mais doit TOUT aux faillites des autres partis, d’abord le PS (la gestion Mitterrand puis Jospin puis Hollande) qui a cependant cru qu’il pouvait utiliser le FN pour diviser la droite (et le FN l'a éliminé en 2002 !) ; puis l’UMP (qui a toujours hésité dans la forme de réplique). Et plutôt que de s’interroger sur elle-même l’autre gauche cherche des poux dans la tête de Marine ! Elle a eu tout faux concernant le rapport à la nation, au travail, à la culture, à l’écologie et le score du FN est là pour nous le rappeler, car en principe, c’était cette gauche qui pouvait espérer récupérer les déçus des autres politiques. L’espace d’un temps, de 2002 à 2009, la LCR-NPA y a réussi en partie avec de petits moyens.

5 – L’erreur du côté des alternatives de gauche a été de croire que le FN pouvait se fondre dans la droite alors que le FN a toujours dit et répété, en toute clarté, qu’il dénonçait la droite autant que le PS dans cette formule choc : l’UMPS (avant la naissance de l’UMP la position était la même). Mais les filous de la politique, ne voyant que filouterie partout, ont cru que cette double dénonciation était seulement tactique, alors qu’en 1997, la dite stratégie ni droite, ni gauche, a conduit... à la victoire de Jospin par les trianglaires assurées par le FN ! Une stratégie du ni-ni si forte que c’est sur elle que Waechter s'est appuyé pour sortir l’écologie politique de la marginalité, en 1989 !

6 – Oui, me dit-on, mais tout de même Marine, elle présente mieux que son père ! Parce que le père Le Pen, tête de liste dans le Sud-Est a fait perdre des voix au FN ? Le soir des élections, un journaliste interroge le père et tente de le mettre en contradiction avec la fille : « Votre fille a réussi ce que vous n’avez pas réussi. Pourquoi ? » Une question qui ne peut qu’amuser au sein du FN. Réponse : mais parce que Sarkozy s’est planté après le règne de Jean-Marie Le Pen. Pour étudier le FN, je prétends qu’on ne peut qu’étudier qu’une seule réalité le représentant : ses scores électoraux. On ne peut étudier ses réalisations, ses projets (il n’en a pas), ses militants (ils sont invisibles) mais par contre la matière fournie par les résultats électoraux est riche. Depuis toujours le FN est beaucoup plus puissant dans la partie Est de la France que dans la partie Ouest. Pourquoi ?

Je ne sais si la donnée ci-dessous des résultats a été publiée quelque part mais j’ai tenu à la reconstituer. Dans les huit régions, le FN fait du simple au double ! Aucun autre parti n’est dans ce cas. Et ensuite, il faut aller en fait au plus près, dans chaque département, et même dans chaque ville. Au sein de la commune de Montauban les résultats vont aussi du simple au double, pourquoi ?

Quand on sait que les analystes de la vie politique sont surtout à Paris et que c’est justement en Ile de France que le score FN a toujours été le plus faible, ça explique peut-être les erreurs d’analyse. Or au sein de l’Ile de France il existe aussi des scores du simple au double.

Et cette situation nous renvoie alors à des discours anti-paysans classiques : « Bien sûr, les campagnes attardées c’est normal, elles votent FN… » J’ai même entendu il y a longtemps cette question posée à José Bové embarrassé pour répondre, alors que tous les sondages sorties des urnes montrent que les paysans ne votent pas plus FN que le reste de la société, alors que son département rural de l’Aveyron vote si peu FN…

Je crains que les erreurs d’analyse du FN ne se perpétuent encore longtemps dans une classe politique immobile ! Erreurs qui font tant le bonheur… du FN ! Jean-Paul Damaggio

 

 

Sud-Est

Est

Nord-Ouest

Sud-Ouest

Ouest

Centre

Ile de France

FN

28,18

28,9

33,6

24,7

19,3

24,1

17

UMP

22,4

22,7

18,7

18,5

19,6

21,3

21,7

PS-PRG

11,8

13,2

11,7

15,7

15,6

15,8

14,2

Centre

8,4

5,2

9,3

8,6

12,2

9,9

12

EELV

9,3

6,4

7,1

11,4

10,3

6,8

9,6

FdG

5,9

5,2

6,3

8,5

5,1

7,4

6,4

 

 

 

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31 mai 2014 6 31 /05 /mai /2014 11:32

J'ai par ailleurs publié deux textes sur la Sexta que Marcos évoque dans sa lettre d'adieux et j'y ai traduit une partie de cette métaphore que je reprends ici en entier à partir d'une autre traduction et avec quelques notes. JPD

Le pingouin de la sexta

 Bien. Chose promise, chose due. Au début de ce texte, je vous disais que je vous parlerais du pingouin qui est ici, dans les montagnes du Sud-Est mexicain. Alors, voilà.

C’est arrivé dans une des casernes d’insurgés, il y a un peu plus d’un mois, à la veille de l’alerte rouge. J’y étais de passage, en route pour la position qui allait être le quartier général du Commandement général de l’EZLN. Je devais passer prendre les insurgés et les insurgées qui constitueraient mon unité pendant cette alerte. Le gradé qui commandait la caserne, un lieutenant-colonel insurgé, achevait de lever le camp et prenait les dernières dispositions pour emporter le matériel. Dans le but de ne pas trop dépendre des vivres qu’envoient les bases de soutien pour ravitailler les troupes insurgées, les combattants de cette unité essayaient d’assurer leurs propres moyens de subsistance, avec un potager et des animaux de basse-cour. Il avait été décidé d’emporter du potager ce qui pourrait l’être et que le reste serait laissé à se débrouiller tout seul. En ce qui concerne les poulets, les poules et les coqs, il fallait soit les manger, soit les laisser là. "Il vaut mieux qu’on les mange, nous, plutôt que les fédéraux", décidèrent, non sans raison, les hommes et les femmes (de moins de vingt ans, pour la plupart) qui occupaient cette position. L’un après l’autre, les animaux sont donc passés à la casserole, et, de là, ont atterri dans les assiettes creuses des combattants. Il n’y avait pas tant de volailles que ça, et, en quelques jours, la population avicole s’est vue réduite à deux ou trois exemplaires.

Quand il n’est resté plus qu’un poulet, justement le jour du départ, il est arrivé ce qui est arrivé...

Le dernier poulet a commencé à déambuler debout sur ses pattes, essayant sans doute par cette posture de se confondre avec nous pour passer inaperçu. Moi, je ne sais pas grand-chose en zoologie, mais il semble que l’anatomie des poulets ne leur permet pas de se dresser de cette façon-là, de sorte qu’avec le ballottement que produisaient ses efforts pour se tenir tout droit, le poulet marchait en titubant, sans direction précise. C’est à ce moment-là que quelqu’un a dit qu’il ressemblait à un pingouin. Ça a fait rire tout le monde et le rire a provoqué une certaine sympathie pour l’animal. Le poulet avait effectivement l’air d’un pingouin, à qui il ne manquait qu’une tache blanche sur le poitrail. Le fait est que les plaisanteries dont il a fait l’objet ont fini par empêcher que ce "pingouin" ne subisse le même sort que ses congénères.

L’heure du départ venue, affairés à vérifier que rien ne manquait, on s’est rendu compte que le "pingouin" était toujours là à se balancer d’un côté à l’autre, mais sans revenir à sa posture "naturelle". "Emmenons-le !", ai-je dit alors, et tout le monde m’a regardé pour voir si je plaisantais ou si je parlais sérieusement. L’insurgée Toñita s’est offerte pour l’emmener. Comme il commençait à pleuvoir, elle l’a pris contre elle, sous la lourde cape en plastique avec laquelle Toñita protégeait son arme et son sac à dos. Sous la pluie battante, nous nous sommes mis en route.

Le pingouin est arrivé jusqu’au QG de l’EZLN et s’est rapidement adapté à la routine établie pour l’alerte rouge insurgée. Souvent il rejoignait (sans perdre sa posture de pingouin) les insurgé et les insurgées à l’heure de la cellule, c’est-à-dire au moment consacré aux études politiques. A l'heure actuelle, elles ont pour thème les 13 exigences zapatistes, ce que les compañeros résument en disant : "Pourquoi luttons-nous ?" Eh bien, vous n’allez pas le croire, mais quand je me suis rendu à la réunion de la cellule, sous le prétexte de venir chercher du café chaud, j’ai constaté que c’était le pingouin qui était le plus attentif. Il ne s’en tient pas là, de temps à autre, il picote même quelqu’un qui s’est endormi en pleine discussion politique, comme s’il voulait le rappeler à l’ordre et lui faire prêter attention.

Il n’y a pas d’autres animaux dans la caserne... Enfin, à part les couleuvres, les tarentules "chibo", deux rats des champs, des grillons, des fourmis et un nombre indéterminé (mais très grand) d’échassiers, ainsi qu’une pénélope qui chante de temps en temps, sans doute parce qu’elle se sent stimulée par la musique des cumbias, des rancheras, des corridos et des chansons d’amour et de dépit qui sortent de la petite radio dont on se sert pour écouter les nouvelles du matin de Pascal Beltrán, sur Antena Radio, avant d’écouter "Sur la place publique", de Miguel Ángel Granados Chapa sur Radio UNAM.

Alors, je vous disais qu’il n’y a pas d’autres animaux, aussi c’est normal que "Pingouin" pense que nous sommes ses congénères et qu’il cherche à se comporter comme nous. Nous ne nous en sommes pas aperçus, jusqu’au soir où il a refusé de manger dans le coin qu’on lui a réservé et où il est venu jusqu’à la table en rondins. Pingouin a fait un scandale, plus proche d’un poulet que d’un pingouin, jusqu’à ce que nous comprenions qu’il voulait manger avec nous. Il faut que vous sachiez que la nouvelle personnalité de Pingouin interdit à cet ex-poulet de voler, même un minimum, pour monter sur un banc, aussi est-ce l’insurgée Erika qui le monte et qui lui donne à manger les aliments de son assiette.

Le capitaine insurgé qui commande la place m’a dit que le poulet, pardon, Pingouin, n’aime pas rester tout seul la nuit, peut-être parce qu’il a peur que des sarigues, des tlacuaches comme on dit ici, le prennent pour un poulet. Alors il proteste jusqu’à ce que quelqu’un l’accepte sous son toit. Il ne faudra pas attendre longtemps avant qu’Erika et Toñita ne lui fasse un tablier blanc en toile pour sa poitrine (elles voulaient le teindre avec de la chaux et de la peinture de bâtiment, mais j’ai réussi à les en dissuader ; enfin, je crois...), pour qu’il soit bien clair que c’est un pingouin et que personne n’aille le confondre avec un poulet.

Vous penserez sans doute que je suis, ou que nous sommes, en train de délirer, mais ce que je vous raconte est vrai. Entre-temps, Pingouin a fini par faire partie du Commandement général de l’essétaèlène. Vous aurez peut-être l’occasion de le voir de vos propres yeux si vous venez participer aux réunions préparatoires pour l’"Autre campagne". Il est aussi fort probable que Pingouin sera la mascotte de l’équipe de football de l’EZLN quand celle-ci s’affrontera, prochainement l’Inter de Milan. Peut-être quelqu’un prendra-t-il une photo pour conserver le souvenir de cet événement. Peut-être que, dans quelques années, en regardant le cliché, un petit garçon ou une petite fille demandera : "Maman, c’est qui les gens qui sont à côté de Pingouin ?" (Soupirs.)

Vous savez quoi ? Maintenant que j’y suis, je pense que nous sommes comme Pingouin et que nous aussi, nous nous efforçons de nous tenir bien droit sur nos pattes et que nous essayons de nous faire une place au Mexique, en Amérique latine et dans le monde. Comme notre anatomie, de fait, ne se prête guère au voyage que nous allons faire, on peut être sûr que nous aussi nous marcherons en titubant et en vacillant maladroitement, et que nous soulèverons l’hilarité et la plaisanterie sur notre passage. Mais comme Pingouin, peut-être que nous aussi nous susciterons un peu de sympathie et qu’il y aura quelqu’un pour nous prendre dans ses bras, généreusement, et pour nous aider, en marchant à nos côtés, à faire ce que tout homme, toute femme ou tout pingouin doit faire, à savoir, essayer toujours d’être meilleurs, de la seule façon possible, autrement dit en luttant.

Voilà. Salut et un baiser (?) de Pingouin.

Des montagnes du Sud-Est mexicain.

Sous-commandant insurgé Marcos

Mexique, juillet 2005.

Traduit par le compañero Angel Caido.

 

Comprendre : moustiques

UNAM, la célèbre université de Mexico aux luttes sociales nombreuses dont la radio est un des effets.

Lie EZLN

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31 mai 2014 6 31 /05 /mai /2014 11:15

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Jean-Paul Damaggio

Septembre 2005 :

Vive le Mexique qui revendique

[les notes sont du 1er juin 2014]

 

En cliquant sur le titre, vous devez accéder à une brochure écrite en 2005 et que je reprends ici au moment des "adieux" du sous-commandante Marcos. Ci-dessous le sommaire

 

Introduction page 2

La question féministe page 4

La question politique p. 6

La question de l’éthique p. 7

La question des médias p. 9

La question de la base p. 11

La question de l’organisation p. 13

La question de la multitude p. 14

Le parcours de Marcos et la carte p. 15

 Lien vers l'autre brochure sur le sujet :Voir : Texte 1

 

 

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30 mai 2014 5 30 /05 /mai /2014 18:00

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J'aurais voulu vous parler des adieux du sous-commandant marcos qui font suite à l'assassinat odieux de celui qui se faisait appeler Galeano.

J'aurais voulu traduire pour ceux qui ne sont pas hispanophones, anglophones ou italophes, le texte qu'il a mis sur le site des zapatistes.

Mais le temps me manque donc, sans attendre, les autres peuvent se reporter à ce texte aussi curieux que fut curieux le sous-commandant. C'est sûr, il va me manquer.

Entre ombre et lumière

 

Jean-Paul Damaggio

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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 10:21

Les trois élus FN du Grand Sud-Ouest sont déjà des cumulards.

Le premier d'entre eux, Louis Aliot est un cumulard de longue date. Aujourd'hui, il court avec trois casquettes : conseiller municipal de Perpignan, conseiller régional du Languedoc-Roussillon et député européen.

La deuxième élue Joëlle Mélin, vient d'Aubagne, ville bien connue dans le Grand Sud-Ouest, et a déjà obtenue un poste de conseillère régionale en Provence Côte-d'Azur. Pourquoi n'est-elle pas restée dans le Sud-Est ? Elle est membre du bureau politique du FN.

Enfin, troisième élu, Edouard Ferrand est lui conseiller régional de Bourgogne et conseiller municipal de Sens. Comme les deux autres élus, il est au bureau politique du front qui ne contient presque que des élus !

 Pour corser le tout nous avons le cas inverse puisque la conseillère municipale de Gaillac, Marie-Christine Boutonnet, déléguée communautaire de Tarn et Dadou, est aussi conseillère régionale depuis 2010 pour la région Champagne-Ardenne, et elle devient députée européenne d'Ile-de-France !

Elle avait été conseillère régionale Midi-Pyrénées de 2004 à 2010.

 

La géographie leur importe peu ! Jean-Paul Damaggio

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